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La Tunisie fête l’évacuation du dernier soldat français | Au nom du Père ! 

Chaque 15 octobre, la Tunisie célèbre le départ du dernier soldat français. Mais au fond, qu’a-t-on vraiment évacué ? Les corps sont partis, oui. Mais les symboles, eux, sont restés. Car l’indépendance politique ne suffit pas lorsqu’elle ne s’accompagne pas d’une indépendance psychique et symbolique. (Ph. Jeune Afrique).

Manel Albouchi *

Nous avons hérité d’un État moderne, sans acquérir une conscience moderne. Des institutions rationnelles, sans le travail d’introjection nécessaire pour les habiter. Nous avons adopté la forme, sans toujours en intégrer le sens. 

Le colonialisme a profondément marqué notre psyché collective. Il a d’abord instauré une dépendance à une autorité extérieure, puis laissé un vide symbolique lors de son retrait. 

Le père fondateur et la dette symbolique 

Depuis Habib Bourguiba, notre père fondateur, la Tunisie vit dans une relation ambivalente à l’autorité. Le père a protégé, éduqué, éclairé — mais aussi infantilisé. 

L’État s’est bâti sur un modèle vertical, patriarcal, où la parole descendait d’en haut et la reconnaissance remontait d’en bas. Et quand ce père est tombé, le peuple s’est retrouvé orphelin symbolique : la liberté est venue, mais avec elle, l’angoisse. Cette angoisse n’est pas qu’émotive, elle est psychopolitique. Elle s’exprime dans nos institutions fragiles, nos colères sans objet, nos dépendances sociales, notre difficulté à croire en l’avenir. 

Aujourd’hui, plus d’un tiers des Tunisiens présentent des symptômes anxieux ou dépressifs. L’instabilité politique, la perte de repères symboliques et l’incertitude économique forment une boucle anxiogène : plus la Loi chancelle, plus le psychisme collectif se délite. 

Nous parlons d’indépendance, mais que signifie être libre quand le cadre symbolique reste celui du père autoritaire ? 

Depuis Bourguiba, le pouvoir s’est transmis comme une paternité blessée : Ben Ali, le père paranoïaque ; Kaïs Saïed, le père professoral ; entre les deux, des fils égarés cherchant une figure protectrice. 

Chaque «assassinat» politique, chaque remaniement précipité, chaque discours contradictoire agit comme un traumatisme symbolique. Ce n’est pas seulement la perte d’un chef, c’est la perte du cadre invisible qui permet de croire que demain sera possible. 

La nostalgie du Père — qu’il s’appelle Bourguiba ou autrement — n’est pas simple attachement politique : c’est une tentative psychique de combler la béance symbolique. Mais toute réparation fondée sur une personne, et non sur une Loi intériorisée, demeure fragile. Et si la vraie maturité consistait non pas à tuer le Père, mais à partager sa fonction symbolique — à faire de la Loi un bien commun ? 

Anatomie d’une fragmentation 

La Tunisie est un corps. Ses régions sont des organes, ses citoyens des cellules, la Loi son système nerveux. Quand la circulation symbolique s’interrompt, comme depuis quelque temps à Gabès, les organes s’isolent, les cellules s’épuisent, et le corps tombe malade. 

Le régionalisme est une inflammation. Chaque organe réclame sa part de sang, sa reconnaissance. Le Nord garde la mémoire, le Sud réclame justice, le Sahel bat trop fort, le Centre respire à peine. Le cœur — l’État — bat encore, mais sans rythme commun. 

Dans cette confusion, les cellules s’épuisent : colère, méfiance, fuite, migration. La société de performance s’est engouffrée dans ce vide. Elle court, compare, classe, étouffe. 

Chacun veut être la cellule la plus brillante, quitte à oublier le corps qu’il habite. Mais un organe qui se croit autonome finit par dépérir. Une société qui se mesure sans s’unir finit par se dissoudre. 

La démocratie ne devrait pas être un régime de compétition, mais une physiologie du lien, où chaque membre contribue à la vitalité du tout, et chaque citoyen devient cellule consciente. 

Le Nom-du-Père collectif 

Le Nom-du-Père, selon Lacan, n’est pas un homme mais une fonction : celle qui donne sens, Loi et limite. Lorsqu’elle est incarnée par un seul individu, elle se fige. Lorsqu’elle est partagée, elle devient vivante. La Tunisie a besoin d’un Nom-du-Père collectif: une autorité claire, contenante, légitime — un État qui relie, non qui domine. Des institutions qui ne surveillent pas, mais transmettent. Une Loi vécue comme un soin, non comme une sanction. 

Cette refondation doit commencer dans l’école, en cessant de confondre mémoire et pensée. Dans la famille, en réhabilitant la parole du père sans écraser celle de la mère. Et dans la société, en apprenant à être non pas obéissants, mais responsables. 

La stabilité politique n’est pas qu’une affaire d’institutions : c’est une forme de santé mentale collective. Une société qui reconnaît ses blessures devient capable de créer. À l’inverse, une nation qui refoule son histoire répète ses traumatismes. 

La menace de la Machine 

Gouverner, c’est voir. Michel Foucault l’a montré : le pouvoir commence par un regard. 

En 2005, à Tunis, le Sommet mondial de la société de l’information célébrait l’ère numérique. Sous les slogans de transparence et de progrès, une autre forme de pouvoir s’installait : le Surmoi technologique. Le Père ne parlait plus — il calculait et le panoptique devenait intime. C’est là que se rejoue le cauchemar qu’Orwell avait pressenti dans son roman ‘‘1984’’. Non pas la tyrannie du bâton, mais celle de la transparence absolue. Non plus «Big Brother», mais «Every Brother» : chacun devenant l’œil de l’autre, surveillant par amour, partageant par réflexe, trahissant par fatigue. 

Le totalitarisme n’a plus besoin de murs ni de prisons : il se déploie dans la promesse de connexion et le confort de la prévision. Orwell l’avait compris : le contrôle le plus efficace n’est pas celui qu’on subit, mais celui qu’on finit par désirer. 

Nous avons troqué la peur du Père contre la sécurité de la Machine. Le pouvoir ne punit plus : il suggère. Il ne censure plus : il optimise. Et c’est ainsi qu’il devient total — parce qu’il se croit bienveillant. 

Le regard humain, saturé d’écran, risque d’oublier ce qu’il voit. Et si, derrière le code, se cachait le même vieux Père — désincarné, mais toujours présent — celui qui veut notre bien au point de nous priver du mystère ? 

