Au niveau local, la Tunisie est confrontée à de nombreux défis dans ses systèmes alimentaires, notamment des taux élevés de gaspillage. Les chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indiquent qu’en 2020, 65,5 % des Tunisiens reconnaissent un gaspillage alimentaire important dans le pays.
La Presse — Dans le cadre du projet «circuits courts et promotion des produits agricoles», l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a organisé une journée de sensibilisation des enfants à la nécessité de réduire le gaspillage alimentaire et de préserver de l’environnement.
Intitulée «Ne jetez pas nos aliments et préservez notre environnement», cette journée s’est tenue le jeudi 12 juin 2025 au siège de l’Utap à la Cité El Khadra, à Tunis. Des séances interactives pour les participants ont été déployées, en collaboration avec l’Institut national de la consommation. Tout en couleur et en chants, une cinquantaine d’enfants de la tranche 8-12 ans se sont rassemblés dans le hall principal de l’Utap pour être sensibilisés, sur la question du gaspillage alimentaire et à la préservation des ressources hydriques. Des questions ciblées leur ont été posées sur la thématique de l’eau et de l’environnement.
Phases du projet
À l’échelle mondiale, les systèmes alimentaires sont confrontés à de nombreux défis, notamment en milieu urbain, avec une demande alimentaire croissante, l’épuisement des ressources naturelles et l’empiètement urbain sur les espaces verts, notamment les forêts. Ces défis sont directement impactés par le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles, notamment l’eau, ainsi que la dégradation des sols et la perte des matières organiques.
À l’échelle internationale, le gaspillage alimentaire et les importantes disparités entre les pays du Nord et du Sud suscitent une inquiétude croissante. Au niveau local, la Tunisie est confrontée à de nombreux défis dans ses systèmes alimentaires, notamment des taux élevés de gaspillage alimentaire.
Les chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indiquent qu’en 2020, 65,5 % des Tunisiens reconnaissent un gaspillage alimentaire important dans le pays. 41,5 % de l’échantillon d’habitants de la municipalité de Tunis ont confirmé que le gaspillage alimentaire est principalement dû à des achats excessifs, et 29,3 % des ménages jettent les excédents alimentaires. Compte tenu de ces différentes données, le projet de réduction du gaspillage alimentaire en milieu urbain pour des systèmes alimentaires durables met en évidence le rôle des municipalités de Tunis et La Goulette et des communautés locales dans la réduction du gaspillage alimentaire et la gestion durable des espaces verts urbains par le recyclage et la réutilisation des déchets organiques.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), la municipalité de Tunis et la municipalité de La Goulette.
Objectifs du projet
Son objectif est de réduire le gaspillage alimentaire en établissant des marchés du producteur au consommateur tout en valorisant les produits alimentaires restant dans la chaîne de consommation. L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche a pour rôle important de rapprocher les zones urbaines des zones de production, des producteurs et des transformateurs, ainsi que d’améliorer et de développer la chaîne alimentaire en raccourcissant les circuits de distribution afin de préserver la qualité des aliments et de réduire leur détérioration due aux périodes de stockage et de vente prolongées.
Ceci s’ajoute à la création d’unités de recyclage des déchets organiques et de leur utilisation comme engrais organique, favorisant ainsi la valorisation des produits agricoles et leurs retombées économiques. Le projet comprend la création de quatre marchés du producteurs au consommateur dans les municipalités concernées, l’activation de partenariats entre les marchés et les municipalités, ainsi que l’acquisition d’équipements pour la valorisation des produits agricoles et la production d’engrais organiques. Il y a 4 principaux objectifs visés. Primo, renforcer la sécurité alimentaire en réduisant la détérioration des produits agricoles et le gaspillage alimentaire lors de la phase suivante.
Secundo, améliorer les connaissances et les compétences en matière de solutions durables de gestion des déchets. Tertio, accompagner les municipalités dans la transformation des systèmes alimentaires en milieu urbain. Quatro, renforcer les partenariats entre les municipalités et l’Utap.
Mais pour les atteindre, l’éclosion d’une génération de futurs agriculteurs conscients, écologiquement responsables et éveillés devient indispensable. Alors les jeunes, même enfants, s’inscrivent au cœur du projet.
