Recep Tayyip Erdogan, à la recherche d’une stature régionale, a précipité la chute du régime Al-Assad, pensant se rapprocher des cercles de décision stratégique américains et sionistes avant l’investiture du président américain Donald Trump. Au risque de voir naître, à ses frontières méridionales, un mini-Etat indépendant kurde sur le territoire syrien, qui plus est, avec un soutien israélien et américain.
Elyes Kasri *
Irak, Syrie, Palestine, Liban, Soudan, Libye et autres pays arabes semblent destinés à faire l’objet d’une nouvelle vague de reconfiguration à la faveur d’une combinaison des accords de Sykes-Picot et de Yalta.
Ces pays sont désormais traités comme des acteurs périphériques et de second ordre d’une nouvelle architecture de paix et de sécurité en Europe qui, en dépit de ses revers économiques, reste le principal théâtre des affrontements pour l’hégémonie mondiale.
Le vieil oncle Sam dont on avait annoncé avec exaltation la décadence et la perte d’influence sur la scène mondiale au profit d’un nouvel ordre mondial qui tarde à se concrétiser sur le terrain, semble avoir encore de beaux jours devant lui. Les exaltés, apprentis sorciers en géostratégie et autres satrapes en sont pour un réveil brutal.
Une erreur stratégique
Pour Alexandre Douguine, philosophe et inspirateur du président russe Poutine, la Syrie a été un piège et une erreur stratégique pour la Turquie.
A la recherche d’une stature régionale, Recep Tayyip Erdogan a ainsi précipité la chute du régime Al-Assad, pensant se rapprocher des cercles de décision stratégique américains et sionistes avant l’investiture du président américain Donald Trump.
Toutefois, le courroux des autorités russes et iraniennes, occupées actuellement par des considérations sécuritaires plus immédiates, et qui ne tardera pas à se manifester, sera moindre que le défi que poseront une plus grande autonomie et probablement une entité indépendante kurde sur le territoire syrien à proximité des zones kurdes en Turquie.
Après s’être efforcée pendant des décennies de déstabiliser la Syrie par tous les moyens y compris par des hordes armées islamistes, la Turquie devra faire face à la menace existentielle d’un Etat kurde sur ses frontières et qui, en tant que membre possible de l’Onu, grâce au soutien fort prévisible israélien et occidental, pourrait saisir la commission onusienne de décolonisation du sort des territoires et populations kurdes sous occupation turque et mettre la Turquie face au risque de devenir un Etat colonisateur et paria confronté au danger d’effritement.
L’histoire s’accélère
L’histoire s’accélère en Europe et dans sa périphérie, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) et la Turquie, sera confrontée au choix entre la surenchère par milices interposées notamment islamistes dans la région Mena y compris en Libye avec la politique de la fuite en avant et de la terre brûlée ou la soumission au diktat israélo-otanien en s’alignant franchement contre la Russie notamment en cédant le passage du détroit du Bosphore et des Dardanelles vers la Mer Noire à des bâtiments de guerre otaniens en vue de leur positionnement à Odessa, importante cité-port ukrainienne, ou plus grave, au large de la péninsule de Crimée, pour en faire une ligne rouge pour l’armée russe, quitte à invoquer, en cas d’attaque, l’article 5 de la charte atlantique de défense collective.
Les erreurs d’Erdogan risquent fort de réveiller les vieilles rivalités russo-ottomanes à une époque ou la Russie est la première puissance nucléaire et a fait montre d’une résilience remarquable en Ukraine face à une coalition multiforme occidentale qui est désormais sur la défensive avec uniquement l’énergie du désespoir.
Le spectre de la troisième guerre mondiale n’est pas en train de s’éloigner. Au contraire !!!
De hauts responsables militaires et forces de sécurité de 40 nations participent à la 13e édition du forum Silent Warrior (Forum des Forces Spéciales) à Tunis, «une précieuse opportunité d’échanger des expériences et de renforcer la coopération entre tous les pays participants dans le but de renforcer les capacités, qualifier les forces spéciales et faire face aux menaces à la sécurité et à la stabilité des pays».
C’est ce qu’a souligné le général Michael Langley, chef du Commandement militaire des États-Unis en Afrique (Africom), qui, avec le Commandement des opérations spéciales pour l’Afrique (Sosaf), soutient l’événement qui «représente une opportunité pour discuter de diverses questions de d’intérêt commun, tels que les défis auxquels sont confrontées les forces armées et les forces spéciales et la nécessité de se tenir au courant des dernières évolutions en la matière en développant des méthodes de formation communes».
Le ministre de la Défense, Khaled Sehili, a souligné l’importance d’accueillir cet événement qui renforce l’ouverture du pays à la coopération militaire conjointe en général et des forces spéciales tunisiennes à son environnement régional et continental pour discuter de sujets en lien avec la défense, les forces armées et les forces spéciales dans la région africaine et dans le reste du monde.
Dans son discours, le ministre a souligné que «les défis posés par les situations et les changements géopolitiques dans les bassins méditerranéen, moyen-oriental et africain, face auxquels les pays ne sont pas en mesure d’affronter les répercussions individuellement, font que chacun, sans exception, est appelé à une action commune pour faire face aux menaces des groupes terroristes et lutter contre la criminalité transfrontalière, le trafic d’armes et d’êtres humains, le trafic de drogue et la migration irrégulière». «Cela rend toutes les parties responsables du maintien de la sécurité et de la stabilité, du renforcement des capacités militaires et de la construction d’une approche participative basée sur l’offre d’une formation professionnelle avec des normes de référence», a déclaré Sehili, cité dans un communiqué de son département.
Le ministre a rappelé que la Tunisie a réussi à créer le Centre d’excellence dans le domaine du déminage et du traitement des objets suspects et le Centre d’excellence pour la réhabilitation des forces militaires, devenus une référence régionale dans le domaine des études et de la formation pour tout ce qui concerne les mines, les objets suspects et la réhabilitation des formations militaires, et envisage aujourd’hui avec intérêt de devenir une référence régionale en Afrique en créant un centre d’excellence des forces spéciales.
La séance d’ouverture s’est déroulée en présence de nombreux hauts responsables militaires et civils, dont l’ambassadeur des États-Unis en Tunisie, le chef du commandement militaire des États-Unis en Afrique, le chef d’état-major des forces terrestres de l’armée et le commandant des opérations spéciales en Afrique, le commandant des forces spéciales italiennes et une partie de son état-major, ainsi que les chefs de délégations de 40 pays.
Quatre journalistes d’expression arabe se sont vu décerner le Prix Lina Ben Mhenni pour la liberté d’expression décerné par la Délégation de l’Union européenne (UE) en Tunisie.
Les journalistes, deux femmes et deux hommes, sont les lauréats de cette de la 5e édition du Prix pour des articles parus dans divers médias locaux.
Le premier est revenu à Zina Bekri pour «Le piège à mines.. Comment vivent les habitants des villages adjacents aux montagnes de Kasserine».
Le deuxième a été décerné à Rahma Behi pour «Des contributions économiques et sociales se heurtent au déni et à la trahison».
Le troisième a été attribué, ex-aequo, à Majdi Ouerfelli pour «Le harcèlement, ‘récompense’ de la dénonciation de la corruption en Tunisie» et Hamadi Maamri pour «Les transsexuels en Tunisie assiégés par la loi et rejetés par la société».
Le palmarès de cette édition a été dévoilé, hier soir, mardi 10 décembre 2024, au cours d’une cérémonie officielle organisée au Palais Ennejma Ezzahra, à Sidi Bou Saïd.
Le jury composé de Essia Atrous (présidente), Emna Ben Ghorbel, Hanene Zbiss et Hana Trabelsi a également décidé de décerner exceptionnellement un prix spécial «coup de cœur du jury» à deux journalistes d’expression anglaise : Achref Chibani pour son article Europe’s «Green Battery: Extraction and Dispossession of Energy Infrastructure in Tunisia’s South » et Jihen Nasri pour son article «Algeria-Tunisia gas pipeline tramples on rights of Tunisian farmers.»
La remise du prix coïncide avec la Journée internationale des droits de l’Homme, célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948.
Ce prix annuel créé en 2020 à la mémoire de la bloggeuse et activiste disparue Lina Ben Mhenni, récompense les meilleurs articles défendant les principes et valeurs de la démocratie, des libertés et des droits partagés entre la Tunisie et l’UE. Il est ouvert aux libres penseurs, journalistes, blogueurs, influenceurs et autres activistes citoyens pour une information libre, indépendante et crédible.
La commission supérieure de la production privée d’électricité a approuvé deux appels d’offres pour la production de 1700 mégawatts (MW) d’électricité dans le cadre du régime des concessions.
C’était lors d’une réunion tenue, mardi 10 décembre 2024, au palais du gouvernement, à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Maddouri, en présence de plusieurs ministres concernés.
