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Histoire | Ces territoires tunisiens accaparés par l’Algérie   

Après le vote, vendredi 31 octobre 2025, par le Conseil de Sécurité de l’Onu de la résolution 2797 (2025) stipulant le règlement pacifique du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de l’autodétermination de la population sahraouie sous la souveraineté marocaine, des voix s’élèvent en Tunisie pour rappeler à notre souvenir les territoires tunisiens accaparés par l’Algérie. (Ph. Bourguiba reçoit Boumediene à Tunis en 1972).

C’est le cas de l’ancien diplomate Elyes Kasri qui, dans un post Facebook, publié ce dimanche 2 novembre, s’est insurgé contre ce qu’il appelle les «adeptes de la ‘‘khawakhawite’’ [par allusion aux Tunisiens frappés d’un tropisme algérien, Ndlr] qui refusent obstinément, par aveuglement idéologique ou par instinct de soumission, avec des relents masochistes et antipatriotiques, d’admettre la défaite stratégique du régime algérien et la mise à nu implicite de sa gloutonnerie territoriale au détriment de ses voisins».

Le diplomate appelle ses compatriotes à se mettre «pour une fois du côté de la souveraineté de la Tunisie et de son intégrité territoriale.»

Elyes Kasri fait ici allusion à un contentieux territorial assez méconnu : celui des 20 000 km² de territoire tunisien accaparés par l’Algérie. Derrière le tracé imposé par les «Frères algériens» se cachent les gisements d’El Borma, d’Ouargla et de Berkine, piliers de la puissance pétrolière algérienne actuelle. Cette injustice historique, que le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avait promis de réparer dès que l’indépendance algérienne serait acquise, Habib Bourguiba a tenté en vain de la réparer après 1962. Mais le militaire Houari Boumediene, qui a éjecté le civil Ahmed Ben Bella du pouvoir à Alger en 1965, n’en voulait plus parler. Il y a certes eu des négociations tendues tout au long des années 1960, mais Bourguiba, en position de faiblesse, a préféré capituler et acter l’abandon des territoires objet de contentieux par un protocole d’accord signé en avril 1968 confirmé par un protocole d’accord complémentaire signé en janvier 1970. (Vidéo: Bourguiba parle de Boumediene).

C’est de l’Histoire ancienne, certes, mais il y a des moments dans la vie des peuples où certains faits doivent être rappelés pour que le présent et l’avenir puissent être éclairés par le passé.

I. B.  

Lire à ce sujet : «Territoires tunisiens spoliés par l’Algérie: genèse des revendications contemporaines»

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Sahara occidental | Les Marocains célèbrent une «victoire historique»

Des milliers de Marocains sont descendus dans les rues des villes et villages, avant-hier, vendredi 31 octobre 2025, drapeaux à la main, pour célébrer le vote du Conseil de sécurité de l’Onu en faveur du plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, territoire disputé depuis 1975 entre Rabat et le Front Polisario, mouvement séparatiste soutenu par l’Algérie.

Latif Belhedi

Les festivités ont duré jusqu’à l’aube du samedi et se sont poursuivies hier toute la journée dans la même ambiance de ferveur patriotique qui tranche avec la tension ayant régné ces dernières semaines lors des marches de protestation de jeunes militants de la GenZ exigeant des réformes économiques et sociales.

«La victoire remportée par la diplomatie marocaine, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, grâce à la résolution de l’Onu, est une victoire pour la justice, une victoire pour le Maroc», scandaient les manifestants.

«Le Maroc est uni, de Tanger à Legouira», chantaient en chœur les plus jeunes dans les rues de Marrakech, traversées par des cortèges de voitures et de drapeaux.

À Rabat, la capitale, la foule dansait au son de la musique sahraouie. «Le Sahara est marocain et l’a toujours été !», clamaient-ils, tandis que l’hymne national résonnait dans les haut-parleurs. «Nous sommes si fiers, c’est notre pays, notre cause !», lançaient-ils dans les micros de la radio et de la télévision.

À Smara, ville située dans le territoire contesté, les habitants ont tiré des feux d’artifice dès l’annonce du vote, chantant et dansant dans les rues au son de la musique folklorique.

La solution «la plus réaliste»

Le discours du roi Mohammed VI, qualifiant la décision du Conseil de sécurité de «tournant historique», a été diffusé sur toutes les chaînes de télévision et sur des écrans géants installés dans certaines villes pour suivre les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations.

Le Sahara occidental, colonie espagnole jusqu’en 1975, est majoritairement contrôlé par le Maroc, mais est considéré comme un territoire non autonome par les Nations Unies. Vendredi, le Conseil de sécurité de l’Onu a approuvé le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, le qualifiant de solution «la plus réaliste» pour ce territoire contesté. Jusqu’à présent, le Conseil de sécurité avait exhorté le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à reprendre les négociations, interrompues depuis 2019, afin de parvenir à une solution politique «viable, durable et mutuellement acceptable».

Les Casques bleus de l’Onu étaient sur le terrain pour garantir le maintien de la paix. Mais à l’initiative des Américains, qui étaient en charge du dossier au Conseil de sécurité, un tournant décisif s’est produit vendredi : avec 11 voix pour, aucune contre et trois abstentions – l’Algérie ayant étrangement refusé de participer au vote –, la résolution soutenant le plan présenté par Rabat en 2007 a été adoptée : l’autonomie sous souveraineté marocaine pour ce vaste territoire désertique, trois fois plus grand que l’Autriche, riche en phosphates et doté de zones de pêche abondantes.

Débloquer la construction maghrébine

Lasse d’un conflit qui lui coûte cher en termes de gestion et d’assistance, et qui, en plus, alimente des tensions permanentes et bloque les velléités de réformes dans la région du Maghreb et du Sahara, la communauté internationale semble avoir enfin opté pour une solution sous l’égide du Maroc, dont les prétentions historiques sur ce territoire sont largement documentées.

En Tunisie, cette issue semble avoir comblé d’aise tous ceux et celles qui ont toujours soutenu le droit du Maroc à recouvrer tous ses territoires du Sahara, mais qui se sont gardés jusque-là de le dire publiquement pour ne pas susciter l’ire du voisin algérien. Mais si la résolution de cette question du Sahara occidental pouvait aider à sortir l’Union du Maghreb arabe (Uma), qui regroupe la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, de sa léthargie qui dure depuis 1988 et accélérer une intégration régionale souhaitée par tous les peuples de la région, les Tunisiens seraient les plus heureux de tous.   

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Affaire Salima Melizi | L’Algérie entre silence et résistance

L’arrestation puis la libération de l’écrivaine et éditrice Salima Melizi, connue pour son indépendance d’esprit, ont provoqué une onde de sidération dans le milieu culturel algérien. Au-delà du choc, cette affaire met en lumière un climat d’inquiétude et de crispation qui traverse la scène littéraire dans le pays. (Ph. Salima Melizi et en médaillon, son époux Abdelaziz Gharmoul.)

Latif Belhedi

La semaine écoulée a été traversée par un malaise difficile à taire. L’arrestation puis la libération de l’écrivaine et éditrice Salima Melizi, figure respectée du monde du livre, ont secoué le milieu littéraire algérien. Au-delà de l’émotion suscitée par la détention d’une femme de lettres de 65 ans, c’est tout un climat qui se dévoile : celui d’un espace public sous tension, où la parole critique devient vulnérable.

L’information n’est pas venue des journaux — ces voix affaiblies par la censure et la fatigue — mais des réseaux sociaux, devenus la véritable agora des Algériens. Dans ce vide médiatique, le téléphone, lui, continue de jouer son rôle discret mais central : celui d’un instrument parallèle où les décisions circulent sans procédure, ni transparence.

