Issam Chouchene: « Il est crucial que l’État soutienne davantage le secteur privé »
Issam Chouchene, vice-président de la commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple, dresse un bilan critique sur le projet de loi de finances 2026 . Il appelle à une meilleure adéquation entre les missions élargies du ministère des Finances et les crédits alloués, tout en soulignant l’importance d’un soutien réel à l’investissement et à la cohésion sociale dans le processus budgétaire.
Issam Chouchene souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com « cette analyse institutionnelle se concentre sur les déséquilibres, les priorités et les dépenses. Il est essentiel d’évaluer la mission du ministère à la lumière de ses évolutions : si celle-ci augmente ou diminue, elle doit être justifiée par des critères clairs. »
Il estime que le ministère des Finances supervise plusieurs secteurs cruciaux : la douane, la lutte contre le marché parallèle, la fiscalité, le trésor public et la maîtrise des coûts. Sa mission, qui devrait logiquement s’étendre, pose aujourd’hui un problème : les moyens humains et financiers ne suivent pas l’ampleur de ses responsabilités, notamment face au marché parallèle et aux besoins en renforts douaniers, incluant recrutements et systèmes d’information.
Et de poursuivre: « Bien que la mission ait augmenté d’environ 6,5 milliards de dinars par rapport à l’année dernière, les ressources supplémentaires allouées sont nettement inférieures, aux alentours de 1,5 milliard de dinars. Cela crée un déséquilibre manifeste entre les objectifs fixés et les crédits disponibles. »
Par ailleurs, le projet de loi de finances doit contenir des mesures en faveur des aspects sociaux et économiques. Cependant, la loi ne doit pas se limiter à des articles symboliques ; elle doit garantir que les investissements économiques précèdent et soutiennent les mesures sociales. La création de richesse doit être la condition préalable à la réduction durable des inégalités.
Et de conclure: « Il est crucial que l’État soutienne davantage le secteur privé, encourage l’investissement et attire des capitaux étrangers, car les ressources publiques seules ne suffisent pas. L’investissement doit être actif et orienté vers la croissance économique nationale, et non rester inerte, notamment en mobilisant les avoirs détenus à l’étranger Enfin, bien que le projet de loi de finances soit en cours de finalisation, des modifications importantes interviendront avant sa présentation à l’Assemblée, qui aurait dû normalement se faire dès février ou mars. Le travail des députés est donc déterminant pour redéfinir un cadre budgétaire cohérent et ambitieux. »
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