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Les flux de capitaux vers les marchés émergents vont-ils s’accélérer ?

Malgré la volatilité persistante, les flux de capitaux vers les marchés émergents (ME) était favorable. Cette évolution s’explique par le cycle d’assouplissement monétaire mondial mené par la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE), ainsi que par les mesures de relance massives annoncées par Pékin en septembre. Il est important de noter que ces conditions favorables sont apparues après plusieurs trimestres d’un environnement plus difficile suite au resserrement monétaire agressif qui a eu lieu dans les principales économies avancées en 2022.

Le contexte macro-économique mondial plus positif pousse les capitaux vers les marchés émergents. Selon l’Institute of International Finance (IIF), les entrées de portefeuilles non-résidents vers les marchés émergents, qui représentent les allocations des investisseurs étrangers aux actifs publics locaux, ont connu un changement significatif, passant d’un territoire négatif à un territoire positif fin 2023. Ces entrées ont conduit à une reprise qui se reflète dans les rendements robustes des différentes classes d’actifs des marchés émergents depuis leur point bas en octobre 2023, avec notamment des gains de 20,2 % pour les actions (MSCI EM) et de 19,6 % pour les obligations (JP Morgan EMBI Global).

 

Entrées de portefeuille des non-résidents vers les marchés émergents (moyenne sur 6 mois, milliards USD, 2017-2024)

Sources: Haver, IIF, QNB analysis

Selon nous, les flux de capitaux vers les marchés émergents pourraient encore s’accélérer, malgré les chocs potentiels liés aux conflits commerciaux et à l’utilisation de la politique économique comme arme. Trois facteurs principaux soutiennent les perspectives d’augmentation des flux de capitaux vers les marchés émergents :l’assouplissement continu des politiques des principales banques centrales, l’évolution positive des principaux moteurs de croissance en provenance de Chine et l’amélioration globale des déséquilibres macroéconomiques des marchés émergents, ainsi que la crédibilité de leur politique..

Premièrement, les changements de taux d’intérêt dans les économies avancées devraient favoriser les investissements dans les marchés émergents, car le cycle d’assouplissement des principales banques centrales s’intensifie au cours des prochains trimestres, malgré les inquiétudes liées au populisme budgétaire. En fait, la Fed américaine devrait réduire ses taux directeurs de 75 points de base (pb) l’année prochaine, tandis que la BCE devrait réduire ses taux de 100 pb au cours de la même période. Traditionnellement, les taux d’intérêt sont un moteur majeur des flux de capitaux, les investisseurs cherchant à allouer leurs ressources à des actifs offrant des rendements élevés ajustés au risque. Par conséquent, une réduction des rendements nominaux de référence aux États-Unis et en Europe incite les investisseurs à être plus enclins à allouer à des investissements plus risqués, tels que les actifs des marchés émergents.

 

Pondération des pays de l’indice MSCI EM (% du total, septembre2024)

Sources: Bloomberg, MSCI, QNB analysis

Deuxièmement, la décision des autorités économiques chinoises de prendre des mesures plus globales pour soutenir la croissance et les marchés d’actifs locaux devrait continuer à favoriser les flux de capitaux vers les marchés émergents au cours des prochains trimestres. Cela est essentiel pour stimuler davantage les flux de capitaux vers les marchés émergents, car la Chine est de loin le pays le plus important des principaux indices émergents, tels que le MSCI EM. Après une relance massive englobant des mesures budgétaires, monétaires et réglementaires, le gouvernement chinois a fourni des indications supplémentaires indiquant qu’il est prêt à déployer davantage de mesures si cela s’avère nécessaire pour la croissance et la stabilité financière. Cela devrait raviver l’ambition des investisseurs chinois nationaux et attirer les investisseurs étrangers sous-exposés aux marchés d’actions et de titres à revenu fixe chinois

Troisièmement, les fondamentaux macroéconomiques sont actuellement plus solides dans la plupart des pays émergents. Plusieurs économies avancées ont accumulé de graves déséquilibres en raison de mesures de relance excessives suite à la pandémie et au conflit russo-ukrainien, ce qui a entraîné des problèmes tels qu’une dette publique élevée et une inflation instable. En revanche, la plupart des pays émergents ont fait preuve de prudence dans la gestion de leur marge de manœuvre budgétaire, afin d’éviter une accumulation excessive de dettes ou une vulnérabilité extérieure accrue. En conséquence, plusieurs pays émergents ont gagné en crédibilité politique, ce qui accroît l’attrait de leurs marchés.

 

Globalement, après une période de faibles entrées de capitaux dans les marchés émergents, les perspectives macroéconomiques mondiales plus positives devraient soutenir une accélération des flux. Cette évolution devrait être alimentée par l’assouplissement continu des politiques de la Fed et de la BCE, par une croissance plus forte en Chine et par des conditions intérieures plus robustes dans la plupart des principaux marchés émergents.

D’après analyse QNB

 

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Ouverture des 25èmes Journées Théâtrales de Carthage avec pour slogan « le théâtre de toutes les résistances… l’art de la vie »

La 25ème édition des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) a été ouverte, samedi 23 novembre, au cours d’une cérémonie officielle organisée, au Théâtre municipal de Tunis, précédée par une prestation au piano, devant le théâtre, sur l’avenue Bourguiba au cœur de la Capitale.

A l’issue de la cérémonie officielle, la Cité de la culture a abrité le spectacle d’ouverture, « Star Returning » de Lemi Ponifasio, présenté à la grande salle du Théâtre de l’opéra de Tunis.

La soirée inaugurale a été marquée par la présence de la ministre des Affaires Culturelles Amina Srarfi et d’un certain nombre de diplomates et d’invités dont des artistes arabes, africains et d’ailleurs.

Organisé sous l’égide du ministère des Affaires culturelles, le festival des JTC est un rendez-vous annuel d’envergure arabe et africaine, ouvert sur le théâtre dans le reste du monde.

L’actrice Saoussen Maalej était la maîtresse de la cérémonie d’ouverture démarrée par l’interprétation de l’hymne national tunisien.

Le metteur en scène Ghazi Zoghbani est le concepteur de la scénographie du spectacle inaugural, riche en couleurs et porteuse d’un message d’espoir et de paix dans le monde.

Le directeur des JTC, l’homme de théâtre Mohamed Mounir Argui, a déclaré ouverte cette édition 2024 tout en soulignant la ferme position du festival en faveur des causes justes. Il a notamment évoqué une édition spéciale pour ce rendez-vous théâtral arabe et africain ouvert sur le théâtre dans le monde entier.

Il a également exprimé sa solidarité avec les délégations étrangères qui n’ont pas pu participer au festival en raison de difficultés en lien avec le visa tout en rappelant la vocation des JTC qui offrent une occasion unique pour célébrer l’art et la culture.

Les questions humanitaires sont au cœur de cette édition ayant pour slogan « Le théâtre de toutes les résistances… l’art de la vie ». La guerre dans les Territoires palestiniens occupés et notamment dans la Bande gaza ainsi qu’au Liban sud sont au cœur de la programmation. Dans ce contexte, la soirée a été marquée par une prestation de l’artiste guitariste et compositeur palestinien Shadi Zaqtan.

Une chorégraphie a été interprétée par des enfants appartenant au cirque Paparouni en hommage aux « enfants du monde » notamment ceux vivant dans des conditions de guerre.

Certaines figures du théâtre et de la télévision en Tunisie étaient à l’honneur dont Amel Baccouche, Wajiha Jendoubi, Mokdad Salhi, Yahya Al Faydi, Fatma Bahri, et Mounir Ben Youssef.

Un hommage posthume a été également rendu à Abdelmajid Jemâa, Mourad Karrout, Saadi Zidani, Abdelhak Khamir, Abdel Aziz BelGaied Hassine, Mahjouba Ben Saad et Mohamed Mourali ainsi que l’artiste engagé Yasser Al-Jaradi, récemment décédé, pour lequel a chanté l’artiste Raoudha Abdallah.

La soirée s’est poursuivie avec le spectacle d’ouverture, « Star Returning » du metteur en scène Lemi Ponifasio. Cette œuvre profonde et visionnaire de l’artiste de théâtre polynésien Lemi Ponifasio, a été créée en collaboration avec le peuple Yi de la région de Daliangshan en Chine.

De longues files d’attentes étaient visibles depuis le hall central de la Cité de la culture jusqu’à l’entrée principale du Théâtre de l’Opéra de Tunis. Prévu à 20h, le spectacle a finalement commencé vers 21h devant un public assez nombreux. Après son avant-première chinoise le 8 novembre courant, dans la ville de Xichang (Province de Sichuan), ce spectacle a fait sa première mondiale aux JTC.

Organisé du 23 au 30 novembre 2024, à Tunis, le festival des JTC présente une sélection de 125 spectacles issus de 32 pays arabes, africains et d’ailleurs. 12 spectacles sont dans la compétition officielle, exclusivement destinée aux structures théâtrales professionnelles, arabes et africaines.

Le théâtre tunisien est dans la course aux Tanits à travers « Danse Céleste » de Taher Aissa Ben Arbi et « Toxic paradise » de Sadok Trabelsi.

Le jury de la compétition officielle, présidé par l’auteur, poète et critique tunisien Mohamed El Ouni, réunit le griot, dramaturge et comédien burkinabé Hassan Kassi Kouyaté, le dramaturge et académicien irakien Khazaal Al Mejidi, la comédienne et autrice palestinienne Raeda Taha, la comédienne syrienne Hala Omrane et un universitaire tunisien, Yacine Ouni, en tant que rapporteur.

Le festival présente des spectacles hors compétition avec notamment des expressions théâtrales de la diaspora et des spectacles issus de divers pays dans la section Théâtre du monde. La Tunisie présente divers spectacles pour adultes et pour enfants et autres dédiés au théâtre d’intégration sociale et au théâtre de la liberté.

Le théâtre syrien, la cause palestinienne et la guerre contre la Bande de Gaza et le Liban sont au cœur de la programmation des JTC 2024 pour une semaine riche en spectacles et autres rendez-vous autour du théâtre arabe et africain.

