Un festival de buts et du suspense jusqu’au bout : les Étoilés gagnent en déplacement et s’installent confortablement à la troisième place.

Sans round d’observation, les deux protagonistes sont entrés dans le vif du sujet. On jouait à peine la 11’ quand Anouar Jouini est bousculé par Chérif Camara en pleine surface de réparation. Après recours à la VAR, le penalty est confirmé. Tiré par Jouini, le penalty est arrêté par le gardien de but étoilé, Raed Gazzeh (14’).

L’arrêt de Gazzeh a boosté ses camarades. La machine étoilée n’avait qu’à commencer à carburer. Ghedamsi, auteur d’un contrôle orienté, a vu sa frappe déviée en corner par Jeridi (16’). Quelques minutes après, Chawat a raté un but tout fait, quand, servi sur un plateau par Chamakhi, tire lamentablement et sa balle est interceptée facilement par la défense gafsienne (29’). 

Trois minutes après, un autre malheur allait frapper les Gafsiens après le penalty raté par Jouini : dernier défenseur, Seddik Mejri a commis l’irréparable en fauchant Yassine Chamakhi. Sans hésitation, Mehrez Melki brande un carton rouge à Mejri (32’). 

Et ce n’est pas fini pour les Gafsiens. La donne allait changer à la 35’ à la faveur de leur hôte quand, sur un coup franc direct bien botté, Ghofrane Naouali loge directement dans les filets d’un Rami Jeridi, impuissant. 

Dans le temps additionnel de la période initiale, Rami Jeridi, auteur d’une jolie parade, efface un but tout fait en déviant in extremis en corner la frappe de Ben Choug, servi par Chamakhi suite à un contre rapide (45’+3). Les Etoilés allaient en rester là, rejoignant les vestiaires pour la pause mi-temps avec un petit mais précieux avantage. 

Ils n’ont pas lâché prise…

La deuxième mi-temps allait être aussi intéressante à suivre que la période initiale. D’ailleurs, ce ne sont pas les buts qui ont manqué lors de cette deuxième mi-temps. A la 56’, Ghedamsi ouvre une brèche en centrant de la droite pour Raki Aouani qui dribble un défenseur adverse avant d’adresser un tir qui laisse Jeridi sans voix. 

Dix minutes après, la donne a encore une fois changé pour les Etoilés : Ghedamsi, encore à la manœuvre, centre pour Chawat qui reprend directement dans les filets (66’).

Et alors qu’on croyait les hommes de Mohamed Mkacher bien partis pour remporter une large victoire, les locaux se sont montrés accrocheurs en fin de match. A la 79’, Amir Omrani réduit le score d’un tir croisé à ras de terre. Puis, dans le temps additionnel, Houssem Ben Ali touche la balle de la main en pleine surface de réparation alors qu’il était en duel avec Horchani. L’arbitre siffle un penalty, transformé par Haythem Ben Mbarek (90’+5).

La victoire remportée hier permet à l’ESS de consolider sa troisième place au peloton de tête. Pour les Gafsiens, ils ont eu le mérite de réagir en fin de match. Une réaction tardive et la défaite n’arrange pas leurs affaires. 

EGSG : Jridi, Horchani, Jebali, Mejri, Chebbi, Ben Chaieb, Mhamdi (Omrani 62’), Ajmni (Barbati 62’), Ben Mbarek, Jouini et Ben Hessine (Traoré 62’). 

ESS : Gazzeh, Camara, Dagdoug, Ghedamsi, Naouali, Gbo, Chouchane (Karoui 58’), Ben Choug (Abid 77’), Aouani (Souissi 77’), Chawat et Chamakhi (Ben Ali 89’). 

Maher Kanzari, qui a opté dès le départ pour un jeu offensif, n’a pas hésité à titulariser Jabri et Guenichi, à même de jouer avec deux avant-centres avec l’entrée de Rodrigues. Le coach “sang et or” a pris aussi le risque d’aligner Tougaï. Une décision prise une heure avant le coup d’envoi du match.

Comme entraîneur, Maher Kanzari a remporté dimanche sa quatrième victoire en autant de derbies disputés. Le coach “sang et or”, dont le retour à l’Espérance 12 ans après, n’a pas été du goût de tout le monde, savait qu’une victoire au derby allait faire pencher la balance en sa faveur : “De toute manière, on ne peut pas plaire à tout le monde et ce n’est pas propre au football.”, telle a été la réponse de l’entraîneur “sang et or” à ses détracteurs quand il a été interrogé par les journalistes à la conférence de presse d’après-match. 

Certes, on ne peut pas faire l’unanimité autour de sa personne, mais en technicien chevronné, Kanzari était conscient de l’impact du résultat du derby sur son avenir proche à la tête de l’Espérance au moment d’entrer sur la pelouse de l’Olympique de Radès. Il fallait qu’il joue les bonnes cartes. 