Un réflexe d’enfermement

Au Salon international du livre d’Alger (Sila), c’est dans les couloirs, à voix basse, que la nouvelle s’est répandue. Les écrivains se sont parlé, souvent entre deux dédicaces, dans un mélange de sidération et d’impuissance. Comment un simple post sur Facebook peut-il encore mener à une mise en détention ? Pourquoi ce réflexe d’enfermement plutôt que celui du débat et du droit ?

Mais au-delà de l’inquiétude pour Salima Melizi, une autre préoccupation s’est imposée : celle pour son époux, l’écrivain et journaliste Abdelaziz Gharmoul, que beaucoup considèrent comme leur aîné, un homme de lettres et de conviction qui incarne une génération restée fidèle à la dignité de la parole. L’épreuve qui a touché son foyer résonne comme un avertissement lancé à tous ceux qui continuent de croire que la littérature peut encore parler au pays.

La même semaine, la procédure visant les éditions Koukou est venue rappeler la fragilité du lien entre culture et liberté. Derrière ces affaires, c’est la tension ancienne entre le pouvoir et la pensée critique qui refait surface, dans un contexte où le champ intellectuel semble se rétrécir davantage.

L’intériorisation du silence imposée

Au Sila, les conversations se font à voix basse, comme si la peur s’était installée jusque dans le bruissement des livres. Le problème n’est plus la censure ponctuelle, mais l’intériorisation du silence imposée. Les écrivains ne se battent plus contre l’interdiction : ils apprennent à vivre avec elle.

Il flotte ainsi un malaise feutré mais profond, une inquiétude qui touche la conscience même de ceux qui écrivent, publient, traduisent, rêvent encore de liberté. Et c’est peut-être là, dans cette inquiétude partagée, que la littérature algérienne continue, malgré tout, de résister.

Au-delà des frontières, ce sentiment d’étouffement n’est pas propre à l’Algérie. Il traverse d’autres pays du Maghreb, où les créateurs, journalistes et intellectuels affrontent les mêmes fragilités, les mêmes censures invisibles. D’Alger à Tunis, de Casablanca à Oran, la question reste la même : que devient la liberté quand la parole cesse d’être entendue ?

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Grâce à Medusa, Bizerte au cœur du réseau numérique méditerranéen

Un vaste serpent de fibres optiques s’étend peu à peu sous la Méditerranée. Baptisé Medusa Submarine Cable System, ce projet d’envergure internationale ambitionne de relier l’Europe du Sud à l’Afrique du Nord grâce à un câble sous-marin de plus de 8 700 kilomètres. Parmi ses points d’atterrissage stratégiques figure Bizerte, en Tunisie, la pointe la plus septentrionale de l’Afrique, appelée à devenir un nouveau hub numérique régional.

Lotfi Sahli

Conçu pour renforcer la connectivité numérique entre les continents, le câble Medusa vise à réduire la latence, augmenter la capacité de transmission et améliorer la résilience des réseaux Internet entre huit pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce et Chypre.

La boucle, dite en architecture «ring», garantit une redondance du trafic : en cas de rupture sur une branche, les données peuvent être redirigées par l’autre côté du circuit, assurant une continuité de service essentielle aux opérateurs et aux grandes plateformes numériques.

En Tunisie, le câble atterrira à Bizerte. Ce choix, loin d’être anodin, place la ville sur la carte des grands échanges de données méditerranéens. Pour Tunisie Telecom et Orange Tunisie, partenaires locaux du consortium, cette infrastructure représente une opportunité majeure : accroître la bande passante internationale, réduire les coûts d’accès et favoriser l’émergence d’une économie numérique compétitive.

Des chiffres impressionnants

À terme, le projet pourrait stimuler le développement du cloud computing, des centres de données et des services technologiques à forte valeur ajoutée, ouvrant la voie à une transformation numérique durable.

Techniquement, Medusa s’impose comme l’un des câbles les plus puissants de la région. Sa capacité initiale dépasse 20 térabits par seconde (Tbps) par paire de fibres, avec un potentiel d’évolution considérable. Il comprend 24 paires de fibres optiques, et intègre des répéteurs optiques pour amplifier le signal sur de longues distances.

Cette prouesse technologique est le fruit du savoir-faire du constructeur français Alcatel Submarine Networks (ASN), filiale du groupe Nokia, chargé de la fabrication et de la pose du câble.

Annoncé il y a plusieurs années, le projet est entré en phase de construction en 2023. Sa mise en service commerciale est prévue fin 2025. L’investissement global avoisine 400 millions de dollars, financé par un consortium international regroupant opérateurs télécoms et acteurs publics et privés des pays concernés.

Le tracé desservira plusieurs grands ports de la Méditerranée : Barcelone, Marseille, Gênes, Alger, Tripoli, Alexandrie, Corfou, Yeroskipos (Chypre) et Nador, en plus du point tunisien.

Améliorer la résilience des réseaux Internet entre huit pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce et Chypre.

Un enjeu stratégique pour la région

Au-delà des aspects techniques, Medusa revêt une importance géopolitique et économique majeure. Il diversifie les routes de données, aujourd’hui largement concentrées autour de l’Égypte et du Moyen-Orient, et réduit la dépendance régionale vis-à-vis de quelques corridors numériques.

Pour l’Afrique du Nord, c’est une étape décisive dans la réduction de la fracture numérique et le renforcement de l’intégration économique avec l’Europe. Pour l’Europe du Sud, c’est l’assurance d’un accès plus rapide et plus fiable aux marchés africains émergents.

En visite, samedi 1er novembre 2025, sur le chantier du câble sous-marin Medusa à Bizerte, nous avons pu constater l’avancement des travaux du côté tunisien. Sur place, Gérard Estanyol, ingénieur en génie civil originaire de Catalogne et responsable du segment côtier du projet, a accepté de partager plusieurs informations techniques sur cette phase cruciale.

Un chantier de haute précision

Le câble Medusa, qui reliera la Tunisie à plusieurs pays du pourtour méditerranéen, est en cours de pose sur la rive de Bizerte-El Alia. Selon M. Estanyol, le câble est alimenté par une tension continue de 3 000 volts depuis la Cable Landing Station (CLS) de Bizerte. Cette alimentation électrique sert à activer les amplificateurs optiques installés à intervalles réguliers de 80 kilomètres, essentiels pour maintenir la puissance du signal sur l’ensemble du tracé sous-marin.

Près du rivage, le câble est enterré à une distance de 200 à 300 mètres de la plage, à une  profondeur variant entre 1 et 2 mètres, en fonction du relief du fond marin. Dans les zones sablonneuses, l’enfouissement atteint environ 2 mètres afin d’assurer une meilleure protection contre l’érosion et les mouvements du sable.

Le câble, composé de 24 paires de fibres optiques, bénéficie d’une protection mécanique renforcée grâce à un système de tubes articulés («articulated pipes») de 50 centimètres de long. Ces segments métalliques, emboîtés les uns dans les autres, forment une gaine souple mais résistante qui protège le câble des chocs, des ancres ou des activités maritimes côtières.

Gérard Estanyol sur le chantier bizertin.

Des points d’accès techniques soigneusement planifiés

Les interventions de maintenance ou de contrôle se font par l’intermédiaire de chambres techniques appelées Beach Man Holes (BMH). Deux de ces structures ont été construites sur le site : l’une immergée à environ 200 mètres en mer, l’autre implantée sur la plage. Ces accès permettent aux ingénieurs de surveiller, réparer ou remplacer les sections du câble si nécessaire, sans perturber l’ensemble du réseau.