Avec TAP

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Maher Belhadj : « Le PLF 2025 représente une lueur d’espoir, mais il reste perfectible »

Dans un contexte économique difficile marqué par l’héritage d’une décennie d’instabilité politique, de gestion défaillante et de crise sociale persistante, Maher Belhadj, expert en économie et finance, appelle à des réformes structurelles profondes pour sauver la Tunisie. Dans cet entretien, il expose les mesures nécessaires pour soutenir les PME, intégrer l’économie parallèle au circuit formel et garantir une stabilité durable. Il décrypte également les opportunités offertes par le projet de loi de finances 2025 et le statut amendé de la BCT, tout en plaidant pour une vision économique audacieuse et inclusive.

Quelles réformes économiques et sociales la Tunisie devrait-elle mettre en place pour favoriser la croissance des PME, intégrer l’économie parallèle à l’économie formelle et garantir une stabilité économique et sociale durable ?


La Tunisie aurait dû amorcer, voire accélérer, ses réformes économiques dès 2016, et même bien avant. Lorsque je parle de réformes économiques, je fais nécessairement référence aux impacts sociaux, car économie et social sont indissociables, surtout dans un environnement libéral. Négliger l’aspect social peut entraîner une instabilité qui nuit à la croissance économique. En outre, l’ignorance des droits sociaux pourrait nous conduire à des situations proches de l’esclavage et de l’appauvrissement. Sans exagérer, un tel manque de prise en compte des droits sociaux pourrait nous faire basculer dans une époque médiévale et entraîner des soulèvements révolutionnaires.

En l’absence de réformes efficaces, le pays n’aura jamais la stabilité nécessaire, tant sur le plan économique que social, pour attirer les investissements et mener les réformes indispensables à l’économie. Il est possible, à titre d’exemple, de faire en sorte que les négociations sociales avec l’UGTT se tiennent tous les trois ans au lieu de chaque année.

Examinons notre tissu économique, qui repose principalement sur les PME, qui représentent plus de 90% de notre économie. Un fait marquant devrait nous interpeller : de nombreuses entreprises, présentes sur le marché depuis 20, 30 ou même 40 ans, n’ont jamais connu un essor significatif, malgré leur longue expérience. La cause de cette stagnation réside dans l’absence de soutien de l’État, un soutien crucial qui n’a été accordé qu’à quelques groupes économiques influents. De plus, l’accord d’association avec l’Union européenne a eu un impact négatif, contribuant à la disparition de nombreuses PME. Ces entreprises n’ont pas prospéré, car elles se sont concentrées sur le marché local, sans chercher à s’étendre à l’international, notamment sur le marché africain, qui regroupe plus d’un milliard de consommateurs. De plus, l’environnement économique et l’écosystème n’ont pas facilité l’essor de ces PME. Parmi les obstacles majeurs, je souligne l’accès limité au financement, tant pour la création de projets que pour l’extension d’autres.

En tant que banquier, je peux affirmer que les charges financières imposées aux PME par les banques sont souvent similaires, voire identiques, ce qui suggère une entente tacite entre les établissements financiers. Cela nuit à la concurrence et engendre une économie fantôme, ou « économie parallèle ». Si cette économie parallèle venait à s’intégrer à l’économie formelle, le PIB national pourrait connaître une augmentation significative, pouvant même doubler. En intégrant les travailleurs du secteur informel dans l’économie formelle, la croissance pourrait atteindre 3 à 4 points supplémentaires durant les premières années, pour dépasser les 7 ou 8% à terme. Cette dynamique permettrait de stabiliser le pays sur le plan économique et social.

Un autre impact important de l’intégration de l’économie parallèle serait la génération de recettes fiscales. Il est essentiel de rappeler que cette économie parallèle échappe à l’impôt et prive l’État de ressources fiscales cruciales. Par ailleurs, il convient de noter que l’économie parallèle est en grande partie financée par l’économie formelle, car ce sont les Tunisiens qui achètent les produits du marché parallèle, alimentant ainsi son développement.
Un autre facteur est à prendre en compte : le régime forfaitaire, dont bénéficient près de 420 000 personnes qui paient des montants très faibles à l’État. En conséquence, l’État perd annuellement près de 25 milliards de dinars, une somme qui pourrait couvrir la dette publique, estimée à 24,7 milliards de dinars au début de l’année 2023. Cette situation montre que l’État pénalise les entreprises qui respectent la légalité.

Les PME tunisiennes rencontrent donc plusieurs contraintes majeures : la concurrence déloyale exercée par le marché parallèle, une pression fiscale lourde et instable, des charges financières élevées, la limitation du marché local, trop petit pour permettre leur expansion à l’international et l’absence de soutien de l’État.
Je note également l’absence de véritable valeur ajoutée dans de nombreux produits tunisiens. Par exemple, l’huile d’olive est souvent exportée en vrac, alors qu’elle pourrait générer davantage de recettes si elle était correctement conditionnée et emballée. Cette absence de valeur ajoutée reflète une faiblesse structurelle dans l’économie tunisienne. Enfin, la corruption, qui a longtemps miné le système économique, a obligé de nombreux Tunisiens à se tourner vers des circuits informels et illicites pour subsister. Ce phénomène a porté un coup sévère à l’économie nationale et empêché la croissance d’une économie saine et durable.

Est-il encore possible de sauver le pays et de redresser l’économie nationale ?

En 2016, et même bien avant cette date, nous avions l’opportunité de redresser la barre et de remettre l’économie nationale sur les rails. Comme vous le savez, en économie, plus tôt les réformes sont mises en œuvre, plus elles ont de chances d’être efficaces, car le temps joue un rôle crucial. Aujourd’hui, la situation du pays est critique, mais des réformes structurelles commencent à émerger. Reconstruire l’économie, gravement endommagée au cours d’une décennie noire, est un défi de grande ampleur. Hériter d’un tel passif nécessite du temps, des sacrifices et une stratégie cohérente.

Ce lourd héritage est aggravé par une détérioration des valeurs sociétales tunisiennes et par une baisse significative de l’épargne et des dépôts, due aux conditions de vie difficiles des citoyens. Ces facteurs compliquent davantage la tâche de relance. Le moment est venu d’agir avec détermination. Il est impératif de mettre en œuvre des réformes urgentes et visionnaires.

Que signifie « réformes visionnaires » dans ce contexte ?

Cela signifie que les réformes doivent être conçues pour anticiper les défis futurs et ne pas se limiter à des solutions conjoncturelles, valables uniquement à court terme. Il est essentiel d’éviter une situation où le pays serait contraint de réviser ses politiques chaque année, car cela entraînerait une instabilité susceptible de décourager les investisseurs, qu’ils soient locaux ou étrangers. En ces temps critiques, la stabilité économique et politique est un impératif absolu pour la relance.

Que pensez-vous du projet de loi de finances 2025 ? Est-il sur la bonne voie ?

Oui, mais pas entièrement. Prenons un exemple concret : la mise à jour des paliers d’imposition prévue dans ce projet constitue une avancée positive. Cependant, l’État ne peut pas aller plus loin dans l’amélioration de ces paliers, car il a besoin de maintenir un niveau élevé de recettes fiscales. Si le marché parallèle était intégré au circuit formel, cela offrirait à l’État une marge de manœuvre suffisante pour réduire davantage la pression fiscale.
Cela dit, cette mise à jour contribuera à alléger la charge fiscale des classes défavorisées, voire de la classe moyenne.

Il est néanmoins essentiel de clarifier ce que l’on entend par classe moyenne. Certains estiment qu’elle inclut les revenus dépassant 5 000 dinars par mois, tandis que d’autres placent ce seuil à 2 000 dinars. Une définition claire et consensuelle des classes sociales en Tunisie – aisée, moyenne, défavorisée – permettrait d’harmoniser les points de vue et d’élaborer des politiques plus adaptées. Actuellement, la mise à jour des paliers fiscaux engendrera une augmentation moyenne de 25 dinars par mois pour les ménages concernés, ce qui reste insuffisant.

Malgré ses imperfections, le projet de loi de finances 2025 donne tout de même une lueur d’espoir. Pour augmenter encore ses recettes fiscales, l’État pourrait envisager de déduire les charges d’investissement et les dépenses liées aux produits de consommation de l’assiette imposable, encourageant ainsi l’investissement et la consommation productive.

En ce qui concerne les secteurs économiques, le PLF 2025 accorde pour la première fois une attention particulière au secteur technologique, une démarche prometteuse. Ce progrès pourrait être renforcé par des amendements au code des changes et la promulgation d’autres lois qui accompagneraient et soutiendraient cette vision. Cependant, des résistances au changement subsistent, notamment en raison de la nature conservatrice de nombreux Tunisiens, qui ont souvent du mal à accepter des réformes radicales.

Un autre point critique concerne l’imposition des grandes entreprises. Actuellement, certaines sont soumises à un impôt de 40% sur leur chiffre d’affaires. Cela peut poser problème : une entreprise réalisant un chiffre d’affaires de 3 millions de dinars, mais un bénéfice net de seulement 1 million, serait pénalisée par cette taxation élevée. Il serait plus juste d’imposer les entreprises sur leurs bénéfices plutôt que sur leur chiffre d’affaires, afin de ne pas nuire à leur croissance et à leur compétitivité. En conclusion, bien que le PLF 2025 introduise des mesures intéressantes, il reste perfectible, notamment en termes d’équité fiscale et d’accompagnement législatif pour garantir un environnement économique stable et inclusif.

Le projet de loi visant à amender la loi n° 2016-35 du 25 avril 2016, qui établit le statut de la Banque centrale de Tunisie (BCT), suscite un vif débat entre ses partisans et ses opposants.

Selon cette loi, la BCT a pour principales missions : assurer la stabilité des prix, contribuer à la réalisation des objectifs socio-économiques de l’État, en favorisant la croissance du PIB, la création de richesse et la réduction du chômage, maintenir l’équilibre financier de l’État tout en minimisant les coûts, afin de réduire le recours excessif aux financements extérieurs et intérieurs et préserver la valeur du dinar face aux devises étrangères et limiter l’inflation importée.

