Le ministre de la Santé, Mostafa Farjani, a annoncé ce vendredi que 75 % des médecins tunisiens travaillant à l’étranger souhaitent revenir en Tunisie, selon une étude réalisée par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES).
Ce constat souligne la nécessité d’accélérer les efforts pour créer un cadre attractif favorisant leur retour, grâce à des mécanismes d’incitation, des conditions de travail optimales et des moyens adaptés.
Dans une déclaration accordée à la TAP en marge du 28ᵉ Congrès national de médecine de réanimation à Hammamet, le ministre a précisé que l’étude, réalisée sous l’égide de la Présidence de la République, met en évidence deux axes majeurs : la motivation et la valorisation des professionnels de santé, ainsi que la création d’un environnement de travail moderne et efficace.
Des réformes attendues dès 2025
Selon le ministre, le gouvernement s’est engagé à agir sur ces deux priorités et prévoit de voir les premiers résultats dès 2025. Il s’agit, entre autres, de renforcer l’équipement médical, d’introduire des technologies modernes, et de mettre en place des conditions favorables au retour des compétences médicales expatriées.
Concernant la couverture sanitaire, Farjani a rappelé que 3.000 recrutements ont été réalisés en 2023 et que 3.500 nouveaux postes seront ouverts d’ici 2025.
Un effort particulier sera consacré à pallier le manque de ressources humaines dans les spécialités critiques, comme la médecine d’urgence, le transport médical, la chirurgie, les soins intensifs et la réanimation.
Le ministre a également souligné l’importance de la télémédecine pour améliorer les soins dans les régions. Cette technologie, déjà en usage dans certains hôpitaux tunisiens, permet aux médecins des grandes villes de gérer à distance des cas critiques et d’aider leurs confrères dans les hôpitaux régionaux à diagnostiquer et soigner des patients en situation d’urgence.
Par ailleurs, l’année 2025 marquera un tournant avec l’ouverture du premier hôpital virtuel en Tunisie, grâce à une couverture informatique déjà réalisée à 95 %. L’objectif est de connecter les systèmes de santé entre eux, notamment avec le ministère des Affaires sociales, afin de construire une plateforme numérique plus intégrée et efficace.
Sur un autre plan, le ministre a insisté sur l’importance de développer les unités de réanimation dans tous les hôpitaux régionaux pour rapprocher les soins critiques des citoyens. Il a également appelé à tirer les leçons de la pandémie de Covid-19, qui a révélé un besoin urgent de lits de réanimation, d’équipements modernes et de formations continues pour les professionnels de santé.
Enfin, Farjani a salué les efforts et le dévouement des “soldats en blouse blanche” – médecins, infirmiers et personnels de santé – qui ont fait preuve de résilience face à la pandémie. Il a souligné que le ministère s’engage à renforcer leurs capacités et à améliorer leurs conditions de travail pour répondre efficacement aux crises futures.
Il est à rappeler que le 28ᵉ Congrès national de médecine de réanimation et les 18ᵉ Journées scientifiques des cadres paramédicaux, organisés par l’Association tunisienne de médecine de réanimation à Hammamet, rassemblent plus de 500 participants, dont des spécialistes venus de France, d’Algérie, de Libye, du Maroc, de Mauritanie et d’Égypte. Cet événement est l’occasion de débattre des enjeux majeurs de la réanimation, de partager les dernières avancées scientifiques et d’organiser des ateliers sur des thèmes clés comme la ventilation artificielle, l’insuffisance respiratoire aiguë et les infections sévères.
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