C’est une décision que nombre d’observateurs disaient improbable : après plus de quarante ans de détention en France, Georges Ibrahim Abdallah a été libéré ce jeudi 17 juillet 2025 sur décision de la cour d’appel de Paris. À 74 ans, celui qui était considéré par ses soutiens comme le plus ancien prisonnier politique d’Europe sera expulsé vers le Liban le 25 de ce mois.
Djamal Guettala
Militant marxiste-léniniste d’origine libanaise, Georges Abdallah avait été arrêté en 1984 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1987 pour complicité dans des assassinats politiques perpétrés à Paris et revendiqués par les Fractions armées révolutionnaires libanaises (Farl), groupe armé proche de la mouvance révolutionnaire anti-impérialiste. Depuis, sa libération était devenue un sujet de contentieux politique et judiciaire entre la France, les États-Unis et le Liban.
Libération bloquée par des enjeux diplomatiques
Bien que juridiquement libérable depuis 1999, Georges Abdallah a vu toutes ses demandes de remise en liberté rejetées. Plusieurs décisions favorables de juridictions françaises ont été suspendues ou bloquées par le ministère de l’Intérieur, invoquant l’absence d’arrêté d’expulsion – une mesure indispensable à la mise en œuvre de sa libération. Cette situation a alimenté les accusations de traitement politique du dossier, notamment sous pression des Etats-Unis et d’Israël.
Le ministère de la Justice français n’a pas souhaité commenter la décision de la cour d’appel. Celle-ci intervient toutefois dans un contexte international marqué par un regain de mobilisation autour de la cause palestinienne, dont Georges Abdallah s’est toujours revendiqué comme un défenseur acharné.
Une figure de la gauche radicale internationaliste
Fidèle à ses engagements idéologiques, Georges Abdallah n’a jamais exprimé de repentir au sens attendu par les institutions judiciaires françaises. Il a maintenu depuis sa cellule une parole politique forte, relayée dans de nombreux pays, et s’est imposé comme un symbole de résistance pour de nombreux mouvements de gauche et collectifs anticolonialistes.
Dans un communiqué publié après l’annonce de sa libération, le comité de soutien en France salue «la fin d’une détention injuste et prolongée à des fins clairement politiques», et appelle à un rassemblement ce jeudi à Marseille.
Un retour très attendu au Liban
Le Liban, qui a officiellement demandé à plusieurs reprises sa libération, s’est déclaré prêt à accueillir Georges Abdallah dès son retour. À Beyrouth, des préparatifs sont déjà en cours pour organiser son accueil comme celui d’un ancien combattant. Des partis de gauche libanais, ainsi que plusieurs organisations pro-palestiniennes, saluent une victoire symbolique majeure.
Au-delà du cas individuel, cette libération interroge à nouveau le rapport qu’entretiennent certains États occidentaux avec les prisonniers dits «politiques», et la façon dont les engagements révolutionnaires du Sud global sont jugés et traités dans les démocraties libérales.
L’auteure de ce post Facebook publié le 16 juillet 2025 est une Tunisienne qui débarque à Djerba «la douce» pour des vacances. A l’aéroport international de Djerba-Zarzis, le premier contact avec l’«île de rêve» n’a certes pas viré au cauchemar, mais les choses ne se sont pas passées sans anicroches, ce qui a de quoi susciter des interrogations. Est-ce vraiment ainsi que l’on va réussir une saison touristique dont attend monts et merveilles ? (Ph. Aéroport de Djerba-Zarzis, photo d’archives) .
Raja Snoussi *
Débarquer à Djerba, en principe, c’est super ! C’est sans compter avec les désagréments rencontrés lors de l’arrivée. Deux points m’ont interpellée. Je vais essayer d’en parler en gardant mon sang-froid.
Après un vol nickel, via Nouvelair : ponctualité, accueil agréable, etc., les voyageurs applaudissent. Traduisez : on est arrivés sains et saufs sur le sol tunisien, El-hamdoulillah!
A nous Djerba ! L’île des rêves, ses plages de sable fin, sa brise légère, sa douceur, son cachet si particulier, sa quiétude…
Nous voici donc dans le fameux hall pour passer la douane. Un monde fou ! Des familles avec enfants, des personnes âgées, des touristes pour qui chaque minute compte…
Au niveau du poste de contrôle, sur douze guichets, quatre seulement sont opérationnels !
Une attente interminable. Des gosses qui se roulent par terre, leurs parents excédés ! Des vacanciers, blonds aux yeux bleus, qui regardent leurs montres, visiblement très énervés. Des personnes âgées au bord de la syncope ! Et bien sûr, personne n’ose parler ou réclamer…
Les regards échangés en disent long sur cet accueil révoltant. Surtout en pleine haute saison touristique !
Une dame, derrière moi avait trois jeunes ados, eh bien, elle les a «dispatchés» sur les trois files, dans l’espoir de passer plus rapidement. Un quart d’heure… une demie heure… plus d’une heure à attendre, bêtement. Le pire, c’est que lorsqu’on regarde les murs, on constate la même pub pour le Sommet de la Francophonie de 2022 ! Diable ! N’a-t-on plus d’artistes et de créateurs pour décorer notre aéroport ?
Bon, une fois «l’épreuve de feu» passée, nous voilà dans le hall de la sortie… Allons charger notre GSM et faire le change. Tiens, où sont donc passées les banques ? Fermées ! Closed ! Cerrado ! Msakrin !
Que s’est-il passé ? La guerre ou un krach boursier ?
Même pas. Tout simplement, le loyer de ces banques a été augmenté, alors elles ont mis la clé sous le paillasson ! Du coup, il faut aller à la Poste pour faire le change.
