Le Comité paralympique tunisien (CNPT) a organisé, vendredi 29 novembre, à Tunis, une journée de sensibilisation au mouvement paralympique, qui intervient à quelques jours de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées, fêtée le 3 décembre de chaque année.
A cet effet, le CNPT a convié le Directeur exécutif du Comité paralympique asiatique (CPA) et président de la Commission sportive de la Fédération internationale de para-athlétisme, le tunisien Tarek Souiai pour dresser, le temps d’une conférence interactive, une rétrospective du mouvement paralympique international et tunisien, en sa qualité de conférencier et expert international dans le mouvement paralympique et les sports pour personnes handicapées.
Pour le président du CNPT, Mohamed Mezoughi, cette initiative a pour objectif de parler de la réalité, des perspectives et des exigences du sport paralympique à la lumière des réglementations internationales en présence des représentants du ministère de tutelle et des médias nationaux.
De son côté, l’expert international Tarek Souiai a indiqué être présent en Tunisie à l’initiative Comité paralympique tunisien pour informer l’autorité de tutelle, l’opinion publique et les médias sur les avancées du mouvement paralympique à l’échelle internationale, ainsi que sur les progrès réalisés en Tunisie au cours des dernières années.
Pour lui, bien que plus de deux décennies de travail aient permis d’importants résultats, il subsiste des zones d’ombre qui nécessitent des éclaircissements, notamment sur l’égalité de traitement entre le mouvement olympique et le mouvement paralympique.
Lors de sa conférence, Souiai a réservé un volet historique, pour expliquer que la naissance du mouvement paralympique, après la seconde Guerre mondiale, avait pour objectif initial de réhabiliter les blessés de guerre. Ce mouvement a ensuite évolué pour intégrer les personnes handicapées dans la société, tout en utilisant le sport pour améliorer leur quotidien.
« Il s’agit également d’améliorer l’accessibilité et les infrastructures pour qu’elles soient adaptées à tous, qu’ils soient en situation de handicap ou non. Avant même d’envisager des villes accessibles, il est nécessaire de sensibiliser l’opinion à la compréhension des besoins des personnes handicapées », a-t-il ajouté en substance.
En effet, poursuit-il, « le mouvement paralympique a évolué pour devenir un moyen d’intégrer les personnes en situation de handicap dans les communautés locales. Le sport sert à améliorer la qualité de vie quotidienne des personnes handicapées et à renforcer l’accessibilité ainsi que les infrastructures, afin qu’elles soient conviviales et adaptées à tous les membres de la société, qu’ils soient handicapés ou non ».
Interrogé sur les moyens d’assoir les jalons d’une ville inclusive, Tarek Souiai a affirmé qu’avant même d’atteindre le concept de villes adaptées et inclusives pour les personnes en situation de handicap, un changement de mentalité s’impose. Il est, à ses dires, essentiel d’accepter les personnes handicapées, de comprendre les détails de leur vie et leurs besoins.
« L’objectif ne se limite pas à construire, par exemple, une rampe d’accès, car si cette rampe n’est pas conforme aux normes internationales, elle ne pourra pas être utilisée par tous les utilisateurs de fauteuils roulants », a-t-il fait remarqué, notant que dans certaines administrations ou institutions publiques en Tunisie, il existe des rampes, mais que leur inclinaison sur seulement 50 centimètres ressemble davantage à une montagne qu’à une rampe accessible. Ce sont ces détails précis que le grand public doit comprendre et assimiler.
Dans son interaction avec l’assistance, plusieurs questions ont été soulevées, notamment, celles liées au financement des comités nationaux paralympiques et au budget très limité dont dispose le CNPT et à la nécessaire promotion du mouvement paralympique et du sport pour handicapés en Tunisie, à travers le lancement de larges campagnes de sensibilisation auprès des institutions éducatives et des structures de la jeunesse.
L’accent à, également, été mis sur la stratégie future à adopter ainsi que les défis à venir dont la réduction des ressources et du soutien gouvernemental, les développements géopolitiques et la situation économique dans le monde, le dopage et la vie après le sport pour les para-athlètes.
S’agissant du cas de la Tunisie, l’expert estime que les performances des athlètes paralympiques tunisiens à Paris ont été remarquables, surpassant même des nations historiquement fortes dans ce domaine. Cela reflète, a-t-il dit, une diversification des disciplines sportives en Tunisie, avec un potentiel prometteur pour les Jeux de Los Angeles, afin de maintenir le leadership arabe et africain.
A noter que le tunisien, Tarek Souiai, Directeur exécutif du CPA et président de la Commission sportive de la Fédération internationale de para-athlétisme, a été élu, en juillet dernier, au sein du Comité mondial paralympique. Son expérience en tant que chef des délégués techniques depuis Pékin 2008 jusqu’aux Jeux de Paris 2024, a contribué à ce succès. Son rôle actuel est d’accompagner le processus d’autonomisation de la Fédération internationale de para-athlétisme vis-à-vis du Comité paralympique international, prévue dans deux ans.
Avec TAP
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