Violence dans les moyens de transport : Les jeunes en première ligne
À bord des moyens de transport, les délinquants évoluent en toute liberté et font ce qu’ils veulent sans se soucier du reste des passagers. Personne ne peut leur demander de cesser de peur d’être agressé. Et qui plus est, l’écrasante majorité de ces individus sont en infraction. Ils ne possèdent aucun titre de transport.
La Presse — Que fait-on, aujourd’hui, pour lutter contre ces importuns qui sont devenus un danger réel à bord des moyens de transport public?
Nous avons, dans ces mêmes colonnes, attiré, à plusieurs reprises, l’attention des responsables. De leur côté, ces mêmes responsables se sont plaints des nombreux dégâts et nuisances causés par ces passagers indésirables.
Sans pour autant être un réquisitoire, ces propos n’en sont pas moins un cri de détresse lancé par des milliers d’usagers.
Ces derniers se rappellent, justement, qu’en 2019 la société de transport (Transtu) avait engagé près d’une centaine d’agents de sécurité mais l’opération n’a eu aucun résultat. Ces agents ont disparu de la circulation sans que l’on sache ce qu’il en est advenu. Qu’en est-il aujourd’hui d’eux? N’est il pas temps de les appeler à la rescousse moyennant un travail de formation et de remise à jour ? Tout en leur donnant les moyens d’agir efficacement, bien sûr. Ils seront, certes, épaulés par la police.
Il ne faut plus attendre car la situation est plus que grave. Donc il faut passer la vitesse supérieure en matière de sanctions. Et sans plus hésiter.
Être mineur n’est pas une excuse !
Les usagers du transport public et, particulièrement ceux des métros, se sentent abandonnés face à ces jeunes qui envahissent les rames et se livrent à toutes les exactions et dégradations. Ils sont d’autant plus menaçants qu’ils se déplacent en hordes.
Jusqu’à l’heure, rien de concret n’a été entrepris pour mettre fin à leurs dépassements. Même si des individus sont arrêtés, par hasard, on invoque leur âge pour leur trouver une excuse.
Pourtant, le fait d’être mineur ne doit pas être un sauf-conduit pour commettre des actes répréhensibles. Bien des États plus “avancés” ont commencé à réviser leurs législations pour les adapter à l’explosion de violence qui caractérise leurs sociétés. Les mineurs d’aujourd’hui sont plus nocifs que ceux d’antan. À preuve, ces multiples forfaits perpétrés par des élèves contre leurs écoles (vols, incendies, etc). Des actes inconcevables il y a quelques années.
Donc, les réglementations valables en ce temps-là ne le sont plus de nos jours.
D’ailleurs, qui n’est pas concerné par les agissements de ces individus qui sévissent sans être inquiétés?
Quand on les voit cogner violemment sur les vitres lorsque le métro quitte les stations, on se sent démunis. Malheureusement, ces scènes quotidiennes se sont banalisées.
Cibler les points noirs
Depuis longtemps nous avons suggéré l’idée d’un travail en commun entre le ministère de l’Intérieur, le ministère du Transport et les organisations compétentes de la société civile. Ce travail consisterait à mettre au point une vraie stratégie pour éradiquer ces comportements sauvages et punir leurs auteurs sans la moindre hésitation. Il ne serait tenu aucun compte ni d’excuses ni de circonstances atténuantes si tant est que celles-ci existent.
Nous supposons que les zones les plus touchées par ces agissements sont connues par les employés de la société de transport et par tous les usagers. On peut citer, à titre indicatif, la station principale de la Place Barcelone, la station Tunis-Marine, la station 13-Août ou la station Khaznadar. Pour ces deux dernières, ce sont toujours les mêmes jeunes venant, surtout, des établissements scolaires situés à proximité (publics et privés confondus).
Le «sport» favori de ces parasites est d’importuner les voyageurs et de bloquer la fermeture automatique des portières. Les conséquences, tout le monde les connaît : la plupart de ces portières sont hors service.
C’est en regardant les pertes subies qu’on peut vraiment comprendre à sa juste valeur l’urgence de réagir. Avec l’énergie et la détermination nécessaires, cela s’entend. Ni considérations soi-disant de droits et de liberté ni aucun autre prétexte ne doivent interférer. Car, autrement, que ferait-on de la liberté et des droits de toute la société et des générations futures ?
C’est pourquoi les sanctions doivent être exemplaires et accompagnées de réparations des préjudices et de dédommagements. Pour ce faire, il ne faut pas se contenter d’un contrôle de billets aléatoire à l’entrée des stations.
Pourquoi ne pas mettre sur pied des équipes mobiles d’agents de police (à bord de voitures ou de motos) toujours disponibles pour prêter main-forte aux agents de la Transtu ?
En outre, la présence d’autres agents dans les zones névralgiques a de quoi rassurer les voyageurs et dissuader ces fauteurs de troubles.
Puissent ces propos ne pas tomber dans l’oreille d’un sourd !