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Les individus, acteurs d’une société mondiale

Face à l’impuissance, à la passivité voire à la complicité des Etats, des citoyens du monde expriment leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Des stars de cinéma aux simples individus qui manifestent sur tous les continents (de São Paulo à Tokyo, de Sidney à Tunis), le sort des Palestiniens mobilise la conscience d’une opinion mondiale dont on doutait de l’existence même.

L’événement que représente le départ de la flottille internationale en vue de briser le blocus de Gaza contribue à changer la représentation des relations internationales : celles-ci ne se réduisent pas au jeu des puissances étatiques. La complicité de la première puissance mondiale ne pourra masquer le bilan de l’écrasement de Gaza. La victoire militaire israélienne revêt un coût politique, moral et symbolique incommensurable pour l’Etat hébreu : comment se départir de l’étiquette d’« Etat génocidaire » aux yeux des citoyens du monde ?

 

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Des citoyens acteurs internationaux

 

Si l’idée de « communauté internationale » est discutable, les relations internationales ne sont pas réductibles aux relations interétatiques. Le décloisonnement des espaces nationaux a fait émerger une « société mondiale » (Word Society), multicentrée, hétérogène, formée d’une grande mosaïque d’acteurs interconnectés et en capacité d’(inter)agir par-delà les frontières. Cette société mondiale est animée de flux transnationaux, d’interactions entre des acteurs privés transnationaux.

La mondialisation a accéléré l’émergence d’un espace public mondial et d’une « société civile internationale » caractérisés par l’intensification des rapports transnationaux entre individus. Les nouvelles technologies jouent ici un rôle non négligeable. Internet, puis les réseaux sociaux – Meta (ex-Facebook), X (ex-Twitter), TikTok, etc. – ont ouvert également de nouveaux espaces d’interaction, d’influence et de mobilisation transnationale des individus. Les réseaux sociaux peuvent même constituer un espace civique d’expression propice à l’émergence ou au renforcement de mouvements sociaux et politiques (lors des « printemps arabes » ou des « révolutions de couleur » en Europe de l’Est et orientale).

Le décloisonnement du monde a favorisé les phénomènes de prise de conscience collective d’individus capables de se coordonner et d’agréger leurs actions en une action collective aux effets locaux, nationaux et transnationaux. La révolution numérique fait ainsi de notre quotidien celui d’individus interconnectés en permanence, vivant au rythme accéléré du « temps mondial », celui d’un « village planétaire ». Ainsi, l’organisation et le cheminement de la flottille internationale pour Gaza sont suivis de par le monde, en direct, via les réseaux sociaux.

 

L’action internationale des citoyens du monde

 

Dans notre société mondiale, la nature de l’action individuelle revêt une nature diverse. Elle peut être de nature pacifique ou au contraire conflictuelle et criminelle, de nature individuelle ou collective, voire transnationale. Ainsi, le mouvement qui a traversé le monde arabe en 2011 est né de la réaction (aux racines structurelles et propres à chaque société) à l’acte d’un homme seul : Mohamed Bouazizi.

De fait, les relations internationales contemporaines sont marquées par le poids croissant de l’action (directe et indirecte) de certains milliardaires (ni élus ni représentants officiels d’un Etat), qui dirigent des entités économiques et financières, voire des fondations privées à but non lucratif. Un « capitalisme philanthropique » justifié par des valeurs non marchandes, mais source de critiques au regard de sa légitimité non démocratique et de sa capacité d’influence sur les gouvernances nationale et mondiale.

Par exemple, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, co-dirige une fondation privée dont la puissance financière (la plus richement dotée du monde, soit près de 70 milliards de dollars en 2022) et l’action (en vue d’améliorer les soins de santé dans les pays les plus pauvres) lui ont permis de s’imposer comme un interlocuteur privilégié auprès de l’OMS (un rôle qui s’est vérifié avec force durant la gestion mondiale de la lutte contre le Covid-19).

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L’instabilité politique en France

Malgré des critiques récurrentes, le régime politique français présentait une qualité indéniable : la stabilité gouvernementale. Une qualité non négligeable au regard même des investisseurs étrangers, qui participait ainsi à l’attractivité économique du pays. Or, la France s’apprête à connaître un 5e gouvernement en moins de deux ans. La situation politique se caractérise par une équation impossible, qui nourrit une instabilité gouvernementale sans précédent, source d’insécurité économique dans une conjoncture financière difficile.

L’histoire constitutionnelle française est particulièrement riche, mouvementée et instable, car parcourue par les variations et les convulsions de la vie politique et institutionnelle. Depuis la Révolution de 1789, aucun des régimes expérimentés jusqu’en 1958 n’est parvenu à bâtir un équilibre institutionnel durable. La France a connu alternativement des monarchies (1789-1792, 1814-1848), deux empires (1804-1815, 1852-1870) et cinq Républiques.

La Ve République : un régime stable

Quant à la IVe République, le régime politique était marqué par une instabilité gouvernementale pathologique : les gouvernements, au nombre de vingt-deux en douze ans, ne se maintenaient pas plus de sept mois en moyenne.

A l’inverse, si la Ve République née en 1958 bénéficie d’une exceptionnelle longévité, c’est précisément parce qu’elle avait relevé ce défi de l’instabilité gouvernementale : jusqu’au probable rejet du vote de confiance en faveur du gouvernement Bayrou, seul le gouvernement de Georges Pompidou a subi jusqu’ici l’adoption d’une motion de censure, le 6 octobre 1962. De plus, le régime a su surmonter toutes les difficultés auxquelles il a été confronté, dont la décolonisation algérienne (1958-1962), la démission et la mort du « Père-fondateur  – le Général de Gaulle – (1969), le décès d’un président de la République en exercice (1974), l’alternance politique (1981), des périodes de « cohabitation » officielles (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002) ou officieuses (1974-1976, 1988-1991). De tels événements politiques auraient pu emporter nombre des régimes qui ont jalonné l’histoire française.

La Ve République : un régime en crise

Finalement, c’est la décision du président Macron (en juin 2024) de dissoudre l’Assemblée nationale et de provoquer des élections législatives qui n’ont pas permis de dégager une majorité, qui a plongé le régime dans une crise structurelle. Aujourd’hui, la situation est bloquée et confuse à la fois. D’une part, le président Macron est sans majorité et sa fonction, « clef de voûte » de la Ve République, est affaiblie. D’autre part, l’Assemblée nationale est fragmentée en trois blocs équivalents et inconciliables. Aucune force politique n’est majoritaire, le tout dans une société politique qui n’a pas la culture du compromis, comme en témoigne l’absence de coalition transpartisane susceptible de former un gouvernement (comme en Allemagne). Dès lors, le pays semble ingouvernable et incapable de prendre des décisions majeures (en dehors du champ de compétence présidentiel : la diplomatie et la défense).

Derrière cette situation de blocage, une force politique demeure malgré tout en dynamique. Le Rassemblement national de Marine Le Pen ne cesse de se renforcer (malgré les « problèmes » judiciaires de cette dernière). On assiste à la normalisation de ses idées et de son agenda politique repris par d’autres forces politiques (en matière d’immigration et d’insécurité). Les digues sautent les unes après les autres et Marine Le Pen et ses affidés continuent leur marche vers le pouvoir. Car derrière leur idéologique, ce sont les portes du pouvoir politique qui s’ouvrent irrémédiablement dans un pays fatigué et prêt à expérimenter le pire.

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