Trois ressortissants étrangers ont été condamnés à une peine de 21 ans de prison chacun pour leur implication dans un réseau international de trafic de drogue.
La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict, hier vendredi 24 mai 2024, et a également condamné les trois dealers à une amende de 20.000 dinars tunisiens chacun.
Rappelons que les suspects en provenance d’un pays européen avaient été interpellés au port de La Goulette en possession de capsules de cocaïne et que l’enquête se poursuit encore ce jour, et ce, en vue identifier d’autres membres dudit réseau.
Plusieurs appels ont été lancés au lendemain de l’arrestation de l’activiste Dali R’timi membre de l’Association tunisienne pour la justice et l’égalité Damj, arrêté lors d’une manifestation à Gabès.
Dali R’Timi a été arrêté vendredi après-midi lors d’un rassemblement pacifique organisé contre la pollution à Gabès afin de s’opposer à la création de nouveaux complexes industriels et pour la fermeture des unités chimiques déjà existantes. Selon ses camarades il aurait même subi des violences lors de son interpellation.
Damj affirme aussi que Dali R’timi a été arrêté alors qu’il tentait de protéger un citoyen violemment agressé par des agents des forces de l’ordre.
L’Association a de ce fait réclamé la libération immédiate de l’activiste et à l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires « qui pourraient être fabriquées à son encontre par les forces de sécurité et à l’ouverture d’une enquête administrative par l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur et les autorités de tutelle contre les agents auteurs de l’agression violente lors de son arrestation ainsi que de la torture que Dali Rtimi au poste de sécurité nationale de Gabès – Bab Bhar », lit-on encore dans le communiqué.
De son côté, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a exprimé sa solidarité avec l’association Damj ainsi qu’avec l’activiste Dali R’timi.
Le CRLDHT a également réclamé la libération de l’activiste en affirmant, dans son communiqué, que le corps du jeune homme « porte des traces évidentes de coups et de sévices, constatées par ses avocats ».
« Aujourd’hui, au lieu de poursuivre les auteurs de ces violences, les autorités détiennent Dali R’timi et lui imputent des accusations mensongères : violence contre un agent public (art. 127 du Code pénal, passible de 10 ans de prison), constitution d’un groupe criminel, rébellion, entre autres charges destinées à couvrir les abus policiers et à criminaliser l’action militante », déplore le CRLDHT qui appelle la justice à intervenir rapidement.
L’actrice et professeure de théâtre Abir Jebali, retrouvée morte hier après-midi, vendredi 23 mai 2025, au domicile de parents, à Bayadh,dans la ville du Kef, s’était-elle suicidée ?
Selon le substitut du procureur de la république et porte-parole officiel du tribunal de première instance du Kef, Yousri Haouami, cité par l’agence Tap, ce samedi 24 mai, «la jeune fille est morte par balle». Et bien que le tribunal ait ouvert une enquête pour meurtre prémédité, de manière à donner au juge d’instruction toute la latitude de mener son enquête dans toutes les directions envisageables, la piste du suicide n’est pas écartée. Car, selon Haouami, la victime a laissé un document écrit où elle expliquait les raisons psychologiques qui l’ont poussée au suicide.
Le RC2T Connect Tunisia, un séminaire réunissant les compétences tunisiennes autour de thématiques d’actualité dans un esprit de partage et d’innovation, se tiendra le samedi 14 juin 2025 à la Cité de l’Espace,à Toulouse, en France.
Cette une plateforme de networking, d’échange d’idées et de collaboration entre professionnels proposera des panels au croisement de l’innovation technologique et de l’impact sociétal. Quatre univers seront explorés, portés par des experts, des entrepreneurs et des pionniers tunisiens et internationaux, avec la participation d’entrepreneurs, d’experts, de chercheurs, de dirigeants et de tous ceux qui souhaitent contribuer au renforcement des liens économiques et technologiques entre la Tunisie et la France.
Le RC2T Connect Tunisia se veut une plateforme de réflexion et de partage d’expériences, offrant aux participants l’opportunité de tisser des liens, d’élargir leur réseau et de s’enrichir mutuellement, le tout dans un cadre convivial et instructif, favorisant l’émergence d’idées nouvelles et de collaborations prometteuses.
La diaspora au service de l’innovation
Les panels de cette édition 2025 s’articuleront autour de trois thématiques stratégiques pour l’avenir de la Tunisie : l’intelligence artificielle, la santé connectée (ou télémédecine) et la fintech.
À travers la question «L’IA en Tunisie : tremplin pour le développement ou levier d’exportation?», le séminaire ouvrira le débat sur les perspectives locales et internationales de cette technologie. La santé connectée sera abordée comme une passerelle d’innovation entre médecins et ingénieurs tunisiens, explorant les synergies possibles pour répondre aux défis de santé publique.
Enfin, la fintech sera traitée sous l’angle de la bancarisation, en se demandant si ces solutions peuvent véritablement accélérer l’inclusion financière dans le pays.
