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Ce que le corps guérit, Big Pharma ne veut pas l’entendre

Régénérer. Un mot simple. Presque biologique. Mais dans le monde du pouvoir médical, c’est un blasphème. Régénérer, c’est dire : le corps peut se réparer. C’est contester le monopole de la molécule. C’est refuser l’abonnement à vie à une industrie de la chronicité. Et cela, ils (les boss de la Big Pharma) ne le supportent pas.

Dr Hichem Ben Azouz *

Récemment en Chine, une femme diabétique a reçu une greffe de cellules souches dérivées de son propre tissu adipeux. En 75 jours, elle n’avait plus besoin d’insuline. Trois ans plus tard, elle allait toujours bien. Pas de brevet. Pas de laboratoire américain. Pas de financement Gilead ou Roche. Un protocole local, une innovation contextuelle, une médecine du vivant. Et immédiatement : silence. Pas d’éditoriaux enthousiastes dans The Lancet. Pas de subventions internationales pour explorer. Pas d’ONG se ruant pour implémenter. Seulement un malaise. Parce que cette expérience ne rentre pas dans leur logique.

Attaque contre le cœur du système

L’Afrique devrait être en première ligne de ces alternatives. Nous avons les malades. Nous avons les terrains. Nous avons les raisons d’en finir avec la dépendance. Et pourtant, nous sommes absents. Ou plutôt : rendus absents. Parce que soutenir la régénération, c’est attaquer le cœur du système : leur modèle de soin, basé sur la répétition; leur modèle économique, basé sur la consommation; leur modèle politique, basé sur le contrôle.

Régénérer, c’est leur dire «Nous n’avons plus besoin de vous.» Mais ils veulent tuer cet avenir. Ils vont l’étouffer sous des procédures. Ils vont l’enterrer sous des «protocoles non validés». Ils vont le ridiculiser comme «science marginale». Et nous, dans nos ministères, nos commissions éthiques, nos comités de pilotage, allons les aider. Nous allons refuser. Nous allons bloquer. Nous allons exiger des preuves… jusqu’à ce que l’innovation meure.

Retour au corps qui sait

Mais ce que nous oublions, c’est que le corps se souvient. Il se souvient de la plante. Il se souvient du toucher. Il se souvient de la voix, du souffle, du rituel, du lien.

La médecine que nous avons laissé mourir était une médecine de la mémoire. Et ce que propose la régénération, c’est cela : un retour au corps qui sait; un saut vers un soin qui libère; un refus d’être éternellement malade pour enrichir les mêmes.

Il ne s’agit pas ici de naïveté. Il s’agit de souveraineté. De la possibilité d’une médecine qui ne nous soumet plus. De la possibilité d’un soin qui ne prolonge pas la domination. De la possibilité d’un avenir non capturé par la peur du marché.

Ils ne veulent pas que nous guérissions. À nous de vouloir plus : reconquérir la santé, un dernier mot avant la rupture.

Nous avons parcouru le labyrinthe de l’aide qui étouffe, des ONG qui s’imposent, de Big Pharma qui exploite, des dirigeants qui profitent, des médecins qui se taisent… Mais il faut maintenant regarder devant.

Un acte de reconquête

Cet article n’est pas un testament de colère. C’est un acte de reconquête. La santé ne peut plus être un marché. La médecine ne peut plus être un outil de soumission. Le soin ne peut plus être distribué selon les intérêts des puissants.

Il est temps de reprendre ce qui nous appartient. Pas dans l’abstraction d’un idéal. Mais dans la matérialité d’un choix politique, quotidien, ancré.

A nous de reprendre la formation, la recherche, le récit, les pratiques, les programmes, les nôtres.

Nous avons besoin d’écoles de santé souveraines. Qui forment des soignants critiques, enracinés, créatifs. Nous avons besoin de recherche libre. Pas financée par ceux qui veulent des réponses convenues. Nous avons besoin de récits puissants. Pour dire les humiliations, les résistances, les alternatives. Nous avons besoin de pratiques nouvelles. Qui n’imitent pas les modèles d’ailleurs, mais qui écoutent ici.

Cela demandera du courage. Il faudra affronter les bailleurs, refuser les protocoles, inventer sans validation, parier sur le local, résister à l’appel de la carrière docile. Il n’y a pas d’autre voie. Ce chapitre est une passerelle entre la dénonciation et la création, entre la colère et la refondation, entre le constat et l’action. Le soin peut redevenir un acte de liberté, à condition d’oser sortir du système, penser autrement et désobéir.

Ce que je ne veux plus cautionner

Cet article a voulu allumer le feu; il t’appartient désormais d’y souffler. Je n’écris pas ces mots pour gagner des alliés. Je les écris parce que je n’en peux plus de me taire. Je suis médecin, africain, et je connais les couloirs glacés des hôpitaux publics, les réunions pleines de PowerPoint, les missions financées, les rapports de 80 pages, les objectifs à 95-95-95 du VIH, les acronymes qui masquent les corps. Je connais aussi la fatigue du terrain et la honte du compromis. Et je ne veux plus cautionner, valider des programmes dont je sais qu’ils ne servent pas ceux qu’ils prétendent sauver.

Je ne veux plus distribuer des médicaments quand je sais qu’une alternative existe ailleurs, mais qu’elle dérange trop pour être introduite. Je ne veux plus signer des documents qui félicitent, qui maquillent, qui transforment des désastres en succès administratifs. Je ne veux plus saluer des ONG qui vivent du malheur qu’elles dénoncent, faire semblant que la santé est neutre, être le relais d’un empire, pas même en blouse blanche. Je veux une médecine debout, qui guérit, qui écoute, qui refuse, qui ose dire non aux bailleurs, qui libère, et pas qui domestique.

