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Tunisie : Création d’une nouvelle zone touristique à Aïn Draham

Le gouverneur de Jendouba, Taieb Dridi, a annoncé la création d’une nouvelle zone touristique à Aïn Draham, à l’issue d’une visite sur le terrain. Ce projet ambitieux vise à transformer l’offre touristique locale, stimuler les investissements et générer des emplois permanents et saisonniers tout en contribuant au développement régional.

Un site stratégique

Le terrain sélectionné pour ce projet couvre 52 hectares, bénéficie d’un accès facile via une route locale et dispose des réseaux d’eau potable et d’électricité. Il présente des atouts naturels et esthétiques remarquables, permettant le développement de services touristiques tout au long de l’année, y compris en hiver.

Hébergement et dynamisation de l’économie locale

Cette nouvelle zone touristique entend proposer des infrastructures complètes pour diversifier l’offre, augmenter la capacité d’hébergement et encourager les investisseurs à participer au développement du secteur. L’ambition est de créer un modèle touristique durable et attractif, qui profite à l’ensemble de la région.

Le gouverneur Taieb Dridi a donné ses instructions pour engager rapidement toutes les procédures légales et organisationnelles, en coopération avec les ministères de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, ainsi que des Domaines de l’État et des Affaires foncières.

Une collaboration étroite avec la municipalité locale est prévue pour élaborer un plan d’aménagement détaillé, afin que le projet puisse se concrétiser dans les meilleurs délais.

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CIFF 2025 – Namir Abdel Messeeh, l’intime en partage : « La vie après Siham »

Un voyage à travers les festivals

Présenté pour la première fois à Cannes, dans la sélection de l’ACID, La Vie après Siham de Namir Abdel Messeeh a depuis entamé un long parcours international. Arrivé en Égypte, à El Gouna, le film a remporté deux distinctions – le Prix du meilleur documentaire et celui du meilleur documentaire arabe – avant d’être présenté hors compétition au Festival international du film du Caire, lors de sa 46ᵉ édition (12 au 21 novembre 2025), dans la section « Projections spéciales ».

D’une enfance entre Paris et l’Égypte à une œuvre profondément intime

Ce film profondément personnel, à la fois journal de deuil, geste de fidélité et exploration de la mémoire, prolonge la démarche d’un auteur qui, depuis ses débuts, n’a cessé de sonder la frontière entre la vie et le cinéma. Né à Paris en 1974 dans une famille copte égyptienne, formé à la FEMIS, Namir Abdel Messeeh a toujours fait dialoguer ses deux mondes : la France où il a grandi et l’Égypte dont il porte la mémoire.

Toi, Waguih et La Vierge, les Coptes et moi : les premières pierres d’un triptyque

Après le court métrage Toi, Waguih (2005), consacré à son père, il s’était fait connaître avec La Vierge, les Coptes et moi (2011), sélectionné à Cannes à l’ACID et récompensé du Tanit d’argent documentaire aux Journées Cinématographiques de Carthage en 2012. Ce film, à la frontière du documentaire et de la fiction, posait déjà les questions qui traversent toute son œuvre : comment filmer ses proches, comment faire du cinéma avec eux, sans les trahir ni les enfermer.

Filmer les siens pour interroger la foi, le cinéma et l’héritage

Dans La Vierge, les Coptes et moi, Namir Abdel Messeeh filmait déjà sa propre famille. Parti dans le village de ses parents, il interrogeait les récits d’apparitions de la Vierge Marie tout en filmant sa mère, ses oncles, ses tantes et les habitants du village. En cherchant à comprendre ces phénomènes, il signait un film à la fois spirituel, drôle et lucide, où la quête de vérité religieuse se mêlait à une réflexion sur le cinéma lui-même. En mêlant documentaire et reconstitution, sérieux et humour, il s’y mettait déjà en scène, interrogeant sa place de cinéaste, de fils et d’héritier. Ce geste intime, où l’autodérision côtoie la tendresse, annonçait déjà La Vie après Siham.

La Vie après Siham, un récit de deuil et de transmission

Ce nouveau film s’inscrit dans cette même continuité. Huit ans après la mort de sa mère, Siham, puis celle de son père, Waguih, le cinéaste se retrouve face à un double deuil et à une promesse : raconter leur histoire. De ce serment naît un film de mémoire et de transmission, où le réalisateur convoque des images d’archives, des séquences filmées en Égypte et en France, et des extraits de films de Youssef Chahine pour tisser un récit à la fois intime et universel.

Au Caire, l’émotion d’un retour symbolique

Lors de la projection au Caire, l’émotion était palpable. Pour Namir Abdel Messeeh, montrer ce film dans le pays de ses parents avait une résonance particulière : « C’était la première fois que je voyais la version arabe de La Vie après Siham avec le public égyptien, et c’était angoissant pour moi », confie-t-il. « Chaque projection a été différente : en Égypte, en Espagne, en Allemagne, en France… À chaque fois, les réactions changeaient. »

Il se souvient : « Au Caire, le public a applaudi à plusieurs reprises, en plein milieu du film. C’est quelque chose que je n’avais jamais vécu ailleurs. En Allemagne, les gens m’ont dit qu’ils avaient aimé, mais leurs émotions restaient plus silencieuses. Et c’est ça, la force du cinéma : chaque projection a sa propre vie, influencée par le lieu, la taille de la salle, le nombre de spectateurs. »

Cette projection au Caire, entre compatriotes, amis et proches, avait valeur de retour symbolique. « Je suis né en France, mais je suis égyptien. Mon père et ma mère sont restés égyptiens même après avoir émigré en France. Ils n’ont jamais renié leur égyptianité, même s’ils ont été enterrés là-bas. Et moi aussi, je suis égyptien. C’est pour cela que j’ai voulu raconter cette histoire, cette hadouta masreya (clin d’œil à Youssef Chahine ?!). »

Une rencontre avec les étudiants : pourquoi et comment filmer ?

Après la projection, le réalisateur a animé une rencontre intitulée La vie après Siham : construire la mémoire à travers le documentaire (étude de cas), essentiellement destinée aux étudiants en cinéma, où il a livré un témoignage dense, empreint d’humour et d’émotion, sur sa relation au cinéma, à ses parents et à lui-même.

CIFF 2025
Namir Abdel Messeh

Des tournages insatisfaisants à la découverte de son véritable sujet

« J’ai étudié le cinéma en France et pendant mes études, j’ai tourné des films, mais je n’en étais jamais satisfait. J’ai compris qu’un film doit dire quelque chose de toi. Les miens ne disaient rien de moi. » Cette réflexion, à la fois simple et décisive, marque pour lui un tournant.

Il raconte ses débuts : « Même après l’école, j’ai fait un court métrage, mais je n’étais toujours pas content. J’ai senti qu’en filmant, j’avais face à moi quarante personnes que je ne connaissais pas. J’avais pris du temps pour écrire un scénario, et je me trouvais face à des étrangers, comme s’ils me volaient quelque chose. J’ai compris qu’il fallait que je filme des gens que j’aimais, des gens que je connaissais. »

Cette prise de conscience change son regard : « J’ai arrêté de me demander : qu’est-ce que je veux raconter ? et j’ai commencé à me demander : qui est-ce que je veux filmer ? La réponse m’est venue instinctivement : je voulais filmer mon père. »

Filmer le père : un refus, dix mois de supplications et un film de relation

Son premier film sur son père est né presque par hasard. « J’avais déposé un projet à un concours et je l’avais oublié. Un jour, j’ai appris que j’avais gagné un prix de 10 000 euros, à condition de livrer le film en un an. J’ai voulu faire un court documentaire, d’une trentaine de minutes. Mon père a refusé. Il ne comprenait pas pourquoi je voulais le filmer. »

Dix mois de discussions et de supplications s’ensuivent. « J’ai dû le supplier. Et puis, j’ai compris que je devais trouver un moyen de filmer quelqu’un qui refusait d’être filmé. La seule solution, c’était que le film soit sur nous deux. Notre relation devant la caméra. Je devais être là pour le rassurer. »

Cette décision donne naissance à un film d’une nature nouvelle : non plus un portrait, mais une conversation. Le cinéma devient une manière de recréer un lien. « C’est à ce moment-là que j’ai compris que le cinéma pouvait être un moyen d’aimer, de comprendre. »

Sa mère, apprenant le projet, ne cache pas sa jalousie. « Elle m’a dit : pourquoi lui et pas moi ? » racontera-t-il en souriant. Cette remarque, à la fois drôle et sincère, deviendra le point de départ d’un autre film, et d’une réflexion sur la manière de filmer ceux qu’on aime.

