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Le poids du fondamentalisme religieux chrétien écrase les États-Unis

Le fait religieux n’a jamais été aussi puissant aux États-Unis pas seulement par son expression dans le débat public mais carrément par sa domination de la politique et la dernière élection présidentielle en est l’illustration. Les fondamentalistes religieux chrétiens ont pris en otage le Parti républicain et occupent les postes les plus influents dans la nouvelle administration Trump avec toutes les incidences qui en découleront aussi bien sur le domaine sociétal que sur la politique internationale car, à titre d’exemple, l’idéologie messianique est devenue la base de la gestion du conflit israélo-palestinien. Une dérive ultra-religieuse contre laquelle des protagonistes politiques avaient mis en garde il y a de cela une trentaine d’années mais rien n’a été fait.

Imed Bahri

Le magazine politique américain bimensuel CounterPunch a publié un article intitulé «Sans limites mais nous devons en parler» dont l’auteur, Bob Topper, souligne que les critiques adressées aux Démocrates lors des récentes élections américaines sont méritées mais que d’autres facteurs ont influencé le résultat de ces élections.

Selon Topper, l’un de ces facteurs est la presse qui a «normalisé» le comportement du candidat républicain Donald Trump, les médias traitant l’information de manière biaisée, en particulier Fox News qui a admis avoir menti aux téléspectateurs et certains médias numériques non réglementés qui ont manipulé et diffusé une quantité énorme de fausses informations.

Cependant, l’un des facteurs cruciaux qui échappe souvent à l’attention est, selon l’auteur, le rôle très important que joue la religion dans la politique moderne, un rôle qui ne peut être ignoré et pour évaluer son influence, il faut examiner la division politique aux États-Unis comme un conflit entre la pensée positiviste et la croyance chrétienne largement répandue.

Le récit de la «fin du monde» fait des émules

Topper se réfère à William Bernstein dans son livre ‘‘Illusions of Crowds’’ (L’Ilusion des masses) qui estime que la polarisation actuelle de la société américaine ne peut être comprise sans une connaissance pratique du récit de la «fin du monde» qui prédit la seconde venue du Christ, d’autant plus que 39% des adultes américains pensent que l’humanité vit cette «fin du monde» selon une enquête menée par le Pew Research Center.

Selon l’auteur, il serait peut-être préférable de comprendre le résultat de ces élections en le considérant comme un cas d’hystérie collective. Il n’existe aucun moyen de connaître l’étendue de l’influence de la théorie de la Providence divine sur ces élections mais l’hystérie alimentée par les craintes de «la fin du monde» répond à la question la plus douloureuse: Pourquoi le peuple américain a-t-il élu comme président un candidat avec tous les défauts que lui reprochent ses adversaires?

Selon l’auteur, les fondamentalistes religieux américains voient le monde comme une bataille entre le bien et le mal, entre Dieu et Satan, entre la justesse de la foi chrétienne et les méfaits du libéralisme rationnel.

Par conséquent, les discours de campagne de Trump ont joué sur la crainte que les Démocrates soient décrits comme Satan et le mal intérieur car les défauts de caractère de Trump sont atténués au point de devenir insignifiants dans ce drame parce que l’homme est un instrument entre les mains de Dieu, en tout cas selon leur vision.

CounterPunch indique qu’en 1994, le Républicain conservateur Barry Goldwater a exprimé ses inquiétudes quant à une prise de contrôle de son parti par des fondamentalistes chrétiens en disant: «Croyez-moi, si ces prédicateurs prennent le contrôle du Parti républicain et ils essaient certainement de le faire, ce sera un terrible désastre. Honnêtement, ces gens me font peur. La politique et la gouvernance nécessitent des compromis. Mais ces fondamentalistes chrétiens croient qu’ils agissent au nom de Dieu, ils ne peuvent donc pas faire de compromis et ne veulent pas le faire. Je le sais, j’ai essayé de traiter avec eux.»

Il y a vingt-cinq ans, des prédicateurs évangéliques sont devenus actifs au sein du Parti républicain et ont attaqué l’avortement et les relations homosexuelles. Cependant, les Républicains traditionnels n’ont pas adopté la rhétorique des Evangéliques mais ont accueilli favorablement leur soutien.

La droite chrétienne domine le Parti républicain

Aujourd’hui, la droite chrétienne domine le parti. Les valeurs conservatrices défendues par Goldwater et les valeurs américaines fondamentales de liberté, d’égalité et de démocratie ne sont plus importantes pour l’identité et le message du parti.

L’auteur estime que les craintes de Goldwater se sont pleinement réalisées et que son parti est devenu aujourd’hui un parti théocratique chrétien déguisé en Parti républicain.

CounterPunch ajoute que les principes de la séparation de l’Église et de l’État et du respect de la vie privée sont une réalité mais que la critique des croyances religieuses est devenue interdite.

Maintenant qu’une faction religieuse s’est transformée en parti politique, il n’est plus acceptable de s’y adapter surtout lorsque ses convictions entrent en conflit avec les valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de démocratie.

Topper estime que chaque Américain est tenu de protéger et de défendre la Constitution et les valeurs qu’elle garantit et lorsqu’une religion attaque le cœur des principes fondateurs de la nation, la critique ne doit pas être interdite.

Tout comme les Américains rejettent la charia islamique, ils doivent rejeter toute autre version de la religion qui remplacerait le système juridique et lorsque les croyances religieuses rendent la démocratie représentative impuissante, la résistance est inévitable, ajoute-t-il. Et d’expliquer: «Même si nous ne pouvons pas sous-estimer les 39% de citoyens américains qui croient que nous vivons la fin du monde, ils doivent admettre que cette fin du monde est un mythe que les bons chrétiens peuvent respecter mais il faut accepter que c’est un fantasme tout comme ils ont accepté le fait que la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse.»

En conclusion, l’auteur affirme les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont réels et que les solutions viendront de dirigeants réalistes qui prendront des décisions rationnelles fondées sur la science et les faits. Les fantasmes et les peurs superstitieuses ne feront que perpétuer ces problèmes. Quiconque en doute devrait considérer les conséquences tragiques du fanatisme religieux tout au long de l’histoire depuis l’Inquisition jusqu’à la Porte du Paradis puis comparer le bien-être des personnes vivant dans les démocraties libérales à celui des nations théocratiques et autocratiques en particulier celles du Moyen-Orient.

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‘‘Iraq from revolution to dictatorship’’ : massacres, coups d’Etat et ambitions. Le rêve unitaire fracassé

Après l’échec du rêve unitaire arabe dont sa population a longtemps été bercée, l’Irak est aujourd’hui un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones sur Israël. Et son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.

