Dar Belwaer, un village situé sur la route nationale n°2, à proximité des localités de Ghouilet et Ouled Ameur, dans la délégation d’Enfidha (gouvernorat de Sousse), a été le théâtre d’un dramatique accident hier vendredi 22 novembre 2024.
Un élève de 15 ans, transporté dans un bus scolaire, a été gravement blessé après qu’une grande fenêtre s’est détachée, provoquant sa chute hors du véhicule.
L’incident s’est produit à 17h après la fin des cours, alors que le bus, transportant des élèves du collège et du lycée, circulait sur cette route majeure reliant le nord et le sud du pays. L’élève, tombé sur des éclats de verre, est dans un état critique.
Selon l’activiste Selfeddine Ayari, ce drame illustre la vétusté alarmante du parc de transport de la Société de Transport du Sahel. En réaction, les habitants de Dar Belwaer ont exprimé leur colère et manifesté, dénonçant la récurrence des incidents liés aux bus scolaires dans la région.
Ils appellent à une intervention urgente pour moderniser les infrastructures de transport public et garantir la sécurité des élèves.
Le jeune blessé se trouve actuellement dans un état critique. Cet accident, malheureusement pas isolé, relance le débat sur la sécurité des transports scolaires en Tunisie et met en lumière l’urgence de rénover le parc de véhicules vieillissants.
Situé sur l’archipel paisible de Kerkennah, Borj El Hissar, un fort médiéval chargé d’histoire, se dresse aujourd’hui dans un état de délabrement avancé.
Autrefois symbole de défense et refuge pour Habib Bourguiba pendant son exil sous la colonisation française, ce monument emblématique est désormais laissé à l’abandon, malgré son potentiel patrimonial et touristique indéniable.
Une page d’histoire nationale
Construit à l’époque médiévale, Borj El Hissar servait de bastion défensif contre les incursions maritimes. Situé stratégiquement, il représentait un point de contrôle clé sur l’archipel. « Mais son importance ne s’arrête pas là : ce fort est aussi lié à l’histoire contemporaine de la Tunisie. Pendant la lutte pour l’indépendance, Habib Bourguiba y trouva refuge lors de son exil imposé par les autorités coloniales françaises. Ce lieu, qui témoigne de la résistance nationale, aurait dû être érigé en symbole, voire en sanctuaire de mémoire », souligne Mabrouka Khedher, journaliste originaire de Kerkennah .
Pourtant, cette richesse historique est aujourd’hui méconnue du grand public. Aucune plaque commémorative, aucune mention officielle ne valorise cet aspect du site. Le fort reste plongé dans un oubli inquiétant, ses murs endommagés par le temps et les intempéries, livrés à eux-mêmes faute de restauration.
Un patrimoine en péril
Malgré son potentiel exceptionnel, Borj El Hissar souffre d’un manque total d’entretien. Des pans de murs se sont effondrés, et les structures restantes sont fragilisées. Aucun effort significatif n’a été engagé pour préserver ou réhabiliter ce joyau. Les visiteurs, qui pourraient être des centaines s’il était valorisé, se retrouvent face à des ruines non sécurisées et dépourvues de toute signalisation ou explication historique.
« Ce lieu pourrait être une fierté pour notre région et une destination touristique importante, mais il n’est même pas entretenu. Cela montre à quel point notre patrimoine est négligé », a-t-elle souligné, tout en ajoutant que le fort aurait pu être inscrit dans des circuits touristiques ou faire l’objet de programmes éducatifs, mais il reste absent des priorités des autorités.
Entre légendes, saints protecteurs et oubli
Pour sa part, Souheil Dahmen, activiste de la société civile à Kerkennah et expert en qualité, alerte sur l’état préoccupant de Borj El Hissar. Selon lui, ce site, aujourd’hui délaissé et considéré comme une zone archéologique, revêt une importance historique bien plus grande qu’on ne le pense.
« Autrefois, cette région abritait une véritable ville située au nord de l’actuel Borj El Hissar, aujourd’hui recouverte par la mer. Pour protéger cette cité, les habitants d’alors avaient entouré la ville de plus de 370 ouliyas salihines (saints protecteurs), figures spirituelles vénérées, selon les croyances de l’époque. Ces saints étaient perçus comme des gardiens, protégeant la ville contre les dangers et les agressions extérieures.
Cependant, cette mémoire spirituelle et culturelle, tout comme le site lui-même, est menacée par l’indifférence et l’absence d’efforts de conservation », a-t-il expliqué.
