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Le PDL organise une «marche nationale de protestation» le 28 septembre à Tunis

Le Parti destourien libre (PDL) a annoncé dans un communiqué publié hier, vendredi 20 septembre 2024, l’organisation d’une marche nationale de protestation contre les dépassements ayant entaché le processus électoral de la présidentielle du 6 octobre prochain.

Cette marche, fixée au 28 septembre 2024, prendra le départ de la place Bab Souika, dans le quartier populaire considéré comme le fief historique du parti du Néo-Destour, dont le PDL se réclame, en direction de l’avenue Bab Benat où se trouve le palais du gouvernement, différents ministères (Finance, Education, Affaires sociales, Affaires culturelles, Défense et Justice).

La marche sera marquée par un sit-in de protestation devant le Palais de Justice de Tunis pour que les marcheurs puissent exprimer leur solidarité avec l’avocate Abir Moussi, présidente du parti, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires que ses partisans considèrent comme montées de toutes pièces pour l’empêcher de présenter sa candidature à la présidentielle du 6 octobre.  

Le communiqué du PDL dénonce, pour la énième fois, «l’injustice judiciaire, politique et humaine» imposée à sa présidente et une autre dirigeante, Meriem Sassi, en détention depuis mars dernier et qui a été condamnée le 30 mai à 8 mois de prison.

Le parti réitère sa défense du «droit des militants politiques, des journalistes, des syndicalistes et des différentes composantes de la société civile attachés à la république civile et aux droits reconnus par l’Etat de l’indépendance à l’action politique et à la libre expression, sans répression ni restrictions, ainsi qu’au droit du peuple tunisien à jouir de ses droits constitutionnels internationalement reconnus».

Le PDL a par ailleurs renouvelé, dans le même communiqué, son droit d’organiser des mouvements populaires pacifiques et légitimes conformément à la loi.

I. B.

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Imed Daïmi se plaint à l’Onu de «graves violations» avant la présidentielle tunisienne

Imed Daimi, le candidat à la présidentielle tunisienne du 6 octobre 2024, recalé par la commission électorale, affirme avoir déposé une plainte auprès des Nations Unies contre les membres de ladite commission, les accusant d’avoir commis de «graves violations des droits démocratiques et des droits de l’homme» contre les candidats à la présidentielle.

Daimi a déclaré dans un communiqué diffusé vendredi 20 septembre sur sa page Facebook, avoir déposé mercredi une plainte auprès du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève contre les membres de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), les accusant de «graves violations commises contre les droits démocratiques et les droits de l’homme sous l’influence directe du chef d’État actuel», qui est également candidat aux élections.

Daimi indique dans son communiqué que la plainte comprend «toutes les preuves de violations graves de la constitution, des lois locales et des conventions internationales», ainsi que «les documents justificatifs confirmant le respect de toutes les procédures locales», ayant conduit à un jugement final et une décision contraignante du tribunal administratif, autorisant son retour à la course pour la présidence.

L’Isie, rappelons-le, avait refusé d’exécuter la décision du tribunal sous prétexte qu’elle n’avait pas été rendue dans les délais. «La plainte a confirmé l’existence d’une grave violation de nombreux accords et traités internationaux qui garantissent le droit des individus à recourir à un système judiciaire juste et impartial», souligne le communiqué, indiquant que les violations ne se limitent pas à la violation des droits nationaux stipulés dans la Constitution tunisienne, mais incluent la violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, entre autres.

Daïmi est un ancien militant du mouvement islamiste Ennahdha qui a rejoint le Congrès pour la république (CPR), au moment de sa création, en 2000, par l’ancien président par intérim Moncef Marzouki, dont il a été le directeur de cabinet entre 2011 et 2014.

I. B.

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Janes prévoit des tensions en Tunisie lors des présidentielles  

Dans un rapport publié le 2 septembre et consulté le 20 septembre 2024, Janes, site web britannique spécialisé dans le renseignement de défense open source, estime que l’élection présidentielle tunisienne du 6 octobre prochain «constitue un point chaud pour les protestations et les tensions». (Illustration : manifestation anti-migrants subsahariens à Jebeniana, Sfax).

«La Tunisie est plongée dans une crise politique prolongée depuis juillet 2021», écrit l’auteur du rapport, James Trigg.

Evaluant les risques entourant l’élection présidentielle, ce dernier n’écarte pas «la perspective de troubles publics, de tensions sociales et de violences à motivation politique.»

«La poursuite des réformes politiques par Saïed a divisé les Tunisiens, ses détracteurs, notamment les politiciens de l’opposition et les acteurs de la société civile, accusant Saïed de coup d’État. L’élection représente une étape cruciale dans sa campagne et un foyer potentiel de frustration et de mécontentement à l’égard de son gouvernement», souligne le rapport.

Janes estime qu’il existe «une possibilité réaliste» que Saïed et son gouvernement invoquent, à l’appui de leurs décisions, «des récits populistes, tels que les menaces pour la stabilité sociale tunisienne posées par des individus anonymes qui spéculent sur les denrées alimentaires, l’influence des puissances étrangères et des migrants subsahariens, et les risques que cela représente pour provoquer des tensions sociales et des violences sectaires».


Manifestations et émeutes relatives aux réformes politiques du président Saïed (juillet 2021-août 2024).
Protestations et émeutes relatives aux réformes politiques de Saied comparées au total des protestation et émeutes en Tunisie, de juillet 2021 à août 2024.

Janes estime qu’«il existe une possibilité réaliste de voir la colère et le mécontentement populaires à l’égard des réformes politiques de Saïed se manifester par d’importantes manifestations, principalement à Tunis pendant les élections.» Mais il s’empresse de préciser, comme pour tempérer ses prévisions quelque peu pessimistes : «Ces problèmes ne risquent de s’étendre géographiquement que s’ils se confondent avec les préoccupations plus localisées des Tunisiens, qui ont été la cause prédominante des manifestations en dehors de Tunis.»

