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Semi-conducteurs : Un pari tunisien sur l’avenir high-tech

Au sein de cette chaîne de valeur complexe et hautement sophistiquée, la Tunisie entrevoit une opportunité dans l’activité d’emballage. Un segment stratégique, accessible et peu coûteux, porteur de perspectives pour attirer des investissements.

La Presse — Il s’agit de l’une des industries les plus complexes et les plus sophistiquées au monde. 

Objet de convoitises mais aussi de tensions géopolitiques, l’industrie des semi-conducteurs occupe, depuis quelque temps, le devant de la scène économique internationale. 

Son importance stratégique n’a véritablement été mise en lumière qu’après le déclenchement de la crise du Covid, lorsque l’explosion de la demande mondiale en gadgets électroniques a déteint sur d’autres secteurs technologiques, provoquant une pénurie sur le marché mondial et limitant l’accès des industriels à des volumes plus importants. 

Ce fut notamment le cas de l’industrie automobile, dont la production a fortement chuté suite à la réduction de son approvisionnement en puces électroniques. Industrie de très haute technologie, la production des semi-conducteurs est d’une extrême complexité. Elle implique plusieurs phases, de la conception à l’emballage, en passant par la fabrication, l’assemblage et les tests. 

La fabrication d’une seule puce électronique peut mobiliser plus d’un millier de processus industriels, reposant aujourd’hui sur un écosystème mondial complexe de fournisseurs, allant des produits chimiques aux outils logiciels. 

Présents dans pratiquement tout équipement technologique, tels  les gadgets électroniques, les produits high-tech, les téléphones, les ordinateurs portables, les objets intelligents, les voitures, les panneaux solaires, etc, les semi-conducteurs constituent la pierre angulaire des nouvelles  industries. 

En effet, le marché des puces électroniques est en croissance exponentielle depuis les années 1980. Il a a dépassé les 600 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 1000 milliards de dollars en 2030.  De plus en plus sophistiqués, ils envahissent notre quotidien : on estime qu’en 2023, 140 puces ont été produites pour chaque être humain sur terre.

Un positionnement possible 

Dans ce contexte de boom technologique, l’écosystème tunisien de l’industrie électronique ambitionne de s’insérer dans cette chaîne de valeur très complexe, estimant que  la Tunisie dispose d’atouts lui permettant d’attirer des projets ne nécessitant pas des investissements colossaux.

C’est en tout cas ce qui a été annoncé en août dernier lors de la première édition de Semicon Tunisia, organisée par le cluster Mecatronic Tunisie, en partenariat avec la technopole Novation City et le Centre technique des industries mécaniques et électriques (CETIME).

Cet événement inédit, placé sous l’égide du ministère de l’Industrie, a rassemblé la fine fleur des talents tunisiens actifs dans cette industrie et dans des disciplines connexes (électronique, microtechnique, photonique, packaging), à travers le monde.

Professionnels et décideurs ont discuté des moyens de positionner la Tunisie sur cette chaîne de valeur, d’autant qu’elle dispose d’un vivier de compétences à coût salarial compétitif. Selon les professionnels, les opportunités dans l’activité d’emballage apparaissent particulièrement attrayantes, ces investissements étant relativement peu onéreux et les technologies qui y sont déployées restent accessibles.

Cette initiative intervient, en effet, dans un contexte où la capacité de production des semi-conducteurs est concentrée dans une seule région du monde, révélant à la fois la dépendance des industries mondiales à ces pôles de production et la fragilité de cette chaîne de valeur.

Un rapport de l’Ocde souligne d’ailleurs que certaines étapes du processus de production des semi-conducteurs sont réalisées par un petit nombre d’entreprises et d’économies. Toute perturbation affectant un intrant, une entreprise, une économie particulière — ou les flux commerciaux qui les relient — peut ainsi déstabiliser l’approvisionnement en semi-conducteurs et, par ricochet, les industries en aval qui en dépendent.

En somme, il existe trois grands types d’entreprises productrices de semi-conducteurs, celles qui conçoivent et fabriquent leurs propres produits, les  “fabless” et les fonderies.

Tourisme : L’Ontt mise sur le marché chinois

En investissant les grands salons et forums du tourisme en Chine, l’Office national du tourisme Tunisie (Ontt) affirme sa volonté de séduire une clientèle chinoise de plus en plus nombreuse.

