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Gavi offrira 500 000 doses de vaccins contre la Mpox en Afrique

D’après l’Anadolu Agency, l’Alliance du Vaccin (désormais connue sous le nom de Gavi) et le laboratoire danois Bavarian Nordic, qui fabrique le vaccin contre le Mpox, ont signé un accord le mercredi 18 septembre 2024. Le document garantit la fourniture de 500 000 doses du sérum à des pays africains.

L’accord d’achat anticipé (APA) sera financé par le Fonds de Première Réponse de Gavi, un dispositif de 500 millions de dollars créé après la pandémie de COVID-19 pour garantir un accès rapide aux vaccins rares lors des futures urgences sanitaires, rapporte l’Agence Ecofin.

Sania Nishtar, PDG de Gavi, a déclaré au même média : « Nous nous engageons à travailler avec les gouvernements concernés et nos partenaires […] pour constituer un stock mondial de vaccins si un financement suffisant est assuré pour le travail de Gavi jusqu’en 2030. »

D’après le PDG de Bavarian Nordic, société de biotechnologie, Paul Chaplin, « Les doses obtenues grâce à cet accord augmenteront considérablement la disponibilité des vaccins contre le Mpox pour les pays africains. »

Pour rappel, le nouveau variant (le clade 1b) a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer, le 14 août dernier, le Mpox comme une urgence de santé publique. L’épicentre de cette maladie est la RDC.

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Voici les 7 pays africains les mieux outillés en cybersécurité

46 pays sont considérés comme les mieux préparés en matière de cybersécurité. Et parmi eux, 7 pays africains, mais la Tunisie n’en fait pas partie. C’est ce que révèle le dernier classement Global Cybersecurity Index (GCI) de l’Union internationale des télécommunications (UIT), qui vient d’être publié.

Le classement couvre 194 pays et se base sur cinq piliers/critères. Il « donne un aperçu des pays les plus aptes à faire face aux menaces et aux incidents cybernétiques », soulignent nos confrères du site afrique.le360.ma qui ont lu le rapport.

Quelques chiffres. Les actes liés au cyber-crime ont coûté 6 000 milliards de dollars dans le monde, en 2021 ; un chiffre qui, selon les estimations des experts, pourrait dépasser les 10 000 milliards de dollars, en 2025, surtout lorsqu’on associe tous les risques liés.

« Or, la cybercriminalité ne constitue qu’une des facettes des risques aux côtés des cyberattaques et du cyberterrorisme. De ce fait, les gouvernements, les particuliers, les entreprises, les organismes à but non lucratif… risquent donc tous les jours de subir des cyberattaques et des violations de données ».

Développement des technologies et accroissement des menaces cybernétiques

Malheureusement, les technologies numériques vont de plus en plus favoriser ces attaques. Autrement dit, le nombre de ces cyberattaques évoluera proportionnellement à la vitesse de l’évolution des technologies.

De ce point de vue, chaque pays se doit de disposer d’excellents dispositifs de cybersécurité pour minimiser, autant que possible, le risque d’une attaque et sécuriser les systèmes et les données qui présentent des enjeux économiques, stratégiques et politiques qui vont bien au-delà de la seule sécurité des systèmes d’information, invite le rapport.

À noter que « le Global Cybersecurity Index (GFI) permet d’évaluer le niveau de préparation des pays en matière de cybersécurité, c’est-à-dire la capacité des États à protéger leurs infrastructures critiques, leurs données sensibles et à répondre efficacement aux menaces et incidents cybernétiques ».

C’est ainsi que le Global Cybersecurity Index (GCI) de l’Union internationale des télécommunications (UIT), une agence des Nations unies pour le développement spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication, dévoile la liste des pays les plus et les moins outillés en cybersécurité.

Pour ce faire, « l’UIT mesure les engagements des pays en matière de cybersécurité sur 5 piliers fondamentaux: mesures juridiques (lois et réglementations sur la cybersécurité et la cybercriminalité), mesures techniques, mesures organisationnelles (stratégies nationales et organisation), capacités de développement (sensibilisation, formation, éducation et incitations), coopération (partenariats entre agences, entreprises et pays). Ces 5 piliers comportent 20 indicateurs et sous-indicateurs.

Un questionnaire de 82 questions a été adressé aux 194 États membres pour disposer des données nécessaires afin d’établir le classement. « L’un des principaux changements apportés dans cette édition est le passage d’un classement des pays à l’utilisation d’un niveau à cinq niveaux pour visualiser les engagements des pays en matière de cybersécurité. Cette perspective par niveaux permet de se concentrer davantage sur l’ampleur des progrès des engagements en matière de cybersécurité et sur ce que cela peut signifier pour les pays », lit-on dans le rapport.

Les 46 les mieux outillés

En effet, cette méthode permet de savoir que toutes les régions comptent des pays aux performances élevées et faibles. Mais sur les 194 pays concernés par le classement, seuls 46 sont classés dans le niveau 1 (T1), le plus élevé. Il s’agit de pays qui ont réalisé des améliorations significatives dans les cinq piliers du GCI.

Et l’UIT d’avertir : « Même si une note 100/100 reflète un fort engagement en matière de cybersécurité, cela ne signifie pas que des travaux supplémentaires ne sont pas nécessaires en termes d’adoption de mesures de cybersécurité appropriées en réponse à l’évolution des environnements opérationnels des pays et à l’évolution de l’écosystème de cybersécurité ».

Et surprise, l’Afrique compte 7 représentants parmi les 46 pays qualifiés de “mieux outillés“ dans le classement GCI 2023-2024.