I.B.

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Tunisie-Italie : Conect et Confimprese unissent leurs forces

Mission fructueuse à Tunis pour Confimprese, la Confédération italienne des micros, petites et moyennes entreprises, qui a signé un accord de partenariat stratégique avec la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), visant à renforcer la coopération économique et le développement entrepreneurial dans les deux pays.

Conect a indiqué dans un communiqué que le protocole d’accord a été signé par le président de Conect, Aslan Berjeb, et celui de Confimprese Italia Guido D’Amico, en présence de Sandro Fratini, nommé responsable de la coordination et du suivi des activités conjointes, visant à promouvoir les entreprises tunisiennes et italiennes à l’international.

«Ce partenariat s’inscrit dans un contexte international caractérisé par des défis croissants pour les entreprises en matière d’import, d’export et d’internationalisation, avec pour objectif d’offrir des solutions innovantes adaptées aux besoins des entreprises tunisiennes, leur garantissant un accompagnement et une représentation efficace auprès des institutions nationales et internationales», lit-on dans le communiqué.

A travers cette collaboration, Conect et Confimprese Italia s’engagent à initier un rapprochement et un développement progressif de leurs missions respectives, à mener des actions conjointes pour accompagner les entreprises dans leurs activités d’import-export, d’investissements, de partage d’expériences et de coopération technique, à protéger les intérêts de les membres et promouvoir leur croissance internationale et de nommer le représentant de Confimprese Italia à Tunis et Conect International comme responsables de la coordination et du suivi des activités conjointes.

«Lécosystème des micros, petites et moyennes entreprises que représente Confimprese Italia estime que le modèle productif, économique et social peut soutenir la croissance des entreprises tunisiennes à travers léchange de savoir-faire, formation, innovation et modèles économiques, cohésion territoriale», a déclaré D’Amico, soulignant également l’importance d’intensifier les échanges et de développer des stratégies visant à renforcer la collaboration déjà existante dans les mois à venir.

«Je suis très heureux de la signature de cet important protocole avec Conect», a ajouté D’Amico, annonçant l’organisation d’un événement annuel, qui se tiendra alternativement en Italie et en Tunisie, pour favoriser les relations entre les entreprises des deux pays.

Le président de Confimprese Italia a également souligné l’engagement commun, dans le cadre du Plan Mattei, pour la formation des travailleurs tunisiens. «Nous travaillerons également à l’introduction du microcrédit aidé en Tunisie, qui suscite un grand intérêt, notamment pour accompagner les startups», a-t-il conclu.

I. B.  

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Concert du pianiste italien Umberto Ruboni au Palais Ennajma Ezzahra

Le talentueux pianiste italien Umberto Ruboni a donné son premier concert en Tunisie avant- hier, jeudi 19 septembre 2024, dans le cadre splendide du Palais Ennajma Ezzahra, à Sidi Bou Saïd, siège du Centre des musiques arabes et méditerranéennes (Cmam).

Au programme, un fascinant voyage musical à travers des pièces de compositeurs tels que Scarlatti, Grieg, Chopin, Liszt et le musicien tunisien contemporain Aymen Aziz Salah, dans une mosaïque musicale variée qui a enthousiasmé les nombreux mélomanes présents.

Ruboni, né à Gênes en 1996, est artiste en résidence à l’Ingesund Piano Center d’Arvika, l’académie suédoise de piano dirigée par Julia Mustonen-Dahlkvist. Diplômé du Conservatoire G. Verdi de Milan, il partage sa formation musicale entre les conservatoires d’Alexandrie et de Milan, ainsi que l’Académie Chigiana de Sienne et l’Académie de Pinerolo, entre autres.

L’événement, organisé grâce au soutien de l’Institut culturel italien de Tunis, «souligne combien la musique est un outil de dialogue», a indiqué l’ambassadeur italien en Tunisie, Alessandro Prunas.

I. B.

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L’auteur présumé du hold-up d’El-Ouardia arrêté par la police    

Un jeune homme suspecté d’avoir commis un hold-up, mardi 17 septembre 2024, dans une agence bancaire du quartier de La Cagna à El-Ouardia, dans la banlieue sud de Tunis, a été arrêté et placé en détention hier soir, vendredi 20 septembre.  

Le jeune homme arrêté est un habitant du quartier populaire de Jebel Jeloud. Il portait une cagoule quand il a attaqué l’agence bancaire, menacé les employés et les clients et remporté avec lui une somme d’argent estimée à 10 000 dinars.

L’enquête ordonnée par le ministère public auprès du tribunal de première instance de Tunis a permis d’identifier rapidement le suspect et de surveiller ses mouvements, ce qui a permis son arrestation hier soir chez lui et la saisie en sa possession de la somme dérobée. Il était en train de se préparer à émigrer en Europe via une traversée clandestine.

I. B.

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Maintien en appel de la peine de 3 ans de prison contre Ghannouchi et Bouchlaka

La chambre correctionnelle chargée des affaires de corruption auprès la Cour d’appel de Tunis a confirmé la sentence initiale contre Rached Ghannouchi et, son gendre Rafik Bouchlaka, condamnés à trois ans de prison ferme avec effet immédiat, dans le cadre de l’affaire dite du «lobbying».

Les deux dirigeants du mouvement Ennahdha – le premier incarcéré depuis le 17 avril 2023 et le second en fuite à l’étranger – avaient été condamnés à la même peine, le 13 juillet dernier, par la chambre correctionnelle auprès du pôle judiciaire économique et financier.

