Santé : Comment la Tunisie diversifie ses partenariats internationaux
La rencontre tenue le 22 décembre 2025 entre le ministre tunisien de la Santé et l’ambassadeur des États-Unis à Tunis s’inscrit dans une dynamique plus large de recomposition des coopérations sanitaires internationales de la Tunisie. Les échanges ont porté sur des axes désormais centraux dans les politiques de santé contemporaines : numérisation des systèmes, intelligence artificielle, formation des ressources humaines, recherche scientifique, surveillance épidémiologique selon l’approche One Health, ainsi que l’investissement dans le secteur médical.
Ces partenariats récents ne résument toutefois pas l’ensemble de la coopération sanitaire internationale de la Tunisie, qui s’est historiquement appuyée sur d’autres pays et institutions. Ils traduisent en revanche une nouvelle phase, marquée par des projets plus structurants, technologiquement avancés et inscrits dans des logiques de long terme.
États-Unis : santé numérique, formation et équipements
La coopération sanitaire tuniso-américaine ne constitue pas un fait nouveau. Ces dernières années, elle s’est matérialisée par des programmes de formation médicale, des dons d’équipements spécialisés et un appui à des structures universitaires et hospitalières. En 2025, l’ambassade des États-Unis a notamment soutenu le Centre de recherche et de simulation médicale de Sfax à travers une dotation d’équipements destinés à la formation pratique des professionnels de santé.
Les discussions actuelles marquent une évolution vers des projets à plus forte intensité technologique, axés sur la numérisation du système de santé, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la surveillance épidémiologique et l’optimisation des parcours de soins. Cette orientation élargit le champ du partenariat tuniso-américain, traditionnellement associé à d’autres secteurs, et souligne une diversification progressive des priorités de coopération.
Corée du Sud : première néphrectomie assistée par robot en Tunisie
La coopération avec la Corée du Sud s’inscrit dans un registre plus ciblé, centré sur la technologie médicale avancée. Le 16 décembre 2025, une équipe de l’hôpital universitaire Charles-Nicolle de Tunis a réalisé la première néphrectomie assistée par robot jamais pratiquée en Tunisie, marquant une étape symbolique dans l’introduction de la chirurgie robotique dans le pays.
Cette intervention, réalisée avec l’appui d’experts sud-coréens, s’inscrit dans un programme plus large de transfert de compétences, incluant la formation de chirurgiens tunisiens, l’accompagnement technique et le développement de la chirurgie mini-invasive. Elle positionne la coopération tuniso-coréenne dans une logique d’expertise et de montée en gamme technologique plutôt que dans des investissements infrastructurels lourds.
Arabie saoudite : l’hôpital universitaire Roi Salman à Kairouan
Parallèlement, l’Arabie saoudite est engagée dans l’un des projets hospitaliers les plus structurants du centre du pays : le Centre hospitalier universitaire Roi Salman Ben Abdelaziz à Kairouan. Financé en grande partie par le Fonds saoudien pour le développement, ce projet prévoit la construction d’un hôpital universitaire de grande capacité destiné à renforcer l’offre de soins spécialisés et la formation médicale dans la région.
Avec un impact territorial marqué, ce projet s’inscrit dans une logique d’infrastructure lourde et constitue l’un des principaux investissements étrangers dans le secteur public de la santé en Tunisie.
Chine : projets hospitaliers intégrés et coopération médicale
La Chine demeure également un acteur actif dans le paysage sanitaire tunisien. La coopération tuniso-chinoise couvre plusieurs domaines, allant de l’appui hospitalier à la formation, en passant par des projets de pôles médicaux intégrés, notamment à Kairouan. Ces initiatives visent à combiner soins, enseignement médical et recherche, dans une approche de long terme fondée sur des partenariats institutionnels et des infrastructures structurantes.
Les partenariats sanitaires engagés par la Tunisie dessinent une coopération internationale de plus en plus différenciée : les États-Unis accompagnent la modernisation des systèmes, la formation et le numérique, la Corée du Sud intervient sur des technologies médicales de pointe comme la chirurgie robotique, tandis que l’Arabie saoudite et la Chine se positionnent sur des investissements structurels lourds. La rencontre tuniso-américaine de décembre 2025 s’inscrit ainsi dans une dynamique déjà engagée, marquée par la superposition et la complémentarité des coopérations étrangères dans le secteur de la santé.
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