Excédée par l’attente, je ne voulais pas me taper une autre attente interminable devant le guichet de la Poste. J’ai dû racler le fond de mon porte-monnaie tunisien où il y avait quelques dinars, juste de quoi payer la recharge et le taxi.
Ouf ! Enfin ! Me voici chez moi. Demain sera un autre jour pour aller dans une banque à Midoun…
Je me suis juste demandée comment notre tourisme pouvait avancer avec de telles béquilles.
Pour me consoler, je me suis dit que si je continue à venir à Djerba, à la valoriser, malgré certains inconvénients, c’est parce je l’aime beaucoup et même passionnément…
L’état actuel de l’Ordre des architectes tunisiens (OAT) est abominable. Il n’y a pas d’autre mot. Ce qui devait être une instance de régulation, de défense et de projection de notre profession est devenu un marécage d’atermoiements, de conflits d’intérêts et d’opacité. La parole est confisquée, les priorités sont inversées, et la dignité même du métier est bradée à coups de petites stratégies et de grandes compromissions.(Ph. Siège de l’OAT, à Tunis).
Ilyes Bellagha *
Ce que nous vivons est le fait d’une minorité accaparatrice. C’est là que se révèlent les limites de l’exercice démocratique, quand l’indifférence du plus grand nombre permet à une poignée d’imposer sa médiocrité. La majorité silencieuse, fatiguée, résignée ou désabusée, laisse faire. Mais nous ne pouvons plus nous permettre ce luxe.
Il est temps, et même plus que temps, de chercher une sortie. Et cette sortie ne pourra être que fondatrice. Il ne s’agit pas simplement de réformer l’existant, de rafistoler un édifice vermoulu, mais bien de construire une nouvelle instance, solide, crédible, orientée vers l’intérêt général.
Il est possible — et peut-être inévitable — que cette refondation exige des sacrifices. Certains confrères devront être écartés, non par vengeance ni esprit de clan, mais parce que la solidarité corporatiste à tout prix n’a plus sa place dans un monde qui s’effondre quand les structures ne répondent plus à leur mission.
Cette responsabilité, lourde et exigeante, ne peut incomber qu’à des militants assidus, engagés non par ambition personnelle mais par nécessité historique.
Le redressement ne viendra pas de l’intérieur du système actuel; il viendra d’un sursaut, d’un engagement profond et radical de celles et ceux qui refusent la compromission.
Ce que nous défendons ici, c’est avant tout l’honneur d’une profession, celle de bâtisseurs, de penseurs d’espaces, d’acteurs du territoire. Mais au-delà, c’est l’intérêt même de l’État, du moins de ce qu’il devrait être : garant d’un avenir commun, non d’une gestion de la résignation.
Une gestion calibrée sur un faux confort matériel
Nos gouvernants sont largement en-deçà de ce que toute société vivante est en droit d’attendre. Le pays ne peut pas se contenter d’une gestion minimale, calibrée sur un pseudo-confort matériel. Ce peuple n’a pas seulement besoin d’être nourri pour être tenu tranquille. Il a besoin de sens, d’élan, de justice, de beauté aussi. Et c’est là, précisément, que notre rôle redevient central.
Il faut redonner à notre profession son souffle, sa raison d’être, son courage. Et cela passe par la réinvention d’un ordre digne de ce nom, capable de parler haut, de parler clair, et surtout d’agir.
En visite officielle en Tunisie, mercredi 16 juillet 2025, le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan, Hamish Falconer, a exprimé la ferme volonté du Royaume-Uni de renforcer sa coopération avec la Tunisie sur une base«mutuellement avantageuse».
Parlant du troisième Conseil d’association Tunisie-Royaume-Uni qu’il a coprésidé aux côtés du secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Mohamed Ben Ayed, Falconer a déclaré à l’agence Tap que «c’est l’occasion pour nos deux gouvernements d’aborder des domaines prioritaires, notamment le commerce, les énergies renouvelables, la coopération en matière de sécurité, l’éducation, la migration et les droits de l’homme».
Lors d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, Falconer a réaffirmé l’importance des relations entre les deux pays et leur engagement commun en faveur de la stabilité régionale.
Recul du terrorisme et reprise du tourisme
C’est sa deuxième visite dans notre pays, après une première mission en 2015, suite à l’attentat terroriste de Sousse. «J’ai été alors envoyé en tant que fonctionnaire du gouvernement britannique au sein d’une équipe de déploiement rapide pour soutenir les familles après le tragique attentat terroriste de Sousse», a-t-il rappelé, ajoutant : «Dix ans plus tard, je suis ravi de constater les progrès impressionnants réalisés par le gouvernement tunisien dans la lutte contre le terrorisme.»
Le ministre britannique a salué la solide coopération en matière de sécurité entre les deux pays au cours de la dernière décennie et les efforts conjoints visant à renforcer la sécurité dans les aéroports, les complexes touristiques et les sites culturels, qui ont permis à la Tunisie de devenir une destination plus sûre. Ces progrès, a-t-il ajouté, contribuent directement à la croissance du secteur touristique tunisien.
«Le travail acharné de la Tunisie permet une augmentation du nombre de touristes d’année en année, et les vols directs entre le Royaume-Uni et la Tunisie sont également en hausse», a-t-il souligné, précisant que le nombre de visiteurs britanniques en Tunisie avait bondi de 68% l’année dernière, les prévisions annonçant que le nombre d’arrivées pourrait atteindre 400 000 en 2025.
