Au fait du jour : Remettons de l’ordre !
Deux informations qui se sont succédé ont marqué le début de la semaine. La première concerne un club qui s’adresse au gouverneur pour demander une subvention de fonctionnement. La seconde concerne le CS Sfaxien qui, comme tous les clubs pionniers du pays, est dans le cœur de tous les Tunisiens indépendamment de leur penchant reconnu.
Ses joueurs étaient en grève parce qu’ils n’ont pas reçu leurs salaires depuis (a-t-on dit) quatre mois. Le comité de direction intérimaire a, finalement, trouvé un accord pour verser une partie des émoluments pour que les joueurs lèvent leur grève. Les deux cas, bien entendu, différent au niveau des raisons, mais se rejoignent si l’on prend en compte que le fonctionnement d’un club répond à des critères bien définis. Le CSS a trouvé un début de solution. Mais un club, encore amateur et rêve sans doute d’accéder au niveau supérieur, comment pourra-t-il s’en tirer si, aujourd’hui il est incapable de gérer une centaine de jeunes, ne possède pas son terrain, n’a pas de ressources fixes, ne peut pas compter sur un public capable de le renflouer, etc.?
C’est donc, encore une fois, une question de viabilité, critère qui n’a pas été respecté. Si les responsables du secteur cherchaient dans les archives du sport national, ils trouveraient une décision relative à la «viabilité des clubs». Pour éviter de créer des associations qui ne peuvent pas tenir la route, qui seraient dans l’obligation d’abandonner des jeunes recrutés, mal encadrés, et, en fin de compte, incapables de gérer le présent et le futur, on avait pensé à délimiter les conditions régissant la création de clubs. Preuve de ce «forfait» déclaré dans la gestion, nous avons bien vu des pseudos-dirigeants décider de remettre les clés aux autorités. Ces autorités de la ville, ou de la région, ont-elles donné leur aval pour le lancement d’une association?
Une subvention est accordée non pas pour faire fonctionner un club, mais pour améliorer l’infrastructure par exemple. Organiser des manifestations pour imposer une prise de position ne répondant pas à la vocation de ceux qu’on sollicite est une erreur.
En tout état de cause, ce genre de réaction n’est pas surprenant. Il confirme l’état de délabrement dans lequel se trouvent nombre de nos clubs.
Tant que ce professionnalisme n’est pas légalement institué avec des clubs fonctionnant en véritables institutions (des sociétés à objet sportif) auxquels on peut demander des comptes, tant que dans une seule ville ou région aux moyens limités, on se retrouve avec des clubs dont la viabilité n’est pas prouvée, tant que la création d’un club est du ressort de quelques copains enthousiastes mais désargentés, sans ressources, sans prévision ni plan d’action, nous risquons d’enregistrer de nouvelles déceptions. Notre sport, avec les qualités intrinsèques de nos jeunes filles et garçons, mérite nettement mieux.