Ils avaient également été condamnés, ainsi que le représentant légal du parti, à verser une amende de la valeur du financement étranger que le mouvement a reçu, soit 1,17 million de dollars ou son équivalent en dinars, d’après le substitut du procureur près le Tribunal de première instance de Tunis, Moez Ben Salem, cité par Mosaïque FM.

L’affaire dite du «lobbying» a éclaté lorsque des médias ont révélé un accord de lobbying signé avec une agence spécialisée américaine au profit du parti Ennahdha, et ce à la veille des élections de 2019.

Rappelons que le leader du mouvement islamiste, 83 ans, est poursuivi dans plusieurs autres affaires et qu’il a également été condamné, le 31 octobre dernier, en appel, à 15 mois de prison ferme et à une amende de 1000 dinars pour apologie du terrorisme.

I. B.    

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Trois films tunisiens sélectionnés au Fameck

Les films tunisiens ‘‘Take my breath’’ de Nada Mezni Hafaiedh, ‘‘Backstage’’ de Afef Ben Mahmoud et Khaled Benkirane et ‘‘Les enfants rouges’’ de Lotfi Achour ont été sélectionnés dans la compétition officielle des longs métrages de la 35e édition du Festival du film arabe de Fameck/Val de Fensch (France) qui aura lieu du 3 au 13 octobre 2024.

Les autres films figurant dans la sélection sont ‘‘Ce n’est rien’’ de l’Algérien Merzak Allouache, ‘‘Les filles d’Abdul-Rahman’’ du  Jordanien Zaid Abu Hamdan, ‘‘The Teacher’’ de la Palestinienne Farah Nabulsi et ‘‘Saleem’’ de la Jordanienne Cynthia Madanat Sharaiha.

‘‘Take my breath’’ (1h36) écrit et réalisé par Nada Mezni Hfaiedh aborde la question de l’intersexualité à travers l’histoire de Shams, 23 ans, couturière vivant dans une île isolée et un milieu social hostile, avec sa mère et sa sœur handicapée. La jeune femme, d’apparence calme et assez discrète, porte en elle un lourd secret qu’elle n’ose avouer à personne et dont la révélation finira par chambarder sa vie.

‘‘Backstage’’ (1h30) coréalisé et écrit par la Tunisienne Afef Ben Mahmoud, actrice, danseuse, réalisatrice et productrice, recrée l’univers vibrant et chaotique des coulisses d’une troupe de danseurs en tournée, avec ses tensions souterraines, que le public ne voit pas, mais qui conditionnent le travail de tous.

‘‘Les enfants rouges’’ (1h38) de Lotfi Achour, en lice pour le Prix de la presse avec cinq autres films, «est basé sur une histoire vraie, cruelle, qui évolue entre dureté et douceur dans un onirisme poétique épousant l’imagination d’un enfant confronté à une incompréhensible injustice», lit-on dans la présentation du Festival.

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Journée internationale de solidarité avec le peuple tunisien

Des organisations de défense des droits et des libertés organisent une Journée internationale de solidarité avec le peuple tunisien pour les libertés, l’État de droit et la démocratie.

«Sous le régime autoritaire de Kaïs Saïed, la Tunisie traverse une crise profonde : la pauvreté augmente, les institutions démocratiques sont démantelées et la liberté d’expression est gravement menacée», soulignent les organisateurs dans leur appel au rassemblement, le 28 septembre 2024 à Paris, devant Métro Couronnes, Boulevard de Belleville, à 15 heures. «Les élections présidentielles du 6 octobre sont entachées, avec des candidat·e·s éliminé·e·s sans raison valable, minant ainsi la confiance des tunisien·ne·s dans le processus démocratique », ajoutent-ils.

Leurs revendications sont «la libération immédiate des prisonnier·e·s politiques et d’opinion, la fin des arrestations arbitraires et des poursuites infondées, une justice indépendante, pilier indispensable d’un État de droit, le respect des droits humains et de la liberté d’expression et des élections démocratiques indépendantes et libres».

Les parties organisatrices sont l’Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) , le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme (CRLDH), la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), l’Union des travailleurs immigrés Tunisiens (UTIT), l’ Association des victimes de la torture en Tunisie (AVTT).

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Israël face au néant arabe

Si aujourd’hui les Arabes abandonnent Gaza et le Liban à leur triste sort, face à la barbarie de l’Etat d’Israël, il y a fort à parier que nul ne lèvera demain le petit doigt pour leur venir en aide lorsque leur tour viendra d’être attaqués. C’est une éventualité qu’ils feraient bien de méditer. 

Dr Mounir Hanablia *

Les événements au Moyen-Orient se précipitent et se ressemblent. Après avoir détruit Gaza, Israël menace d’envahir le Sud Liban après l’avoir occupé durant 18 ans puis évacué pendant 24 ans en tentant de le réoccuper il y a 18 ans sans succès. Connaissant les Israéliens, il était prévisible que dès qu’ils se sentiraient assez forts ils n’hésiteraient pas à tenter d’effacer leurs échecs. Et même dès le début de la guerre à Gaza, l’ampleur des moyens militaires mis en œuvre et de l’aide financière débloquée par les Etats Unis d’Amérique laissaient prévoir que le Liban serait un objectif probable dans le programme belliqueux établi par l’État hébreu.

Le Hezbollah avait d’ailleurs bien compris tout cela, et dès le début n’avait pas hésité à demander l’arrêt de l’agression israélienne à Gaza, et à harceler le front nord de l’agresseur en le prenant à revers, obligeant sa population frontalière à évacuer ses habitations et imposant un no man’s land d’une dizaine de kilomètres de profondeur. Il a été appuyé pour cela par les Houthis du Yémen et les Ansar d’Irak dont les missiles ont occasionné quelque gêne aux bateaux en route pour le port d’Eilat.