Les panélistes ayant confirmé leur participation
Parmi les panélistes ayant confirmé leur participation, on annonce Karim Jouini (Ceo ThunderCode.AI); Chouaib Nemri (expert AI à Google); Haïkel Drine (Ceo & Founder @ Afrikanda); Rim Faiz Zitouni (Full Professor – Ihec Carthage, PhD in Artificial Intelligence / NLP); Mohamed Ramzi Temanni (Head of AI for systems biology, data science and digital health – Johnson & Johnson Innovative Medicine); Rakia Jaziri (maîtresse de conférences en Intelligence Artificielle à l’Université Paris 8) ; Anis Kallel (co-fondateur et CTO de Flouci) ; Abdelkaddous Saadaoui (expert en politique publique, en innovation et en écosystèmes entrepreneuriaux) ; Ines Trojette (experte en finance digitale et innovation) ; Cyril Armange (DGA chez Finance Innovation) ; Achraf Ayadi (expert bancaire et financier) ; Yassine Kalboussi (expert en santé publique globale) ; Habiba Mizouni (cheffe du service de radiologie à l’Hôpital La Rabta de Tunis); Aymen Meddeb, médecin radiologue et chercheur clinicien à l’Hôpital universitaire de la Charité à Berlin) ; Abdallah Ajlani (cofondateur et ceo de Flexsolv France); Hamouda Zaouia (export director chez Arkopharma).
Le Financial Times a publié une enquête de Neri Zilber, Mihul Strivastava et David Sheppard qui fait la lumière sur une entité jusque-là inconnue qui est sur le point de contrôler la distribution de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. L’enquête révèle qu’un certain nombre de mercenaires étrangers sont arrivés en Israël pour mettre en œuvre un plan controversé, soutenu par les États-Unis, qui pourrait forcer les Nations Unies à abandonner leur rôle dans la gestion de l’une des pires crises humanitaires au monde.
Imed Bahri
Cette semaine, Israël a autorisé 60 camions à entrer dans la bande de Gaza suite à une vague de condamnations internationales concernant le blocus de ce territoire palestinien occupé qui dure depuis trois mois et qui a poussé la population au bord de la famine.
Pour Israël, c’est la dernière étape avant l’entrée en fonction du mécanisme soutenu et défendu par l’administration du président Donald Trump. Ce mécanisme devrait être prêt d’ici la fin du mois ce qui en fera le seul moyen pour l’aide d’entrer dans la bande de Gaza.
Une distribution alimentaire contrôlée par l’armée israélienne
La dénommée Fondation humanitaire pour Gaza, une organisation de droit suisse peu connue, distribuera l’aide dans des centres de distribution gardés par l’armée israélienne et des entreprises privées. Si l’Onu et d’autres agences veulent distribuer de l’aide, elles devront utiliser ces sites, dont la plupart sont concentrés dans le sud de Gaza, obligeant les Palestiniens à parcourir de longues distances pour obtenir de la nourriture.
Cependant, depuis son introduction initiale début mai, l’initiative d’aide a rencontré de multiples problèmes et des personnes au courant de ce projet affirment qu’il n’est ni capable ni prêt à nourrir plus de deux millions de Palestiniens. Ces mêmes personnes indiquent que le projet a bénéficié des conseils informels de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.
Les Nations Unies qui ont longtemps été le principal fournisseur d’aide à Gaza ont condamné cet arrangement comme une couverture pour le déplacement des populations civiles palestiniennes. Tandis que l’une des personnes dont le nom a été ébruité comme étant membre du conseil d’administration de la fondation a indiqué au Financial Times qu’elle n’en avait jamais fait partie. «Tout cela est devenu une source de controverse et de négativité», a déclaré une personne familière du projet.
Une couverture pour le déplacement des populations civiles
La Fondation humanitaire de Gaza affirme qu’elle distribuera 300 millions de repas au cours des trois prochains mois. Selon le projet de plan, les Palestiniens recevront des repas coûtant 1,30 $ chacun, y compris le coût des mercenaires étrangers engagés pour surveiller la nourriture et les installations.
Cependant, il n’y a pas d’informations claires sur la façon dont l’organisation est financée et aucun pays donateur étranger n’avait contribué à ses finances jusqu’à la fin de la semaine dernière, ce qui soulève des doutes sur son financement et sur la provenance du soutien selon trois personnes proches du dossier. Une personne familière avec les opérations de la Fondation humanitaire pour Gaza a déclaré que les donateurs avaient promis au moins 100 millions de dollars mais n’a pas donné leurs noms.
Dès le début, le projet a cherché à attirer des personnalités du monde humanitaire. Trois personnes au courant du dossier ont déclaré que Blair avait parlé avec David Beasley, l’ancien directeur du Programme alimentaire mondial, qui figure dans un document de la Global Humanitarian Finance Foundation comme membre potentiel du conseil d’administration, pour examiner le plan. Peut-être qu’en associant Beasley, ancien gouverneur de Caroline du Sud qui dirigera par la suite le Programme alimentaire mondial lorsque celui-ci a remporté le prix Nobel, renforce la crédibilité du projet. Pour sa part, M. Beasley n’a pas répondu aux appels et aux messages le sollicitant pour réagir.
Nat Mock, directeur de World Kitchen, dont l’association caritative a aidé à nourrir des centaines de milliers de Palestiniens avant que les réserves ne s’épuisent en raison du blocus, a été cité comme membre du conseil d’administration de la Fondation humanitaire pour Gaza.
Le FT a cité Mook disant qu’il n’était pas membre du conseil sans fournir plus d’informations. Une personne proche du dossier a déclaré que «le nom de Mook figurait dans une note interne et malheureusement, il a été divulgué aux médias».