Je n’ai pas écrit cet article contre mes collègues. Je l’ai écrit avec eux. Pour ceux qui se taisent, qui n’en peuvent plus, qui veulent autre chose. Je l’ai écrit pour les malades qui n’ont plus de mots, pour mon fils, pour les élèves, pour les générations à venir. Je l’ai écrit pour que le soin redevienne un lieu de vérité.

Ce que je ne veux plus cautionner, je l’écris. Et ce que j’écris, je m’engage à le vivre. Il est temps de sortir de la servitude médicale, d’ouvrir les portes, de soigner autrement.

* Médecin, chercheur et écrivain à Johannesburg, Afrique du Sud.

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Marseille | Les lauréats des prix À Première Vue 2025

Le 10 juillet 2025, au Mucem de Marseille, la projection de la collection À Première Vue s’est tenue dans le cadre de la 36ᵉ édition du FIDMarseille. Organisé par la Copeam, TV5Monde, le FID et le Mucem, ce programme annuel met à l’honneur les œuvres de jeunes réalisateurs et réalisatrices en formation dans cinq pays de la Méditerranée : Algérie, Tunisie, Maroc, Liban et Palestine.

Cinq courts-métrages ont été projetés. Tous ont marqué par la force de leur récit, la diversité de leurs formes, et leur engagement visuel ou politique. Le palmarès reflète cette richesse.

Les prix 2025 ont été décernés comme suit :

Prix TV5Monde : ‘‘La Conspiration des Tortues’’ de Kamir Abbas-Terki (Algérie, LabDZ – Institut Français d’Algérie) ;

Youth Award (FID/Mucem) et Rai Cinema Award : ‘‘Shattered Memory’’ de Hayat Amjad Laban (Palestine, Dar al-Kalima University);

Anica Academy Award et Uninettuno Award : ‘‘Toilet Paper’’ de Rami Serhal (Liban, Académie Libanaise des Beaux-Arts – Alba).

Mention spéciale du jury : ‘‘Carré Bleu’’ de Charlélie Chasteau (Maroc, ÉSAV Marrakech).

Un film contemplatif, au croisement de l’art visuel et de la poésie, sur la mémoire des lieux et l’architecture du vide.

Enfin, la Tunisie était représentée par ‘‘1321’’ de Bilel Zaghdoudi (École supérieure de l’audiovisuel et du cinéma – Gammarth).

D. G.

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Le CRLDHT dénonce l’«acharnement judiciaire» à l’encontre du journaliste Mohamed Boughalleb

En réaction à la condamnation du journaliste Mohamed Boughalleb à deux ans de prison ferme, prononcée le 10 juillet 2025 par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, pour «pour un post… qui n’est pas le sien», précise dans un communiqué le Centre pour le respect des libertés et des droit de l’homme en Tunisie (CRLDHT).

Boughalleb a été condamné en vertu de l’article 24 du décret-loi 2022-54 «pour une publication attribuée à son nom sur Facebook, prétendument diffamatoire à l’égard d’une enseignante universitaire», rappelle l’ONG basée à Paris, en qualifiant le verdict d’«infâmant» et qui s’inscrirait, selon ses termes, «dans la continuité d’un acharnement judiciaire systématique à l’encontre d’un journaliste critique, indépendant et dérangeant pour le régime autoritaire de Kaïs Saïed.»

«Cette affaire, qui a débuté par une simple plainte appuyée sur une capture d’écran sans vérification technique, aurait dû être classée. La défense a rappelé à maintes reprises que le compte à l’origine de la publication ne lui appartenait pas et qu’aucune expertise numérique n’a été diligentée. En dépit de l’absence de preuve matérielle et du caractère manifestement vicié de la procédure, la chambre criminelle a maintenu l’accusation, ignorant les règles les plus élémentaires d’un procès équitable», note encore le CRLDHT, en rappelant que Boughalleb a déjà été condamné à huit mois de prison en 2024 pour avoir critiqué un ministre dans une émission radio et qu’il avait été incarcéré le 22 mars 2024, puis maintenu en détention dans cette seconde affaire. Après avoir obtenu une décision de mise en liberté le 20 février 2025, il a été à nouveau jugé «comme un criminel pour une infraction d’opinion», précise le CRLDHT.

Tout en dénonçant «une dérive judiciaire grave où l’absence de preuve n’empêche pas la prison» et «une instrumentalisation du décret-loi 54, devenu l’arme de destruction massive de la liberté d’expression», et en exigeant l’annulation du verdict, et la fin des poursuites judiciaires fondées sur des accusations non authentifiées», ainsi que «l’abrogation du décret-loi 2022-54, ou à défaut, sa suspension immédiate dans toutes les affaires d’opinion», l’Ong rappelle que l’état de santé du journaliste s’est détérioré, qu’il souffre de maladies chroniques (diabète, hypertension, troubles de la prostate) et qu’il a perdu 70% de sa vue.

I. B.

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Première nidification d’une tortue caouanne sur la plage de Sidi Ali El Mekki

Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet, un événement a été observé sur la plage de Sidi Ali Mekki (Bizerte) : Une tortue marine de l’espèce Caretta caretta, communément appelée caouanne, a été aperçue en train de nicher, marquant ainsi la toute première observation documentée de ce type sur cette plage.

Des images vidéo ont même capturé son retour à la mer après avoir pondu ses œufs, indique l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), en précisant que cette observation est d’autant plus significative qu’elle constitue le troisième cas enregistré dans la région de Ghar El Melh depuis 2023.

L’INSTM rappelle par ailleurs que le succès d’une opération de nidification dépend de conditions spécifiques et que le dérangement causé par les lumières artificielles, le bruit ou la densité des baigneurs peut malheureusement entraver la ponte.

