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Le Tunisie et le Nigéria vont renforcer leur partenariat économique

Lors d’une rencontre en marge de la 5e réunion du Conseil des gouverneurs du Programme des ponts commerciaux arabo-africains, le 28 novembre 2025 à Abuja, le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, et le ministre tunisien de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, ont convenu de développer la coopération entre les deux pays dans les secteurs du tourisme, de l’industrie manufacturière, de la pharmacie, du développement des PME et du commerce intra-africain.

Les deux ministres ont reconnu le potentiel d’une collaboration renforcée pour ouvrir de nouveaux marchés et créer des opportunités d’investissement, notamment pour les petites et moyennes entreprises des deux pays. Afin d’obtenir des résultats concrets, ils ont convenu de créer un groupe de travail conjoint chargé de transformer le dialogue stratégique en projets opérationnels à fort impact.

Un atout majeur pour la mobilité des entreprises et l’accès des investisseurs : la Tunisie a annoncé son intention de lancer une liaison aérienne directe Tunis-Abuja d’ici fin 2026. Cette nouvelle route facilitera les échanges transfrontaliers, approfondira les relations commerciales et offrira de nouvelles perspectives aux entrepreneurs et aux PME des deux côtés.

Ce partenariat renouvelé témoigne d’un engagement commun en faveur d’une économie africaine plus intégrée et prospère, où les entreprises nigérianes et tunisiennes pourront prospérer ensemble.

M. Abdelhafidh a également rencontré et évoqué ces mêmes sujets avec Aboubacar Aticu Bagudu, le ministre nigérian de la Planification économique et du Budget.

I. B.

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L’Italie et la Tunisie renforcent leur partenariat dans l’industrie maritime

Une alliance opérationnelle entre les écosystèmes maritimes italien et tunisien, visant à renforcer la coopération industrielle et technologique en Méditerranée, a été lancée à Tunis lors de la conférence finale du projet européen CallmeBlue, dédié aux pôles de compétitivité pour les ports, la logistique maritime, l’innovation et la croissance bleue.

L’accord a été signé le 28 novembre 2025 par le Pôle technologique national Blue Italian Growth et la Federazione del Mare, en collaboration avec le Cluster maritime tunisien (CMT), afin de promouvoir des initiatives communes en matière de recherche et d’innovation, de transfert de technologies, d’investissement et de développement des compétences dans l’ensemble de l’économie bleue.

Giorgio Ricci Maccarini, président du cluster Big; Laurence Martin, secrétaire général de la Federazione del Mare; et Emna Sohlobji, présidente du Cluster maritime tunisien, ont assisté à la signature.

L’accord définit des domaines de coopération tels que le secteur maritime, la pêche et l’aquaculture, le transport maritime, la construction navale et l’industrie nautique, l’ingénierie offshore, les systèmes énergétiques et hydrauliques, ainsi que le tourisme et les communautés côtières.

Le programme comprend également des initiatives de transfert de connaissances et de technologies, un soutien aux startups et aux PME, des plateformes d’investissement et des partenariats transnationaux. Ce cadre est soutenu par CallmeBlue, un projet cofinancé par l’Union européenne qui vise à renforcer les alliances entre les clusters du bassin méditerranéen et à accélérer la coopération Nord-Sud, en favorisant l’émergence et la consolidation d’écosystèmes maritimes et d’innovation, notamment pour les jeunes et les femmes.

La conférence finale s’est tenue à Tunis et a présenté des sessions consacrées à la coopération régionale et au développement des compétences.

À l’avenir, l’accord ambitionne de concrétiser le dialogue en projets tangibles entre entreprises, recherche et institutions, dans un contexte où les corridors logistiques, la modernisation des ports et la transition écologique du transport maritime demeurent des enjeux clés pour la compétitivité euro-méditerranéenne.

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La Ctici distingue 4 entreprises italiennes opérant en Tunisie

La Tunisie et l’Italie ont célébré le 40e anniversaire de la chambre de commerce et d’industrie tuniso-italienne (Ctici) lors d’une cérémonie officielle à Gammarth, le 1er décembre 2025, présidée par le secrétaire d’État à la Transition énergétique, Wael Chouchane, qui a qualifié cet anniversaire d’étape «symbolique et stratégique», soulignant la solidité des relations bilatérales et le rôle de ladite chambre comme plateforme d’investissements conjoints, de soutien aux entreprises et de facilitation des échanges.

M. Chouchane a indiqué que l’objectif est d’aider les entreprises tunisiennes à accéder au marché italien et à renforcer l’écosystème des affaires, en mettant l’accent sur les retombées en matière d’emploi.

Parmi les dossiers abordés, M. Chouchane a mis l’accent sur l’énergie et les infrastructures, citant notamment l’interconnexion électrique sous-marine tuniso-italienne (Elemed), présentée comme un pilier de la sécurité énergétique et un accélérateur d’investissements dans les énergies renouvelables.

Le projet Elmed, porté par Terna et Steg, est conçu comme une liaison à courant continu entre l’Italie et la Tunisie, d’une longueur d’environ 200 km et d’une capacité estimée à 600 MW, et bénéficie également de financements européens.

Fondée en 1984, la Ctici se présente comme une association à but non lucratif de droit tunisien et membre d’un réseau international de chambres de commerce italiennes à l’étranger.

Parmi les invités figuraient le président d’Assocamerestero, Mario Pozza, accompagné du secrétaire général, Domenico Mauriello, et le président de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), Amine Ben Ayed.

Au cours de la soirée, l’attention s’est portée sur les entreprises italiennes implantées en Tunisie, avec la mise à l’honneur de quatre sociétés qui se sont distinguées par leur investissement, leur vision et leur engagement envers la communauté locale.

La première entreprise récompensée, Cat Colacem, représentée par son directeur général, Giuseppe Colaiacovo, est présente dans le pays depuis 2000. Avec plus de 200 millions d’euros investis, le groupe se distingue par ses certifications internationales de qualité et de développement durable.

Seconde entreprise distinguée, Tunicotex, fondée par Giorgio Capanna en 1993. Cette entreprise textile de premier plan a adopté un modèle de production innovant et durable, axé sur l’autoproduction d’énergie à partir de sources renouvelables.

La troisième est Chiesi Farmaceutici, représentée par son DG Khaled Chaffar. L’entreprise, déjà reconnue pour son engagement dans le traitement des maladies rares, a reçu une mention spéciale pour une initiative humanitaire qui assure une prise en charge complète et à vie à deux jeunes patients atteints d’une maladie rare et extrêmement coûteuse.

Enfin, Terna, représentée par Luigi Giorgi, a été distinguée pour son rôle clé dans les relations énergétiques entre l’Italie et la Tunisie. Le projet Elmed et la récente Zone d’Innovation Terna témoignent d’une vision d’avenir, fondée sur l’innovation, le développement numérique et la collaboration stratégique.

Commentaire de l’ambassade d’Italie sur sa page Facebook : «Un partenariat en constante expansion, grâce à plus de 1 000 entreprises italiennes actives dans le pays, des flux commerciaux soutenus et parfaitement équilibrés, et des projets stratégiques comme Elmed, destinés à révolutionner l’avenir de la région méditerranéenne !»

I. B.

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Rencontre à Tunis | Pression de la dette et politiques d’austérité

L’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) organisera à Tunis, le 4 décembre 2025, en collaboration avec l’Association marocaine des droits humains (AMDH), une journée d’étude sur le thème «Droits financiers en Afrique du Nord : entre pression de la dette et politiques d’austérité».

Les participants analyseront les conséquences des politiques d’austérité et du niveau élevé de la dette publique en Tunisie, au Maroc et en Égypte.

L’objectif est d’examiner la crise de la dette régionale et son impact sur la réduction des dépenses publiques dans les secteurs sociaux, ainsi que d’explorer des alternatives politiques fondées sur la justice fiscale.

L’OTE souligne que, bien que les gouvernements de la région aient signé le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ils ont adopté des mesures d’austérité, souvent liées aux programmes de prêts du Fonds monétaire international (FMI).