Il s’agit de l’Égypte et Maurice qui sont les pays africains les mieux outillés avec des scores parfaits de 100 points, obtenus au niveau des cinq piliers, à raison de 20/20 pour chaque pilier, détaille l’UIT…

Ces deux pays sont suivis du Ghana (99,27 points/100), de la Tanzanie (99,26), du Kenya (98,59), du Rwanda (98,32) et du Maroc (97,50).

Vous aurez remarqué que, malheureusement, la Tunisie n’y figure pas.

 

Les 7 pays africains les mieux outillés pour faire face aux menaces et aux incidents cybernétiques (score/100)

Égypte Ghana Kenya Maurice Maroc Rwanda Tanzanie
Mesures légales 20 20 19,52 20 20 20 20
Mesures techniques 20 20 19,07 20 18,12 18,98 19,69
Mesures organisationnelles 20 20 20 20 20 19,34 20
Capacités de développement 20 19,27 20 20 19,38 19,76 19,57
Coopération 20 20 20 20 20 20 20
Score global 100 99,27 98,59 100 97,50 98,32 99,26

Source: Global Cybersecurity Index (GCI) de l’UIT, 2024

 

Toujours selon le rapport, 105 des 194 pays ont été classés dans les catégories T3 et T4 – ceux qui ont encore du travail à faire pour mieux être outillés et pouvoir faire face aux menaces cybernétiques. C’est le cas par exemple de la Centrafrique qui ne réalise qu’un score général de 4,76 points/100, points obtenus uniquement au niveau du pilier «Mesures juridiques».

De son côté, l’Algérie a obtenu un score global de 65,87 points/100, avec un score de 19,18/20 au niveau des « Mesures légales », mais seulement 8,57/20 pour les « Mesures techniques », 11,02/20 pour les « Mesures organisationnelles » (11,02/20), 13,91/20 pour le « Développement des capacités » et 13,19/20 pour la « Coopération ».

Enfin, on espère que la cinquième édition de l’Indice mondial de la cybersécurité de l’UIT aidera les pays africains les moins bien classés à identifier les domaines à améliorer et les encourager à agir pour renforcer les capacités et les aptitudes dans chaque pilier afin de mieux faire face aux menaces cybernétiques.

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Kabyles de France: de l’impasse à la voie de garage   

Toulouse. Printemps 2024. Inauguration de la rue de la Kahina. Dans la continuité de la création du square Idir lors de l’hiver 2023 dans le vingtième arrondissement de Paris, l’existence d’une conscience franco-kabyle s’est affirmée jusqu’à l’officialisation. Tandis qu’en France les deux dernières séries d’élections (européennes et législatives) ont mis en avant des personnalités politico-médiatiques aux origines maghrébines le plus souvent d’origine algérienne (la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache, la députée européenne Malika Sorel…), une prédominance kabyle apparaît nettement si on en affine la prise en compte (Karim Zéribi, Amine El Bahi, Sophia Chikirou… jusqu’à Jordan Bardella du RN!). En ce premier quart de siècle, comment pourrait-on caractériser la coexistence franco-kabyle à travers une déclinaison allochtone plus régionalisante, c’est-à-dire la communauté kabyle installée en France?

Jean-Guillaume Lozato *

Pour répondre à ce qui correspond à un délicat enjeu de réflexion, la première des missions à accomplir serait de rappeler très sommairement ce que l’on définit par «Kabyles». Pour immédiatement après analyser le relationnel avec la France. Afin de pouvoir rendre compte de la position des Kabyles en France.

Pour rappel, les Kabyles s’apparentent au socle des peuples berbères présents en Afrique du nord. Ceci bien avant l’arrivée des Arabes. Vérité historique qui les place en position d’éclaireurs du Grand Maghreb. Sur un spectre de berbérité s’étendant du Maroc jusqu’à l’Ouest de l’Égypte (oasis de Siwa). Une bande territoriale d’une largeur d’environ 2270 kilomètres.

A l’origine, cet enracinement ethno-géographique était basé sur une ère culturelle regroupant les cinq Etats actuels de la partie septentrionale du cotinent africain. De nos jours, est perceptible l’éclatement de la berbérité, avec l’édification d’isolats épars. Parmi eux, les Berbères d’Algérie. Qui ne sont ni ceux des étendues désertiques égyptiennes, ni ceux des territoires bédouins de Libye. Qui n’ont pratiquement plus aucun lien avec ceux de Tunisie, encore plus minoritaires et très largement arabisés. Qui n’ont que quelques liens génétiques sans fraternisation réelle avec ceux du Maroc.

Impérativement, tenons à l’esprit que la Kabylie se compose d’une petite et d’une grande «Kabylie». Un découpage administratif se polarisant sur les deux plus grandes villes que sont Béjaïa et Tizi-Ouzou. Deux localités singulières quand on pense que Béjaïa a inspiré le mot «bougie» dans la langue de Molière, et que Tizi-Ouzou trône comme la gardienne du massif montagneux du Djurdjura. Ce toponyme d’un relief que les Romains surnommaient «la montagne de fer» était l’entrée en matière idéale sur la scène française.

La division des indigènes

En effet, du temps de la colonisation, ainsi que l’a souligné le journaliste mais aussi chercheur Yassine Telamli (in ‘‘La genèse de la Kabylie. Aux origines de l’affirmation berbère en Algérie’’): «La formation, dès le début de l’occupation, de préjugés favorables aux Berbères, principalement les Kabyles, ne pouvait, de toute évidence, que servir le projet de division des indigènes».

Les Européens en général avaient peut-être produit un jugement hâtif, motivé par la conquête et la course à la rentabilité, plaçant les Arabes comme des rivaux prioritaires, jusqu’à reléguer les Kabyles au second plan étant donné la difficulté d’accessibilité à leurs zones de peuplement montagneuses, tortueuses et rendue dangereuses par un potentiel climat insurrectionnel.