Dans le communiqué, on rappelle par ailleurs les recommandations scientifiques et environnementales :

  • Éviter tout dérangement ou intervention pendant la période de nidification.
  • Réduire l’utilisation des lumières artificielles nocturnes sur la plage.
  • Signaler immédiatement toute observation de nidification de tortue ou de nid à l’INSTM pour assurer la protection du site et la collecte de données selon les normes scientifiques.

En Tunisie, la surveillance et la protection des tortues marines sont assurées par un programme national de nidification des tortues, fruit d’une collaboration entre l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), le Centre Régional pour la Biodiversité (SPA/RAC), l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral (APAL), et l’association Azraqna El Kebir (NGB), en partenariat avec la société civile et les acteurs locaux, rappelle encore la même source.

Y. N.

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Para-athlétisme | Rouay Jebabli décroche l’or à Rennes

Rouay Jebabli a remporté l’épreuve du 800 m lors du meeting international Jean Le Claire de para-athlétisme, organisé à Rennes en France.

Le champion tunisien a remporté les 800 mètres avec un chrono de 1:48.22, battant ainsi son propre record personnel, et devançant les Français Alexandre Le Paih (1:48.65) et Hugo James (1:48.70).

Notons que Rouay Jebabli, 27 ans, se prépare pour les prochains championnats du monde de para-athlétisme, qui se tiendront à New Delhi (Inde) du 27 septembre au 5 octobre 2025.

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Wallonie-Bruxelles | «Alors on danse» au Festival de Musique symphonique d’El Jem

La Délégation générale Wallonie-Bruxelles présente un concert remarquable «Alors on danse» en partenariat avec le Festival international de Musique symphonique d’El Jem.

L’Amphithéâtre romain d’El Jem accueillera jeudi 24 juillet 2025, l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, partenaire du Concours Musical International Reine Élisabeth depuis plus de 20 ans.

L’Orchestre royal de Chambre de Wallonie a régulièrement collaboré avec les plus grands artistes, sur les scènes internationales les plus importantes.

Programme :

Franz Schubert, Cinq danses allemandes D. 90
Piotr Tchaïkovski, Valse (2ème mouvement de la Sérénade op. 48)
Nikos Skalkottas, Cinq danses grecques
Michel Lysight, The Old Masters of Speyside (extrait)
Astor Piazzolla

Oblivion / Jean-Frédéric Molard, violon
Hédi Juini, Lyoum galetli zine ezzine
Komitas, 2 chansons arméniennes
Béla Bartók, Danses Roumaines / Red Gjeci, violon

Grand Tango / Jean-Frédéric Molard, violon

Communiqué

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Tribunal de Tunis | Rassemblement en solidarité avec Sonia Dahmani

La société civile organise, demain, un rassemblement en solidarité l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani devra faire face à trois différentes audiences.

Le RDV est donné vendredi 11 juillet 2025 à 10 heures devant le tribunal de première instance de Bab Bnet à Tunis afin de soutenir Sonia Dahmani, qui selon son avocat Me Sami Ben Ghazi fait l’objet d’une nouvelle injustice.

Rappelons que Me Ben Ghazi a déploré l’examen d’une même affaire par les chambres réunies de la Cour de cassation et en parallèle par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Il a par ailleurs réaffirmé l’engagement des membres du comité de défense à préserver les droits de leur consœur.

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Tunisie | Vaste campagne de propreté à Monastir (Photos)

Le gouvernorat de Monastir a annocé, ce jeudi 10 juillet 2025 le lancement d’une vaste campagne de propreté, organisée dans le cadre du programme du ministère de l’Intérieur.

Orchestrée par la municipalité de Sahline, en étroite collaboration avec la délégation de Sahline, la Direction régionale de l’Équipement, l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged), la municipalité de Monastir, la municipalité de Sidi Amer-Msakenainsi que plusieurs acteurs de la société civile locale, la campagne s’est déroulée sur l’avenue de l’Environnement ainsi que dans différentes zones touristiques

Le gouverneur de Monastir Issa Moussa, a salué l’engagement de la société civile et a également appelé à renforcer la mobilisation des acteurs locaux et à participer massivement aux prochaines campagnes conjointes, tout en réaffirmant la volonté des autorités de préserver la propreté et l’esthétique de toutes les villes tunisiennes, en particulier celles à forte affluence touristique comme Monastir et les Sahel, lit-on dans le communiqué du gouvernorat.

Y. N.

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Tunis | Verdict dans l’affaire opposant l’enseignante universitaire à Boughalleb

Le journaliste Mohamed Boughalleb, a été condamné, ce jeudi 10 juillet 2025, à deux ans de prison ferme sur la base du décret 54.

Mohamed Boughalleb avait comparu devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, le 23 juin dans le cadre de cette affaire.

Rappelons que Mohamed Boughalleb avait été arrêté le 22 mars 2024 et avait fait l’objet d’un mandat de dépôt dans le cadre d’une affaire intentée par une enseignante universitaire, avant sa libération provisoire acceptée le 20 février dernier par la chambre criminelle.

Y. N.

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Méfiance des migrants subsahariens en Tunisie à l’égard des ONG internationales

Selon une étude menée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) et l’Université de Sfax, environ 70 % des migrants subsahariens en situation irrégulière en Tunisie ne font pas confiance aux organisations internationales, les jugeant complices des politiques européennes et incompétentes dans leur assistance humanitaire.

C’est l’un des résultats de l’étude de terrain «Migrants d’Afrique subsaharienne en Tunisie : profils, moyens de subsistance et déviations des politiques migratoires», présentée mardi 8 juillet 2025 au cinéma Le Rio à Tunis.

L’enquête, menée par le sociologue Zouhair Ben Jennat entre janvier et juin 2024, a porté sur 402 migrants en situation irrégulière du Grand Tunis, de Médenine et de Sfax, au moyen de questionnaires, d’entretiens approfondis et de groupes de discussion.