La Presse — Dans un communiqué rendu public, le bureau de l’Office national du tourisme tunisien (Ontt) à Pékin a annoncé sa participation à plusieurs événements touristiques majeurs en Chine au cours du mois de septembre. La multiplication de ses activités dans ce pays, explique-t-il, s’inscrit dans le cadre d’une vision stratégique intégrée visant à renforcer la compétitivité de la destination tunisienne et à attirer des touristes à fort pouvoir d’achat, notamment les voyageurs chinois.

Ainsi, sa présence au Salon international du tourisme de Guangzhou (Citie) a permis de promouvoir la Tunisie comme une destination alliant culture, nature et activités alternatives. À cette occasion, le bureau a organisé des rencontres professionnelles avec les principaux voyagistes chinois ainsi qu’avec des compagnies aériennes afin de discuter des futures campagnes promotionnelles et des nouvelles initiatives de coopération.

Des entretiens ont également été accordés à des médias chinois pour mettre en valeur la richesse de l’offre touristique tunisienne et souligner les opportunités d’investissement dans les secteurs de l’hôtellerie, du tourisme culturel et écologique. L’Ontt a également pris part à la plateforme de coopération internationale du WTCF, où la ville de Tozeur a été mise à l’honneur grâce à un espace dédié, aux côtés d’autres grandes destinations touristiques mondiales.

Des vidéos promotionnelles ont mis en relief la beauté de la Tunisie et la diversité de son offre touristique et culturelle, avec un accent particulier sur le Festival international des montgolfières, prévu à Douz, Tozeur et Djerba du 24 octobre au 1er novembre 2025. La Tunisie s’est également distinguée lors de la conférence sur la coopération et le développement du tourisme mondial, l’un des principaux forums inscrits au programme du Ciftis 2025, qui a réuni plus de 600 participants issus de 66 pays, parmi lesquels des responsables gouvernementaux et des experts internationaux.

Placée sous le thème « Tourisme numérique et intelligent pour un avenir partagé », cette rencontre a été, selon l’Ontt, une opportunité pour positionner la Tunisie comme une destination conjuguant patrimoine culturel, innovation numérique et tourisme durable.

Ces participations, souligne le communiqué, traduisent la volonté du ministère du Tourisme de renforcer sa présence sur les marchés asiatiques, en particulier le marché chinois. Une stratégie qui combine promotion numérique et professionnelle, diplomatie économique et culturelle, et qui vise à ouvrir de nouvelles perspectives de coopération avec les grandes entreprises touristiques chinoises et internationales.

Express

IACE 
Le tourisme au cœur des débats du Tunisia Economic Forum 

La Presse — La neuvième édition du Tunisia Economic Forum de l’IACE se tiendra ce jeudi 18 septembre 2025 à la Maison de l’entreprise, sous le thème : « Le tourisme en Tunisie : vers de nouveaux horizons ». Selon un communiqué publié par l’institution, le choix de ce thème s’explique par l’importance économique de ce secteur qui fait désormais face aux mutations mondiales.

D’après l’Iace, le tourisme reste l’un des piliers de l’économie nationale, représentant un levier essentiel de croissance et d’emploi. Avec 7,5 milliards de dinars de recettes en 2024, soit une augmentation de 8,3 % par rapport à 2023, le secteur confirme sa résilience malgré les turbulences internationales.

L’Institut estime toutefois que cette dynamique doit désormais s’accompagner de réformes profondes. Réglementation, gouvernance, financement et adaptation aux nouvelles attentes des clients constituent autant de défis pour repositionner la Tunisie sur l’échiquier touristique mondial.

Dans ce contexte, le Forum propose une lecture différente : identifier les filières à fort potentiel et mettre en lumière les freins, principalement d’ordre réglementaire, au-delà des problématiques transversales habituelles. Des sujets comme le tourisme haut de gamme, de santé ou pour seniors, ainsi que des segments porteurs tels que les maisons d’hôtes, le tourisme rural et l’hébergement chez l’habitant seront abordés.

À travers des panels interactifs, les participants débattront des leviers nécessaires pour bâtir une vision renouvelée, intégrée et durable du tourisme tunisien. Le Tunisia Economic Forum 2025 s’affirme ainsi comme un espace de dialogue stratégique entre décideurs publics et acteurs privés et un rendez-vous majeur pour repenser le tourisme tunisien et l’accompagner vers plus de qualité, de durabilité et d’innovation.