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, les travaux de ladite commission ont abouti à l’approbation des propositions de la commission technique de la production privée d’électricité à partir des énergies renouvelables à travers l’octroi des projets relatifs aux appels d’offres n°01 et 03 aux investisseurs concernés afin d’entamer la mise en œuvre conformément à l’échéancier d’exécution préétabli.
La mise en service de ces projets étant prévue à partir de 2027, précise le communiqué, soulignant que ces projets auront des effets économiques, sociaux et environnementaux.
Le projet table sur une production d’environ 1000 GWh par an, soit environ 5% de la production nationale d’électricité, ce qui permettra de faire des économies de plus de 250 000 tonnes de gaz naturel d’une valeur avoisinant 125 millions de dollars par an, à raison de 500 dollars par tonne.
S’agissant des effets attendus de ce projet, la même source cite l’économie des coûts de production de l’électricité d’environ 200 millions de dinars par an, la contribution au développement régional et à la création d’emplois, et la réduction des émissions de gaz d’environ 500 000 tonnes de dioxyde de carbone par an.
Prenant la parole, le chef du gouvernement a mis l’accent sur la nécessité de concrétiser la vision du président de la république visant à atteindre l’objectif de la souveraineté énergétique selon une approche de développement globale et équitable garantissant l’efficacité énergétique dans le cadre d’un système intégré capable d’attirer les investisseurs, de réaliser de nouveaux projets et de générer des emplois dans des secteurs durables tels que les énergies renouvelables.
Maddouri a également souligné l’impératif d’accélérer le rythme de réalisation des projets énergétiques à partir des énergies alternatives dans le cadre de la stratégie énergétique nationale pour atteindre 35% d’énergies alternatives à l’horizon 2030, appelant à œuvrer autant que possible à aplanir les difficultés administratives et procédurales freinant la réalisation de ces projets en raison de leur importance majeure pour la sécurité énergétique du pays.
Kaïs Saïed a réitéré, mardi 10 décembre 2024, ce qui est désormais sa doctrine en matière de coopération internationale : l’aide internationale est toujours la bienvenue, mais l’ingérence étrangère dans les choix souverains de la Tunisie est inacceptable.Vidéo.
Au cours de son entretien avec le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), Le Sénégalais Ousmane Dione, qui a succédé à ce poste au Tunisien Férid Belhaj, le président de la république a déclaré que les perspectives de coopération entre la Tunisie et la BM devront s’inscrire dans le cadre des choix du peuple tunisien et non dans le cadre des «diktats» du Fonds monétaire international (FMI), qu’il a d’ailleurs rejetés dès octobre 2022, lorsqu’il a mis son veto contre un prêt de 1,9 milliard de dollars de l’institution financière, assorti d’un engagement de l’Etat tunisien à mettre en route une série de réformes structurelles relatives à la levée des subventions, à la baisse de la masse salariale du secteur public et à la cession de certaines entreprises publiques en difficulté.
Saïed, qui a rejeté ces réformes douloureuses, qui auraient pu provoquer des tensions sociopolitiques dans le pays, a mis l’accent sur les orientations de l’Etat dans le domaine social, notamment, dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du transport et de la sécurité sociale, indique un communiqué de la présidence de la république rendant compte de cette rencontre.
Les relations de coopération entre la Tunisie et le Groupe de la BM qui datent de plus de 70 ans, notamment avec l’Association internationale de développement (IDA) et qui ont abouti au financement de plusieurs projets de développement dans plusieurs domaines, comme l’éducation, a rappelé le chef de l’Etat, en mettant l’accent sur «les transformations majeures et complexes [dans le monde] qui nécessitent l’adoption d’approches économiques basées sur de nouveaux concepts et méthodes.»
«Ces approches devront rompre avec les anciennes pratiques qui se sont avérées limitées et ont montré leur échec. Elles doivent placer la dimension sociale parmi leurs premières priorités», a-t-il ajouté, insistant ainsi sur le rôle social de l’Etat et rejetant le libéralisme ayant dominé l’économie mondiale la fin des années 1980.
De son côté, Dione a souligné que l’entretien a permis de discuter du contrat social, des mécanismes d’avancement sur un ensemble de dossiers qui devraient permettre d’améliorer davantage la situation économique et sociale de tous les Tunisiens.
L’entretien permis de passer en revue les dossiers de l’emploi, de la relance économique, de la santé, de l’éduction et de la protection sociale, ainsi que l’impact des changements climatiques, a indiqué Dione. Selon une vidéo partagée par la présidence de la république, le responsable de la BM a mis l’accent sur la nécessité de réfléchir conjointement sur de nouveaux concepts et approches dynamiques et innovantes qui permettront d’insuffler une transformation à l’ensemble de l’économie tunisienne. «Nous croyons fermement au potentiel de la Tunisie et à un avenir radieux et meilleur pour tous les Tunisiens», a-t-il souligné, exprimant la disposition de son institution à coopérer davantage avec notre pays conformément à ses objectifs et à mettre en oeuvre le pacte social et les mécanismes permettant d’améliorer la situation socio-économique des Tunisiens.
Maddouri insiste sur le rôle social de l’Etat
Cette vision tunisienne en matière de réformes sociales et économiques a, d’ailleurs, été au centre de la réunion tenue, au Palais du gouvernement à la Kasbah, entre le chef du gouvernement, Kamel Maddouri et la délégation de la BM conduite par M. Dione, en présence de nombre de ministres.
Dione a saisi l’occasion pour formuler le souhait d’explorer les opportunités disponibles pour élargir et diversifier les domaines de coopération avec la Tunisie de manière à englober l’investissement dans l’infrastructure et à renforcer les capacités de financement des petites et moyennes entreprises tout en veillant à garantir les conditions d’un travail décent. Il a également promis de soutenir la Tunisie dans la modernisation des services rendus par les établissements publics de la santé, de l’eau ainsi que d’autres services publics prioritaires.
D’après un communiqué de la présidence du gouvernement, la réunion a permis également de passer en revue les défis et les opportunités, notamment en matière de transition écologique, de sécurité énergétique et des énergies renouvelables.
On a ainsi évoqué les perspectives de développement du système hydrique et des équipements publics prioritaires vitaux tels que le transport, la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes.
Exposant les fondements et les principes-clés de l’approche de développement prônée par le chef de l’Etat, M. Maddouri a parlé des politiques et des programmes économiques centrés sur le citoyen et le rôle social de l’Etat, ajoutant que cette approche s’est fixée pour objectif ultime la consécration des valeurs de justice sociale, du travail décent, de la couverture sociale généralisée, de la promotion des services publics de qualité. Il a, à ce propos, cité l’institution de la protection sociale au profit des ouvrières agricoles et la mise sur pied d’un système d’assurance en cas de perte d’emploi pour les licenciés économiques.
Le chef du gouvernement a rappelé les dispositions de l’article 17 de la Constitution en vertu duquel l’État œuvre à garantir la coexistence entre le public et le privé, à assurer leur complémentarité sur la base de la justice sociale et s’emploie à offrir un climat d’affaires stimulant et transparent permettant de bâtir une économie nationale solide.
Maddouri a, en outre, rappelé que les choix et orientations économiques de la Tunisie sont fixés conformément à la vision du président de la république et basés sur la souveraineté nationale.
Le numéro 2 de ‘‘Notre regard’’, la nouvelle revue de critique cinématographique, lancée en mai dernier par un groupe de cinéastes et de critiques de cinéma tunisiens, vient de paraître à quelques jours de l’ouverture des 35e Journées cinématographiques de Carthage (14-21 décembre 2024).
Cette revue, spécialisée dans la critique et la promotion des cinémas arabe et africain, est publiée par le webmagazine ‘‘Cinématunisien. com’’. Son second numéro propose un dossier dont le titre, sous forme interrogative, est «Faut-il se méfier des coproductions ?».
Nés dans des conditions difficiles, caractérisées surtout par la censure et un manque de moyens, les films produits dans le monde arabe et en Afrique rencontrent souvent d’énormes difficultés à être diffusés aussi bien dans leurs propres pays qu’à l’étranger. «La récente multiplication des coproductions dans des pays comme la Tunisie, peut-elle résoudre cet épineux problème de diffusion sur le plan international ?», s’interroge la revue dans ce dossier qui se propose d’y répondre.
Le lecteur découvrira dans ce numéro trois interviews : la première avec la réalisatrice égyptienne Nadia Fares, la distributrice et critique de cinéma franco-burkinabé Claire Diao le chef décorateur et artiste tunisien à multiple facettes Taoufik Behi.
Autres articles proposés dans ce numéro : «À la recherche de l’identité et de l’état d’esprit du cinéma tunisien» (Fathi Kharrat), «Habib Masrouki : un cinéaste visionnaire, un oncle oublié» (Ghada Selten); «Le chef décorateur au cinéma, un artiste polyvalent» (Mouldi Fehri) «’’Soufisme’’, un documentaire de Younes Ben Hajria, Quand le matériel et l’immatériel se touchent» (Kamel Ben Ouanès); «L’expression de l’onirisme dans les films tunisiens, une mise en abyme de la violence» (Neïla Gharbi); «‘‘Emna’’ ou- Comment briser les barrières qui nous séparent» (Abou Cyrine) ou encore «À la quête du genre, réflexions sur le cinéma» (Mansour Khedimallah).