L’échantillon comprend des personnes de diverses nationalités subsahariennes, âgées de moins de 48 ans, un pourcentage croissant de familles et une augmentation surprenante de la présence féminine, qui atteint environ 27%.

L’étude montre que 85% des migrants sont entrés en Tunisie par voie terrestre, principalement par les frontières avec l’Algérie (60%) et la Libye (25%), tandis que seulement 14% sont arrivés sans visa par voie aérienne.

Malgré un bon niveau d’éducation, 27% étant titulaires d’un diplôme universitaire, les conditions de vie restent critiques : la politologue Yasmine Akrimi souligne que «85 % des migrants en situation irrégulière n’ont reçu aucune assistance des organisations internationales». À cela s’ajoutent des phénomènes inquiétants tels que l’exploitation par le travail, qui touche un migrant sur cinq, les violences physiques dans 40% des cas et le syndrome de stress post-traumatique dans 30% des cas.

L’analyse critique également le discours dominant en Tunisie, qui parle d’«invasion» et de «complot international», expressions qui ne sont pas étayées par les données recueillies.

L’étude met en lumière une situation complexe et problématique : la méfiance à l’égard du système humanitaire international touche une grande majorité de migrants subsahariens.

Les enjeux cruciaux concernent non seulement l’accès à l’aide, mais aussi le risque de violence et d’exploitation quotidienne. La présence croissante de femmes et de familles signale également une phase de transition démographique dans la vague migratoire, où l’émigration est de plus en plus un choix collectif.

Le cadre présenté souligne l’urgence d’une réforme en profondeur des politiques migratoires tunisiennes, notamment le renforcement des filets de sécurité, l’accès aux voies légales et la sécurité sur le terrain. Il est également nécessaire de rétablir la confiance dans les organisations internationales, essentielles en cas de vulnérabilité, en repensant les formes de coopération avec les institutions tunisiennes et les migrants eux-mêmes. Seule une approche inclusive et participative, ancrée dans les besoins réels, peut réduire les risques et améliorer les conditions de vie de ces communautés fragiles, souligne l’étude.

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‘‘Ragouj, le spectacle’’ à Dougga | Réel brut, satire douce et tendresse tragique

Ce soir-là, dans les ruines de Dougga, il ne s’agissait pas d’un simple spectacle. Ce n’était pas un divertissement. C’était une veillée sacrée. ‘‘Ragouj, le spectacle’’ est une remontée collective dans les couches profondes de la mémoire tunisienne. Et ce qui m’a le plus touchée, ce n’est pas seulement la scène. C’est ce qui se passait hors scène : dans les gradins, sur les visages, dans les cœurs. (Photos : Festival de Dougga).

Manel Albouchi  

Mis en scène par Abdelhamid Bouchnak, ‘‘Ragouj, le spectacle’’, est plus qu’une adaptation scénique de la série culte. C’est une alchimie théâtrale : un croisement entre vidéo, danse, musique live, art populaire, geste chorégraphique et cri social. Une écriture scénique neuve, qui emprunte au rituel plus qu’au récit classique. 

Sur scène, 20 danseurs, un orchestre de 40 musiciens dirigés par Hamza Bouchnak, des images projetées, une mémoire en boucle. Et des comédiens devenus icônes : Fatma Ben Saïdane, Walid Ayadi, Bahri Rahali, Aziz Jebali, Fatma Sfar, Yasmine Dimassi, et bien d’autres. 

Et cette réinterprétation du morceau culte de Hédi Guella « يا هل ترى قداش من فرططو », par Khawla Tawes et qui m’a marqué, composent une fresque en mouvement. 

Une esthétique «ragougienne» 

Le mot s’impose. Le style aussi.  

On pourrait dire qu’il s’agit ici de théâtre social. Mais c’est bien plus… c’est bien  organique… c’est le style ragougien né dans la série télévisée et transposé ici avec finesse. 

Qu’est-ce que le style ragougien ? 

Un mélange d’absurde, de réel brut, de satire douce, de lucidité politique et de tendresse tragique. 

Un théâtre qui pleure en riant, qui critique sans se détourner de l’amour, qui expose la violence tout en la transcendant. Une mémoire populaire. 

Ce que j’ai vu 

Les chants de Kafon, les images d’archives, les gestes répétitifs dans la chorégraphie d’Oumaïma Manaï ont transformé les corps en langues muettes : Tout devient symbole, tout nous raconte un pays en état de survie poétique. 

Ragouj incarne ce que Jung appelle le Trickster : le fou sacré, l’idiot divin, celui qui bouleverse l’ordre établi pour révéler l’inconscient collectif. 

Mais ce soir-là, une autre figure a émergé : celle de l’Anima blessée, ces femmes mortes dans les accidents de transport agricole. 

Leur souvenir, leur absence hurlante, était partout : dans les vidéos, dans les chants, dans les foulards colorés qui flottaient sur scène et dans la salle. 

Le fil rouge  

Ce foulard. Je l’ai vu sur les têtes des danseuses. Dans les vidéos d’archives. Dans le look de certaines spectatrices mordues de la série, qui avaient adopté le style «ragougien». 

Mais pour moi, c’était surtout le foulard de ma grand-mère. Et de mon arrière-grand-mère. Un tissu simple, modeste, mais chargé d’une mémoire transgénérationnelle. 

Ce soir-là, à Dougga, sur la terre de mes mères, le foulard était un drapeau. 

Le public : peuple fidèle du silence et du sacrifice 

Ce public-là n’a rien de mondain. Il est affamé de sens, habité par un besoin de beauté, même dans la fatigue. 