Huile d’olive tunisienne et fromage britannique
«Le renforcement des échanges commerciaux bilatéraux et la stimulation de la croissance économique mutuelle demeurent au cœur de nos priorités communes», a souligné Falconer, citant la réunion inaugurale du sous-comité du commerce et de l’investissement, tenue la semaine dernière, comme preuve de cet engagement.
Le responsable britannique s’est également félicité des progrès tangibles réalisés lors des discussions dans la révision des tarifs agricoles entre les deux pays. «L’accord s’est concentré sur un nombre limité de produits prioritaires pour les deux parties, notamment l’huile d’olive pour la partie tunisienne et les fromages pour la partie britannique, reconnaissant leur importance pour nos producteurs respectifs», a-t-il souligné.
Les responsables britanniques, a-t-il confirmé, travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues tunisiens pour parvenir à une «conclusion rapide et mutuellement avantageuse».
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association entre le Royaume-Uni et la Tunisie en 2021, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 753 millions de livres sterling, soulignant la solidité des liens économiques.
La visite du ministre Falconer, marquée par des réunions de haut niveau et des discussions stratégiques, a réaffirmé la détermination des deux pays à renforcer leur coopération dans des secteurs clés, de la sécurité au commerce, dans une quête commune de prospérité et de stabilité régionale.
Un pilier de stabilité dans une région difficile
Les discussions lors du Conseil d’association Royaume-Uni-Tunisie ont porté sur le développement de la coopération dans les domaines des énergies renouvelables et des technologies numériques, les deux parties saluant les avancées dans des secteurs tels que les énergies propres, les startups et l’industrie agroalimentaire, selon un communiqué de presse publié mardi soir par le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger.
M. Falconer a salué les relations historiques entre le Royaume-Uni et la Tunisie, décrivant le pays comme «un partenaire de confiance et précieux» et un pilier de stabilité dans une région difficile, selon ses termes.
Economiste de son état, dont les lecteurs ont apprécié plusieurs de ses articles publiés par Kapitalis et portant sur les problématiques de l’économie tunisienne et international, Sadok Zerelli a découvert, à 75 ans, la poésie, un genre littéraire où il n’a pas tardé à exceller, en exprimant ses doutes, ses émotions et ses états d’âme. Dans ce dernier poème, publié sur son blog, Poèmes de la vie, il parle de la vieillesse, qui n’est pas qu’un naufrage physique. Elle est également synonyme de sérénité, de sagesse et de réconciliation avec «le temps qui reste», qui est d’autant plus précieux qu’il est, forcément, relativement court.
Le 23 juillet 2025, le Centre culturel international de Hammamet (CCIH) accueillera un concert d’Addict Ameba, l’un des collectifs les plus originaux de la scène musicale italienne contemporaine. Vidéo.
Ce concert s’inscrit dans le cadre du cycle Shluq – Musica in Movimento (Musique en mouvement), promu par l’Istituto Italiano di Cultura di Tunisi (IICT), en collaboration avec Chullu, une agence créative opérant entre Milan et Modica.
Fondé dans le quartier milanais de Casoretto, Addict Ameba est un ensemble de dix membres mêlant afrobeat, éthio-jazz, rock psychédélique et sonorités latines. Leur premier album, ‘‘Panamor’’ (2020, Black Sweat Records), enregistré au studio historique Il Guscio, a marqué le début d’un parcours musical riche en influences. Avec ‘‘Caosmosi’’ (La Tempesta, 2024), le groupe a conquis la critique et a été nommé parmi les meilleurs albums italiens de l’année. Le deuxième album est issu de collaborations avec Josua Idehen et Rabii Brahim, acteur et chanteur tunisien, cofondateur de Milano Mediterranea avec Anna Serlenga.
Le festival Shluq, qui se tient de mai à octobre 2025, propose un voyage musical entre l’Italie et la Tunisie, entre innovation et mémoire. Son nom évoque le sirocco, un vent chaud qui souffle du Sahara vers l’Europe, symbole idéal d’un mouvement culturel unissant les deux rives de la Méditerranée.
Le concert d’Addict Ameba s’inscrit dans ce voyage comme un moment de dialogue artistique et sonore entre cultures, territoires et langues, écrit l’IIC de Tunis.
Il y aurait en Tunisie un certain nombre d’institutions publiques qui ont été créées mais qui n’ont pas rempli leurs fonctions. C’est Kaïs Saïed qui le dit et le répète, en appelant à restructurer ces «machins» qui non seulement coûtent cher aux contribuables, mais doublonnent, sans faire preuve d’une réelle utilité publique.
Ce sujet, le président de la République l’a évoqué pour la énième fois, avec la Première ministre, Sarah Zaafrani Zenzeri, lors de leur réunion hier, mercredi 16 juillet 2025, au palais de Carthage, en soulignant, encore une fois, la nécessité de revoir un certain nombre de projets de lois, notamment ceux qui ne rompent pas avec le passé, et de restructurer les institutions publiques qui dépensent «l’argent du peuple sans avoir aucun impact sur la réalité».
«Cette maladie nécessite un traitement radical», a martelé le président, qui a cru devoir réaffirmer, également, que «les jeunes, désireux de se donner sans compter, sont les mieux placés pour assumer des responsabilités, de contribuer au développement dans tous les secteurs et de répondre aux attentes de la population», dans ce qui ressemblera à une purge au sein de l’administration publique pour remplacer les cadres rechignant à s’engager dans la mise en place du programme socio-économique du président par des jeunes mieux disposés à le suivre sur la voie socialisante qu’il a choisie.