Cette étape des travaux marque une avancée significative pour la mise en service prochaine du câble Medusa, prévue avant la fin de 2025. Le projet, porté par un consortium international et auquel participe Tunisie Télécom et Orange pour la partie nationale, doit transformer Bizerte en un nœud numérique stratégique entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

Pour M. Estanyol, ce chantier représente à la fois un défi technique et une contribution à un projet d’intégration numérique sans précédent dans la région. «Chaque mètre posé rapproche un peu plus les deux rives de la Méditerranée», confie l’ingénieur, satisfait de la précision du travail accompli jusqu’ici.

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La nécessité historique d’une transition démocratique consensuelle en Algérie

La date du 1er novembre 1954 est le plus fort symbole de l’histoire de l’Algérie en ce qu’elle a exprimé la volonté de se libérer de la domination coloniale et de fonder un Etat moderne. L’indépendance cependant n’était qu’une étape selon le mouvement national ; le but étant le développement économique et la création d’un Etat moderne. Soixante-onze années après cette date, où en est l’Algérie ?

Lahouari Addi & Karim Naït Ouslimane *

Il semble bien que le souffle historique de novembre 1954 n’a pas survécu à l’indépendance, et que les élites dirigeantes ont perdu de vue la principale promesse du mouvement national.

La fondation de l’Etat moderne, commencée avec la construction d’un pouvoir central, a été retardée par des vicissitudes historiques qu’il s’agit d’analyser objectivement, en se demandant quelle est la part des acteurs dans un système dont ils ne contrôlent plus l’évolution. Le système domine-t-il les acteurs ou bien ces derniers, au-delà de leurs intérêts, peuvent-ils influencer sa logique désincarnée ?

La question est ainsi posée car l’histoire du pays a créé un système qui a imposé aux dirigeants une logique qui ignore les intérêts de la Nation. D’où la nécessité d’une transition qui n’est plus une question à débattre pour quiconque observe objectivement la société algérienne. Et la question n’est donc plus celle de savoir si une transition est nécessaire, mais de déterminer sa nature et son objectif. S’agit-il d’un simple passage électoral à l’intérieur d’un ordre existant, ou d’un processus consensuel capable de redéfinir la source de la souveraineté et les institutions à l’intérieur de laquelle elle s’exerce ?

Autrement dit : la transition doit-elle s’inscrire dans les formes héritées du système ou les reconfigurer ? C’est cette question politique fondamentale en Algérie qui demande une réponse. A cette fin, il faut revenir sur la genèse de la période postcoloniale et ses vicissitudes.

Primauté du militaire sur le politique

Que dit en effet l’histoire récente de l’Algérie ? La radicalité du pouvoir colonial qui refusait toute réforme avait incité le mouvement national à militariser le politique et à créer un appareil militaire en vue de la libération nationale. Le pouvoir colonial rejetait toute perspective d’indépendance négociée. Le FLN a alors créé une armée clandestine pour mener l’insurrection en 1954. Mais à la veille de l’indépendance, cet appareil militaire a échappé au contrôle du leadership du FLN. En conséquence, le parti n’avait pas la capacité de s’opposer au coup d’État de l’État-Major contre le GPRA, malgré la résistance d’une partie des cadres de l’ALN de l’intérieur.

Entre juin et août 1962, le rapport de force a été tranché militairement : les troupes de l’extérieur, mieux armées, ont imposé leur domination sur celles de l’intérieur. Ce moment a inscrit durablement la centralité militaire dans l’exercice du pouvoir. Le processus s’est achevé en juin 1965 par le coup d’État qui a renversé le président Ahmed Ben Bella, élu en 1963 et également secrétaire général du Bureau politique du FLN, organe censé incarner la souveraineté populaire. Ce Bureau politique a été dissous et remplacé par le Conseil de la Révolution, dominé par les militaires et présidé par le colonel Houari Boumediene.

Le leadership militaire s’était émancipé de toute autorité civile et le politique a été absorbé par la structure militaire qui s’est imposée comme source unique de légitimité. Le pluralisme politique qui existait avant 1954 n’a pas été restauré. Bien que limité par le cadre colonial, il était néanmoins une réalité. Le PPA-MTLD, l’UDMA, l’Association des Oulémas, le Parti communiste étaient des partis qui exprimaient les différentes sensibilités idéologiques de la société. Au lieu de réactiver et d’élargir cette tradition, le régime naissant y a mis fin, institutionnalisant la primauté du militaire sur le politique, transformant le FLN en un appendice de l’administration qui lui avait confié la tâche de gérer la mémoire de la lutte de libération.

En 1962, le politique n’a pas été démilitarisé malgré le principe du congrès de la Soummam : la primauté du politique sur le militaire. La domination du politique par le militaire ne fait pas partie de la culture politique algérienne ; elle est née est de vicissitudes liées à l’histoire du mouvement national qui a créé un appareil militaire qui a échappé à son autorité politique.

La première décennie de l’indépendance a permis l’affermissement de la souveraineté nationale et l’installation d’un pouvoir central dans la continuité directe du projet du mouvement national. Mais elle a aussi mis en place un régime dont la structure institutionnelle a figé le politique au lieu de l’ouvrir pour accompagner la construction d’un Etat moderne reposant sur la légitimité populaire. Il est vrai que l’euphorie des indépendances avait suscité, à l’échelle du Tiers-Monde, un enchantement qui avait sous-estimé le poids des réalités.

En effet, dans les années 1950 et 1960, les discours populistes tiers-mondistes dominaient les champs politiques des nouveaux Etats indépendants. Sans accepter le contrôle populaire, ils affirmaient la nécessité de protéger les peuples de la domination impérialiste et de mettre en œuvre un développement économique que la faiblesse des bourgeoisies nationales ne permettait pas d’engager.

Une politique sans contrôle populaire

C’est dans cette configuration que Boumediene, jeune officier marqué par son époque, s’est construit comme figure de chef politique, se présentant comme le défenseur des couches sociales populaires et le garant d’un projet de justice sociale. Son modèle était celui de la modernisation autoritaire visant à industrialiser le pays. A cet effet, il a interdit le pluralisme qu’il considérait comme un facteur de division et a aboli l’autonomie syndicale, tout en promettant de réaliser les promesses du mouvement national : emploi, industrialisation, réforme agraire, généralisation de la scolarisation… N’ayant été socialisé ni dans un parti ni dans une structure syndicale, Boumediene concevait la politique comme une menace pour la cohésion sociale et non comme un espace de régulation des conflits. Son projet, verbalement révolutionnaire, a en réalité coupé l’État de la société. L’échec du développement économique qu’il avait annoncé est directement lié à cette structure : une politique sans contrôle populaire, ni corps intermédiaires et ni représentation autonome.

L’absence d’une médiation politique a ouvert un espace à l’irresponsabilité, au gaspillage et à la corruption. Un contrôle effectif, soit par des élections pluralistes, soit par un parti disposant d’une véritable autorité politique, aurait pu limiter ces dérives.

Boumediene refusait cette possibilité, convaincu que la société n’était pas capable de protéger l’État contre les profiteurs, alors même que ces profiteurs ont prospéré sous son pouvoir en le soutenant. Il a façonné le régime autour de sa personne, en s’appuyant sur la Charte nationale adoptée par référendum, conçue comme un contrat direct entre lui et le peuple. Pour réaliser le projet qu’il défendait, il a concentré entre ses mains l’ensemble des pouvoirs : Chef d’État, Chef de gouvernement, ministre de la Défense, Chef de l’Etat-Major de l’armée après 1967 et président du Conseil de la Révolution. Ce dernier, s’autoproclamant dépositaire de la souveraineté nationale, a absorbé la fonction législative, donnant une légitimité politique au pouvoir exécutif.

Le régime a fonctionné avec un pouvoir exécutif reposant sur le charisme du leader et non sur des institutions.