Dr Mounir Hanablia *  

L’Irak est ce pays ancien bien connu correspondant grosso modo à la Mésopotamie, peuplé d’une mosaïque de communautés. Considéré comme un jalon important sur la route des Indes devant être verrouillé pour interdire l’accès au golfe Arabo-persique aux Allemands alliés des Ottomans, durant le premier conflit mondial, son accession à l’ère moderne commence  en 1917 par sa conquête sur les Ottomans par les Anglais et par la découverte et l’exploitation du pétrole par une filiale de l’Anglo-persian Oil Company. Aux provinces de Basra et de Bagdad, ils adjoignent celle pétrolière kurde de Kirkouk, au grand dam des Turcs qui n’auront de cesse d’ambitionner de la reconquérir.

Une monarchie, celle des Hachémites originaires du Hedjaz, y est installée dans les années 1920 après l’expulsion du Roi Fayçal de Syrie par les Français. Et toutes les révoltes sont matées par la Royal Air Force, qui n’hésite pas à bombarder les populations et les habitations civiles sans aucune considération du nombre de victimes. Ainsi Sulaymaniyah dans  le Kurdistan est pratiquement détruite en 1926.

La monarchie hachémite en Irak est étroitement dépendante du pouvoir anglais, et sa principale ressource est constituée par les maigres dividendes concédées par l’Irak Petroleum Company. Cela n’empêche pas le pays d’adopter le parlementarisme britannique, mais celui-ci n’est que le reflet de la domination exercée sur la société par les classes éduquées des villes et les grands propriétaires terriens. Le pays demeure essentiellement rural et agricole, sans toutefois assurer ses besoins alimentaires.

Le paradoxe de l’Irak tout comme l’Egypte soumise à la domination anglaise, est son incapacité à produire suffisamment dans l’agriculture malgré ses immenses ressources hydriques. Quant à l’industrie, elle est, mis à part le pétrole, inexistante.

Durant la seconde guerre mondiale, un groupe d’officiers nationalistes, plus précisément anti-anglais, le carré d’or, prend le pouvoir et veut fournir une base à la Luftwaffe à Kirkouk dans l’espoir de voir la Wehrmacht débouler des montagnes du Caucase et du désert de Syrie pour libérer le pays de l’occupation anglaise. Le projet tourne court lorsque le chef de l’escadrille allemande envoyé à Kirkuk est tué accidentellement. Mais rares sont les Irakiens qui ont approuvé de voir leur pays s’associer aux Nazis.

Avènement de l’idéologie panarabiste

Après la seconde guerre mondiale, et avec la guerre froide, la Grande Bretagne veut faire de l’Irak une pièce essentielle du dispositif anticommuniste, avec la Turquie, l’Iran, et le Pakistan, dans ce qu’il est convenu d’appeler le pacte de Bagdad.

Entretemps s’est formé un puissant Parti communiste irakien essentiellement au sein de la communauté chiite, la plus nombreuse mais aussi la plus opprimée. Un autre parti, le Baath, créé par le visionnaire utopiste syrien Michel Aflaq, prônant la renaissance d’une mythique nation arabe, ne fait que quelques adeptes au début des années 50. Mais l’arrivée au pouvoir en Egypte des officiers libres et  l’émergence du nationaliste égyptien, Nasser en tant que leader de la nation arabe, à son corps défendant semble-t-il, fournit à l’idéologie panarabiste une impulsion décisive dans sa revendication contre les puissances coloniales anglo-françaises, et sioniste. C’est peut être faire abstraction des événements d’Iran et de la lutte engagée par l’Anglo Iranian Oil Company contre Mossadeq sur la région. Mais en juillet  1958 se produit un coup d’État militaire issu d’ officiers nationalistes irakiens contre le régime royal anglophile dont la figure de proue est un ancien officier de l’armée ottomane, Nouri Saïd. La population de Bagdad se soulève à l’appel des putschistes et massacre les principales personnalités du régime dans les rues.

De Abdelkarim Kassem à Saddam Husseïn

Le nouveau régime militaire dirigé par Abdelkarim Kassem s’appuie sur les communistes, instaure la république, mais face aux Nassériens, se prétend avant tout nationaliste irakien. Kassem prétend réintégrer le Koweït à la mère patrie irakienne par la force et veut la réforme agraire, ce qui lui assure certes une réelle popularité dans la population mais désorganise la production agricole. Il est prudent en s’abstenant de remettre  en question le statu quo dans le domaine du pétrole, mais se place néanmoins en porte à faux contre les puissances occidentales, les pays arabes du Golfe, ainsi que et surtout, Nasser. Il refuse néanmoins de se jeter dans les bras du Parti communiste, pourtant son seul soutien, qu’il n’hésite pas à marginaliser.

En fin de compte, après le soulèvement de Mossoul dirigé par un officier, Abderrahmane Chawaf, qui se conclut par un bain de sang perpétré contre les nationalistes arabes et les baathistes, puis plusieurs tentatives d’assassinats dont l’une dans laquelle est impliquée un certain Saddam Hussein, Kassem malgré sa popularité, et malgré l’appui de la population descendue dans la rue le soutenir, est renversé et exécuté en 1963 par des officiers nassériens soutenus par des militaires du Baath, qui ne lui ont pas pardonné les exécutions de manifestants, qu’on lui attribue. Les communistes sont pourchassés dans les rues et massacrés en masse par les militants du Baath. Pourtant l’Union syro-égyptienne s’est conclue deux années auparavant par un échec retentissant.

Le nouveau président, Abderrahmane Aref, quoique nationaliste arabe, ne veut pas être sous la coupe de Nasser. Et l’union tripartite envisagée avec l’Egypte et la Syrie est cantonnée à un simple slogan. Les militaires au pouvoir sont conservateurs sur le plan économique et social et ne veulent pas du socialisme prôné par Nasser. Ils sont hostiles aux revendications autonomistes kurdes et se lancent dans une guerre absurde au Kurdistan qui se conclut par un échec retentissant.

En 1965, ces militaires s’allient aux conservateurs du Baath et à son fondateur Michel Aflaq pour réprimer l’aile gauche du parti dirigée par l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Salah Saadi accusé de vouloir prendre le pouvoir et de faire le jeu de la branche syrienne du parti.

Des militants armés comprenant l’inévitable Saddam Hussein font irruption dans le siège du Congrès en scandant : «Une seule nation arabe au message éternel» au moment même où la scission au sein de leur parti est consommée.