Après le spectacle révolutionnaire, on a repris la route vers la capitale administrative, épuisés, le cœur plein. Nous étions un peuple ému, silencieux, fidèle. Et je me suis dit : ce pays mérite mieux. 

Une fête réussie, mais sans lendemain. Quel gâchis, quand on pense à ce que cela aurait pu générer pour la région. 

Car malgré ce succès populaire, aucune infrastructure, aucun hébergement, aucune stratégie. On aurait pu ouvrir les maisons de Dougga, faire travailler les artisans, inventer une économie culturelle vivante. Mais on préfère laisser le miracle mourir avec l’aube.  

Une prêtresse nommée Fatma Ben Saïdane

Sur scène Fatma Ben Saïdane est une prêtresse. Elle ne joue pas. Elle transperce. 

Elle est la parole qui ne tremble pas. 

Elle porte en elle toutes les mères, toutes les blessures, tous les contes qu’on n’a jamais racontés. 

Sa voix est une corde tendue entre les morts et les vivants. 

Ce que ma fille m’a dit 

Ma fille ne parle pas couramment le tunisien. Elle n’a pas regardé la série. Et pourtant, à la fin, elle m’a dit : «Maman, je suis ragougienne. J’ai tout compris. Je veux revenir. Si c’est comme ça le théâtre je veux voir encore des spectacles.» 

Et j’ai su que l’essentiel avait été transmis.  Car un théâtre qui touche même ceux qui ne comprennent pas tout le sens des mots, est un théâtre qui parle à l’âme. Que même les corps dansaient la vérité. 

Et même pour les spectateurs qui n’ont pas vu la série – souvent parce qu’ils ont déserté les médias fatigués par leur médiocrité, ou à cause de la censure sourde – le fil narratif semble peu obscur. Car ce que le théâtre perd en continuité, il le gagne en ouverture. 

Et ce qui importe ici, ce n’est pas la logique du récit, mais la vérité émotionnelle. Et surtout, la scène n’est pas figée : elle vit, respire, évolue. Contrairement à l’écran, elle nous regarde. 

Le Trésor : une offrande 

Ce spectacle est une offrande à ceux qu’on a oubliés. Un théâtre qui gratte, qui murmure, qui réveille, qui déplace, qui bouscule, qui transforme. Un théâtre d’ombres, de lumière, de larmes et de feu. 

Et ce soir-là, à Dougga, malgré le manque de confort, malgré l’absence de vision étatique, malgré la fatigue et le froid… 

La Tunisie est vivante et elle continue de croire au miracle. 

Un magicien de la scène appelé Abdelhamid Bouchnak.

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Kaïs Saïed s’enquiert de la situation environnementale à Monastir

Le président Kaïs Saïed a effectué une visite inopinée hier, mercredi 9 juin 2025, à minuit, dans le gouvernorat de Monastir, où il a évalué la situation environnementale préoccupante dans le golfe de Monastir. (Ph. Capture d’écran).

Il a visité la plage de Ksibet El Mediouni, récemment touchée par une catastrophe écologique. Sur place, le président s’est entretenu avec les habitants, qui ont exprimé leur profonde inquiétude face à la situation environnementale désastreuse.

Il s’est ensuite rendu à la station d’épuration «Sayada-Lamta-Bouhjar » de la ville de Lamta, avant de poursuivre sa visite dans la région de Sayada.

Selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux par des internautes de la région, des citoyens se sont plaints du ministre de l’Environnement qui, lors d’une visite la veille au même endroit, avait tenu un discours qui n’a pas convaincu ses interlocuteurs. Et est rentré à Tunis sans rien décider.

On ne sait pas si cette visite présidentielle va être suivie de décisions ou de mesures urgentes pour régler les problèmes constatés sur place et dont les citoyens ne cessent de se plaindre et les médias de rendre compte à longueur de journée.

On attendra pour voir et juger de l’utilité de telles activités qui ne devraient pas se contenter de l’effet d’annonce, car elles perdraient toute crédibilité aux yeux des citoyens, souvent acteurs et victimes des problèmes environnementaux qu’ils dénoncent.    

I. B.

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Tunisie | Ces «responsables» que Kaïs Saïed désigne à la vindicte populaire

En recevant hier, mercredi 9 juillet 2025, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri, le Président de la République, Kaïs Saïed, est revenu à sa grande idée du moment : débarrasser l’administration publique des éléments réfractaires au projet de libération nationale qu’il mène depuis la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021 et les remplacer par des jeunes compétences patriotes et responsables.

Selon un communiqué de la présidence de la République, l’entretien a porté sur plusieurs thèmes, dont le rapport synthétique qui sera élaboré pour mettre en place le projet de loi du plan de développement pour la période 2026-2030 devant servir de référentiel à l’ensemble des législations économiques et sociales.

Le Chef de l’État a souligné que des efforts sont en cours pour ouvrir de larges perspectives dans tous les domaines et dans toutes les régions, afin que chaque Tunisien puisse jouir de sa dignité et de ses droits légitimes.

«Il est temps que les jeunes compétences prennent la place de ceux qui n’ont pas tiré les leçons du passé ni compris que la responsabilité, à quel niveau que ce soit, est un fardeau lourd à porter», a-t-il dit, en évoquant, dans ce contexte, le mauvais fonctionnement de plusieurs services publics et en insistant sur la nécessité de sanctionner chaque manquement.

Les responsables des services publics sont payés par l’argent des contribuables, lesquels doivent recevoir de bons services en retour, a rappelé Saïed, en soulignant que «les budgets importants alloués à des institutions inefficaces devraient être versés à d’autres qui remplissent réellement les objectifs pour lesquels elles ont été créées».

Comme à son habitude, le locataire du Palais de Carthage n’a pas désigné nommément les responsables défaillants ni les institutions budgétivores et inutiles qu’il va falloir supprimer ou intégrer à d’autres.