La Fondation humanitaire de Gaza a soulevé de nombreuses questions sur sa structure opaque. Elle comprend une branche suisse fondée début février par un citoyen arménien qui n’a aucun lien étroit avec le travail humanitaire et une deuxième branche américaine non nommée. Peu d’informations sur le financement de la fondation ont été divulguées.
Ces derniers jours, les médias israéliens ont publié des images de sous-traitants et de mercenaires étrangers en uniformes kaki atterrissant en Israël et recevant des briefings avant d’être déployés pour garder les convois d’aide et les sites de distribution.
Deux sociétés de sécurité, Safe Solutions et UG Solutions, sont impliquées dans le plan. Elles ont déjà géré les points de contrôle à l’intérieur de Gaza au début de cette année pendant la courte trêve qui a duré jusqu’au 18 mars.
Le directeur exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza, Jay Wood, un ancien Marine qui dirige l’agence de secours Team Rubicon, a déclaré que même si le plan n’est pas complet, il est le seul disponible et bénéficie de l’approbation israélienne.
«Nous nous engageons à fournir une aide humanitaire d’une manière qui ne semble pas militarisée», a déclaré un porte-parole de la Fondation humanitaire de Gaza ajoutant que «la distribution sera effectuée uniquement par des équipes civiles». Il a également fait part des inquiétudes des Nations Unies mais c’est le seul moyen d’apporter de l’aide à Gaza, qui est affamée, avec l’approbation d’Israël.
L’Institut Tony Blair a nié que l’ancien Premier ministre britannique ait fourni des conseils officiels en faveur du projet. Les Nations Unies et d’autres agences ont jusqu’à présent refusé d’y participer arguant que la création d’un petit nombre de centres de distribution collective dont la plupart sont situés dans le sud de Gaza forcerait les Palestiniens affamés à amener leurs familles dans la zone proche de l’Égypte.
Les inquiétudes ont été renforcées par les déclarations de Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances d’extrême droite, dans lesquelles il a décrit la dernière opération israélienne comme un moyen d’expulser à terme les habitants de Gaza et de «changer le cours de l’histoire».
Tom Fletcher, le coordinateur humanitaire de l’Onu, a averti dans un discours au Conseil de sécurité la semaine dernière que le plan de la Fondation humanitaire pour Gaza rend l’aide conditionnée à des objectifs politiques et militaires et fait de la famine un argument de négociation.
L’une des images montrées par le président américain Donald Trump pour étayer son allégation à propos d’un prétendu «génocide» contre la minorité blanche en Afrique du Sud a été attribuée par Reuters à une vidéo enregistrée par l’agence de presse en République démocratique du Congo.
La capture d’écran, qui illustrait l’un des billets de blog avec lesquels le Républicain a confronté son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, mercredi dernier dans le bureau ovale à Washington, était en réalité une séquence publiée le 3 février et enregistrée après les combats entre le groupe de guérilla M23 et l’armée régulière congolaise.
«Ce sont tous des fermiers blancs qui sont enterrés», a affirmé le président américain, brandissant une copie imprimée du prétendu article de journal contenant l’image. On y voit en réalité un groupe de travailleurs humanitaires soulevant des sacs mortuaires à Goma, au nord-est de la République démocratique du Congo.
Fin février, les militants du M23, soutenus par des milliers de soldats rwandais, ont pris le contrôle de la ville, capitale de la province du Nord-Kivu et abritant près d’un million d’habitants.
Le billet de blog cité par Trump lors de sa rencontre avec Ramaphosa a été publié par American Thinker, un magazine en ligne conservateur qui se décrit comme «une publication quotidienne en ligne dédiée à l’exploration réfléchie des questions importantes pour les Américains». Selon le blog, son «contenu provient de contributeurs bénévoles issus de domaines autres que le journalisme, qui sont encouragés à écrire pour le grand public».
Après la bévue, la Maison Blanche est restée silencieuse
La note montrée par le président américain faisait partie d’une série d’articles qui, selon lui, détaillaient les meurtres de Sud-Africains blancs, en disant «mort, mort, mort, mort horrible».
La publication n’a pas légendé l’image, mais l’a identifiée comme «une capture d’écran YouTube» avec un lien vers un reportage sur le Congo sur la plateforme vidéo, qui a crédité Reuters. La rédactrice en chef d’American Thinker, Andrea Widburg, a répondu à une question du média selon laquelle Trump avait «mal identifié l’image». Sur son compte X, elle a qualifié le canular de «petite erreur» que les médias utilisaient pour «détourner l’attention de la vérité en Afrique du Sud». De son côté, la Maison Blanche est restée silencieuse.
La vidéo a été enregistrée par le journaliste vidéo de Reuters Djaffar Al Katanty lors d’un enterrement de masse après l’assaut du M23 à Goma. «Devant le monde entier, le président Trump a utilisé mon image, utilisé ce que j’ai filmé en République démocratique du Congo, pour essayer de convaincre le président Ramaphosa que dans son pays, des Blancs sont tués par des Noirs», a déclaré Al Katanty.
La théorie du complot sur le génocide contre la minorité blanche afrikaner en Afrique du Sud, qui circule depuis une décennie dans les forums d’extrême droite, est basée sur de fausses allégations. Cependant, le président Trump a défendu ce canular. À la mi-mai, les États-Unis ont accueilli 49 personnes appartenant à cette minorité blanche en provenance d’Afrique du Sud en tant que «réfugiés».