Le territoire français est resté très longtemps paysan dans son âme, de la période médiévale avec le servage et des localités au plan redessiné en fonction des commodités (pressoir, moulin…) placées plus souvent au sud ou à l’ouest. Sans compter que tout un pays a été gouverné par la royauté jusque dans son expression absolutiste.

Avec un retrait vers les terres dû à la crainte des attaques sur les côtes, et au fait de se consacrer pleinement à un immense espace agricole et forestier. La ruralité des plaines mais aussi des montagnes a donc imprégné longtemps une mentalité française dans sa conception des choses, y compris au sein de sa population urbaine. Comme chez les Kabyles. Voilà pourquoi s’est développé l’a priori moins négatif qu’envers les Arabes.

Ajoutons à cela l’observation chez les Kabyles de certains phénotypes différents des Arabes (une présence plus visible de dolichocéphalie, des teintes de peau plus claires), ou carrément communes aux Indo-Européens (yeux clairs ou cheveux clairs, parfois la combinaison des deux, dans certains cas rares des traits du visage n’ayant rien ou pratiquement rien de méditerranéen). La porte d’entrée rêvée, mieux qu’un visa si on se réfère aux propos de Deborah née en France : «Je peux passer partout et je n’ai jamais rencontré de racisme», explique-t-elle (in : ‘‘Le Syndrome du Nord Magnétique’’), en raison de ses yeux bleus. Un raisonnement qui fait écho à celui exposé par Elizabeth Nelson dans ‘‘Métropolitiques’’ (article intitulé «Les Algériens en région parisienne : entre espaces d’inclusion et d’exclusion»): «Pour eux, vivre dans le centre de Paris pourrait donc être plus facile. En tout cas, certains des enquêtés s’identifiant comme berbères ont mentionné leur capacité à ‘‘s’intégrer’’ grâce à leur peau claire, leurs yeux clairs et leurs cheveux blonds. Par exemple, Soumia une fille d’immigrés berbères de 20 ans, a déclaré : ‘‘Je leur ressemble, donc c’est plus facile pour moi [de m’intégrer]’’.»

La diaspora kabyle en France fait entendre sa différence.

L’expression répétée de toutes ces différences par rapport au reste des Algériens, des émeutes se sont produites «presque» naturellement après l’Indépendance au travers du Printemps Berbère. Avec des sursauts ressentis jusqu’en France. Le dernier en date a été la manifestation organisée par le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) place de la Nation, à Paris.

La communauté berbère la plus conséquente d’Algérie s’est effectivement fait remarquer à plusieurs reprises.

Favorablement, vis-à-vis des autorités autochtones ancestrales. C’est-à-dire dans des perspectives strictement locales, tout au plus régionales. Avec un basculement d’ordre plus national de par l’image de la résistance des combattants kabyles face aux oppresseurs ottomans, arabes ou européens. Le territoire a toujours été défendu, de l’époque de la reine Kahina jusqu’à l’insurrection des Mokrani aux temps de la colonisation française.

Défavorablement, peu après le joug colonial. La faute à quelques incompréhensions entre la population de cette portion de l’est algérien et le pouvoir central conditionné par un Houari Boumediene ayant scandé «Nous sommes Arabes, Arabes, Arabes !». Le gouvernement eut par la suite à affronter les émeutes de 1988 s’ouvrant sur la fameuse décennie noire où extrémistes islamistes et militaires se rejetèrent la responsabilité de bien des séries d’exactions. Une des conséquences en a été le déplacement de la tribune d’expression des revendications kabyles vers l’espace francophone géographiquement (Canada, Belgique et surtout France), culturellement, médiatiquement.

Un sentiment d’exil

Indéniablement, la Kabylie fait partie du patrimoine historique indépendantiste national. Mais le régionalisme semble avoir emprunté un horizon plus enclin au sécessionnisme. Avec l’expatriation, un sentiment d’exil s’est accru au fil des décennies, dont la genèse a été la fin du XIXe siècle. Aux quatre coins de l’Hexagone, une implantation solide a perduré. Nous sommes donc en présence d’un mouvement migratoire de longue date d’un groupe ethnique que l’on peut très logiquement qualifier de fortement enraciné. Ce flux ininterrompu a été le bâtisseur actif de l’itinéraire devenu traditionnel entre la France et l’Algérie. Puis l’anticipateur d’une scission arabo-berbère à l’algérienne. Jusqu’au creusement d’une brèche élargissant le fossé d’avec la population arabophone. Au point de creuser le tombeau des relations entre Algériens Kabyles et non Kabyles?

Il semblerait que les choses empruntent cette voie. Au Canada, les Kabyles qui résident au Québec disposent d’un certain droit à la visibilité audiovisuelle. Alors concernant leurs coreligionnaires de France, la représentativité est encore plus poussée grâce à la francophonie servant des organes médiatiques comme Berbère TV ou Beur FM.

Les Kabyles de France bénéficient d’une image travaillée par la diaspora, à savoir toute une stratégie de différenciation accentuée. Le Kabyle en France, c’est l’Algérien installé tellement tôt qu’il fait partie du décor depuis les premières décennies du XXe siècle (entre 1914 et 1918, on en dénombrait déjà 80 000). Le Kabyle en France, c’est celui dont la présence et la force de travail sont associées à la réglementation dite «Licence IV» pour encadrer un débit de boissons. A la différence de l’épicier renvoyant à l’expression «aller faire des courses chez l’Arabe du coin». Tout une symbolique. Une position qui a eu pour effet de diviser pour mieux régner au profit du colonisateur de l’époque. Une séparation qui a suggéré un séparatisme, entre autres à partir de l’alcool, substance déjà instrumentalisée par le passé aux dépens des Eskimos ou des Indiens d’Amérique. Une notion faisant penser aux analyses de Nessim Znaien dans ‘‘Les raisins de la domination’’ où l’auteur tunisien s’était penché sur la question de l’histoire sociale de l’alcool dans sa patrie. Pour les Kabyles, pourrait-on parler de raisins de l’assimilation?

