Zone euro
Les banques durcissent l’accès aux crédits pour les ménages
Les banques de la zone euro ont durci leurs critères d’octroi de prêt aux ménages au deuxième trimestre. Ce durcissement s’explique par « les changements dans la perception des risques et la tolérance au risque des banques ». En revanche, les conditions d’accès aux prêts pour les entreprises sont restées « globalement inchangées ».
Au deuxième trimestre, les incertitudes géopolitiques et les tensions commerciales exacerbées par les droits de douane de Donald Trump n’ont eu « aucun impact spécifique supplémentaire » sur ces normes de crédits, assure la BCE. En Allemagne, les banques « pourraient devenir plus optimistes dans leur évaluation des risques » avec les grands plans d’investissements du gouvernement, selon Jenny Körner, économiste chez KfW Research.
Quant à la demande de prêts de la part des entreprises en zone euro, elle s’est légèrement reprise par rapport au trimestre précédent, mais demeure négative. Elle a été soutenue par la baisse des taux d’intérêt, mais « freinée par les incertitudes mondiales et les tensions commerciales ». La demande de prêts immobiliers poursuit sa remontée, dopée par les perspectives du marché du logement, et la demande de crédits à la consommation augmente aussi légèrement.
La BCE devrait maintenir ses taux inchangés après sept baisses consécutives, estiment les experts, la zone euro étant arrivée « à la fin d’un cycle de politique monétaire » après des crises à répétition selon sa présidente, Christine Lagarde.
L’institution reste vigilante aux menaces du président Trump d’imposer une lourde surtaxe sur les importations en provenance de l’Union européenne, qui auraient un effet considérable sur l’économie de la zone euro.
Accord UE et Washington
Le pétrole se renforce
Les cours du pétrole progressent ce 1er août, portés par l’accord commercial conclu in extremis entre les États-Unis et l’Union européenne. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, prend 0,83 % à 69,01 dollars. Son équivalent américain, le baril de « West Texas Intermediate », pour livraison le même mois, gagne 0,84 % à 65,71 dollars.
L’accord, finalisé le 27 juillet, prévoit l’instauration de droits de douane de 15 % sur les importations européennes aux États-Unis, avec des exceptions sur certains produits stratégiques.
Ce compromis a été perçu par les marchés comme un signal positif, car en cas d’échec des négociations, des droits de douane de 30 % devaient entrer en vigueur ce 1er août. « Ce scénario aurait inévitablement entraîné des représailles de l’Union européenne », soulignent les analystes d’ING.
L’accord renforce « les anticipations d’une croissance mondiale plus forte et d’une hausse de la demande future de pétrole », explique John Plassard, analyste chez Cité Gestion.
L’UE s’engage aussi à acheter aux Etats-Unis 750 milliards de dollars d’énergie sur trois ans, visant notamment à remplacer le gaz russe.
Pour se détourner du gaz naturel russe, « l’UE était déjà prête à s’appuyer davantage sur les Etats-Unis pour ses besoins énergétiques », notent néanmoins les analystes d’ING.
Face aux tensions mondiales
L’UE et le Japon renforcent leur alliance commerciale
À l’issue du 30e sommet UE-Japon qui s’est tenu à Tokyo, l’UE et le Japon ont annoncé leur intention de renforcer leur coopération commerciale et de lutter contre la coercition économique.
« Le monde évolue rapidement. Pour des partenaires stratégiques comme nous, cela signifie qu’il faut se rapprocher encore davantage pour faire face aux réalités de notre époque », a déclaré Ursula von der Leyen.
La présidente de la Commission européenne a évoqué un contexte mondial « marqué par des tensions et des incertitudes commerciales croissantes, des chaînes d’approvisionnement fragiles, le défi de la surcapacité et des règles du jeu inéquitables ».
« Nous sommes d’accord pour maintenir et renforcer un ordre économique libre et équitable, stable et prévisible, fondé sur des règles, et notamment pour défendre un système commercial multilatéral dont l’OMC est le cœur », a déclaré le premier ministre japonais, Shigeru Ishiba.
Défaillances en série
L’Europe face à une reprise fragile
Le nombre de défaillances d’entreprises a continué d’augmenter au 1er trimestre 2025.
La dynamique a toutefois ralenti et la hausse s’est faite en ordre dispersé. Des records historiques ont été battus au Royaume-Uni, où néanmoins un début de baisse a pu être observé. En revanche, l’augmentation reste beaucoup plus limitée en Italie ou en Allemagne, où elle se poursuit.
En France, les chiffres sont élevés, mais la progression a ralenti.
En ce qui concerne les secteurs d’activité, les services, le commerce et la construction sont les plus affectés, mais à des degrés divers selon les pays.
A contrario, l’industrie apparaît relativement préservée. L’analyse des bilans bancaires, notamment en France, permet de relativiser l’incidence des défaillances.