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Syrie | Les ÉvangĂ©liques amĂ©ricains pour un rapprochement avec Ahmed Al-Charaa

06. Mai 2025 um 08:40

Parfois, le soutien vient de lĂ  oĂč on l’attend le moins. Alors que certains membres de l’administration Trump demeurent opposĂ©s Ă  un rapprochement avec Ahmed Al-Charaa, des membres du CongrĂšs proches du prĂ©sident Trump et faisant partie de son mouvement Maga (Make America Great Again, Rendre Ă  l’AmĂ©rique sa grandeur) soutiennent une normalisation des relations avec Damas mais ce qui est vraiment surprenant c’est que les ÉvangĂ©liques amĂ©ricains, noyau dur de l’électorat Trump, ainsi que des rabbins plaident pour ce rapprochement. Ce soutien pourrait faire balancer la position amĂ©ricaine en faveur du nouvel homme fort de la Syrie. (Ph. Deux dĂ©putĂ©s amĂ©ricains Cory Mills et Marlin Stutzman dans les rues de Damas.)

Imed Bahri

Dans une enquĂȘte sur la relation toujours en gestation entre les États-Unis et le nouveau pouvoir syrien, The Economist affirme que la politique amĂ©ricaine envers la Syrie n’a pas encore Ă©tĂ© dĂ©finie ou qu’elle est en train de l’ĂȘtre. Parmi les partisans du prĂ©sident Trump, certains poussent pour une normalisation des relations quand d’autres maintiennent leur dĂ©fiance. 

Le magazine britannique est revenu sur la visite effectuĂ©e par deux membres rĂ©publicains influents du CongrĂšs Ă  Damas. La vue des deux membres de la Chambre des reprĂ©sentants dĂ©ambulant dans la vieille ville sortait de l’ordinaire. Portant des Ray-Ban et une veste Ă©lĂ©gante, Cory Mills, un vĂ©tĂ©ran dĂ©corĂ© de la guerre en Irak et un fervent soutien du mouvement Maga reprĂ©sente la Floride. Il Ă©tait accompagnĂ© de son collĂšgue Marlin Stutzman, reprĂ©sentant de l’Indiana, un ardent dĂ©fenseur de la hausse des tarifs douaniers imposĂ©s par Trump le mois dernier.

La Syrie pourrait rejoindre les accords d’Abraham

Personne ne s’attendait Ă  ce que ces deux membres du CongrĂšs en particulier deviennent des dĂ©fenseurs du dialogue avec un État dirigĂ© par un homme qui Ă©tait auparavant un membre Ă©minent d’Al-QaĂŻda.

Les deux AmĂ©ricains ont quittĂ© la Syrie convaincus que les États-Unis devraient collaborer avec Ahmed Al-Charaa et ont considĂ©rĂ© qu’il fallait concilier optimisme et prudence dans cette collaboration. Mills a dĂ©clarĂ© que le nouveau dirigeant syrien lui avait laissĂ© entendre que, dans de meilleures circonstances, la Syrie pourrait un jour rejoindre les accords d’Abraham, qui, lors du premier mandat de Trump, ont permis l’établissement de relations diplomatiques officielles entre IsraĂ«l et plusieurs pays arabes en 2020.

Dans les coulisses, les participants affirment que la visite a été un énorme succÚs.

ComparĂ© Ă  l’enthousiasme des deux membres du CongrĂšs, le gouvernement amĂ©ricain tarde pour sa part Ă  rĂ©agir aux changements en Syrie. Alors que les EuropĂ©ens ont commencĂ© Ă  lever les sanctions contre la Syrie et Ă  rouvrir leurs ambassades dans la capitale Damas, les États-Unis n’ont offert qu’un allĂšgement limitĂ© des sanctions mĂȘme si le blocus en cours paralyse la vie des Syriens forçant des personnes Ă  fouiller les poubelles et laissant Damas dans l’obscuritĂ© Ă  l’exception de quelques heures d’électricitĂ© par jour.

Les AmĂ©ricains suscitent Ă©galement des inquiĂ©tudes parmi les donateurs potentiels notamment les Syriens Ă  l’étranger et les États du Golfe quant au transfert de fonds pour commencer la reconstruction du pays et envoyer de l’aide humanitaire. En outre, les États-Unis n’ont pas encore ouvert leur ambassade Ă  Damas ni envoyĂ© de diplomates sur place.

