Equipe nationale – Deux victoires méritées sur la route du mondial : Une chance à saisir
L’entame de match réussie et la victoire à Monrovia et le pressing haut, qui a donné le succès sur le Malawi, ont donné les prémices d’un possible changement de l’identité de jeu de la sélection. A Sami Trabelsi d’apposer son empreinte dans ce changement.
La Presse — Quand on s’arrête sur le résultat du match Tunisie – Malawi et à cette victoire par deux buts à zéro qui vaut une position de leader du Groupe H, on ne peut qu’être rassuré et confiant pour les quatre matches restants surtout avec cet écart de 4 points sur la Namibie. Sans doute l’adversaire le plus dangereux qui reste aux trousses et dans le rétroviseur de Sami Trabelsi et de ses joueurs. Mais pour ne pas dormir sur nos lauriers en croyant que ce billet pour la 7e participation à la Coupe du monde est quasiment dans la poche, il faudra travailler plus durant le temps qui nous sépare du sprint final des mois de septembre et d’octobre prochains pour atteindre l’objectif attendu .
Pour autant, Sami Trabelsi ne doit pas fustiger ces éternels insatisfaits qui n’ont pas apprécié une première mi-temps laborieuse face au Malawi qui s’est bien défendu avec un bloc bas très serré et qui s’est montré fort dangereux dans la transition rapide. Ces critiques, pas très appréciées pour leur véracité, sont utiles tout de même dans le sens où elles incitent le sélectionneur national à corriger les lacunes que la victoire des cinq dernières minutes ne doit pas cacher. Ceci pour faire mieux et pour convaincre ces sceptiques qu’il est en mesure de faire progresser le jeu de l’équipe au fil des matches. Sami Trabelsi aurait tort d’être rassasié par les six points arrachés et de se limiter au constat que le plus dur et l’essentiel ont été faits. «Un bon entraîneur est celui qui doute en permanence et qui se remet en question à chaque match», ne cesse de conseiller un technicien et analyste aussi chevronné comme Arsène Wenger. Il ne suffit pas d’être plus proche des joueurs, de faire revenir la bonne ambiance dans les vestiaires, pour s’en tirer avec succès. Sami Trabelsi est devant l’obligation d’accorder également plus d’importance au volet tactique de son travail à la tête de la sélection, d’améliorer la gestion de son effectif et l’identité de jeu de l’équipe. Si ses correctifs de la deuxième mi-temps contre le Malawi ont été payants, ce n’est pas pour autant une garantie pour que ça réussisse à tous les coups et face à d’autres adversaires moins naïfs. L’équipe de Tunisie n’a pris le match à bras le corps que quand elle s’est trouvée en supériorité numérique après le carton rouge écopé par un joueur pion du milieu des «Flames» à la 64 ‘ qui a déréglé tout leur dispositif.
Un exercice dur mais utile
Le premier enseignement à tirer de cette victoire éprouvante est cette difficulté toujours face à ces blocs bas. La dure épreuve passée, avant de trouver la faille pour inscrire le premier but libérateur par Seïfeddine Jaziri et conforter cet acquis par un deuxième but salvateur de Elyès Achouri, montre bien que le schéma de jeu de départ en 4 – 1 – 4 – 1 (quand Anis Ben Slimane a joué sur la même ligne avec Naïm Sliti côté droit , Hannibal Mejbri et Elyès Achouri côté gauche) puis en 4 – 2 – 3 – 1 en phase de repli avec recul d’un cran de Ben Slimane ou de Mejbri pour soutenir Aïssa Laïdouni dans son rôle de ratisseur, indique bien qu’on a encore des problèmes de libération d’espaces. C’est le 4 – 3 – 3 adopté avec Saifallah Ltaïef bien étiré sur le couloir droit comme ailier de débordement et de percussion qui a donné cet équilibre au compartiment offensif qui n’avait plus à opter seulement pour le tandem du côté gauche Abdi-Achouri. C’est dans ce même système de jeu qu’on a découvert que Hannibal Mejbri, dans un profil de milieu régisseur qui joue court et rapide, peut distiller les meilleurs ballons et fournir les bonnes passes aux attaquants de couloirs. De plus, une pointe comme Seïfeddine Jaziri n’a pas perdu ses qualités de chasseur de buts qui sent le jeu dans la surface pour être dans le timing exact et dans le positionnement idéal. C’est sur cette bonne seconde mi-temps contre le Malawi qu’il faudra se baser pour construire une assise de jeu qui nous permettra de surmonter des adversaires plus cotés que le Libéria et le Malawi. Les quatre matches restants dans ces éliminatoires, surtout contre le Libéria et la Namibie au Stade de Radès, doivent être une répétition de cet exercice de football d’attaque qui nous sera indispensable pour aller le plus loin possible dans la CAN marocaine. Et en même temps pour réaliser ce rêve de passer au second tour, objectif derrière lequel nous courons depuis notre première qualification en phase finale de Coupe du monde en 1978. On n’en est pas encore là, mais Sami Trabelsi doit continuer dans cette voie même encore timide de changer, voire de révolutionner le jeu de l’équipe.