Le problème de la Tunisie ce sont peut-être aussi les Tunisiens, qui sont davantage portés sur la consommation que sur la production, qui attendent tout de l’Etat – lequel les berce d’illusions pour mieux les contrôler et les tenir en laisse – et ne font pas assez pour améliorer leur productivité, et qui au final, ont beau vouloir ceci ou cela, le développement, le progrès, la prospérité, ça ne tombe pas du ciel, ça nécessite beaucoup d’effort et de sacrifice.
Ridha Kefi
On ne sait pas si on peut l’écrire ou pas, mais le fait est là, le président de la république, Kais Saïed, donne l’impression de tourner en rond. On n’arrive pas à comprendre pourquoi ses instructions ne sont pas toujours suivies d’exécution, surtout que les problèmes qu’il relève et dénonce à maintes reprises persistent toujours.
Cette désagréable impression que le gouvernement vasouille, bafouille et fait du surplace, il n’y a qu’une seule façon pour en venir à bout : transformer les paroles en actes, les promesses en réalisations et les aspirations en conquêtes. Et c’est là où le bât blesse. Car si personne ne doute de la bonne volonté des membres des cinq gouvernements qui se sont succédé depuis l’accession de Saïed à la magistrature suprême, fin 2019 (soit 5 gouvernements en moins de 5 ans), ni de leur compétence intrinsèque ou de leur loyauté envers le chef de l’Etat, force est de constater que certaines instructions présidentielles tardent à être mises à exécution et traduites en réalisations concrètes, à l’exception de quelques menues actions, comme la réfection de la piscine municipale du Belvédère réalisée grâce à un financement de la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat) ou la réalisation de centrales photovoltaïques ou de stations de dessalement de l’eau de mer, ici ou là, grâce à des financements de bailleurs de fonds étrangers. Mais pour les infrastructures de base dont dépend le confort des Tunisiens, les hôpitaux, les écoles, les moyens de transport public, sans parler des pénuries et de la hausse des prix des produits de première nécessité, les choses ne bougent pas vraiment dans le bon sens et les gens continuent de se plaindre des désagréments et des difficultés qu’ils endurent au quotidien.
En attendant les «nouvelles approches»
Lundi dernier, 9 décembre 2024, le chef de l’Etat a insisté, encore une fois, en recevant, au palais de Carthage, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, sur la nécessité de hâter l’importation d’un nombre de bus et de rames de métro afin d’alléger les souffrances qu’endurent les citoyens lors de leurs déplacements quotidiens. Il a, par la même occasion, souligné que le secteur du transport a été, à l’instar de plusieurs autres secteurs du pays, en proie à la destruction et au sabotage systématique, appelant à identifier une solution radicale à ce secteur à travers l’adoption de «nouvelles approches» permettant de préserver les droits légitimes du citoyen tunisien.
Saïed a aussi souligné que l’administration publique et les services de l’Etat doivent œuvrer à servir le citoyen sur la base de la neutralité et de l’égalité. Il s’agit là d’une obligation découlant des dispositions de l’article 19 de la Constitution, a-t-il précisé, exhortant chaque responsable de l’Etat à veiller à répondre aux attentes du peuple tunisien.
Bien qu’ils soient justes et bienvenus, ces propos présidentiels ont un air de déjà entendu et, deux mois après la rentrée scolaire et universitaire, on se demande pourquoi l’importation de ces fameux bus et rames de métro, dont parle Saïed depuis un certain temps déjà (ce n’est quand même pas le Pérou !), a-t-elle tardé. Sont-ce des lobbys d’intérêt soutenus par des fonctionnaires corrompus qui ont empêché ou retardé cette opération, comme le laisse souvent entendre le président Saïed à chaque fois qu’il dénonce les dysfonctionnements des services publics? Et dans ce cas, qu’est-ce qu’on attend pour mettre ces empêcheurs de tourner en rond hors d’état de nuire? Depuis le temps que le président les pointe du doigt et les dénonce publiquement, ils auraient dû être déjà éjectés du système. A moins que le problème ne se situasse à un autre niveau, comme nous sommes tentés de le penser : les finances publics, qui sont dans l’état que nous connaissons, ne permettent pas, en effet, les dépenses faramineuses que la situation catastrophique de nos infrastructures publiques exigent.
Besoin d’un diagnostic précis, chiffré et transparent
Par ailleurs, et quand on sait que toutes les entreprises publiques, qu’il s’agisse de celles opérant dans les secteurs clés de la santé, du transport, de l’énergie, de l’eau ou autres, souffrent d’un déficit chronique et qu’elles émargent sur le budget de l’Etat pour continuer à dispenser leurs (très maigres et très mauvais) services aux citoyens, lesquels ne cessent, d’ailleurs, de s’en plaindre, on est aussi tentés de penser que le diagnostic officiel de la situation dans le pays n’est peut-être pas le bon, que la corruption, si elle existe, ne peut tout expliquer ou que le mieux serait de présenter aux Tunisiens un diagnostic précis, chiffré et transparent de l’état de leur pays, de ses énormes besoins en investissements publics, des difficultés de trouver les financements nécessaires et de la nécessité pour toutes les parties de s’armer de patience, de se retrousser les manches et de relancer la machine productive, laquelle bloque dangereusement avec un taux de croissance économique qui stagne entre 1 et 1,5%.
Le problème de la Tunisie ce sont peut-être aussi les Tunisiens eux-mêmes, qui sont davantage portés sur la consommation que sur la production, qui attendent tout de l’Etat – lequel les berce d’illusions pour mieux les contrôler et les tenir en laisse – et ne font pas assez pour améliorer leur productivité, et qui au final, ont beau vouloir ceci ou cela, le développement, le progrès, la prospérité, ça ne tombe pas du ciel, ça nécessite beaucoup d’effort et de sacrifice. Des peuples méritants, qui ont réalisé leur décollage en une décennie ou deux, après une guerre ou une catastrophe, comme les Allemands, les Japonais, les Coréens ou les Chinois, en ont apporté la preuve : la richesse ne s’offre pas aux fainéants, seuls les lève-tôt la méritent.
On ne peut continuer indéfiniment à dénoncer des situations devenues insupportables, à donner des instructions, souvent d’ailleurs les mêmes, à montrer le bon cap et à faire des annonces qui restent sans lendemain, avec des ministres qui s’agitent, font des visites inopinées, élaborent des plans et des stratégies, mais semblent tétanisés par l’ampleur de la tâche et l’incapacité matérielle de concrétiser les ambitions présidentielles, sans oser l’avouer. Il faut changer le fusil d’épaule tant qu’il est encore temps…
La visite chez le dentiste est un moment détestable pour toute personne qui a une mauvaise dentition, car les soins sont souvent fastidieux, longs et parfois douloureux. Mais avec l’évolution de l’implantologie, grâce aux nouvelles technologies, les soins sont facilités, les actes accélérés et les implants gagnent en précision et en confort pour les patients.
Latif Belhedi
C’est dans cette perspective de faciliter le travail des implantologues et d’alléger les soins pour les patients, en leur faisant gagner temps et argent, que la société Digital Dental Distribution (DDD), dirigée par Amine Hadj Amor, a lancé pour la première fois sur le marché tunisien et nord-africain le nouveau scanner intra-oral Elite et le scanner facial MetiSmile de la marque Shining 3D, pionnière dans le développement de technologies de numérisation 3D, lors d’un événement organisé le samedi 7 décembre 2024 à l’hôtel Four Seasons and Resorts Gammarth, au nord de la capitale, en présence d’un grand nombre de praticiens venus découvrir et expérimenter cet équipement à la pointe de la technologie de l’imagerie et de l’impression 3D, mis sur le marché pour la première fois en Chine, en septembre 2023, et qui est désormais disponible en Tunisie, après les Emirats arabes unis et l’Egypte.
Des prothèses en harmonie totale avec les dimensions du visage
Le scanner intra-oral-scan Elite adopte la pointe de la technologie IPG (intraoral photogrammetry), plus avancée que la norme, pour capturer chaque détail de la géométrie buccale des patients édentés avec une clarté inégalée et une marge d’erreur de quelques microns qu’aucun autre instrument similaire existant actuellement sur le marché n’a encore atteint.
Grâce aux prouesses de la numérisation, l’imagerie intra-orale obtenue par l’appareil Elite atteint un grand degré de précision et de perfection qui facilite énormément le travail des implantologues et réduit d’autant les désagréments pour les patients, tout en leur garantissant des implants alliant confort, efficacité et esthétique. D’autant qu’il est désormais possible de concevoir des prothèses implanto-portées en harmonie totale avec les dimensions du visage qu’il soit souriant ou pas, détendu ou crispé. L’implantologie actuelle se soucie autant de la santé, de l’hygiène et du confort du patient que de l’esthétique de sa dentition, en tout lieu et en tout temps, le but étant qu’il porte ses implants avec le plus haut degré d’aisance et de confiance en soi, en privé comme en société.
