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Tunisie – Météo : légère baisse des températures ce 4 août 2025

L’Institut national de la météorologie (INM) prévoit, pour lundi 4 août 2025, un temps qui sera marqué par des passages nuageux sur la plupart des régions.

Les températures maximales seront en légère baisse et varieront entre 28 et 33 °C au nord, les hauteurs et les régions côtières, et entre 34 et 40 °C ailleurs dans le pays.

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ECLAIRAGE – Néomercantilisme et géopolitique – Un retour stratégique ou un repli systémique ?

La récente publication de l’IACE sur « Le néomercantilisme : vers la formation d’un nouveau système économique mondial » s’inscrit dans un contexte de turbulences internationales où la globalisation, autrefois vecteur de convergence, semble aujourd’hui éclatée en sphères d’influence, tensions commerciales et nationalismes économiques.

Le constat proposé par l’Institut est factuellement rigoureux mais idéologiquement lisse. Derrière la neutralité du propos se dessine une profonde mutation du capitalisme mondial : une transformation où les logiques de coopération cèdent la place à des stratégies de puissance, et où l’intérêt national supplante toute ambition collective.

 

Du mercantilisme classique à sa résurgence contemporaine : l’illusion de la continuité

Le texte établit un parallèle historique entre le mercantilisme des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles et sa forme contemporaine. À première vue, le lien semble pertinent : la volonté d’accumulation, la primauté de l’export sur l’import, la centralité de l’État dans la stratégie économique. Mais ce rapprochement masque des différences fondamentales.

Le mercantilisme classique s’inscrivait dans un monde de monarchies absolues, d’empires coloniaux et de monnaies métalliques. Le néomercantilisme actuel, lui, s’implante dans une économie financiarisée, interconnectée, où les flux immatériels (données, brevets, normes, capitaux) pèsent souvent davantage que les marchandises. Ce que nous appelons aujourd’hui néomercantilisme est moins un retour qu’un recyclage – un habillage idéologique d’un capitalisme d’État stratège, interventionniste, technologique, profondément asymétrique.

 

La souveraineté économique : impératif stratégique ou prétexte hégémonique ?

La chronique de l’IACE insiste, à juste titre, sur les cinq piliers du néomercantilisme : autonomie technologique, protection des marchés, affirmation politique, sécurisation des ressources et contrôle des flux financiers. Ce cadrage est pertinent. Il reflète la volonté croissante des puissances – États-Unis, Chine, Europe – de réduire leur vulnérabilité structurelle face à un monde instable.

Mais ce positionnement, présenté comme un réflexe défensif, masque une réalité plus cynique : l’usage du néomercantilisme comme levier de puissance, souvent à sens unique. La « souveraineté économique » des puissants devient un instrument pour restreindre celle des autres. Par exemple, les sanctions technologiques imposées à la Chine, les restrictions sur les IDE dans les secteurs sensibles, ou encore les aides d’État massives sous couvert de transition écologique en Europe ne visent pas seulement à se protéger, mais à dominer, à verrouiller les rapports de dépendance.

 

La logique des blocs : vers une fragmentation géoéconomique du monde

L’un des angles morts de l’analyse réside dans la tendance à la bipolarisation, voire à la fragmentation du système économique mondial. Les politiques néomercantilismes, en renforçant les préférences nationales, les relocalisations et les exclusions réciproques, participent à l’érosion du multilatéralisme. L’OMC est marginalisée. Les accords bilatéraux supplantent les règles communes. Les normes deviennent des armes.

Le danger n’est pas théorique. Il est tangible : fragmentation des chaînes d’approvisionnement, inflation importée, compétition fiscale, explosion des subventions industrielles, guerre des brevets. Tout cela conduit à un « capitalisme géopolitique » dans lequel l’économie devient un champ de bataille permanent, sans arbitre, ni règles universelles.

 

Néomercantilisme et pays en développement : le piège de la périphérie

L’article ne dit presque rien sur la place des pays en développement dans ce nouvel échiquier. Or, pour des économies comme la Tunisie (nous y reviendrons), l’impact du néomercantilisme mondial pourrait être dévastateur. Dépendante des importations stratégiques (technologies, énergie, matières premières) et des marchés extérieurs pour ses exportations (agroalimentaire, composants automobiles, textile), la Tunisie risque de subir les effets collatéraux d’un repli protectionniste généralisé.

L’accès aux financements internationaux devient plus conditionné politiquement. Les normes imposées par les blocs dominants (règles d’origine, critères environnementaux, exigences technologiques) créent de nouveaux obstacles à l’intégration. Même les secteurs où la Tunisie pouvait espérer renforcer sa compétitivité – comme les services numériques – sont désormais verrouillés par des logiques de souveraineté technologique.

Face à cela, le risque pour la Tunisie serait de céder à la tentation mimétique : copier les politiques protectionnistes des grandes puissances sans disposer ni des marges budgétaires, ni des capacités industrielles, ni des leviers technologiques. Une souveraineté économique sans base productive ne serait qu’un slogan.

 

Un monde sans règles, ou un monde à réinventer ?

La chronique conclut que le néomercantilisme incarne une transition vers un nouveau système économique mondial. Mais elle ne dit pas si ce système sera plus juste, plus soutenable, ou plus stable. Or, c’est là que se situe l’enjeu central : dans l’absence d’une vision alternative.

Peut-on réellement bâtir un ordre économique fondé uniquement sur la compétition stratégique, la sécurisation des intérêts nationaux et la logique d’exclusion ? Le retour des États dans l’économie est nécessaire, mais leur repli sur eux-mêmes est dangereux.

Faut-il vraiment revenir au mercantilisme, ou ne vaudrait-il pas mieux redéfinir la souveraineté économique autour de la coopération régionale, de la solidarité technologique et d’une réforme du multilatéralisme ?

 

Souveraineté ou souverainisme économique ?

L’IACE a le mérite d’attirer l’attention sur un phénomène en pleine expansion. Mais en en faisant une évolution naturelle, presque inévitable, il court le risque de normaliser un processus profondément inégalitaire. Le néomercantilisme n’est pas une panacée. C’est une stratégie d’exception devenue système. Il peut répondre à des besoins de sécurité à court terme, mais il fragilise les fondements de l’économie mondiale à long terme.

Pour la Tunisie, comme pour les autres économies périphériques, la solution n’est pas de s’aligner aveuglément sur cette dynamique, mais de repenser ses leviers d’intégration, d’innovation et d’alliance. Il faut construire des espaces d’autonomie, certes, mais sans rompre avec les principes d’ouverture, de dialogue et d’équité. La souveraineté économique n’est pas un repli, c’est une capacité à choisir, à négocier et à inventer son propre modèle.