L’armée, seule source effective du pouvoir

Après la mort de Boumediene, la hiérarchie militaire a reconduit le même système tout en refusant de le doter d’un chef charismatique qui aurait une autorité sur elle. Le corps des officiers supérieurs n’accepte pas l’émergence d’un chef politique, même s’il sort des rangs de l’armée. A l’exception de Houari Boumediene, ni Chadli Bendjedid, ni Mohamed Boudiaf, ni Liamine Zéroual, ni Abdelaziz Bouteflika, ni Abdelmadjid Tebboune n’ont eu une autorité politique sur l’armée. Le système repose sur une règle non écrite mais structurante : l’armée est la seule source effective du pouvoir.

Il en résulte une division au sommet de l’État entre un pouvoir réel, souverain et non comptable, et un pouvoir formel, chargé de diriger l’administration gouvernementale.

En effet, si les militaires ne gouvernent pas directement, ils désignent ceux qui occupent les fonctions principales de l’État, déterminent les grandes orientations politiques et fixent les équilibres budgétaires. Le centre de gravité des décisions politiques et diplomatiques se situe au ministère de la défense et non à la présidence. Le candidat désigné pour exercer la fonction présidentielle doit accepter la condition de ne pas exercer d’autorité sur la hiérarchie militaire, malgré les dispositions de la constitution. Affaiblie et placée sous tutelle, la présidence n’a pas l’autorité nécessaire pour mener des réformes qui rompent avec la logique d’un système devenu rentier qui gaspille dans la consommation les richesses du pays.

Un modèle économique basé sur les hydrocarbures

La hiérarchie militaire a reconduit le modèle économique qui repose sur les revenus des hydrocarbures qui ont jusque-là caché les déséquilibres structurels. Le déficit permanent des entreprises publiques constitue une bombe à retardement et une vulnérabilité majeure susceptible de provoquer des émeutes en cas de baisse des prix du pétrole. L’incapacité des entreprises publiques à équilibrer leurs comptes entraîne un déficit que l’État finance par la création monétaire au détriment du pouvoir d’achat. Ce mécanisme est devenu un élément structurel de l’économie algérienne et une source permanente de fragilité sociale.

C’est ainsi que le budget de l’État algérien est financé par la perte sans fin du pouvoir d’achat du dinar, en plus des impôts et des revenus des hydrocarbures. La perte du pouvoir d’achat des consommateurs est structurelle et sans aucune perspective de redressement. La principale victime de ce système politico-économique est le dinar, monnaie froide déconnectée des dynamiques internationales d’accumulation. Le dinar n’est ni un moyen d’investissement ni une valeur refuge comme les autres monnaies.

L’Algérie a ainsi bâti un système politico-économique qui utilise la rente énergétique pour importer des biens de consommation au profit d’entreprises étrangères et d’intermédiaires compradores.

Pour être l’autorité suprême, la hiérarchie militaire porte une responsabilité directe dans les échecs économiques et sociaux du régime depuis l’indépendance. Elle est comptable de l’incapacité du pays à se développer malgré ses ressources.

Partis artificiels et transition factice

Tandis que la société s’est profondément modifiée, dans sa composition comme dans ses attentes, le pouvoir central postindépendance est resté identique à lui-même. Cette fixité n’est pas une simple inertie : elle est constitutive du système. Or, les nouvelles générations (la GenZ notamment) n’acceptent pas le statu quo postcolonial ; elles le contestent par leur seule existence sociale et par les espérances qu’elles portent.

La séquence d’Octobre 1988, qui précède de peu l’effondrement des régimes socialistes en Europe de l’Est, avait montré que la société algérienne était inscrite dans la temporalité mondiale, celle des basculements politiques, de la fin des systèmes à parti unique et de l’économie administrée. Les émeutes d’Octobre avaient exprimé une exigence politique : ouvrir les institutions à la participation populaire et instituer un pluralisme politique réel. Le rejet du parti unique n’était pas un épisode conjoncturel, mais une rupture structurante et une phase du processus de la construction de l’Etat. Le parti unique avait atteint sa limite historique, bloquant le devenir politique du pays en le marginalisant par rapport aux dynamiques mondiales économiques, idéologiques et culturelles.

Sous la pression conjuguée des aspirations internes et de l’environnement international, les élites dirigeantes ont été contraintes, en 1989, de modifier la Constitution et de légaliser les partis politiques. Mais cette ouverture, pensée comme une concession et non comme une refondation, a produit une transition factice, sans contrat politique stabilisateur. Ni le régime ni l’opposition n’étaient préparés – politiquement, culturellement et doctrinalement – à une véritable redistribution des rapports de pouvoir. L’annulation des élections pluralistes en janvier 1992 a été la conséquence directe de l’absence d’un consensus au sujet de la transition. Le choix de la voie électorale a transformé la transition en affrontement et ouvert une séquence de lutte qui s’est achevée dans le sang.

Depuis, l’Algérie est revenue au système de parti unique de facto derrière une façade de pluralisme.

Les élections après 1992 ont été systématiquement truquées par l’administration qui détournait le suffrage universel au profit des deux partis artificiels du régime, le FLN et le RND. Ils étaient artificiels parce qu’ils n’avaient aucun ancrage dans la société. Sans les généreuses subventions de l’Etat, par ailleurs illégales au regard de la loi, et la complaisance de l’administration qui leur fournissait des locaux et des ressources, ces deux partis auraient disparu.

Le FLN et le RND, et les partis microscopiques qui ont été créés pour dévaloriser l’activité politique, ont été juste des opportunités aux arrivistes sans scrupules pour occuper des fonctions électives alors qu’ils n’ont aucun sens de l’intérêt public.

C’est ainsi que l’opinion publique perçoit les partis comme des groupements inutiles et incapables de porter la voix de la population dans les institutions.

Un retard idéologique et culturel

Ce que la situation post-1988 a montré aux Algériens, c’est que le pluralisme, introduit par la réforme constitutionnelle de 1989, n’a en rien modifié la nature du régime. Les partis ont été maintenus dans une position subordonnée, réduits à une fonction d’opposition sans perspective réelle de conquérir pacifiquement le pouvoir. Dans une société peu politisée et où la religiosité cherche à refouler les divergences idéologiques, les acteurs ont du mal à percevoir ces divergences comme des clivages susceptibles d’être résolus dans le cadre politico-juridique.

C’est ce retard idéologique et culturel de la société qui a permis au commandement militaire d’être un acteur politique qui interdit toute activité politique qu’il ne contrôle pas. Il a exercé une influence directe sur le champ politique en mobilisant les services de renseignement, détournés de leur rôle institutionnel. Leur mission était de fabriquer une vie politique artificielle, déconnectée des revendications sociales réelles : chômage massif des jeunes, gaspillage des ressources publiques, corruption généralisée. L’objectif était de neutraliser la société civile et d’étouffer toute velléité de changement politique. Car le présupposé implicite du régime est que la société doit obéir à l’État et non l’inverse.

L’opposition a été perçue comme une menace à contenir, alors qu’elle devrait être un lieu de socialisation politique et un mécanisme de renouvellement de légitimation du pouvoir d’Etat par la sanction électorale. En refusant l’autonomie des partis, des syndicats et de la presse, le régime a coupé l’État de ses racines sociales, idéologiques.

Par une ironie de l’histoire, l’Etat postcolonial se réapproprie le réflexe de l’administration coloniale qui imposait des béni-oui-oui comme représentants de la population.

Ouvrir une nouvelle séquence historique

Dans cette configuration, l’institution militaire porte une part déterminante de la trajectoire politique du pays. La stabilité future et la pérennité de l’Algérie ne résultera pas du maintien d’un rapport de force obsolète, mais d’une capacité à ouvrir une nouvelle séquence historique.

Dans un contexte régional et international instable, marqué par les recompositions rapides des équilibres géopolitiques, la hiérarchie militaire a intérêt à inscrire son action dans une logique de préservation de l’État en tant qu’institution nationale.