Entre soubresauts et soulèvements, ce n’est pas la première fois que l’Algérie Berbère se voit animée par une secousse tellurique partant de la contestation pour arriver à la contestation.

Les Kabyles de France affichent leur particularisme culturel.

Concentrons-nous sur notre époque «post-moderne». En Algérie, bien que l’assassinat du chanteur engagé Matoub Lounes eût plongé le pays dans l’émoi en juin 1998, la solidarité interrégionale semble reléguée dans l’armoire à souvenirs. En France, le sentiment communautaire algérien paraît ne se manifester qu’en cas de match de foot international.

Il est évident que cette problématique, mettant en cause l’Algérie nationale et transnationale par le biais de la régionalisation, tombe très mal en ce moment. S’ajoutant à d’autres préoccupations pour son gouvernement déjà confronté à un taux de chômage des jeunes très élevé, à la corruption, à la gestion sécuritaire de son immensité territoriale (2 381 741 km² ), à la gestion d’une économie défaillante dont la perte de vitesse de 1986 n’a jamais été réellement compensée. En plus de ses retards structurels, la vie économique voit son activité contrariée par la croissance des inégalités et le possible réveil du «Hirak» ou de quelque autre forme de contestation populaire.

Accentuation des contrastes interethniques

La réponse à cette problématique peut tout à fait se matérialiser par l’affirmative. La récente requête menée par le chanteur Fehrat Mehenni, au nom du MAK, a été enregistrée officiellement par l’Onu. Avec comme date butoir 2025 pour officialiser l’Indépendance de la Kabylie. Un glissement d’un régionalisme à grande échelle vers l’international.

Très active au Canada ainsi qu’en Belgique, la diaspora l’est encore davantage en France (notamment au travers d’associations comme Kabyles de France et AFKIF, AKFSO, AJKF…). Le militantisme pro-Kabylie y est tellement représenté qu’il pourrait fausser un débat et biaiser les intérêts réels aussi bien nationaux, régionaux, que municipaux en Algérie.

Les préoccupations d’un Algérien Berbère installé en France peuvent nettement différer de celles d’un autre qui réside dans son pays d’origine. Ou même là commencent à se différencier les Kabyles des villes et ceux des campagnes, les Kabyles de Kabylie de ceux établis dans les quartiers algérois de Bab El-Oued, Tilimly ou Tikseraïne.

Par conséquent, pendant cette durée d’un an à compter du printemps 2024, les activistes indépendantistes attendent avec impatience l’issue d’une demande déposée dans une dimension internationale. Avec une possible accentuation des contrastes interethniques vus d’Algérie. Mais surtout vu de France dans un premier temps, sur un territoire où l’instrumentalisation du vote maghrébin est une réalité récurrente.

Chez les expatriés, les sentiments balancent de l’espoir vers l’illusion d’un individu à un autre. «De quoi vont vivre les gens de ma région là-bas? De la vente d’huile d’olive ?», ironise Khaled, Kabyle installé sur Paris. «Avec notre indépendance, c’est un moyen de faire enfin comprendre aux gens du monde entier que nous sommes différents des Arabes», espère un cafetier très sympathique mais conservant l’anonymat. Son fournisseur, algérien moitié arabe moitié kabyle, y va plus prudemment en prophétisant presque : «Le destin réunira les deux groupes à nouveau s’il y a conflit au sujet de l’autodétermination».

Le danger vient justement de la dichotomie. En persistant à se différencier des Arabes sur tous les points, y compris sur le plan de la pratique religieuse, voire carrément de l’obédience (les conversions au christianisme surtout protestant ou l’adhésion à l’athéisme, les répercussions sont multiples, croisées : dans le passé, si l’on prend en note le compte-rendu émis par le Commandant Lesourd, lors de son discours dans le cadre du CHEAM, le 17 décembre 1956, qui y a démontré que «la langue française a, à ce point, pénétré l’esprit kabyle, que certains en arrivent à écrire le nom de leurs morts en caractères français sur les pierres tombales».

Dans le présent : une scission est apparue cette deuxième décennie de notre siècle entre les Arabophones et les Berbérophones de France. D’abord à travers le fait religieux. Il n’y a qu’à remarquer que les associations communautaires (culturelles ou caritatives) arabophones sont bien plus souvent liées à des mosquées. Alors qu’en revanche leurs homologues berbérophones sont quasi systématiquement laïques.

Après cette vision collective des choses, passons à un niveau d’observation plus familial. Apparaissent alors les hésitations, les maladresses et les problèmes d’intégration. Voire d’affirmation ou d’acceptation de soi-même.

Prenons l’exemple de Taos, mère de famille kabyle de la banlieue parisienne, qui décrit ainsi (dans ‘‘Le Syndrome du Nord magnétique’’) ses interrogations et déceptions : «J’ai été mal conseillée au départ. Par des copines de la même région que moi, très peu cultivées, dont deux analphabètes qui m’ont encouragée à oublier et à penser totalement comme les Français(e)s. Le problème, c’est que ni elle ni moi on savait exactement ce que ça voulait dire penser ou vivre à la française.[…] J’ai cru bien faire aussi en cuisinant du porc. J’ai cru bien faire en éloignant mes enfants et mon mari des Algériens, qu’ils soient arabes ou kabyles. Résultat: mes enfants m’ont déçue et se moquent de moi […] J’ai fabriqué des personnes très égoïstes et matérialistes avant tout. Et maintenant je paye tout ça avec mon mari qui m’accuse tous les jours de l’avoir coupé de sa famille et de ses copains».