Dans un contexte marqué par une décennie noire, une gestion défaillante des finances publiques par les gouvernements successifs, l’impact de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et une instabilité politique chronique, la Tunisie a frôlé l’effondrement économique. Depuis le 25 juillet 2021, des mesures drastiques ont été prises pour éviter le pire, bien qu’elles pèsent encore lourdement sur les Tunisiens. Par ailleurs, l’endettement excessif accumulé sur dix ans n’a engendré aucune création significative de richesse.

Face à cette situation, la politique actuelle s’efforce de réduire les dettes extérieures au profit des financements intérieurs. Cependant, ces derniers s’accompagnent de coûts très élevés, augmentant les dépenses de l’État et limitant la liquidité des banques, ce qui freine le financement des acteurs économiques.

Pour pallier ce manque de liquidité, la BCT intervient à travers ses refinancements, dont le montant global est passé de 17 500 MD en 2019 à 12 338 MD aujourd’hui. Toutefois, ce déficit de liquidité a conduit à une hausse des taux d’intérêt directeurs (TID) pour maîtriser l’inflation.

Le nouveau projet de loi prévoit de répartir ces refinancements en deux volets : une part destinée aux institutions financières pour faciliter le financement de l’économie nationale, et une autre part permettant à l’État de se financer directement auprès de la BCT à un taux réduit, afin de diminuer les coûts liés à ses investissements.

Ce mécanisme permettrait également à la BCT de racheter les créances de l’État détenues par les banques, renforçant ainsi la liquidité des institutions financières et soutenant le financement de l’économie nationale.

Les impacts attendus de cette réforme incluent une baisse de l’inflation et de l’indice des prix, une accélération et une réduction des coûts des investissements publics, une amélioration de la valeur ajoutée et une contribution à la croissance du PIB.

Pour que cette réforme produise pleinement ses effets, il est essentiel d’accélérer les réformes structurelles, tout en luttant contre les quatre grands fléaux du pays : le terrorisme, l’économie parallèle, l’évasion fiscale et la corruption. D’autres mesures doivent également être mises en place, telles que le lancement effectif de l’identifiant unique et l’instauration de dispositifs permettant de concrétiser la dématérialisation des paiements. La digitalisation de l’administration doit être mise en œuvre de manière tangible afin de simplifier les démarches administratives et atteindre l’objectif d’un zéro papier. Enfin, les autorités compétentes doivent exercer un contrôle strict sur les circuits de distribution pour lutter contre la spéculation et la hausse des prix.

Cette interview est disponible  dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 907 du 20 novembre au 4 décembre 2024 

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Edito: Cohérence

Principal enseignement de l’histoire : la croissance ne se décrète pas. Elle se construit laborieusement, patiemment et savamment. Il faut aller la chercher avec les dents, là où elle est ensevelie et là où elle se trouve. Ici et ailleurs. Exercice difficile s’il en est, dès lors qu’il exige une concordance de temps, de ton et de moyens. Aucun élément des ingrédients matériels, humains, financiers et institutionnels ne doit faire défaut. L’économie tunisienne ne déroge pas à la règle, à ce sacro-saint principe. Mieux : parce qu’elle est le ventre mou de la région à cause d’une croissance atone, victime qu’elle est d’euthanasie précoce, rien ne doit être laissé au hasard. Tout doit concourir pour vaincre la loi de la gravité et soulever la fusée économie, longtemps clouée au sol, en panne ou à l’arrêt. On comprend qu’il faille une très forte poussée coordonnée et synchronisée pour la faire décoller et la placer sur une trajectoire de croissance forte et inclusive.

L’annonce faite au cours de la présentation du budget économique par le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, d’un taux de croissance prévisionnel de 3,2% pour 2025 est de nature à mettre du baume au cœur si elle ne paraissait quelque peu déconnectée de la réalité. Elle ne fait pas l’unanimité chez nos économistes, alors même que ce niveau s’inscrit au plus bas de l’échelle de croissance des pays à revenus intermédiaires et émergents. Elle semble même hors de notre portée, au vu de l’état de santé de l’économie tunisienne.

Est-ce à dire qu’il faut s’interdire une telle audace et une telle ambition, du reste à peu de frais ? Bien sûr que non. De toute évidence, il est de bon ton sinon de bonne guerre de placer le curseur de la croissance, comme le fait le chef du gouvernement, plus haut que plus bas. Cette approche ajoute au crédit de l’homme politique, qui fait ainsi la démonstration de son volontarisme et de son attitude conquérante, en osant défier obstacles et contraintes en tout genre. Le pays n’en attend pas moins.

 

Las des difficultés quotidiennes, des conditions de vie qui se dégradent, le moral au plus bas en l’absence de perspectives pour le moins rassurantes, les Tunisiens, toutes catégories confondues, espèrent une éclaircie dans le ciel chargé et brumeux du pays.

 

Las des difficultés quotidiennes, des conditions de vie qui se dégradent, le moral au plus bas en l’absence de perspectives pour le moins rassurantes, les Tunisiens, toutes catégories confondues, espèrent une éclaircie dans le ciel chargé et brumeux du pays. Ils aspirent à pouvoir enfin relever la tête, en même temps que se redresse l’économie en retrouvant les chemins de la croissance et de la prospérité qui nous ont fait tant défaut. Nous avons fini par nous accommoder de la stagnation, de la récession, de la flambée des prix et par nous laisser gagner par une sorte de résignation. Pour autant, il n’y a aucune fatalité à la persistance de la crise économique et sociale.

Le chef du gouvernement est dans son rôle. Son discours a une forte tonalité volontariste. Objectif de croissance: 3,2%, alors que de partout, les oracles nous prédisent des niveaux beaucoup plus bas. Dans la foulée, il dessine à grands traits le périmètre d’un Etat social au cœur du quinquennat présidentiel. Il avance à cet égard tout un train de mesures comme gages de crédibilité à l’effet de simplifier, de faciliter et d’accélérer la finalisation des projets en souffrance. Plus de 1200 projets structurants seraient en rade, à l’arrêt en début ou en fin de parcours, à la destinée aléatoire en raison d’excès de modalités ou de formalités administratives, bref, de tout un maquis bureaucratique pour qui le temps est dépourvu de valeur.

Le discours de Kamel Maddouri a sa propre cohérence, sauf qu’il est quelque peu détaché de la réalité. Il est bâti sur un postulat, sur une série d’hypothèses pour le moins problématiques. A commencer par l’évolution du PIB, largement surestimée. Il y a loin de la coupe aux lèvres. On ne peut tordre le cou à la réalité et considérer avec légèreté les lois de l’économie. Par quel miracle peut-on passer du simple au double sans même se donner les moyens dont on disposait un an plus tôt ? En 2025 (comme en 2024), les taux d’investissement et d’épargne seront au plus bas et il n’y a rien qui laisse présager une quelconque amélioration. L’investissement public, inchangé ou presque, aux alentours de 5 milliards de dinars (MD), moins de 7% du budget, est réduit au rôle de variable d’ajustement. Il ne peut à ce niveau amorcer la pompe de l’investissement privé et étranger.

La fiscalité, devenue confiscatoire et rédhibitoire, se limite à la collecte de l’impôt, au mépris de toute politique d’offre. Elle frappe autant les entreprises locales que les IDE. On n’a pas, à cet égard, besoin de redoutables concurrents pour craindre le risque de décrochage. Les taux d’intérêt sont deux fois plus élevés que ce qu’ils sont au Maroc ou en Europe. Et pour ne rien oublier, la situation des entreprises publiques qui tirent vers le bas ne fait qu’empirer, sans réelle perspective de transformation. Certaines d’entre elles ne font que produire des déficits que rien ne justifie; elles accumulent des dettes et plombent la croissance. Jusqu’à quand et jusqu’où ? Situation peu soutenable, surtout à l’annonce du recul de la zone euro, Allemagne et France en tête, deux de nos principaux partenaires de tout temps. Il n’y a rien de plus facile et de plus direct que la propagation de la crise. Il est vain et illusoire de s’attendre à un appel d’air ou à une bouffée d’oxygène du côté des BRICS, par qui le déficit commercial abyssal arrive.

 

La situation est beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît ou telle qu’elle est décrite. Trop de contraintes subies ou voulues se dressent contre un rebond et un retour à la croissance, aussi modeste soit-elle. Eternel cri de ralliement : libérer l’investissement

 

La situation est beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît ou telle qu’elle est décrite. Trop de contraintes subies ou voulues se dressent contre un rebond et un retour à la croissance, aussi modeste soit-elle. Eternel cri de ralliement : libérer l’investissement. De fait, certains raccourcis s’imposent, sachant que le mieux n’est pas toujours l’ennemi du bien. En boudant le financement extérieur, on réduit notre effort d’investissement et on restreint notre potentiel de croissance, de création de richesse et d’emplois. Sur les 27 milliards de dinars que l’Etat projette d’emprunter en 2025 pour boucler son budget, 21 MDT seront mobilisés localement et donc soustraits du financement de l’économie. A peine 2 milliards d’euros d’emprunts extérieurs. Moins que ce qu’il faut pour régler la facture des importations incompressibles telles que les céréales, les carburants, les viandes, le lait, les médicaments…

Que reste-t-il pour les importations de matières premières et de biens d’investissement nécessaires à la relance de l’activité ? Avec en toile de fond le remboursement du service de la dette extérieure. L’aide internationale, après que le pays a prouvé sa capacité de s’en passer, nous sera d’une grande utilité. Elle nous permettra un gain de temps et un déploiement d’activité sur une plus grande échelle pour fluidifier l’économie et réactiver au plus vite tous les moteurs de la croissance. L’investissement, la consommation et les exportations repartiront de plus belle, aussitôt ouvertes les mannes du financement extérieur auprès des organismes internationaux, des pays et des marchés à des conditions bien meilleures que celles que nous avons subies jusque-là.