Abderrahmane Aref meurt dans un mystérieux accident d’hélicoptère. Son frère lui succède en 1967 mais il n’a pas le charisme nécessaire. Il essaie bien d’obtenir un consensus minimum et de conférer au gouvernement une apparence civile, mais c’est peine perdue. Il est renversé par les militaires du Baath dirigés par Ahmed Hassan Al Bakr qui cette fois s’assurent de la réalité du pouvoir malgré l’instauration d’un conseil du commandement de la révolution. La suite on la connaît. Saddam Hussein qui est un parent du président s’assure progressivement le contrôle de la police secrète, du parti, de l’administration, de l’armée. En 1973 il élimine Nazem Al Kazzaz, le puissant chef de la police secrète, qui tente de prendre le pouvoir, et qui semble en l’occurrence avoir été victime d’une provocation soigneusement préparée. Cette affaire permet d’éliminer quelques autres rivaux et sert d’avertissement à tous ceux qui s’opposent à l’ascension du nouvel homme fort qui joue des communistes et des Kurdes les uns contre les autres afin de neutraliser toute opposition et incrimine le parti frère ennemi de Damas dans des complots dont la réalité n’est le plus souvent pas prouvée.

Saddam n’hésite pas à nationaliser le pétrole en 1972 en s’assurant le soutien de la France sans encourir l’hostilité des Britanniques et la hausse du prix du pétrole de 1973 sert ses intérêts en décuplant les revenus de l’État. Il a alors en main les moyens nécessaires pour transformer le pays et commence par mener une guerre coûteuse dans le Kurdistan qui n’aboutit pas du fait de l’appui apporté aux autonomistes par le Shah d’Iran, l’Amérique, et Israël. Les accords d’Alger avec l’Iran en 1975 en consacrant l’abandon des Kurdes lui fournit l’occasion de «pacifier» la région du nord par une politique d’arabisation forcée, de déportation, et de réinstallation des populations.

Contrôle total sur la population et culte de la personnalité

Il est vrai que l’époque est à la prospérité et la population irakienne jouit d’une élévation considérable de son niveau de vie dont le Baath tire profit pour assurer son contrôle total sur la population. Mais à partir de 1977, un nouvel adversaire apparaît, le clergé chiite. Les forces de sécurité n’hésitent pas à tirer sur la foule des pèlerins dans les lieux saints. La capture opportune sur les lieux d’un soldat syrien permet au régime d’étoffer sa thèse du complot extérieur mais Saddam est obligé de donner des gages aux religieux au détriment de la politique officiellement laïque jusque-là pratiquée.

Il est vrai que la Révolution Islamique d’Iran survenue en 1979, année à laquelle Saddam accède à la présidence, en fait désormais l’un de ses principaux ennemis. Il enfile alors les bottes du conquérant arabe musulman face au perse païen et du défenseur des régimes du Golfe. Il envahit l’Iran en 1981 avec l’appui des Occidentaux et des régimes arabes conservateurs qui financent son armée, et ses opérations militaires. La guerre lui permet d’instaurer un véritable culte de la personnalité et d’exercer un contrôle absolu sur l’armée en nommant des personnes de sa famille et de son clan aux postes les plus sensibles.

A partir de 1983, le front se stabilise grosso modo de part et d’autre de la frontière. C’est le statu quo que plusieurs offensives iraniennes meurtrières ne parviennent pas à modifier. La guerre se termine en 1989 avec l’acceptation par l’Iran des résolutions des Nations unies, et l’usage d’armes chimiques par l’armée irakienne devenue coutumière du fait contre les populations kurdes provoque le célèbre massacre de Halabja.

L’Irak a la fin de la guerre est un pays surarmé par l’Occident qui lui a même livré des usines de fabrication de gaz de combat, et ruiné, qui doit rembourser ses créanciers arabes, alors que les prix du pétrole baissent. Saddam croit alors obtenir le feu vert des Américains pour envahir le Koweït. Il juge que c’est le seul moyen pour lui de sauver ce qui lui paraît essentiel, son propre pouvoir. Le pays est alors détruit par la campagne militaire américaine sous couverture internationale Tempête du Désert, puis soumis à un sévère embargo qui fait plus de victimes que la guerre. Le Kurdistan irakien jouit d’une sécession de fait.

Le régime de Saddam est liquidé en 2003 avec l’occupation du pays  par les troupes américaines opérant pour le compte d’Israël. Lui-même est pris, jugé et exécuté, pour des crimes dont on ne peut pas l’exonérer, et sa mort courageuse ne doit pas occulter sa responsabilité.

Un pays contrôlé par les Américains

En effet, le rêve unitaire arabe prôné par le Baath ne fut pour lui qu’un moyen de réaliser ses propres ambitions et il ne chercha jamais à masquer ses mesures expéditives, dont la plus spectaculaire reste sans aucun doute cette trentaine de personnes cueillies par la sécurité d’Etat  à l’appel de leurs noms dans la salle du Congrès du Parti, sans avoir la possibilité de se justifier et emmenées sans autre considération vers des destinations inconnues.

On peut certes l’accréditer des nombreuses réalisations économiques et sociales du pays. Mais il ne s’agissait là que d’un vernis. La société irakienne qui pouvait se targuer de posséder la classe la plus cultivée du Moyen-Orient dans les années 50, ne s’est pas sous le Baath laïc modernisée en profondeur, et la meilleure preuve en est l’irruption de Daech de ses entrailles quelques années après.

D’autre part, les succès attribués au régime exclusivement issus de la rente pétrolière n’ont pas assuré la transition vers une société sans pétrole. La réforme agraire n’a pas assuré au pays l’autosuffisance alimentaire que ses ressources en eau eussent dû lui assurer. Au contraire, les huit années de guerre contre l’Iran ont assuré à la Turquie voisine l’opportunité pour réaliser le gigantesque projet Atatürk de barrages de retenue sur les cours de l’Euphrate et du Tigre. Quant à l’industrialisation militaire dont elle avait acquis le savoir-faire avec la guerre contre l’Iran, l’occupation américaine l’en a privée.

Aujourd’hui l’Irak est toujours un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones. Et son avenir paraît plus dans un modèle de cohabitation de communautés disparates à la libanaise que dans l’émergence véritable d’une nation. Pour tout dire, son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.  

* Médecin de libre pratique.

‘‘Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship’’, de Marion Farouk-Sluglett et Peter Sluglett, éd. I. B. Tauris, 25 août 2001, 416 pages.

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Le poème du dimanche : ‘‘Plus loin’’ de Jalel El Gharbi

Né en 1958 à Mateur, Jalel El Gharbi est poète, romancier, essayiste et traducteur tunisien.

