
Par Zouhaïr Ben Amor - Il existe dans chaque vie un moment où l’on comprend que le monde ne se laisse pas posséder.
Nous ne possédons ni les lieux, ni les êtres, ni les heures. Nous n’avons que l’instant – cet éclair furtif – où s’allument les couleurs du monde. Nous traversons les jours comme des passants dans un paysage, un peu distraits, parfois éblouis. Les choses nous sont données, puis elles se retirent. Ainsi va la condition humaine.
Pourtant, malgré cette évidence, une force nous pousse à retenir ce qui passe : une image, un visage, un éclat de rire, une lumière sur un mur. On photographie, on peint, on écrit, comme pour dire : « Restes encore un peu. ...