Assumer cette responsabilité implique, au nom du serment de Novembre et la mémoire des Chouhadas, d’accompagner, sans la confisquer, une transition politique consensuelle. Il s’agit de rendre possible la formation d’un nouveau contrat social qui restitue au politique sa fonction propre : organiser pacifiquement la confrontation des idées, structurer les intérêts sociaux, garantir la continuité de l’État à travers la légitimité électorale.

Une telle orientation ne signifie pas un affaiblissement de l’armée, mais au contraire une clarification de son rôle dans la défense nationale et la protection des équilibres stratégiques. Elle seule peut, en prenant cette initiative historique, contribuer à refermer le cycle ouvert en 1962 et à rendre à la souveraineté populaire sa place centrale.

La stabilité future du pays suppose que l’armée se tienne à distance des conflits politiques internes à la société, car son implication dans ces derniers n’est pas dans son intérêt.

La politique est un espace conflictuel, par définition traversé par des divergences idéologiques et sociales. Une institution qui appartient à l’ensemble des citoyens ne peut durablement s’identifier à un camp ou à un parti sans se mettre en porte-à-faux avec une frange de la société.

Dans un État moderne, l’armée n’a pas à s’identifier à un courant politique ou à être la dépositaire de la souveraineté nationale. Elle est une branche du pouvoir exécutif qui obéit au pouvoir législatif issu des urnes. Son retrait de la sphère politique est une condition de la construction d’un espace civil autonome et de la préservation de la confiance en elle de la nation.

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre le slogan «madania machi askaria» («civile et non militaire»), scandé par des millions d’Algériens lors des marches du Hirak ; il exprime une exigence directe : rompre avec un schéma où le commandement militaire constitue la source effective du pouvoir en lieu et place de l’électorat. Il aspire à une transition démocratique entendue comme retrait du champ politique des services de sécurité de l’armée, appelés à se limiter à leur fonction propre, la défense de la nation contre les menaces extérieures. Cette exigence a été perçue par les décideurs comme une hostilité à l’institution militaire ou comme l’annonce d’un changement brutal de régime. En réalité, «madania machi askaria» renvoie à une aspiration politique légitime : celle de rétablir la primauté du civil, de réhabiliter l’État et de protéger l’institution militaire du mécontentement social qui ne manquera pas de se concentrer sur elle tant qu’elle demeure impliquée dans le champ politique.

*Universitaires

31 octobre 2025

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Le poème du dimanche | ‘‘Monter la poésie’’ de Heni Ferhani

Né en 1959 à Kairouan, Heni Ferhani est poète, essayiste, traducteur, enseignant et producteur d’émissions culturelles.

Membre de l’Union des Ecrivains Tunisiens, dont il préside la Section de Monastir, ce poète bilingue a publié en français, ‘‘Les rêves de Gaia’’ et ‘‘Les cris de Gaia’’, eten arabe, où il mêle métrique classique et vers libre : ‘‘Les Ombres du désir’’; ‘‘Articulations de la neige et de la flamme’’.

Tahar Bekri

Monter la poésie

C’est comme si le vent te pousse

Et dans ta chaussure un caillou

Tu ne devances ni le vent

Ni tu te débarrasses du caillou

Et tu te reposes

Monter la poésie

C’est comme si tu es suspendu

Entre le ciel et la terre

Tu n’atteins ni le ciel

Ni tu tombes

Et tu te reposes

Monter la poésie

C’est comme si tu luttes contre les vagues

Tu n’atteins ni le rivage

Ni tu te relâches

Pour mourir

Et tu te reposes

La poésie est endurance dans l’endurance

… Une endurance

Un marin qui ne sait

Comment rejoindre

Le port…

(Traduit de l’arabe par Tahar Bekri)

Mafaçel ath-thalj wa lahib (Articulations de la neige et de la flamme)

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Trois jeunes meurent dans un accident de moto à Sidi Bouzid

Trois jeunes hommes ont perdu la vie dans un accident de moto, survenu dans la soirée de samedi 1er novembre 2025, près d’El Hzamia à Sidi Bouzid.

Les unités de la protection civile et de la garde nationale sont intervenues sur place rapidement mais les jeunes sont morts sur le coup, selon les premières informations, relayées par les témoins.

Les circonstances exactes de ce drame sont méconnues et une enquête a été ouverte à cet effet.

Y. N.

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Nabeul | Saisie de 15.000 comprimés de stupéfiant

La police a saisi 15.000 comprimés de stupéfiant et a démantelé un réseau de trafic de drogue, dont cinq membres ont été arrêtés à Nabeul.

L’opération a été menée par la brigade régionale de lutte contre les stupéfiants de Nabeul, en coordination avec la sous-direction d’El Gorjani et sous la supervision du Parquet du tribunal de première instance de Grombalia, indique l’agence Tap ce samedi 1er novembre 2025, selon une source sécuritaire.

Le suspect principal a été interpelé, sur la route nationale n°1 à Bou Argoub, sur sa moto alors qu’il transportait des comprimés de type Lyrica, ajoute encore même source .

Quatre autres suspects âgés de 30 à 50 ans ont été arrêtés et le Parquet a ordonné leur mise en détention, alors qu’un 6e membre de ce réseau fait l’objet d’un mandat de recherche.

Y. N.

Ph. d’archives.

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EPD s’implante en Tunisie | Un grand pas pour l’industrie durable

L’ambassade de Suède en Tunisie a participé à l’inauguration du bureau Environmental Product Declaration (EPD), programme mondial de déclarations environnementales, en Tunisie.

Les déclarations environnementales de produits (EPD) présentent des informations transparentes, vérifiées et comparables sur l’impact environnemental des produits et services tout au long de leur cycle de vie.

EPD International aide les entreprises à obtenir ces déclarations environnementales certifiées (EPD) et favorise la transparence et la durabilité dans tous les secteurs.

Cela est de plus en plus important pour les entreprises afin de renforcer la confiance, de répondre aux exigences des clients et des autorités et d’obtenir des avantages concurrentiels.

Sebastiaan Stiller, PDG d’EPD International, était venu pour présenter l’entreprise et rencontrer le PDG d’EPD Tunisie monsieur Imed Gharbi, des clients et des membres de la Chambre de commerce Tuniso-Suédoise.

Communiqué

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« La Belle et la Bête » | Voyage Féerique au CCSJ à El Menzah 6

Le Centre culturel et sportif de la jeunesse à El Menzah 6 accueille, ce dimanche 2 novembre 2025, trois représentations du spectacle musical « La Belle et la Bête », qui se déroulera intégralement en arabe littéraire .

Bien plus qu’une simple représentation théâtrale, ce spectacle organisé par ANTE en collaboration avec Théâtre Cleopatra et MAP Prod, invite petits et grands à franchir les portes d’un univers enchanteur pour revivre l’une des plus belles histoires jamais contées .

Les trois représentations exceptionnelles, la première est prévue à 10h30 et deux autres sont programmées l’après-midi, l’une à 14h et la deuxième à 16h.

Y. N.

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Gafsa | Démantèlement d’un réseau international de trafic de voitures

Un réseau international de vols et de trafic de voitures a été démantelé à Gafsa suite à une enquête ouverte par la brigade de la police judiciaire de Gafsa.

L’opération a été menée dans la soirée du vendredi 31 octobre 2025, et les agents de la PJ ont effectué une descente et ont saisi plusieurs véhicules destinés à la contrebande vers un pays voisin, indique une source sécuritaire à Jawhara FM.

La même source a précisé que ce réseau composé de Tunisiens et de personnes de nationalité étrangère, était dirigé par un individu, connu des services de police en Tunisie et qui fait l’objet des plusieurs mandats de recherche pour vol de voitures.