Bien entendu, ni le Président ni la Première ministre n’ont cru devoir nous indiquer les institutions publiques appelées à être dissoutes, fusionnées ou restructurées, afin que nous puissions participer, nous aussi, journalistes, experts, analystes et acteurs de la société civile, à ce débat nécessaire que les deux têtes de l’exécutif maintiennent curieusement dans le secret des coulisses des palais de Carthage et de la Kasbah.
A moins que dans ces deux antres du pouvoir, on n’a pas encore identifié les institutions en question ni les méthodes à suivre pour les supprimer ou les réformer sans perturber outre mesure le fonctionnement général des services publics, ni provoquer une levée de bouclier parmi ceux et celles qui vont ainsi être sacrifiés sur l’autel d’une supposée efficacité que les jeunes chômeurs de longue durée sont censés incarner du seul fait de leur adhésion enthousiaste au projet présidentiel.
Depuis son accession à la présidence de la république fin 2019, Kaïs Saïed n’a cessé de souligner sa vision étatiste du développement et son attachement à un Etat social au service des couches les plus démunies de la population, qui ont été oubliées par les gouvernements successifs. Cependant, plus de cinq ans après, où on est-on de ce changement qui se veut radical et profond qui qui n’a pu être mis en œuvre en raison de fortes résistances, au sein de la société, de l’Etat ou du «système», comme on dit aujourd’hui ?
Latif Belhedi
Pour justifier le retard pris dans la mise en œuvre de son projet socio-économique vaguement socialisant, Saïed ne cesse d’en imputer la responsabilité à ce qu’il désigne comme des lobbies d’intérêt, à l’intérieur et à l’extérieur, adossés à une administration publique servile ou complice. Et c’est là le principal point d’achoppement sur lequel semble buter la volonté présidentielle, d’où ses attaques continues contre ces pôles de résistance qui retardent la mise en œuvre de son projet de société plus égalitaire, et ses pressions constantes sur une administration publique récalcitrante ou un Etat profond plus soucieux de préserver ses privilèges acquis que d’imprimer les changements préconisés par le locataire du Palais de Carthage.
D’où aussi le malentendu qui empoisonne depuis quelque temps la vie publique et créé une ambiance délétère dans le pays, les acteurs publics et privés croisant les bras, se confinant dans un immobilisme calculé, pliant sous la poussée des vents contraires, tout en essayant de préserver leurs positions acquises, à défaut de pouvoir les améliorer, en attendant le prochain coup.
Le rôle social de l’Etat
Cette séquence, qui dure depuis quatre ou cinq ans, semble exaspérer Kaïs Saïed, qui s’impatiente et le fait savoir en revenant à chaque fois, dans toutes ses réunions avec les membres du gouvernement aux mêmes thématiques en lien avec ce qu’il appelle le «rôle social de l’Etat».
Cette thématique a d’ailleurs été au centre de sa réunion, hier, mercredi 16 juillet 2025, au Palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et qui a porté, comme indiqué dans le communiqué de la présidence, sur la nécessité d’«une révision radicale du rôle des caisses sociales, afin qu’elles trouvent l’équilibre requis et retrouvent pleinement leur rôle», le président soulignant, au risque de se répéter, «la nécessité d’avancer dans un travail social intensif pour édifier l’Etat social».
Dans le contexte de cette «révision radicale» recommandée avec force, le chef de l’État a appelé à «l’élimination d’un certain nombre de termes et de concepts», car, a-t-il expliqué, «le rôle social n’est pas une faveur ou un privilège, mais plutôt un droit légitime qui nécessite une nouvelle réflexion et de nouvelles méthodes de travail.» Et ce sont, on l’a compris, cette «nouvelle réflexion» et ces «nouvelles méthodes de travail» qui ont tardé à être mises en place par les cinq ou six gouvernements successifs que Kaïs Saïed a constitués depuis son accession au pouvoir fin 2019. Nos chers ministres semblant incapables de sortir des ornières des traditions bien installées et des habitudes d’une administration publique peu portée sur la nouveauté ou redoutant le changement.
Et c’est là le nœud du problème de la Tunisie actuelle, qui semble se complaire dans un conservatisme et un immobilisme vaguement rassurants.
La charrue avant les bœufs
On doit, cependant, reconnaître que les membres du gouvernement n’ont pas la tache facile, étant donné l’exiguïté de la marge de manœuvre dont ils disposent, du fait des difficultés financières actuelles du pays et qui sont le résultat de quatorze ans de croissance économique atone. Car un «Etat social» est par définition budgétivore, car il est censé distribuer des ressources qui se font rares et qui sont couteuses, sachant que le levier de l’endettement public, s’il est tentant dans une approche électoraliste, est à manier avec parcimonie, d’autant plus que l’argent coûte cher sur les marchés mondiaux et que notre économie est très dépendante des aléas climatiques et géostratégiques.
Les engagements d’aujourd’hui seront payés demain, sinon par nous-mêmes, du moins par nos enfants, et quand la dette publique plafonne à 85% du PIB, comme c’est le cas aujourd’hui en Tunisie, un pays sans grandes ressources, on ne doit pas avoir la dépense facile.
Que faire ? Les politiques sociales étant par définition budgétivores, il n’est pas recommandable de mettre la charrue de la distribution avant les bœufs de la croissance. Il s’agit d’inverser la tendance. Car seule une forte reprise de l’investissement, de la production, de l’exportation et de la croissance pourrait mettre les conditions idoines pour une distribution plus équitable et plus durable des richesses nationales. Sinon on irait vers la banqueroute collective…
Du désert soufi aux marges de Paris, de la mémoire coloniale aux plaines oubliées de l’Antiquité, en passant par l’héritage combatif des femmes algériennes, cinq livres récents des éditions Casbah dessinent les contours d’une Algérie plurielle, blessée mais debout. Cinq coups de cœur pour dire autrement l’histoire, l’exil, la foi, la transmission.