L’évacuation intérieure 

Le 15 octobre 1963, les troupes françaises quittaient Bizerte. Le 15 octobre 2025, il reste à évacuer la peur de penser par nous-mêmes. L’indépendance politique fut une victoire du corps. L’indépendance symbolique sera une victoire de l’esprit. 

Le 15 octobre ne devrait pas seulement commémorer le départ d’une armée, mais l’évacuation du père intérieur, celui qui habite encore nos institutions, nos écoles, nos familles. Ce jour-là, nous pourrons dire que l’évacuation a eu lieu — non pas seulement dans les ports, mais dans nos inconscients. 

La Tunisie ne cherche pas un nouveau Père. Elle cherche un regard partagé, où la Loi n’est plus imposée mais comprise, où la liberté n’est plus réclamée mais vécue. 

Nous avons libéré la terre. Il nous reste à libérer le regard. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Nora Gharyeni | La voix amazighe qui fait vibrer les mémoires et les corps

Dans la pénombre d’une scène, une guitare s’accorde lentement. Le silence se charge d’attente. Puis une note s’élève — fragile, sincère — bientôt rejointe par une voix qui emplit l’espace. Claire, puissante, enveloppante, la voix de Nora Gharyeni se déploie comme un souffle ancien. En tamazight, en arabe tunisien, parfois en anglais, elle chante les histoires de son peuple, les luttes de sa génération et les rêves d’un monde plus conscient. Chaque mot tisse un pont entre passé et présent, entre mémoire intime et mémoire collective.

Djamal Guettala 

Née à Sfax dans une famille profondément artistique — un père DJ, une mère peintre et musicienne, un frère guitariste — Nora a grandi entourée de sons et de lumières. Les riffs du rock, les pulsations du disco, les guitares du blues et les envolées du métal se mêlent aux sonorités de la musique folklorique tunisienne, aux rythmes du mezoued et aux émotions du raï. Ces influences ont façonné une oreille curieuse, un esprit libre et une identité musicale plurielle. Très tôt, elle comprend que la musique n’est pas seulement un art, mais un langage universel, un refuge et un outil de transmission.

C’est en renouant avec ses racines amazighes qu’elle trouve sa véritable voie : celle d’une artiste qui dialogue avec la modernité tout en honorant l’héritage ancestral. ‘‘Takrust’’ («Le nœud», 2020) marque cette renaissance, tissant les nœuds de l’histoire et de la marginalisation linguistique tout en célébrant la parole retrouvée. Suivent ‘‘Soul of North Africa’’ (2021), pont musical entre les cultures du Maghreb, et ‘‘Tayri d’Afra’’ (Love & Peace, 2023), voyage poétique au cœur de la nature et de l’humanité.

Mélodies ancestrales et arrangements contemporains

À travers ces œuvres, Nora compose un univers où mélodies ancestrales et arrangements contemporains dialoguent avec la mémoire. Chaque chanson devient une prière pour la paix, la dignité et la diversité. Mais elle n’est pas seulement musicienne : psychologue, enseignante, activiste et danseuse, elle considère l’art comme un outil de transformation sociale, capable de sensibiliser, de guérir et de rapprocher les individus. Sur scène, elle crée des espaces de partage où le public devient partenaire de l’expérience artistique. «Chanter, c’est guérir», dit-elle, et sa présence scénique en témoigne : authentique, sensible, magnétique.

La danse occupe une place essentielle dans son langage artistique. Qu’il s’agisse du folklore tunisien, de la salsa ou de la danse contemporaine, elle intègre le mouvement à ses performances. Sur scène, elle danse ses émotions, prolongeant la mélodie par un pas, une ondulation, comme si chaque note trouvait un écho dans le geste. La musique devient une expérience totale où voix, danse et silence dialoguent en harmonie.

Son parcours est international. De Batna en Algérie à Viljandi en Estonie, de la Suède à la Suisse, en passant par le Maroc, les Canaries, la Turquie et l’Italie, elle fait vibrer des scènes qui deviennent des carrefours culturels. Ces voyages façonnent une artiste du monde, tout en la maintenant profondément enracinée dans sa terre et sa langue.

Son projet musical incarne sa vision : fusion entre mémoire et innovation, tradition orale et création contemporaine. À travers ses compositions, elle élève la voix d’une communauté souvent marginalisée, célèbre la langue tamazight et transmet des messages universels de diversité et de réflexion sociale.

Quête de sens et de reconnexion à soi

En 2026, ‘‘Timeless Wisdom’’, son nouvel EP, racontera l’histoire d’un être humain égaré dans la frénésie du monde moderne, en quête de sens et de reconnexion à soi, guidé par la sagesse des symboles amazighs et les forces naturelles. Chaque chanson sera une étape de transformation, une métaphore du retour à l’essentiel. Nora Gharyeni est bien plus qu’une artiste : elle est passeuse de mémoires et d’émotions, femme qui chante pour relier, guérir et rappeler que la culture est vivante. Dans un monde fragmenté, elle oppose la lenteur du geste, la sincérité du verbe et la chaleur du partage. Ancrée dans la mémoire et ouverte sur le monde, elle prouve que l’art peut transformer et unir.

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La politique étrangère des États-Unis, entre rupture et continuité

Jamais la politique étrangère des États-Unis n’a suscité autant de controverses, de critiques et d’incompréhensions que durant les mandats du président républicain Donald Trump. Même les alliés les plus solides des États-Unis se sont retrouvés déconcertés par les décisions parfois belliqueuses et imprévisibles de son administration. Du rapprochement avec la Corée du Nord, aux gestes d’amitié envers la Russie sur le dossier ukrainien – en rupture avec les positions de l’Otan – jusqu’aux mesures de rétorsion contre certains partenaires commerciaux historiques, la politique étrangère américaine semble osciller entre rupture et continuité.

Noureddine Horchani *

Au  milieu de cette confusion et face à l’imprévisible, notre article se propose de déceler un fil conducteur permettant de trouver de la cohérence entre des décisions de politique étrangère, en apparence contradictoires. Nous explorerons les fondements philosophiques, politiques et juridiques de la politique étrangère américaine afin de déterminer si les transformations apparentes traduisent un véritable changement de cap, ou simplement une adaptation conjoncturelle des mêmes principes stratégiques.

I. Les fondements philosophiques et politiques : entre le constant et le variable

En principe, la politique étrangère américaine ne devrait pas être soumise aux aléas électoraux. Les grandes puissances définissent leurs orientations stratégiques sur le long terme.