Ces mesures ont réduit les financements alloués à l’éducation, à la santé et à la protection sociale, limitant ainsi l’accès des citoyens à leurs droits fondamentaux.

Bien que la Tunisie ait rompu ses relations avec le FMI il y a 18 mois, l’Observatoire a indiqué que le pays continue de subir les conséquences des prêts antérieurs, notamment à travers les remboursements de dette en cours et des politiques fiscales restrictives persistantes.

I. B.

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L’Iran utilise Dubaï pour transférer l’argent au Hezbollah

Avec la perte du contrôle de l’aéroport international de Beyrouth puis la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, le Hezbollah a perdu la voie aérienne et la voie terrestre d’où entraient les valises d’argent. De plus, le gouvernement libanais a interdit les vols directs depuis Téhéran et la Banque centrale libanaise a interdit les transactions avec Al-Qard Al-Hassan considéré comme la banque du Hezbollah. Avec toutes ces contraintes, tout le monde croyait le mouvement chiite libanais étranglé financièrement mais il n’en est rien. Une alternative a été trouvée et c’est… Dubaï, la principale place financière du Moyen-Orient devenue une plaque tournante des fonds illicites. 

Imed Bahri

Selon une enquête du Wall Street Journal, des fonds iraniens destinés à soutenir le Hezbollah au Liban transitent par Dubaï.

Les États-Unis s’inquiètent du recours par Téhéran à des bureaux de change à Dubaï pour renflouer et reconstruire son allié, affaibli par la guerre israélienne, indiquent les auteurs de l’enquête de Dov Lieber, Omar Abdel-Baqui et Summer Said, ajoutant que l’Iran a envoyé des centaines de millions de dollars à son allié libanais l’année dernière via des bureaux de change et d’autres entreprises à Dubaï, cherchant ainsi de nouveaux moyens de transférer des fonds.

Des voies alternatives pour transférer des fonds   

Le Hezbollah a un besoin urgent de ces fonds pour reconstituer ses rangs, se réarmer et couvrir les autres dépenses liées aux combats de l’année dernière avec Israël qui ont considérablement affaibli le groupe chiite libanais. Le Hezbollah est confronté à des restrictions d’accès aux fonds depuis la fermeture des frontières syriennes, suite à l’effondrement du régime de Bachar al-Assad et à la rupture des voies d’approvisionnement transitant par la Syrie.

Parallèlement, les autorités libanaises ont progressé dans la détection et la prévention des transferts financiers transitant par l’aéroport international de Beyrouth.

Face à des options limitées, l’Iran et le Hezbollah ont commencé à explorer des voies alternatives comme Dubaï, plaque tournante financière mondiale que l’Iran utilise depuis longtemps pour lever des fonds et contourner les sanctions, selon des sources proches du dossier, dont un haut responsable américain.

Les recettes des ventes de pétrole sont transférées vers des bureaux de change liés à l’Iran ainsi que vers des sociétés privées et des intérêts commerciaux à Dubaï, qui les transfèrent ensuite au Liban via le système de la hawala (réseau informel en dehors des circuits bancaires officiels de transfert de fonds d’un lieu à un autre par le biais de courtiers). L’argent est déposé auprès d’un intermédiaire à Dubaï, payé par un intermédiaire au Liban, et les deux intermédiaires procèdent ultérieurement au règlement des comptes.

Le WSJ cite un responsable émirati affirmant que les Émirats arabes unis sont déterminés à empêcher l’utilisation abusive de leur territoire à des fins de financement illicite et collaborent avec leurs partenaires internationaux pour perturber et dissuader de telles activités.

Les porte-parole du Hezbollah et celui du cabinet du Premier ministre libanais n’ont pas répondu aux demandes de commentaires du journal américain, pas plus que la mission iranienne auprès des Nations Unies.

Le journal citait David Schenker, directeur du programme de politique arabe au Washington Institute : «Le Hezbollah se concentre désormais sur la reconstruction et l’Iran ne renonce pas à son engagement envers son principal allié régional»

Début novembre, le département du Trésor américain a déclaré que la Force Al-Qods, unité d’élite du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien responsable des opérations extérieures, avait transféré plus d’un milliard de dollars depuis janvier, principalement par le biais de bureaux de change. Le département a identifié trois membres du Hezbollah et leur a imposé des sanctions.

Le groupe chiite libanais a subi des pertes importantes au sein de sa direction et en ressources matérielles. L’offensive israélienne de deux mois a également dévasté des villages entiers du sud du Liban. Le Hezbollah s’est engagé à reconstruire les maisons détruites par la guerre, à verser des salaires aux familles des combattants tombés au combat ou blessés, à intensifier ses efforts de recrutement et à tenter de reconstituer son arsenal. Un an après le cessez-le-feu qui a mis fin aux combats les plus violents, le groupe peine toujours à subvenir à ses besoins financiers.

Hanin Ghaddar, chercheuse principale au Washington Institute, a déclaré : «Leur budget annuel s’élevait à un milliard de dollars mais après la guerre, leurs besoins ont augmenté»

Les Emirats, plaque tournante des fonds illicites

Le WSJ rapporte que les Émirats arabes unis sont devenus tristement célèbres pour leur rôle de plaque tournante des fonds illicites et ont été placés sur la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi) en 2022 pour insuffisance de mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’organisme international de surveillance a retiré le pays de cette liste deux ans plus tard, reconnaissant des progrès significatifs réalisés en matière de contrôle, même si certaines organisations anti-corruption ont estimé que des efforts supplémentaires étaient nécessaires. Un haut responsable américain a indiqué que les États-Unis s’inquiétaient des flux financiers destinés au Hezbollah via la Turquie et l’Irak.

John Hurley, sous-secrétaire au Trésor américain chargé du terrorisme et du renseignement financier, s’est rendu aux Émirats arabes unis et en Turquie avant son voyage au Liban au début du mois pour discuter de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en provenance d’Iran. L’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah exige du Liban qu’il sécurise ses points d’entrée et empêche l’acheminement d’armes vers des groupes armés non étatiques, principalement le Hezbollah.

Le Liban a pris des mesures, notamment l’interdiction des vols directs en provenance d’Iran et le renforcement des contrôles dans son aéroport et ses autres points d’entrée. Pour contourner ces contrôles renforcés, l’Iran envoie un plus grand nombre de voyageurs transportant moins d’argent liquide ou des bijoux qui ne nécessitent pas de déclaration et sont plus faciles à dissimuler, selon des responsables arabes.

Le journal ajoute que ce jeu du chat et de la souris visant à empêcher l’Iran de financer le Hezbollah souligne le défi auquel sont confrontés les États-Unis et Israël pour enrayer la résurgence d’un groupe profondément enraciné dans le tissu social libanais et source essentielle de puissance et de dissuasion pour la République islamique.

Des responsables arabes ont indiqué que le Hezbollah dispose également de ses propres sources de financement via des réseaux internationaux s’étendant jusqu’en Afrique de l’Ouest et en Amérique du Sud, impliqués dans le trafic de drogue, de diamants et des services tels que le blanchiment d’argent.

Un haut responsable américain a déclaré qu’au début du mois, les États-Unis avaient bloqué un projet du gouvernement libanais visant à verser des allocations d’invalidité aux personnes blessées lors de la guerre israélienne contre le Hezbollah l’année précédente. Ce même responsable a précisé que le Premier ministre libanais Nawaf Salam était revenu sur sa décision par la suite.

Un porte-parole du Premier ministre a affirmé n’avoir eu connaissance d’aucun contact entre les États-Unis et M. Salam à ce sujet et a ajouté que plusieurs demandeurs d’allocations d’invalidité au Liban ne remplissaient pas les conditions requises.

Les États-Unis ont également exigé la fermeture par le Liban de la principale institution financière du Hezbollah, Al-Qard Al-Hassan, une banque soumise à des sanctions américaines, créée dans les années 1980 et qui propose des services financiers, notamment des prêts et des distributeurs automatiques de billets, à de nombreux citoyens libanais.

Al-Qard Al-Hassan est une organisation caritative qui opère en dehors de l’autorité de la Banque centrale du Liban.