Djamal Guettala
‘‘Atlas des qoubbas des maîtres du sens du sud algérien’’, de Malek Kerdel :
Un ouvrage monumental. Plus de 400 pages consacrées aux qoubbas du sud algérien, ces mausolées de saints soufis qui irriguent l’imaginaire populaire depuis des siècles.
Malek Kerdel ne livre pas un simple inventaire : il fait revivre les maîtres du silence, raconte leurs parcours, leurs vertus, les lieux qui les abritent et les croyances qu’ils ont nourries.
À travers ce travail, c’est un pan essentiel du patrimoine immatériel algérien qui se déploie avec ferveur. Un livre rare, salué en préface par l’anthropologue Ouiza Galleze, experte du PCI à l’Unesco.
‘‘Paris, l’autre désert’’ de Mokeddem :
Un bossu, un chien qui se prend pour Victor Hugo, et une ville : Paris, devenue désert pour ceux qui n’y ont pas de place.
Dans ce roman bref et percutant, Mokeddem donne la parole aux invisibles. Avec humour noir et tendresse, il raconte l’errance d’un scénariste algérien marginalisé, qui s’invente une relation poétique et absurde avec un chien bavard.
Entre fable cruelle et chronique sociale, c’est une réflexion bouleversante sur l’exil, la solitude et la dignité des vaincus.
‘‘Algériennes. De mère en fille’’ de Hind Soyer :
À travers la lignée des El-Hassani, Hind Soyer retrace une histoire de femmes debout, résistantes, libres, du vieux quartier d’Alger jusqu’à sa propre fille, Aurore.
Ce récit vibrant mêle mémoire familiale et figures historiques — Zohra Drif, Djamila Bouhired — pour redonner corps à l’héroïsme quotidien des Algériennes.
Sans emphase ni artifice, ce livre dit la filiation, la douleur et la fierté. Il rappelle que certaines luttes se transmettent comme le sang : avec la même force, la même dignité.
‘‘La revanche du dernier des indigènes’’ de Lachemi Siagh :
Touggourt, années 1960. L’indépendance arrive, mais la mémoire de l’indigénat est encore brûlante.
Lachemi Siagh revient sur son enfance au cœur du Sahara, témoin des bouleversements économiques, sociaux et politiques liés à la découverte du pétrole et à la fin de la colonisation. Il mêle récit de vie et réflexion historique, avec le souci de transmettre une expérience à ceux qui n’ont pas vécu cette période. Une écriture sincère, sans rancœur, mais avec exigence. Pour que justice se dise, enfin.
‘‘Robba, la Berbère donatiste’’ de Driss Reffas :
C’est un nom oublié, un destin effacé des manuels: Robba, chrétienne berbère et martyre donatiste, assassinée en 434 pour avoir défié Rome.
Driss Reffas, historien de terrain, redonne vie à cette figure dissidente de l’Algérie antique. À travers elle, il exhume une mémoire religieuse effervescente, bien antérieure à l’islam, et rappelle que la terre algérienne fut aussi celle de résistances spirituelles farouches.
Un récit éclairant, ancré dans un passé encore vivant dans les noms de lieux, les pierres et les récits oubliés.
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Cinq livres, cinq intensités. À lire comme on traverse un pays : à la fois blessé et vivant, éparpillé et entier.
Les éditions Casbah, par cette sélection, poursuivent leur œuvre essentielle : faire surgir des voix qui racontent l’Algérie autrement.
La députée Syrine Mrabet a commenté, dans la soirée de ce mercredi 16 juillet 2025, sa démission, annoncée sur les réseaux sociaux via la fuite de sa lettre de démission qu’elle a adressée à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)
Dans la soirée de ce mercredi, Syrine Mrabet a dénoncé la fuite dudit document et a réaffirmé son attachement aux institutions de l’État : «Je suis la fille de l’État, je crois en ses lois, en ses canaux officiels et en ses procédures administratives. Je ne suis pas responsable de ceux qui n’ont ni loyauté ni conscience et qui divulguent des documents administratifs », a-t-elle noté.
Tout en remerciant ceux qui l’ont soutenue, Syrine Mrabet a déploré que certaines parties aient tenté d’instrumentaliser sa démission à des fins politiques, en commentant : «Kaïs Saïed mon président un jour, mon président pour toujours… à suivre … ».
La détention préventive de l’homme d’affaires Samir Jaieb a été prolongé de quatre mois, sur décision du juge d’instruction du Pôle judiciaire économique et financier.
C’est ce qu’affirme une source citée, ce mercredi 16 juillet 2025, par Mosaïque FM sachant que cette décision a été prise dans le cadre d’une affaire liée à des soupçons de corruption et au blanchiment d’argent et pour laquelle il a fait l’objet d’un mandat de dépôt émis par la chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de corruption près de la Cour d’appel de Tunis.
Rappelons que Samir Jaieb, homme d’affaire opérant dans les secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier, a été dans une autre affaire à 5 ans de prison pour des infractions douanières et de change.
À l’approche de la 98e cérémonie des Oscars, qui se tiendra le 15 mars 2026 à Los Angeles, le ministère des Affaires culturelles vient de lancer son appel à candidatures pour représenter la Tunisie dans la catégorie « Meilleur film international’.
Dans son communiqué le ministère précise que le film représentant la Tunisie aux Oscars dans la catégorie de « L’Oscar du meilleur film international », sera sélectionné par une commission organisée sous l’égide du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI).
