De l’actrice Catherine Deneuve à l’ancien sélectionneur des Bleus Hervé Renard, une centaine de personnalités réclament la libération de Christophe Gleizes, journaliste sportif spécialisé dans le football, condamné à sept ans de prison en Algérie pour «apologie du terrorisme».
Parmi les soutiens à cette initiative, organisée par un comité de soutien lancé par Reporters sans frontières (RSF), figurent l’ancien sélectionneur de l’équipe algérienne de football Vahid Halilhodzic, le journaliste sportif Hervé Mathoux, l’acteur Gilles Lellouche, le romancier Nicolas Mathieu et la journaliste Anne-Sophie Lapix.
Leurs noms figurent également parmi les plus de 17 100 signatures recueillies sur une pétition de RSF demandant la «libération immédiate» du journaliste.
Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes, 36 ans, a été condamné fin juin à sept ans de prison ferme pour «apologie du terrorisme» et «publications visant à la propagande contre l’intérêt national».
Alger l’accuse d’avoir été en contact avec un dirigeant du club de football de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), qui est également le chef du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes depuis 2021.
Alors que la population algérienne continue de croître, dépassant les 47 millions, le pays connaît une baisse constante des naissances depuis 2020, signe d’une évolution démographique sans précédent.
Selon le ministère de la Santé, environ 873 000 naissances sont attendues en 2025, soit 18,5 pour 1 000 habitants, contre 19,6 en 2019.
Ce déclin progressif a débuté après six années consécutives au-delà du million de naissances par an.
Le pays compte actuellement 47 millions d’habitants, dont la majorité est en âge de travailler.
Les données de l’Office national des statistiques indiquent que 29% de la population a moins de 15 ans et 11% plus de 60 ans. On compte environ 11,7 millions de femmes en âge de procréer.
Parallèlement, le nombre de mariages est également en baisse : 282 000 en 2023, contre 387 000 en 2014, année record.
L’âge moyen au premier mariage est passé à 27 ans pour les femmes et 34 ans pour les hommes, tandis que le mariage précoce est désormais un phénomène résiduel.
Selon la Direction de la démographie du ministère de la Santé, le modèle familial évolue : les couples optent de plus en plus pour des familles de petite taille, avec trois enfants comme choix prédominant.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé le décès, ce vendredi 18 juillet 2025, à l’aube, du journaliste Youssef Oueslati, qui fut l’un de ses membres dirigeants et mena plusieurs combats pour la défense de la liberté de la presse et des droits sociaux des journalistes.
Le défunt a travaillé pour plusieurs journaux électroniques en Tunisie et à l’étranger. Il a été rédacteur en chef du journal ‘‘Echaâb’’, organe de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et du magazine électronique ‘‘Akher Khabar’’. Il s’était distingué par sa ligne objective et critique envers certaines parties politiques hostiles à la liberté de la presse. Il était aussi un fervent défenseur de l’indépendance des journalistes et de leurs droits légaux et sociaux.
Durant la campagne électorale, Donald Trump, qui faisait feu de tout bois pour revenir au pouvoir avait promis de tout révéler sur l’affaire Epstein, une affaire pédo-criminelle impliquant le financier Jeffrey Epstein et d’autres personnalités qu’il invitait notamment sur son île Little Saint James. Trump prétendait que l’État profond voulait étouffer l’affaire et surtout la liste des personnalités impliquées.
Imed Bahri
Cette promesse électorale de Trump avait trouvé un large écho auprès de son électorat du mouvement Make America Great Again (Maga) qui est persuadé par la thèse de l’assassinat du financier dans sa cellule de prison. Sauf qu’une fois au pouvoir, Trump et son administration sont dans une posture de «Circulez, il n’y a rien à voir!» et disent carrément qu’il n’y a aucune liste à révéler. Tempête dans la planète Maga dont beaucoup de membres se sentent floués.
Dans une enquête publiée par le magazine américain Politico, Ian Ward affirme que l’affaire Jeffrey Epstein déchire la base du Maga, mouvement du président Trump, plus que tout autre affaire. Il explique que le mouvement Maga a connu des moments de débats houleux relatifs aux décisions de Trump qu’il s’agisse de bombarder des réacteurs nucléaires iraniens ou de poursuivre les immigrants illégaux. Cependant, l’affaire Epstein, accusé d’abus sexuels sur mineures, et sa relation avec Trump, ont révélé les failles du mouvement.
Un vaste complot gouvernemental !
La controverse s’est concentrée sur une nouvelle enquête gouvernementale sur les preuves concernant Epstein, financier et délinquant sexuel condamné, décédé dans une prison fédérale en 2019 après avoir été arrêté pour trafic sexuel de mineurs. Le rapport non signé, publié conjointement la semaine dernière par le FBI et le ministère de la Justice, conclut à l’absence de «liste de clients» incriminant Epstein ou un réseau d’extorsion à grande échelle et confirme qu’Epstein s’est suicidé dans sa cellule.