A suivre…

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Football : la Supercoupe de Tunisie pour l’EST qui réalise un triplé historique

L’Espérance Sportive de Tunis (EST) a remporté, dimanche 3 août 2025, la Supercoupe de Tunisie de football pour la saison 2024-2025 en s’imposant face au Stade Tunisien (1-0), au stade Hammadi Agrebi de Radès. Un penalty transformé par l’Algérien Youcef Belaïli à la 39e minute a suffi aux « Sang et Or » pour sceller le sort de cette finale.

Avec ce huitième sacre dans la compétition (après 1960, 1993, 2001, 2019, 2020, 2021 et 2024), l’Espérance boucle un triplé mémorable cette saison, après avoir déjà remporté le championnat et la Coupe de Tunisie. Ce succès confirme également la domination des hommes de Maher Kanzari sur le Stade Tunisien, battu pour la troisième fois en finale cette année, après la Supercoupe 2023-2024 en février (2-0) et la Coupe de Tunisie en juin dernier (1-0).

Disputée à une semaine du coup d’envoi de la Ligue 1, cette Supercoupe a permis aux deux formations de faire valoir leur potentiel technique. Les titulaires confirmés comme les nouvelles recrues ont montré de belles choses, malgré une efficacité offensive parfois absente.

L’Espérance s’est procurée la première vraie occasion du match à la 12e minute : Achraf Jabri a servi une passe en or à l’Ivoirien Abdulramane Konaté, dont la frappe a frôlé le poteau. En face, les Stadistes ont répliqué avec une belle incursion de Khalil Ayari sur le flanc droit, puis une occasion franche de Youssef Touré, qui a tiré au-dessus alors qu’il était idéalement placé.

Le tournant est survenu à la 37e minute, lorsque le gardien stadiste Noureddine Farhati a raté une relance, permettant à Youcef Belaïli d’intercepter le ballon et de tirer au but. Le ballon a été dégagé in extremis par Adem Arous, mais l’arbitre Houssem Boularès a estimé qu’il y avait main dans la surface. Malgré la protestation des joueurs du Bardo, le penalty a été confirmé et transformé avec sang-froid par Belaïli (39e).

Mené au score, le Stade Tunisien est revenu des vestiaires avec plus d’audace offensive, tentant de mettre en difficulté la défense bien organisée de l’Espérance. A la 66e minute, les Stadistes ont réclamé un penalty après un contact litigieux entre Amine Jaouadi et Haïthem Dhaou, mais l’arbitre a laissé jouer.

L’Espérance, de son côté, a géré prudemment son avance, procédant par contres rapides. Maher Kanzari a effectué deux changements à la 70e minute : Jabri a cédé sa place à Aboubacar Diakité, et Konaté a été remplacé par Houssem Tka. Des remplacements qui ont failli porter leurs fruits.

A la 80e minute, Belaïli a offert une passe millimétrée à Tka, qui a buté sur Farhati. Trois minutes plus tard, Ben Hamida a centré parfaitement pour Diakité au second poteau, mais ce dernier a manqué sa tête devant les cages vides (83e). Enfin, à la 85e, Belaïli a failli doubler la mise sur coup franc, mais sa frappe est passée juste à côté du poteau.

Les dernières minutes n’ont rien changé au score. L’Espérance a su gérer la pression et contenir les offensives stadistes, décrochant ainsi un nouveau trophée qui lui permet de démarrer la saison 2025-2026 sous les meilleurs auspices.

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Création de la banque postale : élargir l’accès bancaire

Le projet de loi portant création de la Banque Postale, présenté par un groupe de députés, a pour objectif de permettre à une large part de la population tunisienne, encore exclue du système bancaire, d’accéder plus facilement aux services financiers. C’est ce qu’a révélé Zied Maher lors de son intervention sur les ondes de Diwan fm. 

Selon les députés à l’initiative de ce projet, la Banque Postale jouera un rôle social et économique important, en tant qu’établissement bancaire populaire offrant divers services, notamment l’octroi de crédits destinés aux personnes vulnérables, aux travailleurs et aux fonctionnaires.

Selon lui, la création de cette nouvelle banque encouragera la concurrence dans le secteur bancaire, grâce à des offres différenciées qui bénéficieront positivement aux clients actuels des banques.

La Commission des finances et du budget de l’Assemblée des représentants du peuple a examiné le projet de loi n° 82 de 2025 relatif à la Banque Postale, présenté par ce même groupe de parlementaires.

L’article 4 de ce projet détaille les missions de la Banque Postale : octroi de prêts, ouverture de comptes courants et d’épargne, opérations de retrait manuel, retraits instantanés, ainsi que le change de devises étrangères dans le respect de la législation en vigueur. L’ensemble des services financiers actuellement assurés par La Poste Tunisienne sera transféré à cette filiale dédiée.

Cette Banque Postale sera une entreprise publique dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, soumise aux lois commerciales et bancaires en vigueur, dans le cadre des dispositions légales établies. Son capital initial est fixé à 60 millions de dinars, à libérer sur une période maximale de quatre ans.

Le projet entend rapprocher les services financiers des citoyens, faciliter l’accès à ces services par une tarification différenciée raisonnable, et proposer des produits financiers adaptés aux catégories sociales peu ou pas couvertes par le système bancaire actuel, notamment les personnes à revenus très faibles, faibles ou moyens.

En résumé, la Banque Postale  se positionnera comme un acteur bancaire à vocation populaire et sociale, favorisant l’inclusion financière des populations exclues ou mal desservies, en apportant notamment des solutions de crédit adaptées et une gamme complète de services issus de La Poste Tunisienne.

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Moez Chargui remporte le Challenger de Porto de tennis

À 32 ans, le Tunisien Moez Chargui a remporté sept matchs consécutifs pour décrocher le titre le plus prestigieux de sa carrière lors de l’ATP Challenger Eupago Porto Open. 

Déjà conquis par cette ville, il ne l’oubliera pas. Ce tournoi, organisé par l’Association de Tennis de Porto avec le soutien de la Fédération Portugaise de Tennis, a clôturé sa 27e édition dans une salle comble au Complexo Desportivo do Monte Aventino.