Il fut un temps pas très lointain où une croissance à 3,2% relevait plus de l’échec que de l’exploit. Aujourd’hui, au terme d’une décennie peu glorieuse, tout au moins en économie, ce taux est perçu différemment, il est à la fois peu et beaucoup. Reste qu’on peut le porter à des niveaux beaucoup plus élevés au regard de notre énorme potentiel de développement, qui aura, quand même, subi des altérations significatives. La voie est toute tracée : injecter de l’efficacité dans les entreprises publiques, libérer l’investissement du contrôle tatillon et de l’emprise de l’Administration, construire la confiance et nous réconcilier avec les bailleurs de fonds et les marchés financiers.

L’endettement n’a pas que le côté sombre, il a aussi d’immenses vertus quand il est utilisé à bon escient et qu’il contribue à l’effort de développement tout en étant contenu dans des limites tolérables. Vu sous cet angle, il n’est pas en contradiction avec la volonté du « compter-sur-soi ». Le recours à l’emprunt extérieur c’est aussi l’affirmation du droit au développement et d’un réel désir d’aller vite et loin, sur la voie de l’émergence. C’est la manifestation d’une ambition nationale qui n’a rien à voir avec la mendicité.

Pourquoi se priver d’investissements d’avenir à peu de frais qui font sens avec notre attachement à notre souveraineté nationale ? L’Etat social a besoin d’un tel apport. Il en faut beaucoup pour mettre au niveau des standards mondiaux les prestations publiques : infrastructures, hôpitaux, écoles, universités, habitat, transport public et toutes sortes de transferts. C’est la face visible de l’Etat social qui cimente la cohésion et l’union et signifie le rejet de toute forme d’inégalité.

Cet édito est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n° 907 du 20 novembre au 4 décembre 2024.

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Les recettes touristiques en progression de 6,3% au 20 novembre 2024

Les recettes touristiques cumulées ont enregistré une augmentation de 6,3%, atteignant 6,6 milliards de dinars à la date du 20 novembre 2024, d’après les derniers indicateurs monétaires et financiers publiés par la Banque centrale de Tunisie (BCT). Cette progression marque une dynamique positive dans le secteur touristique, essentiel pour l’économie tunisienne.

Outre les recettes touristiques, les revenus du travail ont également affiché une évolution positive de 2,7%, atteignant 7 milliards de dinars à la date du 20 novembre 2024, contre 6,8 milliards de dinars à la même période l’année précédente. Cette hausse reflète une amélioration des transferts de fonds des travailleurs expatriés et des gains issus du marché du travail en Tunisie.

Augmentation des services de la dette extérieure de près de 24%

Les services de la dette extérieure ont connu une hausse de près de 24%, dépassant les 13 milliards de dinars au 20 novembre 2024. Cette évolution montre une gestion accrue des obligations internationales de la Tunisie, malgré les défis économiques mondiaux.

Stabilité des avoirs nets en devises : 24,8 milliards de dinars

Les avoirs nets en devises sont restés pratiquement inchangés, se maintenant à 24,8 milliards de dinars, soit l’équivalent de 112 jours d’importations. Cette stabilité offre un coussin de sécurité face aux fluctuations des marchés mondiaux et assure la liquidité nécessaire pour les échanges extérieurs.

Baisse du volume global du refinancement de 12,9%

En effet, le volume global du refinancement a enregistré une réduction de 12,9%, passant de 13,4 milliards de dinars au 22 novembre 2023 à 11,7 milliards de dinars actuellement. Cette diminution souligne un ajustement dans les besoins de liquidité, ainsi qu’une évolution des politiques monétaires visant à maîtriser l’inflation et les flux financiers.

Avec TAP

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Affaire BFT : La décision du CIRDI en faveur de la Tunisie met fin au recours

Le 21 novembre 2024, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a clos la procédure de recours en annulation concernant l’arbitrage de l’affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT), en faveur de l’État tunisien. Le ministère des Domaines de l’État et des Affaires foncières a annoncé cette bonne nouvelle, samedi 23 novembre 2024.

La clôture de cette affaire fait suite à la demande officielle de l’État tunisien, qui a exprimé sa volonté de se conformer à la décision arbitrale et de suspendre l’application des intérêts légaux sur les montants alloués pendant toute la durée de l’examen du recours en annulation.

Par ailleurs, le ministère a précisé que cette démarche visait à protéger les intérêts financiers de l’État tout en respectant le processus juridique en cours.

Un long litige la Banque franco-tunisienne et l’Etat tunisien

L’affaire, l’un des différends les plus anciens portés devant le CIRDI, a été suivie de près par la Direction générale du contentieux de l’État. Grâce à un travail minutieux et une gestion rigoureuse de chaque étape de la procédure, l’État tunisien a obtenu une issue favorable.

En décembre 2023, le CIRDI avait rendu une décision arbitrale condamnant la Tunisie à verser une indemnité de 1 106 573 dinars tunisiens, bien inférieure aux 37 milliards de dinars tunisiens réclamés initialement par la partie plaignante.

Lire aussi: Affaire BFT : STB Bank conteste la procédure irrégulière et infondée de la saisie

On peut dire qu’il s’agit là d’un succès à mettre à l’actif de la diplomatie tunisienne.

Un rôle crucial du ministère des Domaines de l’État

Par ailleurs, le ministère des Domaines de l’État et des Affaires foncières a salué la gestion efficace de ce dossier, précisant que la coopération entre les différents services juridiques de l’État a joué un rôle clé dans la réussite de cette affaire complexe.

Cette victoire met en lumière les efforts constants pour défendre les intérêts de la Tunisie dans les litiges internationaux.

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Le syndicat de Transtu refuse le prélèvement de salaires

La Fédération générale des transports a annoncé son rejet catégorique de la décision de prélever deux journées de salaire aux employés de la Société des Transports de Tunis (Transtu) pour les années 2022 et 2023. Le syndicat qualifie cette mesure d’« irresponsable et précipitée », et redoute qu’elle ne crée des tensions sociales au sein de l’entreprise et du service public.

La Transtu a décidé, en novembre 2024, de prélever deux journées de salaire sur les employés en raison de la situation financière de l’entreprise. Cette mesure touche spécifiquement les années 2022 et 2023, et a suscité une vive réaction de la part du syndicat.

La Fédération générale des transports considère cette action comme une atteinte aux droits des travailleurs, en particulier en période de crise.

Une mesure déjà sous enquête

En effet, le syndicat rappelle que la décision est actuellement en cours d’examen dans le cadre d’une enquête judiciaire et administrative menée par le ministère du Transport. Selon la Fédération, cette enquête pourrait remettre en question la légalité de la décision, d’où son appel à la révision immédiate de la mesure.

Sit-in de protestation

Pour exprimer leur désaveu, les syndicats ont prévu un sit-in de protestation le lundi 25 novembre 2024, devant le siège de la direction générale de la Transtu. Ce rassemblement débutera à midi et vise à mobiliser tous les employés, sans distinction de catégorie. La Fédération invite chacun à se joindre à la manifestation pour défendre les droits des travailleurs et s’opposer à cette décision qu’elle considère comme nuisible à la stabilité de l’entreprise.

Un appel à l’unité et à la mobilisation

La Fédération des transports insiste sur le fait que cette décision risque de déstabiliser l’entreprise, et elle met en avant son engagement à défendre les droits des travailleurs. Elle réclame l’annulation de cette mesure et l’arrêt de toute action qui pourrait nuire à l’équilibre social au sein de la Transtu.

Ainsi, le syndicat se prépare à intensifier sa mobilisation et à poursuivre la lutte contre les décisions qu’il considère comme injustes.

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Chawki Tabib élu SG adjoint de l’Union des avocats arabes

L’Union des avocats arabes a élu, l’ancien bâtonnier tunisien, Chawki Tabib, au poste de secrétaire général adjoint de l’union, et ce lors du dernier bureau permanent, qui s’est tenu à Marrakech au Maroc le 22 novembre 2024.

L’élection de Chawki Tabib à ce poste honorifique survient dans un contexte difficile pour lui. En effet, l’avocat, ancien président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), n’a pas pu assister à la réunion en raison des restrictions juridiques qui lui sont imposées.

Un engagement pour la liberté des avocats et des droits de l’homme

En 2021, Chawki Tabib avait été placé en résidence surveillée pendant plusieurs mois. Son comité de défense affirme que cela a eu un impact considérable sur sa carrière. D’ailleurs, en mai 2024, il a mené une grève de la faim et un sit-in de près d’une semaine à la Maison de l’avocat à Tunis pour protester contre les pressions que les avocats subissent, les atteintes à leur liberté et à leur indépendance, ainsi que les campagnes de diffamation dont il a été victime.

Cette action visait à dénoncer les atteintes à la profession et les accusations qu’il juge « infondées » lesquelles visent, selon lui, à l’épuiser moralement et matériellement.

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Fonction publique : 197 postes à pourvoir en 2025

Un arrêté du ministre des Affaires sociales, publié le 20 novembre 2024 au Journal officiel de la République tunisienne (JORT), annonce l’ouverture d’un concours externe pour le recrutement de personnes handicapées dans le secteur public.

Date et modalités

Le concours débutera le 30 janvier 2025 et pourra se poursuivre les jours suivants. Ce concours vise à pourvoir 197 postes (cent quatre-vingt-dix-sept).

Conditions d’admission

Les conditions d’admission des candidatures sont définies conformément aux statuts particuliers et aux textes en vigueur relatifs aux recrutements dans le secteur public en Tunisie.

Date limite des candidatures

Les candidatures doivent être soumises avant le 30 décembre 2024, date de clôture fixée par l’arrêté.

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TANDEM DigiArt : Les Lauréats tunisiens qui brillent à Bruxelles

Vendredi 22 novembre 2024, à Bruxelles (Belgique), l’Union Européenne a récompensé cinq journalistes tunisiens dans le cadre du concours TANDEM DigiArt.

