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Des signes de reprise économique en Tunisie, selon la Tap

L’année 2025 a marqué un tournant dans la trajectoire économique de la Tunisie, qui est parvenue à atténuer les effets persistants des crises mondiales successives et à atteindre une relative stabilité de ses principaux indicateurs macroéconomiques, sortant ainsi de la récession prolongée qui a caractérisé ces dernières années, souligne la Tap.

«Ceci démontre l’efficacité de la stratégie de résilience de l’État tunisien, qui privilégie la réactivation des moteurs de croissance tout en préservant les principaux équilibres budgétaires dans un contexte international difficile», ajoute l’agence de presse publique, qui précise que la croissance s’est stabilisée à 2,4 % en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de 2025 et que les projections pour l’ensemble de l’année convergeant vers 2,6 % (contre 1,4 % en 2024). Ce chiffre est très proche des prévisions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui tablaient tous deux sur un taux de croissance compris entre 2,5 % et 2,6 % pour 2025.

Bien qu’ils restent relativement élevés, le chômage et l’inflation ont légèrement reculé, soutenus par l’amélioration des performances des secteurs productifs : l’agriculture a bénéficié de conditions climatiques favorables ; l’activité industrielle esquisse une reprise ; et le tourisme maintient une dynamique haussière solide, selon l’Institut national de la statistique (INS).

Les experts estiment que, même si elle reste modeste en valeur absolue, cette croissance de 2,6% représente un tournant après des années d’incertitude et de volatilité.

Les trois moteurs de croissance

Elle repose sur la résilience des secteurs productifs et sur les efforts du gouvernement pour restructurer les finances publiques et améliorer l’adaptabilité de l’économie, conformément à une approche nationale axée sur l’autosuffisance, la diversification et l’optimisation des ressources.

Toujours selon la Tap, le retour à la croissance en Tunisie n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de performances dans trois secteurs clés : l’agriculture, les services et le tourisme, conjuguées à une inflation modérée et à des réserves de change confortables.

L’agriculture a enregistré une hausse de 9,8 % de sa valeur ajoutée (11,5 % en glissement annuel au troisième trimestre, selon les données de l’INS), les abondantes récoltes d’huile d’olive et de dattes contribuant à réduire le déficit commercial dans un contexte de prix élevés des matières premières mondiales.

Le tourisme s’est imposé comme un moteur de croissance essentiel. Au 20 décembre 2025, les recettes touristiques totalisaient près de 2 milliards de dollars, soit une augmentation de 6,3 % par rapport à l’année précédente, tandis que le nombre de touristes dépassait les 11 millions, éclipsant le pic pré-pandémique de 9,4 millions enregistré en 2019.

La production de phosphate a connu un fort rebond, la production commerciale ayant augmenté de 55 % en glissement annuel au premier semestre 2025, soit le niveau le plus élevé depuis dix ans.

Assouplissement de la politique monétaire

Les transferts de fonds des Tunisiens de l’étranger ont atteint 8,5 milliards de dinars tunisiens (environ 2,2 milliards de dollars américains) au 27 décembre, soit une hausse de 6 % sur un an. Le secteur des services a progressé de 1,9 % et la valeur ajoutée industrielle de 3,4 %.

L’inflation s’est modérée et la politique monétaire s’est assouplie. L’inflation annuelle s’est établie à 4,9 % en 2025, sous l’effet d’un ralentissement de la hausse des prix des produits alimentaires de première nécessité.

Cette situation a permis à la Banque centrale de Tunisie d’abaisser son taux directeur à 7,5 % en mars, première mesure d’assouplissement après des années de resserrement monétaire, améliorant ainsi les conditions de crédit pour les petites et moyennes entreprises.

Les investissements directs étrangers et de portefeuille ont progressé, atteignant 2,885 milliards de dinars tunisiens fin septembre 2025, soit une hausse de 28,1 % sur un an.

Les exportations de phosphates et de dérivés ont augmenté de 11,9 %, tandis que celles du secteur de la construction mécanique et électrique ont progressé de 6,7 %.

Les exportations d’énergie, en revanche, ont chuté de 39 %.

Les réserves de change s’élevaient à 108 jours de couverture des importations au 26 décembre, ce qui était suffisant pour honorer les obligations extérieures.

En fin, la Tunisie a intégralement honoré ses échéances de remboursement de la dette extérieure pour 2025, selon les données du ministère des Finances, et le dinar tunisien s’est apprécié de 2,8 % par rapport au dollar américain et de 0,5 % par rapport à l’euro à fin septembre 2025.

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La Tunisie intègre l’huile d’olive au tourisme

La Tunisie a mis en place un comité permanent et un plan d’action pour 2026 afin d’intégrer systématiquement l’huile d’olive au tourisme et de développer un agritourisme durable, dans une approche qui allie développement régional, création d’emplois et croissance économique.

Il s’agit là d’un des principaux résultats d’une réunion conjointe organisée récemment par les ministères du Tourisme et de l’Agriculture, avec la participation de représentants ministériels et d’agences nationales, notamment l’Office national tunisien du tourisme (ONTT), le Conseil national de l’huile d’olive conditionnée (CNHOC) et l’Agence pour la promotion des investissements agricoles (Apie), ainsi que d’organisations professionnelles et d’opérateurs du secteur de l’accueil rural.

Cette initiative s’appuie sur le succès des projets pilotes menés à Chaal, Enfidha et Bizerte, où des visites thématiques immersives sur la récolte et la transformation des olives ont suscité un vif intérêt auprès des touristes.

Le plan d’action 2026 prévoit la création d’itinéraires touristiques thématiques axés sur l’huile d’olive, l’organisation de festivals régionaux et la mise en place d’espaces d’exposition permanents dans les zones touristiques.

Les oliveraies représentent une part importante du territoire tunisien, soit environ 40 % de la surface agricole cultivée totale.

La Tunisie est le deuxième producteur mondial d’huile d’olive, considérée comme un fleuron du patrimoine gastronomique national.

Les participants à la réunion ont souligné le rôle clé de l’agritourisme dans la diversification du tourisme, la promotion des produits locaux et le soutien des revenus des agriculteurs. Ces projets pilotes seront mis en œuvre et institutionnalisés à travers le pays, dans le cadre d’une approche combinant développement régional, création d’emplois et croissance économique.

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L’avenir de la Libye en suspens

Aguila Saleh en déplacement en Grèce, Khalifa Haftar reçu par le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et hôte du chef d’état-major pakistanais, un général libyen décédé dans des circonstances troubles en Turquie… A l’approche de la fin de l’année, la Libye apparaît plus que jamais à la croisée des chemins. : intrigues politiques, puissances étrangères et généraux déchus.

Ahmed Al-Khaled *

Le 24 décembre, le pays commémore son indépendance et la fin de la domination coloniale. Mais, soixante-douze ans après cet événement fondateur, la souveraineté libyenne demeure largement théorique. Depuis le soulèvement de 2011 contre Mouammar Kadhafi, la Libye reste profondément fragmentée, dotée de deux gouvernements rivaux, de deux parlements et même de deux présidents du Haut Conseil d’État — une dualité institutionnelle devenue l’emblème d’un conflit civil non résolu.

Cette division territoriale et politique se double d’un clivage géopolitique marqué. À l’ouest, le Gouvernement d’union nationale (GNU), installé à Tripoli et dirigé par le premier ministre Abdel Hamid Dbeibeh, s’appuie fortement sur le soutien de la Turquie. À l’est et au sud, le maréchal Khalifa Haftar exerce son contrôle militaire aux côtés du Gouvernement de stabilité nationale (GNS), basé à Benghazi, et entretient des relations étroites avec l’Égypte et la Russie.

Division politique et rivalité d’institutions concurrentes

Depuis des années, la vie politique libyenne est façonnée par la rivalité d’institutions concurrentes et par des élites solidement installées. Faute de dialogue politique structurant, nombre d’acteurs ont privilégié la consolidation de leur pouvoir, accentuant la fragmentation du pays et réduisant les perspectives d’une réconciliation nationale durable.

C’est dans ce contexte qu’Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants siégeant à Tobrouk et figure centrale de la scène politique libyenne, s’est récemment rendu en Grèce. Il y a rencontré le président du Parlement grec, Nikitas Kaklamanis, ainsi que le ministre des affaires étrangères, George Gerapetritis, avant de déclarer «nul et non avenu» le mémorandum maritime signé en 2019 entre la Libye et la Turquie.