7% de la population détiennent 75% des exploitations agricoles
Les Blancs représentent 7% de la population sud-africaine, mais détiennent 75% des exploitations agricoles privées, selon les chiffres des autorités sud-africaines en 2017. Une situation que le président Ramaphosa a cherché à corriger, entre autres, en signant en janvier une loi qui permet à l’État d’exproprier des terres «dans l’intérêt public» et dans des cas exceptionnels, sans indemniser le propriétaire.
C’est un outil qui n’a pas été utilisé jusqu’à présent. Selon les théories du complot alimentées par Trump et le magnat et allié Elon Musk [lui-même afrikaner, Ndlr], entre autres, le gouvernement sud-africain exproprie les terres des agriculteurs blancs sans compensation, notamment par le biais de confiscations violentes.
Faire découvrir la poésie contemporaine iranienne dans un pays comme la France — terre d’une des plus grandes traditions littéraires — relève d’un véritable défi. Pourtant, Jalaal Alavinia, traducteur et éditeur iranien de 79 ans, installé à Paris, s’y consacre depuis plus de vingt ans avec passion et détermination. En traduisant des figures majeures telles que Forough Farrokhzad, Ahmad Shamlou ou Sohrab Sepehri, il a ouvert aux lecteurs francophones une fenêtre sur une poésie riche, moderne et souvent méconnue. Pour lui, la culture n’est pas seulement un pont entre les peuples : elle est aussi, peut-être, le levier le plus puissant pour sortir l’Iran de ses impasses politiques. Cette conversation revient sur son parcours, ses choix éditoriaux et sa vision du rôle crucial de la culture dans l’avenir de l’Iran.
Propos recueillis par Mostafa Khalaji
Kapitalis : Vous avez traduit en français les œuvres de grandes figures de la poésie persane contemporaine telles que Forough Farrokhzad, Ahmad Shamlou, Sohrab Sepehri, Akhavan Sâlès, Shafi’î Kadkani, Simin Behbahani. Qu’est-ce qui vous a guidé dans le choix de ces poètes?
Jalaal Alavinia : Tout d’abord la nécessité de faire connaître les œuvres de ces grandes figures de la poésie iranienne moderne au public francophone. Seuls quelques poèmes de deux ou trois de ces poètes avaient été traduits avant l’année 2004 quand j’ai commencé mon activité éditoriale à Paris. Pourtant ce sont des immenses poètes dont la poésie est d’une grande qualité thématique et linguistique.
Ensuite le souhait d’accorder la priorité à la poésie des femmes, car elles ont opéré une révolution au niveau du contenu de la poésie en renversant la relation homme-femme.
La femme réelle qui était la bien-aimée imaginaire, invisible, non-existante et passive, objet de l’adoration rhétorique, est devenue dans la poésie des poétesses contemporaines le sujet transformant l’homme en son bien-aimé, et la conquérante des domaines thématiques monopolisés par les hommes comme amour, sexualité, politique, philosophie et les questions sociétales. Elles ont aussi démontré leur capacité de manier la langue et d’écrire des poèmes aussi sophistiqués, élaborés et artistiques que les hommes. Encore elles ont réussi à introduire, depuis le XIXe siècle, une vision du monde moderne dans la poésie persane et se dissocier de la civilisation visionnaire de l’ancien monde.
La poésie des hommes aussi a subi une transformation fondamentale, car la poésie classique était essentiellement mystique, mais celle des poètes modernes est devenue très sociale, poltique et même teintée des idéologies contemporaines et a traité les thèmes de la liberté, de la patrie, de l’amour charnel, etc.
Je considérais qu’il fallait montrer aux yeux du monde occidental cette modernité de la poésie persane, où plus exactement iranienne.
Traduire la poésie est sans doute l’un des exercices les plus complexes. Quelles sont, selon vous, les principales difficultés spécifiques à la traduction de la poésie persane vers le français ? Et comment peut-on préserver «l’âme de la langue» dans la traduction de la poésie?
À mon avis, il n’y a pas de difficulté majeure à la traduction vers le persan, car cette poésie contemporaine a été très influencée, au niveau du contenu général et de la forme par la poésie européenne. Elle s’est libérée aussi des «carcans» des règles de la versification classique, et s’est donné beaucoup de liberté pour s’exprimer. Si le traducteur n’insiste pas à reproduire la musique originale de la poésie persane, classique ou moderne, et s’il arrive à chercher plutôt l’équivalent exacte de diverses expressions, sa version française produira toute seule une musique propre à la langue française. Pour préserver «l’âme de la langue», une traduction fidèle et exacte, ou de sens, donner des ailes à «l’âme de la langue», à l’instar de la traduction de Hafez par Charles Henri de Fouchécour. Des tentatives de traduire librement et plutôt de créer une poésie propre à la langue de la traduction en se servant des thèmes de la langue originale pourront aussi transmettre l’âme de la langue, comme l’expérience très réussi de Edward Fitzgerald.
Vous avez également traduit des auteurs classiques comme Sa’adi, Attar, Hallâj. En quoi l’approche de ces textes diffère-t-elle de celle des poètes modernes?
