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Fitch Solutions : Le déficit du compte courant tunisien réduit à 1,3 % du PIB en 2024

Le déficit du compte courant de la Tunisie devrait continuer de baisser pour atteindre 1,3 % du PIB en 2024 et seulement 0,7 % du PIB en 2025 et ce après avoir fortement diminué, passant de 8,6 % du PIB en 2022 à 2,2 % du PIB en 2023, estime Fitch Solutions, filiale du groupe Fitch, spécialisé dans les services d’information financière, dans un rapport publié récemment.

Cette évolution sera principalement due à une réduction soutenue du déficit du commerce des biens, les exportations augmentant plus rapidement que les importations, ajoute Fitch Solutions dans ce rapport intitulé « Tunisia risk Report ».

Selon les dernières données de la Banque centrale de Tunisie, le déficit du compte courant a diminué de 3,4 milliards TND (2,2 % du PIB) au cours des neuf premiers mois de 2023, à 2,1 milliards TND (1,3 %) au cours de la même période de 2024.

Cette évolution est due à la réduction des déficits des échanges de biens et des revenus primaires et à l’élargissement des excédents des services et des revenus secondaires.

Selon Fitch, la baisse des prix de l’énergie devrait contribuer à la réduction du déficit du commerce des biens durant le quatrième trimestre de 2024 et en 2025. Et d’ajouter que le déficit commercial énergétique se réduira progressivement au quatrième trimestre 2024 et en 2025 en raison de la baisse des prix mondiaux du pétrole.

Pour ce qui est de la balance alimentaire, elle devrait aussi se réduire. Alors que les exportations d’huile d’olive du pays seront confrontées à des vents contraires en raison du rebond de la production d’huile d’olive de l’Union européenne et d’une baisse attendue des prix des huiles comestibles, les importations de céréales continueront de diminuer.

Cette baisse s’explique par une réduction des prix et une demande plus faible d’importations de céréales, indique Fitch, rappelant que la production nationale de céréales s’est rétablie après la grave sécheresse de 2023.

En outre, l’accélération de la croissance de la zone euro stimulera la demande d’exportations tunisiennes en 2025.

La question migratoire permettra à la Tunisie de recevoir encore des financements 

Par ailleurs, le tourisme et les transferts de fonds des Tunisiens à l’étranger continueront de maintenir les balances des services et des revenus secondaires en excédent au cours des deux prochaines années. Fitch estime que les arrivées de touristes continueront d’augmenter en 2025, bien qu’à un rythme légèrement plus faible qu’en 2024.

Pour Fitch, la réduction du déficit du compte courant améliorera la capacité des autorités à honorer leurs dettes en devises en 2025, sachant que le pays est appelé à rembourser environ 2,1 milliards de dollars de paiements de dette en devises en 2025.

« Comme en 2024, le soutien extérieur et la réduction des réserves de change, qui s’élèvent actuellement à près de 8 milliards USD, soit 3,7 mois d’importations, permettront aux autorités d’honorer ces obligations. Cela exercera une pression dépréciative sur le dinar, en particulier au premier semestre 2025, compensant partiellement l’effet positif d’un dollar américain plus faible », souligne la même source.

D’autre part, la filiale de Fitch Ratings estime que certains facteurs sociopolitiques comme la question migratoire permettront à la Tunisie de continuer de recevoir des financements en devises et des prêts de sources bilatérales et multilatérales telles que l’UE et l’Arabie Saoudite, même en l’absence d’un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI).

Espagne : le coût des inondations entraînera une baisse du PIB de 0,2 % au quatrième trimestre

Les inondations dévastatrices du mois dernier dans l’est de l’Espagne devraient avoir un impact négatif de 0,2 % sur le produit intérieur brut (PIB) du pays au quatrième trimestre. C’est ce qu’a annoncé le 20 novembre 2024 la Banque d’Espagne, qui s’attend également à une légère accélération de l’inflation.

Plus de 200 personnes sont mortes dans les inondations les plus meurtrières de l’histoire moderne de l’Espagne le 29 octobre. La plupart dans la région de Valence, où les zones touchées par les inondations représentent environ 2 % de l’activité économique du pays.

Des crues soudaines consécutives à des pluies torrentielles ont emporté des voitures, détruit des ponts et des maisons, paralysé des entreprises et causé des dégâts importants aux cultures et aux installations industrielles.

« Les calculs sont soumis à une grande incertitude. Mais, sur la base des événements météorologiques passés, l’impact estimé sur le PIB est de -0,2 % pour le trimestre en cours, restant négatif un an plus tard ». Voilà donc ce que déclare la banque centrale du pays dans une présentation.

En outre, elle estime que les inondations entraîneraient une hausse des prix à la consommation de 0,15 point de pourcentage.