La délimitation des frontières maritimes constitue depuis longtemps un foyer de tensions entre la Libye, la Turquie, la Grèce et l’Égypte. L’accord conclu entre Ankara et Tripoli visait à redessiner l’équilibre maritime en Méditerranée orientale, au grand dam d’Athènes et du Caire. Il est désormais également contesté par le Parlement libyen de l’est, souvent aligné sur Khalifa Haftar sans pour autant être entièrement sous son contrôle.

Selon plusieurs sources libyennes, la démarche d’Aguila Saleh s’inscrirait dans une dynamique plus large, liée à des discussions discrètes entre la Russie et la Turquie. Ces pourparlers viseraient à formaliser une répartition des sphères d’influence : Khalifa Haftar demeurerait le «garant de la sécurité» de l’est et du sud, avec la supervision des installations pétrolières stratégiques, tandis qu’Abdel Hamid Dbeibeh pourrait conserver ses fonctions au sein d’un Gouvernement d’union nationale remanié, mais au prix d’une autonomie réduite et d’une dépendance accrue à l’égard des soutiens étrangers et des équilibres internes.

Un tel arrangement, s’il voyait le jour, marquerait un tournant majeur : l’abandon progressif des ambitions de souveraineté nationale au profit d’une fragmentation administrée, stabilisée moins par un consensus libyen que par un équilibre imposé de l’extérieur.

Rivalités internes et ambitions étrangères

Les mouvements récents des principaux protagonistes semblent confirmer cette évolution. En se rapprochant de la Grèce et en contestant le mémorandum maritime, Aguila Saleh cherche à s’imposer comme un interlocuteur pragmatique et incontournable.

Khalifa Haftar, de son côté, consolide son image d’homme fort à travers une diplomatie active : il a récemment rencontré le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et accueilli à Benghazi le chef d’état-major pakistanais, le général Asim Munir, tous deux maréchaux comme lui.

Pour Abdel Hamid Dbeibeh, principal allié d’Ankara en Libye, les enjeux sont considérables. La concrétisation d’un compromis russo-turc affaiblirait sensiblement sa position. Nombre d’observateurs estiment qu’il s’emploie déjà à verrouiller son pouvoir, une lecture alimentée par le récent crash d’un avion en Turquie ayant coûté la vie au chef d’état-major de l’armée libyenne, Mohammed Al-Haddad, ainsi qu’à quatre de ses collaborateurs.

Mohammed Al-Haddad s’était publiquement opposé à la politique de Dbeibeh visant à intégrer les milices au sein de l’appareil militaire officiel. Des sources proches du dossier affirment que les relations entre les deux hommes s’étaient fortement dégradées peu avant l’accident, nourrissant les soupçons autour de cette disparition brutale.

Alors que la Libye célèbre une nouvelle année d’indépendance, sa souveraineté demeure un champ de bataille symbolique et politique, façonné moins par l’unité nationale que par l’entrelacement complexe des rivalités internes et des ambitions étrangères.

* Journaliste syrien indépendant spécialisé dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

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Culte de la personne et Etat de droit en Tunisie

En Tunisie, comme dans tout le monde arabe, durant des siècles jusqu’à nos jours, la population qui portait les stigmates du tribalisme, a été à la merci de l’arrogance, de l’arbitraire et de la brutalité, cette mère de toutes les lâchetés, à la merci des sauts d’humeur du «Chef». Les notions de «droit», celle de «dignité humaine», de «citoyenneté», de «raison»… restent jusqu’à aujourd’hui étrangères à notre culture.

Salah El Gharbi *

Le soutien inconditionnel qu’une partie de la population continue à manifester, bruyamment, à l’actuel chef de l’Etat semble décontenancer, agacer et surtout frustrer les nostalgiques de la «belle époque», en pensant particulièrement, au leadership du «Combattant suprême».

Comme ces esprits chagrinés n’ont jamais appris à prendre du recul ni à tirer des leçons du passé, ils sont réduits à être, constamment, dans le déni, en train de débiter les mêmes litanies, vantant tantôt les mérites du «libérateur des femmes», tantôt «le promoteur de l’enseignement pour tous»… Et comme si ces zélateurs du «bourguibisme» cherchaient à se donner bonne conscience, ils s’obstinent, désespérément, à laisser entendre que, de toute évidence, Kaïs Saïed ne serait qu’une création in nihilo, un accident de l’Histoire, une sorte d’épiphénomène étrange qui n’a rien à voir avec le plus prestigieux de ses prédécesseurs.  

De fidèles produits du «Système»

Il est vrai que l’actuel Maître du Palais de Carthage offre un profil atypique et a des attitudes et des réactions que certains trouveraient étranges. Il est aussi probant que «la démocratie» est loin d’être le dada du nouveau président. Néanmoins, et malgré les apparences, l’homme reste, fondamentalement, un fidèle produit du «Système», héritier d’une pratique politique mise en place par «le Combattant suprême» en 1957.

En fait, et contrairement aux apparences, le péché originel, c’était Habib Bourguiba qui l’avait commis, quand ce militant, juriste de formation, qui venait de mettre fin à la présence française, au nom du «droit», s’était institué comme un «Bey républicain», en s’octroyant un pouvoir illimité, dans le temps, et ce, au mépris du «droit».

Depuis, étant donné qu’il était à la tête «d’une poussière d’individus, d’un magma de tributs…», autrement dit, d’une population qui n’avait jamais connu que le mépris, les brimades et l’injustice, Bourguiba et les siens étaient en terrain conquis d’avance et avaient le loisir d’imposer leurs volontés. Ainsi, malade et sénile, le vieux président allait se cramponner au pouvoir des années durant, avant d’être délogé honteusement.

D’ailleurs, les soutiens échaudés de l’actuel président, sortis le 17 décembre scandant le nom de leur «idole», nous rappellent, étrangement, les foules surexcités et encadrées par les cellules du «Parti», prêtant allégeance au «Père de la nation». Même fausse ferveur, même culte de la personne, même aveuglement face aux vrais défis que le pays affrontait.

Zine El Abidine Ben Ali, le second président, après avoir usurpé le pouvoir, qu’avait-il fait, sinon marcher sur les traces du «Père de la nation», en faisant fi du droit. Et durant son «règne», c’était en manipulant l’opinion publique, en manœuvrant et en sévissant contre ses adversaires, qu’il avait réussi à se maintenir jusqu’à ce qu’il fût détrôné, à son tour, en 2011, d’une manière humiliante.

Déni du droit, répression des libertés

En fait, comme dans tout le monde arabe, durant des siècles jusqu’à nos jours, la population qui portait les stigmates du tribalisme, a été à la merci de l’arrogance, de l’arbitraire et de la brutalité, cette mère de toutes les lâchetés, à la merci des sauts d’humeur du «Chef». Les notions de «droit», celle de «dignité humaine», de «citoyenneté», de «raison»… restent jusqu’à aujourd’hui étrangères à notre culture.

Chez nous, on a beau multiplier les institutions qui enseignent le droit, dans son approche moderniste qui assure la justice pour tous et qui promeut le triomphe du droit sur l’arbitraire et la tyrannie, quatre-vingts ans après, on ne fait que barboter. La même désinvolture, la même suffisance et les mêmes pratiques indignes résistent et se perpétuent. 

«Le droit est le fondement de la civilisation», disait en substance, Ibn Khaldoun. Par conséquent, l’État de droit n’est pas un luxe, mais une nécessité. Ainsi, mépriser le droit, c’est, en quelque sorte, se priver, de facto, de trois données fondamentales de la civilisation, à savoir, la stabilité, la prospérité et le progrès.

Les révolutions technologiques et les progrès colossaux enregistrés en Occident n’ont été possibles que grâce à l’évolution en matière de droits de l’homme.  Alors que les citoyens occidentaux jouissent de la liberté, des bienfaits de l’État de droit, talonnés par une sorte de fatalité historique d’arabo-musulmans, nous restons, encore, soumis aux mêmes pratiques hégémoniques, gisant sous la menace, celles de l’arbitraire et de l’injustice et de l’anarchie.