Système de recherche en économie et en sciences sociales   
Un rapport d’évaluation bientôt dévoilé

Le projet Savoirs Eco et le Global Development Network (GDN) organisent, ce jeudi 18 septembre au CERES, la conférence de clôture de leur programme Doing Research Assessment (DRA). L’événement aura lieu en présence d’acteurs clés de la recherche et de la coopération internationale.

Lancé en mars 2024 et conduit par le Forum des sciences sociales appliquées (Assf), ce programme vise à évaluer le système de recherche en économie et en sciences sociales en Tunisie afin d’en identifier les lacunes, mais aussi les leviers pour une production de savoirs scientifiques plus pertinente et en phase avec les enjeux nationaux.

Une enquête approfondie a été menée, en ce sens, auprès de plus de 500 chercheurs, administrateurs et décideurs politiques. Le rapport final de ladite enquête propose un diagnostic détaillé du système national de recherche. Il servira de référence pour les acteurs du système, puisqu’il mettra en lumière les forces du système, ses faiblesses, les opportunités qu’il offre ainsi que ses défis structurels.

Agence Internationale de l’Energie-Moyen Orient : L’Arabie saoudite renforce sa domination sur l’amont pétrolier

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de dévoiler la 10e édition de son rapport sur les investissements mondiaux dans l’énergie. Si le rapport met en évidence une évolution significative de ces derniers, il souligne, entre autres, la nouvelle dynamique observée au Moyen-Orient. Avec une production de pétrole et de gaz naturel atteignant respectivement 30 % et 17 % de la production mondiale, la région joue un rôle déterminant dans la géographie de l’énergie.

La Presse — « Malgré les tensions géopolitiques élevées et l’incertitude économique, les flux de capitaux vers le secteur de l’énergie devraient augmenter en 2025 pour atteindre 3.300 milliards de dollars, soit une hausse de 2 % par rapport à 2024 », a affirmé l’AIE dans son récent rapport sur les investissements mondiaux dans l’énergie.

En effet, selon le document, environ 2.200 milliards de dollars sont alloués aux énergies renouvelables, au nucléaire, aux réseaux, au stockage, aux carburants à faibles émissions, à l’efficacité énergétique et à l’électrification.

Ce montant représente le double des 1.100 milliards de dollars dirigés vers le pétrole, le gaz naturel et le charbon. D’après le document, les incertitudes concernant les perspectives économiques et commerciales ont poussé certains investisseurs à adopter une approche attentiste quant à l’approbation de nouveaux projets. Cependant, aucun impact significatif n’a été observé sur les dépenses liées aux projets existants.

La Chine mise sur les énergies propres

Le rapport souligne une évolution de la géographie des investissements énergétiques qui aura des implications durables.

La Chine, le  plus grand investisseur mondial dans l’énergie, continue d’investir massivement dans les énergies propres.

Sa part dans les investissements mondiaux en la matière est passée d’un quart, il y a dix ans, à près d’un tiers aujourd’hui. Aux États-Unis, la tendance serait plutôt à l’accalmie, puisque les dépenses consacrées aux énergies renouvelables et aux carburants à faibles émissions devraient se stabiliser au cours de la prochaine période, après avoir presque doublé durant les dix dernières années, et ce, en raison de la réduction progressive des politiques de soutien.

Le document souligne également que les investissements dans l’amont pétrolier et gazier migrent de plus en plus vers les grands détenteurs de ressources du Moyen-Orient. Les investissements en amont de la région devraient atteindre un niveau record de 20 % du total mondial en 2025, tandis que ceux de la Russie ont chuté pour se stabiliser à 6 %.

L’Afrique, entre difficultés de financement et besoins en énergies propres

Le rapport révèle également que de nombreuses économies en développement, en particulier en Afrique, peinent à mobiliser des capitaux pour investir dans des infrastructures énergétiques.

Cette situation s’explique par des difficultés de financement qui puisent leur origine dans la dépréciation des monnaies et la hausse des taux d’intérêt, lesquelles compliquent l’accès au crédit et le remboursement de la dette.

En Afrique, le coût global du service de la dette équivaut à plus de 85 % du total des investissements énergétiques prévus pour 2025. En baisse considérable, les investissements énergétiques sur le continent ont diminué d’un tiers en 2025 par rapport à 2015, la baisse des dépenses dans le pétrole et le gaz n’ayant été que partiellement compensée par une hausse des investissements dans les énergies renouvelables. Le continent ne représente que 2 % des investissements mondiaux en énergies propres, alors qu’il abrite 20 % de la population mondiale.