Après Gaza, c’est au tour du sud-Liban

Cependant les attaques aériennes israéliennes associées aux renseignements fournis par les Américains, avaient quand même démontré une capacité de nuisance supérieure en assassinant des généraux iraniens dans leur consulat à Damas ainsi que le Palestinien Ismael Haniyeh, leader du Hamas lors de sa visite officielle à Téhéran, tout comme des membres du haut commandement  de l’organisation chiite libanaise.

L’affaire de l’explosion des milliers de portables piégés semble n’avoir en fait que visé à remobiliser l’opinion israélienne autour du thème de la guerre en démontrant qu’après le fiasco sécuritaire de Gaza son armée avait repris l’initiative des opérations.

On peut considérer que l’assassinat du commandement de la brigade Al-Radhouane réuni dans les sous-sols d’un immeuble du sud de Beyrouth poursuit les mêmes objectifs, rétablir la confiance de la population israélienne dans son gouvernement  tout en sapant celle des Libanais dans le Hezbollah. A mon avis c’était cela le but recherché par l’opération, l’arsenal du Hezbollah étant déjà déployé depuis des années avec ses objectifs militaires et ses modalités de combat certainement déjà définis en fonction des différents scénarios d’invasions possibles. Il est d’autant plus licite de le penser, que l’élimination du commandement d’Al-Radhouane est survenue immédiatement après l’un des plus intenses bombardements conduits par le Hezbollah contre le territoire israélien en réponse aux explosions des portables et traduisant dans les faits le discours de fermeté tenu par son chef Hassan Nasrallah un jour auparavant.

Est-ce que Israël envahira finalement le Liban dans le but de repousser le Hezbollah une quarantaine de kilomètres jusqu’à la rivière Litani afin de garantir la sécurité de sa population ainsi qu’il le prétend? C’est en tous cas le scénario imposé par Netanyahu dont il semble que l’armée ait longtemps résisté avant de l’accepter.

Tous les observateurs s’accordent en effet pour dire que l’armée israélienne n’ayant rien réalisé de ses objectifs en envahissant Gaza, et étant de surcroît usée par une année de combats, sa capacité à remplir la mission qui lui serait impartie au Liban paraît douteuse même s’il apparaît qu’elle est beaucoup mieux renseignée sur ses adversaires qu’elle ne l’était en 2006 lorsque ses chars déployés avaient été détruits comme dans un champ de tir aux canards. Mais connaître le dispositif de son adversaire est une chose, l’attaquer pour tenter de le déloger et le détruire en est une autre. Et pour peu qu’elle réalise finalement sa percée jusqu’à la rivière Litani, on ne voit pas ce qui empêcherait des missiles postés sur la rive opposée de frapper ses soldats et même la frontière nord de son pays.

On peut supposer que dans ce cas l’alliance sacrée se nouerait au nom de la défense de la patrie et que la Résistance libanaise retrouverait le statut qui avait été le sien et qu’elle semble avoir perdu puisqu’elle est accusée par ses rivaux de n’être rien de plus qu’un pion dans le jeu iranien.

A part cela, abstraction faite des missiles lourds capables d’occasionner des dégâts sérieux dans la profondeur du territoire israélien, force est de constater que les champs gaziers israéliens de Kimish et Leviathan constituent des cibles de choix pour d’éventuelles représailles, ce qui à l’heure où l’Europe privée de Gaz par la guerre en Ukraine a les plus grandes difficultés à assurer ses approvisionnements, peut induire des conséquences dramatiques sur l’ensemble de l’économie mondiale.

Absence totale de réaction des Arabes

On peut donc s’attendre en cas d’opération militaire à ce qu’elle survienne avant l’hiver, l’autre opportunité étant les élections présidentielles américaines et le désintérêt total de Biden à résoudre les problèmes de la région après avoir assuré la supériorité militaire de ses amis sionistes.

Le drame est que dans la soi- disant démocratie israélienne, Netanyahu appuyé par sa bande de colons voyous soit prêt à toutes les aventures  pour conserver le pouvoir et échapper aux poursuites judiciaires qui l’attendent.

Dans tous les cas des figures, c’est l’absence totale de réactions des pays arabes qui doit être mentionnée. Israël a plus que démontré qu’il était à tout moment capable de remettre en question quelque traité de paix que ce soit pour n’importe quelle raison et que sa parole ne valait pas plus que l’encre et le papier avec lequel il était rédigé. Si aujourd’hui ils abandonnent Gaza et le Liban à leur triste sort, il y a fort à parier que nul ne lèvera demain le petit doigt pour leur venir en aide lorsque leur tour viendra d’être attaqués . C’est une éventualité qu’ils feraient bien de méditer. 

* Médecin de libre pratique.  

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Le gaming en Tunisie : une nouvelle ère pour les créateurs et les joueurs

Le secteur du jeu vidéo en Tunisie connaît actuellement une expansion remarquable. Longtemps relégué au second plan par des industries plus conventionnelles, le gaming s’impose aujourd’hui comme un acteur essentiel de la culture numérique du pays.

Cette dynamique croissante ouvre un éventail d’opportunités, tant pour les passionnés que pour les développeurs locaux, contribuant à faire émerger une scène vidéo-ludique tunisienne en pleine transformation.

Un marché en mutation

Le marché du gaming en Tunisie connaît une évolution rapide et diversifiée. Si les jeux vidéo occupent une place de choix dans cette transformation numérique, certains segments, comme les jeux de casino en ligne, suscitent également un intérêt grandissant.