Dans ce même cadre, Souheil Dahmen appelle les différentes parties prenantes à intervenir d’urgence pour sauver ce site exceptionnel.
« Une valorisation intelligente de Borj El Hissar pourrait intégrer ces croyances historiques et mettre en avant l’histoire des saints protecteurs, qui se trouvaient à l’origine dans des emplacements aujourd’hui engloutis par la mer. Une telle initiative permettrait non seulement de préserver un patrimoine unique, mais aussi d’attirer des visiteurs intéressés par le riche passé spirituel et culturel de Kerkennah », a-t-il précisé.
Un appel à l’action
Le contexte international montre que le patrimoine culturel peut être un moteur économique et social pour les communautés locales.
Borj El Hissar, avec son emplacement unique et son histoire fascinante, pourrait attirer des visiteurs du monde entier.
Une restauration et une valorisation du site permettraient de plonger les touristes dans l’histoire médiévale et contemporaine de Kerkennah, tout en mettant en avant les traditions locales.
Le fort pourrait également devenir un lieu de mémoire en hommage à Habib Bourguiba et à la lutte nationale. Des expositions, des visites guidées et des événements culturels pourraient redonner vie à ce monument tout en soutenant le développement économique de l’île.
Dahmen exhorte les ministères de la Culture et du Tourisme, les collectivités locales, ainsi que les organisations internationales à agir. « Restaurer ce monument, le protéger et le valoriser permettraient de préserver une partie essentielle de l’histoire tunisienne et d’offrir à Kerkennah une opportunité de développement durable… Sinon, en l’absence de mesures rapides, Borj El Hissar risque de s’effacer définitivement, emportant avec lui non seulement un trésor architectural, mais aussi la mémoire collective d’une nation…. Sauver ce fort, c’est sauver une partie de l’âme de Kerkennah et de l’histoire de la Tunisie », a-t-il assuré.
Imen Sfaxi, première femme en situation de handicap à rêver de devenir pilote de drone, a fait forte impression lors de l’Air Expo 2024 à Abu Dhabi. Cette Tunisienne audacieuse et visionnaire, déterminée à repousser les frontières de la mobilité aérienne avancée, incarne une véritable révolution dans l’inclusion des personnes à mobilité réduite dans l’industrie aéronautique.
Imen Sfaxi, une Tunisienne audacieuse et déterminée, a captivé l’attention à Air Expo 2024 avec un discours qui a résonné dans les cœurs et les esprits des participants du monde entier. Lors de cet événement prestigieux, elle a partagé sa vision de devenir la première femme pilote de drone en situation de handicap, un rêve ambitieux qui ne se limite pas à un simple exploit personnel, mais qui incarne une révolution dans la mobilité aérienne avancée.
“Ce n’est pas la souffrance qui nous définit, c’est ce que nous en faisons”, a déclaré Imen avec une conviction inébranlable. Ces mots, simples, mais puissants, résument parfaitement son parcours exceptionnel et son combat pour rendre la mobilité aérienne accessible à tous, indépendamment de la condition physique. Aujourd’hui, Imen Sfaxi est bien plus qu’une survivante : elle est une pionnière, prête à briser les barrières de la mobilité aérienne avancée pour les personnes handicapées.
Renaître de ses cendres…
Imen a traversé une épreuve de vie tragique en mai 2022. Lors de l’explosion d’un pipeline à Khalidiya, à Abu Dhabi, Imen a risqué sa vie pour secourir les victimes, les évacuant et leur apportant des soins de première urgence. Une seconde explosion l’a gravement blessée, la laissant dans un état critique, avec des chances de survie estimées à seulement 0,1 %. De nombreux médecins avaient renoncé à l’opérer, convaincus qu’elle ne survivrait pas à ses blessures.
Pourtant, contre toute attente, Imen a survécu et a entamé un long parcours de rééducation. Bien que les pronostics fussent défavorables, elle a retrouvé l’usage de ses jambes et réappris à marcher, témoignage de sa détermination sans faille.
Sa détermination à se sacrifier pour sauver des vies, même dans des situations extrêmes marquées par des explosions, des incendies et des effondrements, a été unanimement saluée par les autorités d’Abu Dhabi, qui lui ont décerné le prestigieux Abu Dhabi Award en reconnaissance de son courage exceptionnel et de son altruisme.