Un père cultivé, des désaccords de cinéma et une larme fondatrice

« Ma relation avec les films est plus importante qu’avec les êtres humains. Un film parle, un film communique, un film est émotions… un film est vivant. »
C’est à ce moment précis qu’il découvre ce qu’est un réalisateur : « Et c’est ainsi que j’ai compris qu’il existe quelqu’un qui s’appelle le réalisateur. C’est lui qui raconte cette histoire. Pourquoi et comment ? Un film est le portrait d’un réalisateur. C’est ce qui m’a fait aimer les films. »

Namir Abdel Messeeh évoque souvent son père avec admiration. « Mon père était très instruit : il lisait beaucoup, allait au théâtre, au cinéma. Mais nous n’aimions pas les mêmes films. »

Cette différence de goût nourrit leurs échanges, parfois leurs désaccords. « Il n’a pas aimé La Vierge, les Coptes et moi. Il ne comprenait pas qu’on puisse faire un film pour raconter une personne, ou une famille, ni comment ce film avait pu obtenir des prix. »

Et pourtant, c’est une scène muette de ce père cultivé et pudique qui devient le cœur de son inspiration. « Le jour de sa retraite, il devait faire un discours. Il n’avait pas pu. Une collègue a pris la parole à sa place. J’ai commencé à filmer notre famille et tous nos événements très tôt. Donc ce jour-là, j’étais là, je filmais la fête. Et j’ai filmé une larme qui a glissé sur sa joue. C’est à ce moment-là que j’ai compris que je voulais faire un film pour qu’il puisse dire ce qu’il n’avait jamais dit. »

CIFF 2025
Namir Abdel Messeh
CIFF 2025 – Namir Abdel Messeh lors de la rencontre avec les étudiants

La peur du ridicule et la décision d’assumer sa famille à l’écran

Le réalisateur, en préparant La Vierge, les Coptes et moi, et alors qu’il devait aller filmer sa famille dans leur village, décide d’appeler sa mère via Skype. « J’ai demandé à mon équipe de filmer la conversation sans qu’elle le sache. Elle posait plein de questions. Quand elle a su que j’allais filmer ma famille, elle s’est mise en colère. Elle m’a dit qu’elle allait leur dire de refuser de tourner, qu’elle porterait plainte contre moi s’il le faut. »

« Je ne savais plus quoi faire et je regarde le caméraman, il riait. »

Ce moment, aussi drôle que violent, révèle une peur enfouie. « Ma mère avait peur que les gens se moquent de sa famille, de leur pauvreté, de leur ignorance. » En revoyant les rushs, il comprend que cette peur est elle-même un sujet, et décide de garder cette scène pour son film. « J’ai pris cette responsabilité et j’accepte la réaction des spectateurs. Peut-être que certains se sont moqués d’eux. Peut-être que certains les ont détestés. Mais d’autres les ont aimés, parce qu’ils ont senti que moi, je les aimais. »

Pour lui, filmer quelqu’un, c’est avant tout une question d’amour. « J’ai demandé à Yousry Nasrallah s’il aimait ses acteurs. Il m’a répondu : oui, comme un père. Cet amour est essentiel. Moi, je ne peux filmer une personne que si je l’aime. »

« Je reviens à la question : pourquoi tu fais des films ? Si c’est pour que les gens t’aiment, c’est ton droit. Moi, je veux aimer mes films et les spectateurs sont libres d’aimer ou pas ! »

Cannes : une projection éprouvante, entre fatigue et panique

Quand il évoque La Vie après Siham, la voix du réalisateur se charge d’émotion. « Pendant la projection à Cannes, j’ai pleuré. C’était dans la section ACID, il y avait quatre cents exploitants de salles. C’était le troisième jour, tout le monde était fatigué. »

Il se souvient d’une scène censée être comique : personne n’a ri. Aucune réaction. Aucune réaction jusqu’à la fin. « J’étais assis, et je commençais à paniquer. J’avais ouvert les portes de chez moi et j’y ai invité des inconnus, et je me disais que je ne voulais plus les voir chez moi. Je pleurais aussi parce que pendant dix ans, j’avais travaillé mon film, il était mon bébé et en même temps je sentais ma mère avec moi. Mais c’était fini, je perdais le contrôle de mon film. Je devais accepter que c’était fini : ma mère est morte et le film ne m’appartient plus. Je devais dire adieu à un process, comme si j’avais un enfant qui venait d’atteindre dix-huit ans et qu’il fallait le laisser vivre sa vie, et accepter qu’il allait prendre ses propres décisions. »

Les films de Youssef Chahine comme mémoire collective et refuge

Il en tire une leçon : « Si ton film réussit, tant mieux. Sinon, il faut comprendre les raisons de son échec et apprendre pour mieux faire ensuite. Mon premier court, que j’ai détesté, m’a appris beaucoup de choses. »

Il raconte ensuite comment est née l’idée d’utiliser des extraits des films de Youssef Chahine. « Je ne me rappelle plus exactement comment j’ai eu cette idée, mais j’ai compris que les films de Chahine font partie de notre mémoire collective. En les utilisant, je créais une connexion entre ma mère et les spectateurs. »

Pendant le montage, il réalise que montrer trop de photos de sa mère ne produirait pas l’effet espéré. « Les spectateurs ne la connaissent pas. Ces images ne les toucheraient pas. Mais tout le monde connaît les films de Chahine. Ils font partie de notre inconscient collectif et ces scènes créent un lien et expriment des émotions. »

Il se souvient d’une scène bouleversante : « Ma mère était très malade. Sa bouche était enflée, elle avait du mal à articuler. Elle m’a dit : Namir, tu avais dit que tu irais à Cannes un jour. Tu n’as encore fait aucun film qui y soit allé. Si un jour tu y vas, sache que je serai avec toi et que je te ferai un signe de la main. »

Cette scène, son monteur et lui l’ont revue plusieurs fois, mais elle était insoutenable. « Son visage était trop enflé. Je ne pouvais pas la montrer ainsi. J’ai remplacé cette séquence par des images de Chahine. Elles disaient la même chose, sans la montrer diminuée. »

Dépression, doute et nécessité d’une équipe qui croit au film

Mais La Vie après Siham n’a pas été un film facile à faire. « Après avoir commencé le tournage, j’ai fait une dépression pendant trois ans. J’ai cru que le film ne se ferait jamais. »

C’est son monteur qui l’a poussé à continuer. « Il m’a dit : il te faut un producteur et un scénariste qui croient en toi. » Namir rencontre alors une productrice passionnée, prête à défendre le projet. « Il faut quelqu’un qui ait du recul, qui comprenne ton film et qui te soutienne. »

Faire un film personnel, dit-il, demande de la force et de la patience. « Ce genre de cinéma est difficile, pas seulement pour des raisons artistiques, mais parce qu’il t’oblige à te confronter à toi-même. Il faut accepter d’être fragile. »

Un homme, sa caméra et une famille qui le prend pour un idiot

Le sujet du film, c’est celui d’un type qui, depuis toujours, filme sa famille, toujours, et sa famille le traite d’idiot. C’est comme si la caméra, depuis toujours, était sa mémoire. Ce film a été difficile à trouver. Il a fallu trouver le personnage principal et, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, ce n’est pas Siham, c’est Namir. C’est son histoire avec la caméra depuis de très longues années, avant même l’idée de ces films.

Au Caire, devant les étudiants, il parle de cette fragilité avec une franchise rare. « La Vie après Siham est un film douloureux, mais il est aussi plein de vie. Ce genre de sentiments, on passe souvent notre existence à essayer de les éviter. Le film m’a obligé à les affronter. »
Et il conclut simplement : « Filmer, c’est aimer. C’est comprendre. C’est dire adieu sans oublier. »

S’enraciner entre l’Égypte et la France, et transmettre cet héritage

À travers ses trois films, Namir Abdel Messeeh n’a cessé de creuser un même sillon : celui de la mémoire et de l’appartenance. En filmant son père, sa mère, sa famille égyptienne, son village, puis leur souvenir, il a voulu retenir ce qui risquait de s’effacer : les gestes, les voix, les visages, la langue d’un pays quitté mais jamais perdu. Son cinéma s’enracine dans cette Égypte intérieure, transmise par ses parents. Il la porte en lui, au plus profond de son être. Et il cherche à la préserver du temps, comme s’il craignait que ses racines se diluent.

Ce travail de mémoire est aussi une manière de se construire. Français par la naissance et par la vie, égyptien par le sang et par le cœur, il relie ces deux parts de lui-même pour en faire un lieu de passage : un pont entre deux histoires, deux imaginaires, deux façons d’exister. Il documente pour se souvenir, mais aussi pour ne pas rompre la chaîne – pour que le lien continue à vivre à travers les images.

Et lorsque La Vie après Siham referme ce long chapitre de deuil et de transmission, une autre question demeure, suspendue : cet héritage qu’il a sauvé, le transmettra-t-il à son tour ? Ses enfants poursuivront-ils cette œuvre de mémoire, ce dialogue ininterrompu entre les racines et le présent, entre l’Égypte et la France, entre la vie et ce qu’elle laisse ?

