Conseil supérieur de l’éducation : Un levier pour la réforme du système éducatif tunisien
Le ministre de l’Éducation, Noureddine Nouri a déclaré, mardi soir, lors de la séance plénière consacrée à l’examen de la mission de l’éducation à l’horizon 2025, que des travaux vont bon train pour parachever l’organisation administrative et financière du Conseil supérieur de l’éducation.
Cette structure aura pour mission de dresser un état des lieux de la situation de l’éducation et de mener une étude approfondie sur les différents volets liés à la réforme de l’éducation, a-t-il encore expliqué.
Nouri a ajouté que le ministère va collecter les différentes recherches, études et évaluations menées au sujet de la réforme du système éducatif avant de les soumettre au regard du Conseil supérieur de l’éducation.
Répondant aux interrogations des députés sur la question du recrutement des enseignants, des professeurs suppléants et des conseillers praticiens de l’éducation, le ministre a indiqué que des critères objectifs seront retenus lors de la régularisation de la situation des agents contractuels avec le ministère de l’Education, ajoutant que les catégories visées par cette opération ont été bel et bien identifiées.
Cette étape devra précéder une régularisation « progressive », a-t-il dit, de leur statut conformément aux budgets publics.
Dans ce contexte, il a annoncé que les textes juridiques régissant le dossier de régularisation du statut des enseignants contractuels et des professeurs suppléants sont fin prêts ainsi que des fonds nécessaires ont été alloués à cette fin.
Evoquant le dossier des conseillers praticiens, des encadreurs et des agents des laboratoires, le ministre a souligné que les travaux sont en cours au sein d’une commission relevant de la présidence du gouvernement afin de régler ce dossier sur la base des règles de justice et d’équité et conformément aux dispositions de la loi.
Il a également souligné que le département œuvre de concert avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, à élaborer un cadre réglementaire pour la création d’un master professionnel en sciences de l’éducation.
Ce master s’inscrit dans la lignée des efforts visant à développer les modes et les mécanismes de recrutement des enseignants du préparatoire et du secondaire, toutes disciplines confondues, afin de professionnaliser l’enseignement, d’optimiser les ressources, de renforcer la compétence des enseignants et promouvoir ainsi la qualité de leur formation.
Nouri a, en outre, indiqué que son département se fixera comme objectif de garantir une répartition équilibrée au niveau du personnel du corps enseignant, des cadres de gestion et de supervision pédagogique et des ouvriers opérant au sein des établissements éducatifs.
Il a promis à ce titre de mettre sur pied un système informatique intégré dédié aux ressources humaines afin d’assurer le traitement et le suivi au double plan central et régional.
S’attardant sur la situation du système éducatif malgré les nombreux acquis engrangés depuis des décennies, le ministre a avoué la nécessité d’une réforme globale pour ce secteur devenu en mal de pouvoir répondre aux besoins de l’individu et de la société et qui n’est plus au fait des mutations rapides que connaissent les systèmes éducatifs d’aujourd’hui.
Oui. Une réforme s’impose. Elle est une « nécessité impérieuse », a fait savoir le ministre, plaidant en contrepartie en faveur d’une approche « systémique » selon une vision renouvelée qui soit en mesure de consacrer un système éducatif équitable et de qualité conforme aux standards internationaux en la matière.
Côté infrastructure, le ministre a promis de veiller à améliorer les services d’hébergement et d’accueil des élèves au sein des établissements éducatifs dans les différentes régions du pays, de développer les services de transport scolaire et de garantir la bonne gouvernance des offices et bureaux des services scolaires.
En réponse au phénomène de l’échec scolaire, le ministre a souligné que son département a élaboré un plan d’action selon une démarche participative centré sur la prévalence de l’intérêt supérieur de l’élève et l’encadrement des élèves à risque d’échec scolaire.
Dans cette perspective, a-t-il ajouté, le département tâchera à renforcer la prise en charge psychosociale et à mobiliser des psychologues, citant à ce propos le recrutement de 31 psychologues au titre du budget de l’année 2025.
Volet lutte contre les déviances au sein du milieu scolaire, le ministre a affirmé que département œuvrera au renforcement du système de prévention contre ces fléaux qui menacent les institutions éducatives, dont notamment la montée en puissance de la violence scolaire et la drogue.
Dans ce contexte, il a souligné que tous les établissements éducatifs seront évalués selon les normes internationales en vigueur afin de décrypter les insuffisances et les lacunes qui font obstacle à l’amélioration de leur rendement administratif et financier.
Pour ce faire, il a dévoilé une stratégie visant à instaurer des mécanismes d’auto-évaluation des performances et à exploiter les rapports des organes de contrôle et de la Cour des comptes afin d’en tirer meilleur bénéfice des recommandations y contenues.