Ancien professeur de littérature française à la Faculté des Lettres de la Manouba, il est l’auteur d’essais et de travaux sur Baudelaire, Jules Supervielle, Michel Deguy, José Ensch, et d’un roman, En quête d’une ombre.

Vient de paraître de lui, un recueil de poésie, A l’heure du limoncello, suivi de Dialogues du maître aux Ed. Asmodée Edern, en Belgique.

Tahar Bekri

Plus loin vers l’Ouest

Là où les hommes donnent au calame un autre sens

Travaillent la pierre et la peinture autrement

Et apprennent autrement

La rhétorique et la séduction

Mais aiment comme nous

Tu seras l’Est de leur Ouest

Et grandira la part de l’Ouest en toi

Les choses sont plus simples

Comme la chenille n’est pas le ver

Comme la strophe n’est pas le poème

L’autre n’est pas autre

Il y a plus loin que la mer des ténèbres

Plus loin que cette pointe où finit la terre

Une île où ces mots ne veulent plus rien dire

Il y a à l’Est de nos cœurs

Un peu vers l’Ouest de nos âmes

Au plus profond de nous-mêmes

Une île où l’autre est le même.

A l’heure du limoncello, Ed. Asmodée Edern, 2024.

(Remerciements à l’auteur et à l’éditeur)

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Transport des ouvrières agricoles : 7 décès et 115 blessés depuis janvier 2024

L’association féministe Aswat Nissa a appelé l’État à trouver des solutions radicales et à réglementer le transport des travailleuses du secteur agricole afin de mettre fin aux drames sur les routes.

Le communiqué de l’association survient après deux accidents enregistrés cette semaine, le premier mercredi au Kef et qui a fait 10 blessées parmi les ouvrières agricoles et le deuxième à Sbeïtla (Kasserine) et a fait 17 blessées.

Aswat Nissa estime que ces accidents révèlent la fragilité des conditions de transport des travailleuses du secteur agricole et a par ailleurs pointé du doigt l’absence de réelles solutions de la part des autorités pour assurer la sécurité des ouvrières agricoles.

La même source a par ailleurs rappelé que depuis le début de l’année les accidents ont coûté la vie à 7 ouvrières agricoles et ont également fait 115 blessés.

Y. N.

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Espérance de Tunis : Quatre semaines d’absence pour Yan Sasse

Blessé hier face à l’US Ben Guerdane, le milieu de terrain de l’Espérance sportive de Tunis (EST) Yan Sasse devra s’absenter pendant quatre semaines.

C’est ce qu’a annoncé l’Espérance de Tunis dans la soirée de ce samedi 23 novembre 2024, en précisant dans un communiqué que les examens médicaux ont révélé que Yan Sasse souffre d’une blessure musculaire qui nécessite 4 semaines de repos.

Yan Sasse sera absent à la première rencontre de la phase de poules de la Ligue des Champions africaine attendue mardi.

Y. N.

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Découvrez les spectacles de théâtre scolaire des JTC 2024

Sous le slogan «Le théâtre de toutes les résistances… l’art de la vie», la 25e édition des Journées Théâtrales de Carthage (JTC 2024) commence ce soir, samedi 23 novembre 2024.

Au programme de la 25e édition des JTC 2024, qui se poursuivront jusqu’au 30 novembre 2024, on compte pas moins de 125 spectacles issus de 32 pays arabes, africains et d’ailleurs.

Des spectacles de théâtre scolaire sont également programmés comme suit :

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Corruption à Kasserine : Mandat de dépôt contre un représentant d’une Sté de forage de puits

Le juge d’instruction près du tribunal de première instance de Tunis a émis un mandat de dépôt à l’encontre du représentant légal d’une société spécialisée dans le forage de puits à Kasserine.

Le mandat de dépôt a été émis hier vendredi 22 novembre 2024 dans le cadre d’une enquête ouverte pour soupçons de corruption financière et administrative, liés à un marché public relevant du Commissariat régional au développement agricole de Kasserine, précise Mosaïque FM, en citant une source proche du dossier.

La même source a ajouté que le Parquet a chargé l’unité nationale d’investigation des crimes financiers complexes, sous la direction de la police judiciaire d’El-Gorjani de mener les investigations nécessaires.

Le Parquet a émis un mandat de dépôt à l’encontre du représentant légal de la société et l’enquête se poursuit.

Y. N.

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Kairouan : Appel à annuler les peines contre les ouvrières et Jamel Cherif

Jamel Cherif, secrétaire général de l’Union locale du travail de Sbikha à Kairouan et les ouvrières de l’usine Ritun ont été libérés jeudi dernier après avoir été condamnés à des peines avec sursis.

Des associations et à leur tête le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), ont appelé à l’annulation des condamnations, à la réintégration des licenciés, et au respect des droits syndicaux.

Les ouvrières de l’usine, premières en ligne, continuent de se battre pour leurs droits malgré la répression… Nous saluons le courage de celles et ceux qui refusent de céder face à l’injustice et qui défendent les droits syndicaux pour des conditions de travail dignes, a commenté le CRLDHT dans un communiqué publié ce samedi 23 novembre 2024.

Le CRLDH précise que suite à ce conflit 27 ouvriers et ouvrières ont été licenciés en rappelant que ces derniers s’était mobilisés pour réclamer des conditions de travail dignes, tout en appelant par ailleurs à ouvrir une enquête sur les pratiques de l’usine Ritun et faire la lumière sur les violations des droits des travailleurs.

La même source a également appelé à un dialogue social entre le Syndicat, les employeurs et les autorités pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.

Rappels que suite à la plainte déposée par l’usine qui les accuse d’avoir perturbé la production, Jamel Cherif a été condamné à 6 mois avec sursis et les ouvrières à 3 mois avec sursis.

Y. N.

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Chawki Tabib élu SG adjoint de l’Union des avocats arabes

Chawki Tabib, ancien bâtonnier et ancien président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) a annoncé son élection en tant que secrétaire général adjoint de l’Union des avocats arabes.

Dans un post Facebook publié hier soir, vendredi 22 novembre 2024, sur sa page Facebook, Chawki Tabib a précisé avoir été élu lors de la convocation du bureau permanent de l’Union des avocats arabes qui s’est déroulé à Marrakech.

« Un grand merci aux bâtonniers et tous les membres du bureau pour cette précieuse confiance qu’ils m’ont accordée à l’unanimité… en mon absence, en raison de mon impossibilité de voyager », a-t-il commenté.