Neïla Driss

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Crise arbitrale en Ligue 1 : Les clubs passent à l’offensive et récusent plusieurs arbitres

Une réunion tenue lundi 24 novembre au siège de la Fédération tunisienne de football a réuni le ministre de la Jeunesse et des Sports, la FTF, la Direction nationale de l’arbitrage et les présidents des clubs de Ligue 1. L’objectif affiché était d’évaluer la première partie du championnat et d’améliorer la relation entre arbitres et clubs. Mais la rencontre a débouché sur une action inédite : la récusation collective de plusieurs arbitres par la majorité des équipes.

Tensions, rapport technique et revendications des clubs

Autour de la table, le ministre Sadok Mourali et le président de la FTF Moez Naciri ont insisté sur la nécessité d’une compétition plus sereine et transparente. Le superviseur de la DNA, Jamel Himoudi, a présenté un rapport détaillé sur les performances arbitrales, les statistiques de la phase aller et les outils de suivi mis en place pour améliorer les désignations et la communication.

Les représentants des clubs ont ensuite exposé remarques et griefs concernant la gestion des matchs, les critères de nomination, les contestations répétées et le manque de confiance dans certaines décisions. La FTF a décrit cet échange direct comme un moyen de réduire les tensions et de rétablir un climat de respect mutuel.

Réactions : une vague de récusations sans précédent

La réunion a pris un tournant inattendu lorsque douze des seize clubs ont transmis une liste d’arbitres dont ils refusent l’attribution pour leurs prochains matchs. Parmi les noms les plus rejetés figurent Houssem Boulaares, Mahrez Melki, Sadok Selmi, Oussama Ben Isaac et Amir Ayadi.

Seuls quatre clubs – AS Soliman, Olympique de Béja, ES Métlaoui et AS Marsa – n’ont récusé aucun officiel, adoptant une position présentée comme neutre ou prudente. Cette démarche collective illustre le climat d’hostilité croissant autour de l’arbitrage et la pression exercée sur les instances en charge des désignations.

Un championnat sous crispation permanente

Les polémiques arbitrales rythment la saison depuis le coup d’envoi, alimentées par l’introduction élargie de la VAR, des contestations publiques des présidents, et une méfiance installée entre clubs et instances. La FTF tente de restaurer la crédibilité du corps arbitral, tandis que les clubs réclament des garanties fermes, des explications systématiques et un processus de désignation qu’ils jugent plus équitable et lisible.

Les arbitres rejetés

  • AS Gabès : Houssem Boulaares, Mahrez Melki, Khalil Jarii,Nidhal Ben Letaief
  • Club africain : Khaled Gouider, Mahrez Malki
  • CA Bizertin : Achref Harakati, Mahmoud Ksia
  • CS Sfaxien : Naïm Hosni, Sadok Selmi, Oussama Ben Isaac, Houssem Boulaares
  • ES Sahel : Sadok Selmi, Oussama Ben Isaac, Houssem Boulaares, Amir Loucif
  • ES Tunis : Mahrez Melki, Amir Ayadi
  • ES Zarzis : Aymen Nasri
  • JS Kairouanaise : Oussama Ben Isaac, Amir Ayadi
  • JS Omrane : Houssem Boulaares, Sofiene Ouertani
  • Stade Tunisien : Houssem Boulaares, Sadok Selmi, Mahrez Melki
  • US Ben Guerdane : Houssem Boulaares, Aymen Nasri
  • US Monastirienne : Khaled Gouider, Houssem Boulaares, Achref Harakati

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Huile d’olive en Tunisie : Appel à encadrer les prix entre 6 et 10 dinars

Lors d’une intervention sur la radio nationale ce mercredi 26 novembre, Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne pour l’orientation du consommateur, a proposé l’instauration de tarifs encadrés pour l’huile d’olive.

Il recommande des prix allant de 9 à 10 dinars, et 6 dinars pour la qualité moyenne. Il a également dénoncé la flambée des prix et les pratiques spéculatives alimentées par une « ingénierie sociale planifiée ».

Proposition de prix différenciés

Lotfi Riahi a appelé à fixer des tarifs accessibles pour l’huile d’olive, produit emblématique et de consommation courante en Tunisie. Il plaide pour des prix encadrés entre 9 et 10 dinars pour les catégories supérieures et à 6 dinars pour les qualités moyennes.

Il demande parallèlement l’instauration d’un plafond clair pour les marges bénéficiaires, estimant que les hausses actuelles ne reflètent ni les coûts réels ni l’intérêt du consommateur. Il a notamment pointé la hausse observée dans plusieurs secteurs, citant en exemple celui de l’habillement.

Dénonciation des pratiques industrielles

Le président de l’Organisation a dénoncé l’utilisation de matières premières subventionnées revendues ensuite à des prix non régulés, qualifiant ces pratiques de préjudiciables et contraires à l’équité économique.

Il a évoqué un phénomène plus large : la montée de l’ingénierie sociale numérique, qu’il considère comme une forme de manipulation subtile influençant le comportement des citoyens. Selon lui, certaines flambées de prix sont le résultat d’une stratégie planifiée favorisant la spéculation et affaiblissant la capacité d’achat des consommateurs.

Tensions inflationnistes

La question des prix des produits de base demeure sensible dans un contexte marqué par l’érosion du pouvoir d’achat, l’irrégularité de l’offre, et des circuits de distribution souvent opaques.

L’huile d’olive, malgré une production nationale importante, connaît régulièrement des hausses tarifaires contestées. Les consommateurs réclament davantage de transparence, tandis que les acteurs du secteur invoquent les coûts, l’exportation et les variations de récolte.

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Météo en Tunisie : Froid hivernal, averses orageuses et risque de grêle

Un temps nettement plus froid s’installe ce mercredi avec des nuages denses et des pluies parfois fortes, surtout au Nord-Ouest. Des chutes de grêle sont possibles dans certaines zones exposées. Le vent se renforcera en fin de journée, rendant la mer très agitée au Nord.

Froid marqué, pluies orageuses et averses étendues

Selon les prévisions, le ciel sera chargé avec des averses localement orageuses sur les régions côtières du Nord-Ouest, avant de s’étendre dans l’après-midi au reste du Nord, puis plus faiblement vers le Centre et le Sud-Est.

Des épisodes de grêle restent probables par endroits, accentuant le caractère instable de la journée. Les températures poursuivent leur baisse, avec des maximales comprises entre 13 et 18°C et autour de 10°C sur les hauteurs de l’Ouest, où la sensation de froid sera renforcée.

Vent en renforcement

Le vent d’Ouest sera faible à modéré dans la matinée, puis gagnera en intensité près des côtes l’après-midi, avant de se renforcer davantage sur les hauteurs durant la nuit, avec des rafales pouvant atteindre 60 km/h. En mer, les conditions seront difficiles au Nord avec une houle marquée, tandis que les côtes Est connaîtront une agitation plus modérée mais persistante.

Cette dégradation intervient dans une phase saisonnière où les premières perturbations froides deviennent plus fréquentes.

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Concerts de Noël : Deux rendez-vous dans les églises de Tunis

Les traditionnels concerts de Noël sont à l’ordre du jour du mois de décembre. Deux concerts sont prévus par l’Archevêché.

Le premier concert aura lieu le 14 décembre à 15h en l’église Sainte Jeanne d’Arc et le deuxième concert est prévu pour le 21 décembre à 17h en la cathédrale de Tunis.

Nous y reviendrons !

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Sidi Bou Said : L’inscription sur la liste du patrimoine Unesco est pour bientôt

Le comité du patrimoine de l’Unesco devrait se réunir le 10 décembre à New Delhi en Inde. Plusieurs nouvelles inscriptions au patrimoine mondial de l’Unesco devraient être effectuées à cette occasion.

Toutefois, Sidi Bou Said devra attendre le mois de juin 2026 pour que le dossier soit étudié et probablement adopté.

Malgré la démarche  » urgente  » des autorités tunisiennes, le dossier Sidi Bou Said devra attendre encore un peu. Mais c’est en bonne voie !

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Propreté publique : Kaïs Saïed exige des mesures fermes contre les incivilités

Le président Kaïs Saïed a reçu, mardi 25 novembre au palais de Carthage, le ministre de l’Intérieur Khaled Nouri pour évoquer la situation des déchets dans les régions du pays. Le chef de l’État a dénoncé une accumulation qu’il juge anormale malgré les moyens mobilisés. Il a demandé l’application stricte de la loi contre les défaillances et les comportements inciviques.

Déchets, encombrements et manque d’exécution : le chef de l’État hausse le ton

Au cours de l’entretien, le président Saïed a appelé à intensifier les opérations de collecte des ordures dans toutes les régions, décrivant un paysage marqué par des amas persistants de déchets ménagers et de gravats. Il a fustigé « une absence d’exécution » alors que, selon lui, les moyens techniques et logistiques ont été fournis pour résoudre le problème.