Les soubresauts de l’Histoire

Néanmoins, dans ce monde en ébullition permanente, tous ceux qui continuent à s’opposer à l’inéluctable évolution vers la mise place d’un État de droit ne sont aucunement, à l’abri des soubresauts de l’Histoire. Ainsi, en favorisant le «désordre ordonné» aux dépens de l’État de droit, les despotes finissent, toujours, par être les premières victimes de leur arrogance et de leur propre aveuglement.

Même si, en cette fin d’année 2025, le septuagénaire que je suis reste sceptique, ne nourrissant que peu d’espoir d’assister, de mon vivant, au triomphe de l’État de droit contre l’arbitraire, je continue à croire qu’aussi obstinée fut l’attitude de toute force inique, tôt ou tard, le combat pour le triomphe du droit et des libertés individuelles finira, un jour ou l’autre, par triompher.

* Écrivain et essayiste.   

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‘‘Les Fugitives’’ de Wafa Taboubi | L’inquiétude d’un avenir nébuleux

La pièce ‘‘Les Fugitives’’ de Wafa Taboubi montre que l’attente est une prison qui épuise les énergies, brise les ambitions et transforme l’espoir en désespoir. Les personnages luttent, tombent, se relèvent, rappelant le mythe de Sisyphe.

Monia Kaouach

La pièce a, également, gagné le Tanit d’Or, le Prix du meilleur texte, et l’une de ses actrices, Lobna Noomen, a obtenu le Prix du meilleur rôle féminin dans la compétition officielle de la 26e édition des Journées théâtrales de Carthage (2025).

La pièce de Wafa Taboubi a remporté le Grand Prix de la création théâtrale ainsi que le Prix de la meilleure actrice, décerné à Fatma Ben Saïdane, dans le cadre de la compétition officielle des Saisons de la Création du Théâtre national tunisien.

‘‘Les Fugitives’’ a également décroché le Grand Prix de la création théâtrale et le Prix de la meilleure actrice lors de la compétition officielle des Saisons de la Création du Théâtre national tunisien et de la Fondation Abdelwahab Ayed.

La pièce, écrite, mise en scène et scénographiée par Wafa Taboubi, a été produite par Fatma Marsaoui pour le Théâtre national. Elle réunit sur scène Oussama Hanine, Oumaima Bahri, Sabrine Omar, Mounira Zakraoui, Lobna Noomen et Fatma Ben Saïdane. Ensemble, ils incarnent l’esprit d’équipe : solidaires, harmonieux, performants, ils ont présenté un travail cohérent, abouti et captivant.

Une souffrance permanente

Wafa Taboubi est partie d’un événement banal et routinier, qu’elle a transformé en méditation philosophique et existentielle, en illustrant pour le spectateur la problématique du transport public, la souffrance liée à l’attente, la perte de temps et la perturbation des engagements quotidiens.

La metteuse en scène part d’une situation ordinaire : des gens attendant un bus qui tarde à venir. Leurs cous se tendent, leurs regards scrutent l’horizon, la patience s’épuise, la peur et la panique gagnent leurs visages.

Finalement, ils décident de rejoindre leur lieu de travail à pied, guidés par la plus âgée. Mais la route obscure et sans issue ne leur permet pas d’avancer, les ramenant sans cesse au point de départ. Ce qui les réunit n’est ni l’amitié ni la parenté, mais l’impasse et la peur de l’inconnu. Des liens spontanés naissent : ils discutent, se disputent, se réconcilient, se confient et expriment leurs souffrances, leur marginalisation, l’oppression vécue et l’inquiétude d’un avenir nébuleux.

L’attente est une prison

La pièce montre que l’attente est une prison qui épuise les énergies, brise les ambitions et transforme l’espoir en désespoir. Les personnages luttent, tombent, se relèvent, rappelant le mythe de Sisyphe.

Leur démarche et leur souffle reflètent leur douleur. La souffrance est exprimée par les pas, la respiration, les gestes et les visages. La couleur rouge, ajoutée à leurs costumes sombres, sert d’alerte : l’attente a trop duré.

Un espace vide, sombre et clos symbolise l’impasse. Sans décor ni accessoires, l’attention se concentre sur les récits des personnages.

Les personnages n’ont pas de noms : leurs fonctions et leurs douleurs suffisent à les définir.

Une couturière, un électricien, une aide-ménagère, une diplômée en droit exploitée, une enseignante précaire, et une barbacha qui alerte sur l’invasion du plastique.

Égarement et errance partagés

La pièce place le public face à des réalités quotidiennes, provoquant empathie et identification.

Le titre au féminin pluriel rend hommage aux femmes, premières victimes de la précarité et de la marginalisation.

L’autrice ne propose pas de dénouement fermé, laissant au spectateur le soin d’interpréter la conclusion.

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‘‘La Reine Intouchable’’ de Sylviane Lolo Ngango  | La trahison du temps

‘‘La Reine Intouchable’’ est un roman écrit avec le tremblement du vrai. On sent, dès les premières lignes, qu’il ne s’agit pas d’inventer un destin mais de veiller sur une âme. Clarisse n’est pas seulement un personnage : elle est une présence, un souffle, une femme que l’autrice accompagne avec une tendresse presque sacrée. Sylviane Lolo Ngango écrit comme on prie : dans la sincérité, dans l’écoute, dans le respect profond de celles qui ne crient pas, mais qui tiennent debout.

Djamal Guettala 

Publié aux Éditions La Réforme du Burkina Faso et disponible également sur Amazon, le roman circule déjà à travers plusieurs continents, comme une parole précieuse qui cherche ceux qui ont besoin d’elle.

La couverture dit déjà l’équilibre fragile du livre : une femme en uniforme, couronne sur la tête, regard droit tourné vers l’avant. C’est une image de force, mais une force traversée de fissures.

Clarisse est une reine en plein tumulte, une femme qui serre son cœur comme on serre une plaie, une combattante qui se cache pour pleurer avant de repartir au front — front de l’armée, front du foyer, front d’elle-même.

La magie de l’écriture

Sa stérilité, dans une société où la maternité est encore un passeport, devient son ombre la plus lourde. Une ombre qu’elle porte sans la montrer, sans la dire, comme si la dignité était une seconde peau. Elle avance, polie par les silences et les injonctions du monde, mais jamais brisée. C’est là que réside la magie de l’écriture de Sylviane : elle ne montre pas la souffrance pour la souffrance, elle dévoile la lumière qui persiste, même quand tout vacille.

La quatrième de couverture évoque Sandra, celle qui a donné deux enfants à son mari. Mais ‘‘La Reine Intouchable’’ n’est pas un roman de rivalité. C’est un roman de questions sans réponses, d’injustices muettes, de fidélité à soi quand tout le reste chancelle. Clarisse ne se débat pas pour vaincre quelqu’un : elle se débat pour ne pas disparaître. Elle se débat pour garder son nom, son rang, sa dignité, sa couronne — cette couronne intérieure qu’aucune trahison ne peut ôter.

Les pages 18 et 19 sont comme une respiration, un éclat d’aube avant l’orage. L’autrice y raconte la naissance d’un amour d’adolescence avec une grâce qui émeut jusque dans les détails.

«Une lettre parfumée valait toutes les déclarations», écrit-elle, et soudain on sent l’odeur du papier, on entend le tremblement des mots.

Clarisse apparaît alors «fine et élégante comme une gazelle», sa «peau ébène brillant sous le soleil de midi», tandis que «son sourire éclatant faisait rougir les lucioles».

David, lui, est ce garçon calme et admiré, dont le regard ne cherche qu’elle.

Il y a dans ces scènes quelque chose de pur, de vibrant, presque d’immaculé. Charlotte, l’amie volubile, devient l’entremetteuse du destin : «Vous allez arrêter ce cinéma-là, hein ! Clarisse, David… venez ici. Voilà, faites connaissance !»
Ce moment simple, drôle, lumineux, scelle un pacte d’avenir.

Les fissures du présent

Puis vient l’armée, les entraînements séparés, la discipline qui forge ou éloigne. Mais rien ne semble pouvoir éteindre ce lien né entre deux couloirs de lycée. Leur petit studio de Yaoundé devient un nid modeste, mais plein de chaleur, de draps choisis avec soin, de coussins brodés comme des promesses. Le début d’une royauté intime, fragile, mais sincère.