En effet étant soumis à une interdiction de voyage, Chawki Tabib n’a pas pu se déplacer à cause de cette restriction judiciaire le visant depuis janvier dernier.

Y. N.

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Tunisie: 321 individus impliqués dans le trafic de drogue arrêtés à Bizerte et Béja

Les unités de sécurité ont arrêté 321 individus «dangereux» qui seraient impliqués dans le trafic de drogue et diverses infractions pénales, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

«Les opérations ont eu lieu à l’aube du vendredi [22 novembre 2024] dans le gouvernorat de Bizerte et dans  celui de Béja, dans le nord-ouest de la Tunisie», a-t-on indiqué.

Selon le communiqué, 20 plaques, 27 pièces de drogue de type cannabis, 15 100 comprimés psychotropes, cinq fusils de chasse, un pistolet et 596 cartouches de chasse ont été saisis lors de ces raids.

Le ministère a souligné que ces opérations s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de sécurité nationale impliquant diverses unités de sécurité.

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La Tunisie peine à exploiter son immense potentiel d’énergies renouvelables

Le magazine spécialisé Africa Energy se demande si l’immense potentiel de la Tunisie en matière d’énergies renouvelables peut triompher de ses politiques désastreuses.

«La Tunisie a certaines des meilleures perspectives en matière d’énergies renouvelables en Afrique. Elle dispose de bonnes ressources éoliennes, d’excellentes ressources solaires et d’un fort impératif économique pour remplacer le gaz algérien importé et coûteux. Sa proximité avec l’Europe signifie également qu’elle sera parmi les premiers pays à bénéficier du HVDC et – potentiellement – de la technologie de l’hydrogène vert», note le magazine dans un récent article. Il estime que notre pays dispose d’«excellents responsables» dirigeant la politique du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie  qui souhaitent que les projets en cours en matière d’énergies renouvelables réussissent. Mais ils n’ont pas vraiment les coudées franches et font face à certaines contraintes, estime-t-il.   

Africa Energy, qui a pesé les risques et les opportunités, se montre plutôt sceptique. Le fait que les autorités s’empressent de désigner à chaque fois des boucs émissaires et de prétendus «profiteurs» parmi les opérateurs économiques rend la réalisation des projets beaucoup plus difficile qu’elle ne devrait l’être, estime l’auteur de l’article. Qui pointe également du doigt  la politique macroéconomique du gouvernement, qu’il qualifie d’inflationniste et de dépendante des subventions.

I. B.

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Les liens culinaires entre la Tunisie et la Sicile

«Sicile et Tunisie : des saveurs communes entre tradition et influences méditerranéennes» : tel est le titre d’une conférence organisée par l’ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien de Tunis à l’Institut supérieur d’études touristiques et hôtelières de Sidi Dhrif, dans le cadre de la IXe Semaine de la cuisine italienne dans le monde.

Giuseppe Cerasa, directeur du ‘‘Guide dei Ristoranti di La Repubblica’’, et Abdel Aziz Hali, journaliste à La Presse et fondateur de la revue ‘‘Mangeons Bien’’, ont exploré avec Antonino Mostaccio, président de Slow Food Messina, et Chokri Bassalah, chef technique d’Iseth -Sidi Dhrif Institute les liens profonds entre les cuisines sicilienne et tunisienne, soulignant comment, au fil du temps, ces traditions se sont influencées mutuellement.

De la discussion, introduite par l’ambassadeur italien, Alessandro Prunas, une attention particulière a également émergé sur des questions telles que la défense territoriale et la résilience au changement climatique.

Une dégustation a ensuite célébré les saveurs partagées : des plats typiques siciliens ont été présentés par les chefs Adriana Sirone et Emanuele Gregorio du restaurant messin Casa e Putia, soutenus par la chef tunisienne Noura Aloui de la coopérative Lella Kmar El Baya, une entreprise locale de durabilité et valorisation des produits biologiques.

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Kaïs Saïed assimile les hausses des prix à des actes criminels

Kaïs Saïed a demandé une nouvelle fois aux forces de police d’appuyer les efforts des agents de contrôle économique pour mettre fin à la spéculation, aux monopoles et à la hausse des prix, assimilant ainsi ces hausses des prix pour mettre fin à la spéculation, aux monopoles et à la hausse des prix à des actes criminels.

Le président de la république a réitéré cette demande en recevant, vendredi 22 novembre 2024, au Palais de Carthage, le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri et le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité nationale, Sofiene Bessadok.

Selon communiqué officiel, la réunion a porté sur les résultats des opérations en cours, menées par les forces de sécurité pour démanteler les réseaux délictuels, notamment ceux impliqués dans le trafic de drogue, et pour lutter contre toutes les formes de criminalité, ainsi que «pour mettre fin à la spéculation, aux monopoles et à la hausse des prix», ajoute le communiqué, qui assimile ainsi les hausses des prix, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires, dont continuent de se plaindre les citoyens, à des actes criminels, estimant sans doute que ces hausses de prix sont provoqués par des spéculateurs pour réaliser davantage de profits aux dépens des consommateurs.  

Cela est assez juste et la spéculation a toujours existé dans notre pays. Bourguiba s’en plaignait déjà dans ses discours depuis les années 1960. Sauf que ce fléau se nourrit généralement des dysfonctionnements du marché et du déséquilibre existant entre l’offre et la demande, et pour en venir à bout, les contrôles économiques et la répression policière sont nécessaires, mais pas suffisantes.

Aussi est-il temps de se pencher également sur les causes structurelles de la rareté de certains produits sur le marché et d’essayer d’y remédier, sachant que le meilleur remède contre la spéculation et la hausse des prix reste une croissance de la production et un meilleur approvisionnement du marché. C’est sur ces leviers qu’il va falloir surtout agir pour mieux réguler le marché et faire pression sur les prix. D’autant que la répression tarde à donner de résultats.

I. B.

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Success Story : Rybsen, une startup tunisienne spécialisée dans le recyclage de l’eau

La startup tunisienne Rybsen se présente comme pionnière dans la recherche de solutions durables pour la lutte contre le gaspillage de l’eau, en innovant pour l’optimisation de son utilisation. Il s’agit de filtrer l’eau pour le purifier et le réutiliser.

Le fondateur de Rybsen, Yassine Rezgui, est un ingénieur en informatique formé en France où il a passé 11 ans avant de rentrer en Tunisie en 2011. Après 9 ans d’expérience dans le secteur de la vente d’équipement d’imprimerie, il s’est donné pour mission, à partir de 2015, à travers Rybsen, de créer des solutions pour réduire la consommation de l’eau dans l’imprimerie en particulier et l’industrie en général.