Toutefois, dans le contexte local, marqué par des valeurs culturelles fortes, la préférence reste largement orientée vers des jeux de stratégie, d’action et de simulation, et le secteur reste encadré par des régulations strictes qui en restreignent la diffusion et l’accès.

Pour autant, ce marché en pleine mutation ouvre des perspectives économiques significatives et contribue à diversifier l’offre des genres vidéoludiques. Les joueurs tunisiens, en particulier, expriment une préférence marquée pour des expériences de jeu immersives et captivantes, plaçant l’interaction et l’engagement au cœur de leur expérience de jeu.

Des communautés grandissantes

La Tunisie est aujourd’hui le foyer d’une communauté de gamers passionnés et engagés. Avec l’essor des technologies de l’information, notamment la 4G et l’accès généralisé aux smartphones, de nombreux Tunisiens se tournent vers le jeu vidéo pour se divertir, se détendre, ou même se professionnaliser. Des jeux multi-joueurs populaires comme Fortnite, Fifa et Call of Duty ont trouvé un écho auprès des jeunes joueurs tunisiens, qui participent à des compétitions locales et internationales.

Par ailleurs, l’essor des plateformes de streaming comme Twitch et YouTube Gaming permet également aux gamers tunisiens de se connecter à une audience mondiale. Certains ont su se faire un nom en tant que créateurs de contenu et attirent des milliers de spectateurs. Cette exposition a renforcé l’idée que la Tunisie peut être une plaque tournante du gaming en Afrique du Nord.

Les créateurs tunisiens à l’assaut de l’industrie

Outre la montée des joueurs, l’industrie du développement de jeux vidéo en Tunisie connaît aussi une dynamique encourageante. Des studios indépendants émergent, portés par des développeurs locaux de jeux innovants, souvent inspirés par la riche culture tunisienne. 

Cette effervescence est soutenue par des initiatives locales telles que la Tunisian Game Developers Association, qui favorise le réseautage, l’éducation et la collaboration entre les développeurs de jeux. Aussi, les événements comme la Tunisian Game Jam permettent aux créateurs de se rencontrer et de faire émerger des projets ambitieux. La scène du développement de jeux vidéo en Tunisie bénéficie également d’un soutien de la part des institutions gouvernementales et des investisseurs. Ceci ouvre la voie à une expansion encore plus large.

L’émergence du gaming en Tunisie marque une nouvelle ère pour les créateurs et les joueurs. Le pays se positionne progressivement comme un acteur majeur de l’industrie vidéoludique en Afrique du Nord, porté par une communauté de gamers en pleine croissance et des développeurs talentueux. Grâce à un environnement favorable à l’innovation, la Tunisie semble bien partie pour devenir un hub incontournable du gaming dans les années à venir.

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Nouvelle distinction pour le Kia EV9 (vidéo)

Le Kia EV9 a remporté le très convoité trophée d’or aux International Design Excellence Awards (IDEA) 2024, décerné par l’International Designers Society of America (IDSA). Vidéo.

Ce prix marque la première victoire d’or de Kia aux IDEA, ainsi qu’une victoire complète aux trois plus grands prix de design mondiaux pour la marque, suite aux succès de l’EV9 aux prix Red Dot «Best of Best» et iF Design Gold plus tôt cette année.

Salué aux World Car Awards 2024, qui lui ont décerné  les prestigieux titres de ‘World Car of the Year’ et de ‘World Electric Vehicle’.le Kia EV9 s distingue par son design innovant, son habitacle spacieux de sept places, et son tarif des plus compétitifs. C’est aussi le premier modèle Kia à hériter de la technologie de batterie de quatrième génération de la marque, qui lui garantit des performances optimales.

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Tunis accueillera bientôt un salon de l’économie verte

Le Salon de l’Économie verte, de la Finance responsable et du Développement durable se tiendra les 24 et 25 octobre 2024, au siège de l’Utica à Tunis et réunira des experts, des entrepreneurs et des investisseurs. Il ambitionne de devenir un carrefour de réflexion et d’action pour la transition vers une économie plus durable et inclusive.

Avec la mise en place de sa Stratégie de neutralité carbone à l’horizon 2050 et ses avancées en matière d’Objectifs de Développement Durable (ODD), la Tunisie se positionne comme un acteur clé dans la région pour promouvoir l’économie verte. Le salon se veut un levier pour accélérer cette dynamique en fédérant les efforts de tous les intervenants, qu’ils soient nationaux ou internationaux.

Face aux défis mondiaux tels que le changement climatique, la rareté des ressources naturelles et les inégalités sociales, l’économie verte s’impose comme une solution incontournable. Aussi ce salon mettra-t-il en lumière l’importance de l’intégration des pratiques durables dans l’économie tunisienne à travers plusieurs thématiques essentielles, dont la finance responsable, la gouvernance environnementale, et le développement des industries propres. L’objectif est de renforcer la résilience climatique du pays tout en créant des opportunités économiques à forte valeur ajoutée.

Pau programme, des panels de discussion, des ateliers pratiques et des expositions innovantes autour de la transformation économique, de la finance durable et des perspectives de l’économie verte.

Tout en fournissant des opportunités de réseautage avec des experts locaux et internationaux, le salon veut aussi mettre en avant des initiatives pionnières dans le développement durable, aider à développer une collaboration entre le secteur public, le secteur privé et les institutions financières, et favoriser des partenariats stratégiques en vue d’une économie plus résiliente et éco-responsable.

Le salon s’adresse à un large éventail d’acteurs économiques: entrepreneurs et porteurs de projets, notamment ceux souhaitant se lancer dans des projets à fort impact environnemental ; les institutions financières (banques, fonds d’investissement, et institutions de microfinance engagées dans la promotion de la finance verte);  les ministères et agences publiques qui jouent un rôle crucial dans la mise en place de politiques favorables à l’économie verte et les bureaux d’études et experts pour soutenir les entreprises dans l’implémentation de leurs projets durables.