Toutefois, la personnalité du président et les circonstances historiques peuvent influencer la mise en œuvre de cette politique sans en modifier profondément les fondements.

1- Le multilatéralisme, pilier pragmatique de la diplomatie américaine

Historiquement, les États-Unis ont toujours oscillé entre isolationnisme et multilatéralisme.

Si le discours isolationniste a souvent servi d’argument populiste, il a rarement résisté à la réalité des interdépendances internationales. Depuis George Washington jusqu’à Woodrow Wilson, l’Amérique a tenté de se tenir à l’écart des conflits européens avant de s’y engager par nécessité. Le wilsonisme, avec ses quatorze points, érigea la coopération multilatérale en principe doctrinal. Aujourd’hui encore, le slogan «America First» ne saurait masquer l’implication constante des États-Unis dans les affaires mondiales.

En fait, la politique étrangère américaine, oscillait en permanence, depuis le 5e président James Monroe en 1823, un chantre de l’isolationnisme, entre le repli isolationniste de façade et l’implication dans la coopération multilatérale. 

Les prises de positions isolationnistes adoptées aujourd’hui en général par les administrations républicaines de la Maison blanche ne s’élèvent pas au rang de politiques ou de stratégies mais  constituent des parenthèses vite refermées.

Le retrait américain de l’Unesco en soutien à Israël ou son retrait du traité de Paris sur le climat ont été annulés aussitôt les démocrates revenus au pouvoir.

En fait les présidents américains qui ont le plus prêché l’isolationnisme par populisme ont été les plus interventionnistes.

2. Entre illusion isolationniste et fatalité interventionniste

Les tensions entre unilatéralisme et multilatéralisme traversent toute l’histoire américaine.

Même lorsque certaines administrations républicaines affichent une hostilité envers les organisations internationales comme l’Onu, l’OMS ou l’Unesco, il ne s’agit souvent que de stratégies de pression visant à imposer la ligne américaine.

En réalité, le multilatéralisme demeure la règle, l’unilatéralisme n’étant qu’une exception opportuniste. Comme le soutient si bien Bertrand Badie : «Le multilatéralisme constitue, pour le puissant aussi, la seule stratégie sensée dans un monde interdépendant».

3. Le conflit israélo-palestinien : entre réalisme et légalité internationale

Le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël constitue une constante stratégique.

Cependant, la guerre à Gaza et la réaction mondiale qui s’en est suivie ont amorcé une inflexion perceptible dans l’opinion publique américaine, y compris au sein du Parti démocrate.

Ce changement progressif pourrait, à terme, ouvrir la voie à une approche plus équilibrée de la politique américaine au Proche-Orient.

Attachée au réalisme nonobstant la couleur politique de ses artisans, la politique étrangère des États Unis ne saurait à terme ignorer l’émergence d’un mouvement universel pro palestinien qui nous rappelle mais en plus grande dimension, le mouvement de la jeunesse révoltée porteuse de nouvelles valeurs des sixtes dans le monde et de Mai 68 en France.

II. Le containment, une stratégie réaliste à toute épreuve

La stratégie du containment ou endiguement est  un autre fondement sur lequel repose la politique étrangère US. Elle a été conceptualisée par George Kennan puis théorisée par Kenneth Waltz.

Le containment est défini comme l’ensemble de mesures à caractère politique économique, culturelle et militaires, le cas échéant par pays interposés, appliquées à l’encontre d’une puissance hostile. Ce principe vise à contenir l’expansion d’une puissance rivale tout en maintenant l’équilibre des forces. Elle a guidé la politique étrangère américaine durant la guerre froide et continue d’influencer ses rapports avec la Russie et la Chine. Le succès du containment dans la chute de l’URSS illustre la pertinence durable de cette approche pragmatique. Mais le succès des stratégies américaines de politique étrangère n’auraient jamais pu se réaliser sans un socle juridique et constitutionnel les encadrant scrupuleusement.

III. Les fondements constitutionnels et institutionnels de la politique étrangère américaine

La Constitution américaine répartit les compétences en matière de politique étrangère entre le président et le Congrès, selon le principe du check and balance. Le Congrès dispose du pouvoir de déclarer la guerre, de ratifier les traités et de contrôler le budget, tandis que le président conduit la diplomatie au quotidien. En pratique, les circonstances exceptionnelles – guerres, crises internationales, attaques terroristes – ont souvent renforcé l’autorité de l’exécutif au détriment du législatif.

Les élites politiques américaines ont admis depuis des décennies, un relatif dépassement de  l’esprit constitutionnel équilibriste et accordent dans certaines circonstances, au président ,confronté à l’urgence de l’actualité, une liberté de manœuvre qui ne tranche qu’en apparence avec l’orthodoxie constitutionnelle.

Pourtant  malgré la montée en puissance de la personnalité du président Trump, à tout moment le Congres peut récupérer son leadership sur la politique étrangère en mobilisant les mécanismes constitutionnels que lui offre le texte constitutionnel et la pratique notamment le contrôle de l’allocation du budget fédéral.

Aujourd’hui encore le Sénat refuse de valider le budget 2026 proposé par l’exécutif à quelques jours de la fin de l’échéance de validation provoquant un shutdown (paralysie de l’administration fédérale privée de fonds financiers) que seuls les citoyens américains comprennent.

Conclusion

L’analyse de la politique étrangère américaine montre que, malgré les discours populistes et les ruptures apparentes, ses fondements demeurent remarquablement stables. Le réalisme, plus que l’idéalisme, guide l’action des États-Unis. L’alternance entre démocrates et républicains modifie les styles, non les principes. Dans un monde interdépendant, le multilatéralisme reste un passage obligé, même pour la première puissance mondiale. Ainsi, la politique étrangère américaine oscille entre la recherche d’efficacité stratégique et la volonté de préserver son leadership global – une continuité sous des apparences de rupture.

Paradoxalement la gestion atypique  de la politique étrangère par l’administration Trump, aussi chaotique et imprévisible soit elle, reposant sur la force brute, arrive à débloquer des situations complexes  comme on l’a vu avec le plan Trump à propos du dossier de Gaza.

Ces «succès» tranchent avec l’inertie , les échecs et la stérilité des prédécesseurs du président Trump même si on est bien loin avec le plan Trump de tenir compte des droits inaliénables des palestiniens du fait que  l’alignement à l’entité sioniste demeure une donnée stratégique.

Assistons nous aujourd’hui  au triomphe de la philosophie du chaos «productif» chère aux néoconservateurs au pouvoir aujourd’hui aux USA et qui se démarque des politiques conformistes, conventionnelles et plus prévisibles qui ont caractérisé les précédentes administrations américaines  ?