La cheffe de gouvernement, qui se contente souvent d’opiner de la tête, en signe d’accord, n’a pas cru devoir communiquer sur ce sujet qui revient sans cesse lors de ses rencontres avec le président de la république ni nous expliquer ce que son gouvernement compte faire pour mettre en œuvre de si insistantes instructions présidentielles.

Quant à nous autres, journalistes, analystes, commentateurs ou simples citoyens, nous en sommes réduits à supputer sur l’identité des prochains fusibles qui vont sauter.

Cela dit, on n’aimerait pas être à la place des ministres, secrétaires d’Etat, PDG, directeurs généraux et autres hauts responsables dont le président de la république dénonce l’incompétente ou qu’il désigne à la vindicte populaire.

I. B.

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L’image du Festival de Carthage ternie par l’«affaire Ségara»

Hélène Ségara était officiellement annoncée dans le programme de la 59e édition du Festival international de Carthage (FIC), avant que la direction de cette manifestation ne se rétracte et n’annonce, dans un communiqué publié mercredi 9 juillet 2025, avoir retiré la chanteuse française de sa programmation, sans donner la moindre explication à cette décision. On sait cependant que cette annonce fait suite à une campagne sur le web dénonçant les positions de Mme Ségara favorables à l’Etat d’Israël.

Imed Bahri

La polémique à ce sujet a tellement enflé que le président de la république Kaïs Saïed a cru devoir convoquer (et c’est le cas de le dire), hier, au Palais de Carthage, la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, pour lui rappeler que «les festivals tunisiens, à l’instar de ceux de Carthage, de Hammamet et de Tabarka sont reconnus à l’échelle mondiale comme espaces de créativité et de défense des causes de la liberté et de la libération» et qu’ils «doivent être ouverts à ceux qui portent une pensée libre et ne doivent pas accueillir ceux dont la seule motivation est de gagner de l’argent, sans égard pour les valeurs humaines».

«Tous ces festivals doivent s’inscrire dans le contexte de la lutte pour la libération que mène actuellement la Tunisie, et dans le cadre des positions de principe de l’État tunisien, qui émanent de la volonté libre du peuple tunisien», lit-on dans un communiqué de la présidence de la République. «Chaque manifestation culturelle ou artistique doit s’inscrire dans la défense des causes de la liberté et de la libération, non seulement en Tunisie, mais dans le monde entier», a souligné Saïed. Et de trancher : «Il n’y a pas de place dans ces festivals pour ceux qui ne partagent pas ces positions fondamentales».

Saïed n’a certes pas nommément cité la cause palestinienne mais l’allusion y est limpide.

Les relations avec Israël sont un sujet sensible en Tunisie, qui n’entretient pas de relations officielles avec l’État d’Israël et où le sentiment propalestinien est fort. Tunis, rappelons-le aussi, a accueilli l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat de 1982 à 1994, et le président Kaïs Saïed exprime régulièrement son soutien à la cause palestinienne.

Cependant, l’affaire serait restée tuniso-tunisienne si la chanteuse française n’a pas réagi à la «déprogrammation» de son concert en faisant savoir, dans une déclaration à l’AFP, qu’elle n’a signé aucun contrat avec la direction du FIC pour se produire cet été sur la scène de l’amphithéâtre romain de Carthage, ce qui a ajouté du piment à cette affaire.

Certes, depuis 2016, une vidéo circule en ligne, tirée de comptes propalestiniens, où l’on voit Ségara interpréter en duo ‘‘Yerusalem Shel Zavav’’ (Jérusalem dorée), chanson emblématique pour de nombreux Israéliens, avec le chanteur franco-israélien Amir.

«Je n’ai jamais pris position pour Israël et je chante dans les pays arabes depuis des années», a déclaré l’interprète du tube ‘‘There Are Too Many People Who Love You’’ (2000), se plaignant d’avoir reçu des «messages offensants».

Une déshonorante reculade

Quoi qu’il en soit, que ce contrat existe ou pas, la direction du FIC a, dans cette affaire, fait preuve de légèreté et d’amateurisme, ajoutant le ridicule au pathétique. D’autant plus que le tropisme israélien de Mme Ségara est un secret de polichinelle et que, dans une volonté d’autojustification, et sans que personne ne le lui ait demandé, cette direction s’est fendue d’un communiqué où elle rappelle, au cas où on en aurait douté, «l’engagement constant de la Tunisie en faveur du peuple palestinien pour la restitution de l’ensemble de ses droits et l’établissement de son État indépendant avec pour capitale Al-Qods».

Dans ce même contexte, la direction du FIC a affirmé aussi avoir «veillé à ce que cette édition comprenne des spectacles en soutien à la Palestine et à son peuple en hommage à leur résistance, à leur résilience et en défense de leur droit à la vie et à la liberté.» Et d’énumérer les spectacles où la cause palestinienne est évoquée d’une manière ou d’une autre. Avant de conclure par l’expression de «sa reconnaissance envers son fidèle public pour son engagement en faveur de la cause palestinienne et son rejet de toute forme de normalisation ce qui fait de la Tunisie et de son peuple une fierté parmi les nations.»

Cette reculade, qui déshonore la direction du FIC et jette le discrédit sur les autorités culturelles du pays dans leur ensemble, apporte la preuve du gabegie qui règne dans certains cercles de décision où l’improvisation tient souvent lieu de méthode de gouvernance et dont cette «affaire Ségara» est la parfaite illustration. Car si aucun contrat n’a été signé avec cette dame, on est en droit de nous demander avec quelle autre partie la direction du FIC a pris langue pour la faire venir à Carthage. Son imprésario, ou sa société de production ou encore quelque intermédiaire louche dont les coulisses de la culture pullulent ?  