Ce prestigieux concours valorise les productions journalistiques axées sur des projets financés par l’UE dans neuf pays arabes.

Les lauréats dans la catégorie reportage

Dans la catégorie reportage, deux journalistes tunisiens ont reçu des prix :

  • Said Akrout, de Radio Tataouine.
  • Mokhtar Ben Jediane, collaborateur de l’agence Tunis Afrique Presse (TAP), bureau de Tataouine.

Le jury a salué leur travail pour sa qualité et son impact.

Des distinctions dans la catégorie académique

Dans la catégorie académique, le jury a attribué le prix à :

  • Nour Hamdi, photojournaliste indépendant.
  • Amira Dridi, journaliste au sein de Dar Assabah.

Ces journalistes ont impressionné les membres du jury grâce à leur capacité à mettre en lumière des initiatives inspirantes.

Une collaboration primée dans la catégorie journaliste

Enfin, dans la catégorie journaliste, le concours a honoré Aymen Mehrezi, de Radio Sabra FM, pour son œuvre réalisée en tandem avec une journaliste jordanienne. Cette collaboration incarne l’esprit de coopération et d’échange culturel que le concours promeut.

Un concours pour valoriser les initiatives d’autonomisation

Le concours TANDEM DigiArt célèbre des œuvres journalistiques qui relatent les initiatives financées par l’Union Européenne dans le voisinage sud. Le thème de cette année, « L’autonomisation sous toutes ses formes », met en avant les réussites des jeunes professionnels ainsi que l’impact de l’éducation et du travail sur les individus et les communautés.

Ces distinctions reflètent l’engagement des journalistes tunisiens à promouvoir des projets significatifs et à inspirer les générations futures.

(Source : TAP)

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Le méga-gazoduc russe vers la Chine est terminé

La construction du méga-gazoduc « East Route », destiné à acheminer le gaz naturel russe de la Sibérie vers l’est de la Chine, a été achevée, rapporte CCTV, citant l’opérateur du projet Pipe China.

Selon le rapport, le gazoduc transfrontalier de 5 111 km entre désormais dans sa phase finale de mise en service et sera bientôt pleinement opérationnel. La section la plus au sud, reliant la province côtière du Jiangsu à Shanghai, est achevée.

Le gazoduc entre en Chine via la ville frontalière de Heihe, dans la province du Heilongjiang, au nord-est du pays, et traverse neuf régions provinciales, alimentant en gaz naturel les zones situées le long de son tracé, notamment Pékin, Shanghai et Tianjin.

Une fois pleinement opérationnel, le gazoduc fournira 38 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, soit suffisamment pour répondre aux besoins annuels en gaz de 130 millions de foyers urbains, a rapporté CCTV.

Les analystes cités par le Global Times ont décrit le pipeline comme une voie énergétique essentielle pour l’est de la Chine, affirmant qu’il est appelé à jouer un rôle crucial dans la sécurisation de l’approvisionnement régional en gaz et dans le soutien au développement d’un système énergétique propre et à faible émission de carbone.

Le corridor renforcera la sécurité énergétique et le développement économique des régions de l’est de la Chine, a déclaré la société.

La Route de l’Est a été partiellement lancée en décembre 2019, devenant le premier gazoduc à fournir du gaz russe à la Chine. Ce tracé fait partie d’un accord de 400 milliards de dollars sur 30 ans entre la société russe Gazprom et la China National Petroleum Corporation, signé en mai 2014.

Les deux sociétés travaillent également sur un projet de route gazière vers l’ouest, qui implique la construction d’un gazoduc vers la Chine via la Mongolie.

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Elyes Kasri-Responsabilité partagée : examens des complices internationaux dans les crimes de guerre à Gaza

La récente décision de la Cour Pénale Internationale, qui a établi la culpabilité de hauts responsables israéliens pour crimes de guerre et contre l’humanité, soulève des questions cruciales concernant la chaîne de responsabilités.  Il est impératif d’examiner la possible culpabilité de binationaux, notamment ceux originaires de France et d’autres pays européens et arabes, impliqués dans les atrocités commises à Gaza. C’est ce qu’a soulevé Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique via sa page officielle Fb. 

« Maintenant que la Cour Pénale Internationale a établi la culpabilité du chef du gouvernement et de l’ancien ministre de la défense de l’entité sioniste et a lancé des mandats d’arrêt internationaux à leur encontre pour crimes de guerre et contre l’humanité, il y a lieu de se poser la question de la chaine de responsabilités et de l’éventuelle culpabilité de binationaux engagés dans l’exécution du génocide de Gaza originaires de France et d’autres pays européens et arabes y compris le Maroc et possiblement d’autres pays arabes.

En laissant ces criminels génocidaires fouler leur sol en toute impunité, ces pays pourraient devenir complices du génocide commis par leurs ressortissants quoique binationaux et hors du territoire national.
A la suite de l’extrême sauvagerie manifestée par l’armée sioniste à Gaza et au Liban, chaque pays accordant la citoyenneté et des passeports à des ressortissants israéliens a le devoir moral de vérifier si ces ressortissants ne se sont pas rendus coupables de crimes de guerre à l’étranger en particulier en Palestine et au Liban.
Cette vérification s’impose également aux éventuels crimes commis en Syrie et en Irak lorsque les responsables d’Ennahdha encourageaient par divers moyens les jeunes tunisiens et tunisiennes à mener le djihad dans ces deux pays hissant ainsi la Tunisie parmi les premiers rangs des pays fournisseurs de djihadistes avec une distinction apparemment spéciale pour leur sauvagerie et sévices contre les civils syriens et irakiens. »
Autrement dit, il est donc essentiel que les États prennent des mesures pour vérifier l’implication de leurs citoyens dans ces conflits, afin d’éviter toute complicité tacite dans les violences générées par des actions militaires injustifiées.

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L’américain Ford va supprimer 14 % de ses effectifs en Europe

Le constructeur automobile américain emblématique, Ford, a annoncé, le 22 novembre 2024, qu’il allait licencier 4 000 de ses employés en Europe, devenant ainsi le dernier constructeur automobile en date à tenter de réduire ses coûts dans un contexte de faibles ventes de véhicules électriques (VE) et de concurrence chinoise.  

Les suppressions d’emplois représentent environ 14 % des 28 000 salariés de Ford en Europe et environ 2,3 % de ses 174 000 salariés au total, et seront achevées d’ici fin 2027, a indiqué mercredi le groupe. La majeure partie des suppressions d’emplois aura lieu en Allemagne, où 2 900 postes sont menacés, et en Grande-Bretagne, où 800 postes devraient être supprimés.

Le constructeur automobile américain est le dernier en date, après Nissan, Stellantis et GM, à avoir recours à cette mesure drastique pour tenter de réduire les coûts dans un secteur automobile confronté à des difficultés, notamment la faiblesse des ventes de véhicules électriques. Ford a annoncé l’an dernier des licenciements massifs dans le cadre d’un plan d’austérité, affirmant qu’il supprimerait des emplois pour passer à la production de véhicules électriques, qui nécessite moins de personnel.

Dave Johnston, vice-président européen de Ford en charge de la transformation et des partenariats, a déclaré dans un communiqué qu’il était « essentiel de prendre des mesures difficiles mais décisives pour assurer la compétitivité future de Ford en Europe ».

« La transformation est particulièrement intense en Europe, où les constructeurs automobiles sont confrontés à des vents contraires concurrentiels et économiques importants tout en s’attaquant à un décalage entre les réglementations sur le CO2 et la demande des consommateurs pour des véhicules électrifiés », indique le communiqué.

Cette mesure portera un coup dur à la première économie de l’UE, l’Allemagne, où le plus grand constructeur automobile du bloc – Volkswagen – a annoncé plus tôt qu’il envisagerait des fermetures d’usines ou des licenciements pour la première fois en 87 ans d’histoire.

Cette évolution intervient alors que les constructeurs automobiles européens traversent leurs pires mois depuis la pandémie de Covid-19. Les ventes de voitures au sein de l’Union ont chuté de 200 000 véhicules au cours des huit premiers mois de 2024 par rapport à la même période l’année dernière, selon le Center for Automotive Research.

Plus tôt cette année, des milliers de manifestants ont pris d’assaut Bruxelles pour protester contre le projet de Volkswagen de fermer l’usine Audi dans la capitale belge.

Le secteur automobile allemand est en déclin depuis cinq ans, perdant sa compétitivité en raison des restrictions budgétaires et du refus du pays d’importer de l’énergie russe bon marché.

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Projets structurants: Analyser le concept pour apprécier sa portée actuelle en Tunisie

Ces derniers jours, on parle de plus en plus de projets structurants. Ce concept, largement diffusé, est loin d’être suffisamment précis. Selon le dictionnaire français, un projet est dit structurant s’il est «bénéfique en termes d’implication, de synergie et de développement ». Une définition certes valable, mais non moins ambigüe. Sans prétendre procéder à une redéfinition des projets structurants, nous allons essayer d’analyser ce concept pour apprécier sa portée actuelle en Tunisie.

Primo, est-ce que les projets structurants sont nécessairement de grands projets ?

La réponse est non. Alors que les grands projets sont ceux qui « posent des difficultés particulières en raison de l’état des connaissances, de l’avance- ment technologique ou de l’utilisation de ressources importantes, exigeant ainsi une gestion intégrée », les projets structurants ne dépendent pas de besoins importants en termes de connaissances, de technologie et de ressources. Toutefois, les projets structurants nécessitent également une gestion intégrée et posent des difficultés importantes plutôt liées à la conception, l’adhésion et la durabilité.

Secundo, est-ce que les projets structurants sont obligatoirement matériels ?

La réponse est toujours non. Les projets structurants peuvent être matériels et/ou immatériels. A titre d’exemple, la réforme de la justice, avec ses composantes matérielles et immatérielles, est un projet structurant.