L’Arabie saoudite, pionnière de l’investissement dans l’amont pétrolier

Une analyse détaillée par région révèle que le Moyen-Orient dispose de certaines des ressources pétrolières et gazières les moins coûteuses au monde. En 2024, il a contribué à hauteur de 30 % à la production mondiale de pétrole et de 17 % à celle de gaz naturel. L’Arabie saoudite est le pays qui investit le plus dans l’amont pétrolier et gazier de la région, avec des investissements qui devraient atteindre environ 40 milliards de dollars en 2025, soit près de 15 % de plus qu’en 2015.

Le document affirme que, dans l’ensemble, le Moyen-Orient devrait investir environ 130 milliards de dollars dans l’approvisionnement en pétrole et en gaz en 2025, ce qui représente environ 15 % du total mondial. Les compagnies pétrolières nationales du Moyen-Orient et d’Asie représentent environ 40 % des investissements dans l’amont, contre 25 % en 2015.

En Arabie saoudite et au Koweït, ces investissements proviennent presque exclusivement de leurs compagnies nationales, tandis qu’au Qatar, aux Émirats arabes unis, à Oman et en Irak, la part des investissements étrangers est plus importante. Au Qatar, les investissements nationaux ont été multipliés par sept depuis 2015, grâce au développement accéléré du gigantesque champ gazier North Field, tandis que les investissements étrangers ont quadruplé sur la même période.

Aux Émirats arabes unis et à Oman, environ 40 % des investissements en amont proviennent de sources étrangères. En Irak, cette part atteint environ 70 % et continue de croître, le pays s’apprêtant à attribuer 30 nouveaux projets pétroliers et gaziers. Le rapport met également en évidence l’intensification des investissements à l’étranger de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

Saudi Aramco a récemment acquis des participations dans Port Arthur LNG, ainsi que dans des activités aval aux Philippines. Certaines grandes entreprises de la région, comme Saudi Aramco et Adnoc, investissent aussi davantage dans les carburants à faibles émissions.

Les terres rares, un nouvel enjeu dans la région Mena

Selon ce même rapport, le gaz naturel continue d’être la principale source d’électricité dans la région, puisqu’il y fournit les deux tiers de l’approvisionnement. Le Moyen-Orient — avec les États-Unis —  a représenté près de la moitié de tous les investissements directs étrangers dans les centrales électriques au gaz naturel en 2024.

La région voit également croître la part des renouvelables et du nucléaire, qui a doublé depuis 2015 pour atteindre près de 15 % en 2024. Au total, les investissements dans l’énergie propre destinée à la production électrique devraient avoisiner 9 milliards de dollars en 2025. Par ailleurs, le rapport souligne un développement minier qui prend de l’ampleur, avec une exploration nationale accrue du lithium, du cuivre et des terres rares.

Il explique que les pays de la région misent aussi sur leurs avantages énergétiques pour sécuriser des accords d’approvisionnement internationaux et développer leurs capacités de transformation des minerais critiques. Les investissements prévus dans des projets miniers dans la région dépassent 20 milliards de dollars, principalement portés par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Question de la semaine : La mésofinance peut-elle combler le vide laissé par les banques ?

La Presse — Il est admis que dans le domaine de l’entrepreneuriat, c’est l’argent qui est le nerf de la guerre. Pour l’entreprise aussi,  quels  que soient sa taille et son domaine d’activité, sans ressources financières suffisantes, il lui est impossible d’assurer sa pérennité, encore moins de se projeter vers l’avenir, d’investir, d’innover ou de conquérir de nouveaux marchés.

Or, depuis des années, l’accès au financement bancaire, principale source de liquidités pour les entreprises tunisiennes, ne cesse de se durcir. Cela est vrai aussi bien pour les grandes entreprises que pour les petites et moyennes structures, comme le confirme la 22e enquête sur le climat des affaires de l’Itceq.

Selon cette étude, 54 % des entreprises tunisiennes considèrent que le financement bancaire demeure une contrainte structurelle, notamment en raison de son coût élevé. Entre l’effet d’éviction exercé sur le financement bancaire et la réticence des banques à soutenir des PME jugées souvent plus « opaques » que les grandes entreprises, car généralement dépourvues d’informations comptables et financières fiables, les petites et moyennes entreprises tunisiennes ont vu les vannes du crédit se refermer.