Y. N.

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Grand prix des arts plastiques de la ville de Tunis pour Walid Zouari

L’artiste plasticien Walid Zouari a remporté le Grand prix des arts plastiques de la Ville de Tunis pour son œuvre « Visages sur le mur de la mémoire ».

Walid Zouari s’est vu remettre ce Gran prix, dans la soirée du vendredi 31 octobre 2025 lors d’une soirée organisée au Palais Kheireddine à la Médina de Tunis, à l’occasion du vernissage de l’exposition annuelle du Grand prix de la Ville de Tunis pour les arts plastiques.

Dns un communiqué, la municipalité indique que 132 artistes ont participé à cet édition avec des créations de différentes régions du pays, en ajoutant que le deuxième prix a été attribué à l’artiste Nasreddine Farhati et le 3e à Intissar Zribi.

Un hommage a également été rendu à plusieurs artistes qui se sont distingués par leur contribution à l’enrichissement de la scène artistique tunisienne, ajoute encore la même source.

Depuis 2019, le Grand prix des arts plastiques de la Ville de Tunis est organisé par la Municipalité de Tunis, qui conserve les œuvres primées. Il vise à encourager la création et la créativité artistique et à affirmer le rôle de la Mairie dans le paysage culturel.

Y. N.

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Distinction française pour Badreddine Ouali

Badreddine Ouali, président de la Fondation Tunisie pour le Développement et de Vermeg, s’est vu remettre, jeudi 30 octobre 2025, les insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite des mains de l’ambassadeur de France en Tunisie,  Anne Guéguen.

«Avec l’appui des coopérations française, allemande et italienne, la Fondation Tunisie pour le Développement a déjà ouvert depuis sa création 5 centres de formation Elife dans toute la Tunisie, créant plus de 4 500 emplois et offrant des opportunités concrètes aux jeunes. Elle a également permis l’avènement de l’incubateur The Dot devenu un pilier de l’innovation en Tunisie», lit-on sur la page Facebook de l’ambassade de France à Tunis.

Le récipiendaire a rappelé dans son discours son souhait d’«offrir à la jeunesse tunisienne les meilleures chances, partout dans le pays», conviction qu’il dit partager également avec l’Agence Française de Développement (AFD) et Expertise France partenaires de la Fondation Tunisie pour le développement notamment pour l’ouverture prochaine de 3 nouveaux centres Elife et vers la déclinaison territoriale de The Dot en régions.

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Trail Elle à Aïn Draham | Des femmes courent pour l’environnement

La troisième édition de Trail Elle, un événement éco-sportif, artistique, solidaire et environnemental, a démarré hier, vendredi 31 octobre 2025 et se poursuivre au 2 novembre dans la région d’Aïn Draham, au nord-ouest de la Tunisie.

Organisé par l’agence d’écotourisme Dar El Ain, en collaboration avec l’association Aide Ain Draham, le bureau Afrique du Nord du WWF et l’ONG Shanti, et soutenu par de nombreux acteurs privés et institutionnels, dont l’Union européenne, cet événement est «plus qu’une simple course de trail féminine», soulignent ses organisateurs dans un communiqué de presse, car il symbolise, selon eux, l’émancipation, la solidarité et le respect de l’environnement. Son objectif est de dynamiser l’écotourisme local, de mettre en lumière le rôle des femmes dans les transitions écologiques et économiques et d’encourager les jeunes générations à s’engager dans des actions durables et créatives au service de leurs communautés.

Cette édition s’associe à Terra Creativa, un espace qui favorise la convergence de l’art, de l’engagement des jeunes et du développement durable, transformant ainsi l’événement en un véritable festival célébrant les initiatives locales et la vie communautaire.

L’événement réunira ONG, artistes, artisans, femmes rurales, jeunes, influenceurs et acteurs institutionnels autour d’un programme varié mêlant activités sportives, ateliers participatifs, actions environnementales, sensibilisation et expression artistique.

Trois écovillages seront installés à Aïn Draham, Tbainia/El Ghdir et Dar Fatma, accueillant pendant trois jours une série d’activités : ateliers de street art, formations à l’entrepreneuriat social et solidaire, expositions de produits locaux, marché solidaire, sessions de sensibilisation à l’environnement et tables rondes sur les enjeux climatiques.

Le point d’orgue de l’événement sera la Trai’Elle 2025, le 2 novembre. Cette course de 20 km est réservée aux femmes, à toutes les femmes, quelles que soient leurs origines et leurs parcours. Elle serpente à travers les forêts, les collines et les villages de la région de Kroumirie, alliant défi sportif et découverte des paysages naturels exceptionnels d’Aïn Draham. Le départ sera donné au Centre de la Jeunesse d’Aïn Draham et l’arrivée à Dar Fatma, où se dérouleront la cérémonie de clôture et la remise des prix.

Les lauréates des concours de gastronomie, d’art urbain, de théâtre et d’aménagement d’espaces verts seront également mises à l’honneur.

 I. B.

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Tunisie | Nouvelle marche pacifique contre la pollution à Gabès

Même si les médias en parlent moins, la mobilisation populaire à Gabès contre la pollution chimique se poursuit, alors que, sur le plan institutionnel, la crise fait du surplace. Une nouvelle marche pacifique a en effet été organisée hier, vendredi 31 octobre 2025, dans cette ville du sud-est de la Tunisie, la troisième en trois semaines, après celles du 15 et du 21 octobre, marquées par des marches et une grève générale, organisées par le collectif citoyen Stop Pollution, sous le slogan unifié «Le peuple veut le démantèlement des unités» (du Groupe chimique tunisien, GCT). (Photo: Gabes.com).

Latif Belhedi

Les manifestants continuent d’exiger la fermeture des usines chimiques les plus polluantes du GCT, au cœur des accusations de dommages sanitaires et environnementaux dans cette région célèbre pour la beauté de son oasis maritime, unique en son genre au monde.

Le collectif Stop Pollution ne cesse de réitérer ses revendications : la mise hors service des unités les plus polluantes de la centrale de GCT et l’abandon des projets de nouvelles unités d’ammoniac et d’hydrogène vert, convenues dans le cadre d’un partenariat stratégique avec l’Union européenne, mais qui sont jugées néfastes pour la qualité de l’air.

Le collectif rappelle également la décision gouvernementale du 29 juin 2017, jamais appliquée, qui prévoyait l’arrêt des rejets de phosphogypse en mer et le déplacement des unités vers les zones côtières.

Sur le plan institutionnel, le président Kaïs Saïed a qualifié la situation à Gabès de «sabotage environnemental», pointé du doigt les décisions passées, soutenu le droit des Gabésiens à un air pur et appelé à une action urgente pour remédier aux problèmes de la pollution.

Le gouvernement a annoncé une série de mesures techniques et un soutien extérieur : le ministre de l’Equipement a annoncé l’arrivée d’une équipe d’experts chinois chargée de superviser et d’accélérer les projets de réduction des rejets toxiques. L’un de ces projets vise à réduire les oxydes d’azote à l’unité d’acide nitrique, qui devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année. Des travaux d’épuration des gaz contenant du dioxyde de soufre et de l’ammoniac sont également en cours.

Dans le domaine de la santé, on envisage la construction d’un hôpital d’oncologie à Gabès, une proposition rejetée par certains manifestants qui appellent à remédier, en amont, aux causes des maladies et non soigner, en aval, les maladies après qu’elles se soient déclarées. Ils appellent d’ailleurs à une refonte totale du modèle de développement économique mis en place dans la région depuis les années 1970 et dont les conséquences désastreuses pour l’environnement sont aujourd’hui criardes.

Sur le plan industriel, un audit environnemental et social réalisé en 2025 a mis en évidence d’importantes non-conformités dans les installations du groupe chimique, notamment en ce qui concerne les émissions d’ammoniac et de dioxyde de soufre. L’entreprise et les ministères concernés ont lancé des inspections conjointes et des actions correctives.