Tertio, est-ce que la nature structurante d’un projet est liée au niveau hiérarchique de l’autorité en charge du projet ? La réponse est oui. Par exemple, la mise en place d’un nouveau système de collecte et de gestion des déchets dans une commune est un projet structurant pour cette dernière, mais il ne l’est pas pour l’autorité régionale et encore moins pour le pouvoir central.

Un projet structurant est « un ensemble d’actions coordonnées qui, indépendamment de leur taille (grande ou petite) et de leur nature (matérielle ou immatérielle), permettent à l’autorité en charge de matérialiser sa vision et de réaliser ses objectifs avec un haut niveau d’implication et une forte synergie des acteurs concernés. Le tout en vue de favoriser le développement du pays ».

Enfin et pour mieux cerner ce concept, il ne faut pas oublier le mot projet. Il s’agit d’un ensemble d’actions coordonnées poursuivant un objectif précis et reposant sur une vision clairement définie.

En somme, on peut prudemment s’aventurer à donner une définition du terme projet structurant au niveau national. Un projet structurant est « un ensemble d’actions coordonnées qui, indépendamment de leur taille (grande ou petite) et de leur nature (matérielle ou immatérielle), permettent à l’autorité en charge de matérialiser sa vision et de réaliser ses objectifs avec un haut niveau d’implication et une forte synergie des acteurs concernés. Le tout en vue de favoriser le développement du pays ».

Pour apprécier la portée en Tunisie de ce concept, nous allons essayer de procéder à une analyse basée sur les trois plus importantes orientations/projets.

De prime abord, il faut souligner qu’en l’absence d’un document stratégique publié concernant ces orientations, notre tâche sera extrêmement difficile, mais elle demeure intéressante.

Orientation/Projet 1 : Un système de redistribution équitable

Dans ce cadre, on recense quatre principales actions, à savoir ; assainir les circuits de distribution, abolir toutes formes de travail précaire, récupérer l’argent spolié durant les dernières années et l’affecter aux zones les plus pauvres et procéder à un transfert de revenus en faveur des plus démunis.

Assainir les circuits de distribution : Cette action a pour objectif de lutter contre la spéculation et le monopole d’une part et la maitrise des prix de vente de l’autre. Les deux principales actions prévues sont: arrêter les prix de vente de certains produits de large consommation (hors produits subventionnés) et multiplier les opérations de contrôle. En théorie, il s’agit d’actions coordonnées pouvant contribuer à l’atteinte de l’objectif poursuivi.

En dehors des opérations de contrôle et pour que cette action soit structurante, il faut que l’action « fixation des prix de vente» soit bénéfique en termes d’implication, de synergie et de développement. La logique d’intervention retenue repose essentiellement sur le prix de vente à la consommation qui doit être appliqué par tous. Celui-ci ne donne aucune précision sur le traitement prévu au coût de production et des marges bénéficiaires « acceptées ».

Or, la structure des coûts dépend des charges directes et indirectes. Les charges directes peuvent être différentes d’une entreprise à l’autre, souvent par rapport à la taille de l’entreprise qui agit sur le prix des matières premières et consommées (une grande entreprise peut acheter des intrants à un prix beaucoup plus avantageux étant donné la quantité commandée). Il s’agit de même pour les charges indirectes qui varient selon la taille, la qualité de management de l’entreprise, ainsi que les quantités produites et commercialisées.

Ainsi, la logique de fixation des prix à la consommation est bénéfique aux consommateurs et dans le meilleur des cas, aux grandes entreprises. Néanmoins, cette logique est assez souvent défavorable aux petits producteurs/ exploitants et elle risque de compromettre l’orientation de base, soit un système de redistribution équi- table. Pour mieux servir cette orientation, il est plus opportun d’indexer cette action sur la marge bénéficiaire qui ne compromet pas la viabilité des producteurs/exploitants et les oblige à diversifier leur stratégie de vente au-delà d’une politique des prix en puisant dans l’innovation et le marketing.

Abolir toutes formes de travail précaire : Les actions prévues pour cet axe concernent la régularisation de la situation d’agents publics et la révision du code du travail. Il s’agit de mesures certes nécessaires, mais certainement pas suffisantes. En attendant le nouveau code du travail, deux raisons principales limitent la portée de cette action.

Premièrement, elle se limite au secteur formel, voire public. Deuxièmement et en l’absence d’une révision conséquente du SMIG, le changement du cadre contractuel (CDD vs CDI) n’a pas d’incidence (hors contractualisation des agents publics) sur le salaire et donc sur le pouvoir d’achat qui est la composante essentielle de la précarité. Pour qu’elle soit structurante, cette action doit être mieux coordonnée en s’attaquant à l’ensemble des travailleurs d’une part, et en engageant une révision importante du SMIG pour briser la chaine de précarité à l’emploi d’autre part.

Récupérer l’argent spolié durant les dernières années et l’affecter aux zones les plus pauvres: Il est actuellement difficile, voire impossible, de se prononcer sur le caractère structurant de cette action, étant donné qu’une année après la mise en œuvre de cette mesure, ses résultats sont toujours très loin des objectifs annoncés.

Procéder à un transfert de revenus en faveur des plus démunis : Cette action comprend tout ce qui précède, avec en plus des mesures sociales et fiscales. Il s’agit de la hausse des allocations au profit des familles nécessiteuses et de la révision de l’imposition des revenus en faveur des plus faibles tel que prévu par le PLF 2025. Du point de vue analytique, ces mesures contribuent à l’orientation annoncée. En pratique, l’impact de ces mesures reste faible, com- paré aux pertes en pouvoir d’achat provoquées par une inflation devenue structurelle. Selon les chiffres publiés par la BVMT le 5 novembre 2024, « les indicateurs d’activité des sociétés cotées, sur les 9 premiers mois de l’année 2024, font ressortir un revenu global en hausse de 3,6% par rapport à la même période de l’année 2023 ». Une performance qui dépasse celle de l’économie nationale (taux de croissance d’environ 1%) et de très loin le pouvoir d’achat des ménages, ravagé par une inflation d’environ 7%.

Orientation/Projet 2 : Un rythme d’exécution des investissements publics accéléré

Ce projet dispose d’une note d’orientation publiée le 7/11/2024 sur la page de la présidence du gouvernement. De manière globale, ce projet vise l’accélération d’exécution d’environ 1226 projets dits « en suspens». Trois principaux axes d’intervention sont retenus à savoir : l’allègement des procédures administratives, l’amélioration de la gouvernance et la mobilisation de financements extérieurs. Le tout en attendant une loi horizontale et globale d’incitation des investissements publics et privés.

Ce cadre de référence répond parfaitement à la logique structurante au sens de bénéfice d’implication et de synergie, si on se réfère à la note envoyée par la présidence du gouvernement aux autorités compétentes et qui comprend une série de mesures à appliquer. Toutefois, ce projet reste exposé à deux interrogations importantes.

Premièrement, l’accélération des projets publics est présentée comme une fin en soi, sans indication claire sur le mécanisme de priorisation des projets, d’actualisation (plusieurs projets datent de longtemps et peuvent perdre sensiblement de leur pertinence) et d’impact attendu. Ces éléments peuvent réduire le bénéfice en termes de développement de ces projets. Ce premier point ne doit pas être négligé, surtout que cette orientation prévoit l’augmentation de la part des financements extérieurs (y compris les délais de grâce), ce qui entrainera une augmentation importante du niveau d’endettement (surtout du service de la dette). Selon les données de la Banque centrale, la charge de la dette extérieure « a absorbé cette année la totalité des recettes en devises générées par le tourisme et les transferts de la diaspora ».

Pour que cette orientation soit structurante, il aurait été souhaitable qu’au niveau de la gouvernance, un système de priorisation et d’évaluation d’impact soit mis en place pour mieux cibler non seulement l’accélération de l’exécution, mais surtout l’optimisation des projets en termes d’impact sur la croissance et le développement. Le cas de l’Egypte en dit long sur les besoins de financements extérieurs additionnels et récurrents quand le rendement des grands projets d’infrastructures tarde à venir, alors que le pays est rattrapé par des charges d’endettement élevé.

Orientation/Projet 3 : Compter sur soi

Cette orientation indiscutable repose sur une idée très simple: le recours à des financements extérieurs ne doit en aucun cas compromettre les choix politiques du pays et sera systématiquement écarté s’il s’avère contradictoire à ces choix. Bien évidemment, le cas FMI est l’exemple par excellence de cette orientation.

A court terme, la Tunisie a réussi à maintenir ses avoirs en devises à un niveau acceptable (plus de 110 jours d’importation), tout en réduisant son déficit commercial et en honorant ses engagements extérieurs (remboursement de la dette extérieure).

Il doit également accorder un intérêt important à la réduction du déficit de la balance énergétique face à un marché fluctuant et à une sécurité alimentaire fragilisée par les changements climatiques.

Or, et pour qu’il soit structurant (il s’inscrit dans une logique de développement durable à moyen et long terme), ce projet doit se concentrer sur des ressources additionnelles pour l’investissement public (titre II du budget générateur de croissance et de développement) financées par des ressources internes (de préférence l’épargne nationale) et un recours limité aux financements extérieurs (à des taux d’intérêts faibles si nécessaire). Il doit également accorder un intérêt important à la réduction du déficit de la balance énergétique face à un marché fluctuant et à une sécurité alimentaire fragilisée par les changements climatiques.

Hormis la bonne volonté, on est toujours loin d’un projet structurant au niveau budgétaire et économique. Les chiffres sur l’endettement extérieur, les taux d’épargne et d’investissement et les taux d’intérêt ne permettent pas de qualifier cette orientation de structurante.

Les projets structurants sont un outil très intéressant des politiques publiques. Ils peuvent contribuer fortement à une dynamique de changement compatible avec les orientations des pouvoirs publics. Toutefois, ils doivent répondre à plusieurs critères et posent d’importantes difficultés au niveau de la conception, de la mise en œuvre et du monitoring.