De prochaines grandes crispations

Cette oppression causée par une course vers l’effacement en guise d’assimilation prend des allures de précipitation vers la reconnaissance. Un concours macabre aux contours imprécis, dictés plus par la subjectivité conformiste que par l’intellect. Avec des aberrations que relève Katia, avenante commerçante spécialisée dans la vente de pâtisseries algériennes, en disant : «Chez nous, on commence à voir des enfants s’appeler Dylan, il y a vraiment des bizarreries. Où ça va nous mener tout ça?»

Dans un futur proche : l’approche de l’échéance quant aux réclamations formulées par le MAK agit comme un compte à rebours de prochaines grandes crispations dans la société algérienne. En Afrique du Nord, l’hostilité qui n’était plus que circonstanciée pourrait reprendre de l’ampleur. En Europe, on serait à même d’imaginer un scénario où les membres des communautés maghrébines s’affronteraient, y compris avec des luttes intestines entre Kabyles engagés et Kabyles modérés, Kabyles conservateurs et Kabyles modernes ou pas croyants. L’altercation d’il y a quelques mois, mettant au prises Malika Matoub (sœur du défunt chanteur) avec des gens de sa wilaya suite à son intention de rencontrer l’actuel président algérien en exercice, ne présage rien de bon.

Avec les résultats électoraux conjoints des européennes et des législatives en France, les citoyens étrangers et français d’origine étrangère sont en train de s’interroger. La polarisation extrême gauche/extrême droite aura-t-elle vocation à un ordre nouveau ou à un désordre nouveau? L’introduction d’une telle problématique allochtone s’y insèrerait dans quel sens dans les mois à venir ?

En dehors du facteur ethnique, le fait religieux tend de façon accélérée à modeler les esprits. Jusqu’aux attitudes. Y compris à travers l’incompréhension comme on a pu le constater avec les polémiques nées à la suite de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris. Or, les ressortissants originaires de Tizi-Ouzou, Béjaïa, Aokas, Asfoun, Azazga ou encore Tigzirt ne sont pas décrits comme les croyants les plus fervents par les autres Nord-africains.

La communauté kabyle, ancestralement liée à l’Algérie, est extrêmement présente en France. Particulièrement en Région Parisienne et sur Marseille. Un étirement géographique qui a en fait tendance à instaurer un itinéraire balisé d’une façon disharmonieuse. Ainsi, une forme de séparatisme apparaît davantage en Île-de-France que dans la deuxième ville du pays où les algériens locuteurs arabophones et berbérophones se «mélangent» plus facilement. Si problème il y aura, cela partira vraisemblablement de l’espace francilien. Avant de se propager jusqu’à l’Algérie. Conséquemment, la Kabylie se trouverait en situation de contorsionniste sur le plan diplomatique, se voyant reprocher l’apparition de complications par les opinions publiques et composantes politiciennes d’Algérie et de France.

En cas d’obtention ou non de l’indépendance, qui correspond à une requête prématurée au vu de l’impréparation de bien des observateurs. Sans oublier que la Kabylie, c’est l’Algérie sans les hydrocarbures. Il eût été plus judicieux de se projeter, pour une telle prospective autonomiste, au moins une trentaine d’année plus tard. Le temps de célébrer le centenaire de l’Algérie indépendante. Le temps de ne pas miser uniquement sur l’oléiculture et l’exploitation des cultures maraîchères. Le temps d’assimiler les paradigmes de l’économie éco-responsable qui pourrait cadrer avec la configuration géographique kabyle. Le temps de réadapter un système de pensée jusque-là reposant essentiellement sur des comités villageois. Le temps de reconsidérer le positionnement par rapport à  la France et par rapport à l’International (le soutien d’Israël étant mal perçu…). Le temps de réaliser que l’Algérie ne pourra pas se passer de la Kabylie et vice versa?

«Une erreur scientifique peut tuer des personnes, mais une erreur culturelle peut tuer des générations», notait à juste titre Mouloud Mammeri, écrivain algérien natif de Tizi-Ouzou.

* Universitaire et écrivain franco-italien.

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Sondage d’opinion – INS : Les industriels entre espoir et déprime

industrie
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Devons nous considérer une croissance annuelle de 0,2% en glissement annuel sur le premier trimestre 2024 tiré vers le haut par le secteur des services (Cafés, restaurants et hôtels) et le secteur agricole, qui a progressé grâce à la hausse des exportations des produits agroalimentaires et en prime de l’huile d’olive, comme étant un signe réel de relance économique ?

Ceci, alors que les secteurs du BTP et de l’industrie accusent des baisses respectives de 6,8% et de 5%. Soit deux secteurs importants qui sont à la traîne depuis des années sans que l’on soit sûrs que leur situation s’améliorera prochainement ! Devons nous croire qu’un pays sans boussole s’agissant de stratégies de relance économique efficientes et concrètes, pourrait réellement rebondir et occuper une place “respectable” sur l’échiquier économique régional ?

Cela fait des années qu’on s’évertue à appeler les autorités compétentes à prendre conscience du spectre de désindustrialisation qui représente une menace grave pour le développement économique de notre pays. Personne n’a écouté nos appels et l’ignorance, le laxisme de l’État quant à l’importance d’une industrie forte pour le développement économique du pays risque, à termes, de mettre fin à toute ambition de réindustrialisation de la Tunisie.

