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Tunisie : le budget 2026 accusé de reposer à 90 % sur la fiscalité et de manquer de vision économique

12. November 2025 um 15:50

Des députés de différents blocs parlementaires ont estimé, mercredi, que “le budget de l’État au titre de 2026 n’est qu’une reproduction des budgets précédents”, ajoutant qu’il “repose principalement sur la fiscalité“.

Lors d’une séance plénière conjointe organisée par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et le Conseil National des Régions et des Districts (CNRD), consacrée à la discussion du budget de la mission du ministère des Finances pour l’exercice 2026, le député du bloc “Pour que le peuple triomphe”, Nouri Jreidi, a déclaré que “ce budget reprend une série de slogans creux, copiés sur ceux des budgets précédents, avec seulement des modifications chiffrées”.

Selon lui, le budget de 2026 repose à 90 % sur la fiscalité, avec un recours accru à l’endettement. De plus, a-t-il dit, il tend à réduire le rôle de la Banque Centrale de Tunisie, sans proposer de solutions pour lutter contre l’économie de rente.

“C’est un budget qui injecte chaque année des milliards dans des entreprises et institutions publiques en faillite, dépourvues de programmes de réforme, et qui prévoit un plan quinquennal pour le développement 2026-2030, incluant des projets locaux et régionaux que même les économies les plus solides ne pourraient financer”, a critiqué le député.

À ce titre, Jreidi a appelé à changer la monnaie pour contenir l’économie parallèle, à supprimer le système de licences, à lancer immédiatement la restructuration des ports, et à réexaminer les dettes “douteuses”.

Il a également insisté sur la nécessité d’accélérer, dans les plus brefs délais, l’adoption des projets relatifs aux codes de change, à l’investissement, aux hydrocarbures, à la douane et à l’eau, tout en soulignant l’importance de mettre en place la Banque postale tunisienne et d’encourager la diaspora tunisienne à investir.

Pour sa part, le député du bloc “Amana wa Aamal” (Honnêteté et Travail), Salah Sayadi, a également reconnu que le budget prévu pour 2026, à l’instar des budgets précédents, se limite à des chiffres principalement basés sur la fiscalité, à hauteur de 90 %.

“Il faut une volonté réelle pour mener les grandes réformes et le courage politique nécessaire”, a-t-il insisté, appelant à instaurer la justice fiscale, à améliorer la gestion de la dette publique, à contrôler les dépenses et les orienter vers l’investissement, à simplifier les procédures de révision fiscale, et à renforcer le rôle du règlement amiable des litiges fiscaux.

Dans le même contexte, il a jugé indispensable d’accélérer la digitalisation des systèmes fiscaux, douaniers et comptables, d’intégrer l’économie parallèle grâce à des mécanismes plus efficaces, tout en stimulant l’investissement, en améliorant le climat des affaires, en développant des politiques fiscales équitables et en renforçant les dispositifs de contrôle.

// Absence de mesures pour intégrer l’économie informelle //

Le député indépendant Abdelhalim Boussema a fait observer que les sources de financement du budget et les causes du déficit restent inchangées, critiquant le recours à une fiscalité supérieure à 90 %, qui exerce une pression sur les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), pilier de l’économie nationale.

Il a souligné que l’économie parallèle, représentant plus de 50 %, reste hors du circuit économique officiel, sans mesures concrètes pour l’intégrer et tirer parti de sa contribution à la croissance et à la création de richesse.

Selon lui, la diversification des sources de financement ne doit pas passer par des impôts supplémentaires sur la richesse ou l’immobilier, mais par la stimulation des moteurs fondamentaux de la croissance et de l’investissement.

Le député a insisté sur le fait que le recours à l’emprunt intérieur et au financement par la Banque Centrale doit être accompagné de mesures de protection de l’économie nationale contre les risques de hausse de l’inflation et de contraction de l’investissement.

“Nous sommes entrés dans une situation d’urgence économique et il est nécessaire de passer à des réformes structurelles courageuses, retardées depuis des années”, a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le député indépendant Badreddine Gammoudi a mis en garde contre la dépendance excessive à la fiscalité, soulignant que le modèle de politique fiscale est resté stagnant et inchangé depuis les années 1990.

Cela a conduit à une situation préoccupante pour l’économie nationale et pour la pérennité des recettes de l’État, a-t-il ajouté, rappelant que la part des recettes fiscales dans le total des revenus a dangereusement augmenté, atteignant 90,4 % en 2025 et se maintenant à 90,9 % dans le budget proposé.

Dans ce contexte, il a signalé l’absence de toute vision concernant la mobilisation des recettes non fiscales dues à l’État, malgré la politique “du compter sur soi”.

Il s’est interrogé sur le sort des recettes issues des biens confisqués, des terres domaniales, des revenus de la production d’hydrocarbures livrés à la Société tunisienne des activités pétrolières à des prix préférentiels, ainsi que des revenus issus des partenariats public-privé.

Selon lui, la poursuite de cette approche “rigide” accentuera l’absence de justice fiscale et entraînera une gestion inefficace des ressources non fiscales.

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