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Caraïbes, USA, Ukraine, Asie : ce qu’il faut retenir des dernières 12 heures dans le monde

Entre une frappe américaine meurtrière en mer des Caraïbes, une nouvelle attaque de drones contre des installations proches du port russe de Touapsé, un incendie dévastateur au Mexique et des coupures d’électricité annoncées en Ukraine, l’actualité des 12 dernières heures (dimanche 2 novembre 2025, heure de Paris) a mêlé sécurité, économie et tensions politiques. Voici […]

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Institut Hédi Raïs : l’intelligence artificielle au service de la vue, la colère en ligne de mire

À Tunis, l’Institut Hédi Raïs, référence nationale en ophtalmologie, devient le théâtre d’un double récit : celui de la modernisation technologique et du malaise social.

La lumière et l’ombre

Le 1er novembre 2025, le ministère de la Santé a célébré la 11ᵉ journée scientifique de l’Institut Hédi Raïs d’ophtalmologie.
Devant un parterre de praticiens, le ministre Mustapha Ferjani s’est félicité de « l’alliance entre science et humanité », annonçant le lancement d’un programme d’intelligence artificielle pour la photographie de la rétine, destiné à rapprocher les services médicaux des régions intérieures.

« Nous travaillons à mettre la technologie au service de la santé et de l’équité territoriale », a-t-il déclaré.
« L’Institut Hédi Raïs reste une école de la science et de l’espoir, où les yeux s’éclairent et les cœurs battent pour une meilleure santé. »

Une communication limpide, presque poétique.
Mais, à quelques jours d’intervalle, un autre message — bien moins apaisé — a jailli des mêmes murs.

L’autre visage de l’Institut

Le 28 octobre, la Fédération générale de la santé, relevant de l’UGTT, publie un communiqué alarmant.
Elle y dénonce une « détérioration grave du climat social » et un « resserrement systématique du travail syndical ».
En cause : la fermeture du siège du syndicat de base de l’Institut Hédi Raïs et la mutation de son secrétaire général, Noufel Rahim, vers la direction régionale de la santé de Tunis — une décision signée par le ministre, justifiée par la « nécessité de service ».

Pour la centrale syndicale, il s’agit d’une « mesure arbitraire et d’une attaque frontale contre le droit syndical ».
Le communiqué avertit :

« Ces pratiques constituent un précédent dangereux et un ciblage méthodique des syndicalistes. »
« Nous appelons à la réouverture immédiate du siège syndical et à l’annulation de la mutation, faute de quoi la mobilisation pourrait s’élargir jusqu’à la grève générale. »

Ainsi, le même institut cité comme modèle de modernité devient, dans le même temps, symbole d’un malaise social profond.

Le paradoxe du progrès

D’un côté, le ministère érige l’innovation technologique en remède aux fractures territoriales.
De l’autre, les soignants dénoncent une fracture plus intime : celle du dialogue rompu.
Ce contraste illustre une tendance plus large dans le système de santé tunisien :
la modernisation des infrastructures avance plus vite que l’amélioration des conditions humaines.

À Hédi Raïs, on expérimente l’intelligence artificielle pour mieux voir.
Mais, pour beaucoup de personnels, c’est le regard sur le travail qui s’aveugle.

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Grâce à Medusa, Bizerte au cœur du réseau numérique méditerranéen

Un vaste serpent de fibres optiques s’étend peu à peu sous la Méditerranée. Baptisé Medusa Submarine Cable System, ce projet d’envergure internationale ambitionne de relier l’Europe du Sud à l’Afrique du Nord grâce à un câble sous-marin de plus de 8 700 kilomètres. Parmi ses points d’atterrissage stratégiques figure Bizerte, en Tunisie, la pointe la plus septentrionale de l’Afrique, appelée à devenir un nouveau hub numérique régional.

Lotfi Sahli

Conçu pour renforcer la connectivité numérique entre les continents, le câble Medusa vise à réduire la latence, augmenter la capacité de transmission et améliorer la résilience des réseaux Internet entre huit pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce et Chypre.