Les industriels eux, d’après la dernière enquête réalisé par l’INS sur leur appréciations du contexte actuel et les perspectives de leurs activités, ne semblent pas très optimistes et bouderaient l’investissement, sachant que l’industrie est le secteur qui a le plus fort taux d’employabilité et dans une économie ne pas investir rime avec ne plus embaucher.

“Les industriels tunisiens broient du noir et n’envisagent ni d’investir ni d’embaucher.”

C’est le cas aujourd’hui dans certaines activités industrielles. S’agissant de l’investissement et pour la deuxième fois consécutive, on relève un solde d’opinion défavorable. Les décisions d’investir sont au dessous de la moyenne enregistrée tout au long des 4 dernières années. Les perspectives d’investissement pour la deuxième moitié de l’année sont négatives. De 13% au premier semestre 2024, les industriels qui pensaient investir sont passés à 7% au deuxième semestre de l’année.

Les opérateurs dans les industries manufacturières ne sont pas optimistes et en prime ceux évoluant dans les industries chimiques (solde opinion positif de 17% en 2023 tombé à -4 en 2024) le textile habillement et cuir (de 21% à 1%) et diverses industries aussi (de -17% à -21%). Seuls ceux évoluant dans le secteur des industries agroalimentaires et les composants mécaniques et électriques sont optimistes exprimant un solde d’opinion favorable passant 2 à 15% pour les premiers et de 8 à 14% pour les deuxième.

Les intentions d’investir sur la deuxième moitié de l’année, montrent des résultats mitigés selon les secteurs d’activités. Ainsi, les intentions d’investissement des industriels dans le chimique ont reculé de 17% en 2023 à -4% en 2024, dans le secteur du textile, habillement et cuir, on est passés de -17% en 2023 à -21% en 2024. En revanche, les intentions d’investir de ceux évoluant dans les industries agroalimentaires ont progressé de 2% à 15% et ceux opérant dans les composants automobile de 8 à 14%.

“Un pays sans boussole s’agissant de stratégies de relance économique efficientes et concrètes, pourrait réellement rebondir ?”

Commentaire de Hechmi Alaya dans le dernier numéro d’Ecoweek : “Le moral dans les chaussettes. Nos chefs d’entreprises industrielles n’ont pas foi dans le présent -et l’avenir- de l’économie tunisienne. Ils broient du noir et n’envisagent ni d’investir ni d’embaucher. Ils avaient déjà̀ le moral dans les chaussettes. Le phénomène s’est nettement accentué cette année aggravant l’attentisme qui marque l’arrêt des embauches et de l’investissement”.

Dans l’attente, l’État tunisien défend la logique d’un gouvernement social mais comment faire du social sans créer de la richesse, sans encourager les investisseurs et sans financer l’économie ? Du social avec quoi et pour qui ? Pour les chômeurs dont une partie ne bénéficie pas de programme de formation adéquats (Ceux surtout dont le niveau scolaire n’a pas atteint la 6ème année primaire) ou encore pour ceux dotés de diplômes qui ne sont pas adaptés aux besoins et aux attentes du marché ?

“L’ignorance, le laxisme de l’État quant à l’importance d’une industrie forte risque, à termes, de mettre fin à toute ambition de réindustrialisation de la Tunisie.”

Une politique économique dont les programmes, les stratégies, les plans ne s’adossent pas à un diagnostic non maquillé de la réalité peut-elle réussir ?

Opposer le peuple aux élites économiques pourrait-il permettre une stabilité sociale, ou encourager les jeunes à entreprendre ?

Un pays peut-il tenir sans compétences et sans capital ?

C’est à ces questions que les candidats en lice pour la présidence du 6 octobre doivent répondre pour que les électeurs sachent quel avenir les attends, eux et leurs progénitures ?

Amel Belhadj Ali

Révélation: Israël utilise les migrants africains comme mercenaires à Gaza

Décidément, Israël rivalise d’imagination dans le recours aux méthodes de voyous. Haaretz a révélé que les autorités israéliennes font du chantage aux demandeurs d’asile africains qui sont contraints d’être exploités par l’armée israélienne dans sa guerre génocidaire à Gaza en contrepartie de la régularisation de leur situation. Le journal israélien qui a révélé le scandale considère qu’Israël est en train de créer son propre corps Wagner faisant ainsi allusion au célèbre groupe de mercenaires russes. (Illustration: demandeurs d’asile érythréens manifestant à Tel-Aviv).

Imed Bahri

«Aucun Israélien doté de conscience ne peut ne pas être choqué par la nouvelle selon laquelle les services de sécurité utilisent des demandeurs d’asile venus d’Afrique pour accomplir des tâches diverses dans la bande de Gaza en échange d’une aide pour obtenir le statut de résident permanent en Israël», écrit le comité éditorial du journal.

Haaretz poursuit: «Le sens est clair: Israël est en train de créer son propre corps Wagner. La Russie a utilisé une armée mercenaire composée de milliers de prisonniers qui ont été graciés et libérés de prison en échange d’un service militaire privé. En Israël, l’extorsion criminelle s’adresse au groupe de population le plus vulnérable à savoir les demandeurs d’asile venus d’Afrique: Effectuez des missions mettant votre vie en danger dans une armée qui n’est pas votre armée, dans une guerre qui n’est pas votre guerre, et vous obtiendrez des permis de résidence.»

«Notre vie est plus importante que la leur»

Le journal israélien rappelle que cette nouvelle rejoint les révélations sur l’utilisation par l’armée israélienne de civils palestiniens kidnappés au hasard comme boucliers humains dans les tunnels de Gaza. Ces Palestiniens sont envoyés dans les tunnels menottés après que l’armée israélienne ait fixé des caméras sur leurs corps et ainsi ils trouvent les ouvertures à la place des chiens de l’unité canine Okatz dont beaucoup ont été tués pendant la guerre. Au moins, un Palestinien a été tué dans ce type d’opération. «Notre vie est plus importante que la leur», a déclaré un commandant de Tsahal. Il ressort du rapport que la haute direction de l’armée est consciente de cette pratique.