« A cet effet, nous invitons les professionnels dont les films correspondent aux critères définis par l’Académie des Oscars à déposer une demande écrite au bureau d’ordre du CNCI à la cité de la culture avenue Mohamed V Tunis », précise le département de la Culture, en précisant que la date limite de dépôt est fixée au 15 août 2025 à 13h00.
La demande doit être accompagnée des justificatifs confirmant l’éligibilité du film. (Lien dédié)
Le secrétaire général adjoint et porte-parole de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a fermement dénoncé la condamnation de Sanki Assoudi à 10 ans de prison ferme.
Selon Sami Tahri, « Sanki Assoudi a été condamné en sa qualité de secrétaire général de l’Union régionale du travail à Kasserine, et non comme le prétendent certains médias », lit-on dans un poste publié sur la page du SG adjoint de l’UGTT.
La même source a également évoqué « un jugement injuste qui s’apparente à une volonté de répandre la terreur et à faire atteinte le mouvement syndical».
Selon les informations officielles Sanki Assoudi a été condamné, pour soupçon de falsification de diplômes, dans le cadre d’une enquête au sein de la Société nationale de cellulose et de papier Alfa (SNCPA), où il occupait le poste de chef de service.
Six ouvrières agricoles ont été blessées ce mercredi 16 juillet 2025 dans le renversement d’un camion à Mornag dans le gouvernorat de Ben Arous.
Les blessées ont été transférées au Centre de traumatologie et des grands brûlés, indique le directeur régional de la santé à Ben Arous, Farhat Zahmoul dans une déclaration à l’agence Tap.
La même source a ajouté que l’état de santé des victimes est stable sachant que d’autres ouvrières victimes du même accident ont été évacuées vers les hôpitaux de La Rabta et Charles Nicolle à Tunis et ont pu rentrer chez elles.
La grève des agents de la Pharmacie centrale de Tunisie, initialement prévue demain jeudi 17 juillet 2025, vient d’être annulée.
Cette décision a été prise suite à une réunion de conciliation organisée ce jour, au siège de l’administration générale de gestion des conflits du travail et de promotion des relations professionnelles regroupant les représentants de l’union générale tunisienne du travail (UGTT) et le syndicat de base des agents de la pharmacie centrale.
Cette réunion a également compté la participation des représentants de la partie gouvernementale et la direction générale de la pharmacie et s’est soldée par l’annulation de la grève.
Deux experts de l’Organisation des Nations unies (Onu) se disent alarmés par la détérioration de la situation des droits des avocats et des droits humains en Tunisie. Il s’agit de Margaret Satterthwaite, Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats, et Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur le droit à la liberté d’expression et d’opinion. (Ph. Marche de protestations des avocats le 16 mai 2024 à Tunis).
Plus de 60 avocats font l’objet d’enquêtes pénales depuis juin 2024, nombre d’entre eux étant accusés de graves accusations allant de la diffusion de fausses nouvelles à l’outrage à fonctionnaires, selon des définitions juridiques larges, soulignent lesdits experts dans un communiqué.
Parmi les avocats arrêtés ou poursuivis de manière très médiatisée, ces derniers citent Ghazi Chaouachi, Sonia Dahmani, Ahmed Souab, Dalila Msaddek, Islem Hamza, Ayachi Hamami, Mehdi Zagrouba et Lazhar Akremi.
Ils omettent cependant de citer Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL), avocate de son état, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires que ses partisans disent «montées de toutes pièces pour la faire taire».
Par ailleurs, les experts parlent de harcèlement et d’intimidation des avocats se manifestant, selon eux, par «des poursuites pénales, des agressions physiques et des restrictions légales». En cas de condamnation, ils sont généralement passibles de lourdes peines de prison et de lourdes amendes.
Les experts ont appelé la Tunisie à se conformer aux normes internationales. «Nous appelons la Tunisie à se conformer aux normes internationales prévoyant que les avocats doivent pouvoir exercer leurs fonctions professionnelles sans intimidation, entrave, harcèlement ou ingérence indue. Ils ne doivent pas faire l’objet de poursuites ni de sanctions administratives, économiques ou autres pour tout acte accompli conformément aux devoirs, normes et règles déontologiques reconnus de la profession. Comme tout être humain, les avocats ont droit à la liberté d’expression et d’opinion», ont-ils souligné.
Ils estiment, également, que «la répression contre les avocats fait suite à un environnement politique de plus en plus restrictif depuis que le président Kaïs Saïed a pris le pouvoir en Tunisie par décrets après une prise de pouvoir en 2021».
«Cette décision intervient également après qu’Amnesty International a souligné la détérioration de la situation et le ciblage accru des avocats, soulignant que cela compromettait l’accès à la justice en mars 2024. Elle fait également suite à une grève nationale menée par le Conseil des avocats tunisiens après une descente de police au siège du barreau tunisien et l’arrestation d’un éminent critique du gouvernement [Sonia Dahmani, Ndlr], indiquent les experts onusiens dans leur communiqué.
Par ailleurs, la Commission internationale de juristes (CIJ) a également condamné le recours de la Tunisie aux lois contre les fake news et aux lois antiterroristes pour «arrêter, détenir et poursuivre arbitrairement des avocats».
Le 15 juillet 2025, la prestigieuse Dragão Arena de Porto, au Portugal, a accueilli la toute première édition de Porto MMA Clash, plus précisément l’événement PMC 1. Le Tunisien Hamza Hamry a battu le Portugais Albert Dolisso dans un combat qui était très attendu par le public local.