Pour présenter les avancées technologiques et médicales qu’apporte le scanner intra-oral Elite de la marque Shining 3D, qui repousse les limites de la dentisterie implantaire, Amine Hadj Amor a bien fait de confier cette tâche à Dr Amr Elkhadem, professeur à l’Implant Academy de l’Université du Caire, qui a su allier la compétence scientifique et technique du praticien universitaire et le bagou et le sens de la formule d’un grand communicateur.
Un gain de temps, d’argent, de précision et de confort
Dr Elkhadem, qui a été parmi les premiers praticiens dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à expérimenter ce nouveau matériel dans son propre cabinet, avec ses confrères et élèves, mais aussi ses patients, a su présenter aux praticiens présents les énormes possibilités que le scanner intra-oral Elite offre et les limites qu’il repousse en matière d’implantologie. Ainsi, bien sûr, que les gains qu’il permet aussi bien pour le médecin que pour le patient : confort, temps et argent.
Au regard de ces gains, les 60 000 dinars que le médecin débourse pour l’acquisition de cet instrument à la pointe du progrès technique sont un excellent investissement, surtout si on les compare avec les 45 000 dinars que coûte le meilleur scanner intra-oral aujourd’hui disponible sur le marché et dont la technologie est déjà largement dépassée, a expliqué Dr Elkhadem. Le praticien affirme avoir beaucoup gagné lui-même, grâce à ce scanner, dans son propre cabinet, en termes d’efficacité, de précision et de satisfaction des clients. «Le retour sur investissement est d’autant plus assuré que le praticien parvienne à maîtriser la nouvelle technologie et en mettre toutes les possibilités au service de ses patients. Sans parler de l’avancée qu’il réalise lui-même en termes de techniques implantologiques par rapport à ses collègues qui tarderont à se mettre au diapason de ces progrès», a insisté Dr ElKhadem, en répondant aux questions de ses collègues présents.
Pour lui, la numérisation des process industriels apporte de telles réponses aux besoins des praticiens que ces derniers ne peuvent pas se permettre d’être en retrait ou en retard des avancées enregistrées dans leur domaine d’activité. Plus tôt ils s’y mettent, mieux ils avancent dans leur métier et la satisfaction de leurs clients. D’autant que les «révolutions» apportées par la technologie s’accélèrent, et notamment dans le domaine de la dentisterie implantaire.
La rencontre de samedi a également été l’occasion pour les présents de découvrir, d’essayer et d’expérimenter les équipements associés à la nouvelle technologie IPG que DDD se propose de diffuser en Tunisie et en Afrique du Nord, mais aussi de de réseauter avec les meilleures compétences de leur secteur et d’améliorer leurs connaissances et savoir-faire dans cette spécialité de plus en plus exigeante et où la précision de l’acte médicale le dispute à son efficacité technique et au confort qu’il assure au patient.
Consciente de l’intérêt que les dentistes implantologues présents à l’événement accorderont à l’acquisition des nouveaux équipements, la BTE a tenu à s’associer à l’évènement en mettant en place un stand où des conseillers ont expliqué aux praticiens présents les possibilités de financement et les facilités de remboursement offertes à cet effet.
Pour compenser la réduction des ressources en eau et la diminution des précipitations, qui ont réduit les réserves d’eau dans les barrages à moins de 20% de leur capacité, les autorités tunisiennes s’efforcent de limiter la consommation individuelle d’eau à un maximum de 125 litres par personne et par jour.
C’est ce qu’a déclaré le directeur général du génie rural et de l’exploitation de l’eau du ministère de l’Agriculture, Abdelhamid Mnajja, lors d’un atelier intitulé «Adaptation des entreprises au changement climatique», organisé dans le cadre de la 38e édition des Journées de l’Entreprise, organisées à Sousse du 5 au 7 décembre 2024, sous le thème «Entreprises et grands changements : adaptation et opportunités».
Mneja a souligné que cette initiative s’inscrit dans la stratégie de l’eau du ministère, qui vise à anticiper les effets du changement climatique à l’horizon 2050.
Selon Mnajja, la limite de 125 litres par jour et par personne s’accompagnera de la promotion d’équipements économes en eau, tant dans les habitations que dans les unités touristiques. Le recyclage des eaux usées dans les secteurs touristique et industriel sera également encouragé.
Ces initiatives visent à renforcer la gestion de la demande en eau et à optimiser son utilisation.
Parallèlement, le ministère met l’accent sur le dessalement de l’eau de mer comme solution essentielle pour garantir l’approvisionnement en eau potable. Cette mesure vise à compenser la réduction des ressources en eau, la baisse des précipitations et les modifications des cycles pluviométriques.
Il reste cependant important de maîtriser la demande pour limiter les coûts économiques et environnementaux associés et favoriser la réutilisation des eaux usées traitées.
En augmentant le degré d’épuration, ces eaux peuvent être utilisées en toute sécurité pour l’irrigation des cultures fourragères, céréalières et arboricoles.
Cette démarche s’inscrit dans une stratégie circulaire visant à intégrer l’économie d’eau dans le secteur agricole, tout en assurant la sécurité alimentaire, lit-on dans un communiqué de l’Institut arabe des dirigeants d’entreprises (Iace) qui a organisé l’événement.
Démarrage des travaux de construction de deux nouvelles centrales solaires photovoltaïques de 10 mégawatts (Mw) à Feriana, dans le gouvernorat de Kasserine. Elles entreront en production avant l’été 2025.
C’est ce qu’a annoncé la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub, en donnant le coup d’envoi, le 6 décembre 2024, des travaux des deux centrales qui seront réalisées par les sociétés Qair et Mazarin grâce à un prêt de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) d’un montant d’environ 14,5 millions d’euros.
Les deux centrales contribueront à renforcer le réseau électrique national, garantir la qualité et continuité de l’approvisionnement en électricité de la région et répondre à la demande, notamment pendant les périodes de pointe de consommation, a indiqué la ministre, citée dans un communiqué de son ministère.
«Ces projets s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de transition énergétique, visant à intégrer 35% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2030, ce qui encouragera davantage les investissements dans les énergies propres et réduira le déficit budgétaire de l’énergie primaire», lit-on dans le communiqué.
De son côté, le secrétaire d’État chargé de la Transition énergétique, Wael Chouchane, a déclaré que ces deux projets «permettront de produire de l’électricité équivalente à la consommation d’environ 30 000 familles et d’économiser environ 8 000 tonnes de gaz naturel par an pour un coût d’environ 4 millions de dollars.»
«Les deux projets contribueront à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 17 000 tonnes par an», a-t-il ajouté.
Acheter une première voiture est un projet excitant, mais qui nécessite des fonds conséquents. Pas de panique ! Plusieurs options de financement permettent aux nouveaux acheteurs d’acquérir leur véhicule sans pour autant se ruiner. Nous vous laissons découvrir, dans notre article, 5 moyens de financer votre première voiture.
1. Le crédit auto
Le crédit auto est l’un des moyens les plus populaires pour financer l’achat d’un véhicule, que celui-ci soit neuf ou d’occasion. Ce type de prêt est spécifiquement destiné à couvrir le coût d’une voiture et présente souvent des taux d’intérêt plus avantageux que les prêts personnels, car il est garanti par le bien financé.
Le crédit auto est également flexible en termes de durée de remboursement, qui peut aller de quelques mois à plusieurs années selon le montant emprunté et les capacités de remboursement de l’acheteur.
L’un des avantages majeurs du crédit auto est que les mensualités permettent de répartir le coût du véhicule sur le long terme, rendant ainsi l’achat plus abordable.
Avant de souscrire à un crédit auto, pensez à comparer les offres pour trouver le meilleur taux et d’examiner les conditions de remboursement, notamment les frais de dossier et les éventuelles pénalités pour remboursement anticipé. Nous vous recommandons également de procéder à une simulation de crédit auto selon vos besoins et vos attentes pour avoir une idée du contrat le plus adapté à votre profil.
2. La location avec option d’achat (LOA)
La location avec option d’achat (LOA), aussi appelée leasing, est une formule de financement qui permet de louer une voiture sur une période de deux à cinq ans, avec la possibilité de l’acheter à la fin du contrat. Cette formule a l’avantage de réduire le coût initial de l’acquisition et d’inclure parfois des services d’entretien ou d’assurance. Elle est donc intéressante pour les personnes qui souhaitent éviter un gros investissement immédiat et qui préfèrent étaler leurs paiements mensuellement.
Le leasing permet de conduire une voiture neuve ou d’occasion récente sans s’engager immédiatement à l’acheter, offrant ainsi une flexibilité appréciable.
