On le sait depuis qu’Israël existe, la signature d’accords de cessez-le-feu avec ce pays, est une sinistre plaisanterie. L’entité sioniste, depuis sa création, a toujours utilisé la guerre pour s’approprier les terres de ses voisins, et les accords de paix pour consolider ses acquisitions par la force et mettre la main sur d’autres terres sous forme d’extension des colonies existantes et de création de nouvelles. L’histoire retiendra que les accords d’Oslo sont l’un des pires pièges dans lequel sont tombés les Palestiniens.
Il en est de même des accords de cessez-le-feu qu’Israël signe avec ses voisins, accords qu’il viole systématiquement. Les parties palestiniennes ou libanaises qui ont signé de multiples accords de cessez-le-feu avec l’Etat sioniste savent pertinemment que celui-ci ne les respectera pas. Mais elles les signent quand même parce que la pression militaire d’Israël ne leur laisse guère le choix.
L’exemple le plus récent est l’accord signé en grande pompe à Charm el Cheikh en présence de 20 chefs d’Etat et de gouvernement. Les génocidaires de Tel-Aviv ont repris dès le lendemain les bombardements sous les prétextes ridicules que le Hamas n’a pas livré tous les cadavres des otages morts et qu’il refuse encore de rendre les armes…
Mais l’exemple le plus édifiant est celui du Liban. Depuis l’invasion de 1982 par Sharon, des dizaines de cessez-le-feu ont été signés entre l’entité sioniste et la résistance libanaise qu’Israël, profitant de sa force aérienne et de la faiblesse de défenses anti-aériennes du Liban, a toujours violés.
Le dernier accord de cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024 a été violé près de 6000 fois par Israël qui continue de tuer quasi-quotidiennement des citoyens libanais et de détruire leur maison. Sans parler de l’annexion de cinq régions du Liban d’où il était censé se retirer complètement selon l’accord.
Pourtant l’exécution de cet accord est « garantie » par les Etats-Unis et la France qui n’ont pas dénoncé une seule fois les 6000 violations. Les qualifiant tout au plus d’ « opérations antiterroristes visant à désarmer le Hezbollah ».
Le Hezbollah, fortement affaibli par la décapitation de sa hiérarchie et la violence des bombardements israéliens, se trouve dans un état d’impuissance telle qu’il se contente de pointer des doigts accusateurs vers les dirigeants libanais qui « reçoivent les ordres de Washington ».
Les accusations de Hezbollah sont loin d’être infondées quand on voit le nombre de navettes effectuées par Tom Barrack, l’envoyé de Trump au Liban et en Syrie. Le même Barrack qui, dans une conférence de presse à Beyrouth, s’adressa aux journalistes libanais en ces termes : « Si vous n’arrêtez pas de vous comporter comme des animaux, je quitterai les lieux. » A part les journalistes qui ont exprimé leur grande indignation, aucun responsable de l’Etat libanais n’a osé dénoncer l’arrogance et l’impudence de l’envoyé spécial américain.
Mais l’impudence et l’arrogance de Tom Barrack vis-à-vis des journalistes libanais ne sont rien en comparaison de ce qu’il vient de déclarer concernant le déchainement démoniaque des génocidaires de Tel-Aviv dans la région et du peu de cas qu’ils font du tracé des frontières : « Israël ira où il veut, quand il veut et fera ce qu’il veut pour protéger ses citoyens et ses frontières afin que le 7 octobre ne se reproduise jamais », dit-il!
Si l’Amérique n’est capable de produire que des « diplomates » de cet acabit, la paix dans la région continuera d’être un vœu pieux pour la région en général et pour les voisins immédiats d’Israël en particulier.
Il va sans dire que Tom Barrack n’est pas un décideur, mais un simple rouage dans le système, un pion chargé de délivrer partout où il va le message de l’Etat profond américain et du Lobby sioniste. Pour ces vrais décideurs de la politique étrangère américaine, quiconque parle de génocide à Gaza est un antisémite. Quiconque résiste à l’expansionnisme territorial et au colonialisme israéliens est un terroriste. Et Israël n’attaque pas ses voisins et ne viole pas les cessez-le-feu, mais combat le terrorisme.
Ce sont ces absurdités tragiques qui constituent la base de la politique américaine dans la région et continuent de provoquer les malheurs aux proportions bibliques de ses peuples.
Cependant, une lueur d’espoir pointe progressivement dans l’horizon noir du Moyen-Orient. De nombreux sondages aux Etats-Unis montrent un changement significatif et assidu dans l’attitude de l’opinion publique américaine. En effet, la majorité des démocrates se sont détournés d’Israël et soutiennent le peuple palestinien et sa légitime lutte pour la liberté. L’un des sondages les plus révélateurs a été réalisé par l’Institut Gallup en mars 2025. Il a révélé que 59 % des électeurs démocrates se disent davantage solidaires des Palestiniens; tandis que seulement 21 % se disent solidaires d’Israël.
Un fait particulièrement préoccupant pour Israël est l’érosion de sa base de soutien : les jeunes dans les milieux évangélistes et, plus largement, au sein de parti républicain ne cachent plus leur choc face aux horreurs commises par Israël avec le soutien de leur pays. Les sondages ont révélé un important changement d’attitude envers Israël, notamment parmi les jeunes électeurs républicains. Une enquête menée par le ‘’Critical Issues Poll’’ de l’Université du Maryland en août 2025 a révélé que seulement 24 % des électeurs républicains âgés de 18 à 34 ans déclaraient sympathiser davantage avec les Israéliens qu’avec les Palestiniens.
Une lueur d’espoir qu’Israël et ses agents dans l’Etat profond américain, le Lobby israélien et le Main Stream Media des deux côtés de l’Atlantique tentent désespérément, mais vainement, d’éteindre.
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