La boucle, dite en architecture «ring», garantit une redondance du trafic : en cas de rupture sur une branche, les données peuvent être redirigées par l’autre côté du circuit, assurant une continuité de service essentielle aux opérateurs et aux grandes plateformes numériques.

En Tunisie, le câble atterrira à Bizerte. Ce choix, loin d’être anodin, place la ville sur la carte des grands échanges de données méditerranéens. Pour Tunisie Telecom et Orange Tunisie, partenaires locaux du consortium, cette infrastructure représente une opportunité majeure : accroître la bande passante internationale, réduire les coûts d’accès et favoriser l’émergence d’une économie numérique compétitive.

Des chiffres impressionnants

À terme, le projet pourrait stimuler le développement du cloud computing, des centres de données et des services technologiques à forte valeur ajoutée, ouvrant la voie à une transformation numérique durable.

Techniquement, Medusa s’impose comme l’un des câbles les plus puissants de la région. Sa capacité initiale dépasse 20 térabits par seconde (Tbps) par paire de fibres, avec un potentiel d’évolution considérable. Il comprend 24 paires de fibres optiques, et intègre des répéteurs optiques pour amplifier le signal sur de longues distances.

Cette prouesse technologique est le fruit du savoir-faire du constructeur français Alcatel Submarine Networks (ASN), filiale du groupe Nokia, chargé de la fabrication et de la pose du câble.

Annoncé il y a plusieurs années, le projet est entré en phase de construction en 2023. Sa mise en service commerciale est prévue fin 2025. L’investissement global avoisine 400 millions de dollars, financé par un consortium international regroupant opérateurs télécoms et acteurs publics et privés des pays concernés.

Le tracé desservira plusieurs grands ports de la Méditerranée : Barcelone, Marseille, Gênes, Alger, Tripoli, Alexandrie, Corfou, Yeroskipos (Chypre) et Nador, en plus du point tunisien.

Améliorer la résilience des réseaux Internet entre huit pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce et Chypre.

Un enjeu stratégique pour la région

Au-delà des aspects techniques, Medusa revêt une importance géopolitique et économique majeure. Il diversifie les routes de données, aujourd’hui largement concentrées autour de l’Égypte et du Moyen-Orient, et réduit la dépendance régionale vis-à-vis de quelques corridors numériques.

Pour l’Afrique du Nord, c’est une étape décisive dans la réduction de la fracture numérique et le renforcement de l’intégration économique avec l’Europe. Pour l’Europe du Sud, c’est l’assurance d’un accès plus rapide et plus fiable aux marchés africains émergents.

En visite, samedi 1er novembre 2025, sur le chantier du câble sous-marin Medusa à Bizerte, nous avons pu constater l’avancement des travaux du côté tunisien. Sur place, Gérard Estanyol, ingénieur en génie civil originaire de Catalogne et responsable du segment côtier du projet, a accepté de partager plusieurs informations techniques sur cette phase cruciale.

Un chantier de haute précision

Le câble Medusa, qui reliera la Tunisie à plusieurs pays du pourtour méditerranéen, est en cours de pose sur la rive de Bizerte-El Alia. Selon M. Estanyol, le câble est alimenté par une tension continue de 3 000 volts depuis la Cable Landing Station (CLS) de Bizerte. Cette alimentation électrique sert à activer les amplificateurs optiques installés à intervalles réguliers de 80 kilomètres, essentiels pour maintenir la puissance du signal sur l’ensemble du tracé sous-marin.

Près du rivage, le câble est enterré à une distance de 200 à 300 mètres de la plage, à une  profondeur variant entre 1 et 2 mètres, en fonction du relief du fond marin. Dans les zones sablonneuses, l’enfouissement atteint environ 2 mètres afin d’assurer une meilleure protection contre l’érosion et les mouvements du sable.

Le câble, composé de 24 paires de fibres optiques, bénéficie d’une protection mécanique renforcée grâce à un système de tubes articulés («articulated pipes») de 50 centimètres de long. Ces segments métalliques, emboîtés les uns dans les autres, forment une gaine souple mais résistante qui protège le câble des chocs, des ancres ou des activités maritimes côtières.