Le chef de l’État a rappelé l’élan citoyen observé après l’élection présidentielle de 2019, lorsque des campagnes spontanées de nettoyage avaient été organisées dans plusieurs villes. Il a accusé des « lobbies » d’avoir tenté de saboter ces initiatives et d’alimenter aujourd’hui une dégradation voulue du cadre urbain. Selon Saïed, la restauration d’un espace public propre passe par une prise de conscience collective et par la détermination à refuser les comportements irrespectueux de l’environnement urbain.

Réactions et fermeté annoncée

Le président a ordonné que des mesures disciplinaires et judiciaires soient engagées contre les responsables jugés négligents. Il affirme que la loi devra être appliquée sans indulgence face aux incivilités, que ce soit pour les déchets domestiques ou pour les dépôts sauvages de matériaux de construction.

Le message adressé aux autorités locales et structures compétentes se veut clair : remettre de l’ordre, sanctionner les manquements et restaurer la propreté comme norme publique.

La gestion des déchets est un sujet récurrent dans plusieurs municipalités depuis des années, entre défaillances logistiques, grèves sectorielles, saturation de décharges et tensions politiques autour des responsabilités. L’appel de Saïed intervient dans un climat où l’état des rues et des quartiers est régulièrement dénoncé par les citoyens et où la question environnementale s’installe dans le débat public.

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La Poste tunisienne deviendra-t-elle une banque ? Le ministre clarifie

Le chantier de la transformation numérique ne se limite pas aux plateformes et aux services en ligne. Il touche aussi une institution qui reste, pour beaucoup de Tunisiens, la première porte d’accès à l’État : la Poste tunisienne.

Lors de la présentation du budget 2026 du ministère des Technologies de la communication devant les deux chambres réunies, le ministre SofianeHemissi a insisté sur un point : la modernisation du service postal est devenue une urgence nationale.

Selon le ministre, plus de 100 demandes d’ouverture de nouveaux bureaux de poste ont été déposées dans les régions. Une pression forte à laquelle la Poste n’arrive pas à répondre : chaque ouverture nécessite un local, des équipements, mais surtout… du personnel.

Or, l’institution souffre encore de la fermeture des recrutements depuis 2016, ce qui a creusé un déficit d’agents. Pour rattraper le retard, le ministère a lancé un concours pour 260 nouveaux agents, dont les résultats seront annoncés au premier trimestre 2026. Une autre session de recrutement est attendue la même année, couplée à un programme d’affectation d’agents provenant d’autres administrations.

Accélération sur les distributeurs automatiques

Autre volet sensible : les distributeurs automatiques de billets, souvent insuffisants voire absents dans plusieurs zones rurales.

Le ministre a annoncé qu’un appel d’offres a été lancé et que tous les distributeurs prévus seront installés « dans les deux prochains mois ». Une deuxième commande est déjà en préparation pour renforcer davantage le réseau.

Le cadre réglementaire du secteur évolue lui aussi. Le projet de nouveau statut du DAP (Office national de la Poste) a été transmis au conseil d’administration, qui a formulé plusieurs propositions. Le ministère étudie actuellement les ajustements à intégrer avant l’adoption finale du texte.

Sur la question de la banque postale ou la poste bancaire, Sofiane Hemissi a été clair : offrir des services bancaires via la Poste est crucial pour lutter contre l’exclusion financière, notamment dans les zones rurales.

Mais le ministre reconnaît un obstacle majeur : le cadre juridique actuel des établissements financiers ne permet pas le fonctionnement effectif d’une banque postale. Le dossier reste technique et encore en étude.

Si la digitalisation des services publics avance — portail unifié, procédures numériques, consulat digital, plateforme des projets publics — le ministre rappelle que les services en présentiel doivent être maintenus, car la Poste demeure un relais essentiel pour une grande partie de la population.

Réseaux et cybersécurité : l’autre front

Le ministère poursuit par ailleurs le recensement des zones non couvertes par les réseaux télécoms, avant d’imposer aux opérateurs d’honorer leurs obligations : “Pas de digitalisation sans couverture nationale”, insiste le ministre.

Il assure aussi que « les systèmes informatiques tunisiens sont sécurisés », répondant ainsi aux critiques récurrentes circulant sur les réseaux sociaux.

Au final, la Poste apparaît comme un pilier incontournable de cette transformation numérique : un service de proximité qu’il faut moderniser, rééquiper et renforcer en personnel pour éviter qu’il ne devienne le maillon faible de la transition digitale du pays.

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Tunisie : La facturation électronique élargie aux prestataires de services dès 2026

La ministre des Finances, Mechket Salama Khaldi, a annoncé que la Tunisie s’apprête à généraliser la facturation électronique aux prestataires de services dès 2026. Cette mesure, intégrée dans le chapitre 56 du projet de loi de finances, s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer la transparence fiscale et à améliorer la surveillance des transactions, notamment dans un secteur où l’ombre de l’évasion plane encore.

Avec plus de 310 000 opérateurs de services en Tunisie, les autorités estiment que l’extension du système électronique est devenue nécessaire. Le lancement du projet combinera la mise en place de l’infrastructure numérique et le recrutement de ressources humaines spécialisées pour garantir son efficacité. Pour elle, la facturation électronique permettra une meilleure traçabilité des revenus, renforçant ainsi la collecte de la TVA et limitant les pratiques fiscales frauduleuses.

À ce jour, seules certaines catégories de transactions étaient soumises à ce régime : les relations avec l’État, les collectivités locales, les établissements publics, ainsi que les ventes de médicaments et de carburant entre professionnels. En élargissant l’obligation aux prestataires de services, l’État veut assurer que les activités économiques les plus vastes soient correctement enregistrées.

Et les zones intérieures ?

Cependant, cette transition n’est pas sans défis : certains députés craignent que les prestataires situés dans les zones intérieures ne disposent pas des moyens technologiques nécessaires. Ils demandent un déploiement progressif et appelé à des campagnes de sensibilisation pour accompagner les acteurs concernés.

Face à ces inquiétudes, le ministère des Finances a défendu l’approche choisie, affirmant que le cadre légal existant est suffisamment robuste et que l’automatisation de la collecte de la TVA renforcera la confiance dans le système fiscal. En prolongement de la politique de numérisation de l’administration publique, le projet est considéré comme un pas décisif vers une gouvernance plus transparente et efficace.

Finalement, après débat au sein des commissions des finances des deux chambres, l’article 56 du projet de loi de finances 2026 a été adopté, marquant un tournant dans la digitalisation du secteur fiscal tunisien.

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Tunisie – Voiture exonérée pour tous : Les députés valident le principe

Plusieurs députés ayant participé mardi 25 novembre 2025 à la réunion conjointe des commissions des finances des deux chambres ont confirmé que la proposition d’un article additionnel au projet de loi de finances 2026 — celui accordant un avantage douanier pour l’importation d’un véhicule, connu sous le nom de « une voiture pour chaque citoyen » — a obtenu l’unanimité, rapporte Mosaique FM.

Selon les mêmes sources, le ministère avait déposé une version alternative, mais les élus ont insisté pour maintenir le texte initial.

L’été dernier, la commission des finances de l’Assemblée des représentants du peuple avait déjà reçu une proposition de loi visant à offrir aux Tunisiens résidant en Tunisie un avantage exceptionnel : importer ou acheter, une fois dans leur vie, un véhicule à son prix d’origine, sans droits de douane. Le député Mohamed Zied Maher, porteur du texte, avait alors détaillé les conditions.

Quels critères ?

Cet avantage serait accessible aux citoyens âgés de plus de 30 ans ou aux familles satisfaisant plusieurs critères, avec un plafond de revenus fixé à 18 fois le SMIG pour les couples et 12 fois pour les célibataires.

Les initiateurs du texte ont également proposé de donner la priorité aux familles dont un membre ascendant ou descendant vit avec un handicap, si celui-ci n’a pas déjà bénéficié du dispositif dédié aux voitures pour personnes en situation de handicap.

Autre condition : le véhicule ne devra pas dépasser dix ans d’âge, qu’il soit importé ou acheté chez un concessionnaire agréé en Tunisie.

Le député Zied Maher s’attend à ce que l’examen de ce projet de loi reprenne après la pause parlementaire, en parallèle des débats sur la loi de finances. Si le consensus se confirme, le dossier pourrait devenir l’un des sujets majeurs du prochain cycle budgétaire.

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Kais Saïed convoque et recadre fermement l’ambassadeur de l’UE

Le président de la République, Kaïs Saïed, a convoqué le 25 novembre au palais de Carthage Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, pour lui signifier un vif mécontentement.

Selon la présidence, cette convocation intervient en réaction à ce qu’elle considère comme un non-respect des règles diplomatiques et un dépassement des cadres de coopération institutionnelle.

