Tunisie : le secteur bancaire tunisien face à une année difficile
L’année 2025 s’annonce « incertaine » et maussade pour les banques tunisiennes. Car elles sont confrontées à un contexte conjoncturel tendu, une baisse attendue des taux susceptible de peser sur leurs marges d’intérêt, un durcissement fiscal imposé par les autorités, ainsi qu’à des exigences prudentielles accrues. Et ce, notamment avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques, estime l’intermédiaire en bourse Tunisie Valeurs.
Dans une note récemment publiée, intitulée « Bilan financier et boursier du premier semestre 2025 et stratégie d’investissement pour le second semestre », Tunisie Valeurs a souligné que les agences de notation internationales couvrant les banques tunisiennes anticipent déjà une contraction des bénéfices du secteur en 2025. Et ce, malgré une amélioration du profil de risque des établissements, portée par la récente hausse de la note souveraine de la Tunisie. Zoom sur le secteur bancaire.
Selon l’intermédiaire en bourse, les résultats du premier trimestre des banques cotées reflètent un ralentissement de la croissance du secteur. Ces chiffres révèlent une hausse du Produit Net Bancaire (PNB) agrégé limitée à 2,1 % en glissement annuel. Tandis que les charges opérationnelles ont augmenté de 6,6 %, entraînant une dégradation mécanique de la productivité du secteur.
Parallèlement, l’activité de collecte maintient sa dynamique positive (+9,3 % en glissement annuel pour l’encours agrégé des dépôts), contrastant avec la morosité de l’activité de crédit (une progression timide de +1,6 % pour l’encours agrégé des crédits). Dans un environnement économique de plus en plus complexe, souligne Tunisie Valeurs, les banques devraient renforcer leur vigilance face au risque de crédit et intensifier leurs efforts de recouvrement sous ses trois aspects : recouvrement commercial, recouvrement dynamique et recouvrement contentieux. L’intermédiaire en bourse préconise une gestion proactive et prudente des portefeuilles de crédit afin de réduire le coût net du risque et de faire face à l’alourdissement de la pression fiscale.
Une nouvelle norme
Dans ce contexte, une nouvelle norme semble s’imposer au secteur bancaire tunisien : un ralentissement structurel de la croissance. Dès lors, la sélection des valeurs bancaires les plus solides devient cruciale. Tunisie Valeurs recommande ainsi une sous-pondération du secteur bancaire dans les portefeuilles d’investissement.
En revenant sur les résultats de 2024, l’intermédiaire en bourse estime qu’ils ont été globalement satisfaisants pour le secteur bancaire coté, notamment en termes de croissance des bénéfices, de solidité bilantielle et de politique de dividendes. Toutefois, ajoute-t-il, le bilan est moins positif concernant la qualité du portefeuille et la productivité.
Avec TAP
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