Sa startup a récemment développé AquaClean, un système de filtration et de recyclage de l’eau spécifiquement conçu pour les imprimeurs, afin de minimiser, à la fois, le taux de gaspillage et les coûts liés à la gestion de l’eau.

Ce système dispose d’un brevet d’invention qui va lui ouvrir des perspectives à l’international. Sa devise : «L’impression verte est notre objectif, les avantages sont les vôtres».

Rybsen, qui cherche à sensibiliser le secteur de l’imprimerie aux enjeux environnementaux, a commencé à étendre ses activités au-delà des frontières tunisiennes. Avec avoir installé une dizaine d’installations en Tunisie, la startup est désormais présente en Algérie, au Maroc et en Côte d’Ivoire.

«L’eau est essentielle pour les processus d’impression, mais saviez-vous qu’elle peut aussi être une source de pollution? Chez Rybsen, nous croyons qu’il est temps de repenser notre utilisation de l’eau», explique la jeune startup sur sa page Facebook, tout en proposant ses solutions de recyclage pouvant rendre l’imprimerie plus durable et eco friendly.

La startup cherche, toutefois, à établir des partenariats avec d’autres entreprises et institutions afin de développer des solutions encore plus innovantes et accessibles, et pas seulement dans le secteur de l’imprimerie. En effet, Rybsen a développé des systèmes pour l’industrie textile, polluantes et consommatrice d’eau, et commence à s’intéresser aux huileries.

I. B.

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Tunisie : une nouvelle mission pour l’armée

Le président Kaïs Saïed semble avoir confié à l’armée nationale une mission qui ne lui était pas initialement destinée : accélérer la réalisation de certains projets publics qui, autrement, aurait coûté plus de temps et d’argent aux contribuables, étant donné la bureaucratie qui règne dans les services publics et grippe souvent la machine.

Recevant, vendredi 22 novembre 2024, au palais de Carthage, le ministre de la Défense nationale Khaled Sehili, le président de la République s’est enquis de l’avancement de plusieurs projets, engagés par le génie militaire, indique un communiqué de la présidence de la république, ajoutant que le chef de l’État «a salué le travail accompli par les forces armées tunisiennes en un temps record, et avec beaucoup de professionnalisme». Il faisait sans doute allusion à la restauration de la piscine municipale du Belvédère et de la Place Pasteur à Tunis, dont les travaux ont été réalisés en quelques mois par le génie militaire grâce à un financement de la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat).

Au cours de l’entrevue avec le ministre de la Défense nationale, le président Saïed a pris connaissance des plans d’aménagement de la Maison de la Culture Ibn Khaldoun et des places Mongi Bali et Barcelone dans la capitale Tunis, qui devraient être réalisés selon le même schéma et par les mêmes acteurs.

Saïed s’est enquis également du plan d’aménagement et de restauration des Bassins des Aghlabides et de la muraille de la ville de Kairouan, ainsi que de l’installation de l’hôpital de campagne à Bir Ali Ben Khalifa, dans le gouvernorat de Sfax, ajoute le communiqué.

Il s’agit là, à l’évidence, d’une nouvelle orientation politique qui renforce l’armée dans son rôle de vecteur de développement et lui confie la mission de parer aux carences d’une administration publique qui s’empêtre souvent dans les complications juridiques et organisationnelles qu’elle s’inflige elle-même et qui ont pour conséquence de retarder la réalisation des projets dans beaucoup de domaines.

I. B.

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Le gouvernement au chevet de la Steg

Le programme d’amélioration des indicateurs de performance de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) pour la période 2025-2028 vise à renforcer les équilibres financiers de l’entreprise, à répondre aux besoins énergétiques du pays et à contribuer à la transition énergétique à travers le développement durable et l’économie verte.

Le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a présidé, vendredi 22 novembre 2024, un conseil ministériel restreint (CMR) consacré au programme d’amélioration du rendement de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) pour la période 2025-2028.

Prenant la parole, le chef du gouvernement a souligné l’importance de concrétiser la vision du président de la république visant à garantir la sécurité et la souveraineté énergétiques du pays à travers une approche de développement qui assure l’efficacité énergétique et renforce la gouvernance des établissements publics.

Créée en 1962, a-t-il rappelé, la Steg est une entreprise publique qui s’est imposée en tant que pilier-clé de la sécurité énergétique du pays et continue à ce titre à jouer un rôle vital en assurant la continuité de l’approvisionnement du pays en électricité et en gaz naturel.

Dans ce contexte, il a souligné que le programme d’amélioration du rendement pour la période 2025-2028 sera articulé autour d’une nouvelle approche.

Cette approche, a-t-il poursuivi, s’est fixée pour objectif d’améliorer des services rendus aux citoyens, de promouvoir les performances techniques et commerciales de la société et de mettre en œuvre de nouveaux projets afin de répondre à la demande croissante en électricité et gaz.

Il a également souligné l’impératif de renforcer la gouvernance, d’optimiser les ressources humaines et la maintenance des équipements et d’œuvrer à relever les nombreux défis.

Pour sa part, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie a présenté un exposé détaillé du programme d’amélioration des indicateurs de performance pour la période 2025-2028 qui vise à renforcer les équilibres financiers de l’entreprise, à continuer à répondre aux besoins énergétiques du pays et à contribuer à la transition énergétique basée sur le développement durable et l’économie verte.

L’exposé prévoit l’engagement de la Steg à promouvoir ses performances financières et commerciales à travers l’élaboration d’un programme d’action et la mise en place d’une série d’indicateurs de performance précis dans le cadre d’un contrat-objectifs pour la période 2025-2028.

Au terme de la réunion, le conseil a décrété une série de mesures importantes dont :

– la mise en œuvre du programme d’amélioration de la performance 2025-2028 de la Steg dans le cadre d’une stratégie globale et intégrée liée à la sécurité énergétique;

– l’accélération du suivi des projets en cours de la société et la mise en place des conditions nécessaires au lancement des projets programmés pour la période 2025-2028;

– la révision du cadre juridique régissant l’activité de l’entreprise et la garantie des mécanismes au niveau de la politique de gestion et de recouvrement et de répression des abus.

Tap.

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Entretien : Coline Houssais explore les liens des écrivains arabes avec Paris

Dans ‘‘Paris en lettres arabes’’, Coline Houssais explore l’ambivalence complexe des relations entre les écrivains arabes et Paris, une ville à la fois fascinante et frustrante. À travers des récits d’exil, de rencontre et de distanciation, elle dévoile un Paris à la fois refuge et miroir des luttes des auteurs arabes, tiraillés entre admiration et rejet. Cette ville devient un laboratoire créatif où les influences croisées façonnent la littérature arabe contemporaine. Aujourd’hui, nous avons la chance de discuter avec Coline Houssais pour mieux comprendre cette dynamique littéraire unique.