Communiqué.

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Deux auteurs tunisiens en lice du prix de la littérature arabe en France

Deux auteurs tunisiens figurent dans la sélection pour la 11e édition du prix de la littérature arabe, organisée en France par la fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe (IMA) : Aymen Daboussi et Amira Ghenim, dont les livres ont été traduits de l’arabe.   

La sélection met en avant une diversité d’auteurs issus de plusieurs pays arabes, avec des œuvres écrites en arabe ou en français.

Voici la liste des ouvrages sélectionnés pour 2024 :

1. Du pain sur la table de l’oncle Milad – Mohammed Alnaas (Le Bruit du Monde);

2. Les carnets d’El-Razi – Aymen Daboussi (Philippe Rey – Barzakh, Collection Khamsa);

3. Bientôt les vivants – Amina Damerdji (Gallimard);

4. Le palais Mawal – Dominique Eddé (Albin Michel);

5. Le désastre de la maison des notables – Amira Ghenim (Philippe Rey – Barzakh, Collection Khamsa);

6. L’Éden à l’aube – Karim Kattan (Elyzad)

7. Il faut revenir – Hala Moughanie (Project’îles).

Le lauréat ou la lauréate sera annoncé(e) le 27 novembre 2024 lors d’une cérémonie à l’Institut du monde arabe, présidée par Jack Lang. Des rencontres littéraires avec les finalistes seront également organisées à la Bibliothèque de l’IMA.

En 2023, Feurat Alani avait remporté le prix pour son roman Je me souviens de Falloujah, un ouvrage ayant rencontré un grand succès avec plus de 5 000 exemplaires vendus.

D. G.

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Présidentielle tunisienne : Ayachi Zammel ou la prière de l’absent   

A en croire le porte-parole de la commission électorale, les jugements prononcés contre le candidat Ayachi Zammel n’influent pas sur son maintien dans la course à la présidence ni n’affectent le processus électoral. Il reste cependant à se demander s’il y aurait vraiment une course…

Imed Bahri

Mohamed Tlili Mansri a fait cette déclaration à l’agence Tap, jeudi 19 septembre 2024, à deux semaines du scrutin fixé au 6 octobre prochain, ajoutant que les deux processus, électoral et judiciaire, sont différents, d’autant que l’arrestation et les procès ont eu lieu après l’annonce de la liste finale des candidats par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et sa publication par le Journal officiel de la république tunisienne (Jort).

Cependant, les jugements prononcés par la justice durant la période électorale, qui a démarré le 14 juillet et se poursuivra jusqu’à la proclamation des résultats, seront discutés durant les délibérations finales précédant l’annonce des résultats, a cru devoir préciser Mansri, laissant ainsi entendre qu’en cas de victoire de Zammel (ce n’est qu’une hypothèse de travail), ce dernier pourrait s’en voir privé par la commission électorale.

Rappelons, dans ce contexte, que Najla Abrougui, autre membre du bureau de l’Isie, avait déclaré que les membres de l’équipe de Zammel peuvent mener campagne pour leur candidat, puisque ce dernier est incarcéré depuis le 3 septembre et trimbalé d’un tribunal à un autre pour être jugé pour des soupçons de falsification de parrainages dans son dossier de candidature.   

Reste que Mansri et Abrougui se contentent d’ appréhender le «cas Zammel» sur le plan purement juridique, alors qu’il revêt un caractère éminemment politique, puisque le concerné dénonce des affaires montées de toute pièces et un harcèlement judiciaire visant à l’exclure de la course.

Par ailleurs, quel crédit donner à une consultation électorale où l’un des trois candidats est empêché de mener campagne et de parler aux électeurs? Cela ne jetterait-il pas une ombre sur le processus électoral dans son ensemble et ne ferait-il pas peser de lourdes suspicions sur la transparence et la crédibilité des résultats, d’autant que l’on peut sérieusement s’attendre à ce que l’un des candidats dépose un recours contre ces résultats devant le tribunal administratif, et ce en l’absence de cour constitutionnelle. Hypothèse à ne pas écarter…

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Ariana : Interrogations au sujet du «mall culturel» d’Ennasr

Le mall prétendument culturel, situé à quelques dizaines de mètres de l’arrondissement municipal d’Ennasr, relevant de la municipalité de l’Ariana, est un dossier opaque à plus d’un titre qui mérite d’être ouvert.

Elyes Kasri *

Ce dossier mérite d’être ouvert tant pour sanctionner les éventuels dépassements et abus dont il semblerait avoir profité que du préjudice considérable qui semble devoir en découler pour le voisinage immédiat et toute la cité Ennasr.

Du changement, dans des conditions obscures, d’un lot de terrain à vocation culturelle (d’où l’appellation singulière et que certains trouvent trompeuse de mall culturel) qu’au dépassement apparent des normes de construction (COS et CUF, etc.), en plus du mutisme des autorités au sujet des circonstances et péripéties administratives de ce bâtiment gigantesque implanté en pleine zone résidentielle déjà saturée, ce projet d’un promoteur déjà aux prises avec la loi pour maints autres dépassements, mérite d’être ouvert pour être éventuellement transformé soit en une institution véritablement culturelle, dans ce qui est communément qualifié de désert culturel, en attendant un centre culturel qui peine à sortir des boites et parapheurs de l’administration, ou médicale pour renforcer l’image de la cité Ennasr comme destination de tourisme médical.