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Algérie | Saâd Bouakba poursuivi en justice pour avoir interrogé l’histoire

L’incarcération du journaliste Saâd Bouakba, 79 ans, pour «atteinte aux symboles de la Révolution» ouvre une crise qui dépasse largement son cas personnel. Au-delà de la procédure engagée à la suite d’une plainte déposée par la fille du premier président algérien, Ahmed Ben Bella, c’est une question fondamentale qui surgit : peut-on débattre librement, en Algérie, de l’histoire, de ses zones d’ombre, de ses conflits internes ?

Djamal Guettala 

Cette interrogation a poussé Saïd Sadi, ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et député d’Alger, à publier une mise en garde sévère contre ce qu’il appelle le «chaos mémoriel» où il relance un débat central : qui a le droit d’interroger l’histoire algérienne ?

La judiciarisation de propos portant sur l’histoire du FLN n’est pas anodine. Dans une récente interview, Saâd Bouakba évoquait les zones grises liées à la gestion du «trésor de la Révolution» et les luttes internes qui ont marqué la période postindépendance. Des sujets sensibles, déjà étudiés par des historiens algériens et étrangers, mais rarement discutés publiquement sans provoquer de vives réactions.

Cette fois, la réaction a pris la forme d’un mandat de dépôt et d’une action en justice engagée par des institutions publiques. C’est un tournant.

Saïd Sadi alerte sur une dérive mémorielle

Pour Saïd Sadi, l’affaire Bouakba dépasse les limites du dossier judiciaire. Elle s’inscrit dans une dynamique préoccupante où l’histoire devient un terrain de surveillance et de punition.

L’ancien dirigeant du RCD rappelle que des critiques plus dures ont été formulées depuis les années 1980 sans jamais conduire à des poursuites. Qu’évoque alors cette volonté nouvelle de contrôler les récits ?

Selon lui, il s’agit là d’une tentative d’instaurer une «orthodoxie mémorielle», un récit unique sur la Révolution, qui reléguerait toutes les lectures alternatives ou critiques au rang d’atteintes sacrées. Sadi met en garde : un pays qui clôt le débat sur son passé se condamne à ne plus comprendre son présent.

Ce qui inquiète une partie de l’opinion publique, c’est le glissement d’un débat d’historiens vers un contentieux pénal. Est-ce à la justice de trancher la manière dont un événement doit être raconté ? À partir de quand une version divergente devient-elle une offense ? Et surtout : qui définit ce qu’est un «symbole» ou une «atteinte» ?

Criminalisation du débat historique

L’enjeu n’est pas de valider ou d’invalider les propos de Bouakba. L’enjeu, c’est le droit d’interroger — en tant que journaliste, chercheur, citoyen — des faits qui relèvent du domaine public et de la construction nationale. Lorsque ce droit se restreint, c’est l’espace civique qui se rétrécit.

L’Algérie est traversée par plusieurs mémoires : celles des combattants, des exclus du récit officiel, des témoins silencieux, des chercheurs qui tentent d’apporter nuance et documents… Vouloir figer cette pluralité dans un récit unique, sanctifié, revient à effacer une partie du vécu collectif. Or, le passé algérien est complexe : il comporte des grandeurs, des fautes, des silences, et des contradictions.

Une mémoire vivante ne doit pas être une mémoire punie. Aussi cette affaire est-elle un test pour la liberté d’expression et pour l’avenir du pays. Elle pourrait devenir un tournant. Car si la justice s’installe durablement dans la régulation du récit historique, d’autres voix critiques pourraient être inquiétées. Mais elle pourrait (ou devrait) aussi ouvrir un débat, un vrai, sur la manière de réconcilier histoire et mémoire, sans menaces ni interdits.

Cette séquence soulève une question centrale : veut-on une mémoire contrôlée, ou une mémoire partagée ? L’histoire ne se défend pas en emprisonnant ceux qui l’interrogent. Elle se défend en ouvrant les archives, en encourageant la recherche, en acceptant la complexité — et en laissant le débat public respirer.

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Douha Alaya | L’artiste qui transfigure la douleur  

L’exposition «Corps propre» de Douha Alaya, présentée en avril dernier au Centre culturel Bir Lahjar, dans la médina de Tunis, a été une agréable surprise pour les amateurs d’art. L’artiste est d’une rare sensibilité, consciente et engagée, qui parvient à transfigurer la douleur palestinienne en un geste artistique d’une beauté poignante et d’une force de vie bouleversante.

Mohsen Khlifa *

Dans un monde saturé d’images, où le flux numérique impose un rythme vertigineux à nos émotions, l’art de Douha Alaya** s’élève comme une respiration nécessaire — un acte de résistance face à la déshumanisation visuelle. Artiste tunisienne profondément engagée, elle parvient à placer le corps au centre d’une démarche où la création devient un acte de témoignage, de douleur et d’espoir.

Son œuvre naît à l’intersection de la corporalité engagée et du langage numérique. Dans un univers où les réseaux sociaux diffusent les tragédies en direct, l’artiste interroge la façon dont cette exposition permanente altère notre sensibilité.

L’art comme espace de résistance

L’actualité, transmise en continu, engendre à la fois une surcharge émotionnelle et une forme d’indifférence progressive, où la souffrance devient une banalité visuelle. Face à cela, Douha Alaya choisit l’art comme espace de résistance.

Sa démarche artistique, articulée en deux temps, part d’un autoportrait photographique – une quête d’authenticité et d’intimité – avant d’entrer dans un processus numérique où l’image est déconstruite, recomposée, hybridée. En exploitant la technique de la capture d’écran, elle prélève des fragments du réel, des scènes de guerre et d’exode, pour les réinscrire dans une œuvre où la mémoire s’incarne dans la chair, le tissu et la lumière.

À travers des séries telles que Résistance infinie, Résilience, ou Embuscade, l’artiste engage son propre visage, son regard et sa peau dans une relation directe avec le monde. Ces autoportraits ne sont pas de simples reflets, mais des actes de solidarité et de réhumanisation. Ils traduisent la douleur, le défi et la détermination d’un peuple, tout en affirmant la présence intime de l’artiste dans le drame collectif.

Le keffieh traditionnel palestinien, élément récurrent de ses œuvres, devient bien plus qu’un motif visuel : il est mémoire tissée, peau symbolique, histoire incarnée.

Dans les compositions numériques de Douha Alaya, ce tissu ancestral s’étend jusqu’à recouvrir le visage de l’artiste, créant une fusion entre identité personnelle et résistance collective.

Cette matérialité du keffieh exprime une volonté de transformation : celle de convertir la douleur en création, l’effacement en empreinte, la tragédie en langage visuel.

Le corps comme champ de bataille

Ainsi, l’art de Douha Alaya n’est ni une simple représentation ni une dénonciation à distance : il est implication totale, acte de présence et affirmation d’humanité. Dans une époque où la frontière entre réel et virtuel se brouille, son œuvre rappelle que l’image peut encore être un lieu de vérité, un espace de résilience poétique et politique.

Entre peau et pierre, fil et mémoire, l’artiste inscrit sa création dans la continuité d’une longue tradition de résistance esthétique. Douha Alaya fait du corps — le sien — le champ de bataille et le sanctuaire d’une conscience contemporaine : celle qui refuse le silence, qui transforme la douleur en lumière et qui, au cœur même du numérique, redonne au regard sa puissance de compassion.

Enfin, avec son corps unique, Douha Alaya enrichit la bibliothèque artistique tunisienne d’une voix nouvelle, libre et audacieuse. Son œuvre trace les contours d’une génération d’artistes pour qui l’engagement, la détermination et le numérique deviennent les langages d’une même quête de sens et de beauté.

* Chercheur sur « l’Art et l’intelligence artificielle», doctorant sur le Management par l’IA.

** Douha Alaya, née le 9 juillet 1986 en France, est une artiste plasticienne contemporaine tunisienne, multidisciplinaire, ainsi qu’enseignante à l’Institution des Arts et Métiers de Siliana relevant de l’Université de Jendouba. Son travail se distingue par une hybridation singulière entre peinture, photographie, arts numériques et intelligence artificielle. En articulant ces différents médiums, elle explore les frontières qui les séparent et les relient, développant ainsi une approche inédite, résolument contemporaine, immersive et expérientielle.