Fort de ses 13 titres ITF, dont cinq remportés cette saison, Chargui, classé 312e mondial, a profité de son élan à Porto pour battre facilement l’Italien Francesco Maestrelli (178e, 6e tête de série) en finale, sur le score de 6-3, 6-2 en 76 minutes, signant ainsi la plus grande victoire de sa carrière.

Entré dans le tableau principal via les qualifications, le Tunisien a décroché sa septième victoire de la semaine et sa 53e en 2025, dans une finale essentiellement italienne, puisqu’il réside à Milan et parle parfaitement la langue.

Malgré la chaleur, il a littéralement enflammé le court Eupago, et, ému, a célébré ce succès majeur à un moment avancé de sa carrière, après avoir surmonté de nombreuses blessures. Le soutien enthousiaste du public de Porto l’a beaucoup touché.

Selon les médias locaux lors de la  conférence de presse, il a salué l’ambiance exceptionnelle et le soutien du public qui lui ont donné l’impression de jouer en Tunisie, tout en étant à Porto. Il a qualifié sa finale d’un de ses meilleurs matchs, surtout sur le plan mental, soulignant qu’il n’avait rien à perdre en venant des qualifications, ce qui a probablement mis son adversaire sous pression.

Cette victoire lui permettra de progresser jusqu’à la 211e place au classement ATP dès lundi, battant son record personnel atteint en octobre 2023 (271e). Elle ouvre pour lui les portes d’une probable première participation en Grand Chelem à l’Open d’Australie.

Cette 27e édition du Eupago Porto Open a débuté le 13 juillet avec un tournoi WTA 125, suivi le 20 juillet par un ITF M25, pour se terminer la semaine du 27 juillet avec ce tournoi ATP Challenger 100.

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Ahmed Jaouadi, champion du monde du 1500 m NL

Le nageur tunisien Ahmed Jaouadi a été sacré champion du monde du 1500 m nage libre en remportant la finale dimanche aux Mondiaux 2025 de Singapour, avec un temps de 14:34.41.

 

Âgé de 20 ans, il a devancé l’Allemand Sven Schwarz (14:35.69) et l’Américain Bobby Finke (14:36.60).
Il s’agit de sa deuxième médaille d’or lors de ces championnats, après avoir remporté mercredi la finale du 800 m nage libre en 7:36.88.

A noter également que le nageur tunisien a déjà été sacré champion du monde du 800 m il y a 72 heures.

Lire aussi: Mondiaux de natation : Ahmed Jaouadi, mettre du 800 m avec un record personnel

 

Pour mémoire, Jaouadi avait déjà décroché l’or du 1500 m nage libre et le bronze du 800 m nage libre lors des Championnats du monde en petit bassin à Budapest en 2024.

 

Aux Jeux olympiques de Paris 2024, il avait terminé quatrième sur 800 m et sixième sur 1500 m nage libre.

Avec TAP

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Le ministère de la Santé défend ses équipes face aux fake news et appelle à la responsabilité

Le ministère de la Santé a réaffirmé avec fermeté le professionnalisme de ses équipes médicales suite à la diffusion de fausses informations concernant la prise en charge d’un patient dans un hôpital public, en appelant à la responsabilité face aux campagnes de désinformation et de diffamation.

Dans un communiqué publié samedi soir, il a précisé que le cas concernait une pathologie grave et rare de l’aorte, nécessitant une intervention d’urgence vitale. L’équipe médicale a réagi avec rapidité et efficacité, sauvant la vie du patient grâce à une coordination exemplaire entre les différents services, sans aucun manquement aux protocoles ni négligence.

Le ministère a annoncé l’ouverture d’une enquête médicale et administrative afin d’assurer transparence et responsabilité, tout en condamnant fermement la divulgation illégale des noms des médecins concernés ainsi que les campagnes de stigmatisation et de diffamation. « La stigmatisation des professionnels de santé porte atteinte à leur dignité et à leur droit à une protection juridique », a-t-il rappelé.

En réaffirmant son soutien total au personnel soignant et en saluant leurs sacrifices quotidiens au service de la santé publique, le ministère a enfin appelé au respect éthique, à la dignité des patients comme des soignants, et à la lutte contre toute forme de désinformation pouvant compromettre la confiance dans le système de santé.

Avec TAP

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Tourisme, des recettes juteuses cachant des signes de fragilité

La Tunisie a toujours misé sur le tourisme, qui reste incontestablement un pilier de l’économie du pays, constituant une source importante d’emplois et de devises. Avec les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger, les recettes touristiques permettent de réduire le déficit courant et de couvrir une part importante du service de la dette. Selon les derniers chiffres publiés, les revenus de l’activité touristique ont atteint, durant les six premiers mois de l’année 2025, 3 284 millions de dinars (environ 1116 millions de dollars). Ces recettes ont augmenté de 8,5% par rapport à l’année passée. Cette progression marque un ralentissement, comparé à celles de juin 2024 (15,3%) et au rebond enregistré en juin 2023 (82,6%) après la crise de Covid-19. La part des revenus du tourisme dans le PIB a certes légèrement dépassé le niveau d’avant la pandémie (1,9% contre 1,7%), mais elle reste en deçà des moyennes atteintes avant la révolution (2,4% du PIB entre 2008 et 2010).

Le secteur du tourisme a pu montrer une certaine résilience face aux différents chocs domestiques et internationaux. Mais la décélération de la croissance des recettes révèle un essoufflement du modèle basé sur un tourisme de masse, principalement balnéaire, généralement peu rentable et fort dépendant du cycle saisonnier. La mise en place de la stratégie nationale de développement du tourisme durable 2035, de la stratégie globale de digitalisation et le projet de création d’un observatoire national du tourisme tentent d’offrir un modèle alternatif. Un modèle basé sur une diversification des produits (tourisme culturel, écologique, médical) et des marchés (pays asiatiques) et une digitalisation des contenus promotionnels et des services touristiques.

Ces stratégies sont loin d’être une panacée, tant qu’on tarde ra à relever les défis, avec un modèle de propreté urbaine, de respect de l’environnement et de qualité du transport public, qu’il soit aérien, maritime, ferroviaire et même routier. La concurrence reste rude dans la région, la Tunisie est en compétition directe avec d’autres destinations méditerranéennes et africaines qui l’ont largement devancée dans la modernisation de leur secteur touristique. L’accélération des réformes dans ce secteur est vitale. Le tourisme doit être le fer de lance de l’économie tunisienne et non son talon d’Achille.

Par Lamia Jaidane-Mazigh 

Cet article est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin du 30 juillet au 27 août 2025.