* Enseignant universitaire en science politique. Ancien cadre de banque.

Références bibliographiques :

1. Waltz, Kenneth. Man, the State, and War: A Theoretical Analysis. 2001 edition,

New York, Columbia University Press.

2. Badie, Bertrand. L’impuissance de la puissance: essai sur les nouvelles relations

internationales. CERI – Centre de recherches internationales.

3. Parmentier, Guillaume. “Politique étrangère et politique intérieure aux Etats-Unis : Revue Politique Étrangère.

4.Gilles Vandal: Rev: Perspective Monde ‘ “La politique du chaos du président Trump”.

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« Looking for my mother » à la cité de la culture de Tunis

La cité de la culture de Tunis annonce la 2ème projection du film « Looking for my mother » de Anis Lassoued mettant en vedette Moez Chriti.

La projection de ce court-métrage prévue pour samedi 25 Octobre 2025 à 19h, à la salle Omar Khelifi de la cité de la culture à l’Av. Mohamed IV à Tunis, précisent les organisateurs, en promettant « un moment riche en émotions et en échanges»

Un court Métrage abordant l’histoire émouvante de Moez qui trouve l’espoir et la force de surmonter les obstacles au sein de l’Association Darna. Un voyage poignant qui vous touchera au cœur et vous fera croire au pouvoir de la solidarité.

« N’hésitez pas à partager l’évènement avec vos familles, amies et proches et à réserver vos tickets ( 10 dinars)», indique encore la cité de la culture.

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Chasse interdite ce 15 octobre à Bizerte et à l’Ariana

Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a annoncé la suspension exceptionnelle de toute activité de chasse dans les gouvernorats de l’Ariana et de Bizerte.

Cette décision concerne la chasse terrestre, et ce, pour toute la journée de demain, mercredi 15 octobre 2025, journée de commémoration de la fête de l’Évacuation.

Notons que la fête de l’Évacuation est célébrée le 15 octobre de chaque année et marque la date du départ des dernières troupes françaises de la base militaire de Bizerte en 1963.

Y. N.

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FSN | Appel à un rassemblement de solidarité avec les détenus politiques

Le Front du salut national (FSN), regroupant des partis de l’opposition, a appelé à une manifestation de solidarité avec les détenus politiques ce vendredi 17 octobre 2025.

Le RDV est donné à 17h devant le Théâtre Municipal à l’avenue Habib Bourguiba au centre-ville de Tunis, précise le FSN qui a appelé « les défenseurs de la liberté et de la démocratie, ainsi qu’aux militants des droits humains à participer en nombre et à participer à ce rassemblement. »

Le FSN a de nouveau exprimé sa solidarité inconditionnelle avec les détenus politiques, tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre ce qu’il qualifie de « lutte pour la restauration du processus démocratique dans le pays ».

Y. N.

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Tunis-Conakry | 19e vol pour les retours volontaires depuis le début de 2025

Dans la matinée de ce mardi 14 octobre 2025, OIM Tunisie a organisé le retour volontaire de 138 ressortissants guinéens qui seront accompagnés dans la mise en œuvre de projets de réintégration.

Ces derniers ont regagné leur pays d’origine à bord un vol organisé dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration indique l’OIM, en rappelant qu’il s’agit du 19e vol qu’elle organise depuis le début de l’année 2025.

« J’ai quitté la Guinée pour soutenir ma famille financièrement », témoigne Kaba, un des bénéficiaires du programme. Après plusieurs tentatives de traversée, il a choisi de rentrer en Guinée auprès de sa famille. « Aujourd’hui je rentre pour travailler, avec l’idée de développer un petit commerce », ajoute-t-il.

À leur arrivée à Conakry, les bénéficiaires seront reçus par l’équipe de l’OIM Guinée, qui les accompagnera dans la mise en œuvre de projets de réintégration, afin de faciliter leur réintégration socio-économique dans des conditions durables, dignes et respectueuses de leurs aspirations.

Mis en œuvre par l’OIM Tunisie, avec le soutien de l’Union européenne et du gouvernement suédois, ce programme est conduit en étroite collaboration avec les autorités tunisiennes et consulaires compétentes.

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Tunis | Report du procès de l’affaire Jilani Daboussi

La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a reporté, mardi 14 octobre 2025, le procès dans l’affaire de l’ancien maire de Tabarka et ancien député Feu Jilani Daboussi.

Dans cette affaire, plusieurs suspects ont été visés par des mandats de dépôt, notamment les dirigeant Ennahdha Mondher Lounissi et Noureddine Bhiri (ancien ministre de la Justice), un ex-cadre judiciaire et une ancienne médecin de la prison de Mornaguia, Dr Nadia Hellal. De son côté, Abdellatif Mekki a fait l’objet d’une mesure d’interdiction de quitter le territoire et interdiction de prise de parole médiatique.

Rappelons que Dr Jilani Daboussi avait été poursuivi dans des affaires de corruption et placé en détention. Il est décédé en 2014, quelques heures après sa sortie de prison au terme de 3 ans d’incarcération sans jugement malgré l’expiration du délai de la détention provisoire.

Sami Daboussi, qui estime que son père a été victime d’une «liquidation politique», accuse des personnalités politiques d’Ennahdha alors au pouvoir d’être derrière la mort de son père qui souffrait notamment d’insuffisance rénale chronique nécessitant des séances régulières de dialyse.

Y. N.

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Tunisie | Grâce présidentielle à l’occasion de la fête de l’Évacuation

Le chef de l’État Kaïs Saïed a accordé une grâce présidentielle au profit de 1125 détenus à l’occasion du 62e anniversaire de la fête de l’Évacuation (Aïd El-Jalaa), célébrée le 15 octobre de chaque année.

C’est ce qu’annonce un communiqué de la présidence ce mardi 14 octobre 2025, en précisant que cette grâce présidentielle permettra la libération de 364 détenus, alors que les autres bénéficieront d’une réduction de peine.

Il a par ailleurs été décidé, sur instructions du président, d’accorder la liberté conditionnelle à 1035 autres détenus.

Y. N.

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Initiative pour renforcer la résilience de l’archipel de Kerkennah

Promouvoir un développement urbain local durable, résilient et inclusif à travers l’innovation sociale et la valorisation du capital naturel, culturel et humain de l’archipel de Kerkennah. Tel est l’intitulé d’un accord signé à Tunis lundi 13 octobre 2025.