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Romantika | La 1ère croisière entre l’Algérie et la Tunisie

C’est un projet touristique ambitieux : une croisière reliant Alger et Tunis devra se tenir du 29 décembre 2025 au 5 janvier 2026 à bord d’un hôtel flottant cinq étoiles, le Romantika, à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Selon Dzair Tube, cette initiative est portée par Algeria Universal Business Global, via son agence BAS Travel, en partenariat avec Digi Booking et l’opérateur maritime MMC Madar. Cette escapade maritime d’une semaine ambitionne de mêler tourisme, échanges culturels et célébrations de fin d’année avec des programmes pour toute la famille, animations pour les jeunes et activités sur mesure pour les enfants, «le tout dans le cadre scintillant de la Méditerranée, entre deux grandes capitales maghrébines», note Dzair Tube.

La docteure Moufida Amrani, entrepreneuse et instigatrice du projet, présente cette croisière comme le lancement officiel d’un vaste programme de voyages maritimes reliant l’Algérie à plusieurs villes tunisiennes. «Il s’agit du lancement officiel de notre programme de croisières entre l’Algérie et plusieurs ports tunisiens, une première visant à renforcer les échanges touristiques entre les deux pays», a-t-elle déclaré.

Le Romantika a déjà assuré des liaisons en mer Baltique vers Helsinki, Stockholm et Riga. Construit en Finlande en 2002, il fut le premier ferry commandé par Tallink Grupp et le premier construit spécifiquement pour une compagnie maritime estonienne.

I. B.

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Tunisie | Les lauréats des Prix Manager 2025

Le jury des Prix Manager 2025, composé de personnalités du monde économique, académique et médiatique, s’est réuni afin de délibérer sur les distinctions honorant les parcours les plus remarquables de l’année. Ces distinctions visent à valoriser le leadership, l’innovation, la responsabilité sociale et l’esprit d’entreprise qui contribuent au rayonnement économique et managérial de la Tunisie.

La cérémonie officielle de remise des prix se tiendra prochainement à Tunis, en présence de représentants du monde des affaires, des institutions et des médias.

Conformément aux échanges entre membres du jury, la liste définitive des lauréats est arrêtée comme suit :

Prix Manager 2025 : Mehdi Mahjoub (DG Hyundai Tunisie) ;

Prix Femme Chef d’Entreprise : Neila Benzina (fondatrice Winbee, France); 

Prix Aziz Miled : Lotfi Mechregui (DG Golden Carthage);

Prix Jeune Promoteur : Mohamed Ali Salmi (fondateur Kaco Motors).

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Plaidoyer pour la libération des humanitaires emprisonnés en Tunisie

Comme tous les Tunisiens, je me suis réjoui de la libération de Sonia Dahmani, une femme qui n’aurait dû jamais mettre les pieds en prison pour ses opinions, ainsi que de neuf autres prisonniers politiques. Espérons que ces libérations, bien que conditionnelles, soient le signe que le régime desserre son étau sur les libertés publiques et que d’autres libérations suivront, qui concerneraient en particulier celles et ceux qui sont détenu(e)s pour leurs engagements humanitaires, une catégorie de prisonniers qui me touche particulièrement. (Ph. Nawaat).

Sadok Zerelli *

En effet, aujourd’hui, en Tunisie, des femmes et des hommes demeurent emprisonnés pour avoir fait ce que dicte notre humanité la plus fondamentale et notre religion même : protéger une vie en danger, héberger un être humain laissé dehors, offrir une bouteille d’eau, un mot de réconfort, une dignité minimale à des personnes errantes, rejetées ou invisibles.

Durant toute ma longue vie, je me suis toujours défini comme un homme ni de gauche, ni de droite, ni islamiste ni laïc, mais un humaniste, et en tant que tel, j’étais disposé à soutenir tout régime, même une dictature, s’il permet de réduire la misère et améliorer le niveau de vie de la population qu’il gouverne, ce qui doit être l’objectif ultime de toute action politique et de tout homme politique intègre.

Aider son prochain en détresse n’est pas un crime

Dans ce sens, la détention de cette catégorie particulière de prisonniers politiques me dérange et m’interpelle au plus profond de mon être, parce que j’aurais pu être parmi eux si j’avais eu assez de courage et si les turbulences de ma vie me l’avaient permis.

Ce sont des hommes et des femmes qui se sont retrouvés en prison pour avoir tendu la main à leur prochain, peu importe la couleur de sa peau, sa nationalité ou son origine.

Ces humanitaires que j’admire pour leur courage et leur amour du prochain n’ont ni volé, ni tué, ni fraudé.

Ils n’ont détourné aucune richesse, ni abusé d’aucun pouvoir.

Ils ne représentent aucune menace pour la sécurité intérieure ou extérieure du pays ; ni pour l’ordre public ni pour le régime en place.

Leur seul «crime», c’est d’avoir secouru leurs semblables et donné ainsi un sens aux préceptes de notre Coran et aux recommandations de notre Prophète, qui nous commandent d’aider notre prochain, pas seulement notre voisin ou parent ou ami, mais tout être humain d’où qu’il vienne et quelque que soit la couleur de sa peau et son origine.

Être musulman ce n’est pas seulement faire ses cinq prières par jour et jeûner pendant Ramadan, mais c’est aussi aider autrui et faire du bien. 

Ces prisonniers ne sont pas des criminels : ce sont Mustapha Djemali, Abderrazek Krimi (libérés le 24 novembre 2025 après avoir purgé l’essentiel de leur peine, Ndlr), Sherifa Riahi, Saâdia Mosbah, Yadh Bousselmi, Mohamed Jomoa, Salwa Grissa, et d’autres encore, qui ont consacré leurs vies à la défense des plus vulnérables.

Ils ont choisi d’agir là où l’indifférence domine, là où la peur divise, là où l’État recule.

Les arrêter, c’est criminaliser la compassion.

Les juger, c’est condamner la solidarité.

Les emprisonner, c’est envoyer un message glaçant : secourir un humain devient un délit.

Ce choix politique n’honore ni notre pays, ni notre histoire, ni notre conscience collective.

Les véritables menaces pour la Tunisie

La Tunisie, terre d’accueil depuis mille ans, terre de migrations, terre de brassage, se renie lorsqu’elle punit celles et ceux qui défendent la dignité humaine.

La Constitution élaborée par Kaïs Saïed lui-même proclame les droits fondamentaux, la liberté d’association, la protection des personnes vulnérables.

Notre religion l’Islam nous dicte d’aimer notre prochain et le secourir sans distinction de race ou de couleur.

Comment justifier alors que des militants soient privés de liberté pour avoir simplement appliqué ces principes ?

Les véritables menaces pour la Tunisie ne sont pas les quelques milliers d’immigrés que la faim et la misère ont chassé de leurs pays ni les humanitaires qui les secourent.

Elles sont dans la pauvreté qui s’étend à Gafsa, Kasserine, Jendouba et même dans la banlieue de notre capitale, le chômage qui provoque la misère et le désespoir, l’économie qui s’essouffle, le pouvoir d’achat qui s’érode, la corruption qui ronge, l’exode de nos jeunes, la désertification de nos territoires…

Les humanitaires, eux, soutiennent, soulagent, accompagnent, protègent.

Ils sont des remparts, pas des dangers.

La grandeur d’une nation ne se mesure pas à la puissance de son armée ou de sa police, mais à la manière dont elle traite les plus faibles et les plus vulnérables

Parce qu’aucun pays ne s’élève en mettant sous les verrous ceux qui défendent la vie.

Parce que la solidarité n’est pas un délit – c’est un devoir.

Pour la Tunisie, pour l’État de droit, pour l’humanité en chacun de nous : «Libérez-les. Maintenant

* Economiste universitaire et consultant international.  