Le comité éditorial considère que la guerre dans la bande de Gaza devient un levier pour la descente de l’État vers des abîmes et des distorsions sans précédent. Le fait que les dirigeants de l’armée israélienne et d’autres forces de sécurité soient à l’origine de ces actions en fait des crimes de guerre graves.

Les boucliers humains sont interdits par la Convention de Genève. La Cour suprême de justice l’a également déclaré explicitement. Mais cela ne dissuade pas les dirigeants de l’armée israélienne. Une armée qui prétendait en vain être l’armée la plus morale du monde et après un an de guerre dans la bande de Gaza, elle ne pouvait même plus avancer une telle affirmation sans être l’objet de moqueries.

Aujourd’hui, les services de sécurité ont franchi une nouvelle étape sur la pente douce de l’ignominie: l’exploitation brutale de la vulnérabilité des êtres humains pour les contraindre à mettre leur vie en danger à la place des soldats.

Le chantage aux demandeurs d’asile

Il est difficile d’exprimer avec des mots la profondeur de ce gouffre qui pourrait encore se creuser. Haaretz considère qu’aujourd’hui, les militaires israéliens font du chantage aux demandeurs d’asile, demain ce seront les prisonniers criminels qui n’ont pas non plus autant à perdre qu’en Russie.

Le comité éditorial explique que tout n’est pas disponible pour publication dans cette affaire mais ce qui a été publié par Haaretz suffit pour que le chef d’état-major et l’état-major appellent immédiatement à la cessation immédiate de tout type d’action militaire basée sur le chantage et les menaces. 

«Même l’armée qui est loin d’être la plus morale du monde ne peut pas continuer à utiliser des méthodes de combat aussi ignobles», conclut Haaretz.

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Comment Kamala Harris a-t-elle dominé Donald Trump?

Deux visions de l’Amérique se sont affrontées lors du premier débat avant-hier, mardi 10 septembre 2024, entre la candidate démocrate Kamala Harris et le candidat républicain Donald Trump. Harris a présenté une vision optimiste et rassurante de l’avenir quand Trump indiquait un avenir sombre avec le danger existentiel que représentent les migrants qu’il n’a cessé de déshumaniser et de diaboliser.

Imed Bahri

Ce sont aussi deux personnalités qui se sont affrontées. L’ancienne procureure de Californie était coriace, confiante et souriante quand le sulfureux promoteur immobilier de Manhattan s’est montré arrogant et hautain comme à son accoutumé en détournant sciemment le regard de son adversaire comme si elle n’était pas là. Fidèle à sa réputation de mythomane, il n’a pas manqué d’arroser le débat avec des rafales de mensonges et d’intox parfois d’un rare ridicule. Habitué à être offensif, cette posture lui a été ravie par Harris cette fois-ci. 

Le Washington Post a décrit le premier débat entre Harris et Trump comme une illustration de la manière dont la campagne électorale de la démocrate se déroule face à son adversaire républicain. Le journal a constaté que la vice-présidente sortait vainqueur du débat que ce soit sur la forme ou sur le fond.

Dans son article de son comité éditorial analysant le débat, le WP indique que les deux candidats sont montés sur scène avec des désirs contradictoires. Harris voulait se présenter à l’électeur américain sa personnalité, son bilan, son importance et sa vision. Quant à Trump, il devait cacher les mêmes choses qui le préoccupaient. Un seul des débatteurs a réussi.

Pour sa part, Harris a présenté une vision positive de la nation en dépit de ses défauts, mais de manière saine puisqu’elle a appelé ses compatriotes à éviter les maux qui ont influencé les politiques récentes du pays. En revanche, Trump a décrit les États-Unis comme une «nation en faillite se dirigeant vers l’abîme de la Troisième Guerre mondiale», où la criminalité augmente et où les migrants s’emparent violemment des petites villes et mangent les animaux de compagnie des bons américains blancs.

Vision positive contre vision négative

L’essence de ce qu’il a dit dégage une image sombre du pays, expression d’un ego gonflé et complètement contradictoire avec la vision positive de Harris. Il est vrai que tout ce que la démocrate a proposé dans le débat n’était pas logique mais elle a réussi à vaincre son adversaire en expliquant pourquoi sa politique est la pire. Cette politique doublera les droits de douane, ce qui augmentera les taux d’inflation sur tous les types de biens achetés par les consommateurs américains.

L’opposition de Harris à cet élément central du plan économique de Trump incite donc à l’optimisme. Son idée à elle est de réduire les prix des maisons et d’augmenter leur disponibilité grâce à une coopération avec des entreprises privées qui les construiraient. Elle a évoqué cette idée comme la seule solution à long terme face à la flambée des prix de l’immobilier et l’a répétée trois fois mardi soir à un moment où Trump ne présentait aucun plan réaliste en matière de logement alors que c’est l’un ses principaux problèmes auxquels sont confrontés les Américains.

Le journal a constaté que Harris était à l’aise pour parler de sujets tels que l’avortement car elle ajoutait du contenu et de l’humanité à ses réponses aux questions en particulier lorsqu’elle parlait des jeunes survivantes de l’inceste et des femmes qui font des fausses couches saignant dans les parkings sans pouvoir aller à l’hôpital.

Elle a adopté une position modérée sur la question de l’immigration promouvant au Sénat un projet de loi bipartite qui renforcerait la sécurité aux frontières si Trump ne mobilisait pas ses alliés du Parti républicain au Sénat pour le faire capoter.