Un grave problème de crédibilité

Un grand opérateur du secteur, producteur de spectacles au long cours, qui a souvent contribué à la programmation des artistes occidentaux dans les festivals tunisiens, Mourad Mathari en l’occurrence, s’est exprimé sur cette affaire dans un poste Facebook où il ne se montre pas tendre avec les autorités culturelles tunisiennes qu’il connaît très bien pour les avoir côtoyées de près au cours des quatre dernières décennies. Il nous apprend d’ailleurs que «ce n’est malheureusement pas la première fois que des artistes sont annoncés publiquement dans une programmation, sans avoir été dûment informés, ni même contractualisés pour les concerts en question.»

«Cette pratique, bien que répandue dans certains contextes, soulève de graves problèmes de crédibilité, de transparence et de respect professionnel. Elle expose les organisateurs, les institutions partenaires et le pays lui-même à des malentendus sérieux avec les artistes et leurs représentants — sans parler des conséquences diplomatiques et juridiques potentielles», écrit Mathari. Et d’ajouter : «Un festival digne de ce nom ne peut exister sans le consentement explicite, l’accord formel et la confiance des artistes qu’il met en avant. Il est donc essentiel que les pratiques évoluent vers plus de rigueur et d’éthique, pour garantir la fiabilité des engagements pris et préserver l’image de la scène culturelle tunisienne à l’échelle internationale.»

A bon entendeur salut !

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Tunisie | Persistance de la crise des finances publiques

La Tunisie continue de faire face à une crise persistante des finances publiques, malgré une modeste réduction prévue de son déficit budgétaire pour 2025 à 5,5 % du PIB, contre 6,3 % en 2024, grâce à des hausses ciblées des impôts sur les sociétés et les hauts revenus. Néanmoins, la dette publique devrait rester élevée, atteignant environ 80,5% du PIB d’ici fin 2025, contre 82,2% en 2024.

Imed Bahri

Le projet de budget 2025 prévoit un déficit d’environ 9,8 milliards de dinars, avec des dépenses prévues de 59,8 milliards et des recettes limitées à 50 milliards de dinars. Il reste qu’à mi-parcours, les engagements financiers pris par l’Etat au cours des derniers mois et qui n’étaient pas prévus dans son budget pour l’exercice en cours risquent de sérieusement hypothéquer l’atteinte de ces objectifs.

La politique budgétaire à connotation sociale vise à alléger la charge des ménages à faibles revenus tout en augmentant les impôts des particuliers et des entreprises les plus aisés générant plus de 20 millions de dinars de chiffre d’affaires annuel, désormais imposés à 25%.

Besoins importants de financement

Face à des dépenses publiques élevées et à une stabilité monétaire fragile, due en partie à une dépendance accrue à la Banque centrale, les banques sont fortement sollicitées, ce qui limite leur capacité à soutenir le secteur privé et retarde la relance espérée pour sortir du cycle d’une croissance atone où le pays est engagé depuis la chute du régime de Ben Ali en 2011.

Alors que les prévisions officielles tablent sur une croissance de 3,2% en 2025, la Banque mondiale propose une prévision plus prudente et plus réaliste de 1,9%, évoquant une faible amélioration économique, et un contexte international de plus en plus défavorable.

Les négociations avec le FMI étant au point mort depuis octobre 2023, cela a privé la Tunisie d’un soutien financier essentiel. Et la note souveraine du pays («Caa1», perspective stable) continue d’entraver son accès à d’autres sources de financement, et même si plusieurs bailleurs de fonds continuent de faire confiance à la signature tunisienne mais les prêts sont accordés à des taux d’intérêt relativement élevés.

Pour un rétablissement de la confiance des investisseurs

En résumé, si la trajectoire budgétaire de la Tunisie montre de légers signes d’amélioration, avec notamment de meilleures recettes fiscales, une stabilité financière durable reste difficile à atteindre sans réformes structurelles, un accès renouvelé aux financements internationaux et un rétablissement de la confiance des investisseurs, autant de facteurs qui sont loin d’être actuellement réunis. D’autant plus que, dans un souci d’autonomie de décision, le gouvernement résiste à ce que le président Kaïs Saïed appelle les «diktats» des bailleurs de fonds internationaux, refuse de mettre en œuvre certaines réformes structurelles préconisées par les experts et poursuit ses politiques sociales volontaristes et budgétivores en faveur des classes démunies.

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BlueFive Capital lève 2 milliards de dollars US pour un fonds de capital-investissement du CCG

BlueFive Capital, une société d’investissement internationale, a annoncé, dans un communiqué publié ce jeudi 10 juillet 2025, avoir finalisé la levée du fonds BlueFive Reef Private Equity Fund I, créé par le Tunisien Hazem Ben-Gacem. Ce fonds de 2 milliards de dollars US est immatriculé au Abu Dhabi Global Market (ADGM) et cible des placements de capital-investissement dans des sociétés à forte capitalisation des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Le fonds sera géré depuis Abou Dhabi et aura pour objectif des investissements majoritaires et minoritaires dans des entreprises et des conglomérats de grande taille à forte croissance aux Émirats arabes unis et dans les autres pays du CCG, en privilégiant cinq secteurs clés : la santé, la technologie, l’hôtellerie, l’aviation et l’industrie. Le fonds tirera parti de la dynamique résultant de la croissance économique de la région et de son rôle de plus en plus marqué de porte d’entrée vers d’autres régions et économies du monde, aussi bien en Orient qu’en Occident.

«Le lancement de notre premier fonds de capital-investissement dédié aux pays du CCG, d’un montant de 2 milliards de dollars, est une réalisation majeure. Ce fonds jouera un rôle central dans l’expansion du marché du capital-investissement au sein du CCG et nous permettra de nous associer à des fondateurs d’entreprise et des équipes de direction d’exception afin de soutenir la création de leaders mondiaux venant du CCG», a précisé Hazem Ben-Gacem, fondateur et directeur général de BlueFive Capital.