Ma principale motivation a été de faire connaître la poésie inédite de ces poètes, surtout leurs poèmes d’amour (ghazals) et leurs quatrains. Car malheureusement ce genre de poème n’a pas été traduit en français pour des raisons étonnantes. Manque d’intérêt des spécialistes français ?
N’ayant pas une formation académique et la maitrise suffisante de la langue pour produire une forme classique, je me suis contenté d’une traduction en langue moderne de cette poésie, de rester fidèle au sens et de préserver un minimum de la musique originale. Selon moi une traduction libre de la poésie classique, libre des rimes et des rythmes, plait beaucoup plus au goût des français.
Quel a été l’accueil du public francophone face à ces traductions de la poésie iranienne contemporaine? Existe-t-il un lectorat sensible à cette littérature?
Au départ un accueil très timide. J’ai mis 20 ans pour pouvoir diffuser largement la poésie persane moderne et intéresser le public, dernièrement grâce aux écrivaines françaises, Abnousse Shalmani et Cécile Holdban, et certains médias comme Radio France. Forough Farrokhzad, grâce à l’effort des écrivaines et des médias précités a conquis la France entière.
En tant que fondateur de la maison d’édition Lettres persanes, vous avez aussi un regard d’éditeur. Quels sont les défis spécifiques à la publication d’œuvres persanes en France? Demande limitée pour la littérature iranienne, manque de moyens, capital, structures de soutien et d’aide insuffisants, et enfin la situation géopolitique du pays.
Vous avez dit un jour que «le travail culturel est la forme la plus utile d’action pour l’Iran aujourd’hui». Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie pour vous concrètement ?
La politique et la religion ont conduit le pays à la catastrophe. Les forces politiques prometteurs à l’intérieur sont inexistantes ; à l’extérieur elles sont divisées et faibles. Seules les activités culturelles au sens large en Iran et en dehors du pays sont les leviers du rassemblement large des iraniennes et iraniens, et les vraies sources d’une résurrection future du pays, en attendant une ouverture politique.
Le président du conseil d’administration du Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), Badr Mohammed Al Saad, a affirmé la volonté de son institution de développer sa coopération avec la Tunisie et contribuer à la mise en œuvre de projets phares à moyen et long terme, dans des secteurs prioritaires ayant un impact sur le cycle économique.
M. Al Saad et la délégation qui l’accompagne ont été reçus vendredi 23 mai 2025 au palais du gouvernement à la Kasbah par le Premier ministre, Sarra Zaâfrani Zenzeri, dans le cadre de sa visite officielle en Tunisie du 21 au 25 mai.
Il convient de noter la signature de plusieurs accords au cours de cette visite, en particulier celui portant sur l’extension et la réhabilitation de la route nationale n° 20 entre El Faouar et Rjim Maatoug à Kébili, dans le cadre du projet de renouvellement et de développement des lignes ferroviaires.
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, plusieurs projets sont actuellement à l’étude pour être mis en œuvre dans divers secteurs, notamment les infrastructures routières, les autoroutes, les pistes rurales, l’agriculture, l’eau et les projets prioritaires liés à l’eau potable.
Lors de la réunion, axée sur la coopération à moyen et long terme, le Premier ministre a souligné que l’État tunisien prévoit plusieurs projets majeurs, notamment dans les domaines du transport ferroviaire, de l’éducation, de la santé et des énergies renouvelables.
«Elle a également passé en revue les principaux piliers du programme économique et social du pays, fondés sur la vision globale du président Kaïs Saïed», note le communiqué. Cette vision, rappelons-le, est fondée sur l’indépendance et l’autonomie e la décision nationale, les politiques sociales et l’intégration régionale du pays.
Le Fades est un partenaire important pour la Tunisie et a contribué à la mise en œuvre de 65 projets dans divers domaines, notamment les infrastructures (barrages, routes et autoroutes), la production dans les secteurs industriel, agricole et du développement rural, ainsi que l’enseignement primaire et supérieur.
Le fonds contribue actuellement à la mise en œuvre de 17 projets dans divers secteurs, ainsi qu’à plusieurs programmes d’assistance technique.
La réunion s’est déroulée en présence du ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, du directeur de cabinet du Premier ministre, Moncef Hamdi, et de plusieurs cadres du Premier ministère.
Au cours du premier semestre de la campagne oléicole 2024/2025 (novembre 2024 – avril 2025), la Tunisie a enregistré une augmentation significative des exportations d’huile d’olive, atteignant 180 200 tonnes, soit une augmentation de 40,1% par rapport à la même période de l’année précédente.
Toutefois, malgré la croissance du volume des exportations, les recettes provenant de ces exportations ont diminué de 28,9%, atteignant 2 442,4 millions de dinars tunisiens (environ 740 millions d’euros).
C’est ce que révèlent les données de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), selon lesquelles la baisse des revenus est principalement imputable à l’effondrement des prix internationaux de l’huile d’olive, avec une baisse du prix moyen au kilogramme de 48,9% par rapport à l’année précédente, variant entre 7,1 et 18 dinars tunisiens (entre 2,51 et 5,45 euros) selon la qualité du produit.
La majeure partie de l’huile d’olive tunisienne exportée, soit 88,1%, a été vendue en vrac, tandis que seulement 11,9% a été exportée sous forme conditionnée. L’huile d’olive extra vierge représentait 82,5% du volume total exporté.