Parallèlement, le tribunal de Gabès a ajourné au 13 novembre l’audience d’urgence relative à la demande de suspension immédiate de la production des unités jugées polluantes, afin de permettre aux parties de finaliser leurs arguments. Cette affaire porte précisément sur la mise en œuvre des décisions de démantèlement et de relocalisation des installations, solutions radicales que les autorités écartent, pour le moment, car elles ne peuvent se priver des recettes d’exportation des engrais chimiques, alors que les finances publiques traversent une grave crise.   

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Soudan | L’horreur règne à El-Fasher après sa prise par Hemedti Dagalo

Mohamed Hamdan Dagalo dit Hemedti – qui fut financé et armé jadis par l’ancien président Omar Hassan El-Béchir pour perpétrer le génocide du Darfour dans les années 2000 à la place de l’armée régulière et qui s’est ensuite retourné contre son maître – sème aujourd’hui la terreur à El-Fasher, chef-lieu de la province du Darfour. (Photo : Des personnes arrivées dimanche à Tawila. fuyant El Fasher après la prise de la ville par les miliciens des RSF).

Imed Bahri

L’ancien chamelier, aujourd’hui soutenu par les Emirats arabes unis, ne recule devant aucun crime dans sa course folle pour le pouvoir au Soudan. Après avoir perdu le contrôle de la capitale Khartoum et après un siège de 18 mois d’El-Fasher, il a mis la main sur la ville et ses troupes se livrent à une vengeance aveugle contre la population civile.

Zeinab Mohammed Salih a recueilli pour le compte du journal britannique The Guardian les témoignages de la population civile qui subit les pires exactions dans une indifférence affligeante de l’opinion publique internationale.

L’opinion occidentale était au rendez-vous pour l’Ukraine et l’opinion arabe et islamique l’a été pour Gaza mais pour le Soudan, il n’y a quasiment aucune mobilisation.  

Nawal Khalil était infirmière bénévole depuis trois ans à l’hôpital El Fasher Sud lorsque la ville soudanaise a été prise dimanche par les Forces de soutien rapide (FSR). Elle soignait des patients, dont une femme âgée nécessitant une transfusion sanguine, lorsque l’attaque a commencé.

«Ils ont tué six soldats et blessé des civils dans leurs lits, dont des femmes. Je ne sais pas ce qui est arrivé à mes autres patients. J’ai dû fuir lorsqu’ils ont pris d’assaut l’hôpital», raconte-t-elle dans son témoignage. 

Plus de 2 000 civils tués depuis la chute de la ville

Âgée de 27 ans, Nawal Khalil a été blessée par balle au pied droit et à la cuisse lorsque les combattants des FSR ont pris le contrôle du quartier général militaire voisin. Blessée et sans nourriture, elle a fui la ville et marché pendant une journée pour atteindre Garney. «Sur le chemin, ils m’ont pris mon téléphone et mon argent. Je me suis retrouvée sans rien», déplore-t-elle.

Plus de mille personnes, dont des femmes et des enfants, ont marché pendant deux jours pour atteindre la ville de Tawila, au Darfour-Nord, après avoir fui El Fasher, tombée au terme d’un siège de 18 mois.

Tawila, située à environ 55 km à l’ouest d’El Fasher, est contrôlée par la faction de l’Armée de libération du Soudan dirigée par Abdul Wahid Mohamed Al-Nur (ALS-AW).

Mardi, les Forces conjointes, alliées à l’armée soudanaise, ont accusé les FSR d’avoir tué plus de 2 000 civils depuis la chute de la ville. L’Onu a déclaré disposer de vidéos montrant des dizaines d’hommes non armés abattus ou gisant morts, entourés de combattants des FSR.

Selon des témoins, des milliers de civils restent piégés par les RSF et les milices alliées à Garney, au sud-ouest d’El Fasher. Nombre d’entre eux sont d’anciens soldats de l’armée soudanaise, des Forces conjointes et d’autres groupes armés ayant combattu aux côtés de l’armée. Ils seraient détenus faute de pouvoir payer les rançons exigées, estimées entre 5 et 10 millions de livres soudanaises (6 000 à 12 000 livres sterling), d’après des survivants parvenus à Tawila. Ceux qui n’ont pas pu payer sont détenus pendant des jours et, dans certains cas, ne sont libérés qu’après avoir été gravement malades.

L’ALS-AW aurait autorisé les troupes gouvernementales fuyant El Fasher à entrer à Tawila à condition qu’elles rendent leurs armes.

Adam Yagoub, 28 ans, chauffeur originaire de Sennar, au centre du Soudan, a échappé de justesse à la mort après avoir été capturé par trois miliciens à dos de chameau près de Garney. «Ils voulaient me décapiter au couteau», raconte-t-il au Guardian, en montrant son bras, frappé par la crosse d’un AK-47, avant de poursuivre: «L’un d’eux m’a alors reconnu –son frère avait travaillé avec moi– et les a suppliés de ne pas me tuer. Nous étions 18 à avoir quitté El Fasher ensemble mais seulement huit sont arrivés à Tawila. Je pense que les autres sont morts».

Yagoub affirme avoir vu 22 corps près de ce qu’il appelle un «faux puits» utilisé par les RSF et les milices alliées entre Garney et Tawila. «C’est un piège», explique-t-il avant d’ajouter: «Les gens marchent toute la journée sans eau et quand ils y arrivent, les miliciens les attendent. Ils ont tué 22 hommes là-bas et ont emporté les corps pour les cacher».

Un autre infirmier ayant fui l’hôpital El Fasher Sud après l’attaque de dimanche a déclaré que les combattants des RSF étaient entrés par une porte et avaient ouvert le feu sur les patients du service des urgences, tuant au moins huit personnes. 

L’armée soudanaise continue de résister dans certaines régions

Dans une déclaration vidéo diffusée mercredi, le chef des RSF, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, a affirmé que tout soldat ou officier ayant «violé les droits de quiconque» serait tenu responsable de ses actes. Difficile de le croire… 

Nombreux sont ceux qui, ayant fui El Fasher, ont passé des heures cachés près de l’unité d’artillerie de l’armée avant de s’enfuir vers l’ouest profitant de l’obscurité de la nuit. Des familles déjà déplacées du camp d’Abu Shouk ont ​​été contraintes de se déplacer à nouveau, trouvant refuge dans le quartier de Daraja Oula avant de finalement rejoindre Tawila.

Les personnes capturées par les RSF à Garney auraient reçu de l’eau mélangée à de la farine pour les ranimer après une journée de marche sans provisions. Des survivants ont rapporté que les personnes étaient ensuite séparées selon le sexe et l’appartenance supposée : les hommes soupçonnés d’être des combattants étaient détenus, tandis que certains civils étaient relâchés ou libérés contre rançon.

«L’ALS-AW a déployé des combattants supplémentaires autour de Tawila pour protéger les personnes fuyant El Fasher et prévenir les affrontements si les RSF poursuivent des groupes armés qui ont battu en retraite avec leurs armes», a déclaré un commandant local.

Il semblerait que des éléments de l’armée soudanaise et des groupes alliés continuent de résister dans la région de Jebel Wana, au nord-ouest d’El Fasher, après avoir perdu le contrôle de la ville.

Médecins Sans Frontières (MSF) indique faire face à un afflux important de personnes dans sa clinique de l’hôpital de Tawila.

«Plus de 1 000 personnes sont arrivées [d’El Fasher] de nuit, à pied et en camion, après un voyage extrêmement dangereux. Beaucoup étaient dans un état de grande faiblesse, souffrant de malnutrition et de déshydratation», explique Sylvain Penicaud, coordinateur de projet chez MSF.