Dès les premières secondes du premier round, Hamry a imposé un rythme élevé et une pression constante. Grâce à une lecture précise du combat et une technique au sol maîtrisée, il a réussi à placer une soumission par Heel Hook.
Le combat s’est conclu à 2 minutes et 17 secondes du premier round, offrant à Hamry une victoire nette par soumission.
Avec cette victoire, le combattant tunisien améliore son palmarès professionnel à 5 victoires pour 2 défaites (5‑2). Celle-ci marque une étape majeure dans sa progression sur la scène internationale du MMA.
Hamry continue de représenter dignement la Tunisie, gravissant sans cesse les échelons vers l’élite mondiale du sport de combat.
Des organisations de défense des droits humains condamnent la condamnation de Ramlah Dahmani en vertu du décret 54, la qualifiant d’escalade dangereuse dans le ciblage des femmes défenseures des droits humains et de criminalisation de la solidarité. Nous reproduisons ci-dessous leur communiqué. (Ramlah Dahmani manifestant à Tunis pour la libération de sa soeur Sonia. Ph. Zied Jaziri.)
Les organisations soussignées condamnent fermement le verdict par contumace rendu le 1er juillet 2025 contre la militante Ramlah Dahmani, la condamnant à deux ans de prison avec effet immédiat. Ce jugement a été rendu en vertu de l’article 24 du décret 54 de 2022, qui criminalise la diffusion de «fausses informations» via les réseaux de communication.
Cette disposition, trop large et vague, a été systématiquement utilisée pour réprimer l’expression pacifique et la critique légitime. Les accusations découlent de déclarations publiques dans lesquelles Dahmani a évoqué les conditions de détention de sa sœur, avocate et commentatrice politique, Sonia Dahmani.
En outre, le prononcé de la peine par contumace, sans garantir la présence de l’accusé ni son droit à la défense, constitue une grave violation du droit à un procès équitable garanti par l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).
Cette décision est le dernier exemple en date de l’instrumentalisation du décret 54 par les autorités tunisiennes pour restreindre la liberté d’expression, museler la dissidence et criminaliser les actes de solidarité. Elle s’inscrit dans le contexte plus large d’une répression sans précédent des libertés publiques en Tunisie depuis 2021, où des textes juridiques d’exception, au premier rang desquels le décret 54, sont régulièrement utilisés pour cibler les droits humains et l’expression politique, en violation flagrante des principes de légalité et de l’interdiction de l’abus de droit pour criminaliser les droits et libertés fondamentaux.
Cette tendance s’accompagne de restrictions croissantes imposées à la société civile, d’une érosion de l’indépendance de la profession d’avocat et d’une pression croissante sur les médias indépendants.
La condamnation de Ramlah Dahmani pour avoir exercé son droit légitime d’exprimer ses préoccupations concernant les violations commises contre sa sœur constitue une grave violation des normes internationales relatives aux droits humains, notamment de l’Observation générale n° 34 du Comité des droits de l’homme des Nations Unies sur l’article 19 du PIDCP, de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme.
Les déclarations de Dahmani ne peuvent être considérées comme une simple opinion personnelle ; elles s’inscrivent dans le cadre plus large de l’exercice par les familles de leur droit de dénoncer les abus commis contre leurs proches, une extension fondamentale du rôle des défenseurs des droits humains.
Néanmoins, les autorités judiciaires ont choisi de la poursuivre sans ouvrir d’enquête indépendante et effective sur les allégations de mauvais traitements, en violation flagrante des Principes des Nations Unies relatifs aux enquêtes efficaces sur les violations graves des droits humains et du droit à un recours effectif.
Cette affaire est indissociable du contexte plus large de l’escalade judiciaire en Tunisie, où le décret 54 a été systématiquement appliqué contre les journalistes, les syndicalistes, les militants et les familles des détenus politiques. L’objectif est de démanteler les réseaux de solidarité sociale et d’isoler les détenus de la vue publique. Elle reflète également une tendance alarmante à l’intensification de la répression visant les femmes défenseures des droits humains et à la réduction au silence de leur présence politique et sociale dans la vie publique.
Ramlah Dahmani illustre parfaitement une politique de représailles visant à réduire au silence les défenseurs, à intimider leurs proches et à entraver la circulation des informations sur les violations des droits. Elle témoigne d’un mépris systématique des obligations constitutionnelles et internationales de la Tunisie, notamment celles contractées devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et les organes conventionnels. L’article 31 de la Constitution tunisienne garantit la liberté d’opinion et d’expression. Parallèlement, l’article 49 stipule que toute restriction doit être justifiée conformément aux principes de nécessité et de proportionnalité, conditions manifestement non remplies en l’espèce.
Nous, les organisations soussignées, considérons cette décision comme un dangereux précédent dans le recours à une législation d’exception pour criminaliser la solidarité légitime et la requalifier de « cybercriminalité ». Il s’agit d’une violation aggravée des droits des défenseurs et contribue à l’instauration d’un climat de peur et de silence forcé par le biais de poursuites judiciaires.