Et c’est là que le roman atteint son point le plus déchirant : la lumière des débuts rend les fissures du présent encore plus profondes. Clarisse n’affronte pas que l’infidélité. Elle affronte la chute d’un rêve qu’elle pensait inaltérable. La perte d’une alliance née avant même la vie adulte. Elle affronte la trahison non d’un homme seulement, mais du temps, du destin, de ce qu’ils avaient cru possible.

Sylviane Lolo Ngango écrit tout cela avec une bonté désarmante. Elle ne juge jamais. Elle console. Elle éclaire sans blesser. Elle pose des mots comme on pose des mains sur des épaules fatiguées. Elle comprend les femmes qui doutent, celles qui espèrent encore, celles qui se relèvent sans bruit. Sa plume ne condamne pas : elle accompagne.

‘La Reine Intouchable’’ n’est pas seulement l’histoire d’une femme trahie. C’est l’histoire d’une femme fidèle à ce qu’elle est, jusque dans la tempête. Une femme qui refuse d’abdiquer son royaume intérieur. Une femme dont la blessure devient une couronne. Et dont la couronne, même vacillante, demeure, elle aussi — intouchable.

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Parution du 14e numéro de la Revue tunisienne d’histoire militaire

Le dernier numéro de la Revue tunisienne d’histoire militaire (RTHM) consacré à des thèmes variés, denses et surtout innovants, est sorti le 20 décembre 2025 avec 171 pages, dont 86 en langue arabe et 85 pages en langue française.

Adel Ben Youssef *

A rappeler que la RTHM est un périodique annuel, organe de la Commission nationale d’histoire militaire, dont le président d’honneur est le ministre de la Défense nationale, Khaled Sehili et le directeur responsable, le colonel-major, Dr. Samir Chemi et le rédacteur en chef, Dr. Fayçal Cherif, deux éminents historiens spécialistes en histoire militaire de la Tunisie (1). Sa création remonte à 2008.

A partir de 2024, la RTHM a connu un nouvel élan, aussi bien au niveau de la forme (format, couverture, couleurs, papier, mise en page…,) qu’à celui du fond (sujets novateurs, notes de lecture…)

Dans ce sens, le 13e numéro de cette revue a rassemblé les actes de la conférence scientifique internationale intitulée «Les batailles de la deuxième guerre mondiale en Tunisie : patrimoine commun et valorisation de la mémoire».163 pages (158 en langue française et 5 en arabe : le discours d’ouverture de ladite conférence par l’ancien ministre de la Défense nationale, Pr. Imed Memmiche).

Dans cette conférence organisée les 9 et 10 mai 2023 au musée de Oudhna sous les auspices des ministères de la Défense nationale, des Affaires culturelles et du Tourisme, où d’éminents chercheurs, professeurs et experts en histoire militaire (civils et militaires), venus de Tunisie,  de France, d’Italie, des Etats-Unis, d’Allemagne, d’Italie et du Canada, ont présenté des analyses objectives et approfondies sur la Campagne de Tunisie (1942-1943), à travers des archives et de nouvelles sources inédites, à l’occasion de son 80e anniversaire.

Revenons au 14e numéro de la RTHM, il renferme 7 papiers en langue arabe rédigés par des enseignants-chercheurs confirmés de différentes universités tunisiennes, de l’Institut national du patrimoine et du ministère de la Défense nationale: Jihed Souid (Le Ribat de Monastir jusqu’au 5e siècle de l’hégire/11e siècle de notre ère), Khemaies Arfaoui (Le rôle de l’armée française dans le maintien de la sécurité durant l’époque coloniale), Moussa Ghefiri (Le soutien de l’école publique de Tunisie aux efforts militaires de la France au temps de la Grande guerre), Atef Salem (La ville de Monastir durant la première guerre mondiale -1916), Fayçal Jemil (La remise des armes par les fellaghas dans le territoire d’après les archives de résistants novembre- décembre 1954), Mounir Mighri (Eclairages sur l’insurrection de en Tunisie depuis le début de l’occupation jusqu’ à 1943), le capitaine Daoud Hanchi, membre de la Commission d’histoire militaire (Un témoignage historique du Commandant de la marine à la retraite, Hassan Grissa). Les sujets sont variés et d’une grande richesse et touchent les époques médiévale, moderne et contemporaine de la Tunisie.

Pour, ce qui est de la partie française, elle contient 6 papiers rédigés successivement par des chercheurs et experts confirmés en histoire militaire : Houda Bair (La créativité de l’Ecole militaire du Bardo au cœur du XIXe siècle), Maher Ferjani (Les événements de la Seconde Guerre mondiale au Cap Bon, à travers les Carnets historiques des écoles), Adel Ben Youssef (La bataille de Bizerte 19-23 juillet 1961, note de lecture : ’Le Sacrifice’ du colonel-major Taoufik Ayed), le capitaine Safwane Khzouri (L’inscription de la fondation de la Qashlat ettobjiyya) et le colonel-major Samir Chami (Reconnaissances et renseignements militaires sur les fortifications de la Tunisie précoloniale).

Dans le préambule de ce numéro, Pr. Faysal Cherif a mentionné ceci : «Ce numéro 14 de la Revue tunisienne d’histoire militaire (RTHM), qui vient de clôturer l’année 2025, est à la fois dense et varié. Car en effet, les thématiques sont éparses et n’obéissent pas à une thématique bien définie. Ce choix dérive d’une volonté de la rédaction d’ouvrir les horizons d’écriture dans l’histoire militaire à tous les thèmes, ainsi qu’aux différentes périodes de l’histoire…». Il conclut en disant : «Autant dire que ce numéro donne une matière diversifiée sur l’histoire miliaire de la Tunisie, la Revue tunisienne d’histoire militaire, demeure pour le reste ouverte aux sujets qui concernaient d’autres pays qui ont des liens ou des rapports avec la Tunisie.».

Les auteurs de ce numéro ont tous rédigé leurs papiers d’une façon stimulante en insistant sur les enjeux et les perspectives qui s’ouvrent à notre histoire militaire. Tantôt, avec un usage extensif du vocabulaire technique militaire et tantôt avec un style truffé de faits et d’exemples significatifs, d’une grande finesse, ils ont réussi à donner au 14e numéro de la RTHM un apport à la compréhension des faits militaires depuis le moyen âge, jusqu’au temps présent.

L’un des principaux mérites de cette revue c’est qu’elle revisite l’histoire militaire de notre pays, qui remonte à des millénaires, à commencer par le grand stratège militaire et politique, Hannibal Barca (247 av. J.-C. – 184 av. J.-C.), en passant par les héros de lutte armée contre le colonialisme français (de 1952 à 1954), pour arriver aux bâtisseurs de l’armée nationale à l’aube de l’indépendance tunisienne. Il nous offre également un vaste panorama des moments oubliés de notre histoire.

Les papiers publiés dans ce numéro de la RTHM, ainsi que dans les 13 numéros précédents, confirment la volonté des responsables la Commission nationale d’histoire militaire de rafraichir la mémoire militaire par des écrits scientifiques et objectifs.

* Université de Sousse.

1) Samir Chemi est auteur de ‘‘La participation de l’armée nationale à la sauvegarde du patrimoine’’, CAR : Patrimoine, Faculté des Lettres de la Manouba, 1998 sous la direction de Néji Jelloul, et ‘‘Être militaire dans la régence de Tunis à ta fin du siècle. Essai d’anthropologie historique de ta garde beylicale’’, DEA : Patrimoine : Tunis FSHS, 2001 sous la direction de Leila Blili.

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Syphax Airlines | Réexamen du procès de Harouni et Frikha

La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière du Tribunal de première instance de Tunis a examiné ce matin, lundi 29 décembre 2025, l’affaire concernant l’ancien ministre des Transports et dirigeant du mouvement Ennahdha, Abdelkarim Harouni, et l’homme d’affaires Mohamed Frikha, fondateur et ancien Pdg de la compagnie Syphax Airlines, créée en 2011 et déclarée en faillite en 2023, lesquels comparaissaient en état de détention.

Deux cadres de la compagnie pétrolière SNDP Agil et d’autres accusés comparaissaient en état de liberté.  

Selon Mosaïque FM, les juges ont ajourné l’examen des demandes de mise en liberté des prévenus et la fixation d’une date ultérieure pour le procès.  