Mais le journal a noté que les propos de Harris sur la guerre en cours à Gaza étaient prudents, même si elle s’est engagée à se tenir aux côtés de l’Ukraine contre la Russie et a défendu le rôle traditionnel joué par les États-Unis dans le monde libre. Elle lui a lancé que s’il était au pouvoir, Vladimir Poutine serait déjà assis à Kiev et aurait déjà les yeux rivés sur les pays européens et en premier lieu desquels la Pologne. Elle a d’ailleurs provoqué Trump en lui disant de parler de sa politique concernant la Pologne et l’Europe à la communauté des 800 000 Américains d’origine polonaise qui vivent à Philadelphie, lieu où s’est d’ailleurs tenu le débat entre les deux candidats.

Les dictateurs apprécient Trump

Trump estime que les Européens doivent payer pour leur défense sinon il les laisserait tomber. Quant à James David Vance (dit J. D. Vance), son colistier pour la vice-présidence, il avait déclaré qu’«il s’en foutait de l’Ukraine».

Harris a aussi a été percutante en affirmant que les dictateurs du monde appréciaient Trump car ils le manipulent par la flatterie. 

En revanche, Trump s’est vanté du soutien de l’homme fort de la Hongrie, le Premier ministre Viktor Orban, un soutien que personne ne veut afficher, compte tenu des positions autoritaires d’Orban. Il a aussi déclaré que Harris détestait Israël et que si elle était élu, l’État hébreu disparaîtrait dans deux ans. Par là, il essayait de se présenter comme le garant de la pérennité d’Israël. 

Le Washington Post indique que Trump a su se contrôler jusqu’au premier tiers du débat. Il a fait valoir plusieurs bons points concernant sa réponse au Covid-19 mais ces points étaient constamment assortis de demi-vérités. 

Il a réitéré le même message au sujet de l’avortement où il a souligné que son interdiction devait comporter des exceptions, comme l’inceste, le viol, et afin de protéger la vie de la mère, cependant son colistier Vance considère que l’avortement ne doit connaître aucune exception même en cas d’inceste ou de viol. 

Après la fin du premier tiers du débat, les fausses accusations et les intox ont commencé à affluer comme «le meurtre des bébés après l’accouchement», accusation mensongère et grotesque que lui et ses partisans veulent coller à Harris ou l’annonce selon laquelle «les évadés des institutions psychiatriques d’autres pays inondaient les États-Unis».

Toutefois, ces mensonges ne sont rien en comparaison de ce qui s’est produit plus tard, lorsque l’ancien président a répondu aux critiques en avançant la théorie selon laquelle les immigrés sans papiers mangeaient les animaux de compagnie des citoyens dans les villes où ils s’étaient réfugiés. Quand l’un des deux modérateurs du débat a vérifié les faits, Trump a cité comme source «des gens à la télévision». Comble du ridicule, il a accusé Harris qui est noire de «n’avoir jamais été noire».

Il n’a pas manqué de proférer d’autres mensonges notamment en prétendant qu’il avait sauvé la loi sur les soins abordables alors qu’en fait il avait tenté de l’abroger. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait une alternative, il a répondu: «J’ai des idées pour un plan», sans en citer aucune.

Harris lui a fait mal en remettant en cause son image de dur à cuire qu’il a toujours voulu véhiculer devant l’Amérique et le monde en lui rappelant qu’il avait hérité de son père 400 millions de dollars et qu’il avait déjà fait faillite (son projet titanesque d’Atlantic City, devenu aujourd’hui ville fantôme) le présentant ainsi comme un fils à papa qui a dilapidé la fortune de son père. 

Une voie cohérente vers l’avenir

Le débat de mardi restera gravé dans les mémoires pour les fréquents accès de colère de Trump, estime le WP, qui estime que les Américains devraient se rappeler ce qui s’est passé sur la scène lors de ce débat. Harris l’a remporté sur le ton et le fond. Elle a présenté quelque chose de différent non seulement de Trump mais aussi de Biden: il n’y a plus de place pour les querelles des quatre dernières années ou des quatre années d’avant, ainsi que pour la confusion, le doute et la division.

La majeure partie du discours de la démocrate s’est concentrée sur le tracé d’une voie cohérente vers l’avenir avec les valeurs fondatrices sur lesquelles repose la nation américain.

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Bizerte accueille le 7e Forum Mondial de la Mer

Bizerte accueillera, le 13 septembre 2024, le 7e Forum Mondial de la Mer, sous le titre «De Bizerte à Nice, un chemin pour restaurer la Méditerranée», pour étudier les moyens de restaurer et de préserver les écosystèmes marins de la Mare Nostrum.

Discuter, partager et agir avec des experts scientifiques internationaux et tunisiens, des acteurs économiques, des dirigeants politiques, des startups et la société civile pour restaurer et préserver les écosystèmes marins méditerranéens et les communautés qui en dépendent. Tels sont les objectifs de cet événement organisée par l’ONG La Saison Bleue.

Les discussions porteront sir les solutions durables pour préserver les écosystèmes marins, les enjeux et les solutions pour restaurer la biodiversité méditerranéenne, les leviers pour une économie bleue, durable et régénératrice, ainsi que les défis en matière de pêche, d’aquaculture, de transport maritime et portuaire et de tourisme durable.

L’accent sera également mis sur la mission de l’Union européenne (UE) «Restaurer nos océans et nos eaux d’ici 2030 », qui vise à protéger et restaurer les océans et les eaux saines grâce à la recherche et à l’innovation, à la participation des citoyens et aux investissements bleus.

L’EU BlueMissionMed organisera sa réunion annuelle lors de ce forum, en collaboration avec La Saison Bleue.

I. B.

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