Former une génération consciente
Dans ce contexte, Mohamed Ben Khalifa, membre du bureau exécutif national de l’Utap, a décrit les contours du projet avec des problématiques concernant à la fois le secteur agricole et environnemental. «L’attrait du programme est le fruit du projet conjoint entre l’UTAP et l’Organisation mondiale de l’alimentation (FAO) des Nations Unies ainsi que les municipalités de Tunis et de La Goulette.
Ce projet est né des statistiques réalisées par la FAO. Le rôle du syndicat dans le projet de l’Utap est de recycler les déchets, créer des projets de qualité pour les agriculteurs, en particulier les jeunes, et inviter à investir pour réduire le gaspillage, sensibiliser les agriculteurs et les éleveurs, et à travers cette journée de sensibilisation des jeunes agriculteurs, afin que l’on puisse former une génération consciente». Avant de poursuivre quant à l’intérêt de créer un Environnement sain et propice à des résultats tangibles en matière de réduction du gaspillage alimentaire: « Il s’agit de garantir que les revenus des marchés municipaux proviennent du circuit de distribution et des producteurs, tout en maintenant la qualité de la production, qui est parmi les meilleures en Tunisie.
On a mis à profit l’expérience des agriculteurs, dans la réduction du gaspillage, et c’est pourquoi on s’attend à ce qu’il soit valorisé par l’État. On est économes et prudents, en tant que membres de l’agriculture biologique. On essaie de promouvoir des projets biologiques pour lesquels on encourage les investisseurs, comme le projet de séchage des céréales.
On dit qu’on a perdu notre production, qui stagne et ne retourne pas sur les marchés de gros ni n’est vendue, et qui est en désuétude, sans valorisation, et dont la forme est nouvelle. Concernant le projet de séchage des céréales pour les marchés, un projet très important, et le marché actuel exige qu’on éduque nos enfants sur les problèmes de santé alimentaire liés à des aspects environnementaux, économiques et éducatifs. Nous sensibilisons et construisons une génération qui comprend la valeur et croit en une alimentation saine, à commencer par un agriculteur spécialisé.
A l’avenir, on souhaite diffuser le projet à l’échelle de la région et des villages, en partenariat avec les municipalités et les syndicats dont l’Utap. Nous appelons la génération à être éveillée et à préserver son sens, à savoir quoi manger. Nous essayons de mieux comprendre ce dont nous parlons et de mieux comprendre ce que l’on mange précisément, ce qui est lié aux produits alimentaires, et en essayant de l’établir et de lui redonner son rôle dans le cycle économique».
On lui a demandé de donner son point de vue sur la sécurité alimentaire actuellement en Tunisie : «Concernant la sécurité alimentaire, c’est une préoccupation majeure des autorités. Il y a un axe politique clair pour parvenir à la sécurité alimentaire et nous essayons d’atteindre l’autosuffisance et la souveraineté alimentaire. Ce slogan est porté par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche pour encourager les agriculteurs à exploiter toutes les exploitations agricoles afin de devenir une force productive dans la région qui préserve notre alimentation, notamment dans l’agriculture à grande échelle. De plus, pour parvenir à la souveraineté alimentaire, nous avons plusieurs projets et propositions, comme la culture hydroponique.
Vu les changements climatiques qui évoluent au niveau mondial et surtout au niveau de notre pays, nous avons des solutions et tous nos témoins de la plus haute autorité et de l’Union tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche et de l’agriculture pour que nous puissions essayer de comprendre c’est notre travail pour atteindre la sécurité alimentaire de notre pays».
En parallèle, le marché de l’agriculteur s’est tenu, dans un espace aménagé à l’extérieur du bâtiment de l’Utap et qui a suscité la curiosité des visiteurs jeunes et moins jeunes. Des produits du terroir ont été exposés à la vente dont les confitures à base de figues de Djebba, sous le label AOC (appellation d’origine contrôlée), ou d’oranges amères. Plus encore des stands de fromagers, d’huile d’olive, mais aussi d’épices et de pâtes ont attiré la clientèle. Une journée d’activités au sein de l’Utap qu’on espére voir se renouveler, sous d’autres thématiques.