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Bourse de Tunis : Tunindex progresse de 2,23% en juillet 2025

En juillet 2025, l’indice Tunindex a clôturé à 11 834,99 points, enregistrant un gain de 2,23%, après une progression de 1,88% en juin 2025, selon l’analyse mensuelle publiée par la Bourse de Tunis. Depuis le début de l’année, ses gains cumulés s’élèvent à 18,90%, contre une hausse de 12,01% sur la même période en 2024.

Le volume des échanges sur la cote a atteint 401,4 millions de dinars (MD), soit une augmentation de 45,2% par rapport au mois précédent. Le volume moyen quotidien des échanges s’est établi à 18,2 MD, en hausse par rapport à 14,5 MD en juin, et à 11,7 MD depuis le début de l’année 2025.

Concernant le Tunindex20, il a progressé de 1,89% en juillet 2025, après un gain de 2,28% en juin, pour clôturer à 5 306,27 points. Sur l’ensemble de l’année, le Tunindex20 affiche une hausse de 21,89%, contre une progression de 14,52% durant la même période en 2024.

Avec TAP

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Célébration de la fête nationale suisse à Tunis : un symbole d’amitié et de partenariat

Le 1er août marque en Suisse le jour de la fête nationale, célébrant le Pacte fédéral de 1291, alliance historique entre les cantons d’Uri, de Schwytz et d’Unterwald. Cette commémoration a traditionnellement lieu sur la prairie du Grütli, lieu symbolique où le président de la Confédération prononce un discours. Il est important de noter que cette date est un jour férié officiel en Suisse depuis 1993.

À cette occasion, l’ambassade de Suisse en Tunisie a organisé une cérémonie à Tunis. L’ambassadeur Josef Renggli a ouvert la soirée en rappelant la signification de cette fête. Il a expliqué que si le pacte initial concernait trois cantons, aujourd’hui, la Suisse compte 26 cantons, chacun bénéficiant d’une large autonomie avec ses propres constitutions, parlements, gouvernements et tribunaux. Ces cantons gèrent notamment l’éducation, la santé, la police et l’aménagement du territoire, ce qui permet d’adapter les politiques publiques aux réalités locales tout en préservant la diversité culturelle et linguistique du pays.

Par ailleurs, l’ambassadeur a souligné les excellentes relations humaines et économiques entre la Suisse et la Tunisie. Il a rappelé qu’environ 20 000 Tunisiens vivent en Suisse, tandis que plusieurs centaines de Suisses résident en Tunisie. Sur le plan économique, environ 100 entreprises suisses sont implantées en Tunisie, employant près de 14 000 personnes. En 2024, de nouveaux projets et extensions d’entreprises suisses ont permis la création d’environ 2 200 emplois, plaçant la Suisse en cinquième position parmi les investisseurs créateurs d’emplois en Tunisie.

Un autre signe fort des liens étroits est l’augmentation des connexions aériennes directes entre les deux pays. En mai 2025, une nouvelle ligne a été ouverte entre Berne et Monastir, témoignant de l’intérêt accru des Suisses pour la Tunisie. L’ambassadeur a indiqué que son équipe travaille activement à renforcer encore davantage ces échanges.

Sur le plan politique, plusieurs rencontres ont eu lieu ces derniers mois entre représentants tunisiens et suisses, notamment lors du Forum économique de Davos en janvier 2025, avec les ministres Mohamed Ali Nafki et Samir Abdelhafid, ainsi que lors des consultations politiques bilatérales en février avec le ministère des Affaires étrangères tunisien. Ces échanges ont confirmé la qualité des relations bilatérales et permis d’aborder des questions concrètes.

L’année écoulée a également été marquée par le lancement du nouveau programme de coopération 2025-2028, élaboré en concertation avec de multiples partenaires, publics et privés. Ce programme vise deux objectifs majeurs : la stabilité économique et la stabilité sociale en Tunisie. Il s’organise autour de quatre priorités thématiques : le développement économique, le développement social, la gouvernance de la migration et la lutte contre le changement climatique.

Un accent particulier est mis sur la formation professionnelle. L’ambassadeur a rappelé que la coopération dans ce domaine est une tradition ancienne, citant par exemple un centre de formation professionnelle à Gabès en 1965, démontrant ainsi un engagement de longue date.

Sur les questions internationales, M. Renggli a évoqué les crises majeures actuelles, notamment la guerre en Ukraine et la situation dramatique à Gaza. La Suisse s’engage fermement en faveur d’un ordre multilatéral fondé sur des règles et pour la paix dans le monde. Concernant Gaza, le gouvernement suisse exprime sa profonde inquiétude face aux souffrances humaines et appelle Israël, en tant que puissance occupante, à garantir un accès humanitaire immédiat et sans entrave à l’ONU et ses partenaires.

L’ambassadeur a également tenu à remercier les sponsors de la soirée, notamment les entreprises suisses Roche et SIKA, ainsi que le canton de Saint-Gall, représenté par son président présent à la cérémonie. Ces contributions ont permis la réussite de l’événement.

Pour sa part, la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, a exprimé sa satisfaction quant à la qualité des relations bilatérales. Elle a souligné la concordance des visions de la Suisse et de la Tunisie, parfaitement en phase avec les priorités nationales tunisiennes.

La ministre a mis en avant les fondements solides de la coopération entre les deux pays, notamment dans la promotion d’un développement économique inclusif et durable, l’amélioration du cadre macroéconomique, le soutien à des filières porteuses et le développement des compétences humaines.

Coopération Tuniso-suisse dans l’amélioration des services de base

Elle a également salué la concentration des programmes bilatéraux sur des secteurs à forte valeur ajoutée tels que la modernisation du textile, le développement de l’agriculture biologique, la valorisation des produits de terroir et le renforcement du tourisme durable. Elle a rappelé l’importance de la coopération dans l’amélioration des services de base, la cohésion sociale, la transition énergétique, le développement urbain et la formation professionnelle pour la période 2025-2028.

Enfin, la ministre a noté avec satisfaction la croissance notable des échanges commerciaux et des investissements suisses en Tunisie. Elle a aussi évoqué l’accord de partenariat récent signé en juin entre l’Agence de promotion de l’investissement extérieur et la Chambre de commerce Tunisie-Suisse, qui devrait favoriser de nouveaux partenariats à forte valeur ajoutée.

Le secteur touristique bénéficie également de ces coopérations, avec un accent mis sur le développement inclusif et durable dans le sud-est tunisien, notamment dans les régions de Médenine, Kébili, Gabès et Tataouine. Le programme « Destination durable Tunisie » en est un exemple, avec son orientation vers l’écotourisme, le tourisme culturel et la promotion des produits locaux.