Gérard Estanyol sur le chantier bizertin.

Des points d’accès techniques soigneusement planifiés

Les interventions de maintenance ou de contrôle se font par l’intermédiaire de chambres techniques appelées Beach Man Holes (BMH). Deux de ces structures ont été construites sur le site : l’une immergée à environ 200 mètres en mer, l’autre implantée sur la plage. Ces accès permettent aux ingénieurs de surveiller, réparer ou remplacer les sections du câble si nécessaire, sans perturber l’ensemble du réseau.

Cette étape des travaux marque une avancée significative pour la mise en service prochaine du câble Medusa, prévue avant la fin de 2025. Le projet, porté par un consortium international et auquel participe Tunisie Télécom et Orange pour la partie nationale, doit transformer Bizerte en un nœud numérique stratégique entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

Pour M. Estanyol, ce chantier représente à la fois un défi technique et une contribution à un projet d’intégration numérique sans précédent dans la région. «Chaque mètre posé rapproche un peu plus les deux rives de la Méditerranée», confie l’ingénieur, satisfait de la précision du travail accompli jusqu’ici.

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La nécessité historique d’une transition démocratique consensuelle en Algérie

La date du 1er novembre 1954 est le plus fort symbole de l’histoire de l’Algérie en ce qu’elle a exprimé la volonté de se libérer de la domination coloniale et de fonder un Etat moderne. L’indépendance cependant n’était qu’une étape selon le mouvement national ; le but étant le développement économique et la création d’un Etat moderne. Soixante-onze années après cette date, où en est l’Algérie ?

Lahouari Addi & Karim Naït Ouslimane *

Il semble bien que le souffle historique de novembre 1954 n’a pas survécu à l’indépendance, et que les élites dirigeantes ont perdu de vue la principale promesse du mouvement national.

La fondation de l’Etat moderne, commencée avec la construction d’un pouvoir central, a été retardée par des vicissitudes historiques qu’il s’agit d’analyser objectivement, en se demandant quelle est la part des acteurs dans un système dont ils ne contrôlent plus l’évolution. Le système domine-t-il les acteurs ou bien ces derniers, au-delà de leurs intérêts, peuvent-ils influencer sa logique désincarnée ?

La question est ainsi posée car l’histoire du pays a créé un système qui a imposé aux dirigeants une logique qui ignore les intérêts de la Nation. D’où la nécessité d’une transition qui n’est plus une question à débattre pour quiconque observe objectivement la société algérienne. Et la question n’est donc plus celle de savoir si une transition est nécessaire, mais de déterminer sa nature et son objectif. S’agit-il d’un simple passage électoral à l’intérieur d’un ordre existant, ou d’un processus consensuel capable de redéfinir la source de la souveraineté et les institutions à l’intérieur de laquelle elle s’exerce ?

Autrement dit : la transition doit-elle s’inscrire dans les formes héritées du système ou les reconfigurer ? C’est cette question politique fondamentale en Algérie qui demande une réponse. A cette fin, il faut revenir sur la genèse de la période postcoloniale et ses vicissitudes.

Primauté du militaire sur le politique

Que dit en effet l’histoire récente de l’Algérie ? La radicalité du pouvoir colonial qui refusait toute réforme avait incité le mouvement national à militariser le politique et à créer un appareil militaire en vue de la libération nationale. Le pouvoir colonial rejetait toute perspective d’indépendance négociée. Le FLN a alors créé une armée clandestine pour mener l’insurrection en 1954. Mais à la veille de l’indépendance, cet appareil militaire a échappé au contrôle du leadership du FLN. En conséquence, le parti n’avait pas la capacité de s’opposer au coup d’État de l’État-Major contre le GPRA, malgré la résistance d’une partie des cadres de l’ALN de l’intérieur.

