Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Les avocats manifestent

Les avocats du Grand Tunis se sont rassemblés cet après-midi à partir de midi sur les marches du tribunal de première instance afin de manifester à la suite de l’appel lancé par l’Ordre national des avocats de Tunisie. Les journalistes, qui étaient nombreux pour couvrir l’événement, ont été toutefois interdits d’entrer au palais de justice.

La scène qui a eu lieu sous le regard du bâtonnier a suscité l’indignation des avocats. Parmi les slogans scandés, on pouvait entendre : “Pas de justice sans le droit à la défense”.
Pour rappel, dans un communiqué du 17 septembre 2024, le président de l’Ordre national des avocats tunisiens, Hatem Mziou, a appelé les avocats du Grand Tunis à se rassembler devant le palais de justice à midi et à porter un brassard rouge et la robe d’avocat. Pour ce qui est des autres régions, les rassemblements auraient eu lieu à 11 heures devant les tribunaux cantonaux et de première instance.

L’article Les avocats manifestent est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

A tort ou à raison

On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les raisons de croire qu’ils n’ont pas tort », disait un jour Raymond Devos, l’humoriste français. Depuis, et par les temps qui courent, on se rend compte qu’il n’a pas tout à fait tort. Et pour cause…

On parle de ces gens qui, malgré la décision du Tribunal administratif, l’appel d’une centaine de professeurs de droit et celui de l’Association de droit constitutionnel pour leur dire qu’ils ont tort, persistent à croire qu’ils ont raison. Du coup, on ne sait plus qui a raison et qui a tort. Pour le commun des Tunisiens, n’étant pas clerc en la matière, le principe serait de donner raison à tout le monde. Jusqu’au jour où on s’aperçoit que ceux à qui on a donné raison avaient tort. C’est pour dire qu’on a, parfois, tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu’ils avaient raison. Mais bon, tout cela n’est que jeu de mots. En réalité, on ne joue plus. Du moment que tout laisse à croire que les jeux sont faits.

On a peut-être tort, mais les suspicions de trucages qu’on nous révèle autour du match qui se joue actuellement et qui se déroule, nous dit-on, en dehors des règles sportives, nous laissent à croire qu’on a quelque part raison. On nous dit, en parlant du match cela va de soi, que l’une des équipes, des amateurs de coups tordus, les vilains, seraient intervenus en dehors des stades pour commander des résultats ou, en l’occurrence, des parrainages. La pratique est illégale, et on a raison de poursuivre les fautifs, sauf qu’en banalisant les faits, on aura tort de croire que tout cela est de bonne foi.

S’agissant de l’exemplarité, il faut préciser que, comme pour le foot, il y a une instance dotée d’un organe de contrôle, et de sanction si nécessaire, pour coincer les « joueurs » en délit. L’instance en question va même jusqu’à contrôler les arbitres, notamment ceux ayant reçu des financements de pays qui n’ont pas de relations diplomatiques avec la Tunisie. On a, pour rappel, coincé plus d’un, suite à une notification venue des « organismes officiels » et que l’instance, après le contrôle d’usage, a transmise aux « autorités compétentes». Du tac au tac. Deux passes décisives et but. Bon, on ne sait pas encore de quel pays on parle ni si le but est hors jeu, mais qu’à cela ne tienne. Il faut avaler la couleuvre, de crainte d’être sanctionné, même si le doute, à tort ou à raison, est permis.

En fait, la seule question qui se pose, dans l’état actuel des choses, c’est de savoir si on doit remplir le stade ou non. Parmi les spectateurs, nombreux sont ceux qui disent vouloir boycotter les gradins. A quoi bon assister à un match, si on connait d’avance le gagnant ? Ils ont raison, même si de l’autre côté, ceux qui disent qu’il faut y aller en masse, histoire de mettre la pression sur l’arbitre, n’ont pas tout à fait tort.

Entre-temps, et loin des stades et des matchs truqués, il y a une réalité qu’on aura tort de négliger en ces temps de rentrée scolaire. C’est le taux d’analphabétisme en Tunisie qui serait de l’ordre de 12,7%, selon des chiffres récents communiqués par les services techniques de l’Institut national de la statistique, au ministère des Affaires sociales, et rapportés par le directeur général du Centre national d’éducation des adultes. Ce taux passe à 25% chez les femmes et à 50% pour les femmes rurales. Pour un pays qui a tout misé sur l’éducation, il faudra qu’il reconnaisse ses torts. J’ai raison, non ?

Le mot de la fin est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 902 du 11 au 25 septembre 2024 

L’article A tort ou à raison est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

LE MATCH DU MOIS Aslan Berjeb vs Mongi Boughzala: rentrée 2024-2025: Le débat

 En Tunisie, on a toujours associé la rentrée des classes avec la rentrée économique, politique et sociale. L’Economiste Maghrébin ne déroge pas à la règle et lance, pour son édition de mi-septembre, le grand débat sur la rentrée 2024-2025. Il sera surtout question de la rentrée économique, mais on ne pouvait pas, à l’occasion, occulter celle qui touche tous les Tunisiens, la rentrée scolaire. Pour le débat, nous avons invité M. Aslan Berjeb, président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) et M. Mongi Boughzala, économiste, professeur émérite et ancien doyen de la faculté des Sciences économiques et de gestion de Tunis. Deux fins connaisseurs de la chose économique qui seront à la fois face à face et côte à côte. Un face-à-face avec des contradictions d’idées et d’analyses, mais aussi un côte-à-côte, compte tenu de l’intérêt général qu’ont montré nos deux invités pour le pays.