“Ce que j’ai vécu m’a appris une leçon précieuse : chaque obstacle est une opportunité cachée…” Ces mots illustrent son désir de dépasser ses limites et de redéfinir les concepts de courage, de résilience et d’autonomie. Son histoire est celle de la renaissance, à l’image du mythique phénix qui renaît de ses cendres. D’un accident tragique à un rêve audacieux, Imen a montré que rien n’est impossible.
“De la chaise roulante au taxi volant” : Un rêve de mobilité aérienne accessible pour tous
“De la chaise roulante au taxi volant”, tel est le mantra qu’Imen Sfaxi a partagé lors de l’Air Expo 2024, où elle a partagé son rêve de devenir la première femme pilote de drone en situation de handicap. Cette vision audacieuse, loin d’être une simple ambition personnelle, vise à ouvrir des horizons pour des milliers de personnes à mobilité réduite.
Son projet, soutenu par GUAMobility, vise à démontrer que les drones et autres véhicules à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) peuvent jouer un rôle déterminant dans la réinvention des solutions de transport pour les personnes handicapées.
Imen veut aussi prouver que la technologie n’est pas seulement là pour transformer le transport, mais pour rendre ce dernier inclusif. Elle a également insisté sur la nécessité de repenser toute l’infrastructure de transport aérien pour qu’elle soit accessible dès sa conception.
“Ma vision est d’utiliser la technologie pour rendre le ciel accessible à tous… De la chaise roulante au ciel, chaque personne, indépendamment de sa mobilité, devrait avoir la possibilité de participer pleinement à l’ère de la mobilité aérienne avancée… Et grâce à mon partenariat avec GUAMobility, ce rêve commence à se dessiner et à prendre forme. La preuve en est, je suis devant vous aujourd’hui, portant en main un projet ambitieux qui ouvre la voie à un avenir inclusif dans la mobilité aérienne avancée”, a-t-elle encore précisé.
Mobilité aérienne avancée : Un secteur à repenser pour l’inclusion
Imen a utilisé sa plateforme pour adresser un appel fort aux acteurs de l’industrie aéronautique : “Il est essentiel de ne pas oublier que la technologie doit servir l’humanité dans son ensemble. La mobilité aérienne avancée doit offrir des solutions pour toutes les personnes”. Ce message est un cri de ralliement pour l’inclusion, un principe qu’elle défend avec ferveur. La technologie, selon elle, doit être conçue avec une perspective d’accessibilité dès ses premières étapes de développement.
Son intervention à l’Air Expo a eu pour objectif de sensibiliser les professionnels du secteur sur l’importance d’intégrer les préoccupations des personnes à mobilité réduite dans la création de nouvelles technologies aériennes. “L’inclusion n’est pas une option, c’est une nécessité”, a-t-elle insisté. Selon elle, c’est en intégrant ces préoccupations dès la conception des produits que l’on pourra véritablement transformer l’aviation pour la rendre accessible à tous.
Un appel à l’action pour l’industrie aéronautique
Imen n’a pas seulement lancé un appel à la révolution de l’aéronautique, mais aussi à la collaboration. Elle a encouragé les entreprises et les gouvernements à travailler ensemble pour créer un environnement propice à une mobilité aérienne accessible. “Ce n’est qu’en intégrant les préoccupations d’accessibilité dans chaque phase de développement que nous pourrons véritablement transformer l’aviation pour qu’elle soit accessible à tous et à toutes”, a-t-elle affirmé.
L’Air Expo 2024 a été l’occasion pour Imen de partager ses idées et de sensibiliser les acteurs du secteur aéronautique aux enjeux d’une mobilité plus inclusive. Elle a également insisté sur la nécessité de développer des partenariats qui incluent des initiatives concrètes pour la formation de la main-d’œuvre handicapée dans le secteur de la mobilité aérienne.
Ainsi, avec ce nouveau projet, Imen Sfaxi incarne l’espoir d’une nouvelle ère pour l’inclusion dans la mobilité aérienne avancée. Elle est la preuve vivante qu’il est possible de réaliser des rêves, même lorsque les circonstances semblent insurmontables. Son histoire et son engagement ouvrent de nouvelles perspectives pour les personnes handicapées dans le monde entier, en montrant que la mobilité aérienne n’est pas un luxe réservé à quelques-uns, mais un droit pour tous.
Aujourd’hui, Imen incarne l’espoir d’un avenir où la mobilité aérienne avancée sera accessible, inclusive et équitable pour toutes les personnes, indépendamment de leur situation physique.
Il est à noter que l’Air Expo 2024, événement majeur de l’industrie aéronautique, se tient du 19 au 21 novembre 2024 au Centre National des Expositions d’Abu Dhabi (ADNEC). Plus de 500 leaders, experts et passionnés de l’aviation se rassembleront pour explorer les dernières innovations et tendances redéfinissant le secteur.