Le magazine britannique estime que les faucons de la Maison Blanche et du Parti rĂ©publicain, y compris Sebastian Gorka, le conseiller de Trump en matiĂšre de lutte contre le terrorisme, et Tulsi Gabbard, la directrice de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, ne sont pas convaincus par les mĂ©tamorphoses d’Al-Charaa et insistent pour traiter le dossier syrien comme un dossier de lutte contre le terrorisme. «Ils ne voient que le Ahmed Al-Charaa qui Ă©tait jadis en Irak», a dĂ©clarĂ© un homme d’affaires chrĂ©tien syro-amĂ©ricain.

Des évangéliques et des rabbins se disent séduits

Cependant, d’autres ont exprimĂ© le dĂ©sir d’ouverture et d’engagement en faveur du nouveau rĂ©gime en particulier les chrĂ©tiens Ă©vangĂ©liques et les juifs syriens en AmĂ©rique.

RĂ©cemment, Johnnie Moore, un pasteur Ă©vangĂ©lique proche de Trump, et le rabbin Abraham Cooper du Centre Simon Wiesenthal pour les droits de l’homme ont rencontrĂ© le ministre syrien des Affaires Ă©trangĂšres AsĂąad Al-Sheibani Ă  New York. «C’était plus convaincant que ce Ă  quoi je m’attendais», a dĂ©clarĂ© le pasteur Moore qui a ajoutĂ©: «Il faut qu’il y ait une croissance Ă©conomique rapide en Syrie car la sĂ©curitĂ© Ă©conomique est liĂ©e Ă  la sĂ©curitĂ© nationale et, par consĂ©quent, Ă  la paix rĂ©gionale».

Moore prĂ©voit d’ailleurs de conduire prochainement une dĂ©lĂ©gation d’évangĂ©liques et de rabbins Ă  Damas.

Les Ă©vangĂ©liques pensent que les dirigeants religieux pourraient rĂ©ussir lĂ  oĂč d’autres ont Ă©chouĂ© Ă  persuader le prĂ©sident Trump d’assouplir les sanctions et de s’engager avec le nouveau gouvernement. Toutefois IsraĂ«l, qui bĂ©nĂ©ficie d’un soutien fiable de la part des Ă©vangĂ©liques amĂ©ricains, pourrait ne pas ĂȘtre convaincu. Il a d’ailleurs appelĂ© Ă  une position ferme envers Al-Charaa.

«En ce qui concerne la Syrie, les Ă©vangĂ©liques ont beaucoup d’influence», explique David Lesch, historien du Moyen-Orient Ă  l’UniversitĂ© Trinity au Texas, qui a exhortĂ© le nouveau gouvernement syrien Ă  travailler avec les chefs religieux amĂ©ricains.

En avril dernier, Trump a nommĂ© Mark Walker, un membre rĂ©publicain du CongrĂšs et pasteur Ă©vangĂ©lique, comme ambassadeur pour la libertĂ© religieuse, une dĂ©cision qui pourrait avoir un impact significatif sur la politique amĂ©ricaine. Lors d’une confĂ©rence des donateurs qui s’est tenue au siĂšge de l’Union europĂ©enne Ă  Bruxelles en mars, les États-Unis ont prĂ©sentĂ© huit demandes au gouvernement syrien notamment l’aide Ă  la recherche des AmĂ©ricains disparus en Syrie (en particulier Austin Tice, le journaliste emprisonnĂ©), l’interdiction pour les combattants Ă©trangers de rejoindre le nouveau gouvernement et la dĂ©signation du Corps des gardiens de la rĂ©volution iranienne comme organisation terroriste.

Bien que les dĂ©fenseurs amĂ©ricains du nouveau rĂ©gime aient Ă©tĂ© déçus en dĂ©cembre lorsqu’un certain nombre de combattants Ă©trangers ont Ă©tĂ© nommĂ©s au ministĂšre de la DĂ©fense, ils reconnaissent en privĂ© que Damas a fait des progrĂšs sur d’autres questions.

La visite de Mills et Stutzman à Damas pourrait conduire à davantage de délégations américaines non officielles.

Si Ahmed Al-Charaa parvient Ă  convaincre les rĂ©publicains et les Ă©vangĂ©liques partisans du mouvement Maga de ses bonnes intentions, notamment en ce qui concerne les chrĂ©tiens, il sera peut-ĂȘtre du cĂŽtĂ© de l’AmĂ©rique mais la politique de Trump est encore en cours d’élaboration.

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