Les principaux marchés de destination étaient l’Union européenne (59,5% des exportations), suivie de l’Amérique du Nord (24,9%) et de l’Afrique (9,6%). L’Italie confirme sa position de premier importateur avec 29% des quantités exportées, suivie de l’Espagne (26%) et des États-Unis (19,6%).
Selon la même source, les exportations d’huile d’olive biologique ont atteint 34 300 tonnes, pour une valeur de 469,1 millions de dinars tunisiens (142 millions d’euros). Le prix moyen du bio était de 13,68 dinars (4,14 euros) le kilogramme, avec des variations entre 13,47 dinars/kg (4,08 euros/kg) pour le vrac et 17,65 dinars/kg (5,34 euros/kg) pour le conditionné. Cependant, seulement 5% du volume d’exportation de produits biologiques était conditionné. Les principaux marchés de l’huile biologique tunisienne étaient l’Italie (58%), l’Espagne (21%) et les États-Unis (11%).
Avec l’imposition par les Etats-Unis de droits de douanes de 28% aux produits en provenance de la Tunisie, les exportateurs tunisiens d’huile d’olive vers ce marché en pleine expansion vont sans doute être fortement affectés au cours de la prochaine campagne. Sauf si d’ici là, Tunis se décide à bouger pour tenter de négocier avec Washington une révision de ces droits de douanes prohibitifs. Mais, jusque-là, on ne voit rien poindre l’horizon sur ce dossier urgent.
Le réalisateur Mohammed Lakhdar-Hamina est décédé jeudi 23 mai 2025 à son domicile à Alger, à l’âge de 95 ans. Réputé pour ses œuvres engagées et son style lyrique, il a marqué l’histoire du cinéma algérien et international.
Lakhdar-Hamina reste célèbre pour avoir remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1975 grâce à son film ‘‘Chronique des années de braise’’, une œuvre majeure qui relate la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Ce film a fait de lui le premier réalisateur arabe et africain à recevoir cette prestigieuse récompense.
Déjà reconnu en 1967 pour ‘‘Le Vent des Aurès’’, qui avait obtenu le prix de la première œuvre à Cannes, il a participé à quatre éditions du festival, s’imposant comme un grand maître du cinéma épique engagé.
Ses fils, Malik et Tarek, ont annoncé la nouvelle avec émotion, rappelant le rôle fondamental de leur père dans la promotion du cinéma algérien à travers le monde. Ils soulignent également son travail pour créer un pont culturel entre le Sud et l’Occident, donnant une voix aux peuples du tiers-monde.
Un hommage a été rendu à Mohammed Lakhdar-Hamina lors du dernier Festival de Cannes, avec la projection en version restaurée 4K de ‘‘Chronique des années de braise’’ dans la sélection Cannes Classics.
Le monde du cinéma perd aujourd’hui un géant, mais son œuvre continue d’inspirer des générations.
Des activistes de la société civile ont lancé une pétition afin d’appeler à la libération de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, en détention depuis mai 2024.
Estimant que Sonia Dahmani est visée par une injustice et que son arrestation survient après qu’elle ait publiquement remis en question certaines politiques et pris la parole sur des sujets sensibles liés aux droits humains et aux discriminations, les signataires ont rappelé l’engagement inébranlable pour la justice et l’égalité de Sonia Dahmani.
« Sa détention est injuste, arbitraire, et contraire au droit international », indique la même source, en ajoutant : « elle subit aujourd’hui des conditions de détention cruelles et inhumaines à la prison de Manouba : exposée à un froid glacial, à l’humidité, privée de biens essentiels, sa santé se détériore gravement… ».
Outre les appels à la libération immédiate et inconditionnelle de Sonia Dahmani, les activistes ont réclamé l’abandon de toutes les charges retenues contre elle.
La Fédération internationale de football association (FIFA) a adressé ses félicitations à l’Espérance sportive de Tunis, sacrée nouvelle championne de Tunisie.
C’est ce qu’indique un courrier officiel signé par le Président de la FIFA, Gianni Infantino, qui a exprimé toute sa satisfaction face à la performance de l’Espérance Sportive de Tunis.
« Leurs efforts inlassables et leurs résultats tout au long de la saison ont porté leurs fruits et leur ont permis de remporter ce nouveau titre important… Félicitations à tous les membres de l’équipe et du club pour cette grande réussite », lit-on dans la lettre.
Et d’ajouter : « Tout en vous remerciant, vous et votre Fédération, pour votre soutien continu, votre travail et votre dévouement au développement du football dans votre pays »
Rappelons que cette saison, l’Espérance de Tunis a conservé son titre et a ajouté un 34e championnat à son palmarès, consolidant ainsi son statut de club phare du football tunisien, qui s’est par ailleurs qualifié pour la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2025, qui se déroulera aux États-Unis du 14 juin au 13 juillet 2025.
Le Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef a annoncé avec une profonde tristesse le décès de l’actrice et professeure de Théâtre Abir Jebali.
Dans une note diffusée dans la soirée de ce vendredi 23 mai 2025, le Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef a présenté ses plus sincères condoléances à la famille, aux proches et amis d’Abir Jebali.