Toutefois, ces conclusions contredisent de nombreuses théories soutenues par certains membres de l’administration Trump elle-même, qui affirment qu’Epstein tenait une liste de personnalités influentes auxquelles il a fourni des victimes mineures, et qu’il a été assassiné dans le cadre d’un complot gouvernemental plus vaste.
Le rapport a suscité des réactions virulentes au sein de la coalition Maga, principalement dirigées contre la procureure générale Pam Bondi -qui avait promis de rendre un rapport complet sur l’affaire Epstein- et contre le directeur du FBI Kash Patel qui avait contribué à promouvoir des théories du complot sur Epstein avant de rejoindre l’administration.
Trump lui-même n’a pas échappé aux critiques de certains de ses anciens alliés et partisans. Samedi soir, Trump –mentionné depuis longtemps dans des documents judiciaires liés à Epstein sans être accusé d’actes répréhensibles– a tenté d’apaiser la colère de ses partisans par une publication sur Truth Social dans laquelle il affirmait son soutien à Bondi et suggérait que les dossiers Epstein avaient été fabriqués par ses adversaires démocrates. Cependant, son message numérique n’a pas réussi à apaiser la colère du mouvement Maga où l’affaire Epstein continue de dominer les discussions.
Des contradictions au sein du mouvement Maga
Selon le magazine, les retombées du rapport Epstein diffèrent des précédentes escarmouches sur l’Iran et l’immigration. Plutôt que de diviser le camp de Trump en deux camps opposés, la controverse a fragmenté la droite en un mélange complexe de factions concurrentes, révélant les contradictions idéologiques qui coexistent au sein du mouvement Maga malgré sa large allégeance à Trump. Cette controverse a poussé le mouvement au bord de la crise la plus dangereuse depuis le retour de Trump au pouvoir en janvier dernier.
Parmi ces factions figure le duo Bondi-Patel qui s’est infiltré dans le cercle intime de Trump en laissant planer le doute sur une dissimulation gouvernementale des dossiers Epstein avant d’annoncer aujourd’hui avoir découvert la vérité et n’avoir plus besoin de révéler de nouvelles informations. Ce récit a été résumé par le rapport du département de la Justice et du FBI et étayé par les déclarations de Patel et Bondi. Patel a écrit: «Les théories du complot n’ont jamais été vraies». Certains voient en Trump le chef de file du «Circulez, il n’y a rien à voir» défendant le statut quo dans cette affaire. Il a déclaré: «Je ne comprends pas pourquoi le cas de Jeffrey Epstein pourrait intéresser quelqu’un. C’est plutôt ennuyeux. Il est mort depuis longtemps, je ne comprends pas quel est l’intérêt ou la fascination!»
Des amis de trente ans.
La théorie de «l’État profond dissimulateur»
D’autre part, les partisans de Trump qui continuent de prôner la théorie de «l’État profond dissimulateur» insistent sur l’existence d’un complot visant à dissimuler les dossiers Epstein. La voix la plus éminente parmi eux est celle de l’ancien stratège de Trump, Steve Bannon, considéré comme le leader de facto du mouvement Maga. Bannon estime que le rapport, qui ne contient aucune information nouvelle, reflète l’échec de Trump et de ses alliés à consolider leur influence au sein de l’establishment de la sécurité nationale malgré sa mise en garde contre le fait de cibler publiquement Bondy et Patel.
Un autre groupe de sceptiques a émergé. Ils sont persuadés qu’Epstein serait impliqué dans un complot israélien le liant au Mossad, le considérant comme un piège américano-israélien visant à recueillir des informations et à cibler des personnalités importantes.
Le journaliste Tucker Carlson, dans un long podcast avec Sager Eniti, a souligné la relation d’Epstein avec l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak et des informations faisant état de liens possibles avec les services de renseignement américains, suggérant qu’Epstein aurait été contraint au suicide ou tué pour dissimuler des informations sensibles. Les partisans de ce groupe évoquent souvent leur colère face à l’implication de Trump dans l’attaque contre l’Iran.
Une autre frange du mouvement est dans le rôle du gardien du temple Maga attaquant ceux qu’il pense qu’ils nuisent à l’image de Trump comme Laura Loomer qui a précédemment contribué à la destitution de membres de l’administration Trump. Loomer a appelé sur Twitter au limogeage de Bondi arguant qu’elle nuisait à l’image de Trump. À ses côtés se trouvent d’autres militants comme les podcasteurs Joe Rogan et Andrew Schultz ainsi que l’ancien directeur adjoint du FBI Dan Bongino qui a bâti sa popularité sur sa promesse de publier les dossiers Epstein.
D’un autre côté, certains continuent d’appeler à faire confiance à Trump qui «sait ce qu’il fait». Il existe aussi des voix du camp d’Elon Musk qui se frottent les mains et saisissent l’occasion de commenter le rapport du ministère de la Justice et du FBI. Certains d’entre eux se sont interrogés sur les réseaux sociaux: Comment les gens feront-ils confiance à Trump s’il ne publie pas les dossiers Epstein?