Cette année, l’accent sera mis sur la « Mobilité Aérienne Avancée » (AAM), une révolution technologique promettant de transformer la manière dont les personnes se déplacent, notamment à travers le développement de véhicules à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL).
Cet événement, qui marque l’intégration de la Mobilité Aérienne Avancée dans les discussions sur l’avenir de l’aviation, revêt une importance particulière. Les technologies comme les eVTOL, permettant des déplacements rapides et autonomes dans les zones urbaines, sont au cœur des réflexions pour répondre aux défis de la mobilité durable et inclusive. Les discussions aborderont également les enjeux de durabilité, de sécurité et de diversité dans cette nouvelle ère de l’aviation.
Lissage brésilien : L’innovation sans acide glyoxylique en Tunisie, est-ce possible ?
L’utilisation de l’acide glyoxylique dans les produits de lissage brésilien suscite une inquiétude croissante en Tunisie, notamment en raison de la confusion qui existe entre cet ingrédient et le formaldéhyde, un composé chimique aux effets potentiellement nocifs pour la santé. Toutefois, des chercheurs et des acteurs du secteur cosmétique travaillent activement pour démontrer que cet ingrédient, lorsqu’il est utilisé de manière responsable, peut offrir des solutions sûres et innovantes, tout en remettant en question les idées reçues et malentendus qui entourent cette pratique.
Vers une nouvelle approche sans acide glyoxylique
Depuis sa création il y a quatre ans, la startup « Brazilian Glow » a fait le choix de l’innovation pour garantir la sécurité des consommateurs. Dès ses débuts, elle a opté pour une technologie brevetée exemptée de l’acide glyoxylique et de formaldéhyde, un composant souvent jugé dangereux.
« Lorsque nous avons lancé notre projet, beaucoup doutaient de la possibilité de créer des produits de lissage sans formaldéhyde ni acide glyoxylique. Aujourd’hui, les résultats prouvent qu’il existe des alternatives viables et sûres », déclare le fondateur de la startup, Yassine Zerelli. La nouvelle technologie développée repose sur des molécules alternatives, permettant de démontrer l’efficacité du lissage sans recourir à des substances controversées.
Zerelli souligne également que l’incompréhension du sujet persiste, notamment l’insistance sur l’obligation d’utilisation du formaldéhyde ou de l’acide glyoxylique dans les préparations des produits de lissage. « En réalité, de nouvelles découvertes ont montré qu’il est possible de se passer de ces substances, en utilisant des molécules alternatives qui ouvrent la voie à des solutions innovantes dans un secteur en pleine expansion. La recherche et le développement dans notre domaine sont indispensables. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux produits sûrs. Et c’est d’ailleurs, un témoigne de nos progrès constants », précise-t-il.
Il ajoute que la compréhension des risques liés à l’acide glyoxylique reste limitée en Tunisie, mais malheureusement, les malentendus subsistent. D’ailleurs, des recherches approfondies ont permis d’éclaircir la situation. « Notre objectif est de rassurer les consommateurs en leur montrant scientifiquement que la bonne utilisation et le bon dosage de cet ingrédient peut être sans danger », annonce Yassine Zerelli, tout en ajoutant que des études, validées à l’échelle internationale, ont été menées sur les différentes formes de l’acide glyoxylique (aqueuses, gazeuses…) afin de garantir la sécurité des formulations. Ces recherches ont été accompagnées de rapports scientifiques validés par des partenaires certifiés ISO.
Un cadre réglementaire à renforcer
Aujourd’hui, le souci majeur des consommateurs est le contrôle et la réglementation liés aux produits cosmétiques en Tunisie. Malgré les efforts de certaines entreprises, des lacunes subsistent encore, notamment en ce qui concerne le respect des normes de fabrication. « Dans notre secteur, certaines entreprises manquent de rigueur, ce qui nuit à la confiance des consommateurs », note Yassine Zerelli. Afin de garantir la qualité des produits, il est essentiel d’adopter les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) et de veiller à ce que les laboratoires soient régulièrement inspectés par les autorités compétentes.
Zerelli plaide également, pour une révision des lois et des règlements qui régissent la production et la distribution des produits cosmétiques en Tunisie. « Il est primordial de protéger les consommateurs et de garantir une bonne qualité de produits à travers des normes plus strictes », insiste-t-il.