Le chef de l’État a adressé à son interlocuteur une protestation jugée particulièrement ferme, dénonçant des initiatives ou des prises de contact effectuées en dehors des voies officielles. Pour Carthage, un ambassadeur accrédité auprès de l’État tunisien et de ses institutions est tenu de s’inscrire dans les usages diplomatiques établis, sans déroger aux canaux formels ni aux protocoles en vigueur.

Cette mise au point survient dans un contexte où les relations entre Tunis et Bruxelles oscillent entre coopération et crispations, notamment autour de dossiers migratoires, économiques et politiques. En rappelant les « limites » du rôle diplomatique, la présidence cherche à réaffirmer la souveraineté de l’État tunisien et à recadrer une relation jugée, par moments, intrusive.

Reste à savoir si cette démarche conduira à une réévaluation du dialogue bilatéral ou à une simple remise en ordre des pratiques diplomatiques. Pour l’heure, ni l’Union européenne ni sa délégation à Tunis n’ont officiellement réagi.

Taboubi à l’origine de la crise ?

Il est à rappeler que Perrone a rencontré lundi le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, selon un communiqué publié par la délégation de l’Union européenne à Tunis.

L’ambassadeur a exprimé son estime pour le rôle majeur joué par l’UGTT dans le soutien au dialogue social et au développement économique en Tunisie.

Selon le même communiqué, il a également réaffirmé sa disposition à poursuivre le dialogue avec l’UGTT et à continuer d’appuyer la Tunisie sur les plans social et économique, dans différents secteurs.

L’ambassadeur européen a précisé que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des 30 ans de l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne.

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CIFF 2025 – Un voyage à travers le jeu et la mise en scène : Conversation avec Hiam Abbass

L’après-midi tombait doucement sur l’enceinte de l’Opéra du Caire, où se déroule le Festival international du film du Caire (CIFF), lorsqu’Hiam Abbass s’est avancée sur la scène. Élégante, calme, d’une présence à la fois douce et assurée, elle imposait immédiatement cette force tranquille que l’on retrouve dans chacun de ses rôles. Il y avait dans ses gestes la maîtrise d’une comédienne, et dans sa voix cette profondeur qui capte l’attention et fait taire les bruits autour.

La rencontre, intitulée « Un voyage à travers le jeu et la mise en scène – Conversation avec Hiam Abbass », s’est tenue dans le cadre de la 46ᵉ édition du CIFF, organisée du 12 au 21 novembre 2025, et était modérée par Nahed Nasr. Quelques heures plus tard, le même jour, l’actrice palestinienne monterait sur scène pour recevoir la Pyramide d’Or en hommage à l’ensemble de sa carrière.

À cette occasion, le CIFF a également édité un ouvrage écrit par la critique Nahed Saleh, intitulé « Hiam Abbass – Cette femme-là et cette Palestinienne-ci : lecture du parcours d’une star entre art et identité », distribué à tous les festivaliers. Un titre qui résume admirablement le double regard que porte Hiam Abbass sur son parcours : celui de la femme et celui de la Palestinienne, indissociables l’un de l’autre.

Sa devise, qu’elle répète avec simplicité — « vouloir, c’est pouvoir » —, résonne à chaque étape de sa vie : du village de Galilée jusqu’à Hollywood, sans jamais rompre le lien avec le cinéma arabe ni avec la mémoire de la Palestine.

CIFF 2025
Hiam Abbass

Hiam Abbass, une actrice palestinienne au rayonnement international

Hiam Abbass est née en Palestine, dans un village de Galilée. Actrice palestinienne, elle s’est imposée au fil des décennies comme l’un des visages les plus marquants du cinéma arabe et international. Elle a tourné dans de nombreux pays arabes, mais aussi en Europe et aux États-Unis.

On l’a découverte dans des rôles qui ont fait date, notamment dans La fiancée syrienne (The Syrian Bride, Eran Riklis, 2004), Le visiteur (The Visitor, Tom McCarthy, 2007), Satin rouge (Raja Amari, 2002), Bab el Shams (Porte du soleil) (Youssry Nasrallah, 2004), Paradise Now (Hany Abu-Assad, 2005), Dégradé (Tarzan et Arab Nasser, 2015) et Gaza mon amour (Tarzan et Arab Nasser, 2020).

Dans le monde des séries, elle a conquis un nouveau public avec Succession (Jesse Armstrong, 2018–2023), fresque familiale et politique sur le pouvoir, où elle campe Marcia, figure à la fois discrète et déterminée. Elle apparaît également dans Ramy (Ramy Youssef, 2019–2023), plongeant dans l’univers d’une famille musulmane américaine et interrogeant les identités multiples.

Sur le grand écran, elle continue à lier son nom à la Palestine : elle joue dans Palestine 36, le film qui représente la Palestine aux Oscars 2026. Et sa propre histoire familiale se retrouve dans Bye Bye Tibériade (2023), très beau film réalisé par sa fille Lina Soualem, consacré au parcours de plusieurs femmes palestiniennes, entre exil, transmission et mémoire.

Hiam Abbass est aussi réalisatrice : elle a signé Inheritance (2012), long métrage tourné au sein de sa communauté en Galilée, et qui mêle fiction et mémoire familiale.

Cette position — entre cinéma arabe, cinéma européen, séries américaines et films palestiniens — donne à la conversation du Caire une profondeur particulière : c’est toute une vie d’actrice, construite loin des slogans mais au plus près des rôles, qui se dévoile.

Le rêve a commencé : le théâtre, le hakawati et la première « magie »

« Je ne sais pas où commencer », confie Hiam Abbass au début de la rencontre. Puis elle remonte le fil jusqu’à Jérusalem, où se trouvait le théâtre, et le hakawati – le conteur, comme elle le précise pour celles et ceux qui ne connaissent pas le mot arabe. Depuis l’enfance, dit-elle, elle sentait que l’art, l’expression artistique, lui convenaient parfaitement, sans savoir encore par quel biais.

Étudiante, elle découvre le théâtre. On lui confie le rôle d’une mère, alors que le jeune homme qui joue son fils a son âge. La situation prête presque à sourire, mais ce qui l’intéresse, ce n’est pas cette incongruité : c’est ce qui se passe à la fin de la pièce. Quand le rideau tombe, elle découvre que la salle est en larmes : des pères, des mères, des spectateurs bouleversés. Elle ressent alors « comme de la magie ». C’est comme si quelque chose était sorti d’elle pour atteindre le public.

C’est ce moment-là, explique-t-elle, qui lui révèle la puissance de l’interprétation : « Comment traduire cela en devenant adulte ? L’artiste peut faire parvenir plein de messages au public. » Ce qu’elle vient de vivre n’est pas seulement un succès de scène : c’est la découverte d’un langage qui passe par le corps, la voix, le regard, et qui touche directement les autres.

Un village sans théâtre ni cinéma, puis la rencontre avec Michel Khleifi

Elle revient ensuite à son village de Galilée : « J’ai vécu dans un village où il n’y avait ni théâtre, ni cinéma. » Rien ne prédisposait donc cette enfant palestinienne à devenir actrice. C’est à Jérusalem, lorsqu’elle commence à travailler au théâtre, qu’un horizon s’ouvre. Elle y est à moitié artiste, à moitié employée de bureau.

Michel Khleifi arrive dans ce contexte, un peu pessimiste, se souvenant qu’il n’y a pas d’infrastructures, pas de structures professionnelles dignes de ce nom. Il demande de l’aide. Elle accepte. Il l’engage d’abord comme secrétaire de production. Puis, un jour, il lui confie un petit rôle.

Elle découvre alors la caméra, comme elle avait découvert la scène. Et là encore, quelque chose en elle reconnaît ce territoire : elle ressent la même chose que la première fois au théâtre. Le même mouvement intérieur qui va vers le public, même si cette fois-ci il est derrière la caméra. Elle comprend que c’est le chemin qui l’attend.

CIFF 2025
Hiam Abbass

Quitter la Palestine pour respirer

Pourtant, Hiam Abbass insiste : elle n’a jamais rêvé de voyager pour « devenir actrice ». Elle a quitté son pays parce qu’elle avait besoin de respirer. « Il n’était pas facile pour une femme de s’épanouir en ces temps-là en Palestine », dit-elle. Politiquement, socialement, la société imposait des limites.

Elle raconte qu’elle avait imaginé fonder une école de cirque à Londres. L’idée, déjà, disait son désir d’inventer un espace de liberté, de jeu, de création. Mais une fois arrivée, elle comprend qu’elle a besoin d’autres expériences, de plus de liberté encore. Le voyage n’est pas un caprice : c’est la seule façon de continuer un parcours artistique qui, sur place, se heurtait à trop de barrières.

Elle le répétera plus tard, dans une formule très claire : elle n’est pas partie par « amour du monde occidental », mais parce qu’elle voulait poursuivre un chemin artistique qui, pour une femme de son époque en Palestine, était extrêmement difficile. Il lui fallait de l’air, des expériences nouvelles, des rôles impossibles à obtenir dans un pays alors très fermé.