Dans les colonnes New York Times, Michelle Goldberg est revenue sur la colère des partisans de Trump concernant l’affaire Epstein qui contraste avec leur indulgence envers ses autres transgressions. Elle a souligné qu’ils l’avaient applaudi lorsqu’il avait promis de construire un mur avec le Mexique et même s’il ne l’a pas construit intégralement, ils sont restés silencieux. La BBC a cité une immigrée iranienne qui s’était engagée à le soutenir «jusqu’à sa mort» malgré sa détention par les services d’immigration.
Il est donc surprenant que l’affaire Epstein ait déclenché une révolte au sein d’une large frange des partisans de Maga malgré la promesse antérieure de Trump de révéler la vérité, qui, selon certains partisans croyant à la thèse de l’assassinat d’Epstein, comprendrait des informations sur son assassin.
«Cette affaire est une raison supplémentaire de voter pour Trump», a déclaré un sénateur républicain de l’Utah, ajoutant: «Les Américains méritent de savoir pourquoi Epstein ne s’est pas suicidé». Aujourd’hui, ne rien révéler sur l’affaire Epstein est une pilule difficile à faire avaler. Interrogée à ce sujet, Pam Bondi a répondu que les dossiers sont sur son bureau pour examen tout en soulignant qu’il n’y avait «aucune liste de noms». Par conséquent, la fameuse liste des clients d’Epstein n’existerait pas. Trump, de son côté, a exhorté ses partisans à dépasser l’affaire, la considérant comme l’œuvre de la «ministre faussaire» Hillary Clinton, l’ancienne secrétaire d’État d’Obama. Cependant, il semble que Trump, dont la popularité repose en grande partie sur l’adhésion aux théories du complot risque d’être politiquement ébranlé par l’affaire Epstein. La théorie du complot s’est retournée contre lui.
Le romancier libyen Mohammed Alnaas figure cette année dans la sélection du Prix de la littérature arabe décerné en France, grâce à son roman ‘‘Un goût de thé amer’’, traduit de l’arabe par Sarah Rolfo. Publié en français en 2025, le livre est désormais disponible en librairie.
Créé en 2013, ce prix est l’un des rares en France à mettre en lumière la création littéraire contemporaine issue du monde arabe.
Pour cette 13ᵉ édition, la sélection témoigne de la vitalité et de la diversité de ces littératures, en rassemblant des voix venues de Libye, Algérie, Égypte, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie.
Avec sensibilité et justesse, Mohammed Alnaas, lauréat du prestigieux International Prize for Arabic Fiction (Ipaf) en 2022, poursuit ici son exploration des rapports humains dans une société tiraillée entre traditions patriarcales et aspirations nouvelles.
‘‘Un goût de thé amer’’, récit intimiste et critique sociale, s’inscrit dans cette littérature arabe contemporaine qui interroge le masculin, les injonctions culturelles et les fractures du quotidien. Une voix à suivre, un roman à lire.
L’Académie des Arts Almursal inviter à découvrir les œuvres réalisées par ses membres lors de sa première exposition Carpe Diem.
Cette exposition est l’aboutissement d’un travail collectif, passionné et créatif, indiquent les organisateurs, en ajoutant que des artistes en herbe, débutants comme confirmés, partageront leurs univers, leurs techniques et leurs émotions à travers leurs toiles.
La même source a par ailleurs annoncé une parenthèse musicale surprise pour cette soirée artistique prévue mercredi 23 juillet.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé ce jeudi 17 juillet 2025, le décès de la militante et syndicaliste Fathia Kassar.
Figure du militantisme syndical en Tunisie, Fathia Kassar était membre active de la Fédération générale de la planification et des finances, rappelle l’UGTT en présentant ses condoléances à la famille, aux amis et camarades de la regrettée.
« Dévouée, elle a marqué et marquera à jamais les luttes sociales et professionnelles au sein de la centrale syndicale», indique encore l’UGTT.
La championne de tennis tunisienne Ons Jabeur a décidé de faire une pause dans sa carrière. Elle a publié une note à cet effet, pour s’adresser à ses fans.
« Ces deux dernières années, je me suis donné beaucoup de mal, j’ai lutté contre des blessures et j’ai affronté de nombreux autres défis. Mais au fond de moi, cela fait longtemps que je ne me sens plus vraiment heureuse sur le court », a expliqué championne tunisienne via les réseaux sociaux en réaffirmant son amour pour le tennis qu’elle décrit comme un sport magnifique .
Toutefois, Ons Jabeur, triple finaliste en Grand Chelem, estime qu’il est temps de prendre du recul et d’enfin penser à elle-même : « de respirer, de guérir et de redécouvrir la joie de vivre, tout simplement », a-t-elle souligné, sans préciser la durée de cette pause.