Cette situation a généré un déficit de financement estimé par les spécialistes à plus de 5 milliards de dinars. Le problème s’est aggravé avec l’absence de structures capables d’apporter une réponse adaptée, dotées d’outils de gestion des risques spécifiques aux petites structures. C’est dans ce contexte que la mésofinance émerge comme une piste encore largement sous-exploitée en Tunisie.

Située entre la microfinance et le crédit bancaire classique, elle s’adresse principalement aux entreprises considérées comme « trop grandes » pour les microcrédits, mais « trop petites » pour supporter les prêts bancaires onéreux. Les montants octroyés dans ce cadre varient généralement entre 50 et 200 mille dollars, selon les contextes.

Pour plusieurs experts, l’expérience réussie de la microfinance, qui a permis à des milliers de familles vulnérables d’accéder à un financement adapté, peut inspirer un encadrement réglementaire clair de la mésofinance, afin de transformer ce marché et de créer un véritable effet d’inclusion. Ainsi, la mésofinance s’impose en Tunisie comme une solution adéquate pour irriguer un tissu productif sous-capitalisé et contribuer, in fine, à la création d’emplois et au renforcement de la compétitivité de l’économie nationale.

Les spécialistes estiment d’ailleurs que la Tunisie gagnerait à fournir le même effort qu’elle a déployé en faveur de la microfinance, en vue de mettre en place un cadre réglementaire dédié à la mésofinance. Une voie prometteuse qui, peut-être, permet de venir en aide à des PME en mal de financement et de les repositionner sur l’échiquier financier du pays.

Focus entreprise : Rompre avec le management du XXe siècle

Faute d’une stratégie claire et d’une conduite réfléchie, le management de l’entreprise d’aujourd’hui, prisonnier de ses vieux réflexes et de méthodes éculées, risque de provoquer un véritable nivellement par le bas au sein de l’organisation. A l’entreprise, est venu le temps de rompre avec le taylorisme. 

La Presse — Pour comprendre les enjeux actuels du management dans l’entreprise tunisienne, qui évolue dans un contexte mouvant et instable exigeant une forte capacité d’adaptation, et marqué par l’arrivée d’une nouvelle génération de salariés au rapport au travail très différent, il convient d’abord de revenir sur la mission première d’un manager. Son rôle principal consiste à définir l’organisation et les moyens permettant à l’entreprise d’atteindre ses objectifs avec les ressources disponibles, autrement dit, à la rendre collectivement efficace.

Or, nombre d’entreprises continuent encore aujourd’hui à fonctionner selon un modèle de management inspiré du taylorisme.

Fondateur de la théorie de l’organisation scientifique du travail (OST), l’ingénieur américain Frederick Taylor estimait que le management devait viser à améliorer la productivité par un contrôle accru de l’activité des ouvriers. L’objectif était de lutter contre leur « flânerie » et de déterminer la méthode de production la plus efficace. Cette pensée a conduit à une division horizontale et verticale du travail.

Après tant d’années de pratique (le taylorisme est né en 1911), ces méthodes d’organisation ont imposé des règles, qui sont souvent inspirées par le comportement d’une minorité, et ont donc favorisé le cloisonnement et le contrôle. Bureaucratie, inefficience et démotivation des salariés sont apparus comme des symptômes démontrant les limites de ce modèle, surtout dans le contexte actuel.

Car à l’aube du XXIe siècle, des bouleversements majeurs ont transformé l’organisation de l’entreprise, remettant en cause ce management hérité du passé.

Certes, la maximisation de la productivité reste un objectif central, mais d’autres valeurs et compétences se révèlent désormais indispensables pour réconcilier l’entreprise avec ses travailleurs. 

Entre limites et changements, de nouvelles voies se dessinent 

La prise en compte de la dimension sociale et humaine des salariés, la mécanisation du travail, et aujourd’hui l’irruption de l’intelligence artificielle, qui redessine le monde professionnel, ont poussé chercheurs et spécialistes à repenser les modèles organisationnels. En somme, l’entreprise moderne doit favoriser l’autonomie et encourager la créativité.

Bien que souvent banalisée, la créativité des employés est un facteur clé de la réussite d’une entreprise agile, voulant se maintenir sur le marché. En 2017, le PDG de Netflix, inquiet du succès impeccable de son service de diffusion, a exhorté ses équipes à « prendre plus de risques, essayer des choses plus audacieuses et avoir un taux d’annulation plus élevé ».