Tous les accusés ont été amenés à l’audience, et ceux en liberté étaient également présents.

Les poursuites portent sur des crimes financiers liés à des transactions commerciales entre Syphax Airlines dirigée par Mohamed Frikha et la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP Agil).

Les accusés ont été inculpés en vertu de l’article 96 du Code pénal relatif à l’abus de qualité par un fonctionnaire ou assimilé pour obtenir un avantage indu pour lui-même ou pour autrui.

Ce texte a été récemment modifié par la Loi n° 2025-14 du 28 juillet 2025, exigeant une intention délibérée (mauvaise foi) et une infraction matérielle précise, réduisant la peine maximale à 6 ans d’emprisonnement et une amende équivalente au préjudice. 

I. B.

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Sousse | Démantèlement d’un réseau de prostitution à M’saken

L’unité de recherche judiciaire de la Garde nationale de M’saken (Sousse) a démantelé, samedi 27 décembre 2025, un réseau de prostitution dirigé par une sexagénaire.

Selon une source sécuritaire confirmée citée par Mosaique FM, les forces de sécurité ont arrêté les membres du réseau, composé de trois femmes et d’un homme, qui ont été placés en détention après consultation du parquet sur les charges retenues contre eux.

I. B.

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Tunisie-Algérie l Besoin de clarification pour plus de transparence

L’accord sur la coopération sécuritaire et militaire signé à Alger le 7 octobre dernier suscite une controverse accrue en Tunisie et à l’étranger alimentée notamment par le mutisme officiel sur ses stipulations et ses implications sur la sécurité et la souveraineté tunisiennes assimilées par certains, avec une pointe d’exagération et de dramatisation politicienne, à une compromission et même un protectorat. (Ph. Le ministre de la Défense Khaled Sehili et le chef d’état major de l’armée algérienne Saïd Chengriha signant l’accord resté secret).

Elyes Kasri *

Ce silence officiel laisse libre cours à toute sorte d’incompréhension, d’interprétation et d’instrumentalisation plus ou moins innocentes et bienveillantes.

Les indices de relations déséquilibrées avec l’Algérie commencent, selon de nombreux observateurs, à donner des signes inquiétants tant le régime militaire au pouvoir à Alger semble lui-même traverser une grave crise de légitimité et d’acceptabilité intérieure et internationale.

La souveraineté nationale en question

A cet égard, les principes invoqués publiquement et officiellement en Tunisie de préservation de la souveraineté nationale et de compter sur soi-même semblent plus que jamais de rigueur et même une exigence vitale pour une Tunisie qui fait face à une phase délicate de son histoire et des relations internationales.

Plus qu’une question de cohésion interne du discours politique, c’est une condition de résilience face à la tempête qui se profile à l’horizon et même de survie dans un monde en pleine phase d’incertitude et de mutation.

Sur un autre plan, il serait judicieux que la Tunisie fasse le bilan du préjudice qui lui a été porté par le Non Maghreb et surtout par la proximité diplomatique que des mauvaises langues assimilent à un alignement sur l’Algérie à propos du Sahara Occidental, que certains qualifient de farce tragicomique.

Surtout en ce moment où commence à se dissiper le mirage de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et de la chimère créée par le régime algérien depuis 1975 pour s’arroger une légitimité de libérateur des peuples, alors qu’il a été fondé lui-même sur un butin territorial colonial, ce à la faveur des récents bouleversements géostratégiques et du séisme géopolitique initié par la résolution 2797 adoptée le 31 octobre 2025 par une large majorité du Conseil de sécurité.

Cette résolution stipule, pour la première fois, l’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine comme unique base de négociation pour une solution politique réaliste marquée du sceau du compromis, écartant ainsi irrévocablement l’option de référendum et mettant fin aux ambiguïtés entretenues depuis des décennies. 

Le coût du Non-Maghreb

L’intérêt national de la Tunisie lui dicte une appréciation sereine et objective du préjudice et des opportunités ratées à cause des problématiques régionales non résolues, dans la mesure où il y a aujourd’hui un consensus international sur le coût du Non-Maghreb sur des pays comme le nôtre, fragilisé par une fin de règne de Ben Ali et une quête non conclusive d’un modèle de développement équitable et durable, et ce depuis ce qui a été qualifié pompeusement et probablement fallacieusement de révolution de la liberté et de la dignité.

La relance économique et le repositionnement diplomatique ne peuvent être envisageables, crédibles et durables qu’après un bilan sans parti pris ni complaisance idéologiques ou partisans de la diplomatie maghrébine au cours du dernier demi-siècle.

* Ancien ambassadeur.

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RNE | Soumission des contrats et PV originaux avant le 31/12

Le Registre national des entreprises (RNE) appelle toutes les personnes ayant déposé une demande de création ou de mise à jour sur sa plateforme électronique à déposer au plus vite les contrats et procès-verbaux originaux, accompagnés du récépissé de dépôt temporaire obtenu, auprès du bureau d’enregistrement le plus proche, afin que le personnel puisse poursuivre le traitement de leurs dossiers.

Le RNE recommande également, selon un communiqué publié dimanche 28 décembre 2025, que les utilisateurs de la plateforme vérifient les documents soumis et la nature de la procédure par rapport au document requis et son inscription dans la case prévue à cet effet afin d’éviter le rejet du dossier ou la perte de temps.

La RNE affirme faire de son mieux pour faciliter les procédures pendant la période de fin d’année, compte tenu du nombre croissant de demandes de création d’entreprises avant le 31 décembre, en précisant que la date approuvée pour le début de l’activité de l’entreprise est celle figurant sur la carte d’identification fiscale.

 I. B.

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Forum d’affaires Arabie saoudite – Tunisie à Riyad

Le Forum d’affaires saoudo-tunisien a débuté aujourd’hui, lundi 29 décembre 2025, dans la capitale saoudienne, Riyad, avec une large participation de représentants du secteur privé des deux pays, afin de renforcer les partenariats commerciaux et d’investissement et d’explorer des opportunités prometteuses entre les deux parties.

Le forum, qui se tient dans le cadre de la 12e session du Comité mixte saoudo-tunisien, a vu la présence d’un nombre important d’hommes d’affaires des deux pays issus de divers secteurs tels que l’industrie, les mines, l’agriculture, la santé, la technologie et les services financiers.

La séance d’ouverture a été marquée par les interventions du ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, du ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales, Bandar Al-Khorayef, du président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Samir Majoul, et d’Omar Al-Ajaji, au nom du président de la Fédération des chambres de commerce saoudiennes.

Le programme du forum comprend deux présentations sur l’environnement d’investissement en Arabie saoudite et en Tunisie et deux présentations sur les secteurs prometteurs et les opportunités d’investissement dans les deux pays.

Le forum prévoit également des rencontres entre des opérateurs privés tunisiens et des représentants de l’agence saoudienne de promotion des investissements.

Il convient de noter que le volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Arabie saoudite a atteint 964 millions de dinars fin 2024.

Selon les données du Centre de promotion des exportations, les exportations tunisiennes vers le Royaume représentent 26 % des exportations totales vers la région du Golfe, estimées à environ 117 millions de dinars, assurées par environ 126 entreprises exportatrices tunisiennes.

L’Arabie saoudite est également une importante base d’exportation pour les produits tunisiens, étant le principal partenaire commercial de la Tunisie dans la région du Golfe arabique.

I. B.

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La Tunisie ne pourra attirer sa diaspora qu’en créant des écosystèmes attractifs

Cet article est une revue critique et une synthèse structurée des éléments manquants dans l’étude sur le retour des Tunisiens de l’étranger, initiée par l’Association tunisienne des grandes écoles (Atuge) et réalisée par Emrhod Consulting. En tant que Franco-Tunisien né en France, fondateur-dirigeant d’une société de conseil à l’international depuis plus de 30 ans en France mais ayant décidé de venir vivre en Tunisie depuis bientôt 15 ans, voici mon analyse qui soulève des points essentiels méritant une intégration dans toute évaluation sérieuse du potentiel de retour des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE).

Naâmen Bouhamed *

1. Biais géographique et territorial :

Concentration sur le Grand Tunis : l’étude ignore que 80-90% des TRE ** ne sont pas originaires de la capitale, créant un biais majeur d’analyse.

