Mahdia : le dessalement, nouveau moteur de la relance agricole dans la région
Pilier historique de l’économie tunisienne, le secteur agricole contribue à la sécurité alimentaire et à l’emploi dans la plupart des régions. Cependant, dans le gouvernorat de Mahdia, la salinité et la raréfaction des ressources en eau ont favorisé une forte spécialisation dans la culture de l’olivier, au détriment des productions maraîchères.
Depuis 2024, de nouveaux chantiers ont été lancés dans le gouvernorat de Mahdia pour redonner au secteur agricole sa place centrale et soutenir les efforts de développement à travers des initiatives de développement intégré, pilotées par le Commissariat général au développement régional (CGDR), relevant du ministère de l’Économie et de la Planification.
Selon Adel Kacem, coordinateur régional du PDI au CGDR, les stations de dessalement sont devenues un levier clé pour la région, permettant de diversifier les cultures, d’augmenter la productivité et de renforcer la rentabilité agricole.
La surface des zones irriguées a atteint 154 hectares au profit de 95 agriculteurs, tandis que la salinité de l’eau est passée de 6 g/l à environ 1 g/l, facilitant l’introduction de nouvelles variétés maraîchères. Le nombre de serres a augmenté de 30 % depuis 2023, chaque serre produisant désormais plus de 5 tonnes contre moins de 3 auparavant.
Le projet pilote de Bir Ben Kemla, première initiative de ce type à l’échelle nationale, comprend une station de dessalement, la deuxième du gouvernorat, pour un coût de plus de 2,24 millions de dinars.
Le financement de ce projet est assuré par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, dans le cadre du projet de promotion de la gestion durable de l’irrigation et de l’utilisation non conventionnelle de l’eau en Méditerranée (PROSIM), ainsi que par le programme de développement intégré.
Le projet vise à réduire la salinité des eaux d’irrigation, à améliorer la productivité agricole et à diversifier les cultures grâce à l’introduction de variétés maraîchères et à l’adoption de techniques modernes de gestion de l’eau.
Selon le responsable, les agriculteurs, autrefois limités à une seule variété de piment, cultivent désormais plusieurs variétés ainsi que du concombre, de la tomate et de l’aubergine.
L’installation de stations photovoltaïques aux niveaux du puits et de la station de dessalement a permis de réduire sensiblement la consommation énergétique et les coûts d’exploitation.
Les travaux réalisés à la station de dessalement de Gounat (Sidi Alouane), pour plus de 654 mille dinars, ainsi que la réhabilitation des zones irriguées publiques d’Oued El Arjoun (43 ha) et d’Ouled Chamekh 6, ont contribué à restaurer la productivité et à rationaliser l’usage de l’eau.
Ces efforts s’inscrivent dans une vision intégrée visant à faire du secteur agricole un levier de développement complémentaire à la pêche et au tourisme, dans un gouvernorat de Mahdia dont l’arrière-pays rural demeure profondément ancré dans l’élevage et l’oléiculture.
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