En conséquence, nous :
– appelons les autorités tunisiennes à annuler immédiatement et sans condition la condamnation de Ramlah Dahmani et à mettre fin à toutes les procédures judiciaires y afférentes, car ce jugement constitue une sanction arbitraire portant atteinte aux garanties d’un procès équitable et à la liberté d’expression;
– demandons la suspension immédiate du décret n° 54 et le lancement d’un processus de révision législative afin de le rendre pleinement conforme aux obligations internationales de la Tunisie en matière de droits humains, en particulier au PIDCP, en vue de son abrogation complète, compte tenu de son utilisation systématique comme outil de répression;
– tenons les autorités tunisiennes pleinement responsables du ciblage des femmes défenseures des droits humains, notamment par des poursuites fondées sur des liens familiaux avec des prisonniers d’opinion. Nous affirmons que de telles pratiques constituent des formes de représailles politiques interdites par le droit international;
– appelons instamment les rapporteurs spéciaux des Nations Unies, en particulier ceux sur la situation des défenseurs des droits humains et sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, à se saisir de toute urgence de cette affaire, à adresser des communications officielles au gouvernement tunisien et à inclure cet incident dans leurs prochains rapports comme un indicateur de grave détérioration de la situation.
Appelons l’Union européenne (UE) et tous les partenaires internationaux de la Tunisie à conditionner toute forme de coopération politique ou financière à des critères concrets en matière de droits humains, notamment des garanties visant à empêcher que l’assistance judiciaire ou le soutien technique ne soient utilisés à mauvais escient pour saper l’indépendance de la justice ou réprimer la société civile et les défenseurs des droits humains.
Le ciblage continu des femmes défenseures des droits humains, la criminalisation des liens familiaux et l’utilisation du système judiciaire comme outil d’intimidation ne feront qu’aggraver la crise des droits humains en Tunisie.
De telles pratiques affaiblissent les garanties constitutionnelles et enracinent le déclin institutionnel et juridique, détruisant ainsi toute voie crédible vers une gouvernance démocratique fondée sur l’État de droit et le respect des droits fondamentaux.
Le football, sport universel, captive des millions de fans à travers le monde, et l’essor des plateformes numériques a amplifié cette passion. Dans tous les pays du monde, comme en République démocratique du Congo, les supporters suivent avec ferveur les exploits de leurs idoles grâce à des services comme le pari foot en ligne rdc, qui permettent de s’engager activement dans l’univers du football tout en ajoutant une dimension stratégique et excitante à leur expérience de spectateur. Cette popularité mondiale a transformé certains joueurs en véritables icônes, dont la renommée dépasse largement les terrains.
Latif Belhedi
Le sport est aujourd’hui si lucratif que certains des joueurs les plus prestigieux gagnent encore plus grâce aux contrats de marque et aux sponsors qu’aux énormes salaires hebdomadaires qu’ils perçoivent de leurs clubs. Plus leur marque se développe, plus ils deviennent célèbres.
Cristiano Ronaldo
Cristiano Ronaldo est le meilleur buteur de tous les temps du football et potentiellement l’athlète le plus convoité de l’histoire. En 2025, après plus de 20 ans de carrière, l’attaquant avait disputé plus de 1 200 matchs avec l’équipe nationale senior et inscrit 890 buts pour le Sporting Lisbonne, Manchester United, le Real Madrid, la Juventus, Al-Nassr et l’équipe nationale portugaise.
Ronaldo est la personnalité la plus suivie sur Facebook et Instagram, et l’athlète le plus suivi sur Twitter. Il a gagné plus d’un milliard de dollars au cours de sa carrière.
La marque CR7, issue des initiales et du numéro de maillot du joueur portugais, a inspiré de nombreux projets, dont un musée et même une galaxie. Après que la superstar a mené le Portugal au succès à l’Euro 2016, l’aéroport international de Madère, sa ville natale, a été rebaptisé aéroport international Cristiano Ronaldo.
Lionel Messi
En décembre 2022, Messi a enfin remporté le trophée tant convoité, menant l’Argentine à sa troisième Coupe du monde, remportant le prix du Meilleur Joueur et inscrivant sept buts au passage. Sa publication Instagram d’après-match est la photo la plus populaire de l’histoire de la plateforme, avec 75 millions de mentions «J’aime». Il a été désigné à plusieurs reprises comme l’athlète le mieux payé au monde, est le visage d’Adidas depuis 2006 et est devenu en 2020 le deuxième footballeur de l’histoire à gagner plus d’un milliard de dollars.
Neymar da Silva Santos Jr
Même si les dernières années n’ont pas été tendres avec Neymar, il reste l’un des footballeurs les plus emblématiques du XXIe siècle. En 2011, alors qu’il jouait encore pour Santos, il a été nommé Footballeur sud-américain de l’année et a passé quatre ans à Barcelone, connaissant un immense succès, avant de devenir le footballeur le plus cher du monde en 2017, après avoir signé au PSG pour 200 millions de livres sterling.
Neymar a été nommé capitaine de l’équipe nationale brésilienne en 2014 et est devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe en septembre 2023. Les blessures l’ont empêché de devenir le meilleur joueur du monde, mais le talent de l’attaquant est indéniable, et sa réputation de talent et de technique a toujours fait de lui un joueur extrêmement attrayant.
Talent, charisme et présence médiatique
Ces trois joueurs illustrent comment le talent, le charisme et une présence médiatique savamment orchestrée peuvent transformer un footballeur en une icône mondiale. Leur influence continue d’inspirer les fans et de façonner l’industrie du football. Pour ceux qui souhaitent prolonger leur passion pour le sport, télécharger bet apk permet aux fans d’accéder facilement aux plateformes de pari et de jeux depuis leur mobile, enrichissant ainsi leur expérience du football avec des options interactives et divertissantes.
Les experts des droits de l’homme des Nations Unies ont exprimé leur vive préoccupation face à la détérioration croissante de la situation des avocats en Tunisie au cours de l’année écoulée. Ils ont souligné l’augmentation du harcèlement, des arrestations arbitraires et des violations du droit à un procès équitable, qualifiant la situation de grave détérioration au cours de l’année écoulée.