Elle a par ailleurs remercié ses fans pour leur soutien inconditionnel, leur compréhension et leur amour, tout en promettant de rester proche et connectée de différentes manières.
Affectueusement surnommée la ministre du bonheur, Ons Jabeur est, rappelons-le, la première joueuse de tennis arabe et africaine à avoir atteint le 2e rang mondial e
Une collision entre un camion transportant des bonbonnes de gaz et une voiture à Métouia (Gabès) a coûté la vie à un homme, ce e jeudi 17 juillet 2025.
Ce grave accident de la route survenu cet après-midi sur la route nationale n°1 a également fait 4 blessés, indique une source à la Radio locale (Métouia FM)
Les blessés ont été transportés à l’hôpital régional de Gabès et une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes et les responsabilités dans cet accident.
La chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès de la Cour d’appel de Tunis a refusé, jeudi 17 juillet 2025, la
La demande de libération de l’avocat Ahmed Souab a été rejetée ce jeudi 17 juillet 2025 par la chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès de la Cour d’appel de Tunis.
Il a également été décidé de renvoyer, l’avocat et membre du comité de défense dans l’affaire de complot, devant la chambre criminelle compétente en matière de terrorisme, sachant qu’il est en détention depuis avril dernier.
La Cour d’appel de Tunis a confirmé le jugement rendu en première instance condamnant le journaliste et rédacteur en chef du site Inhiyez, Ghassen Ben Khelifa à une peine de six mois de prison.
C’est le concerné lui même qui a annoncé la nouvelle, en précisant avoir été condamné pour la gestion présumée d’une page Facebook (« El Bourkan Ettounsi » ) au contenu « salafiste djihadiste », avec laquelle le journaliste et militant de gauche rappelle n’avoir aucun lien.
« Alors que mes avocats et moi-même nous attendions à ce que la Cour d’appel prononce un non-lieu, ou du moins allège la peine à une sanction non privative de liberté nous avons été surpris par la confirmation du jugement injuste prononcé en première instance », a-t-il commenté.
Le journaliste qui nie totalement les accusations de terrorisme le visant, affirme par ailleurs que l’Unité nationale de recherche sur les crimes terroristes n’avait trouvé aucune preuve incriminante après avoir fouillé son ordinateur et son téléphone.
C’est une décision que nombre d’observateurs disaient improbable : après plus de quarante ans de détention en France, Georges Ibrahim Abdallah a été libéré ce jeudi 17 juillet 2025 sur décision de la cour d’appel de Paris. À 74 ans, celui qui était considéré par ses soutiens comme le plus ancien prisonnier politique d’Europe sera expulsé vers le Liban le 25 de ce mois.
Djamal Guettala
Militant marxiste-léniniste d’origine libanaise, Georges Abdallah avait été arrêté en 1984 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1987 pour complicité dans des assassinats politiques perpétrés à Paris et revendiqués par les Fractions armées révolutionnaires libanaises (Farl), groupe armé proche de la mouvance révolutionnaire anti-impérialiste. Depuis, sa libération était devenue un sujet de contentieux politique et judiciaire entre la France, les États-Unis et le Liban.
Libération bloquée par des enjeux diplomatiques
Bien que juridiquement libérable depuis 1999, Georges Abdallah a vu toutes ses demandes de remise en liberté rejetées. Plusieurs décisions favorables de juridictions françaises ont été suspendues ou bloquées par le ministère de l’Intérieur, invoquant l’absence d’arrêté d’expulsion – une mesure indispensable à la mise en œuvre de sa libération. Cette situation a alimenté les accusations de traitement politique du dossier, notamment sous pression des Etats-Unis et d’Israël.
Le ministère de la Justice français n’a pas souhaité commenter la décision de la cour d’appel. Celle-ci intervient toutefois dans un contexte international marqué par un regain de mobilisation autour de la cause palestinienne, dont Georges Abdallah s’est toujours revendiqué comme un défenseur acharné.
Une figure de la gauche radicale internationaliste
Fidèle à ses engagements idéologiques, Georges Abdallah n’a jamais exprimé de repentir au sens attendu par les institutions judiciaires françaises. Il a maintenu depuis sa cellule une parole politique forte, relayée dans de nombreux pays, et s’est imposé comme un symbole de résistance pour de nombreux mouvements de gauche et collectifs anticolonialistes.
Dans un communiqué publié après l’annonce de sa libération, le comité de soutien en France salue «la fin d’une détention injuste et prolongée à des fins clairement politiques», et appelle à un rassemblement ce jeudi à Marseille.
Un retour très attendu au Liban
Le Liban, qui a officiellement demandé à plusieurs reprises sa libération, s’est déclaré prêt à accueillir Georges Abdallah dès son retour. À Beyrouth, des préparatifs sont déjà en cours pour organiser son accueil comme celui d’un ancien combattant. Des partis de gauche libanais, ainsi que plusieurs organisations pro-palestiniennes, saluent une victoire symbolique majeure.