Plusieurs pays ont tenté des expériences similaires de restructuration et ont malheureusement connu un échec attesté. L’exemple le plus flagrant est la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev, à tel point que les mauvaises langues occidentales se sont déchainées, fin des années 80 du siècle dernier, racontant ironiquement que « Staline et Brejnev étaient réunis au ciel pour écouter Gorbatchev prononçant son discours à la Douma et qui ne cessait de répéter le mot perestroïka (restructuration ou reconstruction). Surpris, Staline se tourna vers Brejnev et lui posa la question: reconstruction, reconstruction… mais de quoi parle ce monsieur, t’as construit quelque chose ? ».

Par Hatem Mliki, expert en gouvernance et développement régional

Cette analyse est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n° 907 du 20 novembre au 4 décembre 2024 

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RYBSEN, la startup tunisienne anti-gaspillage de l’eau

RYBSEN. Le nom n’évoque peut-être rien pour vous. Pas pour l’instant en tout cas. Car cette jeune pousse dans la technologie a un bel avenir devant elle.

En effet, RYBSEN est startup fondée il y a une dizaine d’années par Yassine Rezgui qui s’est lancée dans la lutte contre le gaspillage de cette denrée qui se fait de plus en plus rare, surtout en Tunisie, qu’est l’eau, et ce en innovant et en créant de solutions durables en vue d’améliorer son usage.

Et si on parle d’elle de nouveau, c’est parce qu’elle vient de mettre au point une technique appelée “AquaClean », c’est-à-dire « un système de filtration et de recyclage de l’eau spécifiquement conçu pour les imprimeurs, afin de minimiser à la fois le taux de gaspillage et les coûts liés à la gestion de l’eau », rapportent plusieurs sites de la place dont Mosaïque FM.

RYBSEN voudrait donc sensibiliser le domaine de l’imprimerie aux enjeux environnementaux en Tunisie, mais envisage d’étendre ses activités au-delà des frontières tunisiennes, notamment en Algérie et en Côte d’Ivoire.

Pour ce faire, RYBSEN compte établir des partenariats avec d’autres entreprises et institutions dans l’objectif de développer des solutions encore plus innovantes et accessibles, toujours selon notre source.

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L’UE et la Chine proches d’un accord sur les tarifs des VE

Bruxelles et Pékin sont proches d’un accord sur les droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois dans l’UE. C’est ce qu’a déclaré, le 22 novembre 2024, le président de la Commission du commerce du Parlement européen, Bernd Lange,  à une chaîne de télévision allemande.

« Nous sommes proches d’un accord : la Chine pourrait s’engager à proposer des voitures électriques à l’UE à un prix minimum », a noté Bernd Lange sur n-tv, sans plus de précisions. « Cela éliminera la distorsion de la concurrence due aux subventions injustes pour lesquelles les tarifs ont été introduits en premier lieu ».

A rappeler que la Commission a décidé le mois dernier d’augmenter jusqu’à 45,3% les tarifs sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, une décision qui a divisé l’Europe et provoqué des représailles de la part de Pékin.

La Commission européenne a ensuite parlé de subventions injustes, de financements préférentiels et de subventions, qui entraînent un risque de préjudice économique pour les producteurs européens de véhicules électriques.

Malgré l’imposition de droits de douane en octobre, note Reuters, les deux parties ont poursuivi les négociations pour trouver une solution, alimentant l’espoir des constructeurs automobiles principalement allemands – qui dépendent fortement du marché chinois – qu’un différend commercial puisse être évité.

La Chambre de commerce Chine-UE s’était alors déclarée profondément déçue par les mesures « protectionnistes » et « arbitraires » de l’UE.

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G20 et l’ONU : taxer les plus riches et lutter contre l’évasion fiscale

Ce mois-ci, le monde pourrait assister à un changement radical dans le paysage politique international, à la suite d’une déclaration sans précédent des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro en faveur de l’imposition des super-riches. Une nouvelle convention des Nations unies pour la coopération fiscale permettrait de remédier à l’échec du système de gouvernance internationale fondé sur des règles.

Le communiqué final inédit des chefs d’Etat du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, marque une étape importante dans la quête mondiale d’une fiscalité équitable et progressive. Sous le leadership du Brésil, pour la première fois dans l’histoire de ce club d’économies riches, le G20 s’est engagé à promouvoir une coopération inclusive et efficace.

Pourquoi est-ce important pour l’Afrique ?

Chaque année, c’est à un véritable hold-up qu’on assiste. Car chaque année, l’Afrique est dépouillée de quelque 90 milliards de dollars par an en flux financiers illicites, auxquels s’ajoutent environ 220 milliards de dollars en raison d’allégements fiscaux qui profitent de manière disproportionnée aux super-riches. C’est le constat qu’a fait, en octobre dernier, Patrick Olomo, conseiller politique de l’Union Africaine lors des réunions du FMI et de la Banque mondiale qui se sont tenues à Washington en octobre.

Si le continent ne parvient pas à élargir son assiette fiscale et à augmenter ses ressources, il lui sera encore plus difficile de faire face aux crises simultanées provoquées par la guerre, le changement climatique et l’insécurité alimentaire.

Ces fonds pourraient pourtant servir à financer la transition climatique, les infrastructures, l’éducation et les besoins urgents en matière de santé. Si le continent ne parvient pas à élargir son assiette fiscale et à augmenter ses ressources, il lui sera encore plus difficile de faire face aux crises simultanées provoquées par la guerre, le changement climatique et l’insécurité alimentaire. D’autant que si l’Afrique est remarquablement diversifiée, y compris en termes de revenus, elle concentre 33 des 45 pays les moins avancés selon la liste des Nations unies. Et 20 de ces pays africains à faible revenusont aux prises avec des niveaux d’endettement élevés, voire au bord de la faillite.

Voyez l’Angola, dont la ministre des Finances, Vera Daves de Sousa, a déclaré que l’ensemble des recettes fiscales du pays ne suffisaient qu’à payer les salaires des fonctionnaires et à assurer le service de la dette.

Même sentiment d’impuissance au Nigéria, où le ministre de la justice, Lateef Fagbemi estime que le pays perdait en moyenne 18 milliards de dollars par an à cause des flux financiers illicites.

Quant à l’Afrique du Sud, elle aura perdu 20 milliards de dollars par an en raison de l’évasion fiscale des super-riches entre 2009 et 2018.

Ce n’est pourtant pas une fatalité. Pour augmenter la collecte de recettes, les pays africains devraient améliorer l’« espace fiscal » en taxant équitablement les multinationales opérant sur le continent, les services transfrontaliers, ainsi que les plus riches, un segment restreint mais croissant de la population qui est largement sous-imposé.

Ce n’est pourtant pas une fatalité. Pour augmenter la collecte de recettes, les pays africains devraient améliorer l’« espace fiscal » en taxant équitablement les multinationales opérant sur le continent, les services transfrontaliers, ainsi que les plus riches

L’accumulation de la richesse dans les mains des oligarques est remarquable : selon le rapport Henly & Partners sur la richesse en Afrique en 2024, « le continent compte 135 200 millionnaires, 342 détenteurs de fortunes dépassant la centaine de millions, et 21 milliardaires, avec une richesse combinée de 2,5 trillions de dollars ». Cinq pays représentent 90 % des milliardaires du continent : l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Kenya, le Nigeria et le Maroc.

Ces personnes délocalisent facilement leur richesse, la répartissant sur différents actifs dans différentes juridictions, la dissimulant derrière une multitude de sociétés, de trusts et d’autres arrangements juridiques. Une grande partie de cette richesse se retrouve sur le marché de l’immobilier de luxe des grandes villes du Nord. Ils exploitent les failles du système pour alimenter la machine vorace de l’accumulation de richesses à l’étranger.

Le continent compte 135 200 millionnaires, 342 détenteurs de fortunes dépassant la centaine de millions, et 21 milliardaires, avec une richesse combinée de 2,5 trillions de dollars ». Cinq pays représentent 90 % des milliardaires du continent : l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Kenya, le Nigeria et le Maroc.

L’extrême concentration des richesses et l’impunité ont été révélées dans de nombreux scandales financiers, obligeant l’OCDE à examiner comment corriger les distorsions mondiales après la crise mondiale de 2008. Néanmoins, après dix années de négociations, l’accord qui en a découlé sous la tutelle du G20 (les 20 pays les plus riches du monde) et de l’OCDE, est une déception pour les pays émergents qui étaient à l’origine même du processus. Il est aujourd’hui à craindre que l’extrémisme populiste ne capitalise sur les promesses non tenues, exploitant le mécontentement issu de cette désillusion.

C’est pourquoi l’Union africaine et d’autres pays en développement, insatisfaits des résultats de la « solution des deux piliers » proposée par l’OCDE en 2021, ont uni leurs forces pour exiger le déplacement des négociations fiscales internationales vers les Nations unies.

La convention-cadre des Nations unies sur la coopération fiscale internationale, qui est sur le point d’être approuvée, est en effet l’instrument approprié pour s’attaquer à l’évasion et à l’optimisation fiscales ainsi qu’à la fuite des capitaux, et pour parvenir à une imposition effective des sociétés et des particuliers fortunés. Plusieurs pays du G20, qui accueillent les sièges sociaux de la plupart des multinationales, ont tenté de bloquer l’initiative. Par deux fois, ils n’ont pas réussi à faire basculer le vote de l’Assemblée générale des Nations unies.

Une autre première étape vient d’être franchie : pour la première fois dans l’histoire du G20, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du G20 ont endossé l’idée de mieux coopérer afin que les personnes les plus fortunées dans le monde payent leur juste part d’impôt durant le sommet du 18 et 19 octobre à Rio de Janeiro.

La convention-cadre des Nations unies sur la coopération fiscale internationale, qui est sur le point d’être approuvée, est en effet l’instrument approprié pour s’attaquer à l’évasion et à l’optimisation fiscales ainsi qu’à la fuite des capitaux, et pour parvenir à une imposition effective des sociétés et des particuliers fortunés

La coopération fiscale internationale est essentielle pour que les pays africains puissent imposer les multinationales et les personnes les plus riches sans craindre qu’elles ne s’installent dans d’autres pays pour échapper à l’impôt. Les mesures de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales adoptées à l’échelle mondiale sont l’un des moyens de lutter contre les flux financiers illicites, car les mêmes mécanismes sont utilisés pour le blanchiment d’argent.