Réalité régionale négligée : les préoccupations d’infrastructures et d’accompagnement concernent principalement les villes et villages des régions intérieures et sud (Gafsa, Jendouba, Kef, Sidi Bouzid, Mednine, Gabès, Kerkennah, etc.).

Connectivité aéroportuaire défaillante : l’exemple de Sfax (2e ville économique et industrielle de la Tunisie) sans connexions internationales suffisantes, contrairement aux aéroports secondaires européens, illustre un handicap structurel pour les investisseurs potentiels.

Appel aux consulats de Tunisie dans le monde : il est regrettable que les consulats n’aient pas été mis à contribution pour justement construire une carte des communautés tunisiennes par région. Exemple à Nice, la 1ère communauté tunisienne depuis plus de 50 ans, est en grande partie originaire de Msaken.

2. Diversité des profils des TRE :

Hétérogénéité socio-professionnelle : les 2 millions de Tunisiens à l’étranger ne constituent pas une masse homogène d’entrepreneurs potentiels. L’étude devrait différencier artisans, ouvriers vs ingénieurs, médecins, chercheurs et chefs d’entreprise ou déjà entrepreneurs ; les générations différentes (années 60-80 vs. 20 dernières années); et les capacités d’investissement variables de chaque catégorie.

Attentes divergentes : seulement 20% souhaitent revenir, souvent avec des exigences salariales, sociales et culturels comparables à leur pays de résidence (Europe, Canada, Émirats, Qatar, Arabie Saoudite…).

L’exemple culturel peut-être ici un handicap majeur quand on sait que la majorité des cinémas par exemple sont sur Tunis et Sousse, une ville comme Sfax avec plus de 500 000 habitants ne possède pas de salles multiplex ! Que dire du reste de la Tunisie ? Cinéma, théâtre, complexes sportifs et culturels…Que dire de l’environnement d’investissement en zone industrielle au normes 4.0 ?

3. Contexte économique tunisien sous-estimé :

Prédominance de la micro-entreprise : 87,5% des entreprises tunisiennes n’ont pas de salariés (IACE, Nov. 2025), ce qui cadre mal avec les projets d’investissement de grande envergure.

Écosystème entrepreneurial fragile : accès limité à des conseillers financiers, comptables et juridiques de qualité hors des grandes agglomérations.

Accompagnement public insuffisant : comparaison défavorable avec les dispositifs d’accueil des investisseurs comparable dans des villes comme Strasbourg, Munich, Barcelone voire des villes moyennes avec des moyens publiques décentralisés et adaptés à l’environnement local.

4. Facteurs d’attractivité concrets :

Environnement social et de vie : la Tunisie offre-t-elle des conditions comparables dans les régions (Gabès, Gafsa, Bouzid, Klibia, Jendouba, Kef, Médenine…) pour des cadres supérieurs habitués à Nice, Lyon, Rennes, Nantes, Bordeaux, Francfort, Milan, Gènes, Dubaï ou Montréal ?

Services spécialisés : manque d’expertise comptable, d’accompagnement administratif et de conseil en investissement en dehors des grandes métropoles telles que Tunis, Sousse, Sfax…

Perspective critique absente : l’étude devrait inclure des cas concrets de réussites et d’échecs d’investissements de TRE pour fournir une vision réaliste. Les exemples dans le secteur des cliniques privées souvent le fruit de longues années d’études et de travail à l’étranger de jeunes médecins pour ensuite venir investir soit dans un cabinet médical ou une clinique à plusieurs millions d’euros.

5. Recommandations pour une analyse plus complète :

Une étude approfondie devrait intégrer une stratification géographique des origines et des intentions de retour par région ; une typologie fine des profils (qualifications, secteurs, capacités financières) ; une évaluation réaliste des opportunités par région, avec des indicateurs concrets d’infrastructures et de services ; des comparaisons sectorielles entre ce que les TRE quittent à l’étranger et ce que la Tunisie peut offrir; une analyse des échecs pour identifier les pièges à éviter; et des propositions différenciées selon les profils et les régions cibles

L’étude ici analysée, bien que fournissant des données quantitatives utiles, pèche par son approche trop générale et centralisée. Pour véritablement évaluer le potentiel de retour des TRE, il faut une analyse multidimensionnelle qui considère la diversité des profils, la réalité économique régionale fragmentée, et les déficits d’infrastructure hors de la capitale. Seule une approche territorialisée et segmentée permettra de formuler des politiques publiques efficaces pour attirer les compétences et investissements tunisiens de l’étranger.

La Tunisie ne pourra tirer parti de sa diaspora qu’en créant des écosystèmes régionaux attractifs et en offrant des parcours d’installation et d’investissement adaptés à la diversité des profils concernés.

A suivre donc avec attention…

* Consultant en développement international.

** Les Tunisiens de l’étranger constituent une diaspora importante (environ 1,85 million de personnes, principalement en Europe, avec la France comme destination majeure), qui joue un rôle économique clé (transferts de fonds) et participe au développement national via de nouveaux dispositifs fiscaux et d’investissement, tout en cherchant à renforcer les liens avec le pays. 

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Douz, une destination saharienne au rayonnement international

Nichée au cœur du vaste désert tunisien, Douz témoigne de la beauté et du mystère du Sahara, attirant des visiteurs du monde entier grâce à ses paysages saisissants et son riche patrimoine culturel. Surnommée la «Porte du Sahara», Douz est bien plus qu’une simple ville du désert : c’est un pôle dynamique du tourisme désertique et un moteur de la revitalisation économique de la région.

Latif Belhedi

La 57e édition du Festival International du Sahara, qui vient de s’y dérouler du 25 au 28 décembre 2025, illustre cette dynamique croissante, attirant des visiteurs locaux et internationaux venus célébrer la magie du désert tout en explorant les opportunités de croissance durable et d’investissement.

La Tunisie, et plus particulièrement la ville de Douz, est depuis longtemps une destination de choix pour les aventuriers en quête de désert. La 57e édition du Festival International du Sahara confirme la position de la ville comme acteur majeur du tourisme saharien. Cet événement culturel et touristique d’envergure est bien plus qu’une simple célébration de la musique et du folklore. Il joue un rôle stratégique dans la stimulation de la croissance économique, la mise en valeur de l’artisanat local et la promotion des paysages désertiques uniques de la Tunisie en tant que destination de classe mondiale.

Un pôle d’attraction culturel et touristique

Le festival constitue un élément fondamental des efforts déployés par le ministère du Tourisme pour accroître le trafic touristique et attirer l’attention du monde entier sur le riche patrimoine désertique du pays.

Le Festival international du Sahara à Douz est bien plus qu’une simple vitrine culturelle ; c’est une véritable immersion au cœur du désert. Depuis des décennies, le festival met en lumière l’essence même de la vie désertique, les coutumes et traditions locales, ce qui en fait un événement incontournable du calendrier touristique tunisien.

Les paysages désertiques de Douz offrent une beauté intacte qui séduit les touristes en quête d’aventure au cœur des contrées les plus sauvages.

Des randonnées à dos de chameau aux expéditions en 4×4, le Sahara offre un monde de possibilités infinies aux aventuriers.

Le festival s’est révélé un moteur économique important, attirant l’attention internationale sur Douz et encourageant les investissements touristiques. Ceci a, à son tour, stimulé l’activité des entreprises locales, notamment dans le secteur artisanal, où les artisans de la région produisent des objets et des produits traditionnels uniques, reflets du patrimoine culturel du désert.

Le Festival international du Sahara offre aux visiteurs l’opportunité de s’immerger dans la culture, les traditions et l’histoire de l’un des déserts les plus emblématiques du monde.

Le festival propose des expositions et des spectacles musicaux, de danse et d’arts traditionnels qui font revivre l’identité culturelle de la région. Les visiteurs y assistent à des spectacles d’artistes locaux.

Le festival met également en lumière l’artisanat tunisien, avec des artisans locaux présentant leurs créations uniques. Textiles, poteries et bijoux ne sont que quelques exemples des articles artisanaux que les visiteurs peuvent acheter, contribuant ainsi au développement des entreprises locales.

Cap sur le tourisme durable

Au-delà des festivités culturelles, le désert de Douz offre un cadre idéal pour les activités de tourisme d’aventure. Balades à dos de chameau, VTT et safaris dans le désert sont quelques-unes des expériences exaltantes proposées aux touristes désireux d’explorer le Sahara de près.