Au-delà du cas individuel, cette libération interroge à nouveau le rapport qu’entretiennent certains États occidentaux avec les prisonniers dits «politiques», et la façon dont les engagements révolutionnaires du Sud global sont jugés et traités dans les démocraties libérales.
L’auteure de ce post Facebook publié le 16 juillet 2025 est une Tunisienne qui débarque à Djerba «la douce» pour des vacances. A l’aéroport international de Djerba-Zarzis, le premier contact avec l’«île de rêve» n’a certes pas viré au cauchemar, mais les choses ne se sont pas passées sans anicroches, ce qui a de quoi susciter des interrogations. Est-ce vraiment ainsi que l’on va réussir une saison touristique dont attend monts et merveilles ? (Ph. Aéroport de Djerba-Zarzis, photo d’archives) .
Raja Snoussi *
Débarquer à Djerba, en principe, c’est super ! C’est sans compter avec les désagréments rencontrés lors de l’arrivée. Deux points m’ont interpellée. Je vais essayer d’en parler en gardant mon sang-froid.
Après un vol nickel, via Nouvelair : ponctualité, accueil agréable, etc., les voyageurs applaudissent. Traduisez : on est arrivés sains et saufs sur le sol tunisien, El-hamdoulillah!
A nous Djerba ! L’île des rêves, ses plages de sable fin, sa brise légère, sa douceur, son cachet si particulier, sa quiétude…
Nous voici donc dans le fameux hall pour passer la douane. Un monde fou ! Des familles avec enfants, des personnes âgées, des touristes pour qui chaque minute compte…
Au niveau du poste de contrôle, sur douze guichets, quatre seulement sont opérationnels !
Une attente interminable. Des gosses qui se roulent par terre, leurs parents excédés ! Des vacanciers, blonds aux yeux bleus, qui regardent leurs montres, visiblement très énervés. Des personnes âgées au bord de la syncope ! Et bien sûr, personne n’ose parler ou réclamer…
Les regards échangés en disent long sur cet accueil révoltant. Surtout en pleine haute saison touristique !
Une dame, derrière moi avait trois jeunes ados, eh bien, elle les a «dispatchés» sur les trois files, dans l’espoir de passer plus rapidement. Un quart d’heure… une demie heure… plus d’une heure à attendre, bêtement. Le pire, c’est que lorsqu’on regarde les murs, on constate la même pub pour le Sommet de la Francophonie de 2022 ! Diable ! N’a-t-on plus d’artistes et de créateurs pour décorer notre aéroport ?
Bon, une fois «l’épreuve de feu» passée, nous voilà dans le hall de la sortie… Allons charger notre GSM et faire le change. Tiens, où sont donc passées les banques ? Fermées ! Closed ! Cerrado ! Msakrin !
Que s’est-il passé ? La guerre ou un krach boursier ?
Même pas. Tout simplement, le loyer de ces banques a été augmenté, alors elles ont mis la clé sous le paillasson ! Du coup, il faut aller à la Poste pour faire le change.
Excédée par l’attente, je ne voulais pas me taper une autre attente interminable devant le guichet de la Poste. J’ai dû racler le fond de mon porte-monnaie tunisien où il y avait quelques dinars, juste de quoi payer la recharge et le taxi.
Ouf ! Enfin ! Me voici chez moi. Demain sera un autre jour pour aller dans une banque à Midoun…
Je me suis juste demandée comment notre tourisme pouvait avancer avec de telles béquilles.
Pour me consoler, je me suis dit que si je continue à venir à Djerba, à la valoriser, malgré certains inconvénients, c’est parce je l’aime beaucoup et même passionnément…
L’état actuel de l’Ordre des architectes tunisiens (OAT) est abominable. Il n’y a pas d’autre mot. Ce qui devait être une instance de régulation, de défense et de projection de notre profession est devenu un marécage d’atermoiements, de conflits d’intérêts et d’opacité. La parole est confisquée, les priorités sont inversées, et la dignité même du métier est bradée à coups de petites stratégies et de grandes compromissions.(Ph. Siège de l’OAT, à Tunis).
Ilyes Bellagha *
Ce que nous vivons est le fait d’une minorité accaparatrice. C’est là que se révèlent les limites de l’exercice démocratique, quand l’indifférence du plus grand nombre permet à une poignée d’imposer sa médiocrité. La majorité silencieuse, fatiguée, résignée ou désabusée, laisse faire. Mais nous ne pouvons plus nous permettre ce luxe.
Il est temps, et même plus que temps, de chercher une sortie. Et cette sortie ne pourra être que fondatrice. Il ne s’agit pas simplement de réformer l’existant, de rafistoler un édifice vermoulu, mais bien de construire une nouvelle instance, solide, crédible, orientée vers l’intérêt général.