 

Mongi Boughzala (M.B.): La forme, mais aussi le fond

C’est vrai que l’économie tunisienne et le Tunisien ont appris à se comporter comme si l’année commençait à partir de septembre. Donc, j’accepte qu’on parle aujourd’hui de rentrée économique.

Cela pour la forme. Maintenant, pour le contenu, c’est vrai qu’aujourd’hui, l’économie tunisienne, et le pays en général, ont pu continuer à tourner. On ne voit pas encore de grandes me- naces, mais en réalité, quand on y réfléchit, on sait que les défis sont énormes. Il y a énormément d’incertitudes, en partie liées aux défis économiques, mais aussi à la situation sociale et politique. Donc, je ne peux rien prévoir avec certitude, mais il y a certainement des dangers qui nous menacent. Cependant, le potentiel de la Tunisie est réel. On a beaucoup perdu de ce potentiel, mais ce n’est jamais trop tard. Il est possible de faire des réformes, un certain nombre de réformes, pour que le pays sorte par le haut de la crise. Voilà en général comment je vois les choses.

Il faudra peut-être aussi parler plus en détail de la dette, de la croissance, de l’emploi, de l’éducation, de la qualité des services publics, de la situation des entreprises publiques qui présentent une réelle menace. Je ne comprends pas personnellement, comment, depuis au moins 17 ans, on laisse la situation perdurer, comme si de rien n’était. Aucun gouvernement, y compris l’actuel, n’a entrepris quoi que ce soit de suffisamment important pour affronter la situation des entreprises publiques. J’ai nommé la STEG, Tunisair, les sociétés de transport… qui assurent les services publics de base. On ne se rend pas compte que ces entreprises connaissent une situation extrêmement difficile, et pas nécessairement à cause de la corruption ou d’une mauvaise gestion. Il y a un peu de cela, mais leurs problèmes sont surtout structurels.

Bref, les problèmes sont immenses et très nombreux. Mais les possibilités de sortie de crise existent aussi. Le pays n’a qu’à s’organiser et décider de faire les choses autrement.

Aslan Berjeb (A.B.): Tout tourne autour de la scolarité

J’évoquerai tout d’abord la rentrée la plus importante, celle scolaire. J’aime bien le terme que vous avez utilisé, à savoir que l’éducation est l’assurance vie de la Tunisie.

La rentrée scolaire, chaque année, est une fête en Tunisie, une fête socio-culturelle. Toutes les familles s’y préparent d’une manière ou d’une autre. Et même une partie des acteurs de l’économie s’y prépare : les librairies, les crèches, les écoles, les universités. Même l’architecture liée directement ou indirectement à cette rentrée scolaire s’y prépare: certains restaurants, certaines buvettes… La vie reprend avec la rentrée scolaire, on ne peut pas le nier. L’économie, la politique, tout reprend. Tout a été adossé chez nous sur la rentrée scolaire. La Tunisie post indépendance a toujours misé sur l’éducation.

Cela dit, on ne peut pas, à l’occasion, ne pas parler du recul de l’école publique. Nous sommes tous issus de l’école publique, du moins notre génération. Ce n’est malheureusement plus le cas. Les familles préfèrent désormais scolariser leurs enfants dans de écoles privées. Je pense qu’il faudrait une réforme structurelle de l’école publique pour qu’elle continue à jouer son rôle historique. Le Tunisien a toujours investi dans la scolarité de ses enfants, au sens propre comme au sens figuré. Il va même jusqu’à souscrire un crédit pour assurer la scolarité de ses enfants dans des écoles privées. C’est un investissement justement pour réaliser ce à quoi on a déjà fait allusion, à savoir que l’éducation est l’assurance vie du pays.

Maintenant, pour revenir à la chose économique, s’il y a quelque chose, en tant que patronat, à saluer, c’est justement la résilience de nos entreprises. Une résilience aux chocs externes et internes, aux problèmes mondiaux que nous avons connus et subis, comme la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et les changements géopolitiques qui en découlent, mais aussi et surtout une résistance aux chocs internes comme ceux cités par M. Boughzala, à savoir l’inflation, la récession, le chômage… L’entreprise tunisienne a même changé son modèle économique, elle a pris justement en considération ces aléaslà, au détriment de sa compétitivité. Voilà donc les premières réflexions qu’on peut faire sur cette double rentrée, scolaire principalement, mais aussi économique.

Le match du mois est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 902 du 11 au 25 septembre 2024 

L’article LE MATCH DU MOIS Aslan Berjeb vs Mongi Boughzala: rentrée 2024-2025: Le débat est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