Le secrétaire général adjoint pour le Moyen-Orient de l’ONU, le Tunisien Khaled Khiari, exhorte le Conseil de sécurité à pousser en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la libération de tous les otages, avertissant que la guerre est devenue « un cauchemar d’une ampleur historique » et qu’« il est grand temps » de mettre fin aux combats et de permettre le retour des otages.
Il a déclaré aux ministres et aux ambassadeurs que les discussions en cours doivent aboutir à une fin permanente des hostilités, à l’entrée sans enclave de l’aide humanitaire, ainsi qu’au début de la reconstruction et du redressement.
Au passage, il a dressé un tableau extrêmement sombre de la situation sur le terrain, citant l’intensification des opérations militaires israéliennes, notamment à Deir Al-Balah, entraînant de nouveaux déplacements massifs.
Des locaux de l’ONU ont également été touchés, entravant les opérations humanitaires et aggravant une situation déjà catastrophique.
Le bilan humanitaire s’aggrave
Selon les chiffres des autorités sanitaires locales, au moins 1 891 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 30 juin, dont 294 auraient été tués en tentant de récupérer de l’aide près de points de distribution militarisés.
Les ordres d’évacuation continuent de provoquer des déplacements répétés, tandis que l’insécurité alimentaire et la malnutrition s’aggravent, malgré une légère augmentation de l’entrée de l’aide humanitaire.
Côté israélien, 13 soldats ont été tués durant la même période. Les groupes armés palestiniens poursuivent des tirs sporadiques de roquettes vers Israël. Selon des sources israéliennes, 50 otages – dont 28 seraient morts – sont toujours détenus par le Hamas et d’autres groupes.
Lieux de culte frappés
Dans son discours, M. Khiari a également souligné les préoccupations croissantes concernant les victimes civiles et les attaques contre des sites protégés.
Il a par ailleurs condamné une frappe survenue le 17 juillet contre l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza, qui a tué trois personnes et en a blessé plusieurs autres. La frappe a forcé l’évacuation d’environ 600 Palestiniens, dont des enfants et des personnes handicapées, qui y avaient trouvé refuge.
Le bureau du Premier ministre israélien a exprimé ses regrets, qualifiant la frappe de « tir égaré » et a annoncé l’ouverture d’une enquête, selon M. Khiari.
Graves pénuries de carburant
Depuis le 9 juillet, Israël a autorisé des livraisons limitées de carburant via le point de passage de Kerem Shalom/Karim Abu Salem après 130 jours de blocus total.
Cependant, la quantité autorisée est « une infime partie de ce qui est nécessaire pour faire fonctionner les services vitaux à Gaza, où presque tous les aspects de la vie dépendent du carburant », a averti M. Khiari.
Cisjordanie occupée
Concernant la Cisjordanie occupée, M. Khiari a fait état de niveaux de violence élevés, notamment des opérations militaires israéliennes meurtrières, des attaques de colons contre des Palestiniens et des représailles palestiniennes contre des Israéliens.
Il a également souligné que l’Autorité palestinienne traverse une grave crise budgétaire, avec 2,7 milliards de dollars de recettes douanières retenues, l’empêchant de payer les salaires et d’assurer les services de base.
« Si elle n’est pas traitée de toute urgence, la dégradation de la situation budgétaire et institutionnelle de l’Autorité palestinienne pourrait avoir des conséquences catastrophiques, compromettant les progrès réalisés depuis des années dans la construction des institutions palestiniennes », a-t-il mis en garde, appelant à un soutien international immédiat.
L’article Khaled Khiari (SG adjoint de l’ONU) : impératif d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.