Entre juin et août 1962, le rapport de force a été tranché militairement : les troupes de l’extérieur, mieux armées, ont imposé leur domination sur celles de l’intérieur. Ce moment a inscrit durablement la centralité militaire dans l’exercice du pouvoir. Le processus s’est achevé en juin 1965 par le coup d’État qui a renversé le président Ahmed Ben Bella, élu en 1963 et également secrétaire général du Bureau politique du FLN, organe censé incarner la souveraineté populaire. Ce Bureau politique a été dissous et remplacé par le Conseil de la Révolution, dominé par les militaires et présidé par le colonel Houari Boumediene.

Le leadership militaire s’était émancipé de toute autorité civile et le politique a été absorbé par la structure militaire qui s’est imposée comme source unique de légitimité. Le pluralisme politique qui existait avant 1954 n’a pas été restauré. Bien que limité par le cadre colonial, il était néanmoins une réalité. Le PPA-MTLD, l’UDMA, l’Association des Oulémas, le Parti communiste étaient des partis qui exprimaient les différentes sensibilités idéologiques de la société. Au lieu de réactiver et d’élargir cette tradition, le régime naissant y a mis fin, institutionnalisant la primauté du militaire sur le politique, transformant le FLN en un appendice de l’administration qui lui avait confié la tâche de gérer la mémoire de la lutte de libération.

En 1962, le politique n’a pas été démilitarisé malgré le principe du congrès de la Soummam : la primauté du politique sur le militaire. La domination du politique par le militaire ne fait pas partie de la culture politique algérienne ; elle est née est de vicissitudes liées à l’histoire du mouvement national qui a créé un appareil militaire qui a échappé à son autorité politique.

La première décennie de l’indépendance a permis l’affermissement de la souveraineté nationale et l’installation d’un pouvoir central dans la continuité directe du projet du mouvement national. Mais elle a aussi mis en place un régime dont la structure institutionnelle a figé le politique au lieu de l’ouvrir pour accompagner la construction d’un Etat moderne reposant sur la légitimité populaire. Il est vrai que l’euphorie des indépendances avait suscité, à l’échelle du Tiers-Monde, un enchantement qui avait sous-estimé le poids des réalités.

En effet, dans les années 1950 et 1960, les discours populistes tiers-mondistes dominaient les champs politiques des nouveaux Etats indépendants. Sans accepter le contrôle populaire, ils affirmaient la nécessité de protéger les peuples de la domination impérialiste et de mettre en œuvre un développement économique que la faiblesse des bourgeoisies nationales ne permettait pas d’engager.

Une politique sans contrôle populaire

C’est dans cette configuration que Boumediene, jeune officier marqué par son époque, s’est construit comme figure de chef politique, se présentant comme le défenseur des couches sociales populaires et le garant d’un projet de justice sociale. Son modèle était celui de la modernisation autoritaire visant à industrialiser le pays. A cet effet, il a interdit le pluralisme qu’il considérait comme un facteur de division et a aboli l’autonomie syndicale, tout en promettant de réaliser les promesses du mouvement national : emploi, industrialisation, réforme agraire, généralisation de la scolarisation… N’ayant été socialisé ni dans un parti ni dans une structure syndicale, Boumediene concevait la politique comme une menace pour la cohésion sociale et non comme un espace de régulation des conflits. Son projet, verbalement révolutionnaire, a en réalité coupé l’État de la société. L’échec du développement économique qu’il avait annoncé est directement lié à cette structure : une politique sans contrôle populaire, ni corps intermédiaires et ni représentation autonome.

L’absence d’une médiation politique a ouvert un espace à l’irresponsabilité, au gaspillage et à la corruption. Un contrôle effectif, soit par des élections pluralistes, soit par un parti disposant d’une véritable autorité politique, aurait pu limiter ces dérives.

Boumediene refusait cette possibilité, convaincu que la société n’était pas capable de protéger l’État contre les profiteurs, alors même que ces profiteurs ont prospéré sous son pouvoir en le soutenant. Il a façonné le régime autour de sa personne, en s’appuyant sur la Charte nationale adoptée par référendum, conçue comme un contrat direct entre lui et le peuple. Pour réaliser le projet qu’il défendait, il a concentré entre ses mains l’ensemble des pouvoirs : Chef d’État, Chef de gouvernement, ministre de la Défense, Chef de l’Etat-Major de l’armée après 1967 et président du Conseil de la Révolution. Ce dernier, s’autoproclamant dépositaire de la souveraineté nationale, a absorbé la fonction législative, donnant une légitimité politique au pouvoir exécutif.