L’éducation des consommateurs : une priorité
Bien que l’innovation dans le secteur des cosmétiques apporte des solutions efficaces, elle peut également présenter des risques si elle n’est pas encadrée correctement. Les produits de lissage peuvent parfois être utilisés de manière exagérée. Même si les consignes sont claires, et malgré les recommandations des producteurs (réaliser une application de ces produits de lissage une fois tous les six mois), une mauvaise utilisation et une fréquence rapprochée des applications peut entrainer de sérieux dangers comme par exemple des irritations cutanées et des dommages capillaires. De plus, le marketing sur les réseaux sociaux influence souvent les comportements des consommateurs, qui peuvent négliger les précautions d’usage.
Les entreprises ont la responsabilité non seulement de proposer des produits de qualité, mais aussi d’éduquer les consommateurs sur leur utilisation correcte. « La transparence est essentielle », rappelle Yassine Zerelli. L’entrepreneur veille à ce que son entreprise affiche les informations sur les ingrédients et les précautions d’utilisation sur les emballages de ses produits de manière claire et compréhensible.
Garder les startups tunisiennes à l’air du temps
Au-delà de son engagement dans le secteur cosmétique, « Brazilian Glow » incarne un modèle de startup tunisienne contribuant à la valorisation des compétences locales. La Tunisie dispose de chercheurs et d’ingénieurs capables de concevoir des produits innovants tout en restant compétitifs à l’international. Cependant, ces talents doivent être soutenus par un cadre législatif favorable à l’innovation. « Pour profiter de tout le potentiel des startups tunisiennes, il est crucial de simplifier les procédures administratives, de faciliter l’accès au financement et d’encourager les initiatives locales », accentue Zerelli.
Les initiatives locales, comme les incubateurs de startups et les programmes de mentorat, jouent un rôle clé pour soutenir les jeunes entrepreneurs. « Les startups tunisiennes ont un véritable potentiel pour répondre aux défis mondiaux tout en s’adaptant aux spécificités locales », précise-t-il.
Pour conclure, le fondateur de la startup signale que le secteur des cosmétiques en Tunisie connaît une évolution significative, bien qu’il soit confronté à des défis importants, notamment en matière de régulation et de perception des produits.
La controverse autour de l’acide glyoxylique, bien qu’exagérée dans certains cas, met en lumière la nécessité d’une approche plus rigoureuse et transparente dans la production et la distribution de tous les produits cosmétiques tunisiens.
Iheb Abd Ennaji, étudiant à l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme (Enau) de Sidi Bou Saïd, a marqué l’histoire universitaire tunisienne avec son mémoire de fin d’études intitulé « Architecture de la Résilience : Conception de logements d’urgence à Gaza ».
Ce projet ambitieux, présenté dans le cadre de l’architecture des catastrophes, propose des solutions concrètes pour répondre aux crises humanitaires dans la bande de Gaza.
Une réflexion novatrice sur l’abri en situation de crise
L’étudiant a développé un projet qui va au-delà de la simple construction de logements temporaires. Il redéfinit l’abri comme un lieu symbolique, représentant la relation de l’homme avec son environnement social et culturel.
Face à la destruction systématique des habitations par l’occupation, Abd Ennaji plaide pour une approche intégrant des dimensions humaines, sociales et culturelles à la conception des abris.
En s’appuyant sur des exemples internationaux comme la Hex House et la Paper Log House de Shigeru Ban, connus pour leur modularité et leur durabilité, le jeune architecte a adapté ces concepts aux besoins spécifiques de Gaza.
Il a également mené une étude topographique approfondie pour identifier un site d’implantation adapté et a conçu des structures répondant aux besoins fondamentaux : sécurité, hébergement, santé, éducation, soutien psychologique, et culture.
Le mémoire a été examiné par un jury composé de spécialistes, dont Soulef Aouididi, directrice de l’Association de sauvegarde de la médina de Tunis, et Abed Zarai, directeur du Centre d’études sur la Palestine.
Les membres ont salué l’utilisation de matériaux légers et robustes, adaptés aux défis logistiques de la reconstruction. Ils ont également suggéré l’intégration de panneaux modulaires pour rénover les habitations partiellement détruites.
Avec ce projet, Iheb Abd Ennaji inaugure une approche scientifique et humanitaire pour soutenir la résistance et la résilience des populations. Ce travail ouvre aussi de nouvelles perspectives pour des recherches multidisciplinaires au service des causes vitales de notre région.
