L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et le Conseil National des Régions et des Districts (CNRD) ont entamé, lors d’une séance plénière commune, la discussion du budget de la mission du ministère des Finances pour l’exercice 2026, et ce, dans le cadre des débats budgétaires relatifs à la même année.
Le projet de budget du ministère des Finances pour l’exercice 2026 est estimé à 1,523 milliard de dinars, contre 1,429 milliard de dinars en 2025, selon le projet de loi de finances pour la même année.
Cette enveloppe s’inscrit dans un cadre de dépenses à moyen terme (2026-2028), visant principalement à consolider les équilibres macroéconomiques et à stimuler l’investissement public.
Ce budget comprend cinq programmes opérationnels portant sur la douane, la fiscalité, la comptabilité publique, les services du budget et la dette publique, en plus d’un programme de pilotage et d’appui.
La mission du ministère des Finances regroupe 86 sous-programmes, 25 activités, 19 objectifs et 58 indicateurs de performance.
Elle est mise en œuvre par cinq acteurs publics à savoir le Centre informatique du ministère des Finances, l’Office des logements du personnel du ministère des Finances, la Société Tunisienne du Réseau du Commerce (TTN), la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) et la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises (BFPME).
Concernant la répartition des dépenses, les salaires représentent 79,9 % du budget, tandis que les investissements en absorbent 9,6 %, les frais de gestion 8,2 % et les interventions 2,3 %.
Ces dernières se répartissent entre interventions destinées au de développement (1,5 %) et interventions ordinaires (0,8 %).
Les dépenses salariales du ministère pour 2026 sont fixées à 1,180 milliard de dinars (engagement et paiement), contre 1,120 milliard en 2025, soit une hausse de 60 millions de dinars, enregistrant une augmentation de 5 %.
Les dépenses de gestion s’élèveront à 0,120 milliard de dinars (engagement et paiement) , contre 0,112 milliard en 2025, enregistrant ainsi une hausse de 7 %.
Quant aux dépenses d’intervention, elles sont estimées à 0,033 milliard de dinars (engagement et paiment), contre 0,038 milliard en 2025, ce qui correspond à une baisse de 12 %.
Ces dépenses comprennent 0,011 milliard de dinars pour les interventions ordinaires et 0,022 milliard pour les interventions à caractère de développement.
Les dépenses d’investissement prévues pour 2026 s’élèvent à 0,149937 milliard de dinars en engagements et 0,141747 milliard en paiements, contre respectivement 0,103 milliard et 0,118 milliard en 2025. Cela représente une hausse de 45 % en engagements et de 20 % en paiements.
Les investissements se répartissent principalement entre le programme de pilotage, qui attitre 65,51 % des crédits, le programme de comptabilité publique (24,42 %), le programme de fiscalité (4,96 %), le programme de pilotage et d’appui (5,02 %) et le programme de la dette publique, qui n’enregistre aucune dépense prévue pour cette année.
Principaux axes de la stratégie de la mission du ministère des Finances au titre de 2026/2030
S’agissant de la stratégie de la mission du ministère des Finances, elle s’inscrit dans le plan de développement national (2026-2030) et vise à garantir l’équilibre macroéconomique tout en stimulant une croissance inclusive.
Cette stratégie se décline en quatre axes principaux, visant la souveraineté économique, la justice fiscale et la modernisation administrative :
Le premier axe concerne la consolidation des équilibres financiers et la maîtrise de la dette publique. Le ministère a accordé une importance particulière à la mise en place d’un cadre financier à moyen terme (2026-2028) afin de réduire progressivement le déficit budgétaire et de renforcer la soutenabilité de la dette publique.
Cette démarche repose sur la poursuite des efforts de contrôle et de rationalisation des dépenses courantes, dans le but de dégager des marges budgétaires pouvant être réaffectées aux dépenses sociales et à l’investissement public.
Pour ce qui est du deuxième axe, il est dédié à la réforme fiscale, à la lutte contre la fraude et à l’inclusion économique.
Le ministère s’est engagé, durant l’exercice 2026-2028, à élargir la base des contribuables et à renforcer le tissu fiscal, dans une optique d’équité et de justice fiscale.
La lutte contre l’évasion et la fraude fiscales constitue un pilier essentiel de cette stratégie.
Parallèlement, une attention particulière est accordée à l’intégration des acteurs du secteur informel dans l’économie structurée, afin d’élargir la base productive nationale.
Sur le plan social, la mission renforce également son rôle à travers le soutien au financement des projets de microcrédit destinés aux catégories les plus vulnérables.
Le troisième axe porte sur le soutien à l’investissement et l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique.
L’État entend optimiser le rythme d’exécution des projets publics retardés, tout en veillant à une meilleure gestion des ressources publiques. Les investissements seront orientés vers le soutien des institutions économiques et le financement de projets structurants dans les domaines de l’économie verte, bleue et circulaire, contribuant ainsi à la transition écologique et à la diversification de l’économie nationale.
Le ministère des Finances oeuvrera à soutenir les entreprises publiques, notamment à travers des prêts du Trésor ou des garanties de l’État.
Enfin, le quatrième axe repose sur la digitalisation, la gouvernance et la transparence. La stratégie mise fortement sur la modernisation de l’administration et la numérisation des procédures.
Ces initiatives visent à renforcer la gouvernance, à améliorer la qualité des données, à maîtriser les risques et à promouvoir une gestion plus transparente des finances publiques. La mission s’engage également à publier régulièrement les données de suivi de l’exécution budgétaire, afin de consolider la confiance entre l’administration et les citoyens.
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