Les efforts de l’OCDE pour lutter contre l’évasion fiscale des riches et des multinationales ont été progressifs mais limités. La convention des Nations unies offre une occasion unique de tirer parti de ces progrès et de mettre en place un cadre fiscal mondial plus complet et plus équitable, qui favorise une mobilisation efficace du financement du développement.

 

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(*) Léonce Ndikumana est Professeur d’économie et directeur du programme de politique de développement africain à l’Institut de recherche en économie politique (PERI) de l’Université du Massachusetts Amherst. Il est membre de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT) et a été membre du personnel de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA) et de la Banque africaine de développement. Il est co-éditeur avec JK Boyce de “On the Trail of Capital Flight from Africa. The Takers and the Enablers” (Oxford University Press).

 

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La Cour des comptes a ses contrôleurs de comptes, selon sa vice-présidente

La vice-présidente de la Cour des comptes, Fadhila Gargouri, affirme que la juridiction est soumise à plusieurs types de contrôle. Elle s’emploie, à ce titre, à se conformer de sa propre initiative à la réglementation en vigueur.

Intervenant vendredi lors de la plénière commune de l’ARP et du CNRD, consacrée à l’examen de la mission de la Cour des comptes pour 2025, la vice-présidente a ajouté que cette juridiction obéit elle aussi à une série de mécanismes de contrôle.

L’équipe formée par le Conseil provisoire de la justice financière est habilitée à contrôler les activités de la Cour, comme c’était le cas au cours de la période 2017/2020, a-t-elle expliqué. Il s’agit entre autres du mécanisme de « contrôle préalable » des dépenses de la Cour dans sa version avancée et celui de l’audit interne.

La vice-présidente a également rappelé que la loi organique sur la Cour des comptes est venue conforter ses fonctions juridictionnelles telles que prévues dans les Constitutions antérieures dont celle de 1959.

Quant aux nouvelles fonctions dévolues à la Cour des comptes en vertu de la loi électorale et du Code des collectivités locales, elles concernent notamment la vérification des comptes des comptables publics et de la répression des fautes professionnelles.

La Cour des comptes est par ailleurs chargée de l’élaboration et de l’exécution du budget au niveau local et l’évaluation des politiques publiques.

Avec TAP

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Budget de l’Etat 2025 : les réponses de Sadok Mourali aux députés

Sadok Mourali, le ministre de la Jeunesse et des Sports, a affirmé, vendredi 22 novembre 2024, que son département a contribué, au cours de l’année 2024, à la diffusion de la « culture de l’initiative » à travers l’organisation du « Programme national sur l’initiative et la création de projets » en faveur de 600 jeunes, ainsi que la formation de 1 200 jeunes dans des spécialités correspondant aux besoins du marché du travail et la création de 120 projets de développement pour les jeunes des zones intérieures et frontalières.

Dans sa réponse aux interventions des députés, lors de la séance plénière conjointe (ARP et CNRD) consacrée à l’examen de la mission de la Jeunesse et des Sports du projet du budget de l’Etat pour l’année 2025, Mourali a souligné que l’année prochaine, 100 clubs d’initiative et de création de projets seront créés dans les institutions de jeunesse, en plus du renforcement des services de soutien destinés aux jeunes.

Le ministère travaille sur la mise en place de mécanismes participatifs entre les différents ministères pour améliorer ces services, en particulier avec la création d’une application électronique pour les jeunes âgés de 15 à 35 ans et la mise en place d’une plateforme nationale pour les services dédiés aux jeunes, qui sera prête au cours du premier trimestre 2025, a-t-il ajouté.

Activités préventives contre les comportements à risque

Concernant les interrogations des députés à propos du rôle de son département dans la protection des jeunes contre les comportements à risques, le ministre a précisé que des activités préventives sont intensifiées à travers l’ouverture d’espaces de dialogue et de sensibilisation dans les institutions de jeunesse, en partenariat avec divers acteurs dans les domaines de la prévention et du traitement. Des interventions, a-t-il ajouté, sont organisées pour encadrer les catégories les plus vulnérables aux phénomènes à risques, notamment la dépendance, la migration irrégulière et toutes les formes de violence.

Rénovation de 55 établissements de jeunesse

Quant à la réhabilitation des institutions de la jeunesse, il a expliqué que 55 établissements de jeunesse ont été rénovés dans le cadre du programme de réhabilitation des maisons de jeunes de deuxième génération. Des espaces et clubs dans ces institutions ont été réaménagés et équipés pour un montant de 3,8 millions de dinars, et 100 cadres jeunesse ont été recrutés dans les régions selon les priorités et les besoins des institutions.

Le programme du ministère pour 2025, a-t-il précisé, inclut la conversion de 30 clubs de jeunes en maisons de jeunes permanentes dans les zones rurales et frontalières, avec un budget global de 19,4 millions de dinars pour la réhabilitation et la création de différentes institutions de jeunesse (maisons de jeunes, centres de campement, et complexes de jeunesse). De plus, un montant de 5 millions de dinars sera alloué pour équiper ces institutions tout en poursuivant la mise en œuvre du plan national de création des institutions de deuxième génération.

Révision du cadre législatif et juridique…

Quant à la révision du cadre législatif et juridique, le ministre a indiqué que des mesures sont en cours pour réviser les horaires de travail dans les institutions de jeunesse et rationaliser l’exploitation des espaces dans ces institutions.

Création d’une commission conjointe pour lutter contre la violence dans les stades

S’agissant du secteur sportif qui a fait l’objet de nombreuses interventions des députés, Mourali a souligné que la saison sportive 2023-2024 a vu l’organisation de 22 049 événements de sports collectifs, y compris des matchs, et 1 326 événements de sports individuels.

Pour lutter contre la violence dans les stades, une commission conjointe entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le ministère de l’Intérieur a été créée pour limiter la violence et le chauvinisme sportif, promouvoir la culture du comportement civilisé et de l’esprit sportif, et éviter tout ce qui pourrait perturber le déroulement des compétitions et événements sportifs.

Le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer la législation en matière de lutte contre la violence, l’intolérance et la fraude dans le sport, et de créer un service de stadiers pour encadrer les supporters et adopter un système de billetterie électronique. Il a mentionné, à ce propos, le lancement des procédures de la mise en place d’un système de billetterie électronique afin de mieux organiser l’accès aux matchs et manifestations sportifs.

Financement public des structures sportives

Pour ce qui est du financement public des structures sportives, il a précisé que le budget des interventions pour les fédérations et les associations sportives a atteint 69,77 millions de dinars en 2024, dont 17,6 millions de dinars sous forme de subventions pour les associations sportives à travers le Fonds national pour la promotion du sport et de la jeunesse. Cependant, ces fonds ne suffisent pas vu l’augmentation des besoins des structures sportives et le nombre croissant d’associations, ce qui nécessite le développement des ressources propres des structures sportives pour garantir leur durabilité, en particulier par une meilleure gouvernance.

Le ministère travaille aussi sur la numérisation et la gouvernance du secteur, avec la mise en place d’un système électronique pour l’échange de données entre le ministère et les fédérations sportives et sur la mise en place de critères bien déterminés pour l’octroi des subventions publiques destinées aux structures sportives, dont en particulier les contrats-objectifs, a souligné le ministre.

Six disciplines handisports et promotion du sport citoyen

Concernant le sport pour handicapés, le ministre a indiqué que son département, en coordination avec les structures sportives concernées, a intégré six disciplines handisports au sein des fédérations sportives pour personnes valides.

Pour le programme de promotion du sport citoyen, Mourali a fait remarquer que le ministère œuvre à la mise en place d’un plan d’action visant à augmenter le nombre de pratiquants de sports et d’activités physiques, en collaboration avec toutes les parties prenantes. Ce programme, élaboré conjointement avec la Fédération tunisienne Sport pour Tous, inclut le recrutement de cadres spécialisés parmi les diplômés du supérieur pour animer les parcours de santé, l’aménagement des parcours ne nécessitant pas de gros investissements, l’achat de matériel et d’équipements sportifs et l’établissement d’une carte des terrains de quartiers, en vue de les réhabiliter et les aménager outre la révision du cadre législatif des maisons de jeunes pour améliorer l’exploitation des leurs espaces sportifs.

Promouvoir davantage le sport d’élite

En ce qui concerne le sport d’élite, le ministre a précisé que le programme du ministère vise à le promouvoir davantage et à préparer les prochaines échéances sportives, notamment les Jeux Olympiques de la jeunesse de 2026 au Sénégal et les Jeux Olympiques et Paralympiques de Los Angeles 2028.

Ce programme prévoit la sélection de jeunes talents dans les différentes disciplines, selon des méthodes scientifiques et techniques, et leur regroupement dans les centres de formation et de préparation des sportifs d’élite qui sont au nombre de 13 et qui peuvent accueillir 554 athlètes.

Afin de créer des conditions optimales pour ces centres, un budget de 9,128 millions de dinars a été alloué pour leur réhabilitation en 2025, tout en portant le nombre des athlètes ciblés à 615. Par ailleurs, une enveloppe de 10 millions de dinars sera consacrée à la construction d’un pôle national moderne destiné à l’hébergement de l’élite dans la Cité Nationale Sportive d’El Menzah.

Quid de la loi sur les structures sportives?

En ce qui concerne le projet de loi sur les structures sportives, le ministre a précisé qu’il a été soumis au Conseil ministériel en octobre dernier, et sera bientôt présenté, après sa finalisation, au Conseil des ministres pour approbation avant d’être soumis à l’Assemblée des Représentants du Peuple.

Il a également annoncé qu’un cadre législatif sera mise en place pour organiser les jeux de hasard et les paris sportifs, tout en mettant l’accent sur les mesures préventives contre les risques liés au blanchiment d’argent.

Avec TAP

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