Pour conclure, la ministre a enfin rendu hommage à la communauté tunisienne résidant en Suisse, qui contribue à la prospérité de ce pays ami tout en renforçant les liens d’amitié et de coopération entre la Tunisie et la Suisse, qui fêteront bientôt le 70e anniversaire de leurs relations diplomatiques.

 

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Abir Moussi annonce une grève de la faim pour les droits des femmes

Le 3 août 2025 marque un an depuis le dépôt officiel de la candidature d’Abir Moussi à l’élection présidentielle d’octobre 2024.  C’est ce qu’a révélé le comité de défense d’Abir Moussi dans une lettre adressée à l’opinion publique.

La lettre mentionne que malgré les nombreuses entraves, exclusions et falsifications, notamment la suppression illégale de son nom de la liste des candidats, l’instance supérieure indépendante pour les élections n’a toujours pas pris de décision de rejet officielle, refusant de corriger ses erreurs même après des décisions de justice.

Tout en ajoutant: « Depuis un an, elle subit un traitement d’oppression et de répression politique. La présidente du PDL dénonce en particulier l’interdiction répétée — pour la quatrième fois en douze mois — des visites directes de ses filles, malgré des autorisations judiciaires claires. Plus grave, l’administration pénitentiaire ignore ouvertement les décisions de justice, sans fournir de motifs légaux, ce qui risque selon elle d’aboutir à un refus généralisé d’exécution des décisions judiciaires.
Sur le plan personnel, Abir Moussi affirme que l’État utilise son pouvoir pour la harceler psychologiquement et moralement. Elle explique ne pas céder face à ces pressions, malgré la douleur provoquée par l’injustice faite à ses enfants. Elle témoigne de la maturité et de la patience remarquables de ses filles, malgré cette situation difficile. »

En prévision de la Journée nationale de la femme, elle annonce une grève de la faim symbolique d’une semaine, à partir du 5 août 2025, pour défendre les droits des femmes tunisiennes et soutenir les prisonnières d’opinion. « Elle appelle tous les Tunisiennes et Tunisiens à s’élever contre la violence et les violences politiques qui frappent particulièrement les femmes engagées dans la société civile. »

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Habib Bourguiba, un engagement et une vision qui ont marqué l’histoire du pays

Le 3 août 1903 représente bien plus qu’une simple date : c’est le jour où naquit un enfant au cœur humble, issu d’une famille modeste, destiné à devenir un penseur, un visionnaire et le bâtisseur de la Tunisie que nous connaissons aujourd’hui. Cette Tunisie solide, fière de son identité et de ses valeurs, continue de tenir bon face aux épreuves, aux difficultés et aux tensions.

Pour comprendre pleinement son héritage, rappelons quelques-unes de ses grandes réalisations qui ont façonné notre pays.

Tout d’abord, Habib Bourguiba a profondément transformé l’enseignement religieux en fermant l’Université Zitouna pour créer la Faculté de la Charia et des Fondements de la Religion. Cette initiative visait à moderniser et unifier les programmes afin de répondre aux besoins d’une Tunisie en mouvement, à l’image des réformes menées dans d’autres grandes institutions musulmanes.

Il a aussi donné une importance capitale au travail, qu’il considérait comme une véritable forme de dévotion et le moteur principal du progrès et de la dignité nationale, tout en respectant la foi et les traditions.

Sa lutte pour les droits des femmes a fortement marqué la société tunisienne. En interdisant la polygamie, il a ouvert la voie à plus d’égalité et au respect entre les hommes et les femmes.

Sur le plan de la sécurité, Bourguiba a su consolider l’unité nationale en intégrant différentes forces armées naissantes, forgeant ainsi un État fort et stable.

Symbole de la lutte pour la souveraineté, il a enduré 25 longues années en prison et en exil, avant de soutenir activement les mouvements de libération, notamment en aidant le combat fraternel en Algérie.

En 1961, face à la volonté française de conserver une présence militaire, il a appelé le peuple tunisien à se lever pour défendre la patrie lors de la bataille de Bizerte, affirmant ainsi avec force l’indépendance pleine et entière de la Tunisie.

Enfin, convaincu que le développement devait profiter à tous, il a combattu les clivages régionaux en plaçant l’éducation au cœur des efforts nationaux, faisant construire des écoles dans chaque village pour offrir à toutes les filles et garçons une chance réelle de s’élever et de participer à la construction du pays.

Ces actions et principes témoignent de l’engagement et de la vision d’un homme dont le rôle a marqué l’histoire de la Tunisie contemporaine.

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Météo: temps variable avec orages locaux et vents forts

Le temps sera partiellement nuageux dans la plupart des régions, puis des nuages parfois denses apparaîtront dans l’après-midi sur les zones ouest, accompagnés de cellules orageuses locales avec des pluies éparses, qui atteindront localement certaines régions de l’est.
Quant aux températures, elles resteront stables. La mer sera agitée, devenant progressivement très agitée dans le nord.
Le vent soufflera du secteur nord au nord et du secteur est au centre et au sud, faible à modéré, puis se renforcera près des côtes et dans le sud avec des tourbillons de sable locaux, dépassant temporairement 70 km/h par rafales lors des orages.

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Levée du sit-in devant l’ambassade américaine à Tunis

Le Réseau tunisien de lutte contre la normalisation avec l’entité sioniste a annoncé la levée du sit-in organisé devant l’ambassade des États-Unis à Tunis, qui durait depuis huit jours. Dans une déclaration publiée samedi soir sur sa page officielle, le réseau a souligné la forte mobilisation des citoyens venus de plusieurs régions et gouvernorats du pays, saluant ainsi l’attachement profond et constant des Tunisiens à la cause palestinienne.
Dans cette déclaration conjointe, le réseau et la coordination ont renouvelé leur appel aux Tunisiens à considérer comme « complices » du génocide en cours à Gaza et en Palestine les structures, centres et institutions liés à l’ambassade américaine ainsi que les pays soutenant l’entité sioniste.
Pour le réseau, il est urgent d’adopter une loi criminalisant la normalisation avec l’entité sioniste et d’intégrer la culture du droit palestinien ainsi que l’histoire de la résistance palestinienne et arabe dans les programmes éducatifs, en reconnaissance des efforts du peuple tunisien en faveur de la Palestine.
Le collectif a également réaffirmé son appel au peuple arabe à poursuivre la lutte pour faire échouer les accords de normalisation et le projet d’Abraham, tout en continuant à soutenir sans relâche le peuple palestinien et ses factions résistantes.

