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Climat : le Maghreb en quête de financements lors de la COP 30

Belém accueille dès ce lundi une nouvelle conférence internationale dédiée au climat (COP 30). Parmi les 146 délégations présentes, celles du Maghreb porteront les revendications de tout un continent africain. L’Afrique étant frappé de plein fouet par le dérèglement climatique.

Dix années se sont écoulées depuis la signature de L’Accord de Paris. Pourtant, l’Afrique du Nord demeure en première ligne face aux bouleversements environnementaux. Et ce, avec ses épisodes de sécheresse extrême, de crues dévastatrices et de montée des eaux. Un paradoxe cruel quand on sait que le continent ne génère même pas 4 % des émissions planétaires de gaz à effet de serre.

Reste alors en suspens la question cruciale du financement. Car, pour respecter les engagements pris à Paris, l’Afrique évalue ses besoins annuels à 1 300 milliards de dollars entre 2025 et 2030.

Dans ce contexte, les 45 États les moins avancés économiquement, majoritairement africains, réclament pour leur part une enveloppe de 220 milliards par an. Or, la précédente COP, qui se déroulait à Bakou en novembre dernier, s’était achevée sur des engagements financiers décevants pour les pays africains. L’édition brésilienne ne devrait pas modifier la donne. D’ailleurs, Ana Toni, qui préside cette COP 30, l’indique clairement : aucun nouvel objectif chiffré ne sera fixé. Le plafond de 300 milliards de dollars d’ici 2035 pour l’ensemble des pays en développement, validé lors de la COP 29, demeure donc la référence.

Retard du Maghreb sur les engagements

Quant à l’ONU Climat, elle recense seulement 10 signataires de L’Accord de Paris ayant actualisé leur stratégie de réduction des émissions pour l’horizon 2035; et ce, sur un total de 200 pays. Le Maghreb figure parmi les absents de cette liste.

Ainsi, l’Algérie avait présenté sa Contribution Déterminée au niveau National peu après 2015. Elle visait une baisse de 7 à 22 % de ses émissions d’ici 2030, conditionnée au soutien international reçu. Depuis, aucune mise à jour. L’économie algérienne reste tributaire des hydrocarbures, sans véritable feuille de route vers la décarbonation.

De son côté, le Brésil souhaite transformer cette rencontre en tremplin pour rehausser les ambitions climatiques mondiales. Tout en validant de nouvelles contributions nationales jusqu’en 2035. Ana Toni, administratrice de la COP 30, a d’ailleurs salué publiquement l’action marocaine, désignant Rabat, hôte de la COP 22 en 2016, comme un partenaire engagé.

Le royaume chérifien pilote effectivement deux initiatives continentales majeures : un programme de « cuisson propre » destiné à substituer les combustibles polluants par des alternatives durables: et la Mission 300, qui ambitionne d’électrifier 300 millions d’Africains supplémentaires avant 2030.

Une vulnérabilité géographique commune

Ces efforts n’effacent pas la réalité environnementale. Maroc, Algérie et Tunisie affrontent une aridification progressive de leurs territoires. Entre 1999 et 2002, la Tunisie a traversé sa pire sécheresse depuis le XVe siècle, selon le Fonds mondial pour la nature. Le stress hydrique chronique menace directement l’agriculture et le secteur touristique, deux piliers économiques régionaux. La géographie littorale aggrave les risques. Avec près de 1 835 kilomètres de côtes marocaines et 1 148 kilomètres tunisiennes exposées, la submersion marine pourrait engloutir jusqu’à 16 000 hectares de terres cultivables.

Toute progression dans la mise en œuvre des plans nationaux reste subordonnée aux transferts financiers promis par les nations industrialisées. Or, le contexte actuel joue en défaveur de l’action climatique : l’aide au développement diminue tant en Europe qu’aux États-Unis. La transition hors des énergies fossiles ne figure pas à l’agenda de Belém. Et les engagements de Bakou restent jugés largement insuffisants par les délégations africaines.

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