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RDC-Rwanda | Entre espoirs de paix et contraintes du terrain

07. Dezember 2025 um 07:41

L’expérience professionnelle de l’auteur lui a offert un point d’observation singulier sur la région des Grands Lacs. Ayant coordonné, avec une société tunisienne, un projet d’envergure au Rwanda, il a eu l’occasion d’échanger longuement avec des élus locaux et des parlementaires. Ces rencontres ont profondément marqué sa compréhension des enjeux régionaux et développé en lui une sensibilité aiguë au conflit qui oppose, depuis des décennies, Kigali à Kinshasa. C’est cette perspective, forgée sur le terrain au contact des acteurs, qui motive aujourd’hui cette analyse de l’accord de paix signé à Washington en décembre 2025, entre espoirs diplomatiques et réalités complexes.

Lotfi Sahli

Washington, le 4 décembre 2025, Donald Trump, aux côtés des présidents du Rwanda, Paul Kagame (à sa droite), et de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a célébré la signature d’un «accord historique» destiné à tourner la page de décennies de conflit dans la région des Grands Lacs. Baptisé «2025 Democratic Republic of the Congo–Rwanda Peace Agreement», ce texte, paraphé sous les regards de plusieurs dirigeants africains, ambitionne d’apporter une solution durable à la crise.

Les promesses d’un «grand jour pour l’Afrique»

L’accord, qui formalise un préaccord conclu par les ministres des Affaires étrangères le 27 juin dernier, repose sur plusieurs piliers clés. Il prévoit un cessez-le-feu immédiat et le désarmement des groupes armés non étatiques, dont la milice rwandaise FDLR. Un calendrier de retrait des forces rwandaises présentes dans l’est de la RDC est également acté.

La dimension économique est centrale : l’instauration d’un «mécanisme de sécurité conjoint» s’accompagne d’un cadre d’intégration régionale portant sur l’énergie, les infrastructures et les mines. Cet aspect ouvre la voie à des investissements occidentaux, notamment dans l’exploitation des ressources minières stratégiques de l’est congolais, comme le cobalt. Donald Trump a salué un «succès diplomatique» majeur.

Un «rêve de paix» immédiatement mis à l’épreuve

Cependant, la fragilité de cet édifice diplomatique est apparue sans délai. Quelques heures seulement après la cérémonie, des combats ont éclaté dans l’est entre l’armée congolaise et la rébellion du M23, un groupe accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali. Cette reprise des violences illustre le gouffre entre les signatures à Washington et la réalité du terrain.

Des observateurs et ONG expriment de vives inquiétudes. Ils craignent que l’accord ne serve avant tout des intérêts économiques étrangers au détriment de la paix, faute de garanties crédibles sur le retrait des troupes ou la protection des civils. La méfiance historique, nourrie par des traumatismes profonds et des millions de déplacés, constitue un obstacle majeur.

Un tournant diplomatique aux lendemains incertains

Malgré ces défis considérables, l’accord représente un tournant sans précédent. Il marque la première tentative d’envergure visant à lier pacification, coopération économique et implication internationale directe, avec les États-Unis comme garants.

Pour des millions de Congolais et de Rwandais, il incarne désormais un «rêve de paix» dont la réalisation dépendra d’une mise en œuvre rigoureuse et inclusive, loin des feux des projecteurs de Washington. La communauté internationale retient son souffle, entre espoir prudent et scepticisme profond.

L’accord signé à Washington incarne un espoir diplomatique tangible — reconnaissance internationale, engagements en faveur de la paix, de la coopération et du développement.

Toutefois, la réalité sur le terrain demeure extrêmement précaire. En l’absence d’un désarmement effectif, sans l’inclusion de l’ensemble des groupes armés, sans justice pour les victimes et sans une véritable mise en œuvre, l’accord risque de se limiter à une simple symbolique. Beaucoup demeurent donc circonspects, voire sceptiques quant à son avenir — ce qu’ils désignent encore comme «un rêve de paix».

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