Avec TAP

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Entreprises publiques : pragmatisme

Nos ministres peuvent-ils (elles) avoir le sommeil ? A commencer par le ministre du Transport face à l’effondrement et à l’agonie de Tunisair qui fut en son temps l’incarnation et le symbole de cette Tunisie sûre et conquérante. La SNCFT, Etat dans l’Etat, qui marqua de son empreinte les Trente Glorieuses, l’âge d’or de l’économie nationale, sombre dans le coma, dans un état de mort clinique. Le transport urbain est victime d’euthanasie précoce. Il poursuit sa descente aux enfers, au grand dam des usagers qui n’en peuvent plus. La CTN, qui sillonnait naguère les mers chaudes et froides, voit son pronostic vital engagé. Pour combien de temps encore ? Ce navire amiral du transport maritime bat de l’aile plus qu’il n’arbore le pavillon national. Sa flotte se rétrécit comme peau de chagrin, entraînée qu’elle est sur la même pente que Tunisair, la SNCFT et bien d’autres encore.

Grandeur et décadence, vie et mort programmée d’entreprises publiques que rien ne prédestinait à une telle tragédie. Figures emblématiques, elles connurent leur heure de gloire sous la houlette de dirigeants visionnaires, aidés en cela par la politique volontariste de l’Etat. Ces entreprises phares, qui dominaient et structuraient le paysage productif, étaient les principaux leviers de développement d’une économie en construction, aux premiers stades de son démarrage. Elles étaient aussi l’affirmation d’une volonté d’émergence sur la scène mondiale après la longue nuit coloniale. Il y flottait un air de souveraineté retrouvée. Elles avaient osé et elles avaient réussi à faire jeu égal jusqu’à susciter la crainte de concurrents de réputation mondiale.

 

Le temps a, semble-t-il, suspendu son vol sur les ports de Sfax, Bizerte et Zarzis. Ils sont aujourd’hui beaucoup moins ouverts sur le monde qu’ils ne l’étaient par le passé

 

Le ministre de l’Equipement n’est pas non plus à l’abri de terribles insomnies. Il a bien des raisons de s’inquiéter de l’état de délabrement de nos ports, devenus la risée des transporteurs mondiaux. Les bateaux, quand il leur arrive de s’arrimer à quai, y accostent pour ne jamais sortir dans les délais qui sont de rigueur, ne serait-ce que dans le pourtour méditerranéen. Maintenus en rade, faute de manutention aux standards mondiaux, ils provoquent une véritable saignée en ces temps de disette de devises. Que n’a-t-on construit les quais 8 et 9 du port de Radès et mis fin à une gestion calamiteuse d’un autre âge des flux de marchandises !

Le temps a, semble-t-il, suspendu son vol sur les ports de Sfax, Bizerte et Zarzis. Ils sont aujourd’hui beaucoup moins ouverts sur le monde qu’ils ne l’étaient par le passé. Et ne parlons pas de ce serpent de mer qu’est le port en eau profonde d’Enfidha, dont on n’arrête pas de parler depuis plus de 20 ans. Que d’occasions et d’opportunités d’investissements perdues !

Que de rendez-vous ratés pour enclencher une vraie dynamique de développement et une montée en gamme de l’industrie automobile et de bien d’autres filières industrielles ! On n’arrête pas de nous promettre la lune, comme si parler valait réalisation, au seul motif de se dédouaner ou de se faire bonne conscience. Le fait est que les ministres continuent leur chemin sur les décombres de notre infrastructure de transport, pourtant véritable épine dorsale de l’économie nationale. Pendant ce temps, le pays s’enfonce dans la dé pression et poursuit son inexorable déclassement.

La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, pur produit de ce secteur qu’elle maîtrise et qu’elle porte au plus profond d’elle-même, a bien des soucis à se faire à l’idée de voir se saborder de la pire des manières la CPG, l’ETAP…, hier fleurons de l’activité minière et pétrolière dans la région. Le séisme postrévolutionnaire est passé par là.

Ici aussi, comme ailleurs, les transitions énergétiques et environnementales, si nécessaires pour préparer l’avenir, ont pris trop de retard et sont dans un état embryonnaire. Pourtant, le déficit énergétique et le stress hydrique font peser de sérieuses menaces sur le pays. Dire qu’on voyait venir le danger, qu’on avait largement anticipé ses effets sur la balance des paiements, l’agriculture et l’industrie ! A qui la faute ? Comment expliquer cette passivité des pouvoirs publics ?

Anticiper, agir, c’est devenu au-dessus de nos moyens. A peine sommes-nous capables de réagir dans l’urgence, en mode survie, forcément sans grand succès au regard de l’étendue des dégâts. Le coût de l’immobilisme est si élevé qu’il condamne à la paralysie.

 

A quoi peut-on s’attendre dans ces conditions? Gérer le vide ou tirer des plans sur la comète ? Difficile de déplacer les montagnes, pris qu’est le pays dans l’étau des contraintes à nulle autre pareilles. Que peut-on planifier dès lors, sinon craindre le repli, le déclassement et le déclin?

 

Dans ces conditions, le ministre de l’Economie et de la Planification, universitaire et économiste chevronné, une tête bien faite et bien pleine, qui a pour champ de vision l’ensemble des entreprises, paraît en lévitation, hors-sol. Il a d’autant plus de soucis – de quoi troubler son sommeil – qu’il a une conscience aiguë du poids des contraintes qui limitent sa marge de manœuvre.

Quelle politique économique ? Quel type de planification à court ou à moyen terme peut-on mettre en œuvre quand les déficits jumeaux crèvent structurellement tous les plafonds, quand les transferts des revenus du tourisme et des TRE couvrent à peine le service d’une dette abyssale et non soutenable ? Que faire quand le taux d’investissement, à force d’errements budgétaires, chute à près de 11% ? Moins du tiers de ce qu’il est dans la région.

L’épargne nationale, au regard de la situation des entreprises publiques maintenues sous perfusion, est descendue à son plus bas étiage : à peine 6%. A quoi peut-on s’attendre dans ces conditions? Gérer le vide ou tirer des plans sur la comète ? Difficile de déplacer les montagnes, pris qu’est le pays dans l’étau des contraintes à nulle autre pareilles. Que peut-on planifier dès lors, sinon craindre le repli, le déclassement et le déclin?