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Les JTC 2025 consacrent la vitalité du théâtre tunisien

Les 26e Journées théâtrales de Carthage (JTC), qui ont pris fin samedi 29 novembre 2025, ont consacré le dynamisme retrouvé du théâtre tunisien avec une nouvelle génération de créateurs talentueux, qui n’ont rien à envier à leurs aînés.   

En effet, la pièce tunisienne ‘‘Les Fugueuses’’ de Wafa Taboubi a remporté le Tanit d’Or du festival, ainsi que ceux du meilleur scénario (Wafa Taboubi) et de la meilleure interprétation féminine (Lobna Noomen), lors de la cérémonie de clôture tenue au Théâtre de l’Opéra de Tunis, à la Cité de la Culture. Le Tanit d’Argent a été attribué au metteur en scène irakien Sinan Al-Azzawi pour sa pièce ‘‘Le mur’’, tandis que ‘‘Jacaranda’’ mise en scène par le Tunisien Nizar Saidi a obtenu le Tanit de Bronze.

Avant leur succès aux JTC, ‘‘Les Fugueuses’’ et ‘‘Jacaranda’’ s’étaient distinguées à la troisième édition du Festival national du théâtre tunisien, Saisons de la création (24 oct.–8 nov.), en remportant, respectivement, le prix du meilleur spectacle et celui de la meilleure scénographie, du meilleur texte et de la meilleure mise en scène.

Le jury officiel, présidé par le Tunisien Lassaad Ben Abdallah, réunissait également le Koweïtien Saade Aldaass, l’Algérien Malek Laakoun, le Congolais Abdon Fortunée, le Syrien Thameur Arbid et le Tunisien Imed El May.

I. B.

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Zelensky entre le marteau russe et l’enclume américaine

Pour les médias européens, le conflit russo-ukrainien a commencé lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, passant sous silence l’histoire qui a précédé le début des hostilités en 2022. Beaucoup pensent aussi que Poutine est un méchant loup qui veut dévorer ses voisins, ce n’est pas totalement faux, mais cette vision mérite d’être nuancée. Cet article apporte des éclaircissements sur les raisons de ce conflit insensé, qui remonte à 2014, après le coup d’Etat organisé par la CIA en Ukraine et la mise en place d’un gouvernement pro-américain.

Habib Glenza

La Russie est un grand pays qui regorge de richesses naturelles : énergies, minéraux, métaux rares, sources d’eau intarissables, vastes terres cultivables, etc. De ce fait, plusieurs puissances ont tenté à travers l’histoire de mettre la main sur ses richesses par la force et toutes les tentatives se sont soldées par un échec.  

Rappelons, dans ce contexte, la campagne militaire menée par l’empereur Napoléon 1er en 1812 et lors de laquelle les troupes françaises ont envahi l’Empire Russe. L’armée et la population russes sont parvenues à infliger une défaite décisive de l’armée française.    

Plus d’un siècle plus tard, Hitler a décidé de faire la guerre au monde entier, mais il manquait d’hydrocarbures pour faire tourner sa machine de guerre. Il fallait donc aller les chercher en Russie. La guerre était alors inévitable entre les deux armées russe et allemande, en dépit de la signature du pacte de non-agression, appelé pacte Ribbentrop-Molotov, le 23 août 1939. Hitler a finalement envahi l’URSS, le 22 juin 1941, sous le nom de code «Opération Barbarossa»

De 1941 à 1945, l’armée rouge soviétique a non seulement décimé la puissante armée allemande mais elle a aussi sauvé l’humanité entière en empêchant Hitler de mettre la main sur l’énergie russe, indispensable pour que le führer règne sur le monde. 

Cette guerre a coûté 27 millions de morts et de disparus à l’URSS, entre militaires et civils !

Dans son fameux livre, ‘‘Le grand échiquier’’, paru en 1997, Zbigniew Brzezinski affirme avoir conseillé Jimmy Carter de dépiécer la Russie en trois grandes régions, afin de s’emparer de ses richesses naturelles et de l’affaiblir.

Aujourd’hui, la Russie n’est pas celle de 1939, ni de 1997; elle est devenue la première puissance atomique possédant plus de 6000 ogives nucléaires. Toute intervention militaire de l’Occident dans cet Etat-continent déboucherait, à n’en pas douter, sur une troisième guerre mondiale dévastatrice.

Echec des accords de Minsk

Pour bien comprendre le conflit russo-ukrainien, il faut admettre que les affrontements dans le Donbass n’étaient pas entre «Russes et Ukrainiens» mais entre «Ukrainiens nationalistes et Ukrainiens russophones» de ce territoire litigieux.

Les interventions de l’ex-chancelière allemande Angela Merkel, de l’ex-président français François Hollande et du président russe Vladimir Poutine avaient d’ailleurs pour objectifs de ramener la paix entre les séparatistes ukrainiens du Donbass et les ultra-nationalistes au pouvoir à Kiev. 

Malheureusement, cet accord fut une duperie qui visait à donner à l’Ukraine le temps de préparer une guerre contre la Russie, comme l’a avoué Merkel en 2022, dans une interview à l’hebdomadaire Die Zeit. Et Hollande a confirmé ses dires par la suite.

Raisons de l’intervention russe

L’intervention des Russes, le 24 février 2022, est donc la conséquence directe du non-respect des accords de Minsk par les nationalistes ukrainiens et leurs alliés occidentaux. Hollande et Merkel auraient pu empêcher les Ukrainiens de poursuivre la répression des Russophones du Donbass et, par conséquent, le déclenchement des hostilités entre la Russie et l’Ukraine. Mais ils ne l’ont pas fait. Pire encore, les Occidentaux sont allés plus loin en annonçant l’intégration de l’Ukraine à l’Otan, qui est une ligne rouge pour Moscou ! Et c’est ce qui a poussé les Russes à intervenir en Ukraine, car l’installation de missiles nucléaires près de leurs frontières constituerait une menace existentielle pour eux.

Lors de la réunification des deux Allemagne, l’ancien chef de la diplomatie américaine James Baker avait promis aux Russes que l’Otan n’avancerait plus d’«un seul pouce» vers l’est. Or, quelques années plus tard, l’Otan a fini par intégrer, tous les pays du Pacte de Varsovie, qui étaient des pays satellites de l’URSS.

Certains diraient que l’Ukraine est libre d’intégrer l’Otan, la Russie n’a absolument pas le droit de s’y opposer. Tous ceux qui trouvent logique ce point de vue doivent se rappeler que lorsque l’URSS a installé des missiles nucléaires en 1962 sur l’île de Cuba pour protéger ce pays contre une possible invasion de l’armée américaine, le président Kennedy a menacé Khroutchev d’une guerre nucléaire s’il ne retirait pas son arsenal de cette île située au large des Etats-Unis.

Echec des pourparlers d’Istanbul

Plus près de nous, au lendemain des pourparlers de mars 2022 à Istanbul, Poutine a déclaré : «Nous avions défini presque tous les paramètres d’un éventuel accord de paix avec les représentants du gouvernement de Kiev. Certes, il restait quelques points à régler, mais en général, l’accord méritait d’être conclu.»

Il fallait cependant compter avec Boris Johnson, alors Premier ministre britannique qui, lors d’une visite à Kiev, a demandé à Volodymyr Zelensky de ne pas signer l’accord de paix d’Istanbul mais de continuer la guerre, parce que l’objectif de l’Union européenne (UE) est de parvenir à une défaite stratégique de la Russie, a expliqué le président russe lors d’un forum économique tenu dans la ville portuaire de Vladivostok.

Selon Poutine, les autorités ukrainiennes ont publiquement admis que la guerre entre la Russie et l’Ukraine aurait pris fin «depuis longtemps» si l’Ukraine et les pays occidentaux avaient appliqué ce qu’ils avaient convenu à Istanbul.

Donald Trump disait à juste titre : «Si j’étais au pouvoir, cette guerre n’aurait jamais eu lieu.» Il reconnaît que Biden et les pays occidentaux ont sur la conscience plus de deux millions de morts entre militaires et civils depuis le 24 février 2022, en réussissant à convaincre Zelensky qu’il lui était possible de vaincre la Russie, grâce aux sanctions qui lui seront infligées et à l’aide militaire et financière qui lui a été promise.

