En circulant aussi bien sur les routes de grande circulation qu’au centre ville, on ressentait, en ce début de semaine, qu’il y avait une ambiance différente.
La Presse — Effectivement, à part ceux qui passaient leur «bac» aujourd’hui, tous les élèves étaient à la maison. Il y avait forcément moins de mouvements et… plus de concentration.
Le «bac», ce laisser passer pour changer de vie, de rythme, de nourrir tous les espoirs et rêves de ceux et celles qui aspirent à une carrière, à des découvertes, à une consécration.
Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Éducation, Noureddine Nouri, a souligné que les préparatifs des examens avaient débuté dès la rentrée scolaire. Il a salué le climat pédagogique apaisé, qui a permis de boucler les programmes dans l’ensemble des établissements secondaires. A vrai dire, c’est le principal pour les aspirants bacheliers et pour leurs parents, qui dépensaient des fortunes pour les cours de rattrapage, en raison des problèmes sans fin qui se posaient et faussaient toutes les prévisions.
Le ministre a rappelé aux élèves la discipline à laquelle ils devaient s’astreindre, en respectant strictement les règles auxquelles obéissent les examens, notamment l’interdiction d’introduire ou d’utiliser des appareils électroniques, rappelant que toute fraude sera sévèrement sanctionnée.
Les épreuves de la session principale du baccalauréat 2025 ont donc démarré hier lundi 2 juin en Tunisie, avec la participation de 151.808 candidats à l’échelle nationale.
Les examens se dérouleront sur trois jours consécutifs, soit les 2, 3 et 4 juin. Contrairement aux années précédentes, cette session bénéficiera de quatre jours de repos exceptionnels, une mesure mise en place pour alléger la charge des candidats et améliorer les conditions d’examen.
Cette pause sera observée et coïncidera avec les vacances de l’Aïd El-adha, avant la reprise des épreuves les 9, 10 et 11 juin 2025
Les résultats seront annoncés le 24 juin
La session de contrôle est quant à elle prévue du 30 juin au 3 juillet, avec une publication des résultats fixée au 13 juillet 2025.
Devant le lycée El Menzah VI, vers dix heures trente, nombre de candidats avaient déjà quitté l’établissement. Des petits groupes se formaient spontanément. On se connaissait ou des candidats qui se sont connus par l’effet du hasard.
«Alors, ça a marché pour aujourd’hui?»
«Plutôt bien, mais c’est curieux, en franchissant le pas de la classe de cet établissement, j’ai revécu un flash back de toutes mes années scolaires. Mon tablier rose, mes cheveux tressés, le sac que je traînais péniblement. Il était sans doute plus lourd que moi». Elle était souriante visiblement à l’aise.
Le bac est l’événement de l’année pour des familles qui sont saisies par une inquiétude qui durera le temps des épreuves et, bien sûr, cédera la place à une angoisse tenace que rien ne vient calmer. Cette année, c’est l’Aïd qui vient se greffer sur cette épreuve suprême, que toute la famille subit.
Au diable le mouton. L’Aïd de cette année aura une saveur bien spéciale. Il est conditionné par la réussite ou l’échec des candidats.
Ces jumeaux ont passé leurs épreuves dans le même centre, mais pas dans la même salle.
Ils viennent de remettre leurs copies et se hâtent de poser la question d’usage. Est-ce que cela a marché ?
Ils semblent contents.
«L’épreuve de philo a été facile», nous annonce la fille.
«Oui mais, on dit que lorsque le premier jour est clément, la suite est difficile», intervient son frère.
Facile ou difficile, on n’a plus le choix. «C’est ce qu’on a accumulé dans la tête qui va prévaloir».
Celui qui s’est préparé sera récompensé. Pour les autres, ceux qui ont flâné en route, ils seront bien embêtés de se rattraper.
Leur père, qui pensait qu’ils discutaient avec un de leurs professeurs, intervient.
«Heureusement que cette année n’a pas été saucissonnée par les grèves et les arrêts intempestifs des cours. Ce calme a permis aux enfants de travailler dans une atmosphère plus sereine et d’avoir moins de stress».
On dit que l’on passe son bac pour en finir avec les études.
Ce n’est pas toujours vrai. Pour ceux qui ont des ambitions, tout ne fait que commencer.