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Le Sahara occidental revient au Maroc | Juste retour de l’Histoire

Enfin, le Conseil de sécurité des Nations Unies, sous l’impulsion du président américain Donald Trump, a mis fin, par la résolution 2797 (2025), adoptée vendredi 31 octobre 2025, à la fiction subversive et corrosive pour le continent africain et surtout pour le Maghreb de la prétendue République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Elyes Kasri *

Dorénavant, la solution pacifique du conflit du Sahara Occidental au regard du droit international et l’exercice du peuple sahraoui à l’autodétermination seront dans le cadre d’une autonomie dont les modalités restent à déterminer sous la souveraineté marocaine pendant le mandat prorogé d’un an de l’opération onusienne de maintien de la paix Minurso.

La non-participation algérienne au vote en dépit de son statut de membre non permanent du conseil de sécurité et l’abstention de la Chine et de la Russie, membres permanents et soutiens traditionnels de l’Algérie, sont révélatrices du changement profond introduit par cette nouvelle résolution du conseil de sécurité qui ne manquera pas de faire des vagues à l’intérieur du régime algérien qui a bâti au cours du dernier demi-siècle sa légitimité sur les deux affaires de Palestine et du Sahara Occidental qui ont fini par le marginaliser à l’intérieur et à l’international.

Marginalisation de l’Algérie

En dépit des difficultés auxquelles fait face le continent africain, le Maghreb reste, malgré toutes ses richesses, la sous-région la plus dysfonctionnelle et la moins intégrée du continent.

Les territoires et les hydrocarbures spoliés à tous les voisins de l’Algérie auront permis à la clique de la Mouradia de déstabiliser le continent et en particulier son voisinage maghrébin et sahélien pendant un demi-siècle avant que le monde entier ne se rende enfin compte que cette affaire présentée d’une manière grandiloquente et abusive comme un dossier de décolonisation est en fait une feuille de vigne d’un régime à la légitimité chancelante d’un pays fruit d’un recel territorial colonial au détriment de tous ses voisins y compris la Tunisie dont certains citoyens frappés par le virus de «khawakhawite» persistent contre toute logique à glorifier avec une obséquiosité suspecte la prétendue grande sœur qui a pourtant spolié plus de 20 000 kilomètres de leur territoire national avec d’appréciables richesses énergétiques, hydriques et minérales.

Les adeptes de «winou el pétrole» finiront-ils un jour par prendre conscience que le pétrole et le gaz qui nous sont servis au compte-goutte et notre eau qui est détournée avec une volonté évidente d’asservissement gagneraient à être revendiqués et que tant que ces territoires et richesses n’auront pas été récupérés, il serait illusoire de prétendre que la Tunisie est totalement indépendante et exerce sa pleine souveraineté sur l’intégralité de son territoire national.

Des concessions injustifiées et inutiles

Les Bourguibistes authentiques ou de circonstance gagneraient pour leur part à méditer le discours du leader Habib Bourguiba du 5 février 1959 sur les droits historiques de la Tunisie sur le Sahara bien avant qu’il ne soit amoindri par la maladie, les combines de cour et le traumatisme de l’attaque terroriste de Gafsa en janvier 1980 concoctée par nos voisins et (faux) frères libyens et algériens.

Ceux qui se donnaient l’illusion que les concessions territoriales à un régime algérien peu reconnaissant des sacrifices faits par la Tunisie pour son indépendance allaient donner à la Tunisie l’amitié et le respect de ce régime ainsi que le développement et la prospérité devront sérieusement se remettre en question.

Nous avons tous un devoir de mémoire ainsi que de préservation et de passation d’un patrimoine territorial légitime aux générations futures.

Le pétrole et la précieuse eau qui se fait de plus en plus rare se trouvent à l’ouest (le fleuve Medjerda asséché à force de détournements et de barrages du côté algérien et les réserves souterraines de la nappe de l’albien, la plus grande nappe d’eau souterraine du monde, pompées à satiété du côté algérien).

Avons-nous le droit et l’autorité morale d’y renoncer ?

A chacun de procéder à son examen de conscience.

* Ancien ambassadeur.

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La Route de la Grenade passe par Sidi Bou Saïd

En pleine saison de la grenade, le village de Sidi Bou Said, au nord de Tunis, accueille l’événement «Romena Tour à Testour : saveurs, savoir-faire et circuit découverte», les 7, 8 et 9 novembre 2025, au hub créatif du Palais Ennajma Ezzahra, un événement à la fois commercial, culinaire et touristique.

Dans un contexte de recherche de nouvelles expériences touristiques durables et authentiques, la valorisation de la grenade à Testour à travers un événement promotionnel et expérientiel constitue une opportunité de renforcer l’attractivité de cette région du nord-ouest de la Tunisie.

«Romena Tour à Sidi Bou Said» vise à connecter les membres de la Route de la Grenade avec les acteurs du tourisme et les opérateurs de circuits touristiques, et de promouvoir ce nouveau concept auprès du grand public.

Au programme des trois journées : ateliers culinaires, démonstrations de préparation de produits dérivés de grenade (confiture ou gelée, rechta hlowa aux arilles séchés de grenade…), rencontres professionnelles pour favoriser les échanges entre acteurs clés de la filière, menus thématiques, expositions-ventes de produits d’artisanat, dégustations et brunchs à base de produits dérivés de grenade, présentation de recettes innovantes et traditionnelles… Le but étant de valoriser la grenade comme produit identitaire et vecteur d’expériences touristiques durables.

L. B.

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L’emballage circulaire et durable aux Packaging Days 2025

Les Packaging Days se tiendront les 27 et 28 novembre 2025 à Tunis, sous le thème «Innover pour un emballage circulaire et durable». Elles sont organisées par le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Packtec), sous l’égide du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie.

L’événement s’inscrit dans la Stratégie nationale de l’industrie et de l’innovation à l’horizon 2035, qui favorise la transition vers une économie circulaire, la durabilité, et la compétitivité industrielle. Il vise à promouvoir des solutions innovantes pour un emballage responsable, respectueux de l’environnement, tout en répondant aux exigences économiques et aux attentes des consommateurs.

Considéré comme le rendez-vous incontournable pour tous les opérateurs africains, arabes et méditerranéens, ce symposium vise à informer les industriels et les divers opérateurs économiques des évolutions en matière d’emballage et d’impression et de présenter les stratégies et les perspectives de développement.

Les Packaging Days s’articuleront autour de trois sessions thématiques et d’un espace networking : 1- Économie circulaire et matériaux d’emballage : solutions innovantes, recyclables et biodégradables pour une production responsable ; 2- Impression et emballage de luxe : tendances design, impression de précision, différenciation et durabilité ; 3- Sécurité alimentaire, emballage pharmaceutique et traçabilité : normes, réglementation, digitalisation et compétitivité régionale.

Pour les décideurs du secteur de l’emballage et de l’imprimerie, ces journées seront une occasion d’échanges sur l’état de la recherche et du développement dans le domaine des matériaux, des systèmes d’emballage, du design et de l’impression, et ce en relation avec les contraintes réglementaires et environnementales qui régissent le secteur.

Les Packaging Days 2025 accueilleront des experts locaux et internationaux de haut niveau issus d’institutions techniques, de centres de recherche et d’organisations mondiales de référence dans les domaines du packaging, de la durabilité et de l’impression.

Ces journées offriront ainsi des réponses à des préoccupations majeures auxquelles font face les entreprises fabricantes et utilisatrices d’emballages, à savoir comment investir dans l’innovation packaging, assurer la rentabilité économique, optimiser le couple emballage/produit et assurer le confort des consommateurs sans mettre en péril l’environnement.

Ces journées aideront ainsi à repenser les pratiques industrielles, anticiper les mutations du marché et bâtir ensemble les solutions circulaires de demain.

Communiqué.

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