Le conflit russo-ukrainien, qui, avant 2014, était un affrontement entre Ukrainiens nationalistes et Ukrainiens séparatistes, a débouché sur un conflit russo-ukrainien en raison du non-respect des accords de Minsk par le gouvernement ukrainien et les pays occidentaux garants de cet accord.

Profitant de cette situation, les ultras nationalistes ont commencé à combattre toutes les minorités en Ukraine (hongroise, roumaine, polonaise et russe).

L’intervention de Poutine, Merkel et Hollande avait pour but d’instaurer une paix durable entre le gouvernement ukrainien et ces minorités. Mais malheureusement, comme il s’est avéré plus tard, les accords de Minsk I et II en 2014 et 2015 étaient une duperie, pour permettre à l’Ukraine de mieux se préparer à la guerre contre la Russie!

Selon les aveux même de Merkel et de Hollande en 2022), c’est l’Occident qui a programmé et provoqué cette guerre qu’il espérait remporter par Ukraine interposée. C’est lui aussi qui a fait ensuite capoter les tentatives pour parvenir à la la paix, comme celle des pourparlers d’Istanbul mise en échec par le Britannique Johnson, comme expliqué plus haut.  

Jusqu’à l’arrivée de Donald Trump en 2025, les Européens, notamment l’Angleterre, la France et l’Allemagne, ont refusé de mettre fin à ce conflit, qui ne cessera qu’après la capitulation de l’Ukraine. Et c’est ce que cherche aujourd’hui par le président américain.

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Tout ce qu’il faut savoir sur la Coupe arabe de la Fifa 2025

La Coupe arabe de la Fifa 2025, la plus grande compétition de football du monde arabe, débutera ce lundi 1er décembre 20225 avec le match d’ouverture opposant l’équipe de Tunisie, diminuée d’une dizaine de joueurs, à celle de la Syrie, à 14h00, heure tunisienne. Cet article est une présentation générale de cette compétition, qui a lieu tous les quatre ans. Au total, 16 équipes de toute la région s’affronteront pour le titre et d’ici la fin de ce tournoi, le 18 décembre, le public verra 32 matchs.

Quand et où ?

La phase de groupes aura lieu du 1er au 9 décembre, les quarts de finale les 11 et 12 décembre, les demi-finales le 15 décembre, le match pour la troisième place le 18 décembre et la finale le 18 décembre.

Le Qatar organise la Coupe arabe pour la troisième fois, après les éditions de 1998 et 2021. C’est également le deuxième tournoi Fifa consécutif organisé par ce pays du Golfe, après la récente Coupe du Monde U-17 de la Fifa.

Six sites ont été choisis pour accueillir cette compétition régionale, chacun ayant déjà accueilli une Coupe du Monde de la Fifa il y a trois ans.

Comme lors de Qatar 2022, le stade Al Bayt, situé dans la ville d’Al Khor, au nord du pays, accueillera le match d’ouverture, tandis que le magnifique stade de Lusail sera le théâtre de la finale.

Les villes hôtes et leurs stades :

Lusail : Stade de Lusail (capacité : 88 966 places);

Al Rayyan : Stade Ahmad bin Ali (capacité : 45 032 places);

Al Khor : Stade Al Bayt (capacité : 68 895 places);

Doha : Stade 974 (capacité : 44 089 places); Stade de la Cité de l’Éducation (capacité : 44 667 places); Stade international Khalifa (capacité : 45 857 places).

Les nations participantes :

Seize nations, issues de la Confédération asiatique de football (AFC) et de la Confédération africaine de football (CAF), disputeront le tournoi.

Le Qatar, pays hôte, et l’Algérie, tenante du titre, ainsi que les sept nations les mieux classées au moment du tirage au sort en mai, se sont qualifiés d’office.

Les sept places restantes ont été attribuées lors de matchs de qualification à élimination directe.

Les nations participantes ont été réparties en quatre groupes :

Groupe A : Tunisie, Syrie, Qatar, Palestine ;

Groupe B : Maroc, Comores, Arabie saoudite, Oman ;

Groupe C : Égypte, Koweït, Jordanie, Émirats arabes unis;

Groupe D : Algérie, Soudan, Irak, Bahreïn.

Les deux meilleures équipes de chaque groupe se qualifient pour la phase à élimination directe, qui comprend les quarts de finale, les demi-finales et la finale. Un match pour la troisième place opposera également les deux équipes perdantes des demi-finales.

En phase à élimination directe, si un match est à égalité à la fin du temps réglementaire, une prolongation de 30 minutes est jouée, suivie, si nécessaire, d’une séance de tirs au but.

Montant des prix :

L’édition 2025 offrira une dotation record de plus de 36,5 millions de dollars, rejoignant ainsi le cercle très fermé des plus grands tournois internationaux de football.

La dernière édition, en 2021, proposait une dotation de 25,5 millions de dollars.

Les précédents vainqueurs :

L’Irak est l’équipe la plus titrée de la Coupe arabe avec quatre titres. L’Arabie saoudite arrive en deuxième position avec deux titres, tandis que la Tunisie, l’Égypte, le Maroc et l’Algérie comptent chacun un titre.

L’Algérie est la championne en titre, après avoir battu la Tunisie 2-0 en prolongation lors de la finale de 2021.

Historiquement, les nations asiatiques ont remporté plus de titres (6) que celles d’Afrique (4). Réunissant certaines des meilleures équipes du monde, la Coupe arabe donnera aux supporters un avant-goût du niveau des nations arabes lors de la prochaine Coupe du Monde de la Fifa.

Sept participants à la Coupe arabe – le Qatar, la Tunisie, le Maroc, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie et l’Algérie – participeront également à la Coupe du Monde de la Fifa 2026, co-organisée par les États-Unis, le Mexique et le Canada.

Avec une Coupe du Monde remaniée qui accueillera 48 équipes, la Coupe arabe pourrait servir de tremplin aux équipes ambitionnant d’aller loin sur la plus grande scène du football. Les équipes favorites :

 Au vu de leurs récentes performances lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, pas moins de cinq équipes pourraient prétendre au titre. Parmi elles, la Tunisie, qui a engrangé le plus de points (28 sur 30 possibles) parmi toutes les nations de la CAF durant les éliminatoires, remportant neuf de ses dix matchs et terminant première de son groupe.

L’Algérie et le Maroc, voisins nord-africains, font partie des favoris après s’être qualifiés pour la Coupe du Monde en terminant premiers de leur groupe. L’Égypte, sept fois championne d’Afrique, est également parmi les prétendants au titre.

La Jordanie, qualifiée pour la première fois, est considérée comme outsider.

Les joueurs à suivre :

Le Jordanien Ali Olwan, troisième meilleur buteur des qualifications de l’AFC pour la Coupe du Monde avec neuf buts, sera un joueur à surveiller de près durant le tournoi. L’Irakien Aymen Hussein, quatrième meilleur buteur avec huit réalisations, figure également parmi les attaquants susceptibles de représenter une menace sérieuse.

Les supporters devront aussi garder un œil sur le solide gardien tunisien Aymen Dahmen, auteur de six clean sheets et d’une série de dix matchs sans encaisser de but en qualifications.

L’attaquant Akram Afif, dont le nom est devenu synonyme du succès du Qatar ces dix dernières années, est un joueur clé pour le pays hôte. Quant au capitaine saoudien Salem Al-Dawsari, il est en bonne forme ces derniers temps et occupe la quatrième place du classement des passeurs décisifs de la Saudi Pro League.

Les billets :

Les billets pour la Coupe arabe de la Fifa ont été mis en vente sur la plateforme officielle fin septembre. Les supporters pouvaient acheter des billets pour chaque match, répartis en trois catégories de prix, à partir de 7 dollars US.

Le tournoi proposait également des packs par équipe, incluant trois matchs de poule par nation, à partir d’environ 20 dollars US. Ces packs ne sont plus disponibles.