La 25e édition des Journées Théâtrales de Carthage (du 23 au 30 novembre 2024) accueille une initiative unique en son genre : 11 productions théâtrales créées par des détenus des prisons tunisiennes et des jeunes des centres de réinsertion seront présentées dans le cadre de la section Théâtre de la Liberté.
Cette initiative, organisée en partenariat avec l’Administration Générale des Prisons et de la Réinsertion depuis 2017, illustre l’engagement du festival à promouvoir l’art comme outil de réhabilitation sociale et psychologique.
Les représentations, prévues au Centre Culturel et Sportif des Jeunes à El Menzah VI, mettront en lumière les talents créatifs et les réflexions des participants sur des thématiques humaines et sociales. Ce projet vise à briser les barrières entre les murs carcéraux et le public, en offrant aux détenus et jeunes délinquants une plateforme d’expression et un moyen de réinsertion par la culture.
Les spectacles incluent des productions originales mises en scène par des professionnels ou directement par les détenus eux-mêmes :
– Prison civile de Gafsa : Paparazzi, mise en scène par Asaad Hamda.
– Prison civile de Mahdia : Altâf, réalisé par Riadh Zouwari.
– Prison civile de Essers : Al Khamri, co-réalisée par Anouar Aouaidia et Ismail Abidi.
– Prison civile de Mornaguia : Ed-Dounia w Ma Fihâ, une œuvre collective préparée par les détenus.
– Prison civile de Sfax : Marâ Hâzha Er-Rîh, mise en scène par Amara Hammadi.
– Centre de réinsertion d’Oudna : Filuyeri, préparée par Al-Aydi Ben Faraj.
– Prison civile de Kébili : Hashtag, écrite et mise en scène par Abdelghani Amara.
– Prison des femmes de Manouba : Les Bâtisseurs – Game of, dirigée par Rabab Bouzidi.
– Centre de réinsertion de Mghira : Qui est responsable ?, mise en scène par Aqila Alawi.
– Centre de réinsertion de Mourouj : Le Diable et la Conscience, sous la direction de Salem Al-Warghi.
– Centre de réinsertion de Sidi Al-Hani : Corps, dirigée par Imed Khalafallah.
Cette initiative met en avant l’impact du théâtre comme outil de transformation et d’inclusion. En donnant une voix à des personnes souvent marginalisées, les Journées Théâtrales de Carthage rappellent le rôle fondamental de la culture dans le processus de réhabilitation et de réinsertion sociale.
La section Théâtre de la Liberté est devenue, au fil des éditions, un rendez-vous incontournable du festival, où l’art dépasse les frontières pour tisser des liens entre les publics et les univers souvent méconnus des prisons et des centres de réinsertion.
Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu hier lundi 18 novembre 2024 au Palais de Carthage le Chef du Gouvernement, Kamel Madouri, pour examiner le fonctionnement de l’action gouvernementale au cours des dernières semaines.
Lors de cette rencontre, le Chef de l’État a insisté sur la nécessité de poursuivre avec détermination l’effort d’assainissement du pays. Il a appelé à surmonter les obstacles juridiques qui freinent la réalisation de plusieurs projets prioritaires, attendus par le peuple tunisien depuis des décennies.
Le Président de la République a également souligné que le processus de construction ne peut se réaliser que sur des bases solides et robustes, et non sur des ruines. « Celui qui entreprend une nouvelle construction doit, dans un premier temps, éliminer les débris accumulés », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance d’une remise en ordre avant d’avancer.
Dans cet esprit, le Président Saïed a appelé à l’élaboration rapide de textes réglementaires pour garantir une mise en œuvre efficace des lois adoptées. « La Tunisie souffre depuis des décennies d’une inflation législative et de l’inflation des institutions auxquelles des millions de dinars sont alloués, alors que la plupart d’entre elles n’existent que dans le Journal Officiel de la République Tunisienne », a-t-il souligné.
Le Chef de l’État a rappelé que les attentes du peuple tunisien sont “légitimes et pressantes”. Il a exhorté toutes les composantes de l’État, ainsi que la société civile, à s’engager dans une “guerre de libération nationale”, reposant sur les ressources propres du pays. “La Tunisie regorge de richesses, et il est de notre devoir de les exploiter équitablement, de les valoriser et d’en redistribuer les fruits selon les principes de justice sociale”, a-t-il déclaré.
En conclusion, le Président Saïed a insisté sur l’importance de l’action collective et de la volonté politique pour marquer un tournant historique. Il a exhorté les responsables à accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires, conformément aux aspirations du peuple tunisien.