Le statu quo d’un chantier gigantesque à l’arrêt ou d’un mall commercial en pleine agglomération urbaine qui souffre déjà d’un excès d’embouteillages et de nuisances diverses ne peut que précipiter l’agonie de la cité Ennasr et préfigurer une anarchie urbaine de la Tunisie de demain.

* Ancien ambassadeur.

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Hausse de 9,7% des recettes d’exportation de produits bio tunisiens

Les recettes des exportations des produits agricoles biologiques tunisiens ont enregistré une augmentation de 9,7%, jusqu’à fin août 2024, pour atteindre 1 158,4 millions de dinars (MDT), en comparaison avec la même période de l’année précédente.

D’après une note publiée jeudi 13 septembre par l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), les exportations de ces produits biologiques ont régressé, en quantités, de 22,4%, à 48 108 tonnes, au cours des huit premiers mois de l’année. Les produits concernés sont principalement l’huile d’olive et les dattes, suivis par les produits forestiers.

L’Onagri a précisé que l’Italie constitue notre principal client, avec 43% des quantités exportées suivie par l’Espagne et la France avec respectivement 23% et 12%.

De novembre 2023 à août 2024, les exportations de l’huile d’olive biologique ont atteint 39 000 tonnes d’une valeur de 1061 MDT, avec un prix moyen de 27,07 DT/kg, alors que d’octobre 2023 à août 2024, les exportations des dattes biologiques ont atteint 8556 tonnes d’une valeur de 92,2 MDT avec un prix moyen de 10,78 D/kg.

(Tap)

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Le triste état de la démocratie tunisienne

La réélection quasi certaine de Kaïs Saïed en octobre prochain pour un seconde mandat présidentiel renforcera l’autocratie tunisienne et marquera la fin définitive de la dernière expérience démocratique du Printemps arabe.

Ian Bremmer *

L’auto-immolation du vendeur de fruits Mohamed Bouazizi, il y a 14 ans, a incité les Tunisiens à renverser leur dictateur de longue date et a donné le coup d’envoi du Printemps arabe de 2011. De tous les pays de la région qui ont attrapé le virus de la révolution, la Tunisie a été le seul à avoir réussi à construire une démocratie multipartite avec séparation des pouvoirs et liberté d’expression, devenant pour un temps l’exemple d’une démocratisation réussie.

Puis est arrivé le président Kaïs Saïed, un constitutionnaliste peu charismatique, élu en 2019 sur un programme populiste anti-corruption qui a exploité la désillusion post-révolutionnaire des Tunisiens en matière d’impasse politique et de stagnation économique. Cinq ans plus tard, le berceau du Printemps arabe est devenu le théâtre d’un recul démocratique alarmant.

Le premier signe majeur de difficultés s’est produit en 2021, lorsque Saïed a utilisé la pandémie de Covid-19 pour centraliser son pouvoir. Le président tunisien a suspendu la constitution, limogé son Premier ministre et invoqué des protocoles d’urgence pour gouverner par décret. En 2022, il est allé encore plus loin en dissolvant le Parlement et en réécrivant la constitution. La persécution des politiciens de l’opposition, des critiques, des militants, des journalistes et des dirigeants syndicaux n’a fait que s’intensifier depuis. Cela inclut Rached Ghannouchi, chef du principal parti d’opposition Ennahdha; Lotfi Mraihi, chef du de l’Union populaire républicaine; et Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre. Tous trois sont désormais derrière les barreaux sur la base d’accusations forgées de toutes pièces.

Fin des contrepoids démocratiques

Le mandat de Saïed devant expirer le 23 octobre, l’homme fort de la Tunisie brigue cinq ans supplémentaires à la présidence lors des nouvelles élections qu’il a prévues pour le 6 octobre. Mais après avoir passé tout son mandat à démanteler les freins et contrepoids démocratiques, à consolider le pouvoir et à museler la dissidence, ce mandat ne sera ni gratuit ni équitable.

Tous les adversaires crédibles de Saïed ont été soit emprisonnés, soit contraints à l’exil, soit empêchés de se présenter. Le 2 septembre, la commission électorale tunisienne soi-disant indépendante – dont les sept membres ont été nommés par le président – ​​n’a approuvé que deux candidats relativement inconnus, au mépris d’une ordonnance du plus haut tribunal du pays autorisant trois candidats supplémentaires à se présenter. L’un des candidats officiels, Ayachi Zammel, a été arrêté et accusé de falsification de parrainages électoraux (on ne sait pas s’il sera autorisé à se présenter).

Malgré certaines inquiétudes du public concernant la dérive autocratique de Saïed, il reste relativement populaire. Sa rhétorique xénophobe et contestataire résonne fortement auprès d’une grande partie de la population qui estime que la démocratie n’a pas amélioré leur niveau de vie.

Les problèmes économiques s’aggravent

La plus grande vulnérabilité de Saïed vient de la détérioration des conditions socio-économiques que la plupart des Tunisiens ont connues sous son règne. Après tout, la seule chose que les gens détestent plus qu’un autocrate, c’est un autocrate qui ne parvient pas à approvisionner le marché.

Même si Saïed a jusqu’à présent réussi à éviter un défaut souverain sur la dette extérieure gonflée de la Tunisie sans recourir à un prêt du FMI, décrié mais indispensable, cela s’est fait au prix d’une inflation plus élevée, d’un ralentissement de la croissance économique et de fréquentes pénuries de nourriture et de carburant.

Le gouvernement a également de plus en plus recours à l’emprunt auprès de la banque centrale autrefois indépendante ainsi qu’auprès des banques locales pour couvrir ses besoins de financement croissants, ce qui fera encore grimper l’inflation et créera des risques financiers.

