Alors que la Tunisie commémore, avec l’ensemble de la communauté internationale, la « Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien », elle considère que cette journée devrait être plutôt « une journée internationale de soutien du droit du peuple palestinien ».
En effet, face à l’atrocité des violations continues commises par l’entité occupante sur le territoire palestinien, en violation de tous les principes humanitaires, juridiques et moraux, le peuple palestinien n’a plus seulement besoin de solidarité et de sympathie, mais plutôt de recouvrer son droit usurpé à l’autodétermination et de mettre fin à l’occupation, un droit évident reconnu à la fois par la Cour Internationale de Justice dans son avis sur le statut juridique de l’occupation du 19 juillet 2024 et par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution ES10/24 du 18 septembre 2024, adoptée en réponse à l’avis de la CIJ.
Ce droit a été également honoré par communauté humaine à travers les millions de personnes qui ont défilé dans les rues pour dénoncer les crimes de guerre et de génocide et pour réclamer liberté à la Palestine.
Le crime d’agression et la saisie forcée de territoires, ainsi que les violations graves du droit international humanitaire, sont des violations des normes impératives du droit international (normes de jus cogens), ils entraînent des obligations qui incombent à tous (erga omnes) et qui se manifestent par le devoir des États de coopérer afin de faire cesser, condamner et poursuivre ces violations, en plus de la responsabilité du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale des Nations Unies de faire respecter ces normes, rétablir les droits et réparer le préjudice.
Tout en rappelant la teneur de l’avis de la Cour Internationale de Justice sur les conséquences juridiques des politiques et pratiques de l’occupation sioniste dans les territoires palestiniens occupés, qui a reconnu l’illégalité de la présence continue de la puissance occupante dans les territoires palestiniens et la nécessité de mettre fin aux nouvelles activités de colonisation et d’évacuer immédiatement les colonies, notre pays considère que la décision de la Cour met la communauté internationale devant une épreuve décisive pour son engagement à consacrer le principe de la suprématie du droit international et à faire respecter ces règles par tous, sans exception , sans sélectivité et loin des doubles standards.
Notre pays exprime également sa profonde déception et sa condamnation du silence odieux de la communauté internationale et considère que l’échec lamentable de la communauté internationale à faire respecter le droit international humanitaire, malgré les mesures conservatoires décrétées par la Cour Internationale de Justice pour protéger les Palestiniens à la Bande de Gaza contre le danger de génocide, ne fait que saper la confiance des peuples dans la capacité du système des Nations Unies à maintenir la paix et la sécurité internationales.
A cet effet, la Tunisie appelle la communauté internationale à agir immédiatement, efficacement et de manière responsable pour mettre fin à l’hémorragie de la guerre d’extermination systématique contre le peuple palestinien à Gaza et dans le reste des territoires palestiniens occupés.
Elle demande également au Conseil de Sécurité de sortir de cette situation de blocage et d’impuissance et d’assumer son rôle naturel et sa responsabilité historique dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales en imposant un cessez-le-feu immédiat, en mettant fin à l’agression flagrante et odieuse contre le peuple palestinien démuni de tout outil de défense, en empêchant tous les plans de déplacement forcé et en imposant l’entrée de l’aide humanitaire sans délai et sans condition.
Notre pays réaffirme son soutien inconditionnel au droit du peuple palestinien à recouvrer ses droits légitimes inaliénables et imprescriptibles, notamment son droit à l’autodétermination et à l’établissement de son État indépendant et souverain sur toute la terre de Palestine, avec Al-Qods Al-Charif comme capitale.
A cette occasion, la Tunisie appelle tous les États à aller au-delà des discours sans impact réel et des déclarations de position, pour prendre des mesures concrètes afin de consolider la justice internationale et de s’acquitter de leurs obligations envers l’humanité tout entière.
Notre pays réitère également son appui à la demande de la Palestine d’être membre à part entière de l’Organisation des Nations Unies, tout en se félicitant de la vague de reconnaissance internationale de l’État de Palestine et espérant que cette tendance contribuera à soutenir son adhésion à part entière à L’ONU sans plus tarder et à mettre fin à l’occupation.
Communiqué
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