Le régime a fonctionné avec un pouvoir exécutif reposant sur le charisme du leader et non sur des institutions.

L’armée, seule source effective du pouvoir

Après la mort de Boumediene, la hiérarchie militaire a reconduit le même système tout en refusant de le doter d’un chef charismatique qui aurait une autorité sur elle. Le corps des officiers supérieurs n’accepte pas l’émergence d’un chef politique, même s’il sort des rangs de l’armée. A l’exception de Houari Boumediene, ni Chadli Bendjedid, ni Mohamed Boudiaf, ni Liamine Zéroual, ni Abdelaziz Bouteflika, ni Abdelmadjid Tebboune n’ont eu une autorité politique sur l’armée. Le système repose sur une règle non écrite mais structurante : l’armée est la seule source effective du pouvoir.

Il en résulte une division au sommet de l’État entre un pouvoir réel, souverain et non comptable, et un pouvoir formel, chargé de diriger l’administration gouvernementale.

En effet, si les militaires ne gouvernent pas directement, ils désignent ceux qui occupent les fonctions principales de l’État, déterminent les grandes orientations politiques et fixent les équilibres budgétaires. Le centre de gravité des décisions politiques et diplomatiques se situe au ministère de la défense et non à la présidence. Le candidat désigné pour exercer la fonction présidentielle doit accepter la condition de ne pas exercer d’autorité sur la hiérarchie militaire, malgré les dispositions de la constitution. Affaiblie et placée sous tutelle, la présidence n’a pas l’autorité nécessaire pour mener des réformes qui rompent avec la logique d’un système devenu rentier qui gaspille dans la consommation les richesses du pays.

Un modèle économique basé sur les hydrocarbures

La hiérarchie militaire a reconduit le modèle économique qui repose sur les revenus des hydrocarbures qui ont jusque-là caché les déséquilibres structurels. Le déficit permanent des entreprises publiques constitue une bombe à retardement et une vulnérabilité majeure susceptible de provoquer des émeutes en cas de baisse des prix du pétrole. L’incapacité des entreprises publiques à équilibrer leurs comptes entraîne un déficit que l’État finance par la création monétaire au détriment du pouvoir d’achat. Ce mécanisme est devenu un élément structurel de l’économie algérienne et une source permanente de fragilité sociale.

C’est ainsi que le budget de l’État algérien est financé par la perte sans fin du pouvoir d’achat du dinar, en plus des impôts et des revenus des hydrocarbures. La perte du pouvoir d’achat des consommateurs est structurelle et sans aucune perspective de redressement. La principale victime de ce système politico-économique est le dinar, monnaie froide déconnectée des dynamiques internationales d’accumulation. Le dinar n’est ni un moyen d’investissement ni une valeur refuge comme les autres monnaies.

L’Algérie a ainsi bâti un système politico-économique qui utilise la rente énergétique pour importer des biens de consommation au profit d’entreprises étrangères et d’intermédiaires compradores.

Pour être l’autorité suprême, la hiérarchie militaire porte une responsabilité directe dans les échecs économiques et sociaux du régime depuis l’indépendance. Elle est comptable de l’incapacité du pays à se développer malgré ses ressources.

Partis artificiels et transition factice

Tandis que la société s’est profondément modifiée, dans sa composition comme dans ses attentes, le pouvoir central postindépendance est resté identique à lui-même. Cette fixité n’est pas une simple inertie : elle est constitutive du système. Or, les nouvelles générations (la GenZ notamment) n’acceptent pas le statu quo postcolonial ; elles le contestent par leur seule existence sociale et par les espérances qu’elles portent.