L’archipel de Kerkennah constitue une zone sensible, un «hotspot», non seulement en Tunisie mais également dans toute la région de la Méditerranée. Il fait partie des zones les plus affectées par les impacts des changements climatiques.

Cet archipel, riche par ses caractéristiques naturelles variées et sa biodiversité terrestre et marine, subit aujourd’hui d’importantes et graves perturbations climatiques susceptibles de menacer ces atouts précieux. Cette situation se répercute négativement sur la vie des habitants, tant sur le plan économique que social.

Il devient dès lors indispensable pour tous les acteurs locaux, en particulier les résidents de l’île, d’adopter de nouveaux comportements tenant compte de ces risques émergents, afin de renforcer l’adaptation et la résilience face aux changements climatiques.

Ce partenariat entre Onu-Habitat Tunisie et la Fédération tunisienne de l’environnement et du développement (FTED) est le fruit d’une collaboration initiée dans le cadre du projet «Résilience climatique et inclusion à Kerkennah», intitulé Soumoud, et mis en œuvre par Onu-Habitat Tunisie avec le soutien de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (Aecid).

L’initiative vise à renforcer la résilience des communautés face aux effets du changement climatique, à travers des actions concrètes basées sur la nature et co-construites avec les habitants. La signature du protocole d’accord marque une étape structurante, en réunissant des partenaires publics, privés et associatifs engagés dans le développement urbain durable du territoire, dans le cadre de la mise en œuvre de l’ODD 11 pour la Tunisie.

L’approche adoptée repose sur la création de synergies entre les acteurs locaux, les institutions publiques, la société civile et le secteur privé, avec une attention particulière portée à l’inclusion des groupes les plus vulnérables, notamment les femmes, les jeunes, les personnes migrantes et les pêcheurs traditionnels. Ensemble, les partenaires ambitionnent de faire de Kerkennah un laboratoire d’innovation territoriale, capable d’inspirer d’autres villes et îles de la Méditerranée.

I. B. (avec communiqué).

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Succès populaire de la 2e Ooredoo Padel Cup Samsung 2025

La deuxième édition de la Ooredoo Padel Cup Samsung s’est achevée de la meilleure façon le 12 octobre 2025 à Padel Connection, après neuf jours de compétition intense qui ont confirmé la montée en puissance de ce sport émergeant en Tunisie et dans le monde.

Ouvert le 4 octobre, le tournoi a réuni près de 1 000 participants, dont plusieurs joueurs internationaux, établissant de nouvelles références en matière de participation, de dotation et d’impact social.

Placée sous l’égide de la Fédération tunisienne de tennis (FTT), cette édition représentait la 25ᵉ étape du circuit fédéral national de padel et comprenait plusieurs catégories allant de P50 à P2000, ainsi que des catégories dédiées aux jeunes – U14 et U16 – pour encourager la nouvelle génération de talents.

L’événement a battu tous les records nationaux en proposant la plus importante dotation jamais attribuée dans un tournoi de Padel en Tunisie, soit 35 000 dinars tunisiens, attirant une élite d’athlètes et contribuant à professionnaliser davantage ce sport en pleine expansion.

Au-delà de la performance sportive, le tournoi s’est distingué par son engagement social et solidaire. Près de 28 000 dinars tunisiens issus des frais d’inscription ont été reversés à l’association Atamcs, dans le cadre du programme de responsabilité sociale d’entreprise de Ooredoo, Tounes T3ich, qui soutient des projets liés à la santé, à l’éducation et à la cohésion sociale dans tout le pays.

Cette édition a également coïncidé avec le mois d’Octobre Rose, période consacrée à la sensibilisation au cancer du sein, une cause à laquelle Ooredoo accorde une attention particulière dans le cadre de son engagement pour la santé des femmes.

À cette occasion, Mansoor Rashid Al-Khater, Ceo de Ooredoo Tunisie, a déclaré : «Ooredoo Padel Cup Samsung 2025 représente bien plus qu’une simple compétition sportive. Elle incarne notre vision d’une société solidaire, dynamique et tournée vers l’avenir. Cet événement a permis de rassembler athlètes, passionnés et citoyens autour de valeurs communes, tout en soutenant concrètement les plus vulnérables grâce à notre programme Tounes T3ich. Nous sommes extrêmement fiers de cette réussite et poursuivrons nos investissements dans des initiatives qui inspirent et renforcent la société tunisienne.»

Grâce à une «Prize Money» record et à la forte participation qu’elle a suscitée, cette édition a contribué à renforcer la position de la Tunisie sur la scène sportive régionale et à attirer un large intérêt médiatique, ouvrant la voie à de futurs événements d’envergure.

Le tournoi Ooredoo Padel Cup Samsung 2025, a couronné les champions suivants :

• Catégorie P2000 Hommes : Mehdi Elloumi et Janvier Redondo ;

• Catégorie P2000 Femmes : Dorra Chemli et Arianda Canellas.

Alors que la pratique du padel connaît une croissance spectaculaire en Tunisie et à travers le monde, Ooredoo confirme son rôle moteur dans la promotion de cette discipline, le développement des talents locaux et la valorisation d’un mode de vie sain et actif. En conjuguant excellence sportive et responsabilité sociale, cette édition illustre l’engagement durable de Ooredoo en faveur du sport, de la jeunesse et du progrès social en Tunisie.

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Le grand absent de Charm El-Cheikh

Lundi 13 octobre 2025, à Charm El-Cheikh, en Égypte, une vingtaine de chefs d’État étaient réunis sous les projecteurs du monde entier. Les caméras fixaient leurs visages, les micros guettaient leurs paroles, les discours parlaient de paix, d’équilibre et d’avenir. Et pourtant, sur cette scène saturée de puissances, un absent régnait en maître. Il n’était pas là — et cependant, il était partout. Dans l’air que chacun respirait, dans les regards échangés, dans les silences lourds de prudence. Son ombre s’étendait d’un bout à l’autre de la tribune, occupant l’espace tout entier, au point d’établir, à lui seul, un équilibre face aux vingt présences officielles. C’est le peuple palestinien.

Khemais Gharbi *

Il y avait certes Mahmoud Abbas, le fantomatique président de l’Autorité palestinienne, mais il ne représente plus aujourd’hui que lui-même et une poignée de carriéristes corrompus méprisés par l’écrasante majorité des Palestiniens. Et ce sont ces derniers qui étaient au cœur des conversations à Sharm El-Cheikh, dans les arrière-pensées, dans les calculs comme dans les hésitations.