Il est possible — et peut-être inévitable — que cette refondation exige des sacrifices. Certains confrères devront être écartés, non par vengeance ni esprit de clan, mais parce que la solidarité corporatiste à tout prix n’a plus sa place dans un monde qui s’effondre quand les structures ne répondent plus à leur mission.
Cette responsabilité, lourde et exigeante, ne peut incomber qu’à des militants assidus, engagés non par ambition personnelle mais par nécessité historique.
Le redressement ne viendra pas de l’intérieur du système actuel; il viendra d’un sursaut, d’un engagement profond et radical de celles et ceux qui refusent la compromission.
Ce que nous défendons ici, c’est avant tout l’honneur d’une profession, celle de bâtisseurs, de penseurs d’espaces, d’acteurs du territoire. Mais au-delà, c’est l’intérêt même de l’État, du moins de ce qu’il devrait être : garant d’un avenir commun, non d’une gestion de la résignation.
Une gestion calibrée sur un faux confort matériel
Nos gouvernants sont largement en-deçà de ce que toute société vivante est en droit d’attendre. Le pays ne peut pas se contenter d’une gestion minimale, calibrée sur un pseudo-confort matériel. Ce peuple n’a pas seulement besoin d’être nourri pour être tenu tranquille. Il a besoin de sens, d’élan, de justice, de beauté aussi. Et c’est là, précisément, que notre rôle redevient central.
Il faut redonner à notre profession son souffle, sa raison d’être, son courage. Et cela passe par la réinvention d’un ordre digne de ce nom, capable de parler haut, de parler clair, et surtout d’agir.
En visite officielle en Tunisie, mercredi 16 juillet 2025, le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan, Hamish Falconer, a exprimé la ferme volonté du Royaume-Uni de renforcer sa coopération avec la Tunisie sur une base«mutuellement avantageuse».
Parlant du troisième Conseil d’association Tunisie-Royaume-Uni qu’il a coprésidé aux côtés du secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Mohamed Ben Ayed, Falconer a déclaré à l’agence Tap que «c’est l’occasion pour nos deux gouvernements d’aborder des domaines prioritaires, notamment le commerce, les énergies renouvelables, la coopération en matière de sécurité, l’éducation, la migration et les droits de l’homme».
Lors d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, Falconer a réaffirmé l’importance des relations entre les deux pays et leur engagement commun en faveur de la stabilité régionale.
Recul du terrorisme et reprise du tourisme
C’est sa deuxième visite dans notre pays, après une première mission en 2015, suite à l’attentat terroriste de Sousse. «J’ai été alors envoyé en tant que fonctionnaire du gouvernement britannique au sein d’une équipe de déploiement rapide pour soutenir les familles après le tragique attentat terroriste de Sousse», a-t-il rappelé, ajoutant : «Dix ans plus tard, je suis ravi de constater les progrès impressionnants réalisés par le gouvernement tunisien dans la lutte contre le terrorisme.»
Le ministre britannique a salué la solide coopération en matière de sécurité entre les deux pays au cours de la dernière décennie et les efforts conjoints visant à renforcer la sécurité dans les aéroports, les complexes touristiques et les sites culturels, qui ont permis à la Tunisie de devenir une destination plus sûre. Ces progrès, a-t-il ajouté, contribuent directement à la croissance du secteur touristique tunisien.
«Le travail acharné de la Tunisie permet une augmentation du nombre de touristes d’année en année, et les vols directs entre le Royaume-Uni et la Tunisie sont également en hausse», a-t-il souligné, précisant que le nombre de visiteurs britanniques en Tunisie avait bondi de 68% l’année dernière, les prévisions annonçant que le nombre d’arrivées pourrait atteindre 400 000 en 2025.
Huile d’olive tunisienne et fromage britannique
«Le renforcement des échanges commerciaux bilatéraux et la stimulation de la croissance économique mutuelle demeurent au cœur de nos priorités communes», a souligné Falconer, citant la réunion inaugurale du sous-comité du commerce et de l’investissement, tenue la semaine dernière, comme preuve de cet engagement.
Le responsable britannique s’est également félicité des progrès tangibles réalisés lors des discussions dans la révision des tarifs agricoles entre les deux pays. «L’accord s’est concentré sur un nombre limité de produits prioritaires pour les deux parties, notamment l’huile d’olive pour la partie tunisienne et les fromages pour la partie britannique, reconnaissant leur importance pour nos producteurs respectifs», a-t-il souligné.
Les responsables britanniques, a-t-il confirmé, travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues tunisiens pour parvenir à une «conclusion rapide et mutuellement avantageuse».
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association entre le Royaume-Uni et la Tunisie en 2021, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 753 millions de livres sterling, soulignant la solidité des liens économiques.
La visite du ministre Falconer, marquée par des réunions de haut niveau et des discussions stratégiques, a réaffirmé la détermination des deux pays à renforcer leur coopération dans des secteurs clés, de la sécurité au commerce, dans une quête commune de prospérité et de stabilité régionale.