Propos recueillis par Djamal Guettala

Kapitalis: Qu’est-ce qui vous a poussé à explorer la relation entre les auteurs arabes et Paris dans cet ouvrage ?

Coline Houssais: Au-delà de la relation entre Paris et le monde arabe, c’est d’abord le rôle de Paris qui m’intéressait, à la fois comme capitale économique, culturelle et politique, mais aussi comme symbole. Il s’agit d’une relation marquée par des ambiguïtés, et les hommes et femmes de lettres offrent un point de vue particulier sur celle-ci. Visiteurs de plus ou moins longue durée depuis des siècles, ils produisent des textes qui influencent une partie de leurs concitoyens, parfois sur plusieurs décennies.

Vous parlez d’une relation ambivalente. Pourriez-vous expliquer comment cette ambivalence se manifeste dans les œuvres des écrivains arabes?

On observe une fascination pour la culture française — un intérêt qui commence avant même de poser le pied sur le bateau ou l’avion menant à Paris — mêlée parfois d’antagonisme envers une France perçue comme ayant des visées de domination dans le monde arabe. Ce sentiment est souvent accompagné d’un malaise : celui de ne pas toujours être considéré comme un égal par leurs interlocuteurs français.

Comment les auteurs arabes décrivent-ils Paris dans leurs écrits? Quels thèmes ou motifs ressortent le plus souvent?

Paris et les Parisiens sont avant tout perçus comme une curiosité, notamment dans les premiers écrits de voyage, qui regorgent de comparaisons avec le pays d’origine. Jusqu’à l’après-guerre, on n’arrive jamais directement à Paris, mais par l’un des ports français, principalement Marseille ou la côte atlantique (surtout pour les Marocains). Cependant, Paris reste toujours la destination ultime. Une fois sur place, un sentiment d’éloignement émerge, souvent renforcé par le maintien des auteurs aux marges des cercles intellectuels et artistiques parisiens. Le contraste entre le Paris idéalisé et la réalité peut parfois être source de frustration.

Quel rôle Paris joue-t-elle en tant que ville refuge pour les écrivains arabes, et comment cela influence-t-il leur créativité?

Paris offre une relative stabilité politique pour les écrivains arabes (y compris, paradoxalement, pendant le XIXe siècle et ses successions de régimes). Elle propose également une multitude de lieux et d’opportunités pour s’enrichir intellectuellement et échanger avec des pairs : musées, bibliothèques, universités, cafés, librairies, etc. Enfin, Paris permet un anonymat et une distance avec leur milieu d’origine, ce qui peut être propice à la création. Venir à Paris, c’est s’affirmer, aux yeux des autres mais aussi à ses propres yeux, en tant qu’écrivain.

Comment l’interaction entre les cultures arabe et française a-t-elle façonné la littérature contemporaine ?

De nombreux écrivains, souvent traducteurs du français vers l’arabe, ont été influencés par la littérature française, dont ils ont abondamment dévoré les classiques, que ce soit lors de leurs études à Paris ou dans leur pays d’origine. Ce phénomène s’est particulièrement développé à partir de la fin du XIXe siècle avec des auteurs comme Muhammad Hussein Haykal (auteur du roman ‘‘Zaynab’’) ou Muhammad Teymour, précurseurs de Taha Hussein.

Coline Houssais et Djamal Guettala.

Pouvez-vous évoquer l’impact des premiers traducteurs levantins sur la perception de Paris dans la littérature arabe?

Ces traducteurs, employés par le roi de France à travers des institutions comme la Bibliothèque royale ou le Collège des lecteurs royaux, traduisaient des textes de l’arabe et du syriaque vers le français. Leurs publications comprenaient des commentaires de textes ou des réactualisations d’ouvrages anciens, comme les traités de géographie d’Al-Idrissi, ainsi que des études linguistiques.

Qui sont les auteurs arabes que vous considérez comme des figures clés dans cette dynamique littéraire avec Paris, et pourquoi ?

Jibril Al-Sahyouni, pour la durée de son séjour parisien au début du XXe siècle et pour l’invisibilisation qu’il a subie, invisibilisation qui a également touché d’autres compatriotes dans des conditions similaires. Joseph-Élie Ajoub, qui aborde la double identité dès le XIXe siècle; Rifaat Al-Tahtawi, pionnier de la traduction des récits de voyage à Paris; Ya‘qub Sanu‘, qui symbolise le développement de la presse arabe à Paris; Taha Hussein, pour ses collaborations fructueuses avec certains écrivains français; ou encore Kateb Yacine, pour son rapport singulier à la langue française. Sans oublier les nombreux écrivains contemporains.

Comment les expériences d’exil des écrivains influencent-elles leur écriture sur Paris ?

Paris représente un idéal, souvent formulé avant l’arrivée sur place. Lorsqu’il devient impossible de rentrer chez soi, Paris peut devenir un lieu d’accommodation avec l’exil. Cette ville offre également un aspect familier, lié à la pénétration de la culture française dans les classes sociales dont sont issus bon nombre d’écrivains, ainsi qu’à la présence de travailleurs, d’artistes et d’étudiants originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

En quoi Paris est-il un laboratoire d’expérimentations littéraires pour les auteurs arabes modernes?

Paris est un laboratoire où convergent des écrivains arabes venus précisément pour renouveler la littérature arabe et l’enrichir de nouvelles influences. Cela est particulièrement évident dans la génération qui accompagne les indépendances, qui cherche à faire émerger des identités littéraires (et artistiques) nationales.

Dans les années 1970, un courant littéraire et intellectuel marqué à gauche se développe à Paris grâce aux rencontres, notamment informelles, entre hommes et femmes de lettres issus de la plupart des pays arabes.

Comment avez-vous observé l’évolution de cette relation littéraire au fil des décennies ?

Avant même la colonisation, le regard français sur les hommes et femmes de lettres arabes était empreint d’un sentiment de supériorité, phénomène qui a perduré jusqu’après les indépendances. Ce regard tendait à les enfermer dans des cases et à ne leur accorder visibilité et reconnaissance que s’ils s’y conformaient.

Côté arabe, cette relation est souvent marquée par un mélange d’attraction et de rejet, qui peut durer toute la carrière, voire la vie de l’écrivain. Aujourd’hui, grâce à internet et à la multipolarisation des référents culturels, il est possible d’exister sans passer par Paris, à condition de se détacher du regard hexagonal comme garant de reconnaissance.