Notez cependant que le leasing implique souvent des frais supplémentaires en cas de dépassement du kilométrage prévu. Si l’acheteur ne lève pas l’option d’achat à la fin de la période, il ne sera pas propriétaire du véhicule.
Pour ceux qui souhaitent changer de voiture régulièrement, la LOA peut être une excellente option à envisager.
3. L’autofinancement
Pour ceux qui disposent d’une épargne suffisante, l’autofinancement est sans doute l’option la plus économique. Acheter une voiture en payant comptant permet d’éviter les intérêts associés aux crédits ou aux locations. En plus de ne pas générer de dettes, l’autofinancement simplifie le processus d’achat, car il ne nécessite pas de démarches administratives supplémentaires liées au financement.
Cette option exige néanmoins d’avoir une somme d’argent importante disponible, ce qui n’est pas toujours le cas, surtout pour un jeune acheteur. Avant de puiser dans ses économies, nous vous conseillons vivement de vérifier si cet achat ne risque pas de compromettre d’autres projets financiers ou de laisser l’acheteur sans fonds de secours en cas de dépenses imprévues.
L’autofinancement reste la solution idéale pour ceux qui préfèrent ne pas s’endetter et avoir la liberté totale sur leur véhicule.
4. Le crédit personnel
Le crédit personnel est un prêt non affecté, ce qui signifie qu’il n’est pas réservé exclusivement à l’achat d’un véhicule. Cela en fait une solution polyvalente pour les acheteurs qui ont besoin de financer d’autres dépenses en parallèle, comme l’assurance, les équipements de sécurité, ou des réparations éventuelles. Le crédit personnel offre une certaine flexibilité, car l’emprunteur n’a pas à justifier l’utilisation des fonds, contrairement au crédit auto.
Gardez cependant à l’esprit que le crédit personnel est souvent assorti de taux d’intérêt plus élevés, car il est perçu comme plus risqué pour la banque.
Avant de souscrire un crédit personnel pour acheter une voiture, pensez à bien comparer les offres afin de minimiser le coût du prêt. Pour ceux qui recherchent une liberté totale quant à l’utilisation des fonds, le crédit personnel peut être une option intéressante, à condition de maîtriser ses mensualités pour éviter les difficultés financières.
5. Les aides et les subventions
Ayez enfin en tête qu’il existe diverses aides et subventions disponibles pour l’achat de véhicules, notamment pour les modèles peu polluants. Par exemple, en France, la prime à la conversion est proposée pour encourager les conducteurs à choisir des véhicules moins polluants en remplaçant leur ancien véhicule par un modèle neuf ou d’occasion répondant à des critères écologiques. Cette prime peut constituer un apport significatif et alléger le coût global de l’achat.
Certaines régions et collectivités locales proposent en plus des aides spécifiques pour encourager l’achat de véhicules respectueux de l’environnement. Les aides publiques varient souvent en fonction de la motorisation du véhicule (électrique, hybride, essence) et de la situation de l’acheteur, notamment son revenu fiscal. En explorant les possibilités de subventions, les acheteurs peuvent obtenir des réductions intéressantes, ce qui rend cette option particulièrement attractive pour ceux qui souhaitent réduire le coût d’achat de leur première voiture.
Entre le crédit auto, la LOA, l’autofinancement, le crédit personnel et les aides disponibles, chaque solution offre des avantages et répond à des besoins spécifiques. A vous de choisir le moyen de financement vous correspondant le plus !
Quelques semaines après le 14 janvier 2011, interrogé par un journaliste français qui lui demandait s’il ne craignait pas pour son régime, Bachar Al-Assad s’était contenté d’ironiser : «La Syrie n’est pas la Tunisie». Pourtant, et malgré les apparences, à cette époque-là, le régime syrien portait, déjà, en lui les germes de sa déperdition.
Salah El-Gharbi
Aujourd’hui, même si tout le monde semble pris au dépourvu, depuis plus d’un an le régime paraissait essoufflé. Maintenu sous perfusion, le régime, autiste et arrogant, allait connaître une agonie fort lente avant de rendre, subitement, l’âme dans de piteuses conditions.
L’étonnant, dans cet évènement, c’est la réaction surprenante de nos élites qui, ulcérées par «cette perte», n’ont pas hésité à exprimer leur réprobation. Comme Bachar, ces «démocrates et laïcs» semblaient avoir du mal à admettre que le temps où la terreur et la force brutale ne suffisaient plus pour assoir une légitimité pérenne et que seul l’Etat de droit était capable de garantir la stabilité et la prospérité pour la population. Et comme pour calmer leur déception, ces élites allaient, aussitôt, nous ressortir les mêmes litanies, vilipendant les Occidentaux d’une manière générale, et à leur tête le grand Satan américain et Israël, son complice.
La théorie du complot, encore et toujours
Le départ, inattendu pour certains, d’Al-Assad n’était pas la conséquence inéluctable d’une réalité politique et historique complexe, mais l’œuvre sournoise et satanique, un complot fomenté contre «notre nation». Chez nous, les réponses précèdent les questions. C’est plus rassurant, pour nous, de croire, que nous sommes victimes, objets de forces hostiles qui complotent contre nous pour nous nuire.
Néanmoins, comme cet argument est un peu court, étant donné que la situation est trop complexe, impliquant des forces «sympathiques», à nos yeux, comme la Russie, l’Iran et la Turquie, censées êtres assez proches de «nous», on va insister sur la menace islamiste qui venait de surgir pour déloger un régime Baathiste supposé «laïc» et semer le désordre.
Il est vrai que la situation actuelle en Syrie est loin d’être rassurante, que les islamistes sont imprévisibles et que le pays pourrait basculer dans l’anarchie le chaos. Mais de telles craintes suffisaient-elles pour nous faire oublier ce pays fracturé, ces millions de Syriens précarisés, déplacés ou forcés à quitter leur pays?
Certes, les actuelles forces qui détiennent la Syrie sont loin d’être des enfants de chœur. Mais leur présence ne résulte-t-elle pas de l’impuissance du pouvoir baâthiste-alaouite à trouver des solutions politiques à la crise d’un régime vieillissant et à la dérive?
Nationalisme arabe et islamisme, deux faces d’une même monnaie
On a longtemps cru que le baâthisme rime avec laïcisme. Ce qui n’est qu’un raccourci. Certes, surtout par opportunisme, les Baathistes avaient fait preuve de tolérance en matière de religion, vis-à-vis des différentes communautés, l’islam avait une place prépondérante. Dès le début, chez les doctrinaires de la pensée Baâthiste, seul le rapprochement entre la pensée «nationaliste arabe» et l’islam permet de créer une «force capable d’affronter l’Occident». Cette idée est développée par Michel Aflaq, un des théoriciens du mouvement. Selon lui, «tant que le lien étroit entre la nation arabe et l’islam existe et tant que nous voyons dans l’‘‘arabité’’un corps dont l’islam est l’âme, il n’est pas question d’avoir peur que leur zèle nationaliste porte atteinte à leur foi…» (Conférence donnée à l’Université de Damas en avril 1943)
Aujourd’hui, face à ce bouleversement séismique, on est dans l’incapacité de préjuger ni de l’échec ni du succès de l’opération politique qui est en train d’être engagée. Rien ne nous autorise à être ni pessimiste ni optimistes pour l’avenir du pays. Ce qui est certain, c’est que la tentation «islamiste» dans sa version rigoriste pourrait avoir des conséquences inquiétantes pour cette région la plus instable du monde.
Néanmoins, cette crainte ne doit pas nous empêcher d’espérer que le bon sens et sens de l’intérêt général puissent triompher du dogmatisme et de la velléité hégémonique d’une tendance aux dépens des autres.
Jusqu’à ce jour, le programme d’inventaire et d’évaluation des immobilisations corporelles de l’Etat tunisien, a permis d’inventorier 7736 biens immobiliers, comprenant des terrains agricoles, des propriétés non agricoles, ainsi que des bâtiments et logements administratifs.
Afin d’effectuer un inventaire complet des biens immobiliers de l’Etat et de mettre à jour leurs registres pour garantir leur protection et leur bonne gestion, un atelier de formation a été ouvert lundi 9 décembre 2024 par le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Wajdi Hedhili.
Cet atelier de formation s’inscrit dans une série d’activités destinées à faire connaître le programme d’inventaire et d’évaluation des immobilisations corporelles de l’Etat, conformément aux exigences du nouveau système comptable, en application des dispositions de la loi organique relative au budget n°15 de l’année 2019.
«L’enregistrement foncier constitue la forme la plus importante de valorisation et de protection juridique des biens immobiliers de l’Etat», a souligné le ministre, en appelant au renforcement le système de formation au sein de son département pour améliorer les performances et les compétences de ses cadres et agents, tant au niveau central que régional, afin d’augmenter davantage la capacité opérationnelle.