La séquence d’Octobre 1988, qui précède de peu l’effondrement des régimes socialistes en Europe de l’Est, avait montré que la société algérienne était inscrite dans la temporalité mondiale, celle des basculements politiques, de la fin des systèmes à parti unique et de l’économie administrée. Les émeutes d’Octobre avaient exprimé une exigence politique : ouvrir les institutions à la participation populaire et instituer un pluralisme politique réel. Le rejet du parti unique n’était pas un épisode conjoncturel, mais une rupture structurante et une phase du processus de la construction de l’Etat. Le parti unique avait atteint sa limite historique, bloquant le devenir politique du pays en le marginalisant par rapport aux dynamiques mondiales économiques, idéologiques et culturelles.

Sous la pression conjuguée des aspirations internes et de l’environnement international, les élites dirigeantes ont été contraintes, en 1989, de modifier la Constitution et de légaliser les partis politiques. Mais cette ouverture, pensée comme une concession et non comme une refondation, a produit une transition factice, sans contrat politique stabilisateur. Ni le régime ni l’opposition n’étaient préparés – politiquement, culturellement et doctrinalement – à une véritable redistribution des rapports de pouvoir. L’annulation des élections pluralistes en janvier 1992 a été la conséquence directe de l’absence d’un consensus au sujet de la transition. Le choix de la voie électorale a transformé la transition en affrontement et ouvert une séquence de lutte qui s’est achevée dans le sang.

Depuis, l’Algérie est revenue au système de parti unique de facto derrière une façade de pluralisme.

Les élections après 1992 ont été systématiquement truquées par l’administration qui détournait le suffrage universel au profit des deux partis artificiels du régime, le FLN et le RND. Ils étaient artificiels parce qu’ils n’avaient aucun ancrage dans la société. Sans les généreuses subventions de l’Etat, par ailleurs illégales au regard de la loi, et la complaisance de l’administration qui leur fournissait des locaux et des ressources, ces deux partis auraient disparu.

Le FLN et le RND, et les partis microscopiques qui ont été créés pour dévaloriser l’activité politique, ont été juste des opportunités aux arrivistes sans scrupules pour occuper des fonctions électives alors qu’ils n’ont aucun sens de l’intérêt public.

C’est ainsi que l’opinion publique perçoit les partis comme des groupements inutiles et incapables de porter la voix de la population dans les institutions.

Un retard idéologique et culturel

Ce que la situation post-1988 a montré aux Algériens, c’est que le pluralisme, introduit par la réforme constitutionnelle de 1989, n’a en rien modifié la nature du régime. Les partis ont été maintenus dans une position subordonnée, réduits à une fonction d’opposition sans perspective réelle de conquérir pacifiquement le pouvoir. Dans une société peu politisée et où la religiosité cherche à refouler les divergences idéologiques, les acteurs ont du mal à percevoir ces divergences comme des clivages susceptibles d’être résolus dans le cadre politico-juridique.

C’est ce retard idéologique et culturel de la société qui a permis au commandement militaire d’être un acteur politique qui interdit toute activité politique qu’il ne contrôle pas. Il a exercé une influence directe sur le champ politique en mobilisant les services de renseignement, détournés de leur rôle institutionnel. Leur mission était de fabriquer une vie politique artificielle, déconnectée des revendications sociales réelles : chômage massif des jeunes, gaspillage des ressources publiques, corruption généralisée. L’objectif était de neutraliser la société civile et d’étouffer toute velléité de changement politique. Car le présupposé implicite du régime est que la société doit obéir à l’État et non l’inverse.

L’opposition a été perçue comme une menace à contenir, alors qu’elle devrait être un lieu de socialisation politique et un mécanisme de renouvellement de légitimation du pouvoir d’Etat par la sanction électorale. En refusant l’autonomie des partis, des syndicats et de la presse, le régime a coupé l’État de ses racines sociales, idéologiques.

Par une ironie de l’histoire, l’Etat postcolonial se réapproprie le réflexe de l’administration coloniale qui imposait des béni-oui-oui comme représentants de la population.