Un pilier de stabilité dans une région difficile
Les discussions lors du Conseil d’association Royaume-Uni-Tunisie ont porté sur le développement de la coopération dans les domaines des énergies renouvelables et des technologies numériques, les deux parties saluant les avancées dans des secteurs tels que les énergies propres, les startups et l’industrie agroalimentaire, selon un communiqué de presse publié mardi soir par le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger.
M. Falconer a salué les relations historiques entre le Royaume-Uni et la Tunisie, décrivant le pays comme «un partenaire de confiance et précieux» et un pilier de stabilité dans une région difficile, selon ses termes.
Economiste de son état, dont les lecteurs ont apprécié plusieurs de ses articles publiés par Kapitalis et portant sur les problématiques de l’économie tunisienne et international, Sadok Zerelli a découvert, à 75 ans, la poésie, un genre littéraire où il n’a pas tardé à exceller, en exprimant ses doutes, ses émotions et ses états d’âme. Dans ce dernier poème, publié sur son blog, Poèmes de la vie, il parle de la vieillesse, qui n’est pas qu’un naufrage physique. Elle est également synonyme de sérénité, de sagesse et de réconciliation avec «le temps qui reste», qui est d’autant plus précieux qu’il est, forcément, relativement court.
Le 23 juillet 2025, le Centre culturel international de Hammamet (CCIH) accueillera un concert d’Addict Ameba, l’un des collectifs les plus originaux de la scène musicale italienne contemporaine. Vidéo.
Ce concert s’inscrit dans le cadre du cycle Shluq – Musica in Movimento (Musique en mouvement), promu par l’Istituto Italiano di Cultura di Tunisi (IICT), en collaboration avec Chullu, une agence créative opérant entre Milan et Modica.
Fondé dans le quartier milanais de Casoretto, Addict Ameba est un ensemble de dix membres mêlant afrobeat, éthio-jazz, rock psychédélique et sonorités latines. Leur premier album, ‘‘Panamor’’ (2020, Black Sweat Records), enregistré au studio historique Il Guscio, a marqué le début d’un parcours musical riche en influences. Avec ‘‘Caosmosi’’ (La Tempesta, 2024), le groupe a conquis la critique et a été nommé parmi les meilleurs albums italiens de l’année. Le deuxième album est issu de collaborations avec Josua Idehen et Rabii Brahim, acteur et chanteur tunisien, cofondateur de Milano Mediterranea avec Anna Serlenga.
Le festival Shluq, qui se tient de mai à octobre 2025, propose un voyage musical entre l’Italie et la Tunisie, entre innovation et mémoire. Son nom évoque le sirocco, un vent chaud qui souffle du Sahara vers l’Europe, symbole idéal d’un mouvement culturel unissant les deux rives de la Méditerranée.
Le concert d’Addict Ameba s’inscrit dans ce voyage comme un moment de dialogue artistique et sonore entre cultures, territoires et langues, écrit l’IIC de Tunis.
Il y aurait en Tunisie un certain nombre d’institutions publiques qui ont été créées mais qui n’ont pas rempli leurs fonctions. C’est Kaïs Saïed qui le dit et le répète, en appelant à restructurer ces «machins» qui non seulement coûtent cher aux contribuables, mais doublonnent, sans faire preuve d’une réelle utilité publique.
Ce sujet, le président de la République l’a évoqué pour la énième fois, avec la Première ministre, Sarah Zaafrani Zenzeri, lors de leur réunion hier, mercredi 16 juillet 2025, au palais de Carthage, en soulignant, encore une fois, la nécessité de revoir un certain nombre de projets de lois, notamment ceux qui ne rompent pas avec le passé, et de restructurer les institutions publiques qui dépensent «l’argent du peuple sans avoir aucun impact sur la réalité».
«Cette maladie nécessite un traitement radical», a martelé le président, qui a cru devoir réaffirmer, également, que «les jeunes, désireux de se donner sans compter, sont les mieux placés pour assumer des responsabilités, de contribuer au développement dans tous les secteurs et de répondre aux attentes de la population», dans ce qui ressemblera à une purge au sein de l’administration publique pour remplacer les cadres rechignant à s’engager dans la mise en place du programme socio-économique du président par des jeunes mieux disposés à le suivre sur la voie socialisante qu’il a choisie.
Bien entendu, ni le Président ni la Première ministre n’ont cru devoir nous indiquer les institutions publiques appelées à être dissoutes, fusionnées ou restructurées, afin que nous puissions participer, nous aussi, journalistes, experts, analystes et acteurs de la société civile, à ce débat nécessaire que les deux têtes de l’exécutif maintiennent curieusement dans le secret des coulisses des palais de Carthage et de la Kasbah.
A moins que dans ces deux antres du pouvoir, on n’a pas encore identifié les institutions en question ni les méthodes à suivre pour les supprimer ou les réformer sans perturber outre mesure le fonctionnement général des services publics, ni provoquer une levée de bouclier parmi ceux et celles qui vont ainsi être sacrifiés sur l’autel d’une supposée efficacité que les jeunes chômeurs de longue durée sont censés incarner du seul fait de leur adhésion enthousiaste au projet présidentiel.