Le paradoxe arabe est que des organisations armées comme le Hezbollah, et dans une moindre mesure le Hamas, malgré la disproportion des forces, tiennent la dragée haute à toute la puissance de l’armée israélienne pendant plusieurs mois de guerre, alors que des armées régulières suréquipées s’effondrent en quelques jours devant des bandes hétéroclites armées de fusils et de mitrailleuses, et se déplaçant dans des pickups. (Photo : Plus de 100 frappes israéliennes sur des sites militaires en Syrie lundi 9 décembre 2024).
Dr Mounir Hanablia *
L’armée israélienne s’enfonce en territoire syrien sans coup férir, dans une profondeur d’une trentaine de kilomètres, sans que les guérilleros de Daech qui ont pris le pouvoir à Damas ne s’en préoccupent, ni d’ailleurs leur parrain, le président turc Erdogan, habituellement prolixe en prétendant défendre la cause palestinienne. Et les installations militaires de l’armée régulière syrienne sont méthodiquement bombardées par l’aviation de Netanyahu, dans l’indifférence la plus totale.
Un mouvement soi-disant luttant pour la liberté du peuple ne se serait pas fait faute de mobiliser immédiatement la population pour défendre le territoire de la patrie attaquée par un ennemi génocidaire et expansionniste. Au lieu de quoi, le nouveau régime semble plus préoccupé de faire le tour des prisons et d’interviewer leurs anciens occupants. Pendant ce temps, le pays demeure partagé en une zone turque d’où les Daech ont surgi, une zone kurde sous protection américaine, et désormais une zone israélienne.
Netanyahu, en dénonçant l’accord de 1974 conclu avec la Syrie, a rétabli de facto l’état de belligérance, de guerre, entre les deux pays, et nul ne blâmerait donc sur le plan du droit la Syrie de riposter. Le plateau du Golan, occupé depuis 1967, a été annexé par Israël, il est à se demander si le territoire actuel envahi au nom de l’alibi sécuritaire sera ou non un jour restitué.
Au vu de la tournure prise par la destruction de Gaza et le génocide qui y a cours, ainsi que la répression de la population de Cisjordanie et la colonisation de ses terres, Israël démontre pourtant qu’il considère les accords conclus avec les Arabes comme caducs et qu’il n’hésite pas à envahir les territoires d’où il a accepté de se retirer, une réalité à laquelle l’Egypte en particulier, dont la péninsule du Sinaï est sous hypothèque israélienne, devrait réfléchir.
Les pays arabes continuent de ne pas exister
Une perception géostratégique raisonnable devrait dans ces conditions pousser les pays voisins à user de la voie diplomatique pour exiger le retrait israélien, quitte à prendre des mesures même symboliques, comme diminuer la production de pétrole, envoyer des soldats et du matériel en Syrie et au Liban, tout en remettant en question les accords de paix conclus, et en en subordonnant le rétablissement à l’évolution de la situation vers la paix. La vérité oblige à dire que les pays arabes continuent de ne pas exister face à la menace militaire qui plane sur leurs têtes.
Certes tout ceci est censé répondre à une menace iranienne dont le Hezbollah, les Houthis et des mouvements irakiens seraient le fer de lance. Mais ces mouvements n’ont envahi aucun autre pays et l’arsenal balistique iranien a une portée défensive. Il reste certes la question du nucléaire, qui n’a toujours pas été réglée. Mais quelle que soit la manière avec laquelle il le sera, les pays arabes se trouveront subordonnés aux accords que d’autres auront conclus sans leur participation. Autrement dit, ils seront de moins en moins maîtres de leurs décisions et plus enclins à accepter les diktats des acteurs, israélien, américain, turc, iranien, les seuls à agir dans la région dans les limites de leurs intérêts.
Le paradoxe arabe est que des organisations armées comme le Hezbollah, et dans une moindre mesure le Hamas, malgré la disproportion des forces, tiennent la dragée haute à toute la puissance de l’armée israélienne pendant plusieurs mois de guerre, alors que des armées régulières suréquipées s’effondrent en quelques jours devant des bandes hétéroclites armées de fusils et de mitrailleuses, et se déplaçant dans des pickups.
Le père, le fils et la sainte alliance israélo-américano-turque
Bachar Al-Assad est finalement tombé. Faut-il s’en réjouir? Al-Assad père avait massacré ses opposants armés qualifiés de «Frères Musulmans» à Hama en 1982 et détruit une bonne partie de la ville; des opposants dont on découvrira le véritable visage en 2011. Mais il avait reçu un blanc seing américain pour sauver les chrétiens en 1976 et occuper le Liban; une occupation qui ne l’empêchera pas de s’opposer victorieusement à Bhamdoun et Kfar Dara en refoulant l’armée israélienne de la route Beyrouth-Damas lors de son invasion du pays du cèdre en 1982. Mais Al-Assad père quoique militaire était une bête politique et savait sentir le vent tourner. Ayant refusé la paix (comme toujours tronquée) offerte par Israël qui le privait d’une partie de son territoire, lors des discussions de Madrid, il s’était rangé sous l’égide américaine contre Saddam Hussein, son vieil ennemi, lors de la guerre du Golfe en 1991, comme il s’était rangé contre lui avec l’Iran en 1981.
Al-Assad fils n’était pas taillé dans la même étoffe. Il avait certes contribué au retrait du Liban de l’armée israélienne en 2000 en assurant avec l’Iran le ravitaillement et la logistique du Hezbollah, mais l’invasion américaine de l’Irak en 2003 l’avait placé dans la ligne de mire du Pentagone. Obligé de retirer son armée du Liban suite aux pressions internationales après l’assassinat du Premier ministre libanais Rafik El-Hariri, et ayant soutenu le Hezbollah lors de sa résistance victorieuse à l’invasion israélienne en 2006, il était devenu la cible des milieux sionistes internationaux.
En 2011 survient le printemps arabe. La Syrie est envahie par des guérilleros islamistes en provenance du monde arabe, dont à ce qu’on dit des milliers de Tunisiens envoyés par Ennahdha après un stage sur la montagne Chaambi, et transitant par la Turquie. Son armée est accusée d’utiliser des gaz toxiques contre sa population par les médias occidentaux et la cote du président syrien tombe au plus bas. La naissance de Daech, soutenu par la Turquie, laisse échapper une bonne partie du pays au contrôle du régime de Damas. On croit à la chute imminente de Bachar, mais il est sauvé par l’intervention de l’armée russe de Poutine, officiellement venue lutter contre le terrorisme. L’armée syrienne aidée par l’Iran et le Hezbollah reprend l’initiative et Daech est finalement refoulé au nord vers l’enclave occupée par la Turquie. Toute la région du nord-est est sous contrôle des Kurdes soutenus par les Etats-Unis au grand dam d’Erdogan.
Le 7 octobre 2023 marque le début de l’opération militaire de liquidation du Hamas de la bande de Gaza par Israël avec l’assentiment américain. Le Hezbollah choisit de soutenir le mouvement palestinien et de bombarder le territoire israélien en arguant très justement de l’intention du gouvernement sioniste de le liquider à son tour après en avoir fini avec Gaza. En octobre 2024, lorsque l’armée israélienne attaque le Liban, la Syrie joue comme toujours un rôle crucial dans le ravitaillement de la résistance libanaise. Mais les enjeux ont changé.
Désormais l’Iran est visé, dont les alliés ont assuré le blocus maritime de la mer Rouge et bombardé le territoire israélien sur plusieurs fronts. L’armée israélienne incapable de briser la résistance libanaise militairement, malgré des bombardements massifs, est cantonnée sur la frontière. La fermeture de la route du ravitaillement iranien par la Syrie devient alors un enjeu crucial que seule la chute du régime de Bachar et l’implosion de la Syrie peuvent obtenir.
Les guérilleros de Daech, réfugiés on l’a vu en territoire sous contrôle turc, sont mobilisés et attaquent en direction d’Alep et Hama, puis de Homs. L’armée syrienne, dont les officiers supérieurs ont certainement été corrompus par les dollars américains, s’effondre comme un château de cartes. Poutine, sans doute assuré d’obtenir la victoire et d’enclaver l’Ukraine hors de la mer Noire avec l’accession de Trump au pouvoir, n’intervient pas. Damas est prise en une dizaine de jours, et Bachar s’enfuit.
Le tortionnaire patriote et le libérateur, marionnette
Qui gouvernera la Syrie? La question demeure posée. Les forces de Daech qui se font nommer Hay’at Tahrir Al-Sham (Comité de libération du Cham) et qui ont assuré l’offensive décisive et pris Damas ne semblent pas disposer des forces nécessaires pour le contrôle du pays. Celui-ci semble ainsi voué pour quelques années aux mêmes affrontements qui avaient prévalu en Irak, en Libye, et en Afghanistan.
En fin de compte, c’est le tortionnaire Bachar qui s’est révélé être le patriote, et son adversaire victorieux, Mohammed El-Joulani, en laissant envahir le territoire de son pays sans réagir, est apparu comme une simple marionnette.
Cette libération par les ennemis de la liberté est un piège. Elle confère aux puissances étrangères un motif permanent d’intervention dans le pays.
