Gafsa – Rentrée scolaire : De l’effervescence à la vigilance
Hier matin, Gafsa s’est réveillée au rythme d’un événement qui, chaque année, prend des allures de fête : la rentrée scolaire. Dans les rues comme devant les établissements, l’effervescence était palpable.
Cartables neufs, uniformes impeccables et sourires tantôt pressés, tantôt anxieux: les écoliers, lycéens et étudiants reprennent le chemin des classes, tandis que la ville entière semble se mettre en mouvement.
La Presse—Pour cette rentrée 2025, certaines écoles ont inauguré de nouvelles salles de classe, un signe encourageant dans la lutte contre la surcharge persistante des établissements. Un geste attendu qui vient apporter une bouffée d’air à des infrastructures souvent mises à rude épreuve.
Mais derrière cette atmosphère festive se cachent des réalités plus préoccupantes. La circulation, déjà étouffante en temps normal, s’est transformée en véritable casse-tête. Notre tournée s’est focalisée sur un point chaud de la circulation. Devant l’école primaire El Mhatta à El Ksar, un constat alarmant s’impose : les camions de transport du phosphate continuent de sillonner une route nationale stratégique reliant l’est et l’ouest du pays, en dépit d’une décision du conseil régional leur interdisant le passage après 8 heures du matin. Une entorse aux règles qui expose directement les jeunes écoliers, frôlant chaque jour le danger.
Wissem Ben Ammar, président de la section régionale de l’Association tunisienne de protection contre les accidents de la route (Atpr), n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme : «Une réunion de concertation avec les autorités régionales est prévue pour se pencher sur cette situation critique. Les chauffeurs doivent comprendre qu’ils disposent d’un créneau entre minuit et 6 heures pour circuler, pas au-delà».
Devant cet établissement, l’E.P El Mhatta, où afflue un grand nombre d’élèves de la délégation d’El Ksar, la scène est éloquente : un flot continu de voitures, des camions imprudents et une tension visible dans la circulation. Pour y remédier, une patrouille permanente d’agents de sécurité a été déployée, mesure saluée par les parents.
Un autre fait marquant attire l’attention : la mobilisation des scouts tunisiens, postés devant plusieurs établissements scolaires. Avec discipline et sourire, ils épaulent les agents de la circulation et contribuent à fluidifier un trafic parfois chaotique. Un geste citoyen qui mérite d’être souligné.
Du côté du transport scolaire, les préparatifs semblent avoir porté leurs fruits. Salah Jaïed, chef du département de l’exploitation de la Srtg, se veut rassurant : «Un parc de 176 bus révisés a été mis à la disposition des trois gouvernorats. Les délégations rurales n’ont pas été oubliées. Nous comptons aujourd’hui 33.000 abonnés sur 224 lignes. Une préparation méticuleuse pour parer à tout désagrément pour les usagers en cette rentrée»
Ainsi, entre nouvelles salles de classe, embouteillages, vigilance accrue et efforts logistiques, cette rentrée scolaire à Gafsa illustre une ville en mouvement, partagée entre fête et préoccupations. Un rendez-vous annuel qui rappelle à quel point l’école reste le cœur battant de la société, mais aussi combien la sécurité des enfants mérite une vigilance de chaque instant.