Une anecdote révélatrice de la rupture entre les modèles de management fondés sur la créativité, adoptés par les entreprises innovantes, et ceux, rigides, qui freinent le changement. Quant à l’autonomie des salariés, il a été démontré qu’elle permet de  libérer les énergies au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, un bon manager pousse ses collaborateurs à se faire confiance. De tels comportements renforcent l’implication du personnel et nourrissent le sentiment d’appartenance à l’entreprise. 

La transition énergétique au service de l’agriculture : La Tunisie s’apprête à lancer sa première expérience d’agrivoltaïsme 

Il s’agit d’une initiative portée par l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (Anme) qui en est encore à ses premiers balbutiements. Les projets, démonstrateurs issus de l’appel à projets lancé en août dernier, poseront la première pierre d’une vision prometteuse pour le secteur agricole.

La Presse —Méthode innovante et encore émergente, déjà adoptée dans plusieurs pays à travers le monde, l’agrivoltaïsme associe production photovoltaïque et agriculture. S’il existe plusieurs techniques, la plus répandue consiste à couvrir les productions agricoles par des panneaux photovoltaïques inclinables et amovibles. 

Cette approche inédite a donné des résultats probants, et a fait ses preuves dans un contexte où les agriculteurs font face aux enjeux du changement climatique.  

Que des bénéfices 

Réduction de l’évapotranspiration grâce à l’ombrage des cultures, limitation des périodes de photo-inhibition, économies d’eau, allégement de la facture énergétique des exploitations ou encore protection des cheptels lors d’épisodes de chaleur extrême… les bénéfices ont été largement démontrés à travers le monde. L’injection du surplus d’électricité peut également représenter une opportunité de compensation des pertes de revenus agricoles dues aux effets du dérèglement climatique. 

Il a été démontré, par exemple, que l’agrivoltaïsme permet de réduire jusqu’à 40 % les besoins en eau pour les salades. Dans certains pays, des expériences ont montré que les fourrages produits sous des panneaux solaires étaient plus riches en protéines. En Chine, l’installation d’une centrale agrivoltaïque d’une puissance de 2,2 gigawatts dans la région de Qinghai Gonghe, sur une superficie de 609 km², a permis de réduire la vitesse du vent de 40 %, de faire baisser la température ambiante de 0,5 °C et d’augmenter l’humidité de 2 %. Ces conditions ont contribué à améliorer la croissance végétale, à restaurer la biodiversité et à lutter contre la désertification. 

L’Anme, cheville ouvrière de ce projet national

En résumé, l’agrivoltaïsme s’impose comme un allié précieux pour les agriculteurs qui sont en première ligne face au changement climatique, et constitue une réponse pertinente en matière d’adaptation du secteur agricole. Une opportunité que la Tunisie examine sérieusement, d’autant plus qu’elle dispose d’un savoir-faire solide en matière de production photovoltaïque et d’agronomie. Pour l’heure, le projet est en phase d’expérimentation.

L’Anme entend, en effet, développer des projets démonstrateurs pour expérimenter plusieurs solutions et, ce faisant, la Tunisie serait pionnière en la matière dans la région.  

L’appel à projets a été lancé à la suite d’études stratégiques sur le développement de l’agrivoltaïsme en Tunisie qui ont été réalisées pour le compte de l’Anme et financées par la GIZ. Les projets retenus auront pour vocation de démontrer les services rendus aux activités agricoles et à la transition énergétique. Ils devront notamment mettre en avant le rôle de l’agrivoltaïsme comme technologie d’appui à l’amélioration des cultures, à l’économie d’eau, au bien-être animal et, de manière générale, à l’adaptation au changement climatique. 

Ils permettront également d’évaluer son impact sur les revenus agricoles, sur la réduction du coût énergétique des exploitations et sur la contribution à l’atteinte des objectifs stratégiques de transition énergétique de la Tunisie. Les études menées en ce sens estiment que, dans le contexte tunisien, l’agrivoltaïsme pourrait raisonnablement contribuer à hauteur de 10 à 20 % aux objectifs de développement des énergies renouvelables fixés par l’Anme d’ici 2030.     

En outre, ces projets démonstrateurs fourniront des données solides sur la viabilité et la reproductibilité des expériences sur d’autres territoires et créeront une émulation collective nécessaire à l’émergence de futurs projets impliquant exploitants agricoles, financeurs et énergéticiens.   

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