Londres, Paris, la maternité et l’apprentissage d’une nouvelle langue

Après Londres, vient la France. « J’ai connu un homme à Londres, j’en ai été amoureuse, je l’ai épousé et je l’ai suivi à Paris pour vivre une histoire d’amour. Il est le père de mes deux filles. Je ne parlais pas un mot de français. »

À ce moment-là, son plus grand projet n’est pas un rôle, ni un film : « Mon plus grand projet à cette époque était de devenir maman. » Hiam assume pleinement ce choix. Elle veut consacrer du temps à la maternité, à ses filles, mais elle n’abandonne pas pour autant l’idée de continuer à grandir comme artiste.

Elle profite donc de cette période pour travailler sur elle-même, apprendre la langue, observer, écouter. Environ quatre ans après la naissance de Lina, elle commence à tourner en français. Entre-temps, sa deuxième fille, Mona, est née. Elle insiste sur ce point : sa vie familiale est une partie distincte de sa vie d’actrice, mais c’est une partie qui nourrit sa sensibilité, sa capacité à comprendre les personnages.

Apprendre une nouvelle langue, s’ancrer dans un autre pays, équilibrer vie personnelle et travail d’actrice : tout cela se fait sans éclat, sans discours héroïque, mais avec une persévérance continue.

Lina Soualem et Bye Bye Tibériade : faire le chemin inverse

La question se pose alors : comment réagit-on lorsqu’une fille, devenue cinéaste, demande à sa mère de revenir en Palestine pour un film ?

« Lina t’a demandé de faire le chemin inverse, de revenir en Palestine… » Hiam Abbass raconte que la décision n’a pas été facile à prendre. Lina cherchait ce qu’elle voulait dire avec ce film. La mère, elle, craignait que le projet ne se réduise à un documentaire sur sa propre vie.

Les discussions ont été nombreuses. Il fallait que Hiam comprenne que Lina ne voulait pas filmer « sa mère » comme unique sujet, mais raconter une histoire plus vaste, dans laquelle sa mère n’est qu’une pièce du puzzle, aux côtés de plusieurs femmes de la famille. Quatre femmes, quatre expériences personnelles, qui font toutes partie de la mémoire collective palestinienne.

« C’était donc un devoir pour moi de faire ce film, pour travailler la mémoire collective à travers une histoire personnelle », dit-elle. Bye Bye Tibériade, très beau film, devient ainsi non seulement un geste de cinéma, mais un geste de transmission : la fille filme la mère, mais aussi les femmes d’avant, les exils, les ruptures, les retours, les absences.

Une actrice palestinienne qui n’oublie pas le cinéma arabe

« Pourquoi avoir choisi de beaucoup travailler avec les Arabes, alors que tu avais une carrière internationale ? »

La réponse est limpide : « Si je suis palestinienne, donc arabe, comment oublier mon identité ? Il ne s’agissait pas de défendre une cause, mais c’est une partie de moi-même, de mon identité. » Elle a commencé en tant qu’actrice arabe avec le film Satin rouge de Raja Amari.

Elle raconte le travail que ce rôle exige : elle ne connaît pas le dialecte tunisien, il lui faut donc l’apprendre et le travailler jusqu’à rendre le personnage crédible à cent pour cent. « C’est du travail sérieux. Je n’aime pas ce qui est facile, au contraire, j’ai besoin de travailler, de me surpasser, de relever des défis. »

Lorsqu’on lui demande si elle a « voulu » avoir une carrière arabe ou si cela est venu par hasard, elle répond que ce n’est ni un plan de carrière ni un hasard total. Elle choisit en fonction de ce que le projet lui dit : la cause, les questions soulevées, les droits des femmes, la manière dont le personnage porte une responsabilité dans le récit.

Raja Amari, Dorra Bouchoucha et un film qui devait exister

Elle revient sur le trio formé par Raja Amari, Dorra Bouchoucha et elle autour de Satin rouge. « Nous étions trois, nous avons défié toutes les difficultés. C’était mon premier grand film, et mon premier grand rôle. »

Après la sortie du film, elle se souvient du déferlement de critiques, surtout morales, visant le sujet, le personnage, la liberté qu’il revendiquait. Mais elle insiste : ce film devait se faire et exister. C’est lui qui a relevé ses défis pour exister en tant qu’actrice, et c’est lui qui l’a fait connaître dans le monde arabe. Pour elle, c’est la première grande expérience filmique qui l’a installée dans le regard du public.

Cette aventure tunisienne en a ouvert d’autres. Avec la réalisatrice Moufida Tlatli, elle tourne Nadia et Sarra (2004), où elle interprète une mère confrontée à la liberté naissante de sa fille ; un film sensible sur la transmission et le passage de relais entre générations. Quelques années plus tard, elle retrouve Raja Amari et Dorra Bouchoucha pour Corps étranger (2016), une œuvre sur l’exil et la solitude, où elle incarne une femme déracinée vivant entre deux mondes. Deux collaborations portées, là encore, par des femmes de conviction, prolongeant le dialogue artistique et la fidélité à la parole féminine initiée avec Satin rouge.

Bab el Shams (La Porte du soleil) : un devoir envers la Nakba et la famille

À propos de Bab el Shams (La Porte du soleil) de Youssry Nasrallah, la voix de Hiam Abbass se fait plus grave. « J’ai de bonnes relations avec Youssry, et j’aime ce qu’il fait. Lorsqu’il m’a proposé La Porte du soleil, j’ai trouvé que ce film est un devoir pour nous, parce qu’il raconte la Nakba. »

Elle explique qu’en acceptant ce rôle, elle a eu le sentiment de rendre hommage à son grand-père maternel, qui a perdu sa terre, sa maison, sa vie telle qu’il la connaissait. Comme le personnage d’Om Younes, il a tout perdu. Il a perdu la raison après cette dépossession, puis il est mort. Jouer ce rôle, c’était, pour elle, assumer une partie de cette histoire et la faire exister sur l’écran.

Elle souligne que Youssry Nasrallah a su la « remplir » – faire remonter en elle des choses profondément enfouies – et les mettre au service d’un film qui est devenu très important pour la cause palestinienne, y compris à ce jour.

Le réalisateur, présent, témoigne à son tour. Il raconte qu’elle n’a pas travaillé seulement comme actrice, mais aussi comme une sorte d’assistante : elle aidait les acteurs, en particulier la Tunisienne Rim Turki, à adopter l’accent palestinien, elle corrigeait les inflexions, conseillait chacun. Il affirme que travailler avec elle, devant comme derrière la caméra, a été une véritable richesse, à la fois artistique et humaine.

Ne pas choisir un rôle par nationalité, mais par responsabilité

Interrogée sur sa manière de choisir ses rôles, Hiam Abbass décrit un double mouvement. D’abord, on vient la chercher : un réalisateur, une réalisatrice, un scénariste lui propose un projet. Ensuite, elle se pose deux questions : est-ce qu’elle peut incarner l’identité de ce personnage ? Est-ce qu’elle peut parler pour lui ?

Elle précise qu’elle n’a jamais accepté un rôle en fonction de l’étiquette nationale : égyptien, tunisien, français, américain… Ce qui l’intéresse, c’est le personnage et l’histoire, ce qu’ils portent. Elle ne veut pas « jouer pour jouer », mais « jouer pour faire parvenir un message », ou plutôt contribuer à poser des questions – qu’on y réponde ou non.

Elle insiste aussi sur la nature des œuvres qu’elle préfère : elle ne penche ni pour la facilité ni pour les récits trop simplifiés. La vie est complexe, dit-elle, et ce sont les rôles difficiles, les personnages composés, qui lui permettent de plonger dans les détails psychologiques et sociaux. Ce sont ces rôles-là qui construisent un nom, une trajectoire, et qui la poussent à se dépasser.

Pour elle, la fonction essentielle de l’artiste est là : sortir de la zone de confort, éclairer ce dont on ne parle pas, mettre en lumière ce qui est passé sous silence.

Travailler avec des réalisatrices arabes et soutenir les femmes

La modératrice lui rappelle qu’elle a travaillé avec de nombreuses réalisatrices arabes, y compris des débutantes. Elle répond simplement : « Je suis une femme, et si je ressens un lien avec un projet de femme, il est important de travailler avec les femmes. La femme arabe traverse une période difficile pour faire un film, et si je peux aider, je suis partante, mais bien sûr le projet doit me plaire et le personnage me convenir. »

Ce soutien n’est pas un slogan : il passe par la présence, l’écoute, la décision de s’engager dans des projets parfois fragiles en termes de financement, mais forts par leur nécessité artistique.