Avant les inondations, le gouvernement s’attendait à ce que l’économie espagnole croisse à un taux de 2,7 % cette année, dépassant de loin les performances économiques des autres États membres de l’Union européenne. Les prix à la consommation en Espagne ont augmenté de 1,8 % au cours des douze mois se terminant en octobre.

Par ailleurs, le gouvernement a annoncé un programme d’aide de 14,36 milliards d’euros en faveur des ménages et des entreprises; et ce, pour faire face à l’impact économique des inondations.

En outre, les dommages causés aux entreprises dans les villes touchées par les inondations pourraient dépasser les 10 milliards d’euros. L’exposition des banques aux prêts dans la zone touchée étant d’environ 20,6 milliards d’euros. C’est ce qu’il ressort des déclarations au début du mois des représentants des entreprises locales et d’un responsable de la Banque espagnole.

Au total, la Banque centrale a identifié près de 27 000 entreprises ayant des prêts en cours et un demi-million d’emprunteurs dans ces zones.

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ZOOM : La Banque centrale de Tunisie envisage-t-elle une baisse de ses taux pour un soutien nécessaire pour relancer l’économie ?

Le Produit intérieur brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a progressé de 1,8 % en glissement annuel, au troisième trimestre 2024, marquant une nette amélioration par rapport au 1,0 % enregistré au deuxième trimestre. 

En glissement trimestriel, le PIB a augmenté de 0,8 % par rapport au trimestre précédent, contre 0,2 % au deuxième trimestre 2024. 

Sur les neuf premiers mois de 2024, la croissance cumulée de l’économie tunisienne s’élève à 1,0 %. 

Croissance économique au troisième trimestre 2024 (INS).

 

Commentaires 

Les chiffres du troisième trimestre 2024 publiés par l’INS révèlent une dynamique de reprise modérée mais encourageante pour l’économie tunisienne. Avec une croissance en glissement annuel de 1,8 %, le rythme s’accélère nettement par rapport au deuxième trimestre (1,0 %).

Cette amélioration reflète une possible reprise de certaines activités économiques, soutenue par des facteurs conjoncturels favorables ou une meilleure résilience face aux défis structurels.

En glissement trimestriel, la progression de 0,8 % confirme un raffermissement de l’activité économique, indiquant une reprise plus soutenue après un premier semestre hésitant. Ce regain pourrait être attribuable à une amélioration des secteurs productifs, bien qu’il soit prématuré de parler d’une dynamique de croissance robuste et durable.

Cependant, le cumul sur les neuf premiers mois, limité à 1,0 %, souligne les contraintes structurelles pesant encore sur l’économie tunisienne, notamment l’inflation, les déséquilibres extérieurs et les défis liés aux réformes. Cette croissance demeure insuffisante pour répondre aux exigences d’une relance véritable, notamment en termes d’emploi et de pouvoir d’achat.

 

Les perspectives 

Pour maintenir et renforcer ce rythme, il est déterminant d’intensifier les réformes structurelles et de stimuler les investissements, tout en assurant une meilleure répartition des fruits de la croissance pour améliorer le climat social. Une attention particulière doit également être portée à la conjoncture internationale, dont l’impact sur les exportations et le financement reste déterminant.

Pour autant, compte tenu de ce contexte sur un arrière fond d’une baisse notable des offres d’emploi, la Banque centrale de Tunisie (BCT) pourrait être amenée à abaisser ses taux directeurs. Dans un contexte où la demande intérieure s’affaiblit et où les entreprises peinent à maintenir leur compétitivité, une telle mesure pourrait offrir une bouffée d’oxygène à l’économie tunisienne, facilitant l’accès au crédit et stimulant ainsi la consommation et l’investissement.

La Tunisie fait face à un environnement économique difficile marqué par une faible croissance et un marché de l’emploi morose. Plusieurs secteurs clés, tels que le tourisme, l’industrie manufacturière et les services, montrent des signes d’essoufflement, tandis que le taux de chômage reste élevé (16% de la population active). La baisse des offres d’emploi traduit non seulement un recul de la dynamique de création de postes mais aussi une perte de confiance des entreprises en l’avenir économique.

La demande intérieure reste atone, exacerbée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages due à une inflation persistante, récemment mesurée à 6,7%. Cette inflation, combinée à un manque de financement accessible pour les entreprises, limite les perspectives de reprise rapide, ce qui plaide en faveur d’une intervention de la BCT.

 

Les bienfaits anticipés d’une baisse des taux

  • En premier lieu, un soutien à la consommation et une amélioration du pouvoir d’achat

Une baisse des taux directeurs par la BCT rendrait le crédit plus accessible pour les ménages et les entreprises. En facilitant les emprunts à un coût réduit, cette mesure pourrait stimuler la demande intérieure en augmentant les dépenses de consommation.