Invisible, mais omniprésent, le peuple palestinien pesait autant que tous les dirigeants réunis, car c’est autour de lui, de sa cause, de son nom — ou de son silence — que tout gravitait.

Ce géant invisible avait convoqué les puissants sans envoyer d’invitation. Il les avait forcés à se rassembler autour de son absence, à reconnaître, malgré eux, qu’il demeurait — encore et toujours — le centre du monde tant que ses droits ne sont pas rétablis.

Une présence éclatante

C’est un fait rarissime : le monde a été convoqué par un absent, dont la présence est si éclatante qu’aucun protocole n’a pu la contenir.

Il planait au-dessus d’eux comme une conscience, comme une lumière qu’on ne peut éteindre. Il habitait leurs mots, leurs silences, leurs regards fuyants.

Son sacrifice force l’admiration du monde entier. Depuis des décennies, il endure l’injustice, la faim, le siège et les bombardements, sans jamais renoncer à la terre qu’il aime, ni aux valeurs qu’il incarne.

Sa résistance n’est pas seulement celle des armes, mais celle d’un peuple entier qui refuse de plier, qui se relève toujours, qui transforme la douleur en courage. 

Chaque maison détruite devient serment, chaque deuil devient drapeau, chaque enfant, promesse de survie. Il affronte l’impossible avec la même détermination que les grands peuples de l’Histoire, et son sang versé ne réclame ni vengeance ni oubli — mais justice et liberté.

C’est cette fidélité obstinée à la dignité humaine qui fait de lui un symbole universel, redouté par ceux qui tuent, respecté par ceux qui espèrent.

Hier, le monde a célébré, sans le dire, la puissance silencieuse d’un peuple qu’on croyait effacé — et qui, par sa seule endurance, a contraint les puissants à s’incliner devant son ombre.

Son image plane déjà sur ces lignes, comme elle planait hier sur la scène de Charm El-Cheikh.

Un nouveau leadership palestinien

Mais que nul n’en doute : le grand absent, c’était la résistance palestinienne — présente dans chaque conscience, immense dans son silence, victorieuse dans son absence.

Un analyste politique expliquerait cette absence par la difficulté de trouver aujourd’hui un représentant légitime du peuple palestinien, qui soit acceptable sur les plans intérieur et extérieur. Le Hamas comme l’OLP et l’Autorité palestinienne installée à Ramallah ayant perdu toute crédibilité aux yeux des Palestiniens eux-mêmes, il va peut-être falloir œuvrer aujourd’hui pour l’avènement d’un nouveau leadership légitime, capable d’unifier les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie autour d’un projet national qui conjugue libération et paix, résistance intérieure et reconnaissance extérieure, et ce dans le cadre d’une solution à deux Etats, seule issue raisonnable et encore possible au conflit israélo-palestinienne qui dure depuis 1948.     

* Ecrivain et traducteur.  

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Soudan | Des mercenaires colombiens forment des enfants-soldats

Selon une enquête du journal britannique The Guardian, des centaines de mercenaires colombiens sont impliqués dans la guerre en cours au Soudan, combattant aux côtés des Forces de soutien rapide dirigés par Mohamed Hamdan Dogolo dans le cadre de la guerre civile qui les oppose à l’armée soudanaise. Ces mercenaires entraînent aussi des enfants soudanais au combat, dans l’un des épisodes les plus tragiques de cet interminable conflit depuis son déclenchement il y a plus de deux ans.

Imed Bahri

Le Guardian rapporte que des photographies de ces enfants soldats ont été prises dans le camp de Zamzam, le plus grand où sont parqués les déplacés du Soudan.

L’un des mercenaires colombiens, utilisant le pseudonyme de Carlos, a déclaré s’être rendu au Soudan début 2025 après avoir signé un contrat mensuel de 2 600 dollars par l’intermédiaire d’agents de sécurité soupçonnés d’être liés à un pays de la région.

Après une série de voyages à travers l’Europe, l’Éthiopie et la Somalie, il est arrivé à Nyala, capitale de l’État du Darfour-Sud, devenue une plaque tournante pour les mercenaires colombiens travaillant pour les Forces de soutien rapide.

«La guerre, c’est du business»

«La guerre, c’est du business», déclare Carlos, ajoutant que la première mission des mercenaires colombiens consiste à former des recrues soudanaises dont la plupart étaient des enfants qui n’avaient jamais porté d’armes auparavant. Il  ajoute : «Nous leur avons appris à utiliser des fusils, des mitrailleuses et des lance-roquettes avant de les envoyer au front. Nous les avons entraînés à mourir».

Comble du cynisme, il décrit l’expérience comme horrible et folle tout en précisant: «Malheureusement, c’est la guerre!». Le Colombien participe à une entreprise criminelle mais fait semblant de déplorer la situation ! 

Selon l’enquête du journal britannique, l’unité militaire à laquelle Carlos était affecté a finalement été envoyée dans la ville assiégée d’El- Fasher, décrit comme le pire champ de bataille du Soudan et le dernier grand bastion militaire dans la région du Darfour occidental. 

Aucune aide humanitaire n’est parvenue à El- Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, depuis près de 18 mois, tandis que les Nations Unies confirment que des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions de quasi-famine, les enfants se nourrissant de criquets et de fourrage pour survivre.

La pire crise humanitaire au monde

Cela s’inscrit dans le contexte d’une guerre qui a coûté la vie à quelque 150 000 personnes et contraint 13 millions de personnes à fuir, dans ce qui est décrit comme la pire crise humanitaire et de déplacement au monde.

Carlos, qui a quitté le service militaire de son pays il y a plus de cinq ans, a partagé des photos et des vidéos avec le Guardian et le journal colombien La Silla Vacia, montrant des mercenaires colombiens entraînant des recrues soudanaises ou sur des positions de combat au Darfour.

Une image montre des adolescents tenant des fusils et souriant à la caméra, tandis que d’autres images montrent des tirs nourris dans des quartiers détruits d’El-Fasher, avec des mercenaires parlant en espagnol de leurs camarades blessés.

Le président colombien Gustavo Petro a décrit le phénomène du mercenariat comme «un commerce qui transforme les hommes en marchandises pour tuer», s’engageant à l’interdire. Il a toutefois reconnu que les conditions économiques et sociales des soldats retraités les rendent vulnérables aux tentations financières.

L’armée colombienne contraint ses soldats professionnels à prendre leur retraite vers 40 ans, avec de maigres pensions et des opportunités de développement professionnel limitées, les poussant à rejoindre des sociétés de sécurité privées.