Plusieurs artistes et associations ont rendu hommage à l’artiste, « une femme souriante, aimée et aimante, connue pour son dévouement à l’enseignement du théâtre et sa passion pour les arts de la scène ainsi que pour sa contribution au développement du théâtre dans la région du Kef ».
On notera qu’une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes du décès de l’artiste.
Le Conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé aujourd’hui l’attribution du prestigieux Prix Nelson Mandela pour la promotion de la santé pour l’année 2025 au Dr Majed Zemni, éminent professionnel de la santé tunisien.
La décision a été prise lors de la 156e session du Conseil exécutif, après examen du rapport du groupe de sélection du Prix Nelson Mandela, qui récompense des contributions exceptionnelles à la promotion de la santé et à l’amélioration du bien-être des populations à travers le monde.
Dr Majed Zemni s’est vu remettre ce prestigieux prix ce vendredi 23 mai 2025 à Genève par le directeur général de l’OMS, qui a salué les progrès significatifs réalisés par la Tunisie, affirmant que le pays figurait parmi seulement cinq nations à être honorées cette année, indique un communiqué du ministère tunisien de la Santé.
« Cette distinction met en lumière la détermination inébranlable de la Tunisie à poursuivre sa trajectoire de réforme et d’excellence au sein de son secteur de la santé. Elle conforte également sa position de référence et d’acteur clé dans le domaine de la santé publique au niveau international », lit-on encore dans le communiqué du département de la Santé.
Les services douaniers du port de La Goulette (banlieue nord de Tunis) ont saisi, en possession d’un voyageur, 5.000 comprimés d’ecstasy.
C’est ce qu’indique la Direction de la douane tunisienne, en précisant qu’un passager qui a fraîchement débarqué d’un navire en provenance du port de Gênes, en Italie, a été soumis à une fouille.
Les agents de la douane sont ainsi parvenu à découvrir la drogue, astucieusement dissimulée à l’intérieur d’un jouet pour enfant, indique la même source, en affirmant qu’une enquête a été ouverte et que le suspect a été été arrêté et devra être traduit devant la justice.
Selon ses avocats, l’état de santé de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL) Abir Moussi s’est détérioré depuis qu’elle a été transférée à la prison Belli .
Lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 23 mai 2025, les avocats Nafaâ Laribi et Naoufel Bouden ont dénoncé un manque de suivi médical sérieux, le qualifiant de « traitement assimilable à de la torture » et ont donc décidé d’alerter l’opinion publique sur la « détérioration inquiétante de l’état de santé de Me Moussi ».
La même source a ajouté que la présidente du PDL a des douleurs et que les autorités pénitentiaires ont été alertées à plusieurs reprises, tout en pointant du doigt « un manque de suivi et d’une négligence médicale » d’autant qu’elle ne bénéficie plus des soins qui lui sont nécessaires.
Me Nafaâ Laribi a affirmé qu’hier soir, Abir Moussi a alerté l’administration de la prison en menaçant de porter plainte pour torture tant les douleurs étaient insupportables. Suite à quoi un médecin a été dépêché sur les lieux vers 23h et lui a administré un calmant par voie injectable, a-t-il ajouté.
Le Comité de défense a de ce fait déclaré les autorités responsables de toute complication médicale qui pourrait survenir.
A l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité, le Marché de l’agriculture tunisien a été inauguré à Tunis, jeudi 22 mai 2025. Une initiative qui valorise les économies agricoles locales et promeut la sécurité alimentaire dans le cadre de la coopération entre la Tunisie et l’Italie.
Selon la Fondation Campagna Amica, qui y est associée, ce projet est le fruit d’une collaboration entre le ministère italien des Affaires étrangères, le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam Bari), World Farmers Market Coalition et Fondazione Campagna Amica, avec la participation de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et des communautés agricoles locales.
Chaque samedi, au siège de l’Utap, 30 producteurs – dont de nombreuses femmes – proposeront aux citoyens des produits alimentaires locaux, frais et de saison, cultivés dans le respect de la biodiversité.
L’ambassade d’Italie à Tunis a indiqué que le lancement de ce marché a été célébré avec une soirée culinaire à la résidence de l’ambassadeur «La Charmeuse», à travers un menu italo-tunisien élaboré par les chefs paysans Franca Cabras et Piero Ligorio en collaboration avec le chef tunisien Taha Trad.
«La promotion de l’agriculture biologique en Tunisie est au cœur de l’engagement de la Coopération italienne. Soutenir les producteurs locaux, c’est accompagner un développement durable, fondé sur le respect des ressources naturelles», a déclaré Alessandro Prunas.
Il existe d’importantes opportunités commerciales inexploitées pour les entreprises tunisiennes au Royaume-Uni, notamment dans les secteurs de la technologie et du textile, a déclaré l’ambassadeur du Royaume-Uni en Tunisie, Roderick Drummond.Vidéo.
S’exprimant lors d’un entretien avec l’agence Tap, l’ambassadeur a souligné le potentiel de renforcement des liens commerciaux et d’investissement mutuel.
«La technologie est un véritable atout pour la Tunisie», a déclaré M. Drummond, ajoutant qu’il existe «d’importantes opportunités de collaboration avec des entreprises britanniques et d’investissements accrus dans les entreprises tunisiennes de ce secteur, par exemple dans la fintech».