A quoi bon égrener la liste des ministres aux bilans peu reluisants, qui peinent à agir, alors qu’ils nous proposent à chaque fois de remettre les choses à l’endroit ? Peuvent-ils dormir du sommeil des braves, sachant que de partout montent la déception, les frustrations et la colère ? On a sacrifié l’avenir sans même tirer la moindre satisfaction du présent. Ni investissements structurants, ni projets futuristes, rien de ce qui pourrait nourrir le rêve tunisien : les prix flambent, le chômage se propage comme une traînée de poudre, la misère se répand – plus d’un Tunisien sur quatre vit sous le seuil de pauvreté -, le déclassement social s’institutionnalise. L’informel n’est pas loin de devenir la norme et l’économie formelle l’exception, tout en étant victimes d’une fiscalité devenue confiscatoire.

 

Le pragmatisme et l’aptitude au changement sont de rigueur. Se rendre à l’évidence est une vertu cardinale qui honore plus qu’elle ne décrédibilise. Il faut traiter le mal à la racine pour briser ce cercle vicieux qui sape les fondements des entreprises publiques, ultime creuset de développement.

 

Face à ce malstrom qui balaie tout sur son passage et menace d’emporter des entreprises publiques qui donnent encore des signes de vie, il faut savoir raison garder. Plu tôt que de se résigner ou de s’abriter derrière les mots, mieux vaut s’armer de courage, d’audace, d’humilité et de réalisme. A l’ère de l’IA, l’idéologie n’a plus cours. Le pragmatisme et l’aptitude au changement sont de rigueur. Se rendre à l’évidence est une vertu cardinale qui honore plus qu’elle ne décrédibilise. Il faut traiter le mal à la racine pour briser ce cercle vicieux qui sape les fondements des entreprises publiques, ultime creuset de développement. C’est ici, en même temps qu’à l’extérieur, qu’il faut aller chercher la croissance avec les dents.

Les entreprises publiques, en raison de leur énorme potentiel de développement, doivent retrouver leur statut et leur rôle de pôle de création de richesse, d’innovation technologique et sociale, de leadership et de locomotive de l’économie nationale. Elles doivent retrouver les motivations, les ressorts et les leviers d’une croissance et d’un développement durable.

Sous quelle forme pourraient-elles refaire surface? Le tout-Etat ne garantit pas l’Etat social, pas plus que le moins d’Etat sans redistribution juste et efficace n’est une panacée. Le choix du scénario importe moins que la capacité de rebond des entreprises : restructuration, choix d’un partenaire stratégique, privatisation partielle ou totale. L’essentiel est qu’il y ait un appel d’air : assainissement et injection de capitaux, recapitalisation… Et une autonomie de décision pleine et entière, à travers un mode de gouvernance à l’abri de toute interférence poli tique, sous la houlette de dirigeants d’entreprise visionnaires et de réputation internationale, sans lésiner sur les moyens de leur rétribution.

Quand on est pauvre, la seule recette qui vaille est de pratiquer une politique de riche. Pour se faire respecter et entendre ici et ailleurs. La présence de top managers à la tête des entreprises rassure et sécurise. Ils sauront mobiliser les capitaux des SICAR qui cherchent à s’investir et à rallier les clients aux quatre coins de la planète. Ils ont obligation de résultat après avoir validé leur plan d’action et leur programme. D’un mot, si la volonté d’éviter un naufrage collectif d’entreprises publiques que rien ne condamnait au déclin y est, c’est maintenant ou jamais qu’il faut agir. C’est une question de vie ou de mort. Qui oserait dans ces conditions manifester la moindre résistance sans s’exposer aux pires des déconvenues ?

Cet édito est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n°925 du 30 juillet au 27 août 2025.

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Manipulations et trahisons : le calvaire des élèves

L’incident survenu dans la région du Kef, où les données personnelles de 12 élèves ont été modifiées de manière frauduleuse, n’est pas une simple coïncidence. Tout a commencé par une altération de leurs choix d’orientation, après que leurs informations aient été saisies dans un centre public d’internet. Cette situation révèle malheureusement une volonté claire de perturber et de saboter le processus d’orientation universitaire, qui est pourtant si important pour l’avenir des jeunes.

Devant cette alerte, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, en partenariat avec les ministères des Technologies de communication et de l’Éducation, a lancé une enquête sérieuse afin de retrouver les responsables et de garantir la justice pour chacun des élèves concernés.

Mais ce cas ne doit pas nous faire oublier qu’il n’est malheureusement pas isolé. Comme l’a fait remarquer le politologue Sami Jallouli, tout le monde a été marqué par l’histoire d’un élève qui avait réussi son baccalauréat mais dont les résultats avaient été trafiqués. Heureusement, grâce à son action rapide et au soutien des réseaux sociaux,  notamment Facebook, il a pu récupérer ses droits. Sa voix, portée par des personnes influentes, a enfin été entendue.
Pourtant, derrière ce récit positif, il y a un côté sombre. D’innombrables autres jeunes ont probablement été victimes d’injustices semblables sans même s’en rendre compte, ou sans avoir la possibilité de se défendre. Certains n’ont jamais eu les moyens de vérifier ou de contester ces manipulations qui ont pu gâcher leur avenir.

On peut penser à ce scandale des années 90 à la faculté de droit de Sousse, quand une commission du ministère de l’Enseignement supérieur avait dû réexaminer les résultats. Imaginez : certains candidats avaient été déclarés admis, alors qu’ils n’avaient même pas passé les examens, tandis que d’autres avaient vu leurs notes attribuées à quelqu’un d’autre.

Et de préciser: « Alors, franchement, peut-on croire que ce genre de pratiques ne se produit pas ailleurs, dans d’autres écoles ou universités ? Peut-on vraiment penser que les erreurs, volontaires ou non, n’existent pas ? Et malheureusement, certains parlent même d’achats et de ventes de notes. Ce problème dépasse aussi les frontières de l’éducation : il concerne aussi les concours nationaux. Il m’a par exemple été rapporté qu’une personne inscrite à l’Ordre national des avocats n’avait jamais réussi le concours CAPA. D’autres ont été embauchés sans avoir passé aucun concours, ou y ont participé de façon fictive. »

Avant d’ajouter: « Ces manipulations sont présentes dans de nombreux secteurs. C’est pourquoi je lance un appel à tous ceux qui ont un doute sur leurs notes ou résultats : n’attendez pas, bougez, demandez une révision, même si l’espoir d’un changement semble faible. Ne laissez pas passer cette injustice. Car au final, priver un élève ou un étudiant de ses droits, c’est bien plus qu’une erreur administrative. C’est un profond sabotage de ses années de travail acharné, des sacrifices financiers consentis, de ses efforts constants et des rêves, parfois fragiles mais tellement précieux, de lui-même et de sa famille. Cette injustice nous concerne tous, car elle blesse l’avenir même de notre société. »

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Tarifs douanier de Trump : l’Afrique du Sud soutient ses exportateurs

L’Afrique du Sud annonce qu’elle va élaborer des mesures pour soutenir les exportateurs touchés par le nouveau tarif douanier de 30 % imposé par le président américain Donald Trump, qui devrait entraîner des pertes d’emplois massives notamment dans les secteurs automobile et agricole du pays.