Les jeunes réalisateurs et le refus de faire passer l’argent en premier

Quand la conversation aborde son « devoir » envers la nouvelle génération, Hiam Abbass évoque les frères Tarzan et Arab Nasser. Elle raconte qu’elle a fait leur connaissance via Skype. Ils sont palestiniens, ont le même âge que sa fille. Elle ressent immédiatement une forme d’instinct maternel, mais aussi la conviction qu’ils ont quelque chose à dire, un angle de vue singulier.

Elle sait qu’ils n’ont pas de financements. « Mais je m’en fous », dit-elle. L’aspect financier n’est pas ce qui guide son choix. Ce qui compte, c’est la nécessité du film, la sincérité du regard, la dignité du projet. Elle se souvient qu’elle aussi, au début, était inconnue. Tous les jeunes, répète-t-elle, ont le droit de rêver et de réussir, et il faut les aider pour qu’à leur tour ils aident ceux qui viendront après eux.

Hiam tournera avec eux deux films, Dégradé et Gaza mon amour, qui a été diffusé en première arabe lors de la 42ᵉ édition du CIFF, où il remportera le Prix du meilleur film arabe et une mention spéciale du jury de la compétition internationale.

Elle évoque de la même manière sa collaboration avec Ramy Youssef qu’elle ne connaissait pas lorsqu’il lui propose de tourner un pilote. Il n’avait pas de budget. Elle accepte pourtant, parce qu’elle aime le projet, parce qu’elle sent qu’il porte quelque chose. Et elle sait, dès ce moment-là, qu’elle continuera avec lui.

Plus tard, en conclusion de la session, elle résume cette attitude en une idée simple : si elle aide les jeunes comédiens et cinéastes, c’est parce qu’elle considère que cette génération doit aller de l’avant et retenir en mémoire que tout le monde, un jour, a été aidé afin que le rêve du cinéma devienne possible.

CIFF 2025
Hiam Abbass

Avant et après le 7 octobre : rester palestinienne, quoi qu’il en coûte

« En tant qu’actrice palestinienne qui travaille à Hollywood, quelle est la différence entre l’avant et l’après 7 octobre ? »

Hiam Abbass remonte la question : « La question est : comment eux se comportent avec moi ? Je n’ai jamais caché d’où je viens, ce que je pense et les rôles que je joue. »

Elle affirme que le 7 octobre n’a rien changé, en apparence, dans sa vie quotidienne d’actrice : « C’est comme 1948, avec un génocide en plus. Ils essayent de détruire notre identité. » Elle rappelle qu’elle est arrivée comme actrice palestinienne et que cela ne plaît pas à tout le monde. Il est évident, dit-elle, que certains refusent de travailler avec elle pour cette raison. Sa conclusion est nette : « En tant que Palestinienne, tant pis pour eux. »

Ce refus de se renier, cette fidélité à son identité, traverse l’ensemble de son parcours, des premiers pas sur les planches de Jérusalem jusqu’aux séries américaines, en passant par les films arabes et les œuvres sur la Palestine.

Face au racisme : le rire comme arme et comme protection

On lui demande enfin : « Comment faites-vous avec les gens qui ont des préjugés racistes ? »

Sa réponse surprend par sa simplicité : « C’est très simple, je le prends avec le rire. Je montre que je ne suis pas touchée par les remarques racistes. Je suis plus forte. »

Elle décrit ensuite ce qui se passe en face : soit la personne persiste dans son racisme, et dans ce cas elle l’ignore, elle passe son chemin, elle ne donne ni temps ni énergie à cette violence. Soit la personne commence à réfléchir, à se remettre en question. Alors, dit-elle, il devient possible de parler, d’échanger, de « avancer ensemble ».

Là encore, on retrouve sa manière de faire : ne pas nier les blessures, mais refuser de se laisser définir par elles, et déplacer la conversation vers un endroit où l’on peut questionner, discuter, partager.

Une figure palestinienne majeure du cinéma, entre force et sensibilité

Dans la lumière de cette journée au Caire, Hiam Abbass ne se présentait pas comme une légende célébrée, mais comme une femme debout. Ce qui frappe chez elle, au-delà du talent et de la longévité, c’est la force tranquille avec laquelle elle tient le cap de sa vie et de ses convictions. Elle parle avec la même fermeté que douceur, avec une lucidité qui ne connaît ni peur ni calcul.

Sa présence impose le respect non par l’autorité, mais par la droiture. Elle n’a jamais cédé à la facilité : ni dans ses rôles, ni dans ses choix, ni dans sa manière d’assumer son identité. Hiam Abbass n’a pas seulement construit une carrière, elle a construit une cohérence : celle d’une femme qui agit avec cœur, avec principes, et qui continue, film après film, à interroger ce que signifie être libre, être juste, être soi.

Car au fond, c’est cela qui la distingue : cette alliance rare entre la rigueur et la tendresse, entre la pudeur et la parole franche. Dans chaque rôle qu’elle incarne, comme dans chaque réponse qu’elle donne, on perçoit une fidélité à elle-même, à ses racines, à une idée de dignité qui ne transige pas.

Hiam Abbass n’est pas seulement une actrice palestinienne qui a conquis le monde : elle est une conscience, une voix, une présence qui rappelle que la liberté n’a de sens que lorsqu’elle s’accompagne de vérité.

Neïla Driss

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Afrique-Europe : la Tunisie appelle à une mobilité légale et responsable

Lors de la septième Sommet Afrique-Europe, qui s’est tenu les 24 et 25 novembre en Angola, le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens de l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a réaffirmé la position de son pays en faveur d’une approche globale et multidimensionnelle de la migration. Selon lui, cette approche doit conjuguer les dimensions humanitaires, économiques, sociales et culturelles, tout en reposant sur la responsabilité partagée et l’équité, notamment face aux disparités de développement et aux inégalités entre le Nord et le Sud.

Dans son intervention lors de la session consacrée à « un avenir prospère et durable pour l’Afrique et l’Europe et le partenariat pour la migration et la mobilité », le ministre tunisien a appelé à accélérer la mise en œuvre de programmes de mobilité légale et circulaire entre les deux continents. Il a également proposé la création d’une plateforme commune entre l’Union africaine et l’Union européenne pour encourager l’investissement conjoint dans les pays d’origine des migrants.

Mohamed Ali Nafti a insisté sur le fait que l’avenir de l’Afrique et de l’Europe dépend de la capacité à établir des parcours de migration réguliers, transparents et attractifs, sans compromettre les ressources humaines des pays exportateurs de compétences. Il a souligné la nécessité de prévenir la fuite des cerveaux en mettant en place des partenariats solidaires et des mécanismes favorisant le retour des experts, tout en soutenant les systèmes nationaux d’enseignement supérieur, de formation professionnelle et d’apprentissage tout au long de la vie. Pour lui, « la migration peut devenir un moteur de développement et de richesse lorsque son organisation est sûre, légale et respectueuse de la dignité humaine ».

Co-travail avec l’Organisation internationale pour les migrations

Le ministre a également évoqué les défis posés par la migration irrégulière, soulignant que ce phénomène est alimenté par les réseaux de trafic et d’exploitation des êtres humains. Il a salué le co-travail avec l’Organisation internationale pour les migrations visant à créer de nouvelles opportunités et à mobiliser les ressources humaines pour investir au profit des migrants dans leurs pays d’origine.

Enfin, Mohamed Ali Nafti a rappelé l’engagement de la Tunisie envers le multilatéralisme et la nécessité de renouveler la coopération internationale dans un monde en profonde mutation, où les crises économiques, sécuritaires, environnementales et humanitaires se croisent. Il a plaidé pour la construction de systèmes plus justes et pour un changement de politique fondé sur l’humain comme moteur réel du développement, au service des générations présentes et futures.

La réunion a conduit à l’adoption d’une déclaration conjointe Afrique-Europe, qui fixe les grandes orientations et priorités de la coopération entre les deux continents pour les années à venir. Les engagements portent sur le renforcement du partenariat dans les domaines de la paix, de la sécurité, de la migration et du développement, ainsi que sur le soutien au multilatéralisme et à sa réforme pour assurer une représentation équitable de l’Afrique face aux défis communs des deux continents.

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Service militaire : Ruée remarquable des jeunes tunisiens en 2025

Le service militaire retrouve de l’intérêt chez les jeunes Tunisiens. Selon Mokhtar Zekraoui, représentant de la direction du recrutement et de la mobilisation au ministère de la Défense nationale, le nombre de candidats à la conscription a doublé en 2025 par rapport aux années 2022, 2023 et 2024.

Cette hausse, explique-t-il, résulte d’une prise de conscience grandissante chez les parents quant à l’importance de régulariser la situation de leurs enfants afin d’éviter les poursuites judiciaires, mais aussi du tournant communicationnel engagé par le ministère depuis 2024 pour sensibiliser le public à l’importance du devoir national.

Depuis le début de l’année, 40 000 jeunes ont déposé des dossiers de régularisation, un indicateur qualifié de très positif par le ministère.