Les billets pour la finale, à partir de 14 dollars US, sont épuisés.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, vous pouvez suivre l’intégralité du tournoi du 1er au 18 décembre, exclusivement en arabe et uniquement sur beIN Sports PPV.

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Le CVDT appelle à une amnistie générale en Tunisie  

Dans un communiqué le communiqué reproduit ci-dessous, publié le 30 novembre 2025, le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT), ONG belgo-tunisienne, dotée du statut consultatif spécial auprès de l’Ecosoc des Nations Unies, condamne les ingérences extérieures dans les affaires du pays et appelle les autorités à une amnistie générale, à la levée des poursuites et à la garantie des libertés publiques, tout en avertissant du risque d’une dégradation accrue de la situation nationale.

Le CVDT exprime sa ferme condamnation de toute forme d’ingérence extérieure dans les affaires internes du pays, en particulier l’intervention récente du Parlement européen concernant la situation politique en République tunisienne. Le Comité rappelle que le respect de la souveraineté nationale et l’indépendance de la décision tunisienne constituent des principes fondamentaux, non négociables et insusceptibles d’interprétation.

Affirmant son attachement constant à la défense de la démocratie et de l’État de droit, le Comité appelle les autorités tunisiennes à prendre d’urgence une série de mesures de nature à renforcer la stabilité politique et institutionnelle, ainsi qu’à protéger les droits et libertés fondamentaux :

1. décréter une amnistie générale conduisant à la libération de l’ensemble des personnes détenues dans des affaires à caractère politique, y compris les responsables politiques, journalistes et acteurs de la société civile;

2. lever toutes les poursuites judiciaires liées à la liberté d’opinion et d’expression ou à des activités civiles pacifiques;

3. garantir la liberté d’action associative, en permettant aux organisations de la société civile d’exercer pleinement leur rôle, en toute indépendance et sans entraves administratives ou légales;

4. accélérer la mise en place de la Cour constitutionnelle, institution essentielle au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des pouvoirs publics et à l’équilibre entre les autorités.

Le Comité met en garde contre les risques que ferait peser sur la stabilité du pays toute persistance des tensions politiques et toute aggravation de la crise économique et sociale, dans une période qui appelle pourtant à la responsabilité et à la plus grande sagesse.

Il réaffirme enfin sa détermination à œuvrer pour la protection des droits et libertés et pour la consolidation des fondements d’un système démocratique résilient. Le Comité appelle l’ensemble des acteurs nationaux à renforcer leurs efforts et à placer l’intérêt supérieur du pays au-dessus de toute considération, afin de permettre à la Tunisie de surmonter cette phase critique.

Pour le CVDT :

Fethi El Hadjali 

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Associations féministes : «La voix de Chaima Issa est la voix de nous toutes»

Suite à l’«enlèvement» de la militante politique Chaima Issa, le samedi 28 septembre 2025, alors qu’elle participait à la marche organisée par les organisations féministes et à laquelle participaient des personnes de diverses orientations politiques, des associations et des voix féministes ont exprimé dans le communiqué de presse traduit de l’arabe et reproduit ci-dessous «leur ferme condamnation de ce grave incident, qui montre l’intimidation et la violence politique continues de l’État contre les femmes».

«Le fait de cibler Chaima Issa, de la condamner à vingt ans de prison pour son activisme politique et son opposition au régime en place, puis de l’enlever par des individus non identifiés en civil simplement pour avoir participé à une manifestation féministe pacifique, constitue une attaque flagrante contre la liberté d’expression et le droit des femmes à manifester et à s’organiser, ainsi qu’une tentative claire de faire taire les voix féministes et des défenseurs des droits humains dans le pays.

«Les personnalités et associations signataires tiennent les autorités responsables pleinement responsables de la sécurité de Chaima Issa, exigent la divulgation immédiate de son lieu de détention et des conditions de sa détention, et la garantie qu’elle se verra accorder tous ses droits légaux sans aucun délai.

«Les personnalités et associations signataires appellent également toutes les forces actives, les organisations de défense des droits humains et les mouvements féministes à s’unir et à faire face à cette dangereuse escalade contre les femmes, à résister à toutes les tentatives d’intimidation et d’exclusion, et à adopter tous les moyens de lutte pour protéger leur droit à s’exprimer et à participer à la sphère publique sans crainte ni menace.

«L’enlèvement d’une militante est une attaque contre toutes les femmes.

«La voix de Chaima… est notre voix.»

Communiqué.

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Le Maghreb face à des vents contraires

L’année 2026 s’annonce chaude pour le régime algérien qui devra faire de grandes concessions sur des thèmes légitimateurs comme la Palestine et le Sahara occidental, sous les pressions conjuguées des Etats-Unis et des Nations unies. Face à ces vents contraires, la Tunisie serait bien avisée d’entamer la nouvelle année avec un regain de perspicacité et de dextérité politique sur les plans intérieur et extérieur. Explications…

Elyes Kasri *

Alors que les Etats-Unis d’Amérique renforcent leur présence au Maroc en la doublant d’une initiative diplomatique internationale visant à mettre fin à ce que de plus en plus de chancelleries considèrent comme une campagne de déstabilisation régionale menée par l’Algérie sous couvert de la prétendue République Sahraouie, la Russie et la Chine se désengagent progressivement de cette campagne désormais considérée subversive et laissent le régime algérien seul face un étau militaro-diplomatique marocco-occidental.

Déconvenues diplomatiques

Il est utile de noter qu’outre l’accumulation des déconvenues diplomatiques au Brics et au Nations unies, en plus de l’épisode révélateur de la libération de Boualem Sansal, la fin du mandat non permanent de l’Algérie au Conseil de Sécurité le mois prochain coïncide avec l’ultimatum de 60 jours dicté par le président Trump pour la conclusion pacifique de la question du Sahara Occidental que la résolution 2797 du Conseil de Sécurité a préconisé dans le cadre de la souveraineté marocaine (5 mentions dans le texte officiel de cette résolution).

Ce, en plus de l’arrivée à partir du 1er janvier 2026, en tant que membres non permanents du Conseil de Sécurité, du Bahreïn, du Liberia et du Congo, réfractaires à la fiction d’une république sahraouie.

Il n’est pas à exclure que le processus de partition de la Libye déjà engagé de facto ne soit confirmé de jure pour être suivi à terme par l’Algérie qui malgré ses richesses n’a pas réussi à ériger les fondements d’un Etat national et d’une union de destin entre les régions qui la constituaient avant sa création en un Etat fédéré par la grâce de l’empire colonial français.

La plus grande réceptivité occidentale de la cause indépendantiste kabyle ainsi que les péripéties et les retombées de la proclamation le 14 décembre prochain de l’indépendance de la Kabylie risquent d’accentuer l’onde de choc qui secoue déjà l’Algérie au risque d’entamer un processus d’éclatement et de retour au statut et aux frontières précoloniaux. Les précédents du Soudan, de l’Irak, de la Libye et de la Syrie sont à cet égard édifiants et doivent constituer un avertissement.

L’année 2026 s’annonce chaude pour un régime algérien qui devra faire de grandes concessions sur des thèmes légitimateurs comme la Palestine (l’ambassadeur algérien à Washington et ancien ministre des Affaires étrangères ne cesserait de dire aux responsables américains que son gouvernement serait ouvert à toute option concernant le conflit israélo-palestinien, sous-entendant la normalisation avec Israël et l’adhésion aux accords d’Abraham) et le Sahara occidental avec peut-être même dans la foulée son versant oriental avec tous les remous que cela susciterait au sein de l’armée et de l’opinion publique algériennes.

ingérences et interférences

La Tunisie qui a déjà son lot de problèmes socio-économiques et de divergences de plus en plus aiguës de vues avec ses partenaires occidentaux, serait bien avisée d’entamer la nouvelle année avec un regain de perspicacité et de dextérité politique et diplomatique afin de se donner les moyens de naviguer avec le minimum de dégâts dans les eaux de plus en plus troubles et agitées vers lesquelles les vents semblent pousser l’Afrique du Nord et peut être même l’Europe entière.