À mesure que les problèmes économiques s’aggravent, la confiance des citoyens dans leur gouvernement va faiblir. Les demandes de changement vont se renforcer. Des protestations et de la répression pourraient s’ensuivre. Peut-être y aura-t-il même des appels à de nouvelles élections.

Mais les Tunisiens n’auront que peu de recours après la réélection quasi certaine – et dont la légitimité sera remise en question – de Kaïs Saïed en octobre prochain, qui renforcera l’autocratie tunisienne et marquera la fin définitive de la dernière expérience démocratique du Printemps arabe.

Source: Time.

* Rédacteur en chef au Time et président d’Eurasia Group, un cabinet de conseil en risques politiques.

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Une société écran du Mossad a fabriqué les bipeurs piégés du Hezbollah

Le New York Times a publié une enquête préparée par Shierra Franklin, Ronen Bergman et Hwaida Saad dans laquelle ils affirment qu’Israël n’a pas saboté les bipeurs utilisés par le Hezbollah mais les a plutôt fabriqués via une société écran du Mossad, les renseignements extérieurs israéliens, basée en Hongrie dans le cadre d’une opération sophistiquée.

Imed Bahri

Les bipeurs ont commencé à faire retentir les sirènes à 15h30 au Liban mardi 17 septembre alertant les membres du Hezbollah qu’un message était arrivé de leurs dirigeants. Sauf que ce ne sont pas les dirigeants du parti qui ont envoyé ces messages mais plutôt l’ennemi juré du Hezbollah à savoir Israël. Quelques secondes après les messages, des explosions et des cris de douleur et de panique ont été entendus dans les rues, les magasins et les maisons de la plupart des régions du Liban.

La première vague des explosions des bipeurs mardi a tué 11 personnes et en a blessé plus de 3 000. Quant à la deuxième vague survenue mercredi  au cours de laquelle les talkies-walkies ont explosé, elle a tué une vingtaine de personnes et en a blessé des centaines. Tous les morts n’étaient pas des membres du Hezbollah mais il y avait aussi des enfants.

Opération planifiée depuis longtemps

Bien qu’Israël n’ait ni confirmé ni nié sa relation avec l’opération au Liban, 12 responsables israéliens actuels et anciens, qui ont été informés de l’attaque, ont confirmé que Tel Aviv en était responsable. Ils ont décrit l’opération comme complexe et planifiée depuis longtemps. Le journal américain a souligné que les bipeurs et les engins explosifs constituent une balle dans le conflit qui dure depuis des décennies entre le Hezbollah et Israël.

Israël a eu recours au piratage informatique pour retarder les progrès du nucléaire iranien. Au Liban, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a conclu que l’utilisation par Israël de technologies de pointe pour poursuivre et cibler les dirigeants du parti conduirait à son affaiblissement. C’est pourquoi il a ordonné à ses commandants et à ses soldats de cesser d’utiliser les téléphones portables.

Il a déclaré dans un discours: «Vous demandez, où est l’informateur? Je vous dis que l’informateur est le téléphone entre vos mains et en possession de vos femmes et de vos enfants. Il a appelé les combattants à enterrer les téléphones portables, à les mettre dans une boîte en fer et à la fermer avec un cadenas.»

Le Hezbollah fait pression depuis des années pour investir dans des bipeurs comme moyen de communication low-tech entre ses membres. Ces appareils reçoivent des informations et des appels sans déterminer la localisation de l’appelant ni révéler d’autres informations selon une évaluation américaine.

Le journal affirme que les responsables israéliens ont vu là une opportunité d’infiltrer le Hezbollah. Avant que Nasrallah n’étende l’utilisation des bipeurs, les Israéliens ont élaboré un plan et créé une entité se présentant comme une société internationale pour fabriquer ces appareils.

Le journal affirme que B.A.C. Consulting, une société basée en Hongrie qui avait signé un contrat pour produire les appareils pour le compte d’une société taïwanaise Gold Appolo, produisait des bipeurs réguliers pour d’autres clients mais que le client qui l’intéressait était le Hezbollah et que les bipeurs qu’elle produisait pour le mouvement libanais n’étaient pas ordinaires car ils contenaient des batteries remplies d’explosifs PETN (tétranitrate de pentaérythritol) selon trois agents des renseignements. L’entreprise a commencé à expédier des bipeurs au Liban en 2022 et a augmenté ses cadences de production lorsque Nasrallah a appelé à l’arrêt de l’utilisation des téléphones portables.

Les expéditions de bipeurs vers le Liban ont augmenté au cours de cet été avec des milliers arrivées et distribuées aux officiers du Hezbollah et à leurs alliés selon les responsables du renseignement. Pour le parti, les dispositifs constituaient une mesure défensive tandis que les services de renseignement israéliens les qualifiaient de boutons sur lesquels on pouvait appuyer le moment venu.

Des explosifs actionnés à distance

Il semble que ce moment soit venu cette semaine. Dans un discours prononcé devant son cabinet de guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour rapatrier prochainement plus de 70 000 colons des régions du nord frontalières du Liban qui ont été déplacés en raison de la confrontation avec le Hezbollah qui dure depuis octobre 2023.

Il a déclaré qu’ils ne pourront pas rentrer sans un changement fondamental dans la sécurité dans le nord, a indiqué un communiqué du Premier ministre. Mardi, l’ordre a été donné d’actionner à distance les bipeurs en envoyant des messages en arabe qui semblaient être des ordres des dirigeants et quelques secondes plus tard, le chaos régnait au Liban.

Dans le sud du Liban, la fillette Fatima Abdullah, âgée de 9 ans, est arrivée de la ville de Sarein après son premier jour d’école en quatrième année. Elle a entendu le bip de l’appareil de son père et lorsqu’elle l’a pris, il a explosé et elle est décédée.

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