Un projet rassemble une série d’œuvres qui interrogent le rapport entre l’homme, la terre et l’esprit, dans un monde marqué par la fragilité et les conflits.
« Terre spirituelle » est l’intitulé d’une nouvelle exposition personnelle de l’artiste plasticien Sami Ben Ameur qui aura lieu, du 3 au 31 octobre 2025, à la galerie du Palais Kheireddine, Musée de la Ville de Tunis.
Sami Ben Ameur a, dans une déclaration, dimanche, à l’agence TAP, présenté un projet composé d’une quarantaine d’oeuvres produites entre 2024 et 2025. Il s’agit d’œuvres en technique mixte sur toile et bois, qui sont majoritairement de grand format. Dans « Terre spirituelle », il opte pour le carré (150/150cm) ou le cercle (150cm de diamètre) en référence à la Terre puisque le carré est inscrit dans le cercle.
Ce projet rassemble une série d’œuvres qui interrogent le rapport entre l’homme, la terre et l’esprit, dans un monde marqué par la fragilité et les conflits, peut-on lire dans le résumé présenté par l’artiste. À travers une écriture picturale nourrie de couleurs, de matières et de symboles, l’artiste propose une réflexion où mémoire, culture et actualité se croisent.
Certaines œuvres portent la trace des blessures de Gaza et d’autres lieux meurtris, rappelant que l’art peut devenir un cri silencieux face à la violence tout en ouvrant des espaces de méditation et d’espérance. Terre spirituelle se veut ainsi un lieu de dialogue et de questionnement, où l’art dépasse l’esthétique pour inviter à réinventer notre lien à la terre et à l’humanité.»
Composée de calligraphie teintée de symboles, la peinture de Sami Ben Ameur est une traduction de sa quête de spontanéité. Cette quête est visible dans ses précédentes expositions dans différentes galeries de la Capitale dont «Terre Vénérée» (2007), «Terre originelle» (2009), « Nature intime » (2016) et « Ether et Mélodie » (2018).
En 2016, il a présenté un projet regroupant plusieurs artistes dans le cadre de la manifestation « SOS Borj en péril » organisée par l’association des “Amis des Arts plastiques” siégeant à Borj El Kallel à Sfax.
En parallèle à sa carrière d’artiste plasticien, Sami Ben Ameur est auteur d’ouvrages spécialisés sur l’histoire de l’art. Cet ancien diplômé de l’Ecole des Beaux arts de Tunis et la Sorbonne à Paris est professeur émérite de l’Université de Tunis. Il est notamment auteur du « Dictionnaire de la terminologie des arts visuels », un livre en arabe paru en 2021 aux éditions «Al-Mokaddima» pour l’édition et la distribution.
Elaboré sur trois décennies du parcours universitaire de son auteur, le contenu de cet opus abordant 125 termes sur 760 pages, est basé sur un travail de recherche bien documenté dont des cours, des études, des conférences et débats scientifiques. Dans « Dictionnaire de la terminologie des arts visuels », Ben Ameur entame une archéologie des arts de la Renaissance en Italie, une période florissante pour la pratique des arts (peinture, sculpture, gravure, dessin, gravure) jusqu’au Classicisme et l’apparition du concept des Beaux Arts et de nouveaux codes dans le secteur des arts.
L’auteur y aborde ensuite les arts plastiques qui ont offerts, à partir du 20e siècle, plus d’opportunités plastiques pour les Beaux arts en leur ouvrant la voie pour se détacher de la simulation des concepts classiques basiques, au niveau de la pratique et par conséquent la terminologie.
Cet ouvrage lui a valu de remporter, le 18 décembre 2022, le premier prix Alecso-Sharjah d’études linguistiques et lexicographiques, section lexicographie.
En 2024, il a publié «Les arts plastiques en Tunisie : parcours de générations et enjeux esthétiques et culturels», un livre à vocation scientifique et culturelle composé de quatre volumes qui a été édité par le Département des recherches, édition et bibliographie de la Faculté des sciences humaines et Sociales de Tunis, à l’Université de Tunis.
«La mémoire artistique en Tunisie et l’avènement de la modernité» (Volume 1, 132 pages en français et 147 pages en arabe) et «Les pionniers et les groupes artistiques» (Volume 2, 200 pages en français et 292 pages en arabes) sont les deux premiers volumes de cet ouvrage en grand format paru en version arabe et française, richement illustrés de photos d’oeuvres d’art. Le livre est distribué gratuitement dans les établissements académiques et culturels dont les Universités et les bibliothèques ainsi que les ministères et autres institutions spécialisées.
Sami Ben Ameur était chargé des préparatifs du Musée national d’art moderne et contemporain dont l’inauguration avait eu lieu à l’occasion de l’ouverture de la Cité de culture en mars 2018. Le 16 juillet de la même année, il avait présenté sa démission au ministre des Affaires culturelles évoquant « des conditions entravant le lancement effectif du musée ».