Un projet de loi controversé sur le divorce agite la société civile tunisienne. Soutenu par 101 députés, le texte propose une réforme majeure : autoriser le divorce devant notaire, sans passer par les tribunaux.
Officiellement, l’objectif est de désengorger la justice et de simplifier les démarches. Mais pour l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), c’est une ligne rouge. Dans un communiqué publié samedi 10 mai, l’organisation dénonce une « menace directe » contre les droits des femmes et des enfants. « Ces initiatives visent à saper les fondements juridiques des acquis féminins », alerte-t-elle.
Cette proposition intervient dans un climat tendu : une précédente tentative législative appelait déjà à l’amnistie des conjoints défaillants sur les pensions alimentaires. Un signal inquiétant, selon l’ATFD.
L’association rappelle que de nombreuses femmes, déjà vulnérables, peinent à accéder à la justice. En supprimant l’intervention judiciaire, la réforme ouvrirait la porte à des divorces imposés sous la contrainte, dans un cadre non protecteur.
L’ATFD appelle au retrait immédiat du texte et demande un renforcement du système judiciaire familial. Elle plaide également pour une réforme en profondeur du fonds de pension alimentaire. Enfin, elle invite les organisations de la société civile à se mobiliser pour défendre les acquis du Code du statut personnel, pierre angulaire des droits des femmes depuis 1956.
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