Après toutes ces années d’études et de réflexion sur la relation entre Paris et les écrivains arabes, quel avenir voyez-vous pour cette dynamique littéraire ? Pensez-vous que Paris continuera à jouer ce rôle central pour les auteurs arabes ou est-ce que de nouveaux centres littéraires émergeront ailleurs ? »

Des facteurs matériels comme les difficultés d’obtenir un visa ou un permis de séjour, ainsi que de moindres investissements dans l’éducation et la culture et un rayonnement en berne vis-à-vis du monde arabe, causé notamment par une évolution des positions diplomatiques sur la région, contribuent à ternir l’attractivité de Paris.

Un rééquilibrage des puissances conduisant à une multipolarisation de l’édition s’opère aussi, à la faveur de maisons d’éditions basée au sud de la Méditerranée, comme Elyzad à Tunis, qui possèdent une force de frappe internationale. Néanmoins, Paris continue d’exister en l’absence d’une ou de plusieurs autre(s) ville(s), qui puissent prendre relais et offrir ce lieu à la fois physique et symbolique propice à l’inspiration. Internet enfin, offre un espace qui, bien que dématérialisé, permet aux auteurs d’échanger entre eux et avec leurs auditeurs. 

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Tour de vis à Alger : l’écrivain Boualem Sansal sous les verrous

L’écrivain algérien Boualem Sansal, un symbole de la liberté d’expression, connu pour ses critiques acerbes du régime en place et ses prises de position courageuses contre l’extrémisme religieux, a été arrêté par la police à Alger peu après son arrivée le 16 novembre dernier, selon des informations exclusives obtenues par ‘‘Marianne’’. Cette arrestation suscite une vive inquiétude parmi ses proches et dans les cercles intellectuels.

Âgé de 75 ans, Boualem Sansal, auteur du célèbre ‘‘2084 : la fin du monde’’, a passé sa carrière à dénoncer les dérives autoritaires et idéologiques en Algérie. Malgré les censures imposées sur ses œuvres dans son pays natal, il continuait de s’y rendre régulièrement, refusant de se laisser intimider par le régime ou les menaces de groupes islamistes.

Récemment naturalisé français, Sansal n’avait plus donné signe de vie depuis son arrivée à Alger, avant que des sources proches ne confirment son arrestation par les autorités locales.

Un contexte de répression accrue

L’arrestation de Sansal s’inscrit dans une dynamique de répression systématique des voix dissidentes en Algérie. Depuis plusieurs années, le gouvernement s’en prend aux intellectuels et artistes jugés trop critiques. Ce «tour de vis» vise, selon des analystes, à museler toute forme de contestation, notamment de la part de figures bénéficiant d’une audience internationale.

«En Algérie, tout a été verrouillé», déclarait Sansal dans une récente interview à ‘‘Marianne’’, décrivant un système où la liberté d’expression est soumise à une surveillance rigoureuse.

L’arrestation de Boualem Sansal a provoqué une onde de choc dans les milieux littéraires et parmi les défenseurs des droits humains. Plusieurs associations, dont Amnesty International et Pen International, ont déjà exprimé leur préoccupation et appellent à une mobilisation pour obtenir sa libération.

Pour beaucoup, cette affaire dépasse le cas individuel de Sansal. Elle illustre un enjeu plus large : la lutte pour préserver un espace de liberté d’expression dans des contextes autoritaires.

Un silence lourd de conséquences

Le gouvernement algérien n’a, pour l’heure, émis aucun commentaire officiel concernant cette arrestation. Cette absence de communication renforce les inquiétudes sur les conditions de détention de l’écrivain.

Boualem Sansal, par sa détermination à dénoncer l’injustice, est devenu un symbole de la résistance intellectuelle face à l’oppression. Son emprisonnement appelle à une solidarité sans faille, tant en Algérie qu’à l’international.

Face à ce durcissement, que peut faire la communauté internationale?

La question reste posée : les pressions extérieures suffiront-elles à infléchir la position d’un régime habitué à ignorer les critiques internationales? Ce cas pourrait bien devenir un test crucial pour évaluer l’efficacité des mobilisations globales en faveur de la liberté d’expression.

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Les lauréats des Prix Ali Bousnina de recherche en cardiologie 2024

Le 1er Prix Ali Bousnina de recherche en cardiologie et chirurgie cardiovasculaire 2024, décerné par les Laboratoires Saiph a été attribué aux équipes des services de  Cardiologie de l’Hôpital Hédi Chaker et du Service de Neurologie de l’Hôpital Habib Bourguiba de  Sfax. Le 2e  Prix est revenu à l’équipe du Service de Cardiologie de l’Hôpital Habib Bourguiba de Médenine.

Le prix porte le nom de l’un des pionniers de la cardiologie en Tunisie, Dr Ali Bousnina, ancien professeur en cardiologie à la Faculté de Médecine de Tunis et ancien chef du service de cardiologie à l’hôpital Charles Nicolle, à Tunis.

La cérémonie s’est déroulée le vendredi 22 novembre 2024 à Tunis, en présence du Professeur Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, lors de l’ouverture du Congrès national de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire 2024.

Les équipes des services de Cardiologie de l’Hôpital Hédi Chaker et du Service de Neurologie de l’Hôpital Habib Bourguiba de Sfax ont été primées pour leur travail intitulé : «A new score (ES²CRYP) and a new IA model (ML Stroke Classifier) for prediction of Atrial Fibrillation in Cryptogenic Stroke»(Un nouveau score (ES²CRYP) et un nouveau modèle IA (ML Stroke Classifier) pour la prédiction de la fibrillation auriculaire dans l’AVC cryptogénique).

L’équipe du Service de Cardiologie de l’Hôpital Habib Bourguiba de Medenine a été primée pour son travail intitulé : «New Insights into Contrast-Induced Nephropathy : The Central Role of Endothelial Dysfunction» (Nouvelles perspectives sur la néphropathie induite par le produit de contraste : le rôle central de la dysfonction endothéliale).

Le Prix Ali Bousnina a été créé en 2006 par la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire (STCCCV) et les laboratoires pharmaceutiques Saiph, pour encourager la recherche nationale en matière de prévention et de prise en charge des pathologies cardiaques.

En 18 ans ce prix a permis d’enrichir la recherche médicale tunisienne de centaines d’études qui ont contribué à une meilleure prise en charge des pathologies cardiovasculaires, premières causes de mortalité en Tunisie.

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