Prise de risques 

Le plus gros risque que Maher Kanzari a pris dimanche, c’est d’avoir accepté de faire jouer Mohamed Amine Tougaï qui a insisté pour disputer le derby. Une heure avant le coup d’envoi du match, le staff médical a donné son feu vert, même si le joueur ne faisait pas partie des premiers choix. La titularisation de Tougaï a, certes, permis d’aligner la composition classique de la défense, c’est lui qui a été à l’origine du penalty de l’égalisation du Club Africain, transformé par Labidi, quand il a fauché Khadhraoui en pleine surface de réparation. C’était le seul péché de Tougaï. 

Le coach “sang et or” s’est montré audacieux dans ses choix en faisant confiance aux jeunes Achraf Jabri et Khalil Guenichi, leur permettant de disputer entièrement le match du derby. Les deux jeunes joueurs lui ont renvoyé l’ascenseur par leur application tactique. D’abord, Guenichi qui a rempli parfaitement son rôle de milieu défensif, ce qui a libéré Chiheb Jebali, auteur de la passe décisive qui a permis à Hamza Jelassi d’ouvrir la marque. En apportant de l’assurance sur le plan défensif, Guenichi a permis à l’équipe de maîtriser l’entrejeu. 

Quant à Achraf Jabri, il a tué le match dans le temps additionnel quand il a reçu une longue passe en profondeur de Ben Hmida avant d’opérer un slalom et lober le portier clubiste. Jabri a eu aussi le mérite de ne pas piétiner sur les pieds de Rodrigues quand ce dernier a été incorporé à ses côtés à la pointe de l’attaque. Cela fait un bon moment, d’ailleurs, qu’on n’a pas vu l’Espérance jouer avec deux attaquants de pointe.

Le mérite de Kanzari c’est de l’avoir fait, mais aussi d’avoir privilégié Jabri au départ alors que la cohésion est meilleure entre Rodrigues et Sasse. Bref, l’audace de Maher Kanzari et l’application tactique de ses joueurs ont permis à l’Espérance de se relancer et, surtout, de retrouver son identité. Toutefois, la saison n’est pas encore terminée, ce qui a fait dire à Maher Kanzari : “Ce derby nous procure une bouffée d’oxygène pour pouvoir gérer avec un bon moral le mois qui nous reste de la saison. Nous sommes ex aequo avec l’USM en pôle position. Notre destin est entre nos mains pour défendre notre titre de champion. Nous sommes aussi en course en Coupe de Tunisie”. 

A domicile, le leader monastirien n’a pas fait de cadeau à son hôte, l’ASS, lui infligeant une correction. Une victoire qui lui permet de maintenir la cadence avec son concurrent direct, l’EST, qui a remporté le derby. 

Les Monastiriens savaient que, pour rester maîtres de leur destin, il fallait gagner par un large score pour préserver leur fauteuil de leader sans avoir à regarder dans le rétroviseur. Et à vrai dire, leur hôtes, les Capbonais de Soliman, leur ont facilité la tâche par leur passivité. En effet, l’ASS a subi de plein fouet le rythme imposé par son hôte. Par ailleurs, les hommes de Mohamed Tlemçani n’ont rien entrepris ou presque. Aucune créativité sur le plan offensif et une défaillance défensive criarde. 

C’est donc en toute logique que l’USM s’est imposée sur le large score de 3-0. Les buts de la victoire ont été signés Aymen Harzi qui a ouvert très tôt le score (5’), Hazem Mastouri (26’) et Mahmoud Ghorbel (36’). 

L’affaire a été donc réglée en une mi-temps. Grâce à cette victoire, l’USM maintient son rang de solide leader. C’est l’adversaire le plus coriace dans la course au titre. En tout cas, le prétendant a son destin entre les mains au même titre que l’Espérance qui s’est imposée au derby (3-1). Toutefois, l’USM a toujours l’avantage du goal-différence en attendant la suite.

L’USBG et l’EGSG respirent

En bas du tableau, deux équipes ont tiré leur épingle du jeu à l’issue de cette 27^e journée. Il s’agit de l’USBG et de l’EGSG qui ont remporté, chacune, une victoire à domicile.

L’USBG s’est imposée face à l’ASG sur le large score de 3-0. Les buts de la victoire sont l’œuvre de Zied Machmoum (3’), Amour Loussoukou (38’) et Iyed Belwafi (90’+4).  

De son côté, l’EGSG a remporté une nette victoire devant le CAB sur le score 2-0. Anouar Jouini a ouvert tôt le score (2’) et Fayed Ben Hassine a enfoncé le clou au début de la seconde mi-temps en transformant un penalty à la 59’.

Ainsi, l’USBG et l’EGSG respirent un coup, même si elles ne sont pas encore totalement sorties de la zone rouge. L’USBG est 12^e au classement avec 24 points au compteur, soit à seulement six longueurs d’avance de la lanterne rouge, l’UST, mais devance seulement de trois points le premier relégable, l’ASG. Quant à l’EGSG, sa situation est moins avantageuse : 14^e au classement avec 21 points au compteur.

Bref, les victoires obtenues hier donnent de l’espoir aux Benguerdanais et aux Gafsiens. Toutefois, ils ne sont pas sortis de l’auberge pour autant.