Le ministère du Commerce sud-africain, Parks Tau, a ainsi lancé un « Bureau d’assistance à l’exportation » pour aider les entreprises concernées et les conseiller sur des marchés alternatifs pendant une période qu’il a décrite comme « un moment difficile pour l’Afrique du Sud ».

A souligner que Trump a publié, jeudi 31 juillet, un décret imposant des droits d’importation plus élevés à des dizaines de pays, qui devraient entrer en vigueur dans sept jours (7 août), dans le cadre de ses efforts pour remodeler le commerce mondial en faveur des États-Unis.

« Tous les canaux de communication restent ouverts pour dialoguer avec les États-Unis, et nos négociateurs attendent l’invitation des États-Unis », a déclaré le président Cyril Ramaphosa dans un communiqué publié vendredi 1er août.

Il a ajouté que le gouvernement était en train de finaliser un plan de soutien pour les exportateurs vulnérables, dont les détails seront annoncés prochainement…

Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial bilatéral de l’Afrique du Sud après la Chine, important des biens tels que des voitures, des produits sidérurgiques, du vin et des agrumes. Mercedes-Benz Afrique du Sud est d’ailleurs l’un des principaux exportateurs automobiles du pays vers les États-Unis.

Exportations en danger

Les tarifs douaniers de Trump ont déjà perturbé les exportations de voitures sud-africaines vers les États-Unis, un organisme industriel qualifiant cela de « crise socio-économique en devenir ».

La Banque centrale a estimé que le dernier tarif de Trump pourrait entraîner la perte de 100 000 emplois, principalement dans les secteurs de l’agriculture et de l’automobile.

Les producteurs d’agrumes, fortement dépendants du marché américain, ont déclaré que le passage à des marchés alternatifs tels que l’Asie serait difficile en raison des différences de préférences en matière de fruits.

La Fédération des industries de l’acier et de l’ingénierie d’Afrique australe (SEIFSA) a déclaré que les droits de douane mettaient en danger les exportations d’acier et de produits connexes du pays, qui s’élevaient à 1,8 milliard de dollars l’année dernière.

« Si l’on considère que l’accès aux États-Unis s’est fait par le biais de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui était exempt de droits de douane, l’augmentation des droits de douane à 30 % annule effectivement ce marché », a déclaré le directeur général de la SEIFSA, Tafadzwa Chibanguza, en référence à la loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique.

Chibanguza se dit inquiet quant à la perte de parts de marché au profit de pays comme l’Indonésie, qui ont négocié des tarifs douaniers américains plus bas.

« Une fois que ces tendances d’exportation et ces relations se consolident, même si vous réparez les choses en Afrique du Sud, il est peu probable que vous gagniez des parts de marché à ces pays », a-t-il déclaré à Reuters.

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Amel Djaït : vers une refonte urgente du secteur touristique

Amel Djaït,  membre du bureau exécutif de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien (FITT) a confirmé ce samedi 2 août 2025  sur les ondes d’Express fm que les chiffres publiés par le ministère du Tourisme sur la performance récente du secteur sont officiels, transparents et incontestables.

Lors de son intervention radiophonique, elle a alerté sur la perte d’environ 80 000 lits, qui constitue une véritable crise et soulève de sérieux doutes quant à la capacité des statistiques actuelles à refléter fidèlement la réalité du tourisme en Tunisie.

Concernant le tourisme de proximité, elle a rappelé son rôle moteur depuis 2015, tout en insistant sur la nécessité de le renforcer, notamment en améliorant les services dans les zones frontalières et en s’adaptant aux attentes désormais plus exigeantes des touristes algériens.

En ce qui concerne les touristes européens, Amel Djaït a souligné que la Tunisie reste loin des niveaux enregistrés avant les attentats de 2015.

Bien que les solutions pour relancer le secteur soient bien connues, leur mise en œuvre peine à se concrétiser, malgré les grandes potentialités touristiques du pays.

Elle a également dénoncé une dépendance excessive vis-à-vis du tourisme hôtelier, freinant la croissance des revenus. Selon elle, le faible pouvoir d’achat des visiteurs étrangers s’explique par le manque de diversification de l’offre touristique, des infrastructures insuffisantes, ainsi qu’une dégradation progressive de l’environnement.

Amel Djaït a insisté sur le fait que le tourisme ne se limite pas à l’hébergement en hôtel et a appelé à une prise de conscience collective et à une responsabilisation générale. La Tunisie paraît enfermée dans un cercle vicieux, confrontée à des défis persistants tels que la lourdeur des démarches administratives, les dysfonctionnements dans les aéroports et l’absence de mise à jour des lois, des problématiques qui durent depuis plus de 15 ans.

En conclusion, elle a lancé un appel vibrant en faveur d’une révolution touristique réelle en Tunisie, fondée sur un partenariat renforcé entre les secteurs public et privé, le soutien à l’investissement, et une mobilisation sérieuse pour développer durablement le secteur et accroître sa compétitivité.

À titre informatif, Mehdi Haloui, directeur général de l’Office National du Tourisme, a annoncé que, jusqu’au 20 juillet 2025, la Tunisie a accueilli près de 5,27 millions de visiteurs, soit une hausse de 19,8% par rapport à 2024. Les revenus du tourisme ont atteint environ 3,9 milliards de dinars, tandis que le nombre de nuitées a progressé de 7,1%.

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Mondiaux de natation: vers une 2e médaille d’or pour Ahmed Jaouadi

Après l’or remporté haut la main aux mondiaux de natation à Singapour, mercredi 30 juillet, Ahmed Jaouadi vise une seconde médaille d’or dans l’épreuve du 1500 mètres nage libre, dont la finale aura lieu le samedi 2 août.

A suivre.

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