Il est à espérer que le peuple syrien se réveille rapidement de ses illusions sur la liberté, les mêmes qui furent celles des Tunisiens, alors que son pays est taillé en pièces et placé sous tutelle.
Alors même que des voix présentent le sort de Bachar Al-Assad comme exemplaire pour tous les dictateurs du monde arabe, il demeure nécessaire de rappeler à titre d’exemple qu’un pays comme le Qatar, un pilier de la sphère occidentale, n’a jamais été un parangon de démocratie ni de liberté. Le vieux schéma manichéiste de la démocratie vertueuse et de la dictature tyrannique ne devrait pas empêcher un effort de réflexion sérieux tenant compte des réalités; est-ce défendre la liberté que de faire plaisir à Erdogan, dont l’armée campe à quelques kilomètres de la frontière de notre pays [en territoire libyen, Ndlr] ?
Dans l’affaire syrienne Daech est désormais adoubé par les médias d’Occident et la chaîne Al-Jazeera comme un messager de liberté. Un mensonge à force d’être répété devient souvent une vérité.
La Tunisie est supposée être le pays du bien vivre eu égard à la douceur de son climat, à la diversité et à la beauté exceptionnelle de sa nature ou à la légendaire hospitalité et convivialité de son peuple. Cependant, si on devait citer un seul consensus qui rassemble une large majorité de Tunisiens, ce serait probablement le fait que le quotidien qu’ils partagent est loin de leurs aspirations, qu’il n’est aligné ni avec leur riche patrimoine historique, ni avec le mélange culturel unique qu’ils ont hérité et encore moins avec les capacités créatrices et organisationnelles dont ils ont fait preuve à travers le temps. Mais qu’est ce qui fait que le quotidien du Tunisien soit si difficile et si décevant ?
Med-Dahmani Fathallah *
Répondre à cette question primordiale et très complexe est crucial pour pouvoir élaborer des solutions correctives et mettre en place des actions préventives. On serait alors tenté d’aller chercher les réponses dans les évènements de l’histoire récente voir même lointaine du pays, aussi bien que dans les aléas des situations économiques que les tunisiens subissent. Mais même si ces facteurs peuvent à juste titre contribuer indirectement à la détermination du quotidien des gens. Il n’en demeure pas moins que ce quotidien est essentiellement déterminé par le facteur humain.
En effet, c’est le comportement des gens, en l’occurrence les attitudes et les habitudes qu’ils développent et qui se répandent sournoisement sans que personne ne saisisse leurs aspects délétères et antisociaux et qui se transforment en une fatalité qu’ils doivent subir.
Le facteur prédominant serait donc un facteur social. Serait-ce l’effritement du contrat social basé sur le respect de l’intérêt commun, du respect entre les individus et du respect envers les institutions qui soit derrière cet état de fait? J’exclue d’emblée toute tentative d’évoquer la génétique des Tunisiens qui est un sujet autrement plus complexe et plus sérieux que veut nous le faire croire la génétique récréationnelle qu’on vend au public comme un produit savant.
Un peuple sans ambition empêtré dans un quotidien dégradant
Pour explorer la théorie sociale il faut s’atteler d’abord à décrire puis à étudier le quotidien des Tunisiens. Déjà, l’historien, anthropologue et sociologue Tunisien, feu Hichem Djaït avait réagi au quotidien qu’il a vécu en déclarant: «Je me sens humilié d’appartenir à un peuple sans horizon et sans ambition… qui n’a pas de science, pas de raison, pas de beauté, pas de vie et pas de vraie culture».
Même si Hichem Djaït se référait au déterminisme politique de son quotidien, cette façon excessive de relater ce quotidien, de la part d’un homme de lettre éclairé, dénote la difficulté de subir un quotidien difficile.
Mais ici la référence au quotidien tunisien aujourd’hui n’est pas politique mais plutôt sociale.
Le quotidien actuel en Tunisie est profondément marqué par la désorganisation. On se complait dans le chaos et le dépit du bon sens et cela se manifeste de plusieurs façons plus incongrues les unes que les autres.
Commençons par la levée des ordures. Le premier réflexe serait de blâmer les instances officielles qui sont chargées de cette tâche. Mais avant de tomber dans la facilite du coupable idéal, il est important d’évaluer les comportements individuels. Déverser ses ordures partout et à tous moments est un devenu un acte anodin, et vivre à côté de dépotoirs à ciel ouvert est devenu presque normal. Comment peut-on arriver à accepter l’inacceptable sans ciller ? Quelle sorte de fatalité vivons-nous !
Est-ce que le Tunisien réalise les conséquences sanitaires d’un tel acte? Si oui, pourquoi donc ce comportement irresponsable? Pourquoi on ne cherche pas des solutions adéquates? Est-il si difficile d’organiser une collecte et une levée responsable des ordures? Pourquoi ne procède-t-on pas à une étude comparative de standard de qualité (benchmark) avec d’autre pays qui ont résolu ces problèmes?
Les bonnes réponses à ces questions existent et elles doivent être formulées par les citoyens aussi bien que par les responsables qui au demeurant sont aussi des citoyens. La réponse globale relève du social.
L’autre fléau qui pèse non seulement sur le quotidien des Tunisiens mais aussi sur l’économie du pays, ce sont les interminables files d’attente. En Tunisie on fait la queue partout et souvent pour rien, de la boulangerie à la banque, à l’hôpital mais aussi au cabinet du médecin et bien sûr dans les administrations publiques toutes confondues. Ces attentes sont loin d’être négligeables et si on les cumule, on se rendrait compte qu’un bon pan de la vie du Tunisien est sacrifié à la futilité. Ainsi, un citoyen économiquement actif perd une bonne partie de son temps de travail à attendre pour bénéficier de services qu’il paye.
Si on comptabilisait tout ce temps de travail perdu on serait étonné du montant annuel de la perte économique sèche que ce phénomène, du essentiellement au manque flagrant de l’organisation du travail, occasionne. Ceci en plus de l’impact psychologique que l’individu subit. Ainsi la chronicité du fait d’avoir à poireauter pour un banal service crée une frustration qui affecte l’humeur des individus et l’émergence d’un comportement égoïste et irrespectueux (le soi d’abord), comme le resquillage, devenu sport national.
Le désordre banalisé, accepté, ordinaire
Ce qui est inquiétant c’est qu’un simple défaut d’organisation de la vie sociale aboutisse à la détérioration du caractère convivial, sincère et respectueux des interactions entre individus, jadis une fierté nationale. Cette dégradation du quotidien représente une vraie menace à la cohésion sociale qui est un élément essentiel du bien vivre ensemble.
On ne peut pas aborder le quotidien des Tunisiens sans parler de leurs déplacements, donc de son usage de la route, qu’ils soient motorisés (les automobilistes) ou non motorisés (les piétons). Dans ce domaine on frise régulièrement le cauchemar et on n’a rien à envier à l’Inde ou à nos chers amis Egyptiens. Les symphonies cacophoniques des klaxons sont une nuisance sonore permanente.
Un anonyme aurait dit, que dans le monde, le moment le plus court entre deux évènements est le laps de temps relevé en Inde et en Egypte entre le passage du feu de signalisation du rouge au vert et le premier coup de klaxon. En Tunisie, ce record est largement battu puisqu’on klaxonne légèrement avant le passage au vert. On a inventé le klaxonnement anticipé. En Tunisie on ne klaxonne pas pour avertir par un simple bip, on klaxonne longuement et méchamment pour bien exprimer sa colère, engueuler l’autre et se frayer un chemin coute que coute. Mais le pire, c’est la prolifération de ces individus qui ont décidé que le feu rouge ce n’est pas pour eux ainsi que ces individus qui sont sélectifs, qui considèrent certains feux rouges comme désuets et donc ne s’y arrêtent pas. Ce sont ces mêmes individus qui vous engueulent copieusement si par malheur vous êtes arrêtés à un feu rouge qu’ils ont décidé d’annuler par une sorte de mystérieuse entente tacite.
Les comportements erronés des automobilistes Tunisiens sont nombreux et forment une panoplie très difficile à cerner. Toutes les catégories sociales sans distinction ni de niveau d’éducation ni de sexe sont impliqués dans ces comportements. Pour s’adapter les piétons ont développé des comportements aussi erronés avec en plus quelques comportements provocateurs. Ainsi le piéton traverse où et quand bon lui semble quand il ne marche pas au beau milieu de la route. A son crédit, le fait que le trottoir a été dans sa majorité pris en otage par les cafés, les restaurants, les échoppes ou les voitures garées dessus.
On a observé récemment que dans un élan de créativité, des automobilistes qui avaient repéré un large trottoir l’ont rapidement déclaré bon pour la circulation, ils y ont créé une nouvelle file à droite de la route et les voitures y circulent allègrement.