Le ministère du Tourisme a souvent souligné l’importance de veiller à ce que le tourisme à Douz et dans le gouvernorat de Kébili soit non seulement rentable, mais aussi durable, afin de préserver le fragile écosystème du Sahara pour les générations futures.

Cette année, le festival a mis davantage l’accent sur les pratiques de tourisme durable, en encourageant les initiatives écoresponsables, en réduisant les déchets et en promouvant la préservation de l’environnement saharien.

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Israël a broyé Mohammad Bakri pour avoir osé exprimer la douleur palestinienne

Israël a tourné le dos alors que la société palestinienne israélienne pleurait la mort de Mohammad Bakri, l’une de ses figures les plus célèbres : un acteur et réalisateur, une icône culturelle, un patriote palestinien et un homme à l’âme noble.

Gideon Levy *

La salle adjacente à la mosquée du village galiléen de Bi’ina était bondée vendredi 26 décembre 2025. Des milliers de personnes au visage sombre sont venues lui rendre hommage et sont reparties ; j’étais le seul Juif parmi elles.

La société palestinienne israélienne pleure la mort de l’un de ses plus grands membres, un acteur, réalisateur et héros culturel, un patriote palestinien et un homme à l’âme noble — Mohammad Bakri — et Israël, dans la mort comme dans la vie, lui a tourné le dos. Une seule chaîne de télévision a consacré un sujet d’actualité à son décès. Quelques Juifs sont sûrement venus consoler sa famille, mais vendredi après-midi, on n’en voyait aucun.

Combattant de la liberté

Bakri a été enterré mercredi 24 décembre 2025 — tard dans la nuit, à la demande de la famille — ne laissant aucun lieu en Israël pour prononcer son éloge funèbre, pour le remercier pour son œuvre, pour nous incliner devant lui en signe d’appréciation et pour lui demander pardon.

Il méritait tout cela. Bakri était un artiste et un combattant de la liberté, le genre dont on parle dans les livres d’histoire et dont on donne le nom à des rues. Il n’y avait pas de place pour lui dans l’Israël ultranationaliste, pas même après sa mort.

Israël l’a broyé, simplement parce qu’il a osé exprimer la douleur palestinienne telle qu’elle est.

L’âge des ténèbres

Bien avant les sombres jours de Benjamin Netanyahou et d’Itamar Ben-Gvir, 20 ans avant le 7 octobre et la guerre à Gaza, Israël l’a traité avec un fascisme qui n’aurait pas fait honte aux ministres du Likoud Yoav Kisch et Shlomo Karhi.

Son fameux appareil judiciaire s’est mobilisé comme un seul homme pour condamner son œuvre. Un juge du tribunal de district de Lod a interdit la diffusion de son film ‘‘Jénine, Jénine’’, le procureur général de l’époque a rejoint la guerre et l’éclairée Cour suprême a statué que le film avait été réalisé avec des «motivations inappropriées» — tel était le niveau des arguments avancés par le phare de la justice.

Et tout cela à cause d’une poignée de réservistes qui se sont sentis «blessés» par son film et ont cherché à régler leurs comptes. Ce ne sont pas les résidents du camp de réfugiés de Jénine qui ont été blessés, mais le soldat Nissim Magnaji. Sa demande a été acceptée et Bakri a été détruit. Tout cela bien avant l’âge des ténèbres.

Peu de gens sont venus à son aide. Les artistes sont restés silencieux et la belle star de « Au–delà des murs » a été jetée en pâture. Il ne s’en est jamais remis.

J’ai un jour pensé que ‘‘Jénine, Jénine’’ serait un jour projeté dans toutes les écoles du pays, mais aujourd’hui, il est clair que cela n’arrivera pas, pas dans l’Israël d’aujourd’hui et probablement pas dans le futur non plus.

Il ne haïssait jamais

Mais le Bakri que je connaissais ne se mettait pas en colère ni ne haïssait. Je ne l’ai jamais entendu exprimer un seul mot de haine envers ceux qui l’ont ostracisé, envers ceux qui l’ont blessé, lui et son peuple. Son fils Saleh a un jour déclaré : «[Israël] a détruit ma vie, la vie de mon père, ma famille, la vie de ma nation.» Il est douteux que son père se serait exprimé ainsi.

Vendredi, ce fils impressionnant se tenait droit, un keffieh drapé sur ses épaules, et lui et ses frères et sœurs, dont leur père était si fier, ont accueilli ceux qui sont venus leur présenter leurs condoléances pour la mort de leur père.

Je l’aimais tellement. Par une nuit d’hiver pluvieuse sur le campus du Mont Scopus de l’Université hébraïque de Jérusalem, lorsque des gens nous ont crié «traîtres» après la projection de ‘‘Jénine, Jénine’’, et au Festival du centre du film israélien au Marlene Meyerson JCC Manhattan de New York, auquel il était invité chaque année, et où des manifestants criaient aussi. À l’ancien Café Tamar de Tel Aviv, qu’il visitait occasionnellement les vendredis, et dans les essais douloureux qu’il a publiés dans Haaretz. Sans cynisme, innocent comme un enfant et rempli d’espoir comme il l’était.

Son dernier film, très court, ‘‘Le Monde’’, écrit par sa fille Yafa, se déroule lors d’une fête d’anniversaire dans un hôtel luxueux. Une fille distribuait des roses aux invités, un violoniste jouait «Joyeux anniversaire», Gaza bombardée était à la télé et Bakri s’est levé avec l’aide d’une jeune femme assise avec lui et est parti. Il était aveugle.

Il y a trois semaines, il m’a écrit pour me dire qu’il prévoyait de venir dans la région de Tel Aviv pour les funérailles d’un homme cher, comme il l’a dit, le réalisateur Ram Loevy, et j’ai répondu que j’étais malade et que nous ne pourrions pas nous rencontrer. À ma connaissance, il n’est finalement pas allé aux funérailles non plus.

«Porte-toi bien et prends soin de toi», m’a écrit l’homme qui ne prenait jamais soin de lui.

Bakri est mort, le camp de Jénine est détruit et tous ses résidents ont été expulsés, sans abri une fois de plus après un nouveau crime de guerre. Et l’espoir battait encore dans le cœur de Bakri, jusqu’à sa mort ; nous n’étions pas d’accord là-dessus.

* Journaliste et écrivain israélien de gauche.

Source : Haaretz (Traduit par Tlaxcala).

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Rassemblement à Paris pour la défense des libertés en Tunisie 

Le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) organise un rassemblement de soutien aux prisonniers politiques et d’opinion en Tunisie, le mardi 30 décembre 2025 de 18h à 20h, à la Fontaine des Innocents (Place Joachim-Du-Bellay – Paris 75001).

Tout en rappelant que Ayachi Hammami est en grève de la faim, depuis son arrestation le 2 décembre 2025, rejoignant Chaima Issa, elle-même incarcérée depuis le 23 décembre, l’Ong tunisienne basée en France met le rassemblement sous le double slogan «L’opposition n’est pas un crime» et «La prison devient espace de lutte pour la liberté».  

«Depuis 2023, la Tunisie subit une répression sans précédent. Les premières arrestations massives dans l’affaire dite du “complot contre la sûreté de l’État” ont ouvert la voie à une stratégie visant à criminaliser la dissidence et à soumettre la justice aux injonctions du pouvoir», écrit le CRLDHT dans son appel au rassemblement. Qui ajoute : «Le 27 novembre 2025, cette dérive atteint son paroxysme : le tribunal d’appel prononce 824 années de prison en quelques heures, sans accusés, sans défense, sans procès réel. Un verdict politique.»

Et de rappeler les cas d’activistes politiques, acteurs de la société civile, blogueurs, journalistes, avocats et syndicalistes poursuivis en justice pour des délits d’opinion, dont Ahmed Néjib Chebbi, 81 ans, figure historique de l’opposition sous tous les régimes depuis les années 1970.
Face à ce qu’il considère comme une grave dérive autoritaire, le CRLDHT appelle à la constitution d’«un front commun associatif, syndical, juridique et citoyen, capable de défendre les libertés et les droits fondamentaux».