Elizabeth Dickinson, analyste principale pour la Colombie à l’International Crisis Group, confirme que ces entreprises ne se limitent plus aux retraités, elles recrutent désormais des soldats encore en activité dans les zones pauvres, leur offrant des milliers de dollars par mois via des applications comme WhatsApp.

Le Guardian attribue le phénomène du mercenariat au long conflit interne en Colombie qui a laissé un excédent de combattants expérimentés dont beaucoup ont été formés par l’armée américaine. Ce pays d’Amérique du Sud est l’un des plus grands exportateurs de mercenaires.

Selon le Guardian, Carlos a récemment quitté le Soudan en raison de problèmes de salaire, affirmant que 30 de ses collègues étaient partis avec lui mais en même temps, des avions arrivaient avec de nouveaux mercenaires pour les remplacer.  Il reconnaît toutefois que son travail de mercenaire n’est ni légal ni honorable, ajoutant: «Nous y allons pour l’argent, rien de plus».

Bien que le phénomène des mercenaires ait disparu des champs de bataille mondiaux pendant la majeure partie du XXe siècle, le journal britannique confirme qu’il a commencé à faire un retour rapide au cours du siècle actuel.

Une sombre résurgence

Sean Mavity, expert américain en mercenaires, déclare: «C’est le plus vieux métier du monde. Nous revenons à une époque proche du Moyen Âge où les riches pouvaient posséder des armées privées et se comporter comme des superpuissances». Il ajoute que le recours aux mercenaires offre aux États un «déni plausible» qui leur permet de contourner le droit international et d’échapper à la responsabilité des violations. «Lorsque des mercenaires sont capturés ou tués, ils peuvent tout simplement être désavoués», précise-t-il. 

Au cœur de cette sombre résurgence, le Soudan est aujourd’hui devenu une arène tragique où commerce et sang se croisent, où les guerres deviennent des entreprises rentables et où les enfants deviennent du carburant.

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‘‘Sangoma, le guérisseur’’ | Roman de la chute et de la transformation

Publié aux éditions Hkeyet à Tunis, ‘‘Sangoma, le guérisseur’’ a été présenté ces dernières semaines à Tunis lors d’une série de rencontres publiques, à l’Institut Français de Tunisie, à la librairie Mille Feuilles – La Marsa, puis à Al-Kitab – Mutuelleville. Autant de moments de partage intenses avec les lecteurs autour d’un livre né du croisement entre la médecine, la fatigue, le burn-out et le besoin de transformation intérieure. L’auteur de ce roman, médecin de son état, parle de son expérience avec ce premier roman.  

Dr Hichem Ben Azouz *

J’ai écrit ‘‘Sangoma’’ comme on traverse un continent. Le roman est né en Afrique du Sud dans les couloirs d’un hôpital, Entre deux patients, au contact du silence, de la mort et de l’épuisement des soignants. Puis il est devenu, page après page, une traversée initiatique de Cap Angela en Tunisie à Cape Agulhas en Afrique du Sud, les points les plus éloignés du continent africain, décrite ici comme une blessure vivante, pour raconter la chute d’un jeune médecin tunisien qui fuit son propre épuisement, son pays et cherche, au-delà du désespoir, une forme de guérison.

Ce voyage à travers l’Afrique est autant géographique qu’intérieur. Il questionne la frontière entre soigner et se soigner, entre chuter et renaître.

Soigner et se soigner, chuter et renaître

Le roman s’inscrit dans ce que Carl Gustav Jung appelait «le mythe du soignant blessé», cette idée que celui qui soigne les autres porte souvent en lui sa propre blessure, et que c’est en la traversant qu’il apprend à guérir les autres.

‘‘Sangoma’’ est un roman de la fracture, mais aussi de la transmutation. Il plonge dans la fêlure du corps médical et dans celle du monde, tout en cherchant un autre souffle qui relie et réinvente le soin quand tout semble perdu.

Le livre s’inspire de la médecine narrative (Rita Charon), de la pensée décoloniale (Frantz Fanon), et de la sagesse africaine du Ubuntu. Les tambours africains y résonnent avec le jazz de Abdullah Ibrahim. Les morts y parlent encore, comme chez Toni Morrison. Et la lumière surgit souvent au milieu des ténèbres.

«Il y a une fracture dans tout homme exilé. Mais après la chute, cette fracture peut devenir souffle. Et ce souffle, un nom qui revient.» Ce mantra traverse tout le roman. Il dit qu’il est possible de renaître de la chute, de transformer l’épuisement en lumière. À travers Slim, le médecin protagoniste, ‘‘Sangoma’’ parle de tous ceux qui tombent, soignants, artistes, exilés et qui cherchent encore à tenir debout.

Hichem Ben Azouz dédicaçant son roman.

Épuisement et fuite des médecins

Lors des rencontres à Tunis, beaucoup de médecins et de soignants présents ont évoqué, avec émotion, leur propre lassitude, leur sentiment d’être à bout de souffle dans un système de santé sous tension. Certains y ont reconnu la métaphore de leur vie quotidienne. Celle d’une vocation qui vacille entre épuisement, désenchantement et exil.

Aujourd’hui, alors que de nombreux médecins tunisiens et africains quittent leur pays, ‘‘Sangoma’’ résonne comme une parabole sur ce mal du soin. Comment continuer à soigner dans un monde qui ne soigne plus ses soignants ?

Les rencontres autour du roman ont montré que ‘‘Sangoma’’ touche un public large. Des médecins, lecteurs, étudiants, écrivains, mais aussi des personnes simplement sensibles à la fatigue du monde. Chaque échange a confirmé qu’il ne s’agit pas d’un roman médical, mais d’une quête humaine et poétique, universelle dans son désarroi et son espérance. À la librairie Mille Feuilles, les lecteurs ont parlé d’un «livre qui brûle et apaise à la fois». À Al-Kitab, un lecteur a parlé d’un «voyage intérieur et africain, d’une beauté troublante».

Plus qu’une fiction, ‘‘Sangoma, le guérisseur’’ est une invitation à repenser le soin, non comme un acte technique, mais comme une traversée du corps et du monde. C’est aussi un hommage aux soignants, aux patients, à l’Afrique, à ses langues, à ses paysages, à ses guérisseurs, et à la mémoire qu’ils portent. Et au-delà, une méditation sur la chute et la transformation personnelle, collective, spirituelle.