Pour toucher les catégories les plus concernées, notamment les étudiants, la Défense a mené une campagne inédite : 1 200 affiches ont été placardées dans les universités pour informer sur les conditions de la conscription et les modalités de dépôt des dossiers.

Trois voies pour régulariser sa situation

Zekraoui rappelle que trois possibilités existent pour être en règle avec le service national :

  • Le report,
  • L’exemption,
  • La double nationalité (dans le cadre des accords conclus avec l’Algérie, la Turquie et la France).

Concernant le report, il est accordé notamment aux étudiants poursuivant leurs études sans interruption supérieure à un an, sans changement d’orientation et sans inscription en cours du soir. Il s’applique aussi en cas de frère actuellement en service militaire, pour des raisons de santé temporaire ou de situations de prise en charge familiale.

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Un géant français de l’électronique mise sur la Tunisie

Le secteur des industries électroniques en Tunisie s’apprête à franchir un nouveau palier. Le groupe français spécialisé dans la fabrication de cartes électroniques, installé à Borj El Ghazel (gouvernorat de Ben Arous), prévoit d’élargir ses activités pour intégrer pleinement l’industrie intelligente 5.0.

Ce projet d’envergure, qui devrait générer de nouveaux emplois et stimuler les exportations, a été au centre d’une réunion tenue mardi au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, entre la ministre Fatma Thabet Chiboub, le directeur général du groupe, Bruno Raco, et le directeur de la filiale tunisienne, Aymen Troudi.

La société implantée en Tunisie est une filiale du groupe international All Circuits, leader mondial du secteur électronique, présent sur cinq continents. Le groupe emploie près de 2 000 personnes dans le monde, dont 700 en Tunisie, un effectif appelé à augmenter avec le lancement du nouveau projet de développement.

L’industrie tunisienne face au défi 5.0

Pour le ministère, ce projet confirme l’attractivité croissante de la Tunisie pour les investissements à haute valeur technologique. Fatma Thabet Chiboub a réaffirmé la volonté de l’État de renforcer le secteur électronique, de soutenir les entreprises innovantes et de lever les obstacles susceptibles de freiner les investisseurs.

Elle a également souligné que ce type de projets contribue directement à la montée en gamme de l’industrie tunisienne, en orientant le pays vers des activités à forte intensité de technologie et de savoir-faire.

Le ministère finalise par ailleurs un pacte pour la compétitivité du secteur des industries électroniques, attendu pour adoption durant le premier trimestre 2026. Ce document stratégique fixe les grandes orientations du secteur à l’horizon 2030, avec comme objectifs : attirer davantage d’investissements, renforcer l’innovation, améliorer la qualité de la production et intégrer profondément la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales.

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Tunisie : Le cap des 10 millions de touristes franchi

La Tunisie confirme son regain touristique en 2025. Selon les derniers indicateurs du ministère du Tourisme, le pays a accueilli 10,033 millions de visiteurs entre le 1er janvier et le 20 novembre, soit une progression notable de 10,3 % par rapport à la même période de 2024.

Cette dynamique se reflète également sur les recettes. Durant les neuf premiers mois de l’année, les revenus touristiques ont atteint près de 7 milliards de dinars, contre 6,715 milliards un an plus tôt, soit une hausse de 8,3 %.

Les marchés européens en force

Plusieurs marchés traditionnels affichent une progression remarquable. Le marché britannique se distingue particulièrement : 415 000 touristes ont visité la Tunisie, un bond de 40,1 % par rapport à 2024. Les arrivées françaises atteignent 1,070 million, en hausse de 6,4 %.

L’Italie et le Canada poursuivent également leur croissance : +8,6 % pour le marché italien (147 531 touristes) et +11 % pour le marché canadien (34 985 touristes).

La stratégie du ministère visant à diversifier les sources de visiteurs commence à porter ses fruits. Les arrivées en provenance de Chine enregistrent une progression de 18,6 %, atteignant 24 268 touristes. D’autres marchés émergents sont également ciblés, notamment les pays du Golfe, via des campagnes promotionnelles dédiées.

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Équipe nationale : Sami Trabelsi explique ses choix

Dans un entretien accordé à l’agence TAP, le sélectionneur national Sami Trabelsi a défendu la liste convoquée pour la Coupe arabe au Qatar, affirmant que l’encadrement technique a retenu les joueurs les plus prêts, tout en révélant que l’absence du jeune Fadi Tayachi est due à une blessure. Il a également justifié la priorité accordée à Hazem Mastouri et Firas Chaouat par rapport à Seifeddine Jaziri.

Sélection, blessures et hiérarchie sportive

Sami Trabelsi a souligné que le staff technique reste le plus à même d’évaluer l’état de forme réel des joueurs et leur capacité à apporter une valeur ajoutée à la sélection nationale. Selon lui, la liste retenue couvre les besoins de l’équipe à tous les postes, même si plusieurs joueurs se sont illustrés lors de la dernière journée du championnat.

Il a indiqué que Fadi Tayachi, révélation de la Coupe du monde U17, aurait pu faire partie du groupe mais que sa blessure a empêché son intégration pour ce rassemblement.

Concernant les gardiens, Trabelsi a rappelé que Aymen Dahman, Béchir Ben Saïd et Noureddine Farhati ont été sélectionnés en raison de leur niveau confirmé, soulignant qu’il n’était pas envisageable d’écarter l’un d’eux ni d’élargir le groupe, malgré les performances remarquées de Sabri Ben Hassan avec l’Étoile du Sahel.

Le cas Jaziri et la concurrence en attaque

Interrogé sur l’absence du buteur de Zamalek, Seifeddine Jaziri, le sélectionneur a reconnu que ce dernier a souvent été performant en sélection, mais que l’état de forme actuel de Hazem Mastouri et Firas Chaouat justifie leur maintien sans élargir le poste à trois joueurs occupant la même fonction offensive.

Trabelsi a expliqué que plusieurs internationaux rejoindront le groupe au Qatar à des dates différentes en raison de leurs engagements en club, citant notamment les joueurs de l’Espérance, ainsi que Oussama Haddadi, Mohamed Ali Ben Romdhane et Mohamed Haj Mahmoud, dont le club n’a accepté la libération qu’après le premier match.

Le dossier Khalil Ayari

Au sujet de Khalil Ayari, attaquant du Paris Saint-Germain, Trabelsi a précisé qu’un accord a été trouvé avec le club parisien pour qu’il poursuive sa présence à Paris, cette période étant décisive pour déterminer son avenir – maintien au PSG ou départ en prêt. Par conséquent, ses intérêts sportifs exigeaient de ne pas rejoindre la sélection pour ce regroupement.

Les échéances à venir

  • Coupe arabe – Qatar (1er au 18 décembre 2025)

Groupe A : Tunisie – Qatar – vainqueur Libye / Palestine – vainqueur Syrie / Soudan du Sud

  • Coupe d’Afrique des Nations – Maroc (21 décembre 2025 au 18 janvier 2026)

Groupe C : Tunisie – Nigeria – Tanzanie – Ouganda

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Escroquerie électronique : Mandat de dépôt contre des agents d’une institution financière publique

Cinq personnes, dont des cadres et agents d’une institution financière publique, ont été placées en détention provisoire dans une affaire de fraude en ligne ayant ciblé plusieurs victimes.

L’enquête révèle un réseau sophistiqué ayant détourné près de trois millions de dinars à travers des méthodes d’usurpation, de manipulation et d’extorsion numérique, rapporte Mosaique fm. Les autorités judiciaires poursuivent les investigations et recherchent un sixième suspect en fuite.

Un réseau organisé au sein d’une institution publique

Le pôle d’enquête économique et financière de la police judiciaire au Bardo a été saisi après des plaintes déposées par des citoyens victimes de fraudes électroniques. Les investigations ont permis de découvrir que des employés d’une institution financière publique participaient directement aux opérations, en exploitant des données confidentielles et en délivrant illégalement des cartes de retrait postal au nom des victimes.

Le réseau procédait ensuite à contacter d’autres personnes en les persuadant qu’elles avaient gagné des cadeaux de valeur provenant de l’étranger, les incitant à payer prétendument des frais de douane via ces mêmes cartes piratées.

Méthodes d’arnaque multiples et ciblées

Les escrocs utilisaient également un autre scénario : contacter des victimes en prétendant que leurs proches avaient été arrêtés et exiger le transfert d’argent, au bénéfice de faux avocats chargés de les défendre.

Selon les éléments du dossier, les opérations frauduleuses se sont étalées sur deux ans, générant pour le réseau plus de trois millions de dinars, sans que les victimes ne réalisent l’origine réelle des prélèvements.

Décisions judiciaires et poursuite des recherches

À l’issue de l’audition des suspects, le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis a émis cinq mandats de dépôt dont trois visant des agents et cadres de l’institution financière publique et ordonné la mise en recherche d’un autre agent impliqué.

L’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels complices, la chaîne des responsabilités internes, ainsi que l’étendue des données compromises.

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