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Brigitte Bardot | La lionne à la chevelure d’or ne rugira plus

L’actrice française Brigitte Bardot est décédée dimanche 28 décembre à l’âge de 91 ans, dans sa résidence de Saint-Tropez, a annoncé la Fondation qui porte son nom. Sa disparition marque la fin d’un mythe cinématographique mondial, mais aussi celle d’une personnalité dont l’image a longtemps suscité fascination, débats et malaise, y compris au sud de la Méditerranée.

Révélée en 1956 par ‘‘Et Dieu… créa la femme’’ de Roger Vadim, Brigitte Bardot devient rapidement l’un des visages les plus célèbres du cinéma international. Dans les années 1950 et 1960, son image de femme libre, sensuelle et affranchie des conventions morales bouscule les normes d’une époque encore très conservatrice. Cette représentation trouve un écho particulier dans de nombreux pays du Maghreb, où le cinéma égyptien, tunisien ou algérien observe alors avec attention l’évolution des figures féminines à l’écran en Europe.

Un engagement radical

Dans les cinémas de Tunis, d’Alger ou de Casablanca, les films de Bardot circulent, nourrissant autant l’admiration que la controverse. Elle incarne une modernité occidentale attirante pour une partie de la jeunesse urbaine, tout en provoquant rejet ou incompréhension dans des sociétés en pleine recomposition identitaire, marquées par les luttes anticoloniales puis les indépendances.

Après son retrait du cinéma en 1973, Brigitte Bardot se reconstruit une nouvelle notoriété à travers son engagement radical pour la cause animale. Cet engagement est parfois perçu positivement au Maghreb, notamment dans les milieux associatifs sensibles à la question du bien-être animal, mais il est largement éclipsé par ses déclarations publiques hostiles à l’islam et aux immigrés, qui ont profondément choqué de l’autre côté de la Méditerranée.

Ces prises de position ont durablement affecté son image dans les sociétés maghrébines, où elle est progressivement passée du statut d’icône culturelle à celui de figure symbolisant certaines dérives du discours identitaire européen. En Tunisie comme en Algérie ou au Maroc, son nom est souvent associé à une forme d’incompréhension, voire de rejet, liée à la stigmatisation des musulmans et des populations issues de l’immigration.

À l’annonce de son décès, les hommages officiels en France ont souligné son rôle majeur dans le rayonnement culturel français. La chanteuse Mireille Mathieu a salué une femme ayant «marqué l’histoire de France», tandis que le président Emmanuel Macron a évoqué une figure incarnant une certaine idée de la liberté. Ces hommages contrastent avec une réception plus nuancée, voire critique, dans le monde arabe et maghrébin. «La lionne à la chevelure d’or ne rugira plus…», écrira Jack Lang, le directeur général de l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris. «Derrière ses airs ingénus et mystérieux, elle était une étoile à l’esprit désinvolte», ajoutera-t-il.

Une mémoire ambivalente

Brigitte Bardot laisse ainsi une mémoire ambivalente dans l’espace méditerranéen : celle d’une actrice qui a contribué à transformer le regard porté sur la femme dans le cinéma moderne, mais aussi celle d’une personnalité dont les prises de parole ont renforcé des fractures culturelles et symboliques déjà profondes entre les deux rives.

Sa disparition invite à relire son parcours sans complaisance ni caricature, en tenant ensemble l’impact artistique indéniable et les zones d’ombre d’un engagement public qui a souvent heurté les sociétés du Sud.

Entre fascination culturelle et distance critique, Brigitte Bardot restera, pour le Maghreb, une figure révélatrice des malentendus persistants entre l’Europe et son voisinage méditerranéen.

Djamal Guettala 

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Les boissons énergisantes ne sont pas inoffensives

Dans un poste Facebook que nous reproduisons ci-dessous, Dr Faouzi Added, professeur de cardiologie, avertit les consommateurs sur les dangers de la consommation cumulée de boissons énergisantes, de café et de boissons alcoolisées, une «association particulièrement redoutable», surtout lors des fêtes ou des compets.   

Les boissons énergisantes, censées «nous donner des ailes», sont en réalité loin d’être anodines.

La quantité de caféine qu’elles contiennent équivaut souvent à 2 à 3 expressos, et malgré la présence de taurine, leur impact cardiovasculaire, notamment sur le rythme cardiaque, est loin d’être négligeable. Elles contiennent parfois aussi du guarana, qui correspond à de la caféine «cachée».

À l’approche des fêtes ou lors de compétitions sportives, la consommation cumulée de café, boissons énergisantes et alcool est fréquente, constituant une association particulièrement redoutable, parfois sur une seule soirée, voire sur toute une journée.

Les principales conséquences sont une élévation de la pression artérielle et une accélération de la fréquence cardiaque, liées à la stimulation du système nerveux sympathique et à la libération de catécholamines, véritables starters des troubles du rythme, parfois ventriculaires, et même des infarctus du myocarde.

Plusieurs cas cliniques ont été rapportés, en particulier lors de la consommation de plusieurs canettes de boisons énergisantes, l’effet étant clairement dose-dépendant.

Le risque est particulièrement élevé chez les patients ayant une cardiopathie, des troubles du rythme, ou lors d’un effort physique intense associé.

À long terme, l’impact est surtout lié à la forte teneur en sucres ajoutés, favorisant la prise de poids, le diabète et l’hypertension artérielle.

Soyez donc vigilants face aux fausses promesses publicitaires qui banalisent ces boissons.

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Tourisme | La zone Tabarka-Ain Draham peine à se lancer

La région touristique de Tabarka-Ain Draham (gouvernorat de Jendouba), située dans le nord-ouest de la Tunisie, ne manque pas d’atouts et d’attractions, notamment des sites naturels et archéologiques, mais elle peine vraiment à se lancer, malgré les espoirs mis en elle par l’ancien président Ben Ali qui, dans les années 1990, y avait fait construire un aéroport international et fait pression sur les capitaine de l’industrie touristique pour qu’ils y acquièrent des terrains et y construisent des établissements hôteliers, sportifs et de loisirs, notamment un beau parcours de golf et une marina rutilante. (Ph. Tabarka, Bulla Regia, Chemtou, Ain-Draham).

Latif Belhedi  

Après de gros investissements, publics et privés, et un départ prometteur, entre 2000 et 2010, la zone s’est quelque peu rendormie, et ce ne sont pas les visiteurs en provenance de l’Algérie voisine qui pouvaient, seuls, la dynamiser. Aussi des efforts sont-ils constamment fournis par les opérateurs locaux pour inscrire durablement leur zone sur la carte du tourisme méditerranéen. Ces efforts commencent à donner leurs fruits, mais encore timidement.

C’est ainsi qu’en cette fin d’année, l’activité touristique dans la région a enregistré une hausse de 28 % des arrivées entre le 1er et le 20 décembre 2025, atteignant 14 684 visiteurs contre 11 474 durant la même période de l’année précédente, indique un rapport publié par le Commissariat régional du tourisme de Tabarka-Aïn Draham.

La région a également enregistré une hausse de 37,3% du nombre de nuitées, atteignant 25 910 contre 18 866 à la même période en 2024.

S’agissant du nombre de touristes accueillis dans les différents établissements d’hébergement de la région, entre le 1er janvier et le 20 décembre 2025, il s’est élevé à 241 691, contre 233 761 à la même période l’année précédente, soit une augmentation de 3,4 %.

La région a également enregistré 518 824 nuitées, contre 491 130 à la même période l’an dernier, soit une hausse de 5,6 %.

Les nationaux arrivent en tête en termes d’arrivées et de nuitées, suivis les Algériens, les Polonais et les Libyens.

On prévoit que plus de 15 000 touristes vont passer leurs vacances dans la région entre le 21 et le 31 décembre courant, qui généreront 32 000 transactions, avec environ 2 700 Tunisiens enregistrés le soir du Nouvel An.

La zone Tabarka-Aïn Draham reste donc essentiellement une destination touristique prisée par les vacanciers tunisiens et algériens. Or, ses infrastructures et installations, souvent d’ailleurs luxueuses et haut de gamme, auraient sans doute permis d’attirer davantage de touristes européens. Encore faut-il qu’elles soient mieux mises en valeur et communiquées à cette clientèle qui apprécierait la proximité de la montagne, de la mer et de la forêt que cette région offre aux visiteurs.

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