Depuis son accession à la présidence de la république fin 2019, Kaïs Saïed n’a cessé de souligner sa vision étatiste du développement et son attachement à un Etat social au service des couches les plus démunies de la population, qui ont été oubliées par les gouvernements successifs. Cependant, plus de cinq ans après, où on est-on de ce changement qui se veut radical et profond qui qui n’a pu être mis en œuvre en raison de fortes résistances, au sein de la société, de l’Etat ou du «système», comme on dit aujourd’hui ?
Latif Belhedi
Pour justifier le retard pris dans la mise en œuvre de son projet socio-économique vaguement socialisant, Saïed ne cesse d’en imputer la responsabilité à ce qu’il désigne comme des lobbies d’intérêt, à l’intérieur et à l’extérieur, adossés à une administration publique servile ou complice. Et c’est là le principal point d’achoppement sur lequel semble buter la volonté présidentielle, d’où ses attaques continues contre ces pôles de résistance qui retardent la mise en œuvre de son projet de société plus égalitaire, et ses pressions constantes sur une administration publique récalcitrante ou un Etat profond plus soucieux de préserver ses privilèges acquis que d’imprimer les changements préconisés par le locataire du Palais de Carthage.
D’où aussi le malentendu qui empoisonne depuis quelque temps la vie publique et créé une ambiance délétère dans le pays, les acteurs publics et privés croisant les bras, se confinant dans un immobilisme calculé, pliant sous la poussée des vents contraires, tout en essayant de préserver leurs positions acquises, à défaut de pouvoir les améliorer, en attendant le prochain coup.
Le rôle social de l’Etat
Cette séquence, qui dure depuis quatre ou cinq ans, semble exaspérer Kaïs Saïed, qui s’impatiente et le fait savoir en revenant à chaque fois, dans toutes ses réunions avec les membres du gouvernement aux mêmes thématiques en lien avec ce qu’il appelle le «rôle social de l’Etat».
Cette thématique a d’ailleurs été au centre de sa réunion, hier, mercredi 16 juillet 2025, au Palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et qui a porté, comme indiqué dans le communiqué de la présidence, sur la nécessité d’«une révision radicale du rôle des caisses sociales, afin qu’elles trouvent l’équilibre requis et retrouvent pleinement leur rôle», le président soulignant, au risque de se répéter, «la nécessité d’avancer dans un travail social intensif pour édifier l’Etat social».
Dans le contexte de cette «révision radicale» recommandée avec force, le chef de l’État a appelé à «l’élimination d’un certain nombre de termes et de concepts», car, a-t-il expliqué, «le rôle social n’est pas une faveur ou un privilège, mais plutôt un droit légitime qui nécessite une nouvelle réflexion et de nouvelles méthodes de travail.» Et ce sont, on l’a compris, cette «nouvelle réflexion» et ces «nouvelles méthodes de travail» qui ont tardé à être mises en place par les cinq ou six gouvernements successifs que Kaïs Saïed a constitués depuis son accession au pouvoir fin 2019. Nos chers ministres semblant incapables de sortir des ornières des traditions bien installées et des habitudes d’une administration publique peu portée sur la nouveauté ou redoutant le changement.
Et c’est là le nœud du problème de la Tunisie actuelle, qui semble se complaire dans un conservatisme et un immobilisme vaguement rassurants.
La charrue avant les bœufs
On doit, cependant, reconnaître que les membres du gouvernement n’ont pas la tache facile, étant donné l’exiguïté de la marge de manœuvre dont ils disposent, du fait des difficultés financières actuelles du pays et qui sont le résultat de quatorze ans de croissance économique atone. Car un «Etat social» est par définition budgétivore, car il est censé distribuer des ressources qui se font rares et qui sont couteuses, sachant que le levier de l’endettement public, s’il est tentant dans une approche électoraliste, est à manier avec parcimonie, d’autant plus que l’argent coûte cher sur les marchés mondiaux et que notre économie est très dépendante des aléas climatiques et géostratégiques.
Les engagements d’aujourd’hui seront payés demain, sinon par nous-mêmes, du moins par nos enfants, et quand la dette publique plafonne à 85% du PIB, comme c’est le cas aujourd’hui en Tunisie, un pays sans grandes ressources, on ne doit pas avoir la dépense facile.
Que faire ? Les politiques sociales étant par définition budgétivores, il n’est pas recommandable de mettre la charrue de la distribution avant les bœufs de la croissance. Il s’agit d’inverser la tendance. Car seule une forte reprise de l’investissement, de la production, de l’exportation et de la croissance pourrait mettre les conditions idoines pour une distribution plus équitable et plus durable des richesses nationales. Sinon on irait vers la banqueroute collective…