En dépit des divergences de vues et des griefs réciproques, chaque Tunisien est appelé à mettre de côté les différences pour consolider le front intérieur et bâtir une entente même minimale afin de couper court aux interférences et ingérences étrangères de toute part en vue de prémunir notre pays des effets de la tempête qui se profile à l’horizon qui s’assombrit à vue d’œil.

Si la récente libération de Me Sonia Dahmani et les démarches visant à signifier le refus des autorités tunisiennes de toute ingérence étrangère dans ses affaires intérieures sont des prémices positives, elles gagneraient en crédibilité et en efficacité si elles étaient généralisées d’un côté aux autres prisonniers d’opinion ou, faute d’un consensus sur les motifs de leur inculpation, ceux qui n’ont pas commis d’actes physiques violents ou appelé à attenter à l’intégrité physique de nos forces armées y compris les forces de sécurité intérieure, et de l’autre côté à toute velléité d’immixtion ou d’ingérence extérieure d’où qu’elle vienne car la souveraineté est et doit toujours demeurer une et indivisible.

La préservation de la souveraineté nationale et le renforcement du front intérieur sont désormais une nécessité vitale et de survie pour la Tunisie si elle veut éviter toute secousse préjudiciable ou, pire que Dieu ne le veuille, le sort tragique qui a frappé le Liban, la Somalie, l’Irak, le Soudan et la Syrie.

NB : extrait de la version finale et officielle de la résolution 2797 : «Prenant note à cet égard du soutien exprimé par de nombreux États Membres en faveur du plan d’autonomie proposé par le Maroc et présenté le 11 avril 2007 au Secrétaire général comme la base d’un règlement juste, durable et mutuellement acceptable du différend, affirmant qu’une véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait être une solution des plus réalisables… ».

* Ancien ambassadeur.

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Dynamique pour un Maghreb sans féminicide

Des organisations féministes, des alliances militantes et des défenseures des droits des femmes d’Algérie, du Maroc et de Tunisie se sont réunies à Tunis, les 28 et 29 novembre 2025, dans le cadre de la dynamique «Pays du Maghreb sans féminicide», pour tirer la sonnette d’alarme face à l’aggravation du phénomène de violence à l’égard des femmes, et notamment des crimes de féminicide, dans les trois pays. Elles ont publié la déclaration suivante, complétée par une série de recommandations pour les gouvernements et la société civile dans la région.

«En l’absence de statistiques officielles, les associations féminines tunisiennes ont recensé 27 cas de féminicides jusqu’en octobre 2025, contre 26 en 2024. En Algérie, ces mêmes associations ont enregistré plus de 48 cas en 2024. Quant au Maroc, selon les données du parquet pour 2023, on a dénombré 65 homicides volontaires et 18 homicides par coups et blessures ayant entraîné la mort.

«Les violences faites aux femmes dans la région ne sauraient être considérées comme des incidents isolés ; elles sont profondément ancrées dans un système social qui tolère, justifie et perpétue les violences masculines. Chaque meurtre commis contre une femme révèle l’échec du système de protection et l’absence d’un engagement institutionnel global et efficace. Cela reflète également le silence et l’inaction délibérés des décideurs face à ce phénomène.

Ce constat s’inscrit dans un contexte mondial où Onu Femmes rapporte que 137 femmes ou filles sont tuées chaque jour par un membre de leur famille, soit une femme toutes les dix minutes.

«L’inaction des pays de la région face à la violence à l’égard des femmes et des filles persiste, car ils ne considèrent pas sa prise en compte comme une priorité nationale nécessitant des mesures urgentes, des politiques cohérentes, des stratégies intégrées, des plans nationaux efficaces, des budgets suffisants et une véritable volonté politique.

«Les pays de la région continuent de ne pas lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles, faute de les considérer comme une priorité nationale exigeant des mesures urgentes, l’élaboration de politiques cohérentes, l’adoption de stratégies intégrées et de plans nationaux efficaces, l’allocation de budgets suffisants et, surtout, la démonstration d’une véritable volonté politique.»

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Marathon Comar | Courir sous un ciel bleu et un soleil éclatant

C’est sous un ciel bleu printanier, un soleil éclatant et une température clémente de 10 °C que les coureurs, professionnels et amateurs, hommes et femmes, séniors, adultes et enfants, de toutes catégories sociales, ont pris la ligne de départ du 38e Marathon Comar de Tunis-Carthage, ce dimanche 30 novembre 2025, sous le regard d’un grand nombre de spectateurs venus accompagner les coureurs ou pour assister à cette grande fête populaire.

Latif Belhedi

Les membres du comité d’organisation du plus grand événement sportif outdoor en Tunisie, organisé chaque année par les Assurances Comar depuis une quarantaine d’années, tablaient sur 10 000 coureurs pour les quatre distances Marathon (42 km), semi-Marathon (21 km), Course pour tous (5 km) et Kids Marathon. Ils étaient quelque 9 600 sur la ligne du départ, e c’est déjà un record, sachant qu’ils étaient 7900 l’année dernière.  

Une ballade autour du Lac de Tunis

La course proprement dite a animé le centre-ville de Tunis et la banlieue de la capitale (Montplaisir, Berges du Lac, Sidi Daoud, La Marsa, Sidi Bou Saïd, Carthage, Le Kram, La Goulette). Les coureurs ont, en quelque sorte, effectué le tour du Lac de Tunis et admiré les paysages qui s’offrait à eux au cours de cette matinée ensoleillée. Et c’est là tout le charme et le plaisir de la course à pied qui laisse au coureur, même en pleine compétition, de découvrir des lieux enchanteurs.

Pendant la course, l’animation battait également son plein au Village du Marathon, installé près de la ligne de départ et d’arrivée, devant le bâtiment des Assurances Comar. C’est là aussi qu’est installé le podium qui verra la distribution des prix aux gagnants et gagnantes des différentes courses. Et comme chaque année, sauf grosse surprise, ce seront les athlètes Kenyan(ne)s et Ethiopien(ne)s se tailleront les meilleurs places sur le podium.

Un plaisir partagé

En attendant, les enfants venus accompagner leurs parents s’adonnent à différents jeux sous des tentes aménagées à cet effet, sous le regard vigilant des animateurs affectés à cette mission. Et le dispositif organisationnel (les centaines d’agents bénévoles des Assurances Comar), technique (arbitres de course), sécuritaire (police et protection civile) et sanitaire (les médecins d’Amen Santé) est déployés pour veiller au moindre détail et œuvrer à ce que la fête se déroule dans les meilleures conditions de réussite, le but étant, au-delà de la compétition, le partage d’un moment de plaisir dans une atmosphère conviviale et bon enfant.

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Tunisie | Le CRLDHT dénonce «une justice capturée par l’exécutif»

«Un procès fictif, un jugement illégal et la confirmation d’une justice entièrement capturée par l’exécutif. Une répression judiciaire massive : 45, 35, 33, 25, 20, 18, 17, 14 13, 12, 10, 3 et 2 ans de prison prononcés contre des personnalités politiques, civiles et médiatiques totalisant 824 ans de prison.»

C’est en ces termes que le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a réagi au verdict d’appel dans l’affaire dite du «complot contre la sûreté de l’Etat 1» .

Dans un communiqué publié le 29 novembre, l’Ong tunisienne basée en France a affirmé que la date du 27 novembre 2025 «restera comme l’une des dates les plus sombres de l’histoire judiciaire tunisienne.» Et elle cite, à l’appui de son affirmation «une procédure disloquée, marquée par les violations les plus graves des garanties constitutionnelles et internationales», et un «verdict, décidé et lu en l’absence des détenus, sans débats, sans plaidoiries, sans confrontation, sans examen des preuves».  

«Le 27 novembre, aucun détenu n’a été amené en salle d’audience. Trois prévenus seulement ont été connectés à distance», rappelle l’organisation, qui détaille les griefs exprimés par les accusés et leurs avocats contre une justice qui a «cessé d’être un pouvoir judiciaire», «est devenue une administration punitive au service du pouvoir exécutif», «destinée à terroriser».

Lire l’intégralité du communiqué.

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