Une hausse de la consommation aurait un effet multiplicateur sur l’économie, relançant les ventes et l’activité de nombreux secteurs, et soutenant ainsi indirectement la création d’emplois.

  • En deuxième lieu, une stimulation des investissements privés

Le coût élevé du crédit a freiné l’investissement dans plusieurs industries tunisiennes, notamment les petites et moyennes entreprises (PME) qui forment l’épine dorsale de l’économie locale. En baissant les taux, la BCT offrirait aux entreprises un accès à des financements moins onéreux, stimulant ainsi les projets d’expansion et d’innovation, essentiels pour renforcer la compétitivité et favoriser la création d’emplois.

  • En troisième lieu, une amélioration de la compétitivité des exportations.

Avec un dinar tunisien sous pression et des marges de manœuvre budgétaires limitées, la réduction des taux pourrait aussi contribuer indirectement à renforcer la compétitivité des exportations tunisiennes en facilitant les investissements dans les secteurs orientés vers l’exportation.

Une économie tunisienne plus compétitive à l’international pourrait ainsi mieux tirer parti des débouchés extérieurs et réduire le déficit de la balance commerciale.

  • En quatrième lieu, une réduction des pressions sur l’inflation et une stabilisation du taux de change

Bien que les taux d’intérêt bas puissent généralement susciter des craintes d’inflation, dans le cas actuel de la Tunisie, l’impact pourrait être maîtrisé, notamment si la baisse des taux aide à stabiliser le dinar en soutenant la croissance et en attirant davantage d’investissements.

Une croissance mieux soutenue par des taux d’intérêt bas pourrait alors stabiliser la monnaie et limiter l’inflation importée.

 

Les défis et risques d’une baisse des taux

Toutefois, la BCT pourrait avancer avec prudence. La réduction des taux directeurs comporte des risques, notamment en ce qui concerne la stabilité financière. Une politique de taux trop bas pourrait entraîner une hausse de l’endettement des ménages et des entreprises, rendant l’économie plus vulnérable aux chocs externes.

Par ailleurs, une baisse trop rapide des taux pourrait accentuer la fuite des capitaux si les investisseurs internationaux perçoivent la Tunisie comme moins attractive en raison de rendements moins intéressants.

L’impact d’une telle mesure dépendra aussi de l’efficacité des réformes structurelles nécessaires pour renforcer la résilience économique et améliorer le climat d’affaires. Sans un soutien accru à la réforme fiscale, au marché du travail et aux infrastructures, l’effet de la baisse des taux pourrait s’avérer limité à court terme.

 

En définitive, une opportunité pour relancer l’économie tunisienne

Dans le contexte actuel de faible croissance et de marché de l’emploi affaibli, une baisse des taux directeurs par la BCT apparaît comme une mesure pertinente pour soutenir l’économie tunisienne. En réduisant le coût du crédit, la BCT pourrait stimuler la consommation et l’investissement, créant ainsi des conditions plus favorables pour la reprise économique.

Cependant, cette stratégie monétaire devra s’accompagner de réformes structurelles pour garantir des effets durables, renforcer la compétitivité, et encourager la création d’emplois.

Une baisse des taux pourrait ainsi être une première étape pour redonner confiance aux acteurs économiques et insuffler une nouvelle dynamique à une économie en quête de relance. La BCT doit toutefois rester vigilante quant aux risques de cette approche, en s’assurant que les conditions financières favorisent une reprise solide et durable.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Progression de 1,8 % du taux de croissance du PIB durant le 3éme trimestre 2024

Le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a enregistré une croissance de 1,8 % sur un an, au cours du troisième trimestre de l’année 2024, en Tunisie. C’est c qu’il ressort des estimations issues des comptes nationaux trimestriels publiées vendredi 15 novembre 2024 par l’Institut national de la statistique (INS).

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Le PIB de l’Algérie en hausse au deuxième trimestre 2024, malgré les défis

Selon l’ONS (Office national des statistiques), le taux de croissance de l’économie algérienne a fortement ralenti au deuxième trimestre de cette année, atteignant 3,6 %, contre 5% de la même période en 2023.

Partiellement, cela s’explique par la diminution des industries extractives, le principal moteur de l’économie du pays.

Malgré cela , le PIB a augmenté, atteignant 8784,5 milliards de dinars au deuxième trimestre 2024, contre 8288,4 milliards de dinars la même période l’année précédente.

En outre, le volume des importations de biens et services de l’Algérie a connu une augmentation de 13,3 % au deuxième trimestre de l’année courante, contre 9,6 % durant la même période en 2023.

 

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