Evoquant les récents événements qui ont incité le Royaume-Uni à s’intéresser à l’innovation tunisienne, le diplomate a parlé des récentes rencontres à Londres, au cours de laquelle des entreprises technologiques tunisiennes ont présenté leurs innovations.
«Des efforts sont en cours pour connecter plus efficacement les entreprises tunisiennes aux marchés financiers londoniens afin de stimuler les investissements», a déclaré M. Drummond, ajoutant qu’il existe «un réel potentiel pour les jeunes – et les moins jeunes – ingénieurs, entrepreneurs et scientifiques» dans les domaines liés à la technologie.
Concernant le textile, l’ambassadeur a estimé que la réputation de longue date de la Tunisie en matière de «qualité et de savoir-faire» pouvait être davantage mise à profit. En alliant cette tradition à un «design innovant et des pratiques durables», la Tunisie pourrait répondre à la demande croissante du Royaume-Uni en produits de mode éthiques et de haute qualité. «Nous cherchons constamment à exploiter les opportunités offertes par le Royaume-Uni», a-t-il précisé.
Drummond a également annoncé la participation de dix startups technologiques tunisiennes à la London Tech Week en juin, où elles présenteront leurs travaux sur un stand tunisien dédié. Il a décrit l’événement comme «l’un des plus grands événements du calendrier technologique mondial» et a indiqué qu’il bénéficierait du soutien de Conect International et de la Chambre de commerce tuniso-britannique.
«Je pense qu’elles établiront des liens formidables avec le monde entier grâce à cet événement londonien», a-t-il déclaré, soulignant que le Royaume-Uni s’apprête à dévoiler une nouvelle stratégie industrielle visant à rationaliser les opérations commerciales et à créer des opportunités d’investissement.
«Nous cherchons à encourager les investissements dans les deux sens, ce qui me semble important.La Grande-Bretagne est de retour. La Grande-Bretagne est véritablement ouverte aux affaires», a soulignéM. Drummond en évoquant les récents accords signés par le Royaume-Uni avec l’Union européenne, l’Inde et les États-Unis, qui, selon lui, témoignent d’une «réelle ouverture» du Royaume-Uni dans ses échanges commerciaux internationaux. «Nous sommes également ouverts à la Tunisie», a-t-il conclu.
Plus de 75% des demandes de visa britannique déposées par des Tunisiens sont approuvées, a déclaré Marc Owen, directeur des visas et de l’immigration au Royaume-Uni, qui constate un intérêt croissant des Tunisien.ne.s pour l’apprentissage de la langue anglaise.
«Ici, en Tunisie, on a l’impression qu’il est difficile d’obtenir un visa et que le taux de refus est élevé, et je voudrais simplement corriger cette impression», a-t-il déclaré. «En réalité, notre taux d’octroi dépasse 75%, ce qui est bien plus élevé que dans d’autres pays», a précisé M. Owen.
Le système de visa britannique est fondamentalement différent de celui de nombreux pays Schengen, a souligné le responsable britannique, ajoutant : «Beaucoup de pays Schengen vous imposent une longue liste de documents à fournir. Au Royaume-Uni, nous n’imposons pas de fournir de documents.»
Les demandeurs sont plutôt tenus d’expliquer l’objet de leur visite et de fournir des justificatifs appropriés : «Pourquoi venez-vous au Royaume-Uni ? Qui venez-vous rencontrer? Comment comptez-vous financer votre séjour? Pourquoi reviendrez-vous en Tunisie à la fin de votre séjour? Si votre dossier est bien préparé, il y a de fortes chances qu’il soit approuvé», a expliqué le responsable.
Il a également souligné la facilité d’accès au système de demande de visa. Toutes les demandes sont soumises en ligne, suivies d’un rendez-vous avec le centre de demande de visa de Tunis, géré par le partenaire commercial du Royaume-Uni, VFS Global.
«Ces rendez-vous sont disponibles sous cinq jours ouvrables pour tous», a indiqué Owen, précisant : «C’était le cas hier. Ce sera le cas demain. C’est une différence essentielle avec de nombreux pays Schengen.»
«La décision concernant les visas est prise au Royaume-Uni et non à l’ambassade ici à Tunis, ce qui signifie que nous disposons de beaucoup plus de personnel pour traiter les demandes de visa», a encore expliqué M. Owen.
Le délai de traitement standard pour les visas de visite, de travail ou d’études est de 15 jours ouvrables, avec un service prioritaire disponible sous 5 jours. Une fois la décision prise, les demandeurs retournent au centre des visas pour récupérer leur passeport.
La période estivale s’annonçant chargée, M. Owen a encouragé les demandeurs à déposer leurs demandes le plus tôt possible. «Vous pouvez déposer votre demande jusqu’à 90 jours avant votre départ, et c’est une bonne chose, même si notre service est fiable», a-t-il déclaré.
Le Royaume-Uni perçoit un potentiel de croissance considérable de demandeurs de visas dans le secteur de l’éducation. «J’étais au British Council et j’ai pu constater l’ampleur du travail accompli ici en Tunisie», a-t-il dit, en soulignant l’intérêt croissant des Tunisiens pour l’apprentissage de l’anglais et le développement de leurs compétences linguistiques, qu’il a décrit comme mutuellement bénéfique. «Je pense que cela profite au Royaume-Uni. C’est un domaine sur lequel nous souhaitons vivement capitaliser», a-t-il conclu.