* Médecin, écrivain et cinéaste (Johannesburg- Tunis)

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‘‘Le défilé des guerrières’’ rend hommage au courage des femmes face au cancer du sein

Elles ont traversé l’épreuve du cancer du sein, ou sont en plein combat. Certaines ont perdu un sein, d’autres leurs cheveux, d’autres encore leurs repères. Mais toutes ont gagné une chose essentielle : une force que rien ne peut effacer.

Ce sont les «guerrières» qui défileront et parleront de leurs expériences respectives, le dimanche 19 octobre 2025 à 18h30 au Radisson Blu Tunis, lors de la 4e édition du “Défilé des guerrières”, organisé par le magazine ‘‘Femmes Maghrébines’’, dans le cadre de la 12e campagne de l’Octobre Rose.

Ce défilé-spectacle a été conçu comme une célébration de la vie, du courage et de la dignité, ce défilé met en lumière des femmes touchées par le cancer du sein qui choisissent de monter sur scène pour porter un message vital : «Le dépistage précoce sauve des vies.»

À travers la mode, la musique et la scène, “Le défilé des guerrières’’ célèbre la force, la beauté et la résilience de ces femmes inspirantes, tout en portant un message fort de solidarité et d’espoir.

Depuis 12 ans, ‘‘Femmes Maghrébines’’ s’engage dans la lutte contre le cancer du sein à travers la campagne Octobre Rose, alliant information, sensibilisation et soutien. Mais depuis quatre ans, le magazine a décidé d’aller plus loin. Pour lutter contre le désintérêt et le refus de penser à la maladie ou encore le manque de réflexes de dépistage, et il fallait donc sensibiliser autrement.

C’est ainsi qu’est né le ‘‘Défilé des guerrières’’ : un format inédit, émotionnel et impactant, où les combattantes du cancer montent sur le podium ; non pour défiler, mais pour témoigner, raconter et inspirer.

Il s’agit d’interpeller un public large, parfois silencieux, souvent concerné, mais trop souvent passif. Femmes, hommes, jeunes ou moins jeunes : personne n’est à l’abri, et tout le monde peut agir.

I. B.

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Saisie de 11 tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation

Plus de 11 tonnes de denrées alimentaires impropres à la consommation ont été saisies dans le cadre d’une série d’opérations menées par l’Instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (INSSPA) en collaboration avec les services de sécurité et le ministère du Commerce.

Ces opérations ont été menées par les services de l’INSSPA dans différentes régions du pays durant une semaine et ont abouti à la saisie de fruits et légumes, de viandes ou encore des pâtisseries, des fruits secs et des surgelés, conservés dans des conditions d’hygiènes déplorables et en violation des normes en vigueur.

L’INSSPA, qui a réaffirmé sa volonté de poursuivre ces campagnes de contrôle intensives, a appelé tous les intervenants du secteur à respecter strictement les conditions de conservation, de stockage et de sécurité sanitaire des aliments, en rappelant que toute infraction exposera ses auteurs aux poursuites légales et administratives en vigueur.

Y. N.

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Tunis | Journée de l’espace à la cité des sciences

À l’occasion de la Semaine mondiale de l’espace, la Cité des Sciences de Tunis (CST) organise ce samedi 18 octobre 2025 une Journée spéciale.

Sous le thème « Vivre dans l’Espace», cette journée invite à explorer le cheminement de l’humanité vers la transformation de l’espace en environnement de Vie, en soulignant les innovations technologiques, les défis et les coopérations internationales qui rendent cette perspective possible.

Cet événement annuel commémore à la fois le lancement du premier satellite artificiel de la Terre, Spoutnik 1 (le 4 octobre 1957), et l’entrée en vigueur du Traité sur l’espace (le 10 octobre 1967).

Au programme, on prévoit une conférence intitulée « La mécanique spatiale », présentée par M. Riadh Ben Nessib, Professeur d’Encadrement Scientifique Général à la CST, une conférence intitulée « Au-delà des étoiles : enjeux géopolitiques, scientifiques et éthiques de l’aventure spatiale », animée en ligne par Dr Ingénieur Hana Aouinet, Enseignante-Chercheuse en Sciences Aérospatiales et Directrice du Centre Spatial des Étudiants à l’École d’Ingénieurs des Sciences Aérospatiales ELISA Aerospace – France.

Une conférence intitulé « L’espace au service de la vie quotidienne »présentée par M. Makrem Ben Abdallah ; Chef de projet TELNET est également prévuen ainsi qu’un exposé intitulé « Le projet Artémis », présenté par M. Abdallah Hammami, Professeur d’Encadrement Scientifique en Chef à la CST.

Les organisateurs annonce aussi un atelier scientifique intitulé « Vivre dans l’Espace »pour découvrir les conditions et techniques de vie dans l’Espace, puis une séance d’observation des taches solaires et des protubérances grâce à des instruments adaptés entre autres animations variées au Planétarium.

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Affaire Ahmed Souab | La date de l’audience fixée

Le comité de défense de l’avocat et ancien magistrat Ahmed Souab a annoncé, ce lundi 13 octobre 2025, qu’une date d’audience a enfin été fixée.

La date de l’audience a été fixée après 176 jours de détention, lit-on dans un communiqué de la défense, en précisant que celle-ci a été fixée au 31 octobre 2025.

Rappelons qu’Ahmed Souab avait été placé en garde à vue, en avril dernier, dans le cadre d’une enquête ouverte pour des « faits à caractère terroriste » et ce après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux où l’on voit le concerné devant la Maison de l’avocat, lancer « Les juges ont le couteau sous la gorge », en faisant un geste sur son cou.

Une métaphore qui a été interprétée comme une menace, or Ahmed Souab affirme qu’il voulait dire que les juges étaient sous pression… Cela lui a valu un mandat de dépôt et l’audience a finalement été fixée au 31 octobre.

Y. N.

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France | Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre

L’ancien président français Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre 2025 à la prison de la Santé à Paris après sa condamnation à la prison ferme dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.

Convoqué par le Parquet national financier (PNF) ce lundi 13 octobre, Nicolas Sarkozy s’est vu notifier la date et les modalités de son incarcération. Après cet entretien, il n’a fait aucune déclaration, précise l’AFP.

L’ancien chef de l’État a fait appel de ce jugement mais devra tout de même être soumis au mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire qui a été prononcé à son encontre : Une mesure que le tribunal a justifié « par l’exceptionnelle gravité des faits commis par un responsable politique aspirant alors à la fonction suprême de la République».

Pour assurer sa sécurité, Nicolas Sarkozy sera incarcéré dans un « quartier pour personnes vulnérables » (QPV), soit en quartier d’isolement, ajoute la même source.

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