Ouvrir une nouvelle séquence historique

Dans cette configuration, l’institution militaire porte une part déterminante de la trajectoire politique du pays. La stabilité future et la pérennité de l’Algérie ne résultera pas du maintien d’un rapport de force obsolète, mais d’une capacité à ouvrir une nouvelle séquence historique.

Dans un contexte régional et international instable, marqué par les recompositions rapides des équilibres géopolitiques, la hiérarchie militaire a intérêt à inscrire son action dans une logique de préservation de l’État en tant qu’institution nationale.

Assumer cette responsabilité implique, au nom du serment de Novembre et la mémoire des Chouhadas, d’accompagner, sans la confisquer, une transition politique consensuelle. Il s’agit de rendre possible la formation d’un nouveau contrat social qui restitue au politique sa fonction propre : organiser pacifiquement la confrontation des idées, structurer les intérêts sociaux, garantir la continuité de l’État à travers la légitimité électorale.

Une telle orientation ne signifie pas un affaiblissement de l’armée, mais au contraire une clarification de son rôle dans la défense nationale et la protection des équilibres stratégiques. Elle seule peut, en prenant cette initiative historique, contribuer à refermer le cycle ouvert en 1962 et à rendre à la souveraineté populaire sa place centrale.

La stabilité future du pays suppose que l’armée se tienne à distance des conflits politiques internes à la société, car son implication dans ces derniers n’est pas dans son intérêt.

La politique est un espace conflictuel, par définition traversé par des divergences idéologiques et sociales. Une institution qui appartient à l’ensemble des citoyens ne peut durablement s’identifier à un camp ou à un parti sans se mettre en porte-à-faux avec une frange de la société.

Dans un État moderne, l’armée n’a pas à s’identifier à un courant politique ou à être la dépositaire de la souveraineté nationale. Elle est une branche du pouvoir exécutif qui obéit au pouvoir législatif issu des urnes. Son retrait de la sphère politique est une condition de la construction d’un espace civil autonome et de la préservation de la confiance en elle de la nation.

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre le slogan «madania machi askaria» («civile et non militaire»), scandé par des millions d’Algériens lors des marches du Hirak ; il exprime une exigence directe : rompre avec un schéma où le commandement militaire constitue la source effective du pouvoir en lieu et place de l’électorat. Il aspire à une transition démocratique entendue comme retrait du champ politique des services de sécurité de l’armée, appelés à se limiter à leur fonction propre, la défense de la nation contre les menaces extérieures. Cette exigence a été perçue par les décideurs comme une hostilité à l’institution militaire ou comme l’annonce d’un changement brutal de régime. En réalité, «madania machi askaria» renvoie à une aspiration politique légitime : celle de rétablir la primauté du civil, de réhabiliter l’État et de protéger l’institution militaire du mécontentement social qui ne manquera pas de se concentrer sur elle tant qu’elle demeure impliquée dans le champ politique.

*Universitaires

31 octobre 2025

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Une journée d’information économique consacrée aux opportunités d’investissement et d’affaires entre la Tunisie et la Sicile, particulièrement dans le secteur des industries agroalimentaires, s’est tenue jeudi 31 octobre à Palerme. L’événement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la diplomatie économique et culturelle tunisienne. Organisée par le Consulat de Tunisie à Palerme […]

L’Iran n’a « aucune envie » de dialoguer avec les États-Unis et « ne peut pas arrêter l’enrichissement d’uranium »

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que Téhéran ne souhaitait pas de pourparlers directs avec les États-Unis concernant son programme nucléaire ou balistique, insistant sur le fait que la République islamique ne renoncerait pas à sa capacité d’enrichir l’uranium, selon un reportage d’Al Jazeera diffusé samedi. « Nous ne négocierons jamais […]

Le Nigeria dénonce les accusations de maltraitance lancées par Trump

Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu réagit aux propos de son homologue américain, qui a désigné le Nigeria comme « pays particulièrement préoccupant » pour sa prétendue incapacité à endiguer la persécution contre des chrétiens. Dans une déclaration publiée samedi sur les réseaux sociaux, Tinubu a affirmé que cette qualification de pays intolérant sur le […]

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