L’un des gestionnaires d’actifs internationaux à forte croissance du CCG, BlueFive Capital est doté d’une équipe d’investissement de 27 personnes réparties entre Londres, Abou Dhabi, Dubaï, Riyad, Djeddah, Manama au Bahreïn, et Pékin. 

BlueFive Capital a été fondée et est dirigée par Hazem Ben-Gacem, l’un des spécialistes les plus expérimentés dans le domaine du capital-investissement mondial. Un groupe de 25 actionnaires fondateurs issus du monde entier, notamment des régions d’intérêt de BlueFive Capital – le CCG, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique latine –, joue un rôle consultatif actif pour orienter la direction sur la croissance de la société.

Communiqué.

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‘‘Les Os noirs’’ | Agnès Jésupret exhume la mémoire d’une Tunisie colonisée

Dans ‘‘Les Os noirs’’, son premier roman, Agnès Jésupret explore une mémoire où l’intime rejoint l’histoire coloniale, où les silences de famille s’entrelacent aux blessures d’un pays partagé entre colons français, migrants italiens et propriétaires dépossédés.

Djamal Guettala

À 95 ans, Clara Ignorante se souvient. Dans un fauteuil d’une maison de retraite, elle raconte à une narratrice venue l’écouter une histoire de terre, de transmission, de mort. Ses grands-parents siciliens avaient fui la misère pour s’installer en Tunisie. Son père, Pierre Ignorante, acquiert une belle villa à Grombalia, jadis construite par un homme malade et sa femme désespérée. L’achat est légal, mais brutal. L’ancienne propriétaire supplie, veut rendre l’argent. Il refuse. Elle finit par maudire l’acquéreur et chacun des membres de sa famille : «Je vous maudis».

La suite ressemble à une lente descente dans la malédiction : la chienne Lola meurt, puis les moutons, puis Pierrot, le petit frère. Enfin, le père est retrouvé empoisonné dans sa cellule. Aucun de ces morts, insiste Clara, n’est dû au hasard.

Une voix vieille d’un siècle

Mais ‘‘Les Os noirs’’ n’est pas un simple récit de superstition. Il interroge ce que signifie hériter d’une maison qu’on a prise à d’autres, sur une terre étrangère, dans un contexte colonial. Que reste-t-il de cette prospérité acquise sur le dos d’autrui? Que transmet-on à ses enfants, au-delà des murs?

La force du roman réside dans cette parole libérée, recueillie avec délicatesse. Jésupret, qui se définit comme «biographe anonyme pour des gens qui le sont tout autant», capte les frémissements d’une voix vieille d’un siècle. Une voix tremblante, marquée par le remords et la hantise, mais déterminée à transmettre, à comprendre, à nommer l’injustice.

Dans une langue précise, dépouillée de tout effet, l’autrice restitue l’épaisseur d’un passé encore vivant, qui continue de hanter les corps et les esprits.

‘‘Les Os noirs’’, roman d’Agnès Jésupret, éditions Liana Levi, Paris 22 août 2024.

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Verdicts dans l’affaire de « Complot 2» : Le CRLDHT dénonce et accuse

Le Comité pour le respect des libertés et les droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a fermement dénoncé les peines prononcées à l’encontre des accusés dans l’affaire de «complot 2».

Dans un communiqué publié ce mercredi 9 juillet 2025, le CRLDHT a pointé du doigt «un procès politique déguisé en justice antiterroriste », tout en rappelant que les 21 anciens responsables et figures politiques ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 35 ans de prison.

« Ce n’est pas un procès, c’est une purge », a ajouté le Comité qui dénonce ainsi « un simulacre de justice »et qui exige «l’annulation des jugements, la libération immédiate des détenus d’opinion et la fin de la répression à l’encontre de l’opposition » .

Pour rappel, ci-dessous les détails des peines prononcées telles que publiées par l’agence Tap :

Accusés en détention :

  • Rached Ghannouchi : 14 ans;
  • Kamel Bedoui : 14 ans;
  • Rayen Hamzaoui : 12 ans;
  • Abdelkarim Laâbidi : 12 ans;
  • Habib Ellouze : 12 ans;
  • Fathi Beldi : 12 ans;
  • Samir Hannachi: 12 ans;
  • Mehrez Zouari : 12 ans;

Accusés en fuite (35 ans avec exécution immédiate) :

  • Mouadh Ghannouchi;
  • Nadia Akacha;
  • Chahrazed Akacha;
  • Abdelkader Farhat;
  • Kamel Guizani;
  • Lotfi Zitoun;
  • Maher Zid;
  • Mustapha Khedher;
  • Adel Daâdaâ;
  • Rafik Bouchlaka;
  • Tasnim Ghannouchi.

Y. N.

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Tunis | Hattab Ben Othman reste en prison, son procès reporté

La demande de libération de Hattab Ben Othman, ancien président du Syndicat national des agents et employés de la justice a été rejetée ce jeudi 9 juillet 2025.

La chambre criminelle de la Cour d’appel de Tunis a rejeté a également rejeté les demandes de libérations de trois autres membres dudit Syndicat, indique Mosaïque FM citant une source proche de l’affaire, en ajoutant que la justice a également décidé de reporter le procès au 7 novembre.

Les quatre prévenus avaient fait appel des jugements rendus en première instance, qui avaient condamné

Rappelons qu’en première instance Hattab Ben Othman a été condamné à 14 ans et 3 mois de prison et les autres prévenus ont écopés de peine allant de 3 à cinq ans de prison, et ce, pour des délits financiers, notamment de la spéculation immobilière et de la collecte de dons frauduleuses.

Y. N.

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