Devant de tels abus de toutes les lois et du code universel de la route ou simplement de la bonne séance, le piéton a développé le comble des gestes de provocation irresponsable qui consiste à traverser la route doucement sans se presser et surtout sans regarder, comme dans un défi qui dit aux conducteurs «Ecrasez-moi et vous subirez les conséquences».
Ce serait un euphémisme que de rappeler le côté irrationnel de tous ces comportements quelles qu’en soient les causes, tant leurs aspects dangereux et inutile est évident.
Mais ce qui interpelle c’est surtout le peu de conscience active que manifestent les Tunisiens à l’égard de ces faits qui pourrissent leur quotidien. On en parle certes, on se plaint souvent mais c’est toujours en catimini, dans des cercles restreints tout en dégageant sa responsabilité personnelle et en blâmant l’irresponsabilité collective.
Le respect de soi et d’autrui et du bien commun
On voit peu ou pas d’organisation tangible pour au moins initier un débat autour de la question du quotidien difficile. Les médias et la société civile semblent ne pas prendre ces problèmes sociaux au sérieux et ne jouent pas ainsi le rôle qu’ils doivent jouer pour relayer l’information nécessaire à une prise de conscience active. Sans une prise de conscience collective suivit du développement d’actions adéquates et de leur implémentation efficace, il serait illusoire de croire qu’on puisse un jour revivre en Tunisie un quotidien de qualité.
Cette énumération des comportements erronés du quotidien Tunisien est loin d’être exhaustive. Ces comportements sont en train de mettre sérieusement en péril le beau cadre de vie du pays. Ce quotidien est d’abord la responsabilité des Tunisiens et c’est à eux et à eux seuls qu’il revient de l’améliorer et de le préserver. Le quotidien se partage et comme tous ce que les hommes sont amenés à partager, cela relève de la responsabilité collective.
Améliorer le quotidien ne se fera qu’à travers la redécouverte et la mise en avant de nos valeurs et en premier lieu le respect de soi et d’autrui et du bien commun. La Tunisie n’est-elle pas le berceau de la sociologie. Il incombe donc aux vaillants sociologues Tunisiens, les dignes descendants d’Ibn Khaldoun de retrousser leurs manches et de trouver le chemin de la repentance sociale pour que leurs concitoyens puissent se réapproprier la douceur de vie tunisienne qu’on nous enviait. Un autre illustre Tunisien, le Carthaginois Hannibal Barca, cité par ses ennemis Romains, n’a-t-il pas dit : «Nous trouverons le chemin ou nous en créerons un» (‘Aut Vian inviniam aut faciam’)
* Expert onusien en stratégie de l’éducation et transfert de technologie.
La Tunisie s’attend à battre son record historique de fréquentation touristique en 2024, avec plus de 10 millions de visiteurs. Le nombre de touristes a atteint jusqu’à la fin novembre de cette année environ 9,9 millions, et l’Office national du tourisme s’attend à ce que ce chiffre dépasse les 10 millions d’ici le 31 décembre. Ce qui marquerait un record de fréquentation touristique pour le pays.
Les recettes touristiques du début de l’année jusqu’à la fin novembre ont dépassé 6,94 milliards de dinars (2,2 milliards de dollars), soit légèrement plus que les 6,7 milliards déclarés à la même période l’année dernière.
Le tourisme est crucial pour l’économie tunisienne, contribuant à 9% du PIB et employant 400 000 personnes.
La Tunisie commençait à se remettre de l’impact des attentats terroristes de 2015 sur le nombre de touristes lorsque le Covid-19 a frappé. La guerre en Ukraine a également fait grimper les prix des denrées alimentaires dans le pays.
Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 1,5 % en termes réels entre 2019 et 2023.
La Tunisie a toujours une dette équivalente à environ 80% de son PIB annuel. Elle doit rembourser 9 milliards de dinars de dettes au premier trimestre 2025, dont 5,1 milliards de dinars de dette extérieure. Le gouvernement emprunte 2,2 milliards de dollars supplémentaires à la banque centrale pour pouvoir rembourser ses dettes l’année prochaine. C’est la deuxième fois en un an que le gouvernement fait appel à la banque centrale pour obtenir des fonds.
«La Tunisie n’a pas d’autre choix. Sans soutien international, le pays risque une instabilité économique plus profonde, une montée des troubles sociaux et une incapacité à honorer ses obligations financières.»
C’est ce qu’affirme le chercheur Ghazi Ben Ahmed, économiste et fondateur du think tank Mediterranean Development Initiative (MDI), dans un article intitulé «L’importance d’un accord conjoint FMI-UE pour la Tunisie : les leçons du redressement économique de la Grèce», publié dans Fikra Forum, créé en 2010 par The Washington Institute for Near East Policy.
«L’absence de réformes ne fera que perpétuer le cycle d’inefficacité et de stagnation», souligne le chercheur, estimant qu’«un programme coordonné FMI-UE offre la seule voie viable pour aller de l’avant – une voie qui non seulement stabilise les finances de la Tunisie, mais libère également le potentiel d’une croissance inclusive à long terme.»
«Le rôle du FMI dans la discipline financière peut être complété par un soutien de l’UE axé sur le développement, lié à des projets visibles et axés sur la croissance, tels que le développement des infrastructures, la création d’emplois et la formation professionnelle. Cette double approche permettrait de répondre au scepticisme de l’opinion publique en veillant à ce que les réformes ciblent les inefficacités et la mainmise des élites plutôt que d’imposer de sévères mesures d’austérité à la population», écrit Ben Ghazi. Et de conclure : «En saisissant cette opportunité, la Tunisie peut assurer son avenir économique et redonner espoir à son peuple.»
Cependant, cette perspective achoppe à une situation intérieure compliquée marquée, selon le chercheur, par «une faible volonté politique, des intérêts bien ancrés et une résistance sociale aux réformes».
Les unités de la garde nationale de Ben Arous ont saisi un kilogramme de cocaïne dans une maison sise au quartier du Bardo, à l’ouest de Tunis, ainsi que 3 voitures, une somme d’argent et des bijoux en lien avec un réseau de trafic de drogue récemment démantelé.
C’est ce qu’a annoncé la direction générale de la garde nationale dans un communiqué publié ce lundi 9 décembre 2024, ajoutant que la brigade centrale de lutte contre les stupéfiants de Ben Arous a mené une vaste opération sécuritaire qui a permis de démanteler un réseau spécialisé dans le trafic des stupéfiants de différents types dans la région du Grand-Tunis et de saisir 2 kilogrammes de cocaïne et une quantité de comprimés stupéfiants à la cité Ettadhamen (Ariana) et à la cité Khaled Ibn Al-Walid (Manouba) et de mettre en dépôt 5 membre dudit réseau.
Le juge d’instruction en charge de cette affaire de trafic de drogue et de blanchiment d’argent a émis un mandat de recherche à l’encontre d’un 6e membre présumé du même réseau.
Pour contribuer à la lutte contre le crime organisé, les citoyens sont priés de signaler toute activité suspecte en appelant le 71.860.135.
Quelque 1600 patients atteints d’insuffisance rénale chronique sont soumis aux harassantes séances de dialyse en attendant de bénéficier d’un don de rein et la liste d’attente ne cesse de s’allonger.
C’est ce qu’a révélé Dr Boutheina Zannad, coordinatrice nationale, responsable de la sensibilisation au sein du Centre national pour la promotion de la transplantation d’organes (CNPTO), lors de son intervention lundi 9 décembre 2024 dans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur Mosaïque.
Par ailleurs, 50 patients atteints de pathologies cardiaques et 60 autres souffrant de troubles du foie sont également en attente d’une transplantation, devenue leur unique chance de survie, a encore expliqué Dr Zannad, en soulignant la nécessité pour les citoyens et les responsables d’accorder de l’importance à la transplantation d’organes, une pratique assez développée en Tunisie sur le plan de la technique médicale – les premières opérations de greffe de rein réalisées en Tunisie remontent au milieu des années 1980 –, mais qui souffre d’un grand manque de greffons faute de donneurs.
Dr Zannad a déploré le fait que les parents des personnes cliniquement décédées refusent le prélèvement des organes de leurs chers disparus, alors qu’elles savent que cela pourrait sauver des vies parmi les patients en attente d’un don d’organe. Un grand travail de sensibilisation est mené à cet effet, mais les résultats restent malheureusement encore mitigés.
L’année 2023 a été exceptionnelle puisque des organes ont pu être prélevés sur 19 personnes cliniquement décédées. Ces organes ont permis d’effectuer 52 opérations de transplantation de rein et 32 de cœur. C’est un léger mieux par rapport aux années antérieures, mais cela reste insuffisant, car plus de 30 personnes en attente de greffe meurent chaque année sans avoir pu bénéficier de cette chance, et plus de 40 autres s’ajoutent aux listes d’attente.
En fait, les citoyens peuvent devenir des donneurs d’organes potentiels en faisant inscrire cela sur leur carte d’identité. Ainsi, ce sont eux qui prennent une telle décision de leur vivant et évitent d »en laisser la responsabilité à leurs familles après leur mort clinique.